• Territoires indigènes et transnationales de l’énergie éolienne

    Mexico ouvre officiellement les portes à la politique néo-libérale avec la signature du TLC avec le Canada et les Etats Unis ; le préambule pour les millions de paysans regroupés en unité de production, tel l’ ejido *, se fit avec la réforme de l’article 27 de la constitution et une restructuration du secteur agraire dont le but était d’ouvrir aux investissements privés les terres sous tutelle de l’Etat, en privatisant la propriété sociale. Les conséquences sociales pour la paysannerie ont été déterminantes, avec l’élargissement de la pauvreté dans le pays à quasiment la moitié de la population. 

    Comme chacun sait, au travers de la lutte armée le mouvement d’insurrection zapatiste visait au rejet de ce modèle neo-libéral et à réclamer la restitution des terres et des territoires des peuples indigènes prenant la défense de leurs droits collectifs stipulés dans le traité international inaliénable qu’est la Convention 169 de l’Organisation International du Travail, ratifiée en 1990, avant la reforme agraire qui eut lieu deux ans plus tard.

    Le processus de certification des bénéficiaires des ejidos leur permit d’obtenir le plein pouvoir sur leurs parcelles, avec la possibilité de vendre leurs terrains à des investisseurs privés par l’intermédiaire du PROCEDE. Il fut mis en place auprès des bénéficiaires des ejidos de Basse Californie pour se défaire de terres qui pouvaient difficilement devenir productives sans capital, à cause du coût élevé des crédits et du manque de subsides de la part des instances gouvernementales.

    Mais le cercle de la privatisation n’a pu se refermer sur les terres appartenant aux peuples indigènes lorsqu’ils étaient natifs de celles-ci, les cucapas, kumiais, paipais et kilihuas. Ils sont établis en 10 communautés sur une superficie de 327 milles hectares et répartis dans les municipalités de Mexicali, Tecate et Ensenada dans laquelle se situent six de ces communautés. Leur régime de propriété comprend quatre ejidos, trois en biens communaux et deux communautés de fait.

     

        (Suite)

    Les Kenyans manifestent contre un méga-barrage en Ethiopie

    Les Kenyans ont manifesté la semaine dernière contre la construction, en Ethiopie, d’un méga-barrage hydroélectrique qui risque d’anéantir des centaines de milliers de vies dans les deux pays.

    Menés par l’organisation Friends of Lake Turkana (FoLT), les manifestants se sont rendus la semaine dernière à l’ambassade de Chine au Kenya pour demander aux banques et aux compagnies chinoises de ne pas financer le barrage.

    Le barrage de Gibe 3 est en cours de construction sur la rivière Omo qui prend sa source en Ethiopie et qui constitue la principale source d’alimentation du célèbre lac Turkana au Kenya.

    100 000 autochtones d’Ethiopie et du Kenya, ainsi que de nombreux riverains du lac Turkana, dépendent étroitement de l’Omo et du lac pour leur subsistance. Aucun d’entre eux n’a été consulté de manière adéquate au sujet du barrage qui altérera radicalement la crue de la rivière et mettra en péril les techniques agricoles traditionnelles qui dépendent de sa crue naturelle.

    La Banque européenne d’investissement et la Banque africaine de développement ont toutes deux décidé de ne pas financer Gibe 3. L’Ethiopie se tourne maintenant vers la Chine pour combler le manque de financement. La Banque chinoise de commerce et d’industrie et la banque Exim de Chine sont toutes deux impliquées dans certains aspects du projet.

    Ikal Angelei, directeur de FoLT, a dénoncé la semaine dernière le projet de Gibe 3 comme étant ’l’injustice sociale la plus scandaleuse de notre époque’.

    Survival s’est associée à FoLT, Campagne pour la réforme de la Banque mondiale, International Rivers et Counter Balance Coalition pour lancer une pétition demandant le gel du barrage.

    Des barrages hydroélectriques sont en construction dans ou à proximité de territoires indigènes à travers le monde entier à un rythme alarmant. Le rapport de Survival, Inquiétants barrages, met en lumière les menaces qu’ils représentent sur les peuples indigènes. Trois Indiens d’Amazonie sont actuellement en visite en Europe pour dénoncer les projets hydroélectriques qui menacent leurs communautés au Pérou et au Brésil.

    L’Amazonie en danger

    Les forêts primaires de Haute-Amazonie sont le résultat de centaines de milliers d’années d’évolution, ce qui explique leur très grande biodiversité. La déforestation de ces vastes étendues conduit non seulement à la disparition de milliers d’espèces, mais aussi à un changement climatique qui affectera la planète entière. Ces forêts sont habitées depuis des millénaires par des hommes respectueux de la nature. Loin d’être des prédateurs, ils ont joué un rôle bénéfique sur leur environnement. Ainsi, les parcelles de terrain exploitées puis abandonnées par les Indiens d’Amazonie depuis plus de quarante ans sont deux fois plus riches en espèces sylvestres que la forêt voisine. Leur système de gestion traditionnelle de la forêt est de loin le plus efficace. Une étude menée en 2006 au Brésil montre que la vitesse de déforestation est 17 fois plus élevée dans les zones non indiennes que dans les territoires autochtones. Depuis toujours, les populations ancestrales vivent de la forêt avec en corollaire la durabilité de cette relation. Au fur et à mesure que la forêt primaire disparaît, ce sont ces mêmes peuples premiers d’Amazonie qui disparaissent. Les Indiens Shiwiar et Zapara avec l’association Arutam veulent démontrer, au travers du programme Zéro Déforestation, qu’il ne s’agit pas d’une fatalité.


    Ce que disent les scientifiques

     

    Tous les scientifiques le confirment : la plus grande forêt du monde est un régulateur majeur du climat mondial et un efficace rempart contre l’effet de serre à l’origine de cyclones, inondations et sécheresses en chaîne aux quatre coins de la planète. Elle est aussi la principale réserve de la biosphère, source potentielle de nouveaux médicaments. Pourtant, au rythme actuel, l’Amazonie disparaîtra à l’horizon 2070, si nous ne parvenons pas à inverser la tendance.

    En Equateur, la situation est encore pire : la déforestation a atteint le taux record de 2 % par an ! A ce rythme, elle ne survivra pas aux hurlements des tronçonneuses en… 2050. Autant dire que nous sommes tous concernés par cette échéance qui affectera sérieusement l’équilibre écologique et social du monde.


    Le programme Zéro Déforestation

     

    Face à cette situation alarmante, le programme Zéro Déforestation est une bouffée d’espoir pour la planète et les générations futures. C’est un élan de solidarité en faveur de la préservation de la forêt amazonienne. Il vise à :

    - restituer par voie juridique aux Indiens d’Equateur leurs territoires ancestraux d’une superficie totale de plus de 300 000 hectares, soit l’équivalent de toute l’agglomération parisienne ;
    - racheter des parcelles de forêt à haute biodiversité et en danger immédiat de déforestation en vue d’en faire des refuges pour la vie animale ;
    - enrayer le commerce illégal du bois et sécuriser la faune sauvage de cette partie du monde.


    « Garder la forêt vivante »

     

    Le peuple Shiwiar vit depuis toujours au cœur de la forêt primaire amazonienne sur un territoire de 210 000 hectares entre Equateur et Pérou. Il fait partie de l’ensemble des ethnies longtemps désignées sous le nom de Jivaro, rendues célèbre en Europe par le rituel de la Tsansta (tête réduite), aujourd’hui abandonné. Notre monde occidental convoite maintenant le territoire des Indiens Shiwiar qui regorge de ressources naturelles.

    La menace la plus forte vient des compagnies pétrolières qui attendent le prochain appel d’offres du gouvernement pour acquérir des concessions d’exploitation au cœur de la forêt. Le bloc 37, lieu de vie des derniers Indiens Shiwiar (1 200 en Equateur), devrait être mis aux enchères d’ici à cinq ans. Depuis cette annonce, une course contre la montre s’est engagée pour éviter ce qui signifiera sans doute l’arrêt de mort de cette ethnie et de leur forêt. Zéro Déforestation est un programme établi conjointement avec les Indiens pour éviter ce désastre.
    C’est à la demande de la nationalité Shiwiar d’Equateur, la Nashie, une organisation autochtone reconnue par le gouvernement équatorien, que Zéro Déforestation a lancé en Europe un vaste élan de solidarité visant à réunir les fonds suffisants pour négocier la restitution par voie juridique de cette forêt vierge à la frontière avec le Pérou.
    Grâce à cette opération, les Indiens Shuar, Achuar, Shiwiar et Zapara ne seront plus soumis à des décisions arbitraires concernant leur territoire. Après 500 ans de colonisation, ils deviendront enfin les acteurs et maîtres de leur destin. Aujourd’hui, leur plus grand souhait est de préserver leur forêt, berceau de leur peuple. « Garder la forêt vivante », martèlent-ils à chaque conférence ou à l’Onu.
    Soucieux des générations futures, ils ont conçu un programme de gestion environnementale respectueux de leur identité et de leur cosmovision, incluant des actions dans les domaines de l’éducation bilingue, des médecines traditionnelles, du commerce équitable. Enfin, grâce à un programme communautaire d’écotourisme solidaire et alternatif, récemment mis en place en partenariat avec Zéro Déforestation, ils nous invitent à découvrir les richesses de leur culture, de leur forêt et à les soutenir dans leur lutte pour la survie de l’Amazonie (1).
    La gestion des dernières forêts primaires d’Amazonie par les Indiens eux-mêmes est un droit fondamental reconnu par la Charte des droits de l’Homme inscrit dans la Déclaration des peuples autochtones à l’Onu. Apportez votre bouffée d’oxygène à l’Amazonie et à la planète en participant à leur projet !


