• À bien des égards, l'histoire n'a pas été tendre avec l'État du Chiapas, dans le sud-ouest du Mexique, où vit plus la forte population indigène du pays. La pauvreté y est chronique et l'État accuse du retard par rapport à la plupart des indicateurs socio-économiques.

    Toutefois, le Chiapas a récemment montré la voie en se fixant un agenda pour améliorer la vie de ses habitants. En 2009, il a adopté l'Agenda Chiapas-ONU et amendé sa constitution, qui est devenue la première au monde à prescrire une politique sociale guidée par les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Depuis, la lutte contre la pauvreté et ses origines y est devenue une priorité et l’on privilégie les initiatives visant à améliorer la santé, l'éducation et la durabilité environnementale et à combattre la faim extrême.

    Suite à cet amendement constitutionnel, les dépenses publiques du gouvernement fédéral, des États et des collectivités locales ont été alignées sur les OMD, avec à la clé des résultats spectaculaires en un temps record. Le Chiapas a enregistré des progrès dans le domaine de l'éducation, comme en témoignent ses taux d'alphabétisation et de scolarisation de 2008 à 2010. Pendant la même période, l'État a également réalisé les avancées les plus rapides en termes d'espérance de vie à la naissance.

    De nombreuses communautés indigènes du Chiapas ont pris part au soulèvement zapatiste des années 1990. Ce mouvement, qui a permis aux peuples indigènes d'obtenir de nouveaux droits, a aussi entraîné la division et le déplacement de la plupart d'entre eux.

    La politique sociale axée sur les OMD a, cependant, favorisé l'adoption récente d'une loi pour le règlement de la question du déplacement des peuples indigènes. Elle a également permis des efforts concertés pour accroître l'obtention d'actes de naissance par les peuples indigènes.

    Même si le Chiapas a encore beaucoup à faire pour éradiquer l'extrême pauvreté, notamment parmi ses communautés indigènes, il prouve clairement que le changement est possible si les gouvernements, la société civile et les populations en ont la volonté. Aujourd'hui, non seulement il fait mieux vivre au Chiapas, mais l'État s'est également engagé dans la voie de l'amélioration des sources de revenus.


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    Biodiversité : la longue route de Nagoya

    Publié le 16-07-2012

     


    Il avait été présenté comme « historique ». Adopté en octobre 2010 au Japon, le protocole de Nagoya sur les ressources génétiques naturelles entrera en vigueur au plus tôt en 2014. Alors qu'une réunion d'étape vient d'avoir lieu à New Delhi, plusieurs points de désaccord subsistent.

    De l’entreprise Pierre Fabre qui dépose la marque « Argane » en 1983 pour sa gamme cosmétique à base d’huile d’argan, alors que le mot et l’huile font partie des savoirs traditionnels marocains, au Texan RiceTec Inc. qui dépose un brevet aux Etats-Unis sur un riz aromatique «Basmati » , les exemples d’exploitation commerciale d’une ressource génétique traditionnelle, ou d’un savoir indigène sans l’accord de la communauté d’origine, sont légion. C’est pour lutter contre ces dérives et contre la biopiraterie que le protocole de Nagoya a été adopté, par les signataires de laConvention sur la Biodiversité (CBD) le 29 octobre 2010. Conçu comme un complément à la CBD de 1992, le protocole régule l’accès et le partage des ressources génétiques et des savoirs traditionnels, un objectif qui faisait précisément partie de la CBD…mais qui était resté lettre morte. Presque deux ans plus tard, les réunions de travail sur le protocole se succèdent, mais il reste plusieurs obstacles à son application.

    Tout d’abord, cinq états seulement l’ont ratifié, sur les 92 signataires alors que cinquante ratifications sont exigées pour l’entrée en vigueur. Ensuite, de nombreuses zones de flou et de désaccord subsistent, y compris après la dernière réunion du comité « ICNP2 » qui vient de se terminer et dont l’objectif était justement de surmonter ces points de blocage. Ces obstacles feront-ils capoter le protocole? Probablement pas. En fait, la plupart des observateurs tablent sur leur résolution prochaine et la CBD elle-même prévoit une entrée en vigueur du protocole en 2014. Pour Claudio Chiarolla, chercheur à l’IDDRI, les désaccords expriment des rapports de force presque classiques entre groupes de pays, dans une négociation où chacun essaie d’obtenir le maximum… Mais malgré ces tiraillements, les cinquante ratifications devraient intervenir d’ici 2014 (note 1) et permettre l’entrée en vigueur du Protocole lors de la douzième Conférence des Parties (COP) de la CBD, fin 2014 en Corée du Sud.

    LES COMMUNAUTÉS INDIGÈNES CONTRE LES BREVETS

    Après des mois passés chez les Indiens Wapishana d’Amazonie, Conrad Gorinsky, un ethnobotaniste de Guyane, a réussi à breveter le « tipir », substance antibiotique de l’arbre sacré Ocotea rodiaei, sans l’accord des Indiens. Etudiant en pharmacologie et futur entrepreneur, Loren Miller a quant à lui breveté la célèbre Ayahuasca, boisson shamanique qu’il avait ramenée en douce d’Equateur. Parfois ce sont les laboratoires pharmaceutiques ou les entreprises du secteur biotech qui sont mis en cause, comme Genencor, qui a vendu une enzyme trouvée dans un lac du Kenya à Procter & Gamble, sans que les riverains du lac en retirent aucun bénéfice. Autre exemple célèbre, celui de l’entreprise Phytopharm, qui a obtenu un brevet exclusif sur lecactus sud-africain Hoodia , pour fabriquer un médicament coupe-faim contre l’obésité.  Jusqu’à présent, les recours pour violation de propriété intellectuelle ont été la principale – et coûteuse - arme de défense des communautés indigènes: le brevet de Gorinsky a ainsi pu être invalidé par le British Patent Office et celui de Miller par la U.S. Patent & Trademark Office. Mais derrière ces réussites, combien de brevets ont été exploités, sans que les communautés d’origine aient été associées?

     

    Partage des bénéfices liés à l’exploitation des ressources génétiques

    Du 3 au 6 juillet, ce sont donc 500 représentants d’Etats, d’agences onusiennes et d’ONG qui se sont réunis à New Delhi, pour avancer sur la définition précise des mécanismes du protocole de Nagoya. Plusieurs sujets épineux figuraient au menu, à commencer par le « mécanisme multilatéral global de partage des bénéfices » (article 10 du protocole) très attendu par le groupe des pays africains. « Ce mécanisme doit permettre de traiter les cas où l’exploitation d’une ressource génétique est accordée par un pays à une entreprise ou à un organisme de recherche, alors que la ressource est aussi présente dans un pays voisin. Surtout, pour les pays d’Afrique, il doit aussi organiser un partage des avantages tirés de ressources collectées par les pays du Nord dans les pays du Sud, avant le protocole, par exemple via leurs jardins botaniques ou des banques génétiques », explique Krystyna Swiderska de l’IIED .

    Parmi les autres pommes de discorde, figurent les mécanismes de contrôle et d’éventuelles sanctions, ou encore la mise en place d’une chambre de compensation : cette instance servira à délivrer les « certificats internationaux de conformité », sortes de permis d’exploiter les ressources génétiques. La chambre doit-elle être totalement transparente, comme le demandent les ONG ? Ou doit-elle préserver la propriété intellectuelle, comme le veulent les entreprises ? Après une semaine de discussions, plusieurs questions restent ouvertes. L’ICNP2 a malgré tout réussi à se mettre d’accord sur huit recommandations, dont la création d’un groupe d’experts sur le premier sujet conflictuel (le mécanisme multilatéral de partage) et le lancement prochain de la chambre de compensation, en version pilote. Les recommandations devraient être validées par la prochaine conférence COP de la Convention sur la biodiversité, qui se déroulera à Hyderabad (Inde) en octobre 2012.

    Sans attendre ces échéances, plusieurs entreprises utilisatrices de ressources génétiques ont lancé des initiatives liées à la biodiversité. Ainsi en 2007, un petit groupe d’entreprises créait l’Union for Ethical BioTrade, une association et un label qui affirme sa conformité avec l’esprit du protocole. Du côté des multinationales, L’Oréal déclare par exemple avoir développé une procédure sur les brevets qu’elle utilise, « pour évaluer l’acceptation sociale et le risque de biopiraterie, (…) et pour s’assurer que les intérêts de détenteurs du savoir traditionnel sur les extraits naturels sont compris et respectés ». Quant au laboratoire Pierre Fabre, un jugement du Tribunal de Grande Instance de Paris a déclaré nul l’enregistrement de la marque Argane en décembre 2011. Mais l’entreprise a décidé de faire appel. D’après Claudio Chiarolla de l’IDDRI, d’autres entreprises s’activent pour déposer des brevets, cette fois sur le terrain de la haute mer. Et pour cause : la biodiversité des eaux extra-territoriales est du ressort d’une autre convention, celle sur les Océans, trop laxiste, et dont la renégociation est au point mort.


    (1) Lors de la réunion de New Delhi, le représentant de l’Union Européenne à l’INCP a précisé qu’il ferait une proposition à l’automne, pour une ratification du protocole par les 27 pays de l’Union. La France a signé le protocole en septembre 2011 mais ne l’a pas encore ratifié.

    Thibault Lescuyer 
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  • Les États-Unis exhortés par un expert à respecter les droits de tribus indiennes du Dakota du Sud.

    Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, James Anaya, a exhorté mercredi le gouvernement des États-Unis et les autorités locales du Dakota du Sud à répondre aux préoccupations des peuples Lakota, Dakota et Nakota concernant la vente imminente de terres de la région des Black Hills, qui revêt une importance spirituelle majeure pour ces tribus indiennes.

     

    Selon M. Anaya, cinq étendues de terres de la prairie de Reynolds, situées au centre nord de cet état américain, seront mises aux enchères le 25 août prochain. Ces terres abritent le site sacré de Pe'Sla. Les communautés autochtones concernées redoutent de ne pas pouvoir y accéder librement, alors qu'elles y tiennent régulièrement des cérémonies, mais sont également inquiétées par un projet de développement routier qui pourrait amoindrir l'intégrité culturelle et spirituelle du lieu.

