• Le Chili a jugé mercredi comme "non fondées" les remarques faites la veille par un responsable onusien demandant aux autorités de ne plus invoquer la loi anti-terroriste, un lourd arsenal pénal datant de la dictature, à l'encontre de la communauté Mapuche.

    "Il ne nous paraît pas approprié qu'un observateur des Nations unies, qui n'a aucune responsabilité sur la sécurité du pays, émette un avis qui manque de fondement et d'information", a annoncé le ministre de l'Intérieur et de la Sécurité Andres Chadwick.

    "J'ai l'impression que les opinions qu'il a émises l'ont été par manque d''information", a-t-il répété devant la presse.

    La veille, le rapporteur spécial de l'ONU sur la protection des droits de l'homme dans la lutte anti-terroriste, Ben Emmerson, avait "recommandé que cesse tout usage de la législation anti-terroriste au sujet des revendications territoriales mapuches" au terme d'une visite de deux semaines.

    Selon l'expert en droit international, cette législation "a été utilisée comme mode de discrimination contre" cette minorité indigène. "Elle a été appliquée de manière confuse, débouchant sur une véritable injustice, elle a altéré le droit à un procès équitable et a été perçue comme stigmatisante", a estimé M. Emmerson.

    La loi anti-terroriste, qui date de la dictature de Augusto Pinochet (1973-1990), prévoit des peines beaucoup plus sévères que la législation ordinaire et soumet les accusés à des conditions de défense rendues difficiles par l'allongement de la détention préventive et le recours à des témoins anonymes.

    "Notre pays n'est pas à l'abri des actions terroristes, et face à elles nous avons besoin d'une loi spéciale qui permette de les combattre", a encore martelé M. Chadwick.

    Cette loi a été fréquemment invoquée ces dernières décennies contre les Mapuches, première minorité indigène du pays (700.000 personnes, quelque 6% de la population chilienne) qui réclame la restitution de terres "ancestrales" prises par l'État à la fin du 19e siècle dans leur fief de la région de l'Araucanie, dans le sud chilien. Aujourd'hui ces terres appartiennent à de grands groupes forestiers.

    L'Araucanie connaît des phases de tension récurrente depuis la radicalisation il y a dix ans environ du mouvement mapuche, avec des occupations de terres et des sabotages d'engins forestiers. Au moins 13 Mapuches ont trouvé la mort dans le cadre de ces actions ces dernières années.


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  • Le pape François coiffe un chapeau indien à plumes

    Le pape François a mis samedi la coiffe en plumes qu'un Indien de l'ethnie Pataxo venait de lui offrir par-dessus sa calotte. Il a posé ensuite tout sourire pour les photographes, sur la scène de l'Opéra de Rio.

    La scène s'est produite alors que le pape venait de prononcer un discours devant la classe dirigeante du Brésil et des représentants de la société civile. Le souverain pontife a alors salué un groupe d'Indiens Pataxo originaires de Coroa Vermelha, près de Porto Seguro (nord-est), le village où a été célébrée la première messe catholique au Brésil, le 26 avril 1500.

    Ubirai Pataxo, paré d'un morceau de bois lui traversant les narines et d'une jupe en paille, a retiré sa coiffe après l'accolade chaleureuse du pape qui l'a immédiatement posée sur sa tête.

    De nationalité argentine, François est le premier pape sud-américain de l'histoire, mais aussi le premier issu de l'ordre des Jésuites, qui a joué un rôle central dans l'évangélisation des Indiens du Nouveau Monde.

    "Cette coiffe est une amulette de protection qui fait le lien entre l'esprit et la terre. Il n'y a pas de meilleure personne pour recevoir cette coiffe que le pape", a dit l'indigène à la presse à sa sortie de l'Opéra."Je me sens très honoré. Nous sommes catholiques et le pape est un leader spirituel de tous les peuples", a ajouté Ubirai Pataxo.

    Pour entrer dans l'Opéra, les Indiens avaient dû revêtir des tee-shirts des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) sur leurs parures traditionnelles de perles et de plumes." C'est un peu gênant. On a l'habitude d'être torse nu et pieds nus", a déclaré Suturiana Pataxo. Au moment de monter sur l'estrade pour rencontrer le pape, les Pataxos se sont débarrassés des maillots.