    La menace pétrolière


    En Equateur, toutes les terres frontalières avec le Pérou ont été nationalisées à la suite de la guerre qui opposa ces deux pays en 1945. Plus de quinze ans après l’accord de paix signé en 1995, ces terres sont toujours attribuées au ministère de la Défense. C’est lui qui décide de l’avenir de ces forêts et de leurs habitants.
    Riche en pétrole, l’Equateur, étouffé par sa dette extérieure, ne voit qu’une solution pour sortir de la crise : se développer économiquement grâce aux revenus pétroliers. Cela fait plus de trente ans que ce plan de développement fondé sur l’extraction du pétrole est soutenu par la Banque mondiale et le FMI. Les résultats sont désastreux : le pays s’est appauvri. Celui-ci ne touche qu’entre 2 et 20 % des bénéfices (selon les concessions) et doit employer la moitié de son budget annuel pour le remboursement de sa dette : l’industrie pétrolière l’a rendu largement déficitaire.
    Au-delà du constat financier, l’exploitation du pétrole en Equateur a aussi de tragiques conséquences écologiques et sanitaires. En trente ans, des millions de tonnes d’or noir ont été accidentellement déversées dans les rivières. Le scandale le plus connu est celui de la compagnie américaine Texaco qui a laissé s’écouler 70 millions de tonnes de pétrole brut contaminant directement plus de 50 000 personnes. Les cancers sont trois fois plus nombreux dans cette région (cinq fois plus chez les enfants). A cela s’ajoute la violence physique à l’encontre des peuples de la forêt, largement utilisée par les compagnies pétrolières et le gouvernement censé les protéger, lorsque ces peuples s’opposent à l’implantation de nouveaux sites d’extraction.
    Les Indiens d’Amazonie sont donc largement opposés à l’expansion pétrolière. Pour faire valoir leurs droits, ils peuvent s’appuyer sur la constitution équatorienne qui stipule que les peuples autochtones sont souverains sur leurs terres. Ainsi, posséder un titre de propriété est de loin l’outil le plus efficace.
    La restitution des droits fonciers
    En 1992, à l’occasion des célébrations des cinq cents ans de la découverte de l’Amérique, une longue marche des Indiens vers Quito (les indiens représentant 45 % de la population équatorienne) a eu pour résultat la restitution partielle de certains territoires autochtones. En 1998, une nouvelle constitution a donné plus de droits aux Indiens. Les Shiwiar et les Zapara ont ainsi réussi à se faire reconnaître par le gouvernement en tant que nationalité autochtone à part entière. De ce fait, ils constituent les deux plus petites nationalités des treize reconnues en Equateur. Ce statut est la reconnaissance d’une identité culturelle, linguistique, historique et politique propre et de leur droit à vivre sur un territoire déterminé selon leurs formes traditionnelles d’organisation sociale, économique, juridique et politique. Cependant, pour asseoir leurs droits, les Shiwiar et les Zapara d’Equateur manquent cruellement de moyens. La restitution de la totalité de leurs droits fonciers reste leur priorité.
    Pour prouver à l’Institut national de développement agraire (Inda) que le territoire revendiqué est bien une terre ancestrale, il leur faut effectuer un recensement socioéconomique et une étude scientifique sur la situation écologique du territoire à légaliser. Le coût important de ces études est à la charge des Indiens, d’où l’appel à la solidarité lancé à la communauté internationale par le programme Zéro Déforestation.


    Contre l’exploitation illégale du bois


    Zéro Déforestation soutient plus particulièrement les Indiens Shiwiar et Zapara qui vivent sur un territoire de 6 000 km² entièrement constitué de forêts anciennes. L’urgence pour eux est de parvenir à autogérer ces forêts afin d’éviter leur exploitation par des colons s’installant illégalement ou des compagnies forestières et pétrolières.
    Pour enrayer le commerce illégal du bois et sécuriser la faune sauvage, il est prévu de former vingt écogardiens autochtones. Ils auront pour rôle de sensibiliser les populations locales à la préservation de la biodiversité, de recenser et suivre l’évolution de la faune, notamment certaines espèces emblématiques telles que l’aigle harpie, le toucan, le perroquet royal, le singe-araignée, le singe-paresseux et les dauphins d’eau douce. S’appuyant sur une demande locale forte, cette action permettra de sécuriser 12 % des forêts primaires d’Equateur peuplées de 3 000 habitants seulement.

    Des corridors pour les singes…


    A Puyo, en Haute-Amazonie, sur les zones récemment colonisées il est devenu urgent de sauver des parcelles de forêts anciennes encore existantes afin d’aménager des corridors de conservation vers les parcs naturels environnants. Une déforestation totale entraînerait des conséquences climatiques et une érosion accélérée des sols, dévastatrices pour les populations locales. Il est d’ailleurs démontré que l’indice de pauvreté est directement corrélé au taux de déforestation…
    En partenariat avec des ONG locales, ce projet vise à racheter des forêts à haute biodiversité et en danger immédiat de déforestation, en vue d’en faire des refuges pour la vie animale. Il contribue par ailleurs de manière volontaire au stockage du carbone dans la mesure où il évite l’émission de 130 tonnes de CO2 par hectare de forêt préservé.

    Quelques chiffres clés
    La vitesse de déforestation actuelle est de 13 millions d’hectares par an, soit l’équivalent d’une agglomération de 100 000 habitants toutes les heures.
    Près d’un quart des émissions de CO2 d’origine humaine, responsables du réchauffement climatique, sont dus à la déforestation.
    Avec un don de 140 euros au programme Zéro Déforestation, vous protégez par décret la surface de vie d’un Indien Zapara, soit environ 200 hectares de forêt ancienne.
    Pour un rachat de parcelle en danger immédiat de déforestation devenant un corridor de conservation de la vie animale, 1 euro = 1 arbre sauvé, sur la base d’un coût moyen de 1 000 euros par hectare.

    La tradition aborigène contre l’exploitation d’uranium

    Une compagnie française risque de perdre tout espoir d’exploiter une terre australienne riche en uranium depuis que celle-ci a été offerte à un parc national par son propriétaire traditionnel et le parti travailliste.

    Parc national de Kakadu, Australie

    Le géant de l’énergie AREVA n’en revient pas de la décision du parti travailliste australien de soutenir la demande de Jeffrey Lee, propriétaire aborigène, que sa terre soit offerte au parc national de Kakadu en cas de ré-élection. M. Lee en avait fait la demande pour protéger sa terre de l’exploitation du minerai d’uranium, une décision difficile dans une communauté qui a fort besoin d’argent, et s’est déclaré très heureux de la déclaration travailliste.

    Cela ajoutera 1 200 hectares au parc de Kakadu, qui n’en aura que plus d’importance en tant que site du Patrimoine Mondial. Jeffrey Lee est le dernier représentant de son clan et ressent très fortement son devoir de protéger son histoire, même au risque de passer à côté d’une fortune. Il a longtemps été partagé sur la question mais ne regrette en rien sa décision.

    La nouvelle est arrivée sans prévenir pour AREVA, qui possède le contrat d’exploitation en cours et ce depuis 1995. En mai dernier, le groupe avait d’ailleurs déposé une requête, sans suite, et demande maintenant davantage d’explications sur cette décision soudaine. Il semble très probable qu’AREVA entame un recours légal.

    Pour Tourism Top End, organisateur de tours dans le parc national, cette décision donne l’espoir d’un plus grand espace disponible pour les touristes, donc de meilleures chances de les attirer. Il y a encore beaucoup de coins méconnus à Kakadu, on peut donc espérer que ce soit le début d’une nouvelle attitude.

    Akom II : Les pygmées Bagyeli menacés d’expropriation par Hévécam

    La société veut étendre sa plantation dans une forêt habitée par une forte communauté de peuples autochtones.

     Les pygmées Bagyeli des arrondissements de Niete et d’Akom II, dans le département de l’Océan, région du Sud Cameroun, sont aux abois depuis bientôt six mois. Ces peuples autochtones et tribaux sont menacés d’expropriation par la société Hévéa du Cameroun (Hévécam) qui, aux dires des plaignants, a entrepris une opération d’extension de sa plantation dans la partie de forêt où ils mènent leurs activités depuis des millénaires sans les consulter. Face au danger que représente cette action pour eux, ils ont saisi les cinq Ongs (Foder, Ced, Cader, Aped et Adebago) qui travaillent en collaboration dans cette zone depuis deux ans pour la défense de leurs intérêts, afin d’intercéder pour eux auprès des pouvoirs publics à travers un plaidoyer.

    Ayant pris connaissance de cette préoccupation, l’Ong Forêt et développement rural (Foder), a réalisé sur le terrain un travail technique de cartographie afin de vérifier la véracité de la plainte des Bagyeli. La restitution des résultats de cette recherche a fait l’objet d’une réunion d’échanges le 29 janvier 2011 à Akom II, entre les victimes, le sous-préfet d’Akom II, Gabriel Mvodji, les chefs traditionnels des villages environnants et les membres de la société civile. Cette rencontre à laquelle les responsables d’Hévécam ainsi que les chefs des services déconcentrés du Minfof et du Mindaf ont répondu aux abonnés absents, a permis aux Bagyeli d’exprimer publiquement leur mécontentement à l’autorité administrative.

    «Après la traversée du fleuve Kienke, nous voyons des bornes et des layons dans la forêt. Les Bantous nous ont dit que le domaine est déjà pris par Hévécam. Etant donné que c’est la seule forêt qui nous reste pour mener nos activités de chasse et de cueillette, nous craignons de subir le sort de nos frères de Niete qui avaient été expropriés par la même société sans être dédommagés», indiquera Joseph Ngbwa, interprète entre les deux parties ; lequel rapportait les propos de Paul Ndjemba, porte-parole des pygmées Bagyeli.  En tout neuf communautés, basées respectivement à Akanga, Akom I, Ako’ozam, Bissono, Mingo’oh, Ngola, Nkolékouk et Nkoa’oasseng  subissent actuellement des pressions liées à la présence dans leur milieu de vie naturel, du parc de Campo Ma’an, et l’installation progressive des grandes sociétés forestières et des agro-industries.

    Selon Jean Moto Moto, représentant du chef de village Nko’olong, il existe un flou artistique dans  la forêt querellée en ces sens qu’une grande partie de bornes se trouvent dans l’Unité forestière d’aménagement (Ufa) 09026 qui est censée être exploitée par la société forestière Cuf, et dont la paternité est revendiquée en même temps par Hévécam, présente sur les lieux depuis 1975, Socapalm depuis 1977 et l’Irad depuis 2002. «Les bantous que nous sommes sont également concernés par l’imbroglio constaté dans cette forêt. Nous sommes aujourd’hui à l’étroit à cause de ces sociétés. Au village Afan Oveng, les agents de Socapalm surpris en train de poser les bornes dans la même forêt ont frisé le massacre des populations déchaînées et déterminées à défendre leurs intérêts», révèle Luther Abessolo, chef du village Akom I.

    A la question de savoir ce que pensent les responsables d’Hévécam par rapport à cette situation, Moïse Bidzo Kono, principal facilitateur de la rencontre de samedi,  précise que ceux consultés déclarent «avoir des domaines dans cette forêt qu’ils sont libres d’exploiter à tout moment». Face à son incapacité à donner des informations fiables aux plaignants, le sous-préfet d’Akom II, qui a reconnu la légitimité de  la revendication des pygmées, a instruit les Bagyeli à adresser une requête aux administrations compétentes via le préfet du département de l’Océan.

    Argentine : Les peuples autochtones font reculer l’industrie minière

    La décision d’interdire les mines à ciel ouvert à Abra Pampa, petite ville des hauts-plateaux andins, redonne espoir aux partisans d’une loi d’envergure nationale qui mettrait enfin un terme à cette activité, dont les dangers pour l’homme et pour l’environnement sont depuis longtemps avérés.

     

    Mine à ciel ouvert © Maxim Loskutnikov

     

    Face aux profits générés par les immenses richesses souterraines de l’Argentine, les problèmes de santé et de pollution auxquels sont confrontées les communautés locales ne pèsent généralement pas bien lourd. Pourtant, à Abra Pampa, la persévérance des habitants a fini par payer : cédant à la pression populaire, le maire de la ville s’est vu contraint d’approuver une ordonnance qu’il avait bloquée dans un premier temps en utilisant son droit de veto.