     

    « J'appelle toutes les parties concernées à s'engager dans un processus de consultations afin de trouver les moyens de répondre à ces préoccupations », a déclaré le Rapporteur spécial. « J'estime qu'un dialogue est nécessaire pour réparer les injustices historiques faites aux peuples Lakota, Dakota and Nakota et leur permettre de préserver leurs cultures et leurs pratiques traditionnelles pour les générations futures. »

     

    « Les préoccupations de ces tribus doivent être prises en considération lorsque toute activité du secteur privé ou du gouvernement est susceptible de remettre en cause leur droit à continuer de maintenir les cultures traditionnelles et les pratiques cérémonielles associées avec Pe'Sla », a-t-il souligné.

     

    En 1868, les États-Unis ont signé avec les tribus Lakota, Dakota and Nakota le Traité de Fort Laramie, qui garantissait leurs droits sur les Black Hills. En 1877, la découverte de gisements aurifères dans la région a conduit le Congrès à adopter une loi par laquelle les États-Unis se sont approprié ce territoire. Les peuples autochtones de la région n'ont pas cessé depuis de tenter de recouvrir leurs droits.

     

    Dans les semaines à venir, le Rapporteur spécial présentera au Conseil des droits de l'homme le rapport de sa mission aux États-Unis, qu'il a effectuée du 23 avril au 4 mai 2012, afin de documenter les efforts déployés par les peuples autochtones pour protéger les sites culturels et spirituels dont ils ont été dépossédés.


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  • L'Assemblée des premières nations du Québec et du Labrador (APNQL) demande à ce que le prochain gouvernement tienne un sommet avec les peuples autochtones dans les 100 jours suivant son élection.

    «Le dialogue de sourds a assez duré et il faut que les sujets qui intéressent les Premières Nations soient un incontournable pour le parti politique qui deviendra le gouvernement le 4 septembre prochain», a déclaré Ghislain Picard, chef de l'APNQL.

    Le chef Picard a dit souhaiter que le sommet porte sur le territoire et le développement des ressources naturelles.

    «Le prochain gouvernement de la province de Québec devra poser le geste que Jean Charest n'a jamais eu le courage de poser, celui de s'entendre avec toutes les Premières nations, notamment, sur les redevances tirées de l'utilisation du territoire et des ressources, a-t-il affirmé. Sinon, l'avenir économique du Québec risque fortement d'être compromis.»

    Il estime que les partis politiques qui espèrent former le prochain gouvernement ne peuvent se permettre d'ignorer le rendez-vous proposé par l'Assemblée, au plus tard, cent jours après l'élection. «D'ici là, chacune des Premières nations prendra les mesures qu'elle jugera nécessaires pour protéger son territoire», a averti Ghislain Picard.

    L'APNQL regroupe les 43 chefs des Premières nations du Québec et du Labrador.


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  • Dans un communiqué de presse publié le 23 août et malheureusement passé sous silence par les grands médias, le chef de l’Assemblée des Premières nations du Québec et du Labrador (APNQL), Ghislain Picard, demandait aux partis politiques en lice aux élections du 4 septembre de s’engager à ce que le futur gouvernement tienne un sommet sur le territoire et le développement, dans les cent jours suivant son élection. Le chef de l’APNQL expliquait : « Le dialogue de sourds a assez duré et il faut que les sujets qui intéressent les Premières Nations soient un incontournable pour le parti politique qui deviendra le gouvernement le 4 septembre prochain ».

     

    Comment ne pas écouter cet appel de Ghislain Picard, quand on sait que des sujets comme le développement économique du Nord, l’exploration et l’exploitation des ressources naturelles et les redevances touchées sur celles-ci - autant de sujets dont les premiers intéressés sont les peuples autochtones - se retrouvent au cœur même des débats électoraux, sans que les Premières Nations soient mentionnées ? Comment continuer à fermer les yeux et les oreilles sur les préoccupations des « peuples invisibles », comme les appelle Richard Desjaardins, qui occupent ce territoire depuis des temps immémoriaux ?

     

    Il est vrai qu’en raison de la Convention de la Baie-James et Nord québécois signée en 1975, le gouvernement libéral de Jean Charest a dû venir à une entente politique avec le Grand Conseil des Cris pour pouvoir aller de l’avant avec son Plan Nord. Cette entente n’empêche pas des désaccords importants, notamment quant au projet d’exploitation d’uranium Matoush dans les monts Otish. Il est également vrai que les autorités politiques inuit se sont, dans un premier temps, montrées favorables au Plan Nord, mais cet accord préalable a de plus en plus de plomb dans l’aile. Les autres peuples touchés par le développement économique du Nord, les Innus, les Atikamekw et les Anishnabe (Algonquins), ont quant à eux été purement et simplement ignorés

     

    Québec solidaire, lui, défend une tout autre position en s’engageant à ce que tout projet de développement économique affectant le territoire des communautés autochtones soit assorti d' « une entente avec ces communautés, sur le type de développement et les modalités qui répondraient à leurs aspirations ».

     

    Québec solidaire s’engage aussi à « faire adopter, sans condition, la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones par l’Assemblée nationale et à l'appliquer ». À son article 27, cette déclaration internationale, adoptée par l’Assemblée générale de l’ONU en septembre 2007 et à laquelle le Canada a finalement accepté d’adhérer du bout des lèvres, après des années d’hésitations, spécifie : « Les États mettront en place et appliqueront, en concertation avec les peuples autochtones concernés, un processus équitable, indépendant, impartial, ouvert et transparent prenant dûment en compte les lois, traditions, coutumes et régimes fonciers des peuples autochtones, afin de reconnaître les droits des peuples autochtones en ce qui concerne leurs terres, territoires et ressources, y compris ceux qu’ils possèdent, occupent ou utilisent traditionnellement, et de statuer sur ces droits. Les peuples autochtones auront le droit de participer à ce processus ».

     

    Reconnaître les droits nationaux et territoriaux des peuples autochtones, obtenir leur consentement pour le développement de leurs territoires ancestraux, conclure des ententes, de gré à gré, d’égal à égal, n’est cependant pas qu’une question de respect de nos obligations internationales. C’est aussi et surtout la seule manière d’assurer des relations pacifiques, harmonieuses, respectueuses, avec des peuples avec lesquels nous cohabitons et avec lesquelles les générations à venir continueront à cohabiter. C’est drôlement plus important que les calculs à court terme, qu’ils soient économiques ou électoraux !


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  • Projet de construction de logements pour 48 étudiants universitaires des peuples indigènes des Etats de Goias et Tocantina à Palmas en Brésil. 

     

    L’objectif de ce projet est de mettre à disposition des étudiants universitaires provenant des peuples indigènes des états fédéraux de Goias et Tocantins un logement dans la capitale Palmas. La structure pourra accueillir  48 étudiants.  Le projet répond au problème de logement des étudiants indigènes du Tocantins et tient compte de leurs besoins spécifiques et des diversités culturelles.

     

    Les peuples indigènes brésiliens doivent faire face aux menaces permanentes de tout ordre. Plusieurs grands projets économiques (mines, barrages, canalisations, destruction de la forêt tropicale pour l’extension de monoculture) ont eu un grand impact au niveau social, culturel et environnemental.  L’expansion économique provoque des changements et affecte la vie quotidienne : conflits, alcoolisme, cooptation des leaders par les entreprises, maladies due à l’utilisation des pesticides, déforestation, disparition des animaux, pollution des rivières, etc.

     

    L’éducation de haut niveau est un chemin important à suivre pour donner les indigènes la possibilité de mieux comprendre le contexte national et régional et ensuite de trouver les arguments de défense qui leur permettront de sauver leurs cultures et leurs terres et de continuer à vivre selon leur propre vision. La formation et la sensibilisation des indigènes en vue de démarcation des réserves indigènes et du respect de ces territoires sont fondamentales pour la sauvegarde de l’environnement et de ses habitants. 

     

    Avec ce projet de construction nous contribuons à l’amélioration des conditions d’études afin de motiver les jeunes à entamer des études universitaires et à les terminer avec succès.  L’encadrement vise aussi à renforcer les jeunes dans leurs engagements avec les peuples respectifs.

     

    Le projet sera réalisé en partenariat avec Bridderlech Deelen Luxembourg.

     

    www.bridderlechdeelen.lu

     
     
     
     


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  • Les gouvernements doivent cesser d'imposer des projets de développement sur les territoires des peuples indigènes.

    Sur l'ensemble du continent américain, les gouvernements continuent à discriminer les peuples indigènes en les privant du droit de donner leur avis sur des décisions susceptibles d'avoir des conséquences dévastatrices pour leur survie culturelle. Les autoroutes, les oléoducs, les barrages hydroélectriques et les mines à ciel ouvert ne sont que quelques exemples de projets de développement que les gouvernements continuent à mener sur ou à proximité des territoires de peuples indigènes sans obtenir au préalable leur consentement libre et éclairé.
    Le droit à la consultation, tel qu'il est prévu par plusieurs normes internationales relatives aux droits humains, est d'une importance capitale pour les peuples indigènes. Ces peuples ont un rapport spécial à leur territoire et à leur milieu naturel, et leur survie culturelle en dépend. Comme l'a expliqué Eriberto Gualinga, de la communauté indigène de Sarayaku en Équateur, « pour nous, la forêt tropicale c'est la vie. C'est ce qui nous donne notre identité en tant que peuple indigène. Notre existence en tant que peuple dépend de notre milieu naturel ». Voici un résumé de quelques-unes des principales difficultés que les peuples indigènes rencontrent au quotidien, lorsqu'ils réclament le droit à la consultation et au
    consentement préalable, libre et éclairé.
    La nécessité d'adopter des formes solides de consultation et d'obtention du consentement La consultation est un processus de dialogue de fond entre les gouvernements et les peuples indigènes portant sur toute mesure susceptible d'avoir un impact sur ces derniers.
    Les gouvernements doivent dissiper les craintes des peuples indigènes en adoptant des mesures proactives pour veiller à ce que leurs droits humains soient pleinement respectés et protégés. La divulgation opportune de toutes les informations pertinentes au sujet d'un projet et de son impact éventuel sur les droits humains est la clé de voûte d'une consultation efficace, laquelle doit respecter les principes suivants :

    - libre : toutes les structures décisionnelles et de dialogue doivent être justes, dépourvues de toute manoeuvre de coercition, manipulation, crainte de représailles, corruption ou inégalité de poids dans lanégociation ;

    - préalable : tous les dialogues et accords doivent avoir lieu avant que ne soient adoptées des mesures potentiellement néfastes et les communautés doivent disposer de suffisamment de temps pour donner leur consentement conformément à leurs valeurs et traditions ;

    - informée : les communautés doivent recevoir des informations claires, complètes et objectives données d'une manière adaptée à leur culture ; elles doivent également avoir la possibilité d'obtenir des conseils indépendants.