    En l'an 2000, lors des cérémonies des 500 ans de l'évangélisation du Brésil, l'Église brésilienne avait demandé officiellement "pardon" pour ses abus commis contre les Indiens et les Noirs pendant la colonisation. La population indigène représente aujourd'hui moins de 1% des 194 millions d'habitants du Brésil, et occupe 12% du territoire brésilien, essentiellement en Amazonie.

     

    Le pape François coiffe un chapeau indien à plumes

    Le pape François coiffe un chapeau indien à plumes


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  • 2012   188 p.  18,25 €

      Ce magnifique ouvrage illustré de photographies inédites est un hommage à la gloire des femmes amérindiennes du XIXe siècle, ces femmes nomades qui complétaient parfaitement les grands chefs et les guerriers. Leurs paroles, leurs visages, témoignent de façon éloquente et poignante de la sagesse, de la force et de la beauté d'âme qui les caractérisaient. Les histoires traditionnelles, les légendes et les rituels illustrent le rôle important joué par le féminin dans la culture sacrée des tribus.
     Judith et Michael Fitzgerald ont consacré de longues périodes de leur vie à découvrir, à travers le monde, les cultures traditionnelles et à participer à des cérémonies sacrées, parmi lesquelles les rites sacrés des tribus Apsaroke, Sioux, Cheyenne, Shoshone, Bannock et Apache. Michel Fitzgerald a écrit une douzaine de livres sur les religions du monde, et s'est concentré tout spécialement sur la spiritualité amérindienne. Il a reçu, avec félicitations, le titre de Docteur en Théorie et Philosophie des Lois (Jurisprudence) de l'Université d'Indiana. Michael a enseigné les Religions traditionnelles des Indiens d'Amérique du Nord dans le Département de formation continue de l'Université d'Indiana, à Bloomington. Michael et Judith ont été tous deux adoptés par la tribu Apsaroke (Crow) et la famille de feu Thomas Yellowtail, l'un des chefs spirituels Amérindiens les plus vénérés du siècle dernier.
       Judith Fitzgerald est diplômée de l'Université d'Indiana. Elle est artisan, calligraphe et designer graphique ; elle a collaboré avec Michael sur une série d'ouvrages à grand succès présentant des citations et paroles inspirantes — dont
       -Le Monde Sacré des Amérindiens (World Wisdom, 2003).
      Ils sont mariés, ont un fils à présent adulte, et vivent à Bloomington dans l'Indiana.
     Janine Pease (qui signe la préface), présidente fondatrice du Collège Little Big Horn de l'Agence Crow dans le Montana, fut la présidente du Consortium pour les Etudes Supérieures des Amérindiens. Directrice de la Fondation pour le Collège Amérindien, et membre du Conseil National Consultatif sur l'Education Indienne, elle est vice-présidente du Collège des Montagnes Rocheuses pour les Affaires Amérindiennes. Dr Pease, membre des tribus Crow et Hidatsa, a reçu plusieurs récompenses prestigieuses : le titre d'Educatrice Indienne de l'Année, la Bourse MacArthur du Genious Award » (pour récompenser le talent) et le prix ACLU (American Civil Liberties Union, Union pour les Libertés Civiles Américaines) Jeanette Rankin. Elle a été nommée l'une des "Cent Personnalités du Siècle dans le Montana" par le Missoulian Magazine, désignée comme "Quelqu'un du Montana qui marque les mémoires" par le Montana Magazine, et reconnue comme l'une des quatorze plus importants leaders Amérindiens du XXe siècle dans le New Warriors par R. David Edmonds.

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  • Les premiers ministres des provinces et des territoires du Canada, qui ont entamé mercredi leur rencontre annuelle à Niagara-on-the-Lake, en Ontario, réclament une enquête publique sur les femmes et les filles autochtones assassinées et portées disparues au pays, faisant augmenter la pression sur Stephen Harper pour qu'il emboîte le pas.

    La première ministre ontarienne, Kathleen Wynne, dit avoir constaté un appui en faveur de cette enquête lors d'une rencontre entre les premiers ministres et le Congrès des peuples autochtones.

    "Les premiers ministres rassemblés autour de la table se sont entendus pour appuyer l'appel pour une enquête publique nationale sur cette question très très importante qui concerne toutes nos juridictions et qui est extrêmement importante pour nous", a-t-elle dit à la suite de la réunion.