    Le texte proposé par le Conseil Départemental des Communautés Kolla (un organisme regroupant 40 communautés autochtones), prévoit l’interdiction de l’établissement, de l’installation ou du fonctionnement d’exploitations minières métallifères à ciel ouvert et/ou d’exploitations minières utilisant des substances chimiques telles que le cyanure, le mercure, l’acide sulfurique ou d’autres substances toxiques similaires au cours de leurs processus de prospection, d’exploration, d’exploitation et/ou d’industrialisation. L’ordonnance rendra également illégales l’utilisation, le stockage, la commercialisation, la production et le transport des substances toxiques utilisées par l’industrie minière.

    Malheureusement, à Abra Pampa, les conséquences de ce type d’activité pour les populations locales sont bien connues. Selon une étude menée par l’Université nationale de Jujuy en 2007, du plomb a été retrouvé dans le sang de 81% des enfants de la région. En cause, une colline de 15 000 tonnes de scories abandonnées au beau milieu de la ville par l’entreprise Metal Huasi, qui fondait du plomb sur place jusqu’à sa faillite en 1990.

    Malgré les plaintes répétées des organismes sociaux et des communautés indigènes, la ‘montagne de plomb’ est toujours là, vingt ans plus tard. Ce métal lourd est connu pour provoquer des retards de la puberté, des problèmes de vue, d’apprentissage, et pour perturber la fonction motrice.

    En 2009, la Clinique des droits de l’homme de l’Université du Texas a procédé à une enquête et a conclu que la négligence gouvernementale s’était traduite par une violation des droits de l’homme.

    Pour les 13 000 habitants d’Abra Pampa, petite bourgade située à 3 500 mètres d’altitude, l’entrée en vigueur de la nouvelle ordonnance représente une véritable avancée, fruit d’un long combat. Abra Pampa devient ainsi la quatrième ville du pays à interdire les mines à ciel ouvert, malgré la pression du lobby minier. Le Congrès national attend à présent trois projets de lois qui pourraient déboucher sur l’interdiction totale de ce type d’exploitation sur l’ensemble du territoire argentin.

    Le savez-vous?

    • En Colombie, il y a 102 peuples autochtones
    • Ils forment une population d’environ 1,400,000 personnes
    • Ils ont tous une identité, une cosmovision et une culture différente
    • Ils souffrent de violations massives de leurs droits humains
    • Ces violations sont dues au coflit armé, au désintérêt de l’État et aux mégaprojets
    • 32 peuples autochtones comptent moins de 500 habitants, dont 18 en comptent moins de 200, et 10 moins de 100
    • Ces peuples autochtones courent le risque imminent de disparaître
    • Quand un peuple autochtone disparaît, c’est tout un monde qui s’éteint avec tout son savoir ancestral et les pratiques traditionnelles qui contribuent à un développement durable et équitable
    • Si l’humanité ne réagit pas face à cette situation, en soutenant les propositions de protection et de résistance des peuples autochtones, nous serons tous responsables de leur disparition.

    2011 : l'année international des forêts souligne l'importance des peuples autochtones

     

    L'année internationale des forêts, placée sous le thème "des forêts pour les peuples", met l'accent sur le rôle des populations indigènes. Un sujet sensible lorsque les négociations internationales abordent la protection des forêts.

     

    À l'occasion du lancement de l'année internationale des forêts, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a publié son rapport biennal sur la situation des forêts mondiales. Le rapport reprend pour une part importante les données publiées l'an dernier avec l'Evaluation mondiale des ressources forestières (FRA 2010), évaluation réalisée par la FAO tous les cinq ou dix ans depuis 1946.

    Quid des peuples indigènes ?

    En 2006, lorsque l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution faisant de 2011 l'année internationale des forêts, "l'objectif [était] de mettre en avant les actions citoyennes en faveur de la gestion durable des forêts." Dans ce cadre, le rapport de la FAO "adopte une approche plus globaliste des multiples façons dont les forêts étayent les moyens d'existence des populations." Trois axes ont été retenus pour traiter ce thème : les moyens d'existence locaux, les industries forestières durables et les changements climatiques.

    L'organisation rappelle que "des millions de personnes tributaires des forêts jouent un rôle vital dans la gestion, la conservation et le développement durables des forêts de la planète", concédant que "pourtant on tend à sous-estimer leurs droits d'utiliser et de tirer parti des ressources forestières locales." Un thème particulièrement sensible dans le cadre des négociations internationales.

    En effet, si la Conférence de Nagoya a permis l'adoption d'un protocole relatif à l'Accès aux ressources et partage des avantages (APA) tirés de l'usage des ressources génétiques, de nombreuses questions persistent quant à son application concrète et tout particulièrement sur la place qui sera faite aux populations autochtones vivant des forêts. Les revenus tirés de l'APA bénéficieront-ils aux peuples vivant dans les forêts ou aux Etats abritant les massifs ? La question reste ouverte en l'état et suscite l'inquiétude chez certaines ONG qui craignent que la protection des savoirs traditionnels des peuples indigènes bénéficient avant tout aux Etats.

    De même, le sujet est tout aussi sensible dans le cadre des négociations internationales sur le climat. En particulier, certaines organisations environnementales craignent que la protection des forêts primaires n'aboutisse à une "privatisation des forêts" qui exclurait les peuples indigènes. Il semble que la conférence de Cancún les ait en partie rassurées. En effet, le texte final reconnaît la participation des communautés locales dans la protection des forêts. Néanmoins, le document reste encore vague et la FOA souligne que "les récentes décisions prises à Cancún en décembre 2010 sur REDD+ devraient s'aligner sur une plus vaste réforme de la gouvernance forestière et permettre la participation des communautés autochtones et locales." L'organisation insiste aussi sur le fait que "les pays devront adopter des législations pour préciser les droits carbone et garantir une répartition équitable des coûts et des bénéfices tirés des mécanismes REDD+."

    Vers la fin de la diminution des surfaces forestières ?

    Côté évolution des massifs forestiers, le rapport n'avance pas de nouvelles données majeures et rappelle que "le taux de déforestation mondial [reste] alarmant malgré le ralentissement observé." La déforestation est passée de 8,3 millions d'hectares par an, entre 1990 et 2000, à 5,2 millions sur la décennie suivante. Par ailleurs, étant donnés les programmes de reboisement dans certains pays, et en Chine tout particulièrement, et l'expansion naturelle des surfaces forestières, en Europe notamment, la FAO a bon espoir qu'un équilibre soit atteint d'ici quelques années.

    En moyenne sur la dernière décennie, 13 millions d'hectares de forêt ont été détruits chaque année pour une compensation partielle de 5,7 millions d'hectares par an via le reboisement auxquels s'ajoutent 2,1 millions d'hectares de croissance naturelle des surfaces forestières.

    Reste à savoir si cette évolution est nécessairement positive. En effet, le mode de calcul de la FAO, qui consiste à retrancher les surfaces reboisées des surfaces défrichées, ne fait pas consensus. Certains rejettent cette approche qui place sur le même plan les monocultures d'eucalyptus ou de palmiers, comptabilisées via le reboisement, et la perte de forêts primaires liée au déboisement. Si les monocultures forestières peuvent présenter un avantage, notamment s'agissant de la lutte contre les changements climatiques, l'intérêt en matière de biodiversité est pour sa part très limité et ne compense en aucun cas les pertes de forêts primaires.

    De même la FAO ne considère pas réellement la dégradation forestière. La définition qu'utilise l'organisme ne distingue pas l'état de la parcelle : une parcelle est une forêt ou ne l'est pas, mais elle ne peut pas être une "forêt dégradée". Or c'est un enjeu crucial et en particulier pour la forêt du bassin du Congo qui ne disparaît pas sous l'effet d'un front de déforestation bien identifié, comme en Amérique du Sud, mais qui subit une dégradation progressive.

     

    le Pérou prend des mesures de protection des Indiens isolés

    Les autorités péruviennes ont annoncé qu’elles allaient coopérer avec le Brésil pour empêcher les bûcherons de pénétrer sur le territoire des Indiens isolés le long de la frontière commune aux deux pays.

    Cette décision marque le premier succès de la campagne d’envergure que Survival mène en faveur des Indiens isolés de la région frontalière Pérou-Brésil.

    C’est la récente diffusion mondiale des photos d’Indiens isolés qui a poussé le gouvernement péruvien à agir.

    Dans un communiqué publié le 2 février, le ministère péruvien des Affaires étrangères a annoncé qu’il allait ‘établir des contacts avec la FUNAI [le département des affaires indiennes au Brésil]… pour protéger ces peuples et éviter l’incursion de bûcherons illégaux et la déprédation de l’Amazonie.

    Ce premier pas vers la reconnaissance et la protection des Indiens isolés est réellement encourageant, espérons que ces bonnes intentions seront rapidement suivies d’action.

    Les habitants de l’île de Pâques veulent l’indépendance

        "Nous sommes des gens pacifiques, nous n'aimons pas la guerre Nous ne voulons pas de police et des soldats sur nos terres », a déclaré Erity Teave, une militante autochtone de ce territoire contrôlé par le Chili. Teave est actuellement aux États-Unis. Elle explique que les habitants de l'île de Pâques ont besoin de l'aide internationale pour faire à ce qu’elle qualifie de «terrorisme» des autorités de Santiago.

     

        « Notre pays est notre mère », dit-elle peu avant une réunion du Forum permanent des Nations Unies sur les questions autochtones qui s’est tenue récemment à New York. « Nous appelons notre pays Kainga, ce qui veut dire utérus. Nous ne croyons pas à l'achat ou à la vente de notre pays ».

     
        Début décembre, une vingtaine de personnes auraient été blessées suite à l’usage excessif de la force par la police chilienne. Les habitants de l’île de Pâques ont alors protesté contre ce qu'ils considèrent comme une «occupation illégale» de leur île par le Chili. Sur des images et des vidéos diffusées sur YouTube, on peut apercevoir des dizaines de personnes ensanglantées suite aux agressions pendant les manifestations.
     
       L'île de Pâques, qui a été annexée par le Chili en 1888, est un site classé dans le patrimoine mondial. Elle se trouve à une distance de plus de 3.200 km de la côte chilienne et est l'île la plus isolée dans le monde. Ce territoire compte environ 4.000 habitants et est une attraction touristique majeure pour ses gigantesques têtes en pierre connues sous le nom Moais. Les populations autochtones sont également contre le projet touristique développé par le Chili ainsi que l'émigration vers l'île de Pâques qui ne fait qu’augmenter.

     

         Dans le monde entier, environ 370 millions de personnes appartiennent à la catégorie des peuples autochtones. Leur droit à la souveraineté sur leur pays et à la protection leur mode de vie est maintenant reconnu par une grande majorité des Etats membres de l'ONU. En 2007, l'Assemblée générale de l’ONU a adopté une résolution sur les droits des peuples autochtones. Cette déclaration indique que les peuples autochtones du monde entier ont droit à leurs terres, aux ressources naturelles et à la protection de leur culture.

     

        La Convention des Nations Unies sur la diversité biologique reconnaît aussi le droit des peuples autochtones à protéger leurs terres et leurs traditions. Le texte suggère également que les connaissances autochtones sur la nature puissent être une arme importante dans la lutte contre la disparition des espèces.

