• Un mémorial dédié à 150 Indiens massacrés au Colorado au 19e siècle

    Un mémorial a été officiellement dédié samedi aux Etats-Unis à 150 Amérindiens des tribus Cheyenne et Arapaho massacrés par des miliciens américains il y a 142 ans, un acte de vengeance qui avait rapidement été reconnu comme criminel à l'époque.

    Le Site historique national du massacre de Sand Creek, situé dans le Colorado à 160 kilomètres au sud-est de Denver, commémore le supplice des Indiens tués le 29 novembre 1864 par environ 700 membres de la milice de l'Etat qui voulaient se venger pour des attaques contre des colons blancs. La plupart des victimes étaient des femmes et des enfants.

    Certains descendants des Indiens étaient parmi les quelques centaines de personnes venues assister à la cérémonie à Big Sandy Creek. Après une prière pour les troupes américaines en Irak, des membres des tribus Cheyenne et Arapaho ont chanté et joué sur des tambours.

    A l'époque, le Congrès avait condamné l'attaque et le président Abraham Lincoln avait renvoyé le gouverneur John Evans. Des témoins avaient déclaré lors d'une audience au Congrès que les Indiens n'étaient pas belliqueux, et que le chef de la milice, le colonel John Chivington, savait pertinemment qu'ils n'étaient pas impliqués dans les attaques contre les colons.
     Une fièvre locale aurait tué plus d'Indiens au Mexique que les maladies des Conquistadors

    Les Mexicains, qui ont longtemps appris que les maladies importées d'Europe par les Conquistadors avaient décimé leurs ancêtres indiens, vont devoir réviser leurs connaissances: de nouvelles recherches avancent que la disparition de la plupart des Indiens au XVIe siècle serait due à une maladie américaine transmise par les rats.

    Si l'arrivée des Conquistadors à partir de 1519 a bien provoqué de fortes mortalités, dues à la variole, la rougeole ou la typhoïde contre lesquelles les Indiens n'étaient pas immunisés, les deux épidémies de fièvre hémorragique de 1545 et 1576 ont été nettement plus meurtrières, selon des chercheurs mexicains.

    Ces derniers appuient leur thèse sur la traduction récente des observations du Dr Francisco Hernandez, un médecin du roi d'Espagne qui a été témoin de l'épidémie de 1576 et a réalisé des autopsies. Dans ses comptes rendus, perdus pendant plusieurs siècles et retrouvés récemment, il décrit une fièvre meurtrière qui provoque des hémorragies importantes. La maladie se répandait rapidement chez les Indiens, tuant environ 80% des malades en un ou deux jours.

    "Du sang s'écoulait des oreilles et, dans de nombreux cas, du sang jaillissait littéralement du nez", a-t-il écrit. "Parmi ceux atteints d'une maladie chronique, pratiquement aucun ne survivait." Le franciscain Fray Juan de Torquemada, qui a également observé l'épidémie, rapporte que celle-ci a "détruit presque le pays entier". "Beaucoup étaient morts et d'autres presque morts et personne d'autre n'avait la santé ou la force d'aider les malades, ou d'enterrer les morts."

    L'épidémiologiste Rodolfo Acuna-Soto, professeur de microbiologie de l'université nationale autonome de Mexico, à l'origine de cette thèse, estime que la maladie décrite n'est pas la variole. "Les constatations ne correspondent pas du tout", affirme-t-il. D'autant plus que les Indiens vivant à cette époque avaient certainement développé des résistances aux nouvelles maladies.

    Pour Elsa Malvido, démographe, historienne et spécialiste des épidémies anciennes, il pourrait s'agir de la peste bubonique, apportée par des rats européens et qui aurait exercé des ravages importants chez une population non immunisée.

    Mais le directeur du centre d'histoire médicale de l'université de Mexico Carlos Viesca se dit presque convaincu que la maladie n'a pas été importée. "Le problème n'a pas commencé à Veracruz ou Acuapulco", les deux principaux ports de l'époque, constate-t-il.

    L'épidémie semble en effet avoir démarré sur les plateaux du centre du Mexique, les rats la transmettant par l'urine et les crottes. Le Dr Acuna-Soto étudie la possibilité d'une sécheresse inhabituelle qui aurait poussé les rats porteurs de la maladie à migrer et à se rapprocher des hommes. Carlos Viesca rappelle, lui, que des mineurs européens sont partis à l'époque à la recherche d'or et d'argent sur ces plateaux: ils pourraient avoir délogé les rats, pense-t-il.

    On ne sait pas combien d'Indiens vivaient au XVIe siècle au Mexique (les estimations varient entre 6 et 25 millions). Il est en revanche établi qu'ils n'étaient plus que 2 millions en 1600.

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