    Les premières ministres de l'Alberta et de Terre-Neuve, Alison Redford et Kathy Dunderdale, n'étaient pas présentes à la rencontre de mercredi, mais Mme Wynne a assuré que cela ne signifiait pas qu'elles n'étaient pas en faveur d'une enquête. De fait, les deux chefs de gouvernement ont plus tard annoncé leur appui.

    Une porte-parole de Mme Redford, contactée plus tard mercredi, a assuré que la première ministre appuyait l'idée d'une enquête publique.

    Mme Redford se trouvait à Toronto, mercredi, pour une rencontre avec le Bureau d'assurance du Canada et divers présidents de compagnies d'assurance, afin de tenter d'obtenir leur appui pour les municipalités du sud de l'Alberta dévastées par des inondations.

    Mme Dunderdale a quant à elle parlé d'une urgence familiale qui l'avait empêchée d'être présente à la rencontre, avant d'annoncer à son tour son accord pour l'enquête publique.

    L'appel des Premières Nations pour une enquête publique sur la violence faite aux femmes autochtones a gagné des partisans à travers le pays au cours des dernières années.

    Les leaders autochtones ont salué l'appui des premiers ministres, qualifiant le geste d'étape importante dans leur croisade en faveur d'une enquête.

    "C'est une importante démonstration d'appui", a lancé Shawn Atleo, le chef national de l'Assemblée des Premières Nations.


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  • L'Etat est le seul propriétaire de la terre en RDC, toute autre personne n'en a qu'un droit de jouissance. Le ministre des affaires foncières, Robert Mbwinga, l'a déclaré samedi 20 juillet à Kinshasa à la clôture de l'atelier de trois jours sur l'optimisation de la gouvernance foncière et des ressources naturelles. Il a affirmé que les chefs coutumiers sont les gardiens de la terre sur lesquelles leurs communautés exercent des activités. Ce qui ne leur permet pas de vendre ces espaces-là, comme c'est le cas aujourd'hui, s'est-il indigné.

    Selon le ministre des affaires foncières, le droit de propriété de la terre est reconnu à l'Etat seul par la législation en vigueur :

    « C'est la loi Bakajika en 66, c'est la loi foncière en 73, et c'est la constitution de la République. Et les communautés locales, les peuples autochtones qui ont le droit de jouissance parce que c'est cela que l'Etat accorde ».

    Robert Mbwinga a cependant annoncé que le gouvernement compte intégrer les autorités coutumières dans le processus d'attribution de la terre.


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  • Dans son discours de clôture de la 34e Assemblée générale annuelle de l'Assemblée des Premières Nations (APN) tenue à Whitehorse, au Yukon, le Chef national, Shawn A-in-chut Atleo, a souligné que l'événement a été une formidable réussite et que les Premières Nations ont proposé des stratégies et des plans d'action portant sur les principaux enjeux auxquels sont confrontées les Premières Nations.

    Des centaines de Chefs des Premières Nations de toutes les régions du pays, accompagnés de près d'un millier de citoyens, d'Aînés et de jeunes des Premières Nations étaient rassemblés cette semaine sur les territoires de la Première Nation de Kwanlin Dün et du conseil Ta'an Kwäch'än pour réaffirmer la voie à suivre à partir des plans et des priorités établis par les Premières Nations.

    « Le fait que nos dirigeants et nos citoyens aient pris le temps de se rendre jusqu'ici et de consacrer leur réflexion et leur énergie aux nombreux enjeux cruciaux auxquels font face les Premières Nations est un témoignage de leur dévouement », a déclaré le Chef national Shawn Atleo. Il a aussi exprimé ses sincères remerciements aux communautés et à la région qui les a accueillis, partageant généreusement leurs riches cultures nordiques et leur donnant de nombreux exemples de grand courage, de résilience et de détermination pour réussir.