     

        En dépit de ces résolutions internationales, la communauté internationale ne semble pas très sensible aux besoins de la population de l'île de Pâques et d'autres communautés autochtones dans le monde.

     

         Les habitants de l’île de Pâques n’abandonneront pas leur droit à un Etat indépendant de la domination chilienne, estime Teave. Elle et d'autres habitants de l'île de Pâques cherchent de l’aide des organisations humanitaires et de l'ONU. «Nous voulons notre propre gouvernement. C'est notre droit. Nous voulons nos propres lois », dit-elle. "Le gouvernement chilien ne nous comprend pas."

     

         Les militants veulent présenter leur cas à la commission des Nations unies contre la discrimination raciale (CERD) à Genève. La CERD est l’autorité responsable de la surveillance de la conformité des pays signataires avec la Convention sur l'élimination de la discrimination raciale de 1969, un traité international ratifié par une grande majorité des États membres de l'ONU.

    Les Bushmen ont le droit de boire l'eau de leur puits

        Victoire pour les Bushmen du Kalahari qui obtiennent enfin le droit à l’eau 27 Janvier

    En vertu du jugement, les Bushmen pourront enfin utiliser leur puits.
    En vertu du jugement, les Bushmen pourront enfin utiliser leur puits.
    © Survival

       Le gouvernement botswanais coupable de ‘traitement dégradant’.

        Un cas décrit comme une ‘déchirante histoire de souffrance et de désespoir’.

        La Cour d’appel botswanaise a pris la décision de rejeter un jugement qui interdisait aux Bushmen l’accès à l’eau sur leurs terres ancestrales.

       Appuyés par Survival, les Bushmen avaient fait appel d’une décision de la Haute cour botswanaise de 2010 qui leur interdisait l’accès à un puits dont ils dépendent pour s’approvisionner en eau. Le panel de cinq juges a estimé que:

       - les Bushmen ont le droit d’utiliser leur ancien puits qui avait été interdit par le gouvernement ;
       - les Bushmen ont le droit de forer de nouveaux puits;

       - l’attitude du gouvernement à l’égard des Bushmen équivalait à un ‘traitement dégradant’;
       - le gouvernement est redevable des frais du procès en appel engagés par les Bushmen.

       Se réjouissant de cette décision, un porte-parole bushman a déclaré : ‘Nous sommes très heureux que nos droits soient enfin reconnus. Cela fait si longtemps que nous attendons ce moment. Comme tout être humain, nous avons besoin d’eau pour vivre. Nous avons aussi besoin de notre terre. Nous prions pour que le gouvernement nous traite désormais avec le respect qu’il nous doit’.

        En 2002, le gouvernement botswanais a expulsé les Bushmen de leurs terres ancestrales dans la réserve du Kalahari central. Ils ont alors intenté un procès au gouvernement et après quatre années de bataille judiciaire, la Haute cour botswanaise a reconnu qu’ils avaient été évincés de manière ‘illégale et anticonstitutionnelle’ et qu’ils avaient le droit de retourner sur leurs terres ancestrales.

     (Suite)

    Quito pour la dépénalisation de la coca

    L'Equateur soutient la campagne de la Bolivie en faveur de la dépénalisation des usages traditionnels de la feuille de coca, a annoncé vendredi le ministère des Affaires étrangères équatorien. Ce soutien a été concrétisé par une lettre remise à l'ambassadeur de Bolivie à Quito, Javier Zarate, dont le texte a été publié par le ministère. Cette missive remise au diplomate par le vice-ministre des Affaires étrangères Kintto Lucas évoque plusieurs articles de la constitution équatorienne et de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples indigènes.
      La constitution équatorienne, souligne le ministère, proscrit la discrimination ethnique et consacre le droit des personnes à leur identité culturelle et à l'expression de celle-ci.
    La mastication de la feuille de coca est une pratique ancestrale en Equateur comme dans la plupart des pays andins. La déclaration des Nations unies sur les droits des peuples indigènes, dont Quito est signataire, défend également le droit des indiens à "pratiquer et à revitaliser leurs traditions et coutumes culturelles".
      Toutefois, une autre convention de l'ONU, datant de 1961 et portant sur les stupéfiants inclut la feuille de coca, qui sert aussi à fabriquer de la cocaïne, dans la liste des substances illicites. La Bolivie a de ce fait présenté un amendement à la convention visant à retirer la feuille de cette liste.
      Evo Morales, premier président amérindien (aymara) de Bolivie, a inscrit la coca dans la Constitution de 2009 comme "patrimoine culturel". En 2009, il avait mastiqué une feuille de coca à Vienne devant un parterre de ministres des 53 pays membres de la Commission des stupéfiants de l'ONU.

    Bushman arrêté

           Arrestation d’un Bushman pour avoir accompagné son avocat dans la Réserve du Kalahari 26 Janvier
    L'avocat Gordon Bennett avait déjà représenté les Bushmen lorsqu'ils gagnèrent leur procès en 2006.
    L'avocat Gordon Bennett avait déjà représenté les Bushmen lorsqu'ils gagnèrent leur procès en 2006.
    © Survival

       Le leader de l’organisation bushman First People of the Kalahari, Jumanda Gakelebone, a été arrêté et détenu pendant une nuit le week-end dernier. Il accompagnait dans la Réserve l’avocat des Bushmen venu consulter ses clients dans le procès qui est actuellement instruit à la Cour d’appel botswanaise.

        Le leader bushman a été arrêté pour avoir voyagé dans la réserve sans permis. Son organisation mène campagne depuis des années pour le droit des Bushmen à vivre sur leurs terres ancestrales.

       Après avoir été relâché, Jumanda Gakelebone a déclaré à un représentant de Survival : ‘[Cette arrestation] révèle l’intention délibérée du gouvernement. J’estime être ici [dans la réserve] chez moi. C’est là où je suis né. Je n’ai pas besoin de permis pour y vivre’.

        Jumanda Gakelebone voyageait dans la réserve avec l’avocat Gordon Bennett, peu de temps après une audience de la Cour d’appel concernant le droit à l’eau des Bushmen. La Cour devrait rendre son verdict demain. 

    Depuis, les Bushmen ont gagné: voir sur http://sosbushmen.romandie.com/

     (Suite)

    Suicide de deux amérindiens

        

    Suicide de deux Amérindiens en Guyane 19 Janvier

    Kumalé Pleike assis à côté du Gran Man Amaïpoti siégeait au conseil d'administration du parc amazonien où il représentait les instances coutumières. Il s'est donné la mort en 2008.
    Kumalé Pleike assis à côté du Gran Man Amaïpoti siégeait au conseil d'administration du parc amazonien où il représentait les instances coutumières. Il s'est donné la mort en 2008.
    © Blada

         Deux Amérindiens se sont suicidé début janvier en Guyane : un jeune Apalaï de 18 ans du village d’Antecum Pata dans le haut Maroni et un Wayãpi de Camopi âgé de 30 ans alors qu’il se trouvait à la gendarmerie, en cellule de dégrisement. En décembre, un jeune Wayãpi de Camopi âgé de 15 ans s’était donné la mort.

        Depuis plusieurs années, la région sud-amazonienne de Guyane est confrontée à l’invasion massive d’orpailleurs clandestins qui détruisent l’environnement polluent les rivières, pillent les ressources naturelles des Amérindiens. Cette présence illégale a des conséquences dramatiques sur les Amérindiens – conflits, prostitution, alcoolisme, drogues, suicide, dont le taux parmi les jeunes Amérindiens est aujourd’hui 10 à 20 fois plus élevé qu’en métropole.

        Brigitte Wyngaarde, porte parole du Collectif de soutien aux Amérindiens du Haut Maroni, qui dénonce depuis près d’une décennie le désarroi de la jeunesse amérindienne, avait déclaré à propos du suicide de Kumale Pleike : ‘Cette mort a ses raisons particulières. Il me semble cependant qu’elle illustre bien le caractère dérisoire d’un projet (le Parc amazonien) qui prétendait associer les communautés à l’administration du territoire, mais qui n’a jamais voulu prendre la mesure de la tragédie qui se déroule, depuis plus de vingt ans, dans le grand sud de notre département’.

        A la demande des Amérindiens de Guyane, Survival appelle à l’interdiction immédiate de toute forme d’exploitation de l’or sur les terres amérindiennes et à l’expulsion des orpailleurs illégaux.

    Bolivie : Les peuples Yuracaré, Mojeño et Chiman menacés par un projet routier

    Le Tipnis jouit du statut de parc national depuis 1965 et fut reconnu en tant que territoire indigène en 1990. Mais ce n'est qu'en 2009 que l'appartenance ancestrale de ces terres à ses habitants a été reconnue par l'Etat. Jusqu'à présent, les montagnes, les vallées, les rivières et les lacs desquelles dépendent les 64 communautés y résidant sont restés préservées. Toutefois cette réussite s'écroulerait si le projet de construction d'une route, reliant Villa Tunari et San Ignacio de Moxos, traversant et divisant en deux ce Territoire, était mis en oeuvre par les autorités.
    Vous pouvez vous aussi participer à la campagne contre la construction de cet axe routier.
     
    [17 Janvier 2011]
    Le président brésilien Lula da Silva et son homologue bolivien Evo Morales ont scellé l'accord de construction de cette route qui fait polémique. Le Brésil est le premier acteur intéressé dans la construction d'une voie de 306 km qui le rapprochera de l'Océan Pacifique, facilitant ses exportations d'agrocombustible et de soja. Il est ainsi prévu que le Brésil finance 80% des 415 millions de dollars (315 millions d'euros) du coût du projet (1 million d'euros par km!). La Bolivie bénéficierait d'une connexion du département de Cochabamba, situé au centre du pays, avec le département du Beni sans devoir passer par le département de Santa Cruz. Cela permettrait plus de contrôle sur cette zone, souvent en conflit. Le projet fait partie de l'Initiative pour l'Intégration de l'Infrastructure Régionale Sud-américaine (IIRSA), dont l'objectif est de promouvoir la construction d'infrastructures (voies, routes, oléoducs, ports, trains, barrages et lignes téléphoniques) dans le continent.

    Néanmoins, les communautés autochtones affectées n'ont pas été consultées sur ce projet, constituant une transgression des lois et de la toute nouvelle Constitution politique de l'État. De plus, les études d'impact  environnemental ont négligé l'avis de la population. Cette route condamnerait à l'extinction les populations indigènes Yuracaré, Mojeño et Chiman. Cettre route causerait la destruction irrémédiable de cet écosystème, car facilitant l'arrivée des colonisateurs, des narcotrafiquants, des entreprises pétrolières, des entreprises forestières et produisant une expansion de la frontière agricole. L'Etat n'a pas la capacité d'empêcher toutes ces invasions : il est un fait connu que chaque fois qu'une route est ouverte dans une région vierge, elle entraîne la destruction totale de cette dernière.

    Les communautés indigènes affectées s'opposent catégoriquement à l'exécution de ce projet. Elles ne permettraient même pas que la route longe le parc national : “Notre intérêt est que notre territoire reste (intègre) intact”. Depuis la Bolivie, ces communautés nous disent : “nous avons besoin de la solidarité et de nombreuses voix”. C'est pour cela que nous avons besoin de votre soutien pour écrire au président bolivien Evo Morales en lui rappelant son engagement envers les peuples indigènes, leurs droits et ceux de la Terre Mère.