    Cela garantira que des mesures susceptibles d'avoir un impact important sur les droits humains des peuples indigènes ne puissent être prises sans leur consentement préalable, libre et éclairé, conformément aux normes internationales relatives aux droits humains. L'impact potentiel doit être déterminé, avant tout, par les peuples indigènes eux-mêmes, en fonction de leur situation de vulnérabilité et de leurs antécédents en matière de discrimination.

    Il est indispensable que les États et les autres acteurs puissants entreprennent avec les peuples indigènes de solides consultations à toutes les étapes des activités affectant des peuples indigènes ou menées sur les territoires de peuples indigènes. Dans de nombreuses situations sur le continent américain, il n'y a tout simplement aucune consultation ou le
    processus est mené d'une façon ad hoc et non cohérente, en violation des normes internationales relatives aux droits humains.
    Au Mexique, par exemple, le peuple indigène wixarika demande au gouvernement d'annuler les concessions d'exploration et d'exploitation minières à Wirikuta, une région dans l'État de San Luís Potosí qui se trouve au coeur de l'héritage, des traditions et du mode de vie des Wixarikas. Chaque année, les Wixarikas se rendent en pèlerinage et organisent des cérémonies traditionnelles à Wirikuta, des activités dont les communautés pensent qu'elles peuvent être menacées par les projets miniers menés sur leur territoire. Le peuple wixarika affirme ne pas avoir été consulté à propos de ces projets. Même si le gouvernement a récemment annoncé l'annulation de certaines concessions minières dans une petite partie
    de Wirikuta, nombre d'entre elles restent encore en fonctionnement et la plupart du territoire reste ouvert aux activités d'extraction.

    En Équateur, le gouvernement a lancé une campagne pour informer les peuples indigènes sur ses projets de poursuite de l'exploration pétrolière dans la région amazonienne. Les communautés indigènes locales ont déjà répondu aux autorités en leur faisant part de leurs
    principales préoccupations. « Le gouvernement a annoncé qu'il nous donnerait des informations et que le processus de partage d'informations serait assimilé à une consultation, a expliqué à Amnesty International Patricia Gualinga, l'une des chefs de communauté. Mais, selon les normes internationales, le droit à la consultation et au consentement préalable, libre et éclairé est bien autre chose. Tout d'abord, on ne pourra parler de consultation qu'à partir du moment où les autorités montreront qu'elles nous prennent au sérieux, qu'elles respectent nos droits et qu'elles agissent de bonne foi et en toute transparence. Ces dernières semaines, le gouvernement nous a invités à des ateliers de partage d'informations mais, compte tenu des circonstances, nous n'avons aucun intérêt à participer à ces ateliers. Selon eux, le simple partage d'informations correspond à uneconsultation ».


    Être à l'abri du harcèlement, de l'insécurité et de la violence
    Les peuples indigènes devraient pouvoir participer et prendre des décisions sans faire l'objet de pressions de la part d'acteurs extérieurs. Ils devraient pouvoir s'organiser, demander des conseils à des acteurs indépendants et s'opposer aux autorités et à d'autres parties prenantes puissantes sans crainte de représailles, telles que le harcèlement, les
    menaces ou toute autre forme de violence.
    L'expérience des communautés indigènes wiwas, qui vivent actuellement dans la Sierra de Santa Marta, en Colombie, est un autre exemple frappant. La consultation limitée à laquelle elles ont pu prendre part concernant la construction du barrage d'El Cercado a eu lieu dans un contexte de graves atteintes aux droits humains commises par des paramilitaires agissant avec le soutien et l'assentiment des forces armées, des forces de sécurité et des guérillas. En 2005, plusieurs rencontres ont eu lieu entre les groupes indigènes et l'agence de l'environnement régionale. Toutefois, entre 2002 et 2007, les communautés wiwas ont été à plusieurs reprises la cible d'intimidations.


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  • Dans les deux cas, les décisions répondent aux demandes du Ministère Public Fédéral (MPF) de supension des chantiers débutés sans consultation des peuples affectés, une exigence prévue dans la Constitution et dans la Convention 169 de l'OIT (Organisation Internationale du Travail).

    Le Tribunal Régional Fédéral de la 1º Région (TRF1), à Brasilia, a garanti lors de deux procès distincts, le droit des peuples indigènes d’être préalablement consultés pour tout projet qui affecte leurs territoires. Les deux cas – les centrales hydro-électriques de Teles Pires sur la rivière du même nom, et Belo Monte sur le Xingu – correspondent à des actions judiciaires du MPF. Lors du jugement hier (13/08), les juges de la 5º cour de justice ont accepté à l’unanimité les arguments du MPF et ont ordonné la paralysation du chantier de Belo Monte. La semaine précédente, la même cour avait ordonné la paralysation du chantier de l’usine de Teles Pires.

    Dans le jugement du cas de Belo Monte, la 5º cour du TRF1, formée par les juges Selene  Almeida,  Souza Prudente et João Batista Moreira a reçu le recours du MPF et a annulé l’effet de la décision antérieure qui ne reconnaissait pas le droit des peuples indigènes à la consultation préalable. Ainsi, et à l’unanimité, furent annulés  les effets du décret législatif 788/2005 du Congrès National qui autorisait la mise en oeuvre du projet.  

    En accord avec le vote du juge Souza Prudente, le rapporteur de ce cas, le jugement antérieur  a ignoré les obligations du Brésil, signataire de la Convention 169 de l’OIT (Organisation Internationale du Travail), qui détermine que les communautés indigènes doivent être consultées pour tout projet qui affecte leurs territoires.  « La sécurité de l’environnement ne peut être compromise par des intérêts d’entreprise, ni  dépendre de motivations d’ordre purement économique» explique le rapporteur du jugement.

    Dorénavant, les peuples indigènes affectés devront être entendus par le Congrès et les chantiers seront paralysés jusqu’à ce que les consultations soient réalisées. « Nous ne combattons pas le programme d’accélération du gouvernement. Mais le processus ne peut pas être dictatorial » dit lors d’une interview le juge Souza Prudente, rapporteur de ce cas.  Pour lui, « les communautés crient pour être entendues mais continuent à être ignorées » et « le modèle d’autorisations préalables et d’études posthumes pour les usines doit être reconsidéré car il est autoritaire et inacceptable ».  La sentence du TRF1 détermine une amende de 500 mille reais (environ 250 mille euro - NDT) par jour en cas de non respect de la décision.

    « Le décret législatif qui a autorisé Belo Monte sans que les Indiens n’aient été consultés était un véritable monument de non respect de la Constitution. Finalement, après des années de débats, le pouvoir judiciaire s’est prononcé en défense de la loi supérieure du pays et des droits des peuples premiers » dit Felício Pontes Jr, auteur initial du procès sur la consultation. Pontes Jr comprend que maintenant, comme il s’agit d’une décision collégiale, seul le Supremo Tribunal Federal (STF) peut juger en appel.

    Teles Pires - la semaine précédente, la même 5º cour du TRF1 avait déjà décidé en faveur des droits indigènes dans un autre cas de consultation préalable non réalisée, celui de l’usine hydro-électrique de Teles Pires, sur la rivière du même nom, à la frontière entre le Pará et le Mato Grosso. Le rapporteur de ce cas était aussi le juge Souza Prudente, mais la différence entre ces deux cas est que le projet de Teles Pires est encore en période préliminaire – la première instance ne l’a pas encore autorisé.

    Mais pour ces deux cas, le débat est le même : le gouvernement fédéral peut-il ignorer la Constitution et les droits assurés aux peuples indigènes par des traités internationaux pour construire des centrales hydro-électriques ou tout autre projet économique en Amazonie ? La décision du TRF1 est favorable aux populations de Teles Pires et détermine la réalisation de consultation des indigènes avant toute autorisation, et en se basant sur des études d’impact valables. Le chantier de l’usine de Teles Pires doit lui aussi être paralysé.

    Les juges du TRF1 ont spécifié que l’usine de Teles Pires viole des zones sacrées pour les peuples affectés et ont allégué que la décision en première instance de la Justice Fédérale– qui avait déterminé la nécessité de consultation des indigènes – était en accord avec la Constitution. La décision en première instance avait été suspendue, ainsi que cela s’est produit dans de nombreux autres procès pour des usines hydro-électriques en Amazonie, par une décision du président du Tribunal Régional Fédéral de l’époque, Olindo Menezes.

    En se basant sur cette décision monocratique (dont le pouvoir appartient à un seul homme) de la présidence du TRF1, l’Adocacia Geral da União (instance fédérale chargée du conseil et de la défense juridique des intérêts du gouvernement – NDT) avait divulgué qu’elle ne paralyserait pas le chantier de Teles Pires. Mais la décision du TRF1 répond aux prétensions du gouvernement en affirmant que ce type de suspension est issu de la loi brésilienne de 1964, pendant le régime d’exception. « C’est une loi d’exception, mais aujourd’hui, la règle est le droit. Par conséquent, la loi qui a créé la suspension exceptionnelle de la sécurité, en rupture avec le processus légal, est une loi autoritaire » affirme la décision du 1º août.