    « Tout au long de la semaine, les dirigeants et les citoyens des Premières Nations se sont réunis au cours de cérémonies et ont écouté les enseignements des Aînés, des femmes et des jeunes », a indiqué le Chef national Atleo. « Nous en sommes sortis unis avec une orientation claire quant aux stratégies que nous prendrons au cours des jours et des mois à venir pour faire respecter nos droits, nos titres et nos traités, et obliger le Canada à collaborer avec nous en partenariat, car, qu'il le veuille ou non, nous allons de l'avant. »

    L'Assemblée a adopté des résolutions décisives afin de promouvoir un plan d'action national pour mettre fin à la violence faite aux femmes, poursuivre le contrôle par les Premières Nations de l'éducation des Premières Nations, mettre en œuvre un plan d'action national pour le logement des Premières Nations, protéger les droits des Premières Nations en ce qui a trait à leurs territoires traditionnels, créer des possibilités d'investissement et de croissance économique pour les Premières Nations, participer activement aux préparatifs de la Conférence mondiale sur les peuples autochtones des Nations Unies en 2014, ainsi qu'à d'autres enjeux importants. Le Chef national a déclaré que les rapports du gouvernement sur les expériences faites sur les enfants des Premières Nations dans les années 1940 et 1950 ont galvanisé les délégués lors de l'Assemblée qui ont ainsi proposé et adopté une résolution d'urgence exhortant le gouvernement fédéral à dévoiler tous les documents portant sur ces faits afin d'indemniser les victimes, de réparer leurs torts, et, enfin, de mener un travail de sensibilisation systématique visant à informer la population sur ce tragique chapitre de l'histoire canadienne.

    « Nous quittons cette Assemblée en nous rappelant les paroles de nos Aînés et de nos maîtres autochtones qui nous disent que nous devons unir nos efforts en favorisant le soutien et le respect mutuels, alors que nous continuons à tracer notre propre chemin », a déclaré le Chef national Atleo. « Nous sommes tous des nations souveraines avec nos propres priorités, mais nous allons de l'avant vers une destination commune, celle de respecter nos droits, d'accomplir nos responsabilités et de travailler aujourd'hui pour l'avenir de nos enfants. Nous savons que nous sommes forts lorsque nous faisons front commun. »

    L'Assemblée des Premières Nations est l'organisme national qui représente les citoyens des Premières Nations au Canada. Suivez l'APN sur Twitter : @AFN_Comms, @AFN_Updates.


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  • Des centaines d'indiens venus de tout le Brésil ont exigé mi-avril 2013 devant le Congrès à Brasilia qu'il repousse un paquet de réformes qui, selon eux, bénéficieront au puissant secteur agricole mais menaceront leurs droits sur leurs terres ancestrales et leur survie.

    "Nous sommes opposés à l'invasion de nos terres. Nous sommes les premiers habitants, l'(homme) blanc nous chasse, cela ne nous plaît pas. Ils doivent nous respecter", a solennellement déclaré dans sa langue, devant des parlementaires et des représentants indigènes de tout le pays, le fameux cacique Raoni, arborant un large disque en bois dans sa lèvre inférieure et une couronne de plumes jaunes.

    "Nous exigeons que ces projets de loi meurtriers soient repoussés. Là où nous avons grandi et vécu se trouve l'esprit du peuple indigène, l'esprit de l'eau, l'esprit des forêts, nous n'abandonnerons pas ces terres", a renchéri Oriel Guarani Kaiowa, membre de l'ethnie Guarani, dans le centre-ouest du Brésil.

    Le principal projet de loi refusé par les indiens est un amendement constitutionnel qui transférerait du gouvernement au Congrès les compétences pour délimiter les terres indigènes et les parcs de préservation environnementale.

    "Confier le contrôle de la délimitation des terres indiennes à un Congrès (où siège) un puissant groupe du secteur agricole est un danger", a expliqué à l'AFP le député Mariton de Holanda, coordinateur du Front parlementaire de défense des peuples indigènes.

    Un autre projet de réforme prévoit l'octroi de concessions à des agriculteurs à l'intérieur des terres indiennes.

    Environ 300 indiens comparaissaient mardi devant une commission de la Chambre des députés pour exposer leurs requêtes et ont décidé de ne pas quitter les lieux jusqu'à ce que leurs demandes soient satisfaites.

    Les terres indigènes occupent 12% du territoire brésilien. Mais beaucoup de terres sont encore en attente d'une reconnaissance officielle en tant que territoires indiens. La majeure partie d'entre elles sont occupées par des colons, dans des zones où l'agriculture s'est largement développée.

    "Jamais je n'accepterai la déforestation dans les aires indigènes, jamais je n'accepterai la construction de barrage hydroélectrique et l'exploitation minière sur des terres indigènes", a conclu le chef Raoni, qui a dit vouloir exposer ses arguments à la présidente Dilma Rousseff.