    Nos peuples vivent en prison

    Début janvier 2011, le Parti First Nations a été officiellement enregistré par la Commission électorale australienne. First Nations – qu’on peut traduire par “les peuples premiers” devient donc le premier parti politique représentant les Aborigènes. C’est historique.

    Mais pas question de faire de ce nouveau parti un ghetto. Caroline Lafargue a interviewé Maurie Japarta Ryan, le fondateur de ce parti:

    « Notre parti est ouvert à tous, sans discrimination de race, couleur, religion, croyances ou sexe. Je n’ai pas créé le parti First Nations uniquement pour les Aborigènes, tous ceux qui considèrent l’Australie comme leur patrie sont les bienvenus.»

    La création du parti First Nations intervient au moment où Julia Gillard, le Premier ministre, relance le débat sur un possible référendum pour la reconnaissance des Aborigènes comme premiers habitants de l’Australie dans la Constitution fédérale. La décision devrait être prise d’ici la fin de l’année. Maurie Japarta Ryan:

    « Gillard, Abbott, même Howard en parlait déjà, mais c’est tout ce qu’ils font, des promesses. En Australie, chaque parti politique doit rédiger sa propre Constitution, eh bien moi j’ai déjà inscrit noir sur blanc dans la Constitution du parti First Nations que les Aborigènes sont les propriétaires traditionnels de ce pays.»

    Le principal cheval de bataille du tout nouveau parti First Nation, sera la lutte pour l’abolition de l’Intervention dans le Territoire du Nord. Cette politique a été mise en place en 2007 par le gouvernement de John Howard, puis maintenue par les gouvernements de Kevin Rudd et de Julia Gillard.

    Elle prévoit l’interdiction de la pornographie et de l’alcool; et la mise sous tutelle des prestations de sécurité sociale, remplacées par des bons d’achat. C’est un rapport sur la maltraitance et les abus sexuels sur les enfants dans certaines communautés aborigènes qui a tout déclenché.

    Cette politique ne cible uniquement les communautés aborigènes. 17 000 personnes selon le gouvernement australien. Maurie Japarta Ryan vit à Kalkarindji, une petite communauté isolée, à 400 km au sud de Darwin, la capital du Territoire du Nord:

    «Kalkarindji est l’une des 72 communautés qui vivent sous le régime de l’Intervention. Nos peuples vivent en prison. Leur voix n’est pas entendue, ils n’ont pas d’espace d’expression pour dénoncer ce racisme, c’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai créé ce parti. L’Intervention est une politique raciste, alors que l’Australie est signataire de la Convention de l’ONU sur l’élimination de toutes formes de discriminations raciales. Donc je vais dénoncer tout ça, et les gens ne devraient pas avoir peur de ça, j’essaie simplement de mettre le gouvernement australien et les précédents devant leurs responsabilités.»

    Le parti First Nations devrait présenter ses premiers candidats lors de l’élection régionale de 2012 dans le Territoire du Nord.

    «Nous ne demandons que ce qui nous appartient»

     

     

    Les communautés yakye axa et sawhoyamaxa vivent près d'une autoroute dans des conditions misérables car leurs terres traditionnelles sont aux mains de propriétaires privés.

    Privées de leurs terres, ces communautés ne sont pas capables de poursuivre des activités traditionnelles pourtant essentielles à leur mode de vie, notamment, la pêche, la chasse et la récolte du miel. Leur survie est menacée.



    En 2005 et 2006, à l'occasion de deux décisions différentes, la Cour interaméricaine des droits de l'homme a ordonné au Paraguay de rendre les terres traditionnelles réclamées par les communautés indigènes yakye axa et sawhoyamaxa.

    « La relation étroite des peuples indigènes avec leurs terres doit être reconnue et comprise comme la base fondamentale de leur culture, de leur vie spirituelle, de leur intégrité, de leur survie économique et de la préservation et de la transmission de ces composantes aux générations futures. »
    Arrêt de la Cour interaméricaine des droits de l'homme sur les Yakyes Axas, juin 2005.

    Toutefois, les échéances imposées par la Cour ont été dépassées depuis longtemps, et les terres n'ont toujours pas été restituées.

    « La loi nous donne raison, mais elle n'est pas appliquée [...] Nos droits ne sont reconnus que sur le papier. »
    José González, membre de la communauté sawhoyamaxa, novembre 2008.

    La Cour a également ordonné des mesures temporaires pour assurer la survie de la communauté (fourniture de nourriture, d'eau potable, de soins de santé adéquats) n'ont pas été mises en place de façon exhaustive, quand elles ont été mises en place. Les conditions de vie dans les campements, près de l'autoroute, provoquent des maladies chez les résidents. Ni les Yakyes Axas, ni les Sawhoyamaxas n'ont accès à un établissement de santé ou à un transport susceptible d'emmener les malades aux centres médicaux les plus proches, à Concepción.

    « Cela nous fait beaucoup de mal. Les conditions de vie près de la route sont très dures.
    José González, membre de la communauté sawhoyamaxa, novembre 2008.

    Certains membres du gouvernement se sont engagés à résoudre ces deux affaires. Toutefois, les efforts accomplis jusqu'à présent ont été insuffisants, tardifs ou inefficaces.

    Les autorités persistent à ignorer les droits fonciers des peuples indigènes, ce qui traduit une forme de mépris non seulement pour les droits de ces deux communautés, mais aussi pour ceux de tous les peuples indigènes du Paraguay.


    « Je lis ce qu'on m'a donné et je me demande pourquoi le gouvernement ne fait pas ce que d'autres pays lui ont demandé de faire.
    Innocencia Gómez, militante pour le droit à la santé, membre de la communauté yakye axa, novembre 2008.

    Récemment, les Yakye Axas avaient commencé à étudier une offre du gouvernement, qui leur proposait d'autres terres. Mais même cette offre, bien inférieure à ce que la Cour avait demandé et ce à quoi les Yakye Axas ont droit, a été retirée. Les terres proposées ont été vendues à d'autres.

    Les Yakye Axas et Sawhoyamaxas continuent de faire pression sur les autorités du Paraguay afin qu'elles appliquent les décisions de la Cour interaméricaine. Ils ont demandé votre soutien.

    122 indigènes assassinés en 2010 en Colombie

    Cent vingt-deux indigènes ont été assassinés en 2010 en Colombie et 1146 déplacés de force, a dénoncé un dirigeant indien.

    «Entre janvier et décembre les criminels ont exécuté 122 Indiens », a dénoncé dans un communiqué Gerardo Jumi, l'un des représentants de cette communauté. Il a précisé que 2010 était l'année «durant laquelle le nombre d'assassinats politiques visant les peuples indigènes a été le plus élevé».

    Le représentant a en outre précisé que les Indiens, qui revendiquent leur neutralité dans le conflit colombien, avaient été visés par 210 actions belliqueuses, des agressions qui ont entraîné en 2010 le déplacement forcé de 1146 personnes.

    Selon l'Organisation nationale représentative des indigènes de Colombie (ONIC) plus de 1400 Indiens ont été assassinés entre 2002 et 2009 dans le pays, en partie victimes du conflit entre guérillas, militaires et trafiquants, dans lequel ils ne veulent pas prendre partie.

    La Colombie, 46 millions d'habitants, compte 1,4 million d'indigènes appartenant à 85 ethnies. En 2010, les Nations unies ont tiré la sonnette d'alarme, estimant que, faute de protection, plusieurs de ces ethnies étaient menacées de disparition.

    Seuls, isolés, proies des prédateurs.

     

     

    © carte des indiens isolés

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Dans le monde entier, des tribus ont décidé de rester à l’écart de la société nationale et même des autres peuples indigènes. 

     

    Cela ne veut pas dire qu’ils demeurent " inconnus " ou " inchangés ". La plupart sont déjà connus et quel que soit leur degré d’isolement, ils s’adaptent en permanence à l’évolution de leur environnement.

     

    Beaucoup ont des contacts occasionnels, parfois hostiles, avec les tribus voisines. Ils savent très bien que d’autres sociétés les entourent.


    L’Amazonie brésilienne abrite le plus grand nombre de tribus isolées au monde. La FUNAI, le département des affaires indigènes du gouvernement brésilien, estime leur nombre à 70.

    Leur volonté de ne pas établir de contact avec les autres tribus ou avec le monde extérieur résulte très certainement de rapports antérieurs désastreux, de l’invasion continue de leurs territoires et de la destruction de leur environnement forestier.

    Par exemple, les groupes isolés résidant dans l’État de l’Acre sont probablement des survivants de l’époque du boom du caoutchouc, durant laquelle de nombreux Indiens furent réduits en esclavage.

    Le "dernier de sa tribu"

    On pense que cet homme est le dernier survivant de son groupe qui fut probablement massacré par des éleveurs occupant la région de Tanaru dans l’État du Rondônia.

    Il vit seul et est constamment en fuite.

    Nous ne savons pas son nom, ni de quelle tribu il fait partie, ni quelle est sa langue.

    Il est parfois désigné comme " l’homme dans le trou " à cause des grands trous qu’il creuse soit pour attraper des animaux soit pour s’y cacher.

    Il rejette toute forme de contact.

    La FUNAI lui a démarqué un petit territoire en forêt pour le protéger. Il est entouré de toutes parts par des fermes d’élevage.

    Fin 2009, l’homme avait été la cible d’hommes armés. Beaucoup de fermiers avaient pour habitude de se servir d’hommes armés pour tuer les Indiens isolés dans l’État du Rondônia.  
     

    En 1998, deux hommes piripkura, Mande-i et Tucan, sortirent de la forêt de leur propre volonté. L’un d’eux était malade et fut hospitalisé.

    Pendant la courte période qu’il passa à l’hôpital, il raconta comment son peuple avait une population bien plus importante les années précédentes, comment il avait été massacré par des Blancs, et comment son ami et lui avaient erré dans la forêt en chassant, pêchant et cueillant pour survivre.

    Un bel et bien triste constat... la situation des amérindiens aux Etats-Unis

     

    Les indiens d'Amérique du Nord (ou amérindiens) sont, depuis la fameuse conquète de l'Ouest, considérés par la population occidentale comme des individus exotiques munis de coiffes en plumes et appartenant à un passé révolu. Cette conception montre bien le peu d'intéret que l'américain, ainsi que l'européen moyen, éprouve envers les peuples premiers. Ce dernier le déposséda de ses propres terres, signant avec cet « indien » bon nombre de traités qui ne furent jamais respectés. De plus, ayant une soif toujours plus grande d'étendre ses territoires vers l'Ouest, soif de conquète qui s'accéléra amplement avec l'achat de la Louisiane aux français en 1803 (achat estimé à 80 millions de francs...), le jeune Etat américain massacra bon nombre de tribus et généra un véritable génocide culturel (ethnocide) envers les tribus indigènes d'Amérique. Le destin des nations autochtones d'Amérique, ainsi que l'histoire des grands chefs tels que Sitting Bull, Crazy Horse ou encore Géronimo (qui ont faits l'hisoire des Etats-Unis) est souvent minimisé voir occulté par bon nombre d'ouvrages. De nos jours, l'indien américain est, tout comme son histoire, absoluement oublié. Quand bien même l'homme blanc se posa-t-il la question d'écouter avec attention les peuples qu'il massacra et déporta ? Il aurait ainsi pu prendre exemple sur leurs modes de vie respectueux de l'environnement. Ces hommes, fut un temps, étaient libres, et font désormais tout pour le redevenir ! (ce n'était pas tous des anges, certes, mais c'était les habitants d'une terre ancestrale qui, pour eux, avait et a encore une valeur certaine...)