    « La position du MPF est que l’AGU fait une erreur en prônant le non respect de la décision collégiale du TRF » explique le procureur de la République Felício Pontes Jr, auteur de ce procès en compagnie du procureur Márcia Zollinger du MPF du Mato Grosso. La Justice Fédérale du Mato Grosso, à l’origine de la décision initiale de ce cas, a déjà notifié les accusés, l’Ibama, la Compagnie Hydro-électrique Teles Pires et l’Entreprise de Recherche Énergétique, selon les registres relatifs à ce procès.

    « Par conséquent, l’Ibama et la Compagnie Hydro-électrique Teles Pires S.A. sont intimés à respecter la décision de la 5º cour du TRF1 et doivent immédiatement suspendre la licence d’autorisation de l’usine hydro-électrique Teles Pires, ainsi que tous les travaux entrepris pour son implantation » a ordonné la Justice du Mato grosso.

    Ministère Public Fédéral du Pará
    service de communication
    (91) 3299-0148 / 3299-0177
    ascom@prpa.mpf.gov.br
    http://twitter.com/MPF_PA
    http://www.facebook.com/MPFPara


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  • Le chantier du barrage de Belo Monte stoppé par la justice

    Un tribunal fédéral brésilien a annoncé le 14 août 2012 avoir ordonné la suspension des travaux du barrage de Belo Monte, en Amazonie, le troisième plus grand ouvrage dans le monde.

    Le troisième plus grand barrage dans le monde a été stoppé par un tribunal fédéral brésilien.

    Le Tribunal régional fédéral de la première région (TRF1) a motivé sa décision par le fait que les indiens habitant dans la région de construction du barrage n'avaient pas été consultés avant le début des travaux.

    Il a indiqué avoir «ordonné l'arrêt des travaux parce que les indigènes n'avaient pas été consultés avant le début de la construction.

    En 2005, quand le parlement brésilien a approuvé ce chantier, il a exigé une étude d'impact environnemental postérieure au lancement des travaux et non préalable comme l'ordonne la loi», a indiqué le tribunal.

    Inondation de 502 km2

    Les indiens devront être auditionnés par les parlementaires avant que les travaux ne puissent reprendre, selon une source de ce tribunal qui a précisé que cette décision était susceptible d'appel par le consortium public Norte Energia, en charge des travaux.

    En construction sur le fleuve Xingu, ce barrage d'un coût de près de 13 milliards de dollars est le plus important en cours d'édification au Brésil et le troisième du monde. Il fournira 11'233 Mégawatts (MW), soit 11% de la capacité installée du pays. Sa mise en place entraînera l'inondation de 502 km2.

    Même si leurs terres ne seront pas inondées, l'édification du barrage risque de changer le mode de vie des communautés dépendant de la pêche pour leur subsistance.

    Le gouvernement prévoit des investissements de 1,2 milliard de dollars d'ici à la fin des travaux pour réduire les impacts négatifs de la construction.

    La première turbine devrait entrer en opération en 2015 et la dernière en 2019.


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  • La France a voté le 13 septembre 2007 la déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (Les institutions en Nouvelle-Calédonie, CDP 2011, p. 16, http://www.sceren.com/). Ce texte est applicable partout sur le territoire national (ibid., p. 209). Mais la déclaration n’est pas dotée d’effets contraignants. Les Nations Unies ont envoyé en 2012 aux Etats un questionnaire sur les bonnes pratiques en matière de mesures et de stratégies pour atteindre les objectifs de la déclaration des Nations Unies.

    La réponse de la France du 1er mars 2012, par l’entremise de sa Mission permanente à Genève, est téléchargeable ici :

    France_reponse_au_questionnaire_sur_DPA.pdf

    Si la prose est prudente, disons même un peu langue de bois, sa lecture peut être agrémentée de quelques remarques :

    On notera d’abord la diversité des situations françaises Outre-mer. Les peuples autochtones sont présents en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie, à Wallis-Et-Futuna, mais aussi à Mayotte et en Guyane. Si les statuts de territoires ou de pays d’Outre-mer en Océanie permettent une bonne prise en compte de la réalité des peuples autochtones, le statut de département apparaît comme une incongruité. On fera un sort différent à Mayotte et à la Guyane. Dans ce dernier département, les Amérindiens ne représentent que 5% de la population, alors que les Mahorais sont largement majoritaires à Mayotte. La politique de la France manque décidément de lisibilité. En transformant Mayotte en département, au moment même et par le même instrument législatif où elle consacrait l’évolution institutionnelle de la Nouvelle-Calédonie par la loi organique n° 2009-969, la France était condamnée unanimement par l’Union africaine. Le statut de département est pourtant inapproprié à la prise en compte de statuts civils différents ou de la propriété coutumière. La départementalisation de Mayotte se révélera vite être un échec,  plongeant la population dans l’assistanat économique, la schizophrénie civile en usant de deux statuts officiel et officieux  et la revendication sociale permanente.

    Le rapport note, au point 3, que la France s’attache à prendre en compte les aspirations exprimées par les peuples autochtones dans le respect des principes constitutionnels d’égalité et d’indivisibilité de la République. Ces principes interdisent justement la mise en place d’un régime juridique distinct entre les citoyens, qui créerait des catégories de population avec des droits différents. Cette affirmation, justifiée pour les départements, démontre l’inadéquation des statuts départementaux à la reconnaissance des droits des peuples autochtones ; au moment où s’affirme partout la nécessité d’affirmative action ou de discrimination positive, la France reste seule à l’écart de cette évolution.

    S’agissant de la Nouvelle-Calédonie, bien des affirmations générales de la réponse de la France sont inexactes. Il ne s’agit pas de duplicité. La France mène simplement des politiques contradictoires dans ses Outre-mer, sans recherche ni d’ouverture à la modernité, ni de cohérence intellectuelle, économique ou financière. On rappellera que le peuple kanak a été constitutionnalisé, aux côtés du peuple français, avec lequel il partage pour une durée indéterminée la nationalité française ;  il lui est reconnu le droit de vivre selon sa coutume. La citoyenneté de la Nouvelle-Calédonie a été créée et le droit de vote est restreint, pour les élections politiques du pays, aux seuls citoyens. La reconnaissance du peuple kanak, et symétriquement des autres communautés, donne un fondement constitutionnel à la mise en place d’une discrimination positive, si la Nouvelle-Calédonie le souhaitait (Les institutions en Nouvelle-Calédonie, précité, p. 15). La décolonisation y est un processus reconnu, alors que la France bataille ferme aux Nations Unies pour refuser ce droit au peuple polynésien, qui l’a demandée par résolution de l’Assemblée de Polynésie le 8 août 2011 et qui a été annulée par le tribunal administratif de Papeete sur demande du Haut-commissaire… pour incompétence (!). Enfin la Nouvelle-Calédonie dispose du droit à l’autodétermination, ce qui est très spécifique dans l’Outre-mer français.

    La question demeure pour la Nouvelle-Calédonie, comme pour les autres pays d’Océanie, de l’existence de contradictions potentielles entre la revendication d’indépendance, qui suppose le fait majoritaire des « populations intéressées », et la revendication de défense des peuples autochtones, peuples ayant conservé vivantes leurs particularités sociales, linguistiques, culturelles, parfois juridiques et politiques, mais devenus minoritaires sur leurs espaces traditionnels.

    Mathias Chauchat, professeur de droit public à l'université de la Nouvelle-Calédonie

     Pour en savoir plus:

    http://larje.univ-nc.nc/index.php?option=com_content&view=article&id=276:le-suivi-des-droits-des-peuples-autochtones&catid=14&Itemid=48


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  • Le mécanisme d’experts sur les droits des peuples autochtones

    Le mécanisme d’experts sur les droits des peuples autochtones : La voie pour une Conférence mondiale inclusive

    La cinquième session du Mécanisme d’experts sur les droits des peuples autochtones a eu lieu du 9 au 13 juillet 2012 à Genève. La Conférence, tenue par un panel élu, a débattue des études et avis thématiques ; de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (UNDRIP selon ses sigles en anglais) et du rôle des langues et de la culture dans la promotion et la protection des droits et de l’identité des peuples autochtones. Par ailleurs, les membres du panel ont également écouté les déclarations des Etats et des groupes de peuples autochtones pour les préparations à la Conférence mondiale sur les peuples autochtones. Cette réunion de cinq jours a été présidée par Chief Wilton Littlechild de Canada.

    La Conférence mondiale sur les peuples autochtones

    La Conférence mondiale sur les peuples autochtones est prévue pour 2014, comme l’a mandaté l’Assemblée générale des Nations Unies. Des consultations extensives vont se dérouler d’ici 2014, afin de déterminer comment organiser au mieux cette Conférence pour des résultats effectifs. L’ambassadeur mexicain Luis Alfonso de Alba et John Henriksen (membre du parlement Saami en Norvège) étaient nommés comme facilitateurs pour les consultations avec les délégations gouvernementales et représentants des peuples autochtones sur : le format, les problématiques liées à l’organisation, et les résultats finaux possibles de la Conférence mondiale sur les peuples autochtones. M. Henriksen a assisté à la session du Mécanisme d’experts sur la Conférence mondiale pour noter les suggestions thématiques et organisationnelles des délégations présentes. Il présentera ensuite ces suggestions – parmi d’autres qu’il a pu recueillir lors de l’Instance permanente sur les questions autochtones – lors des sessions de consultations plus avancées qui se tiendront à New York.