    Au Brésil, qui compte 194 millions d'habitants, on recense 896.900 indiens, répartis en 305 ethnies qui parlent 274 langues, selon le dernier recensement officiel.


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  • L'un des chefs autochtones les plus critiques du pays, Derek Nepinak, dit avoir jeté sa carte de statut d'Indien pour "s'affranchir".

    M. Nepinak, de l'Assemblée des chefs du Manitoba, a lancé sa carte à la poubelle lors d'une réunion de chefs opposés à l'Assemblée des Premières Nations (APN) à Onion Lake, en Saskatchewan.

    Au dire du chef, le statut d'Indien a été créé en vertu de politiques racistes conçues pour contrôler les peuples autochtones.

    Selon lui, les Premières Nations doivent réaffirmer leur identité plutôt que laisser des fonctionnaires gouvernementaux déterminer qui a le droit d'appartenir à une communauté autochtone.

    L'APN tient cette semaine son congrès annuel à Whitehorse, au Yukon, alors qu'une réunion rivale est organisée en Saskatchewan.

    M. Nepinak a affirmé lors de cette réunion que l'APN était incapable de parvenir à des résultats lorsqu'il est question d'améliorer les traités en vigueur avec le gouvernement fédéral.


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  • Grâce à l’appui du Ministère des Affaires étrangères de la Norvège, ASFC met en œuvre, depuis novembre 2012, un projet visant à renforcer les capacités de représentation juridique en matière de litige des droits des peuples autochtones.

    Le projet permet notamment la mise en œuvre d’un programme de stages et de mentorat pour de jeunes guatémaltèques d’origine autochtone, de formations en matière de litige stratégique pour les avocats et juristes de la société civile ainsi que d’un appui technique pour trois institutions, soit le Cabinet de droits humains (BDH), le Cabinet de Rabinal (ABJPR) et l’Association d’avocats et notaires mayas (AANM).

    L’un des résultats les plus importants est certes la conclusion du procès pour génocide contre l’ex-chef d’État José Efraín Ríos Montt (malgré son « annulation » pour vices de procédures), dans lequel la stagiaire auprès du BDH, Melva Mendoza, une autochtone de la communauté maya mam, a activement participé à la préparation des témoins.


    Il faut aussi mentionner que la violence sexuelle envers les femmes de la communauté autochtone ixil – la communauté qui a victime du génocide allégué dans le procès Ríos Montt – a été rendue visible et constitutive du crime de génocide, ce qui est une première au pays et qui constitue l’un des résultats attendus du projet.

    Le projet a aussi permis aux communautés autochtones d’être explicitement reconnues comme sujet de droit dans un cas mené par l’AANM, qui concerne le droit à la propriété des terres.

    Finalement, tous les stagiaires guatémaltèques ont souligné l’importance du projet dans leur processus d’apprentissage et de conscientisation à titre de futur(e)s avocat(e)s défenseur(e)s des droits humains.

    La première formation qui porte sur le litige stratégique pour la défense du droit des peuples autochtones à la propriété et aux ressources naturelles, se conclura par ailleurs le 19 juillet 2013. Au total, 12 heures de formation ont été offertes à plus de 30 participants.


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  • 2012     300 p.   19,50€

      Corine Sombrun rencontre Enkhetuya, chamane du peuple Tsataan, au nord de la Mongolie, à l'orée des années 2000. Cette femme à la personnalité exceptionnelle, qui vit encore dans un univers autarcique où, de génération en génération, on élève des rennes et on respecte les esprits de la nature, va lui transmettre un enseignement millénaire fait de rites et de cérémonies, gardiens de l'harmonie du monde.

      Tout en évoquant l'enfance d'Enkhetuya, née en 1957 en pleine taïga, son dur apprentissage de chamane dans une République populaire qui en interdit la pratique, ce récit passionnant retrace l'histoire d'un peuple de nomades qui a vécu comme à l'aube de l'humanité pour basculer il y a peu dans l'ère du marché planétaire.
      Corine Sombrun appartient à cette lignée rare d'écrivains qui placent l'esprit humain et ses facultés largement inexploitées au coeur de leur recherche ; elle poursuit ici une quête initiée avec le Journal d'une apprentie chamane.