    Les luttes des années 60, avec l'arrivée massive d'indiens venus de tout le pays, occupant la prison tristement célèbre d'Alcatraz pendant six mois, est un merveilleux exemple de cette résurrection. Les occupants se désignèrent « Indiens de toutes les tribus » et rédigèrent une déclaration intitulée Nous tenons le Rocher dans laquelle ils proposèrent d'acheter Alcatraz avec des perles de verre et des chiffons de toile, comme les Blancs l'avaient fait pour Manhattan trois cents ans auparavant. Le siège et l'occupation de Wounded Knee (territoire situé sur la réserve de Pine Ridge, en Dakota du Sud) du 27 Février au 8 Mai 1973 resta certainement l'évènement le plus amblématique de cette fin de XXème siècle pour tous indien américain. L'AIM (American Indian Movement), organisation tout juste constituée, fît appel à tous les indiens du pays pour engager la lutte pour la reconnaissance de leurs droits civiques ainsi que la préservation de leurs traditions ancestrales. Ce lieu a pour eux une signification toute particulière. En effet, en 1890, environ 200 indiens sioux, hommes, femmes et enfants ainsi que le chef Big Foot, furent massacrés par les soldats américains. Cet acte de barbarie, faisant écho à la dernière grande victoire des indiens remportés sur les fédéraux à Little Big Horn en 1876, marqua la fin des guerres indiennes.

    Les indiens sont, de nos jours, parqués dans des réserves.. Certaines de ces réserves s'en sortent, rentrant dans le jeu du système capitaliste marchand (tout en restant dépendantes à l'industrie des jeux de hasard). D'autres, au contraire, connaissent des situations désastreuses. Prenons pour exemple la réserve de Pine Ridge dans le Dakota du Sud qui bat les plus tristes records de pauvreté sur l'ensemble de l'Amérique du Nord : un tiers monde au sein de la première puissance mondiale (à savoir, ¼ des natifs d'Amérique vivent en dessous du seuil de pauvreté). L'alcoolisme y est souvent le seul moyen de résistance à la dépression. Ici, le taux de chômage approche le taux des 75%, l'espérance de vie hommes et femmes confondus est la plus faible de la zone occidentale (environ 50 ans). L'eau courante et le tout à l'égout y est rare. Comment changer cette situation, comment faire connaître à la face du monde la situation des indiens d'Amérique si souvent stéréotypés ou victimisés ?

    Le symbole actuel de la résistance des indiens d'Amérique du Nord reste sans aucun doute Leonard Peltier, militant Anishinaabe/Lakota, incarcéré depuis 1977 et condamné à deux peines à perpétuité aux Etats-Unis d'Amérique pour un crime qu'il n'a en aucun cas commis. Son cas reste totallement méconnu de l'opinion publique internationale. Il est actuellement le plus vieux prisonnier politique du monde et bat le triste record de Mandela qui fit incarcéré pendant 27 longues années. Il est par ailleurs très souvent comparé à Nelson Mandela car, tout comme lui, Leonard s'est battu et se bat encore pour son peuple. L'organisation Amnesty international le considère comme un prisonnier politique qui « devrait être libéré immédiatement et sans conditions. ». Il est un symbole de résistance envers l'homme blanc, résistance qui, sur le continent américain, dure depuis maintenant 500 ans ! On estimait les natifs à environ 350000 en 1920 aux Etats-Unis. Aujourd'hui, selon un récent recensement, ils seraient environ 4 millions, soit 2% de la population totale Etatsunienne, et connaissent un fort baby boom... est-ce un signe de renouveau d'une culture humiliée par le passé ?

     

    les peuples indigènes jugés gênants pour le trafic de coca

    Peuple de chasseurs-cueilleurs de la région du Guaviare, au Sud-Est de la Colombie, les Nukak ont été chassés de leur territoire par les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC), un mouvement de guérilla. Le peuple autochtone représentait, en effet, une menace pour la sécurité de leurs opérations illégales dans la région.

    Mais, depuis qu’ils ont quitté la forêt, en 1988, plus de la moitié des Nukak sont morts, principalement des suites de maladies bénignes transmises par les étrangers. Les survivants dépendent désormais des aides gouvernementales mais ils peinent à s’adapter à un mode de vie sédentaire, établi en périphérie des villes. Ainsi, comme en témoigne Joaquin Nuká, un leader nukak d'Amazonie colombienne, la nourriture fournie est bonne mais elle est mauvaise pour les enfants dont l’organisme n’est pas habitué à « la nourriture des blancs ».

    A l’heure actuelle, malgré les efforts du gouvernement pour lutter contre le marché de la drogue et un financement issu des Etats-Unis, la culture de la coca, dont est extraite la cocaïne, continue de dévaster la région. Comptant parmi l’une des méthodes de lutte contre ce trafic les plus controversées, l'épandage par avion de pesticides sur les plantations illicites s’est avéré peu efficace, avec pour principal effet le déplacement de cultivateurs dans des régions plus reculées encore. Ces exodes ont alors entraîné de violents conflits avec les communautés indigènes défendant leur territoire. De fait, comme le déclare Stephan Corry, directeur de l’organisation Survival International : « Les Nukak et bien d'autres groupes indiens sont de loin les plus touchés par les vaines mesures anti-drogues du gouvernement ».

    Vice-président du Comité colombien des droits de l'homme, le sénateur Alexander López a estimé que les déplacements forcés représentaient une grave menace pour des communautés indigènes telles que les Nukak ou les Jiw. Il a également affirmé que leur mode de vie devait être protégé avec dignité.

    En octobre dernier, un article émanant du Haut Commissariat des Nations Unies révélait que 34 groupes indiens établis en Colombie étaient menacés de disparaître, les Nukak ne faisant malheureusement pas exception.

    Trente-quatre groupes indiens de Colombie menacés d’extinction selon l’ONU

    Un article publié par le Haut Commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés avertit qu’au moins trente-quatre groupes indiens de Colombie sont menacés de disparition en raison de la violence incontrôlée qui sévit en permanence sur leurs terres.

    L’article précise ’qu’en dépit des nouveaux efforts de la part de l’Etat… le risque d’extinction culturelle ou physique demeure, et dans certains cas s’est intensifié’.

    Selon certaines sources, la recrudescence de meurtres et de menaces de mort ainsi que l’enrôlement forcé des jeunes Indiens dans les groupes armés ne seraient qu’une partie des dangers auxquels les Indiens sont confrontés. Le déplacement interne est également cité comme un problème majeur qui affecte tout particulièrement les peuples indigènes de Colombie. Sur les 4 millions de réfugiés internes du pays, les Indiens en représentent 15 % alors qu’ils ne constituent que 2 % de la population nationale.

    A peine deux semaines avant la publication de l’article, Luis Socarrás Pimienta, leader wayúu, était abattu devant son domicile dans la province de la Guajira au nord du pays, vraisemblablement par un paramilitaire. Selon l’article, les assassinats d’Indiens de Colombie ont augmenté de 63 % entre 2008 et 2009 et trente trois Indiens awá ont été tués en 2009.

    Les Awá sont mentionnés, tout comme les Nukak – l’un des derniers peuples nomades d’Amazonie – comme nécessitant une ‘attention particulière’. Plus de la moitié des Nukak ont disparu depuis l’arrivée des colons cultivateurs de coca sur leur terre, ils sont pris dans un piège cruel qui ne leur laisse pour seule alternative que de survivre dans des abris extrêmement précaires à la périphérie des villes ou dans la forêt dévastée par la violence.

    Un précédent rapport des Nations-Unies dénonçait un programme soupçonné de ‘nettoyage ethnique’ dans le pays pour faire place à des cultures illicites ou ‘pour établir des entreprises agroalimentaires, notamment des plantations de palmiers à huile et des élevages de bovins de boucherie’.

    ‘Nous pouvons de moins en moins circuler, même pour chasser ou cueillir notre nourriture’ a déclaré un représentant du peuple wounaan, récemment déplacé, qui dénonce la présence de groupes armés et l’augmentation de la violence depuis l’afflux de cultivateurs de coca sur son territoire.

    L’ancien président colombien revendique le succès de son action contre la violence, mais ce rapport illustre une nouvelle fois le bilan catastrophique du pays en matière de violations des droits de l’homme à l’encontre de la population autochtone. Le nouveau gouvernement de Juan Manuel Santos doit agir une fois pour toutes afin de protéger ses citoyens les plus vulnérables et leur éviter l’extinction avant qu’il ne soit trop tard.

    Les tribus de Bornéo menacées par l’huile de palme

        Les chasseurs-cueilleurs penan et d’autres tribus de Bornéo sont menacés par de nouveaux projets d’expansion de plantations de palmiers à huile à grande échelle dans l’Etat malaisien du Sarawak.

        Le gouvernement du Sarawak a annoncé son intention de doubler la superficie des plantations de palmiers à huile d’ici 2020 en exploitant les terres indigènes qui, prétend-il, sont ‘en majorité sous-utilisées et sans titres de propriété’.

       Les compagnies d’exploitation forestière ont déjà détruit une grande partie de la forêt dont les Penan dépendent pour leur survie. Comme les tribus voisines, ils assistent à la liquidation de leurs terres au profit des plantations de palmiers à huile. Ils ont porté plus d’une centaine de recours devant les tribunaux pour faire valoir leurs droits territoriaux.

        Une femme penan a confié à un représentant de Survival International : ‘La forêt est mon toit et mon abri, c’est elle qui m’apporte tout ce dont j’ai besoin pour me nourrir. Mais avec les palmiers à huile, tout ceci disparaîtra’.

       Matu, un chef penan dont la terre a déjà été couverte de plantations de palmiers à huile a dénoncé : ‘Nous avons été dépossédés par la force de notre terre et de nos forêts. Nos arbres fruitiers ont disparu, nos zones de chasse ont été considérablement réduites et nos rivières sont polluées, les poissons meurent. Auparavant, il y avait plein de sangliers par ici. Aujourd’hui, nous en chassons à peine un tous les deux ou trois mois’.

       L’objectif du gouvernement est de planter d’ici 2020 deux millions d’hectares de palmiers à huile. Le ministre du Développement territorial, James Masing, a indiqué au quotidien malaisien The Star que l’huile de palme était devenue la troisième source de devises étrangères du pays après le pétrole et le gaz naturel liquéfié. Il a déclaré que son ministère s’efforçait d’éviter la bureaucratie et qu’il se dirigeait vers un ‘développement plus agressif’ des territoires indigènes.

       Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd’hui : ‘Le gouvernement du Sarawak place, comme à son habitude, le profit avant les gens et affiche un mépris flagrant pour les droits des peuples indigènes. Le développement des plantations de palmiers à huile provoquera un désastre irréparable et les Penan n’en veulent pas’.

       L’huile de palme est utilisée pour fabriquer des agrocarburants et est un composant alimentaire et cosmétique.

    La fillette de Denisova, mère d'une autre humanité

    Pour les paléoanthropologues, l'homme de l'année est une fillette. Elle vécut en Sibérie il y a plus de 50 000 ans et appartenait à une autre humanité, dont on ne retrouve de ténues traces génétiques que chez les populations actuelles de Papouasie-Nouvelle-Guinée. De cette enfant, il ne restait pourtant rien, ou presque. Seulement un fragment d'auriculaire trouvé par des chercheurs russes dans la grotte de Denisova, dans l'Altaï, en 2008. En mars, une équipe internationale conduite par Svante Pääbo (Institut Max Planck d'anthropologie évolutive de Leipzig) avait révélé son existence et livré une première analyse de l'ADN tiré de ce bout d'os (Le Monde du 27 mars).

    "X woman", pensait-on alors, devait avoir environ 40 000 ans. Elle appartenait bien au genre Homo, mais à une lignée distincte de sapiens (c'est-à-dire nous-mêmes) et de neanderthalensis. Sa découverte était exceptionnelle à plusieurs titres : pour la première fois, un être réputé nouveau était présenté à la communauté paléontologique non pas sur la foi des seules données anatomiques, mais grâce à l'analyse génétique. En outre, cette analyse révélait qu'à une époque pas si reculée, la Terre était peuplée d'au moins trois humanités susceptibles de s'être croisées. Voire quatre, si l'on tient compte, plus près de nous, de l'homme de Florès (Homo floresiensis), découvert en Indonésie en 2003 et qui vivait encore il y a 13 000 ans.

    L'irruption de l'enfant de Denisova laissait cependant ouverte une foule de questions. Une nouvelle analyse génétique, dont les résultats ont été publiés jeudi 23 décembre dans la revue Nature, permet d'y répondre pour partie.

    Svante Pääbo et ses collègues se sont cette fois attaqués à l'ADN nucléaire. Les mutations de l'ADN mitochondrial, qui avait fait l'objet de la publication précédente, fournissent une horloge moléculaire pour dater l'ancêtre commun d'individus que l'on souhaite comparer. Mais cet -ADNmt a l'inconvénient d'être d'origine strictement maternelle, et sujet à des "dérives" difficiles à interpréter.

    L'ADN du noyau cellulaire, issu de la fusion du patrimoine génétique des deux parents, raconte une histoire beaucoup plus riche : "Un seul individu offre alors un échantillon statistique de la population qui l'a précédé", résume Jean-Jacques Hublin (Institut Max Planck de Leipzig), cosignataire de l'article.

    L'analyse est d'autant plus pertinente qu'on aura élargi la base de comparaison : en l'occurrence, les chercheurs disposaient de données sur des sapiens d'origine géographique variée, sur le chimpanzé et sur divers néandertaliens. C'est d'ailleurs l'équipe de Leipzig qui, en mai, a montré que l'homme de Neandertal a légué une partie de son ADN (environ 2,5 %) aux humains actuels, à l'exception des populations subsahariennes.

    Le résultat de ces nouvelles comparaisons ? La fillette de Denisova voit sa singularité confirmée : elle est située sur un rameau frère de celui des néandertaliens. Les chercheurs, s'ils hésitent à parler d'une espèce nouvelle, parlent des dénisoviens, pour désigner ce groupe humain.

    L'histoire qui se dessine est celle-ci : il y a environ 800 000 ans, une divergence apparaît chez le groupe humain qui va donner naissance aux néandertaliens et à l'homme moderne. 160 000 ans plus tard, la branche ancestrale des futurs néandertaliens se divise à nouveau pour donner un rameau qui conduit aux dénisoviens.

    L'analyse génétique offre une surprise supplémentaire : parmi tous les hommes actuels, on trouve des fragments d'ADN dénisoviens chez les seuls Papous de Nouvelle-Guinée et de l'île de Bougainville - jusqu'à 5 % du génome ! Pour que ce brassage intervienne, il a fallu que des dénisoviens se trouvent sur le passage d'hommes modernes, sortis d'Afrique il y a environ 55 000 ans et qui ont colonisé l'Asie du Sud-Est, en chemin vers la Mélanésie, où ils apparaissent il y a 45 000 ans.

    La répartition géographique des dénisoviens s'étendait donc bien au-delà de l'Altaï. Pour Jean-Jacques Hublin, "l'un des enjeux sera désormais de faire le lien entre cette lignée identifiée de manière génétique et les fossiles déjà trouvés dans cette région". Eva-Maria Geigl (Institut Jacques Monod, CNRS, université Paris-VII) se réjouit de la mise en évidence de ces mélanges génétiques entre des populations sorties d'Afrique il y a plus de 500 000 ans pour coloniser l'Eurasie et d'autres ayant quitté le berceau africain bien plus récemment (il y a 100 000 à 50 000 ans) : "Cela permet d'amorcer une synthèse entre l'hypothèse d'une origine multirégionale de l'homme moderne et celle de son origine africaine", estime-t-elle. Deux visions qui engendrent des guerres de tranchées entre spécialistes.

    Une molaire a, en outre, été exhumée à Denisova. Son ADNmt permet d'affirmer qu'elle appartenait elle aussi à un dénisovien, qui a occupé les lieux à quelque 7 500 ans de distance de la fillette. Cette molaire a la particularité d'être très grosse, très archaïque d'aspect. Pas plus que l'auriculaire, elle n'a pu être datée directement et remonterait soit à 30 000 ans, soit au-delà de 50 000.

    Cette dent évoque "un casse-tête javanais qu'on a déjà connu avec les méganthropes, dont la taille de la mâchoire et des dents était surprenante, avance Pascal Picq (Collège de France). Avec ces résultats génétiques, on parvient à éclairer les relations entre sapiens et neandertal en Europe, et on commence tout juste à découvrir la complexité du puzzle en Asie."

    L'année 2010 aura donc été très riche pour la paléogénomique. C'est celle de la découverte de la part néandertalienne chez les non-Africains actuels, et de l'héritage dénisovien chez les Papous. Les généticiens savent que ces avancées peuvent ressusciter des thèses racialistes. Aussi prennent-ils soin de préciser que cet ADN en héritage est non codant, c'est-à-dire qu'il n'a pas de fonction connue. Mais "quand bien même il commanderait des gènes, la différence génétique ne saurait justifier le racisme", insiste Pascal Picq.

    (Le monde)

    WikiLeaks : Après avoir été ‘menacés’, les Etats-Unis rétablissent leurs relations avec l’armée indonésienne

    Les télégrammes diplomatiques du gouvernement nord-américain diffusés par WikiLeaks révèlent que l’Indonésie avait menacé de faire échouer la visite du président Obama à Djakarta en novembre dernier si les Etats-Unis ne levaient pas l’embargo sur l’assistance militaire au corps d’élite indonésien de triste notoriété Kopassus.

    La coopération militaire nord-américaine avec Kopassus avait été suspendue pendant plus de dix ans en raison de ses abus de droits de l’homme incluant meurtres, disparitions forcées et torture. L’embargo a été levé en juillet dernier.

    Un télégramme diplomatique de l’ambassade américaine de Djakarta révèle que le président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono avait prévenu les Etats-Unis que l’embargo sur Kopassus était un ‘test décisif pour les relations bilatérales’ et que la ‘visite du président Obama serait compromise si cette question n’était pas résolue avant sa visite’.

    Survival International a appelé les Etats-Unis à suspendre toute assistance militaire à l’armée indonésienne tant que ses forces armées continueront de tuer et torturer les tribus de Papouasie occidentale.

    Peu de temps avant la visite du président Obama en Indonésie, une vidéo montrant des soldats indonésiens torturer deux villageois des hautes terres de Papouasie occidentale avait été diffusée sur internet.

    Les tribus de Papouasie occidentale sont victimes depuis des décennies de la violence perpétrée à leur encontre par les militaires indonésiens.

    Au Pérou, un projet de loi est adopté sans respecter le droit de consultation préalable des indigènes

    Une fois de plus, le droit de consultation préalable des peuples indigènes, établi par la convention n°169 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), n’a pas été pris en compte par les législateurs péruviens. le 15 décembre 2010, au cours d’une session de la Commission Agraire du Congrès de la République, les députés ont approuvé le rapport de la Loi Forestière et de la Faune Sauvage, sans valider toutes les étapes de la consultation préalable des peuples indigènes.

    L’approbation du document n’a pas été bien reçue par les organisations et mouvements indigènes péruviens. Le Groupe de Travail des Peuples Indigènes de la Coordonnatrice Nationale des Droits de l’Homme, par exemple, a prononcé un discours après le vote du document, dans lequel il rejette l’approbation.

    « Le rapport préalable de la Loi Forestière approuvé aujourd’hui [mercredi] n’a pas pris en compte les communautés paysannes, andines et côtières. Celles-ci n’ont pas été convoquées depuis que la Commission Agraire a entamé les discussions du projet de loi, étant donné que seule la problématique forestière en Amazonie a été abordée », a-t-il indiqué.

    La Coordonnatrice a aussi dénoncé l’utilisation « de la bonne foi de certaines organisations indigènes au cours des réunions décentralisées du processus organisées par la Commission Agraire pour faire croire à l’opinion publique que les communautés paysannes et aborigènes sont d’accord avec le projet de loi ». Tout le contraire de ce que présente la Commission. Selon celle-ci, les discussions et audiences décentralisées ne représentent pas des consultations mais à peine une phase de son processus : l’étape informative.

    D’autres organisations indigènes se sont elles aussi déclarées contrariées par l’approbation du rapport. La Confédération des Nationalités Amazones du Pérou (Conap) a divulgué, peu avant le vote concernant le document, un communiqué affirmant qu’elle rejetait toute tentative d’adoption du Projet de Loi Forestière et de la Faune Sauvage, sans que soit mené à son terme le processus de consultation des indigènes.

    L’Association Interethnique pour le Développement de la Forêt Péruvienne (Aidesep) a quant à elle dévoilé sa position très tôt dans le débat, quand elle a pu vérifier que les suggestions présentées par les indigènes n’avaient pas été respectées. Les organisations ont remis en question la rapidité avec laquelle a été approuvé le rapport et elles considèrent que le Congrès devrait avant tout adopter la Loi de Consultation préalable.

    Guido Lombardi, membre du Congrès et ex-président de la Commission d’investigation sur les évènements de Bagua, a déclaré au journal Perú 21 qu’adopter le projet de Loi sans consulter les indigènes génèrera des conflits entre les communautés indigènes et pourra diminuer l’importance de la Loi de Consultation Préalable, dont le débat n’a toujours pas été programmé.