    Lors de la session du Mécanisme d’experts sur la Conférence mondiale, deux objectifs principaux ont été exprimés par la plupart des participants. Premièrement, un cadre doit être mis en place afin d’assurer une participation complète et effective des peuples autochtones lors de la Conférence mondiale, et deuxièmement, le contenu et le document final de la Conférence doit être axé sur l’action et centré sur la réalisation des droits des peuples autochtones. En plus, le Groupe autochtone de coordination globale (GCG) a exprimé des recommandations supplémentaires pour la Conférence mondiale, qui ont été repris par la majorité des autres groupes et représentants de peuples autochtones présents dans la salle. La recommandation la plus répandue était que la Conférence mondiale doit s’étendre de deux à trois jours minimum, de façon à couvrir de manière adéquate toutes les thématiques importantes. La Conférence mondiale sur les peuples autochtones doit être financée par des contributions volontaires et des Nations Unies et le mandat du Fonds de contributions volontaires des Nations Unies pour les populations autochtones doit augmenter pour couvrir les dépenses de transport des représentants des peuples autochtones à la Conférence. Le GCG a également recommandé que toutes les réunions soient co-présidées par des représentants des peuples autochtones ; que tous les documents et déclarations des peuples autochtones menant à la Conférence soient reconnus comme officiels ; et que les peuples autochtones qui ne sont pas organisés comme ONG soient accrédités pour participer.

    Une autre suggestion récurrente lors de la réunion était celle d’organiser les sessions de la Conférence de manière thématique au lieu de le faire de manière géographique, et de tenir des réunions préparatoires régionales. La délégation du Mexique a proposé d’organiser la Conférence par sessions plénières, des tables rondes et des dialogues interactifs. La délégation américaine à suggéré que les thèmes discutés soient transmis avec des titres comme Le terre, les ressources, l’environnement et les entreprises et ses impacts sur les peuples autochtones. Les Etats-Unis ont également soumis l’idée d’accepter les données électroniques ou téléphoniques des représentants de peuples autochtones qui ne pourront pas être présents à la Conférence.

    En termes du programme, le GCG a recommandé de tenir la Conférence mondiale sur les peuples autochtones en septembre 2014, mais les Etats-Unis ont proposé de le faire pendant le printemps 2014 pour que la participation des peuples autochtones puisse être alors plus importante, vu qu’ils seront déjà présents à New York pour la réunion annuelle de l’Instance permanente. La délégation danoise a précisé que le gouvernement du Groenland pourra appuyer et financer la réunion préparatoire régionale de l’Arctique pour la Conférence mondiale. Les groupes de la région d’Asie-Pacifique ont fait appel à l’Australie et à la Nouvelle-Zélande à suivre le Groenland et financer la réunion préparatoire régionale de l’Asie-Pacifique.

    Vers la fin de la session, un représentant de l’Instance permanente sur les questions autochtones a présenté les recommandations de l’Instance permanente sur l’organisation de la Conférence. Ces recommandations sont le résultat d’une demi-journée de discussions lors de l’onzième session de l’Instance Permanente en mai 2012. En plus de réitérer les recommandations mentionnées ci-dessus et d’accueillir les sept processus de préparation régionaux qui vont culminer lors de la Conférence préparatoire mondiale sur peuples autochtones à Alta en Norvège, le 13 juin 2012, le rapport de l’Instance Permanente demande aussi au Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) de préparer un rapport spécial pour la Conférence sur la réalisation des droits des peuples autochtones ; les objectifs de la deuxième décennie internationale des peuples autochtones du monde ; les Objectifs du Millénaire pour le développement ; et le programme des Nations Unies pour le développement pour l’après 2015. Il recommande également que le « rapport contienne des informations ventilées en relation aux femmes autochtones, à la jeunesse et aux enfants et qu’il concerne des thématiques associées comme une économie durable et l’emploi des jeunes ».

    La session du Mécanisme d’experts sur la Conférence mondiale sur les peuples autochtones s’est conclue avec un résumé et des remarques faites par l’Experte indépendante Jannie Lasimbang venant de Malaisie. Mme Lasimbang a exprimé sa préoccupation sur le fait qu’aucune déclarations a été faite par des délégations d’Afrique et d’Asie en indiquant qu’elle espérait que cela ne soit pas le reflet d’un manque d’intérêt pour la Conférence mondiale.

    Langues et culture

    Le 10 et 11 juillet, le Mécanisme d’experts a débattu d’une étude sur le rôle des langues et de la culture dans la promotion et la protection des droits et de l’identité des peuples autochtones préparée par le Mécanisme d’experts. Les opinions exprimées durant cette session étaient largement unanimes dans la reconnaissance du rôle déterminant joué par la langue dans la préservation de la culture autochtone. Différents groupes ont montré leur préoccupation sur le fait que certaines langues autochtones étaient en danger d’extinction, et ont fait appel au Conseil des droits de l’homme d’agir contre la destruction de ces ressources culturelles.

    La Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones

    Le troisième et quatrième jour, le Mécanisme d’experts a témoigné des discussions sur la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. Les Experts indépendants ont exprimé sa préoccupation sur les tensions qui continuent d’exister entre la société civile, les Etats et les groupes autochtones sur la meilleure manière de mettre en œuvre la Déclaration. Jannie Lasimbang a présenté les résultats du questionnaire envoyé aux Etats pour évaluer la mise en œuvre des principes fondamentaux de la Déclaration. Les résultats étaient peu satisfaisants, en comptant seulement la Bolivie et le Chile parmi les pays ayant envoyé des rapports complets sur les lois et politiques nationales, et en soulignant qu’aucun pays a fait de la Déclaration un tout juridiquement contraignant. Les conclusions de l’audience étaient que la Conférence mondiale de 2014 doit produire un document final clair sur la mise en œuvre de la Déclaration afin de remplir le vide qui existe entre la théorie et la pratique.

    http://www.un-ngls.org/spip.php?article4014


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    Non aux plantations d'hévéa et de palmiers au Gabon
    Les nouvelles autorités gabonaises, devenus des hommes d'affaires au sommet de l'Etat sont en train de concéder d'énormes superficies à l'entreprise singapourienne Olam pour les monocultures sur les terres ancestrales des populations. En même temps qu'elles font le tour du monde pour parler de Gabon vert, les terres gabonaises sont bradées en violation des droits des populations. Nous disons non à cette nouvelle colonisation de nos terres par ceux qui ont causé des degats en indonésie et en Malaysie avec ces mêmes monocultures.
    Signez la pétition

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    Un juge interrompt un projet de ligne ferroviaire menaçant des Indiens isolés  

    2 Août 2012  (Survival )

    30 000 personnes ont interpellé le ministre brésilien de la Justice sur le sort de la tribu la plus menacée au monde. © D Pugliese/ Survival
    30 000 personnes ont interpellé le ministre brésilien de la Justice sur le sort de la tribu la plus menacée au monde. © D Pugliese/ Survival
    © Survival

    Un juge a ordonné à la plus grande compagnie minière brésilienne de suspendre son projet de doubler une voie de chemin de fer controversée qui mettrait en péril les moyens de subsistance de la tribu la plus menacée au monde.

    Cette décision, qui inflige un lourd revers au géant minier Vale, exige le gel immédiat des travaux d’agrandissement de la voie ferrée de Carajás et fixe une amende journalière de 25 000 dollars en cas d’infraction.

    La forêt des Awá du Brésil est proche de la voie ferrée existante sur laquelle circulent les trains de 2 km de long de la plus grande mine de fer du monde      

    Les Indiens ont manifesté leur opposition au projet du géant minier qui, disent-ils, menace leurs moyens de subsistance et ceux de leurs parents isolés.

    Un Awá a declaré : ‘Nous n’acceptons pas l’agrandissement de la ligne de chemin de fer qui passe juste devant notre territoire. C’est désastreux ! Il fait beaucoup de bruit ! Les chasseurs ne peuvent plus trouver aucun gibier tant les animaux sont effrayés’.

    S’adressant à Survival International, Vale a affirmé qu’il ‘ne chercherait pas à obtenir l’autorisation sans avoir préalablement étudié toutes les revendications des Awá’.

    Toutefois, le verdict accablant du juge précise que les études d’impact social et environnemental menées par Vale sont ‘insuffisantes’. Il qualifie également d’’inefficaces’ les enquêtes publiques de la compagnie et lui fait savoir qu’elle risque de provoquer ‘une dégradation extrêmement grave de l’environnement’.

    Les tentatives de Vale pour amplifier la voie de chemin de fer de Carajás sont l'une des nombreuses menaces qui pèsent sur les Awá.
    Les tentatives de Vale pour amplifier la voie de chemin de fer de Carajás sont l'une des nombreuses menaces qui pèsent sur les Awá.
    © Survival

    Il y a exactement 100 jours, Survival lançait une campagne d’envergure pour sauver la tribu la plus menacée au monde dont le territoire est détruit par les bûcherons clandestins, les éleveurs et les colons.

    A ce jour, 30 000 personnes, soit 300 par jour, ont écrit au ministre brésilien de la Justice, l’appelant à agir en faveur de cette tribu isolée qui comprend 460 personnes.

    La FUNAI, le département des affaires indigènes du gouvernement brésilien, s’est engagé à traiter en priorité absolue le cas des Awá et des députés britanniques ont débattu de cette question.

    Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd’hui : ‘Si la décision du juge est respectée, c’est une très bonne nouvelle pour les Awá. Mais le chemin de fer n’est pas la seule menace qui plane sur leur survie. Les bûcherons, les éleveurs et les colons continuent de bafouer effrontément la loi brésilienne. Malgré les promesses des autorités, le mode de vie des Awá est toujours en porte-à-faux – nous appelons à une action urgente de leur part’.

    Note aux rédactions :

    Bien que Vale n’ait pas obtenu l’autorisation de doubler sur toute sa longueur la ligne de chemin de fer de Carajás, qui est actuellement à voie unique, la construction a déjà commencé dans certaines régions.


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  • Journée Internationale des Peuples Autochtones (9 Août 2012): 'les médias autochtones, l'autonomisation des voix autochtones'

    Le Programme de promotion de la convention n ° 169 (PRO 169) vous invite cordialement à la célébration, par l’OIT, de la Journée internationale des peuples autochtones qui aura lieu le jeudi 9 Août de 13h00 à 14h30 dans les enceintes de la Bibliothèque du BIT (R2 sud). Cette année, la Journée internationale aura pour thème : "les médias autochtones, l'autonomisation des voix autochtones".