      Pianiste et reporter pour BBC World Service dans une autre vie, Corine Sombrun a raconté dans ses précédents ouvrages ses incroyables aventures en Amazonie
       -Journal d'une apprentie chamane
     et en Mongolie, où les esprits de la steppe l'ont adoubée chamane à son corps défendant
       -Mon initiation chez les chamanes,
       -Les tribulations d'une chamane à Paris.
     Son dernier livre,
       -Sur les pas de Geronimo,
      bientôt traduit aux États-Unis, retrace sa rencontre avec Harlyn Geronimo, et le combat exemplaire de son grand-père. Elle est également à l'origine du premier protocole de recherche sur la transe chamanique mongole étudiée par les neurosciences en collaboration avec des chercheurs français et nord-américains.

       Introduction: 

    "J'effectuais un reportage en Mongolie pour la BBC quand le chamane Balgir m'a reconnue comme l'une des leurs. Il a alors confié mon apprentissage à Enkhetuya, une chamane de l'ethnie des Tsaatans.
    Ce «peuple des rennes», originaire de la région de Touva en Sibérie et dont l'habitation est le tipi, a perpétué jusqu'au milieu du XXe siècle un mode de vie nomade remontant à l'âge du bronze. Sédentarisé en 1957 par le gouvernement de la République populaire mongole, il a été regroupé sur le site de Tsagaannuur, à la frontière nord-ouest de la Mongolie. Leurs rennes sont devenus la propriété de l'État et des quotas de productivité ont été imposés. En quelques années, les troupeaux, confinés dans des fermes, ont été décimés par les maladies. La plupart des Tsaatans ont dû renoncer à l'élevage et ont sombré dans l'alcoolisme. Face à ce constat, le gouvernement les a de nouveau autorisés à nomadiser dans la taïga. À la seule condition que leurs bêtes soient numérotées et les quotas d'élevage maintenus.
    En 1992, après l'adoption d'une nouvelle Constitution et le retrait des troupes de l'ancienne Union soviétique de Mongolie, les rennes ont été restitués aux Tsaatans.
    Enkhetuya vivait sur la rive ouest du lac Khovsgol, à cent quatre-vingt-quinze kilomètres au sud-ouest du lac Baïkal, quand je l'ai rencontrée en 2001. Les Tsaatans ne comptaient plus alors qu'une trentaine de familles, réparties de part et d'autre de la rivière Shishged. Une population et une culture en voie de disparition, m'avait-on dit. Mais j'étais loin d'imaginer qu'en seulement dix ans, j'allais être le témoin d'un effacement bien plus rapide que celui annoncé par les prévisions les plus pessimistes.
    Avant que ce peuple des rennes ne disparaisse à jamais, il m'a donc semblé important de transmettre son quotidien, ses traditions et leur transformation. Conséquence d'une mondialisation qui allait bouleverser la mémoire et l'équilibre d'un mode de vie ancestral."    CS

    Revue de presse

      Enfin un bon livre sur la Mongolie ! Depuis le fabuleux
      -Bêtes, Hommes et Dieux, de Ferdynand Ossendowski,
       qui date (tout de même...) de 1924, le pays de Gengis Khan a surtout suscité des odes gnangnan au nomadisme. La Française Corine Sombrun rompt avec cette "tradition", en nous racontant la vie d'Enkhetuya ("Rayon bienfaiteur"), née en 1957 dans la tribu des Tsaatan, cette minorité du nord de la Mongolie qui vit dans des tipis (et non des yourtes) et se déplace à dos de renne (et non de cheval), popularisée chez nous par l'émission Rendez-vous en terre inconnue, avec Virginie Efira...
      Il faut bien l'avouer, les récits sur le chamanisme ressemblent souvent à un bric-à-brac un peu fumeux. Ici, ils prennent un tour poétique, en prise directe sur l'immensité de la steppe, le froid de l'hiver, les hurlements des loups. Corine Sombrun elle-même sera initiée. (Jérôme Dupuis - L'Express, octobre 2012 )

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  • Le pape a reçu lundi 24 juin 2013 le prix Nobel de la paix argentin Adolfo Perez Esquivel et Félix Díaz, chef de la communauté indigène argentine Qom, qui se plaint d'avoir demandé de manière répétée une audience à la présidente argentine Cristina Kirchner, sans jamais être reçu. Ce dernier a pu exprimer au pape ses inquiétudes pour « le territoire et l'identité culturelle » de son peuple.