    TLC avec les Etats-Unis

    Des informations indiquent que la hâte avec laquelle le projet de Loi Forestière et de la Faune Sauvage a été adopté a principalement été motivée par le Traité de Libre Commerce (TLC) entre le Pérou et les Etats-Unis.

    Selon les informations fournies par les agences de presse, dans le cas où l’Etat péruvien n’approuverait pas la Loi Forestière, les Etats-Unis pourraient mettre de nouveau en place les barrières tarifaires sur les produits textiles et agraires qui entrent sur son marché. Le délai donné par le pays nord-américain pour l’application de la Loi Forestière prend fin ce mois de décembre.

    Appel désespéré des Nukak pour rentrer chez eux

    Un leader nukak d’Amazonie colombienne a lancé un appel désespéré pour la survie de son peuple auprès de la plus haute instance des droits de l’homme du pays.

    ‘Nous voulons retourner dans notre forêt dont nous avons été expulsés par les FARC sans que nous sachions pourquoi’, a déclaré Joaquin Nuká .

    Les Nukak sont un peuple de chasseurs-cueilleurs de la région du Guaviare, au sud-est de la Colombie. Les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), un mouvement de guérilla de tendance marxiste-léniniste, les ont chassés de leur territoire en raison de la menace qu’ils représentaient pour la sécurité de leurs opérations illégales dans la région.

    Depuis que les Nukak sont sortis de la forêt en 1988, plus de la moitié d’entre eux sont morts, principalement de maladies bénignes transmises par les étrangers. Les Indiens qui dépendent désormais des aides gouvernementales pour survivre s’efforcent de s’adapter à leur nouveau mode de vie sédentaire en périphérie des villes.

    ‘Nous vivions de l’abondance de nourritures que nous apportait la forêt’, a déploré Joaquin à la station de radio nationale Caracol. ‘La nourriture qu’ils nous donnent ici à San José est bonne, c’est la nourriture des Blancs, mais elle est mauvaise pour nos enfants, la nourriture de nos forêts nous manque’.

    Malgré les efforts du gouvernement dans sa ‘guerre contre la drogue’ qui a reçu un financement considérable des Etats-Unis, la culture de la coca dont est extraite la cocaïne continue de ravager la région.

    L’une des méthodes les plus controversées pour éradiquer les cultures de coca implique l’épandage par avion de pesticides sur les plantations illicites. Elles n’ont eu pour résultat que de déplacer les cultivateurs dans des régions encore plus reculées de la forêt, provoquant de violents conflits avec les communautés indigènes qui y vivent.

    Le sénateur Alexander López, vice-président du Comité colombien des droits de l’homme, a déclaré : ‘Ces déplacements forcés… en particulier des communautés indigènes comme les Jiw et les Nukak, représentent une grave menace pour leur survie en tant que peuples… Les Indiens doivent retourner sur leurs territoires immédiatement et leur mode de vie doit être protégé avec dignité’.

    Selon l’ONIC, l’organisation indigène nationale, et le Haut Commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés, les Nukak sont l’un des 30 groupes indigènes de Colombie menacés d’extinction. Survival mène campagne pour le droit des Nukak à retourner dans leur réserve à condition qu’elle soit protégée et sécurisée et qu’ils puissent avoir accès à des services de santé.

    Cette situation dramatique et intolérable s’éternise depuis bien trop longtemps. Les Nukak et bien d’autres groupes indiens sont de loin les plus touchés par les vaines mesures anti-drogues du gouvernement.

    Les aborigènes ont créé leur parti politique

    Plus de quarante ans après l'obtention par les Aborigènes du statut de citoyen, l'Australie devrait bientôt avoir son premier parti politique autochtone. Le parti des First Nations (" les nations premières ") vient d'être formé, sous l'impulsion de Maurie Ryan, un activiste aborigène. Selon M. Ryan, 2 000 personnes ont demandé à devenir membres du parti. La commission électorale devrait l'enregistrer officiellement courant janvier 2011.

    Cette nouvelle formation politique manifeste le mécontentement de nombreux Aborigènes vis-à-vis des deux principaux partis, les libéraux et les travaillistes, accusés de ne pas se soucier assez du sort des premiers habitants du continent.

    Jusqu'ici, les autochtones étaient restés en marge du monde politique. Il existe bien quelques élus autochtones au niveau des Etats australiens mais il a fallu attendre les élections fédérales, cette année, pour voir le premier député aborigène, Ken Wyatt, prendre place à la Chambre des représentants.

    " Nous sommes déçus par les deux partis, qui ne font pas assez pour nous, et qui ne sélectionnent pas de candidats aborigènes pour les élections. Il existe des partis autochtones partout dans le monde, il est temps d'en avoir un ici aussi pour nous représenter ", plaide M. Ryan, originaire de la nation Gurindji, dans le Territoire du Nord.

    Racisme anti-Bushmen

         Déchaînement raciste du président botswanais contre les Bushmen du Kalahari 13 Décembre
    Le président Khama a accusé les Bushmen de vivre 'une vie d'attardés'.
    Le président Khama a accusé les Bushmen de vivre 'une vie d'attardés'.

        S’exprimant sur le site de la plus importante mine de diamant du pays, le président du Botswana a qualifié dans une brusque envolée les Bushmen du Kalahari d’êtres ‘archaïques’, ‘primitifs’ et ’arriérés’.

        Le président Khama a accusé les Bushmen de vivre ‘une vie d’attardés’, ‘une vie primitive faite de privations en coexistence avec la faune sauvage’, selon ‘le mode archaïque d’un âge révolu où régnaient indigence et indignité’.

        Khama a également accusé Survival International d’avoir ‘lancé une campagne de mensonges et de désinformation’, assimilant l’organisation à une ‘bande moderne de voleurs des grands chemins’. Ses commentaires répondent au récent appel de Survival au boycott du tourisme au Botswana et de ses diamants en raison du traitement infligé aux Bushmen par le gouvernement botswanais. Le président Khama est membre du conseil de l’organisation nord-américaine Conservation International.

        En 2002, alors que Khama était vice-président, le gouvernement botswanais avait expulsé de force les Bushmen de leurs terres ancestrales, une mesure qui avait été par la suite déclarée illégale et anticonstitutionnelle par la Haute Cour du Botswana, jugeant que les Bushmen avaient le droit de vivre sur leurs terres.

        Malgré cette décision, le gouvernement Khama a continué d’empêcher les Bushmen de vivre sur leurs terres. Il leur a interdit d’accéder à un puits dont ils dépendent pour l’eau et de chasser pour se nourrir. Dans le même temps, il a foré de nouveaux puits destinés à la faune sauvage et a autorisé la compagnie touristique Wilderness Safaris à construire un luxueux lodge avec piscine en plein cœur du territoire bushman. Plus de 25 000 personnes à travers le monde ont signé la pétition de Survival appellant Wilderness Safaris à installer son campement touristique en dehors des terres bushmen.

       Au moment où les Bushmen entament une procédure juridique pour obtenir l’accès à leur puits, le gouvernement négocie avec la compagnie Gem Diamonds pour installer une mine de diamants sur leurs terres.

        Khama avait déjà insinué que les Bushmen étaient ‘une fantaisie archaïque’, un point de vue partagé par les membres de son cabinet. Le mois dernier, s’exprimant à la BBC, le ministre botswanais de l’Environnement, de la faune sauvage et du tourisme avait déclaré qu’il ne croyait pas qu’il était ‘encore possible de considérer comme un choix le fait que votre propre espèce continue à vivre à l’âge des ténèbres au milieu de nulle part, alors que le monde a évolué et est devenu si technologique’. Le vice-président s’était demandé en 2002 pourquoi les Bushmen devaient ‘continuer à communier avec la faune et la flore’ alors qu’ils pouvaient ‘jouir de choses bien meilleures dans la vie, comme de conduire des Cadillacs’.

        Stephen Corry, directeur de Survival, a déclaré aujourd’hui : ‘De nombreux pays disposent de lois antiracistes contre les actes et les comportements discriminatoires à l’égard de certaines minorités et de leurs modes de vie. De tels échos sinistres qui entendent démontrer une prétendue supériorité raciale n’ont pas leur place dans une démocratie moderne. C’est cette idéologie qui est ‘arriérée’, pas les Bushmen’.

    Les Etats-Unis appuient la déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones

    Le président américain Barack Obama a annoncé, jeudi, que les États-Unis renverseraient leur position et appuieraient la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones.
     
     

    M. Obama a déclaré à des chefs amérindiens que la déclaration affirmait l'importance et la richesse des cultures autochtones à travers le monde. Les États-Unis ont voté contre la déclaration quand l'Assemblée générale de l'ONU l'a adoptée en 2007, faisant valoir qu'elle était incompatible avec les lois existantes. Trois autres pays, le Canada, l'Australie et la Nouvelle-Zélande, s'étaient aussi opposés à la déclaration mais ont depuis annoncé leur soutien.

    La déclaration vise à protéger les droits des quelque 370 millions d'autochtones à travers le monde, à affirmer leur égalité et leur capacité à maintenir leurs propres institutions, leur culture et leurs traditions spirituelles. Elle établit des normes pour combattre la discrimination et la marginalisation et pour éliminer les violations des droits de la personne.

    Des responsables de l'administration Obama avaient indiqué en avril qu'ils révisaient la position des États-Unis sur la déclaration. Le département d'État a qualifié la décision de soutenir le texte de «changement significatif dans la position américaine» qui résulte d'un examen détaillé et de consultations avec les communautés amérindiennes.

    Même si la déclaration n'est pas légalement contraignante, elle «porte une force morale et politique considérable et accompagne les efforts en cours du président pour aborder les iniquités historiques auxquelles font face les communautés autochtones aux États-Unis», a dit le département d'État dans un communiqué.

    Le président Obama a affirmé qu'au-delà de la déclaration, l'élément le plus important était les actions entreprises pour s'y conformer, ajoutant que son administration travaillait à aider les communautés amérindiennes à faire face à plusieurs défis, notamment en créant des emplois, en construisant des routes sur les réserves et en améliorant l'éducation et les soins de santé.

    M. Obama a souligné qu'il avait signé cette année des lois pour améliorer les soins de santé et le respect de la loi dans les communautés amérindiennes et qu'il avait aidé à résoudre des disputes de longue date entre les Amérindiens et le gouvernement américain.

    «Nous faisons des progrès. Nous avançons. Et ce que j'espère, c'est que nous assistions à un point tournant des relations entre nos nations», a dit le président lors d'une conférence des nations amérindiennes à laquelle participaient plus de 500 personnes représentant 320 tribus.

    Robert Coulter, directeur du Indian Law Resource Center, un groupe de défense des Amérindiens, a affirmé que la déclaration de l'ONU sur les peuples autochtones était le plus important développement en matière de droit international de la personne depuis des décennies.

    L'appui américain à la déclaration «reflète l'acceptation mondiale des peuples autochtones et de leurs gouvernements en tant que partie permanente de la communauté internationale et des pays où ils vivent», a dit M. Coulter. Le droit international «reconnaît maintenant les droits des peuples autochtones en tant que personnes, notamment leur droit à l'auto-détermination, à la propriété et à la culture», a-t-il ajouté.


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