    L'événement consistera en un déjeuner-débat modéré par M. Albert Barume, Spécialiste principal des questions indigènes et tribales, qui échangera avec les invités sur le travail de l'OIT et les bonnes pratiques en matière de promotion des droits des peuples autochtones.

    Un court film « La voix des racines », produit par le programme pays du PRO 169 au Bangladesh sera projeté avant la discussion et une exposition photographique intitulée "Voix des Andes» sera faite, toujours à la bibliothèque, au cours de la semaine menant à l'événement (du 6 au 10 Août).

    N'hésitez pas à partager cette information avec vos collègues et amis.

    Pour plus d'informations, s'il vous plaît, contacter: M. Albert Barume; Tél: 0041 22 799 6859, Courriel: barume@ilo.org


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  • Les peuples autochtones et la société civile du Brésil protestent contre le recul du gouvernement en matière d’environnement et de développement

    Le Brésil a progressivement franchi des étapes significatives dans la lutte contre la déforestation depuis le premier Sommet de la terre en 1992. La reconnaissance croissante des droits fonciers des peuples autochtones en Amazonie, l’amélioration de l’application de la loi et les changements en matière de subsides ruraux (associés à des facteurs externes tels que l’évolution du prix des matières premières) ont tous contribué à la diminution de 70% de la déforestation annuelle du Brésil par rapport à son plus haut niveau dans les années 1990 (bien qu’en 2011 le pays ait connu une augmentation de 127% de la déforestation par rapport à 2010).

    Malgré ces progrès acquis difficilement au cours des vingt dernières années, les peuples autochtones, les mouvements sociaux et les ONG du Brésil ont mis en garde contre le fait que la reconnaissance accrue des droits des peuples de la forêt et les récents progrès de la lutte contre la déforestation sont menacés par les puissants intérêts des agroentreprises, qui possèdent des terres et plaident pour des réformes juridiques régressives visant à affaiblir les lois environnementales et à saper les droits des peuples autochtones. Ils ont souligné que les forêts sont encore une fois soumises aux fortes pressions des politiques gouvernementales fédérales qui cherchent à imposer des réductions dans les zones forestières protégées par la loi, et à exécuter des projets destructeurs de méga barrages, de routes et d’énergie bio en Amazonie, sans respecter les droits des peuples autochtones et sans soutien public.

    D’autres constatent une tendance inquiétante de retour vers une application minimale de la loi dans les zones forestières de l’Amazonie, alors que les colons, les sociétés d’abattage et les grands exploitants occupent les terres des peuples autochtones sans être sanctionnés (comme dans le cas du peuple awá en Amazonie orientale). Les militants des droits humains indiquent que les cas d’accaparement violent des terres et d’abattage illégal sont de plus en plus fréquemment associés à des violations des droits humains (par exemple le long de l’autoroute BR364), notamment de nombreux meurtres de leaders autochtones critiques et de défenseurs locaux de la forêt. Par ailleurs, des leaders communautaires sont criminalisés pour avoir défendu leurs forêts et il semble que les autorités gouvernementales soient peu enclines à appliquer les normes environnementales et sociales censées réglementer le développement des infrastructures, tel que constaté dans le cas de la construction précipitée de l’énorme barrage de Belo Monte, qui inondera 400 000 ha de forêts et pourrait déplacer 20 000 personnes.

    Les organisations environnementales et de la société civile du Brésil intensifient actuellement leurs efforts pour dénoncer et remettre en question ces changements apparemment négatifs des politiques du Brésil pour l’environnement et le développement. Depuis le début de l’année, les groupes environnementaux mènent une vaste campagne visant à persuader la Présidente Dilma Rouseff d’exercer un veto total sur les changements controversés au Code forestier qui, s’ils sont approuvés, pourraient donner lieu à une déforestation à grande échelle dans tout le pays. En mai 2012, la Présidente n’a opposé son veto qu’à une douzaine de dispositions et a refusé de rejeter la proposition législative rétrograde. Les groupes de contestation se plaignent du fait que les changements mineurs apportés par la Présidente libéreront tout de même les destructeurs de la forêt de leurs responsabilités et créeront des ambigüités et des vides dans la proposition de nouvelle loi forestière, qui affaibliraient gravement les protections des bassins hydrographiques et des forêts fluviales.

    Le gouvernement affirme qu’il n’existe aucune amnistie pour les personnes qui ont détruit la forêt illégalement, toutefois dans les faits la proposition de nouveau Code forestier récompenserait les crimes passés contre la forêt. Le gouvernement dit que ces changements sont censés profiter aux petits exploitants, mais en fait ils profitent aux grands intérêts agricoles. Si cette loi est promulguée, il s’agirait d’un grand pas en arrière et d’un assouplissement de la réglementation environnementale au Brésil. Nous continuerons à nous opposer à cette législation nuisible [Malu Ribeiro, SOS Mata Atlantica, juin 2012]
     
    Les peuples autochtones ont eux aussi souligné les graves contradictions des politiques nationales en matière de forêts et de développement. Ils constatent que bien que le Brésil ait fixé des objectifs nationaux pour réduire la déforestation de 80% d’ici 2020, il a également défini des objectifs nationaux agressifs en matière de construction de routes et de développement de barrages dans toute la région amazonienne.

    Une lettre de leaders autochtones adressée à la Présidente Rouseff en juin dénonce l’ « attaque » actuelle aux droits des peuples autochtones. Les leaders ont souligné que les propositions d’amendement de la constitution nationale présentées par des intérêts agro-industriels menacent de violer les droits des peuples autochtones et pourraient paralyser la démarcation des Terras Indígenas (TI). Dans le pire des cas, ces propositions d’amendement néfastes (appelées PEC 215) pourraient même mener à une réduction des terres autochtones démarquées juridiquement, alors que d’autres propositions (au titre de PL1610) autoriseraient l’exploitation minière sur les territoires autochtones.
     
    Le mécontentement croissant relatif au retour du Brésil à des politiques de développement imposées par le haut a été exprimé lors de nombreuses réunions publiques, marches de protestation et événements tenus en marge et dans le cadre du sommet Rio+20 à la fin du mois de juin. Le 21 juin, des membres des peuples xikrin, juruna, parakaña, kuruaya et kayapó ont occupé le site du barrage de Belo Monte pour appeler au retrait de la licence environnementale du projet et à l’application de mesures immédiates en faveur du respect du droit au consentement libre, préalable et éclairé, conformément à la Convention 169 de l’OIT et à la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (UNDRIP).

    Pendant ce temps, les protestations contre le Code forestier controversé du Brésil se poursuivent. Dans un cas, un événement parallèle tenu le 21 juin par le gouvernement brésilien a été suspendu en milieu de soirée après que des manifestants ont arboré des t-shirts affichant le slogan « Forest Code: the game is not over » ou des images de la Présidente Rouseff, une tronçonneuse à la main. L’interruption bruyante de la réunion a retenti dans les couloirs du Rio Centro alors que les contradictions des politiques brésiliennes étaient à nouveau exposées publiquement.

    Si le Brésil souhaite être crédible dans les débats nationaux et internationaux en matière d’environnement et de développement, il doit prendre des mesures concrètes pour démontrer son engagement en faveur du développement durable en défendant les droits et les territoires des peuples autochtones dans sa constitution, en formulant de véritables politiques transversales pour les forêts et en instaurant des règles et des mécanismes d’application solides pour empêcher les mégaprojets destructeurs.

    INFORMATIONS SUPPLÉMENTAIRES :

    Pronunciamento dos representantes indígenas no dia mundial do meio ambiente: http://www.cimi.org.br/site/pt-br/?system=news&action=read&id=6326

    Declaração dos Povos Indígenas de Altamira 09 de junho de 2012 contra Belo Monte: http://earthpeoples.org/blog/?p=2190

    Les leaders autochtones appellent à la suspension de la licence de construction pour le barrage de Belo Monte :http://earthpeoples.org/blog/?p=2184

    Dia do Índio passa em branco pelas mãos de Dilma Rousseff: http://www.socioambiental.org/nsa/detalhe?id=3532

    Concerns over constitutional amendments: http://www.trabalhoindigenista.org.br/noticia.php?id_noticia=121

    La campagne de Survival International pour le peuple awá : http://www.survivalfrance.org/awa

    Broken Promises – Bleak Future - Are indigenous peoples and the Amazon paying the price for the world’s appetite for natural resources? – Society for Threatened Peoples, 2012.Anglais: http://assets.gfbv.ch/downloads/endfassung_englisch.pdf Allemand: http://assets.gfbv.ch/downloads/gfbv_bericht_gebrochene_versprechen_dustere_zukunft.pdf  Portugais: http://assets.gfbv.ch/downloads/endfassung_portugiesisch.pdf

    Quilombola Lands in Oriximiná: Pressure and Threats – Comissão Pró-Índio de São Paulo, 2011: Anglais: http://www.cpisp.org.br/pdf/Ingles.pdf Portugais: http://www.cpisp.org.br/pdf/Oriximina_PressoesAmea%C3%A7as.pdf


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    Au Pérou, les Awajún font de la résistance forestière                                        

     

    Les Awajún, avec leurs lances, le 4 juin 2009, peu avant le massacre de Bagua. (str new - reuters)

     

    Gabriel Paati Antunce et ses enfants, sur le chemin de l’école. (alice bomboy)

    Elu Rosa Dasen Chaig se bat pour le droit des femmes et pour les terres des Indiens. (alice bomboy)

     

     

    A Uut, les femmes fabriquent des bijoux avec des graines récoltées dans la forêt. (alice bomboy)

     

    Au moins 33 morts. C’est le bilan du massacre de Bagua, en 2009. A l’origine, un conflit entre autorités et Indiens, autour de l’exploitation du sous-sol de la zone. Aujourd’hui, les populations voient enfin leurs droits reconnus. Timidement.
               