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  • La représentante du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (Unicef) au Congo, Marianne Flach, qui est arrivée au terme de son mandat de 4 ans dans le pays, a plaidé mardi à la capitale Brazzaville, pour le respect de la culture des peuples autochtones.

    Mme Flach a fait ce plaidoyer au cours d'un

    entretien avec le ministre congolais de la Culture et des Arts, Jean Claude Gakosso, rappelant que "le respect de cette culture est mentionné dans la loi de la protection des peuples autochtones".

    A cette occasion, elle a fait savoir que 50 nouveaux plans ont été élaborés dans la période allant de 2009 à 2013, précisant que ceux-ci vont de 2014-2018.

    "Notre intention est d'associer tous les partenaires ici au Congo qui vont

    travailler avec les peuples autochtones, à savoir le gouvernement, les agences des Nations Unies, les ONGs, le secteur privé et

    les autochtones eux-mêmes afin que cette activité soit coordonnée", a-t-elle souligné.

    Pour la fonctionnaire du système des Nations Unies, le ministère de la culture et des arts a un rôle important à jouer dans le développement de ces plans. Aussi a-t-elle demandé au ministre Gakosso d'appuyer les évaluations de ces plans qui commenceront au mois de septembre prochain.

    Ces plans, a-t-on appris, seront développés dans certains départements, puis au plan national. Plusieurs ministères vont travailler avec les Nations Unis et le ministère des affaires sociales, a expliqué Mme Flach qui s'est réjouie d'avoir passé de nombreux moments très forts avec le gouvernement congolais dans le cadre de sa mission.

    En effet, durant son mandat, la représentante de l'Unicef a noté l'adoption par le Parlement congolais de deux lois, à savoir la loi sur la protection de la culture des peuples autochtones et celle relative à la protection de l'enfance.


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  • Le Chef national de l'APN applaudit le jugement confirmant à nouveau le droit de pêche rendu par la Cour d'appel de la C.-B.

    Le Chef national Shawn A-in-chut Atleo a déclaré aujourd'hui que les Premières Nations sont satisfaites du maintien, par la Cour d'appel de la C.-B., d'une importante décision prise antérieurement, reconnaissant les droits de pêche commerciale des nations Nuu-chah-nulth.

    À titre de principale partie demanderesse dans une poursuite entamée il y a dix ans au nom de la nation Ahousaht, d'où il est originaire, le Chef national Atleo a formulé le commentaire que voici : « Encore une fois, les tribunaux ont sanctionné nos droits inhérents à pêcher commercialement. Les Nuu-chah-nulth ont pleinement démontré que la récolte et la vente du poisson faisaient et font toujours partie intégrante de leur société et de leur économie. Les gouvernements n'ont désormais plus le choix et doivent se présenter à la table des négociations, ainsi que les enjoignent les tribunaux, afin de reconnaître ces droits et de parvenir à un accord. Les tentatives réitérées de la Couronne pour porter la cause en appel ont toutes échoué. Le moment est venu de mettre un terme à cet imbroglio juridique et de faire en sorte que nos droits soient respectés. »

    Depuis dix ans, les Nuu-chah-nulth tentent de faire reconnaître leur droit à une pratique économique ancestrale, conformément à la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. Le Chef national Atleo applaudit la décision rendue par la Cour et exhorte le gouvernement canadien à négocier de bonne foi avec les Nuu-chah-nulth afin que le jugement puisse être rapidement exécuté, après ces trois années et demie d'atermoiements.

    La cause a été portée devant le tribunal en 2003, lorsque les nations Nuu-chah-nulth ont déposé un bref d'assignation à l'encontre du Canada et de la Colombie-Britannique. En 2011, la Cour d'appel de la C.-B. confirmait le bien-fondé d'un jugement rendu par la Cour suprême de la province statuant que les nations Nuu-chah-nulth avaient le droit de s'engager dans la pêche commerciale. En mars 2012, la Cour suprême du Canada retournait le dossier à la Cour d'appel de la C.-B. à la lumière du jugement Lax Kw'alaams. La Cour d'appel de la C.-B. a maintenu sa décision antérieure, indiquant que les Nuu-chah-nulth ont effectivement le droit de récolter et de vendre le poisson.

    L'Assemblée des Premières Nations est l'organisme national qui représente les citoyens des Premières Nations au Canada. Suivez l'APN sur Twitter : @AFN_Updates, @AFN_Comms.