    Article publié dans le

    N° 35 - Avril 2012

    Objets à durée déterminée

    La barque avance poussivement sur les flots du tumultueux río Marañón. Les arbres centenaires qui y plongent leurs racines semblent l’engloutir. Quand on parvient à Uut, après une heure et demie de voyage sous une chaleur écrasante, les habitations qui se sont taillées une place dans ce dense poumon vert restent invisibles, perdues au cœur de ce coin d’Amazonie péruvienne, à la frontière avec l’Equateur. Ici, la forêt a tout d’une amie. « Notre forêt, c’est l’existence même de la vie. Les anciens disaient que Nugkui, la “ Terre mère ”, y avait semé du maïs, du manioc et des bananes pour que nous les multipliions. Notre lien à l’environnement est spirituel. Ici, le sol, l’air et l’eau sont purs. Ils nous font vivre. »

    L’homme qui raconte cette histoire est un Apu, le chef d’une des communautés indiennes Awajún qui peuplent la région. Il est assis sous l’avancée d’une petite cabane au bord du Marañón, et son regard, inquiet et fatigué, se perd sans cesse dans la forêt qui le domine. Son nom ? Il préfère le garder secret. Il a peur. Il y a plus de deux ans, le gouvernement péruvien a qualifié les Awajún de « terroristes ». Les leaders des organisations représentant les communautés ont été pourchassés, comme Alberto Pizango, le président de l’Association interethnique de développement de la forêt péruvienne (Aidesep), une importante structure indienne au Pérou.

    Il a dû passer près d’un an en exil au Nicaragua. Leurs torts ? Avoir manifesté pour défendre la forêt. Depuis quarante ans, celle-ci est coupée, découpée et instrumentalisée. Aujourd’hui, plus de 70 % de l’Amazonie péruvienne est tombée entre les mains d’exploitants qui lui font cracher du pétrole. L’été 2008 a marqué une accélération du processus : le libéral Alan García, alors président de la République, signe un traité de libre-échange avec les Etats-Unis. Pressé de le mettre en œuvre, le gouvernement use de raccourcis législatifs : il ne consulte pas les populations concernées et adopte 106 décrets-lois, dont une dizaine facilitent l’exploitation des ressources naturelles en Amazonie. Les Awajún sont directement menacés. « Plus bas sur le Marañón, des entreprises sont déjà entrées en forêt. Elles exploitent le pétrole, l’or, et elles contaminent le sol et la rivière. Les poissons se meurent et les enfants sont malades. Nous ne voulons pas de ça ici, ni que ces entreprises viennent sur nos territoires », s’inquiète Elvira Paati Ayui, la présidente de l’association d’artisanat des femmes de Uut.

    Corps jetés dans l’eau

    La résistance s’organise. Pour empêcher l’entrée des multinationales, des barrages sont dressés sur les fleuves et les routes. C’est le cas sur une voie menant à Bagua, la ville la plus proche des terres Awajún. Le 4 juin 2009, les manifestants la tiennent depuis cinquante-cinq jours et, malgré un refus du Parlement d’abroger un décret clé, ils annoncent aux forces de l’ordre, qui les tancent, qu’ils partiront le lendemain. La tension est palpable, la situation peut dégénérer à tout moment… Leurs craintes étaient fondées : le lendemain, au petit matin, des tirs fusent. « Un accord avait été passé, mes frères voulaient partir, mais la police a attaqué, la confusion était totale », décrit l’Apu qui souhaite garder l’anonymat, encore marqué. Un autre Awajún, Cesar Ñañez Muñoz, était présent ce jour-là. « Certains d’entre nous dormaient encore… Regardez ce qu’ils ont fait », explique-t-il, en tendant son bras, encore meurtri par une balle. Sur les images prises ce jour-là, des grappes de manifestants s’agglutinent autour des blessés, d’autres fuient en masse sous les gaz lacrymogènes et les salves de fusils à pompe. En face, les Awajún n’ont que leurs lances. Sur la route, les victimes agonisent : le massacre de Bagua fait plus de 200 blessés et 33 morts, dont 23 policiers, 5 civils et 5 Indiens. Officiellement. Car, en juillet 2009, un mois après le sanglant conflit, l’avocat d’Aidesep affirmait que 300 Indiens manquaient à l’appel. On parle de corps dissimulés, jetés dans les cours d’eau… Les décrets-lois ont été retirés mais, en décembre 2011, un ordre de capture – qui vient d’être levé – pesait encore sur certains meneurs de la protestation, à l’instar de Zebelio Kayap Jempekit. Le président de l’Organisation de développement des peuples frontaliers de la rivière Cenepa était accusé d’avoir séquestré des employés de la compagnie minière Afrodita, entrés sur les territoires indiens sans permission. « On a dit que nous étions des terroristes. Nous sommes un peuple pacifique, nous voulons seulement continuer à vivre sur nos terres », précise l’Apu anonyme.

    « Dévorer leurs dépouilles »

    Pour discréditer les revendications des Awajún, le gouvernement d’Alan García a usé d’une autre arme : le racisme. « Les Indiens devraient abandonner leur conception d’une culture statique opposée au changement » et « leur croyance que tous les peuples sont égaux », préconisait ainsi un rapport officiel sur les violences, rendu au gouvernement à la fin de l’année 2009. El Correo, un quotidien national, n’hésitait pas, lui, à prôner l’usage du napalm contre les Indiens péruviens, ces « sauvages », « primitifs », capables de « réduire les têtes des policiers qu’ils ont tués » et de « dévorer leurs dépouilles »

    Quand elle reçoit dans les locaux de la Fédération des femmes Awajún du Haut Marañón, Elu Rosa Dasen Chaig a le regard pétillant des gens fiers d’aider leur communauté. Mais elle ne décolère pas. « Prenez-nous en photo. Montrez, vous, que nous sommes des hommes comme les autres, que nous n’avons pas de queue ! », lance-t-elle. « Les Péruviens connaissent très mal les cultures natives et leurs façons de penser, de vivre », témoigne Cesar Paz, directeur d’Agronomes et vétérinaires sans frontières Pérou (AVSF). En juillet 2011, un nouveau président a été élu au Pérou : Ollanta Humala. Avec lui, une lueur d’espoir a éclairé les terres amazoniennes. Les décrets d’application d’une loi ont été promulgués en septembre, promettant qu’aucun projet d’exploitation ne verrait le jour sans consultation des populations concernées.

    L’espoir Ollanta Humala

    « Cette loi est la première destinée spécifiquement aux populations natives au Pérou. C’est aussi une façon de reconnaître que le pays ne compte pas que des métis et des descendants de colons », espère Cesar Paz. En 1994, le Pérou avait signé la Convention 169 de l’Organisation internationale du travail, reconnaissant les droits des peuples autochtones. Et, en 2007, il approuvait la déclaration sur les peuples autochtones. Mais tout était resté lettre morte. « Jusqu’à cette loi, aucun gouvernement n’avait jamais écouté la voix des Indiens », confirme Cesar Paz. Avec Ollanta Humala, la donne semble avoir changé. « Nous l’avons élu et avons confiance en lui », espérait, en décembre dernier, Gabriel Paati Antunce, un Apu de la communauté de Uut. Aujourd’hui pourtant, rien n’est réglé, car les modalités d’application de cette loi sont discutées : le 20 février, le pacto de unidad (« pacte d’unité »), qui regroupe les organisations représentatives des communautés indiennes, demandait que la loi soit réécrite. « La loi prévoit de consulter les populations mais, si elles ne sont pas d’accord, la décision finale revient au gouvernement, explique le directeur d’AVSF Pérou. Les Indiens avaient accepté, car ils faisaient confiance au gouvernement. Mais celui-ci s’est repositionné plus à droite, pour que les entreprises étrangères ne fuient pas le pays. Cette évolution n’inspire plus confiance aux natifs. »

    Selon Róger Rumrrill, journaliste et conseiller de l’Aidesep, un des articles de la loi dit bien à quel point celle-ci a été façonnée en sous-main par les entreprises pétrolières et minières. « Il est dit que les concessions sont accordées par le gouvernement aux entreprises, et qu’ensuite seulement vient la consultation !, déplore-t-il. Avec cette loi, le gouvernement ne fait rien de plus que répondre aux exigences capitalistes actuelles : il ouvre les portes de l’Amazonie, pour que soient extraits pétrole, gaz, or et cuivre, les matières premières à la base de l’économie mondiale. Celles-ci se trouvent malheureusement en territoires indiens. Les peuples natifs en sont titulaires, mais les ressources du sous-sol comme les arbres restent la propriété de l’Etat. En 2009, Bagua a montré un exemple de résistance à ce modèle mondial. Aujourd’hui, le gouvernement fabrique un climat de conflit semblable. Mais, pour défendre leurs territoires, les peuples indigènes, divisés sur d’autres points, s’uniront toujours. »

    « Le poumon vert de la planète »

    Sur les terres Awajún, le combat ne s’éteindra pas. « On considère souvent que nous n’existons pas. Mais nous avons des droits. Quel peuple ne se soulèverait pour défendre sa vie si elle était menacée ? », répète-on. Plus que tout, la conscience écologique est ici indéracinable. Ainsi, Gabriel Paati Antunce n’en finit pas de penser à des solutions pour recycler les déchets de la communauté d’Uut. Sur la barque du retour, on évoque aussi la mondialisation. « Que pourrions-nous faire pour que les pays étrangers arrêtent d’épuiser les ressources de nos forêts et de contaminer notre environnement ? Celui-ci n’est pas important que pour nous, il l’est aussi pour vous. C’est le poumon vert de la Terre !, s’indigne le chef Apu anonyme. Il faut penser autrement le développement économique, il ne peut plus continuer à détruire la vie. »


    Bolivie, Equateur : bientôt des actes ?

    En Bolivie, le président Evo Morales a récemment promulgué une loi obligeant à la consultation des peuples Mojeño-trinitario, Yuracaré et Chimán, vivant dans le Parc national Tipnis. Ils devront se prononcer sur la construction d’une autoroute qui doit traverser la zone. C’est la conséquence de deux manifestations, aux objectifs pourtant opposés, qui ont eu lieu successivement en août dernier à La Paz, la capitale. L’une voulait enterrer le projet et l’autre demandait sa reprise. En Equateur, l’initiative Yasuni-ITT, lancée en 2010 et soutenue par le président Rafael Correa, prévoit de renoncer à un gisement de pétrole découvert dans le Parc national Yasuni, en échange de la participation financière de la communauté internationale équivalente à la moitié des revenus qu’aurait apportés l’or noir. Le montant attendu pour démarrer le projet a été atteint fin de l’année 2011. Reste à savoir s’il sera pérennisé dans le futur.

     La rédactrice:
    Alice Bomboy   pour Terraéco.net

    Une enfance en pleine nature jurassienne, des études de biologie et de géologie, l’envie de transmettre cette passion pour le monde vivant, et le monde tout court, et un goût sans limite pour les nouvelles contrées. Alice, journaliste scientifique, écrit pour Terra eco depuis New York.

    Vingt mille lieux sur la terre

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  • Victoire historique du Peuple de Sarayaku contre le gouvernement équatorien

    La Cour interaméricaine des Droits de l’Homme (CIDH) vient de condamner l’état équatorien pour violation des droits du peuple Kichwa de Sarayaku vivant dans la forêt amazonienne. Dorénavant, ces peuples autochtones devront être consultés pour tous projets susceptibles d’affecter leurs droits.

    A travers ce verdict qui résulte d’une bataille enclenchée depuis 2003, la Cour internationale déclare la responsabilité de l’État équatorien pour violation du droit à la propriété collective, à la vie, à la protection juridique et autres droits importants du peuple Sarayaku.

    Les mesures de réparation auxquelles l’État doit se conformer en vertu de l’arrêt, comprennent, entre autres, que face aux projets d’exploration ou d’extraction des ressources naturelles, ou des plans d’investissement ou de développement de quelque nature impliquant des dommages potentiels au territoire de Sarayaku ou aux aspects essentiels de sa cosmovision ou de sa vie et de son identité culturelle, le peuple de Sarayaku soit consulté préalablement et de manière adéquate et efficace. Cette consultation devra aussi s’accompagner d’une étude d’impact environnemental.

    Rien que depuis juin 2012, l’Etat équatorien a mis en concession 3 600 000 ha dans la région sud-orientale dont le territoire de Sarayaku. Devant cette menace d’implantation de compagnies pétrolières sur leurs territoires ancestraux, les peuples indigènes d’Amazonie s’unissent au quotidien pour se défendre et faire respecter leurs droits.

    Réjouissons-nous de ce verdict qui apporte une lueur d’espoir à ce peuple dont les droits ont trop longtemps été bafoués. Le CNCD-11.11.11 félicite le peuple de Sarayaku pour son combat et continuera à être attentif à ce que les territoires des peuples autochtones soient respectés face aux activités extractives nocives telles que l’exploitation pétrolière.

    Lien

    Sentence de la Cour Interaméricaine des Droits de l’Homme
    www.matm-belgique.org/image/...

    Plus d’infos

    www.sarayaku.org

    Contact presse

    Arnaud Zacharie
    0495 92 35 58

     ---------

    SALUT AU PEUPLE KICHWA DE SARAYAKU !!
    ” Nous espérons tous que la peine sera effectuée par le gouvernement.
    Sarayaku continue de résister pour la défense de la terre ancestrale Kichwa, parce Sarayaku n’est pas à vendre, Sarayaku est défendu!”

    La cour inter-américaine des droits de l’homme a réaffirmé le 25 juillet 2012 la condamnation contre l’état Équatorien qui doit «neutraliser, désactiver et supprimer le pentolite (explosif utilisé pour extraire le pétrole) dans le territoire de Sarayaku “.
    L’état devra également consulter la population pour permettre un projet.
    ” L’Etat est responsable de la violation du droit à la propriété communale Sarayaku », explique la Cour.

    Depuis plus de 25 ans, dans un contexte politique difficile, ce peuple remarquable, déterminé et inventif résiste aux intimidations, aux tentations économiques des sociétés pétrolières qui menacent sa culture et son milieu de vie.

    En 2002, des ouvriers de la Compagnie Générale Géodésique française (CGG), escortés de militaires équatoriens pénètrent illégalement à Sarayaku. Une intense résistance pacifique s’organise. Les femmes jouent un rôle décisif. Face à une telle détermination, les ouvriers et les militaires se retirent. Ils laissent sur place 1,4 tonne d’explosifs.

    C’est un tournant dans l’histoire de l’équateur et Sarayaku devient un icône de la résistance.

    En 2003, les Kichwa de Sarayaku déposent une plainte auprès de la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) contre l’État équatorien pour violation de leurs droits fondamentaux de peuples autochtones. Ils souhaitent ainsi obtenir une jurisprudence valable pour tous les peuplent autochtones citoyens des pays de l’OEA (Organisation des États américains).

    En 2006, le peuple Kichwa de Sarayaku plante les premiers arbres du Chemin de Fleurs de la Frontière de Vie : une immense frontière végétale de plus de 300 km de long ( prévu plus de 500 km), formée de cercles d’arbres à fleurs aux limites de son territoire.

    En mars 2011, face à la menace imminente du 11e appel d’offre pétrolier sur plus de 3,6 million d’hectares de forêt, 7 nationalités indigènes, dont Sarayaku, créent l’ « Alliance des peuples indiens en résistance »

    En 2010, la CIDH dépose devant la Cour sa requête sur le « Cas Sarayaku ». L’audience aura lieu en juillet 2011 au Costa Rica. Les cas sur les droits des sociétés autochtones parvenus devant la Cour sont rares ; c’est une avancée majeure vers l’obtention d’une possible jurisprudence en faveur des peuples autochtones citoyens des pays de l’OEA (Organisation des États américains).

    Avril 2012, visite historique de la CIDH à Sarayaku, C’est en effet la 1er fois dans son histoire que le président de la CIDH se déplace sur le terrain.

    Ils combattent une logique d’exploitation courtermiste des ressources non-renouvelables au mépris totale de la vie et du devenir de toutes les générations futur d’être vivants. Avec courage, inventivité, poésie même, le peuple Kichwa de Sarayaku agit ; son « Projet » est exemplaire. C’est une alternative dont les autres peuples amérindiens, mais aussi tous les peuples de la Terre, peuvent s’inspirer.

     


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  • Retrouvez les interventions présentées durant la 5ème session du Mécanisme d’experts de l’ONU sur les droits des peuples autochtones (MEDPA)

    La plupart des interventions présentées durant la 5ème session du Mécanisme d’experts sur les droits des peuples autochtones (MEDPA), sont disponibles dans la base de données en ligne du Centre de Documentation, de Recherche et d’Information des Peuples Autochtones (doCip). Vous y accéderez en cliquant ici ou en allant depuis le site du doCip (http://www.docip.org) dans « Centre de documentation -> documentation en ligne -> Conférences -> Human Rights Council -> Expert Mechanism on the Rights of Indigenous Peoples -> 2012 - 5th session »

    Le doCip recevra avec plaisir, afin de les rendre accessibles durablement, les interventions, lues par les délégués, qui ne se trouveraient pas encore dans cette base (veuillez s’il vous plaît spécifier quand elles ont été lues). Elles peuvent être envoyées à l’adresse : documentation@docip.org

    Sources : http://www.docip.org/Nouvelles.78+M...

    Le CSIA-Nitassinan remercie le doCip pour son travail inestimable lors des différentes sessions de l’ONU en faveur des droits des peuples autochtones.



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  • 9e édition de l’Université nomade de DIALOG : Peuples autochtones et politiques publiques en changement. Perspectives internationales comparées.

    9e édition de l’Université nomade de DIALOG

    9e édition de l’Université nomade de DIALOG (Réseau de recherche et de connaissances relatives aux peuples autochtones) : “Peuples autochtones et politiques publiques en changement. Perspectives internationales comparées

    Une semaine de formation intensive destinée aux étudiants, chercheurs, intervenants et décideurs. Cette formation est proposée par une équipe de formation multidisciplinaire composée de chercheurs universitaires et de représentants des Premiers Peuples.

    Elle se tiendra à l’Université Concordia, Montréal, 20-24 août 2012.

    Inscription en ligne/Online registration : http://www.reseaudialog.ca/docs/UN9page.pdf

     


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  • Redevances des ressources naturelles : des Autochtones des Prairies s'allient

    Des chefs des Premières Nations des Prairies tiendront un sommet la semaine prochaine à Prince Albert en Saskatchewan pour discuter d'une stratégie afin d'obtenir des redevances tirées de l'exploitation des ressources naturelles.

    Les Premières Nations souhaitent s'unir afin de donner du poids à leurs revendications auprès des gouvernements provinciaux et fédéral et ont planifié trois rencontres au total en Saskatchewan, au Manitoba et en Alberta.

    Elles estiment que les traités signés par leurs ancêtres n'incluaient pas les ressources naturelles souterraines et qu'elles en sont donc toujours propriétaires.

    « Nos anciens n'ont cédé que la surface du sol », explique Brian Hardlotte, vice-président du Grand conseil de Prince Albert.

    Il soutient qu'il est prêt à se rendre devant les tribunaux pour revendiquer une partie des recettes des ressources naturelles.

    L'avocat spécialisé en droit autochtone James O'reilly est peu optimiste que les Premières Nations gagnent une telle bataille judiciaire puisque les juges de l'Ouest ne sont pas sensibles aux revendications autochtones, selon lui.

    « Jusqu'ici les tribunaux ont eu tendance à avoir une vision plutôt limitée pour dire que les Autochtones n'ont pas de droits sur les ressources naturelles », explique-t-il.

    Lors de la campagne électorale provinciale, le Nouveau Parti démocratique saskatchewanais avait soumis l'idée de partager les profits des ressources naturelles avec les communautés autochtones.

    Peu après sa défaite, le parti avait fini par abandonner cette idée impopulaire auprès de la population.

     


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