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  •   ICI XINGÚ, AMAZONIE, UN MESSAGE DU PEUPLE KAYAPÓ AU GOUVERNEMENT BRÉSILIEN ET AUX PEUPLES DU MONDE ENTIER

    ICI XINGÚ, AMAZONIE, UN MESSAGE DU PEUPLE KAYAPÓ AU GOUVERNEMENT BRÉSILIEN ET AUX PEUPLES DU MONDE ENTIER

    Le Cacique Raoni, aposant sa signature au Manifeste du Peuple Kayapó © Andre Vilela d'Elia

     

    MANIFESTE DU PEUPLE KAYAPÓ - village de Kokraimoro, 5 juin 2013.

    Nous, 400 caciques et chefs Mebengôkre/Kayapós de tous les villages des Terres Indigènes Kayapó, Menkragnoti, Badjonkôre, Baú, Capoto/Jarina, Xicrin do Catete, Panará et Las Casas, situés dans les États du Pará et du Mato Grosso, et les caciques des peuples Tapayuna et Juruna de l'état du Mato Grosso, avons été réunis du 3 au 5 juin 2013 dans le village Kokraimoro-PA, sur la rive droite du fleuve Xingu.

    Nous déclarons au gouvernement brésilien et à la société notre rejet des projets du gouvernement fédéral et du Congres visant à réduire nos droits traditionnels, nos droits sur nos terres et leurs ressources naturelles.

    Le PEC 215 [*Projet d’Amendement Constitutionnel 215] qui transfère du pouvoir exécutif au Congrès National l’approbation de la démarcation et la ratification des Terres Indigènes déjà homologuées est une insulte à nos droits. On nous dit que ce processus de démarcation sera participatif et démocratique, mais nous savons que cette proposition est une manœuvre du groupe ruralista [*Groupe des propriétaires fonciers] pour éviter de nouvelles démarcations et pour réduire celles qui sont déjà démarquées et homologuées.

    L’Ordonnance 303 émise par l’AGU [*Avocat-Général de l’Union] viole nos droits sur les territoires traditionnels que nous occupons et leurs ressources naturelles. Elle enfreint aussi notre droit à une consultation libre, préalable, informée et participative à chaque fois que le gouvernement envisage de mettre en œuvre des projets susceptibles d’avoir des conséquences directes ou indirectes sur notre peuple, notre culture et notre territoire. Nous rappelons qu’il s’agit là d’un droit garanti aussi par la Convention 169 de l’Organisation Internationale du Travail, ratifiée par le gouvernement brésilien.

    Le projet de loi 1610/96 actuellement en débat au Congrès permet l’entrée d’entreprises d’exploitation minière dans nos terres sans respecter nos opinions ni nos décisions. Nous n'accepterons pas d'exploitation minière sur notre territoire.

    Le gouvernement et le Congrès doivent se conformer aux articles 231 et 232 de la Constitution qui garantissent nos droits. Nous exigeons l'annulation de l’ensemble des ordonnances, décrets, projets de loi et projets d’amendements constitutionnels qui menacent ou qui portent préjudice aux peuples autochtones. Nous voulons que la Constitution Fédérale – que nous avons aidé à établir - reste telle qu'elle fut rédigée en 1988. Il y est écrit que ce sont les Indigènes, et non les Blancs, qui ont l’usufruit exclusif des richesses naturelles du sol, de la rivière et de la forêt dans les Terres Indigènes.

    Nous n'acceptons pas les locations de nos terres afin que les Blancs les remplissent de bétail et de soja, comme l’envisage le PEC 237/13 qui vise à autoriser des fermages de pâturage en Terre Indigène aux exploitants agricoles et entreprises agroalimentaires.

    Nous n'acceptons pas que les Forces Armées envahissent notre territoire sans notre autorisation, comme il est prévu par le décret n 7.957/2013. L’assassinat par l’Etat brésilien de l’un de nos pairs de l’ethnie Munduruku est une honte inacceptable qui ne doit plus jamais se répéter.

    Nous voulons une FUNAI plus forte qui travaille aux côtés des peuples autochtones et non pour les intérêts du gouvernement, des groupes politiques, des grandes entreprises et des propriétaires fonciers.

    Dès le début, nous, Mebengokre, caciques, chefs, guerriers, l’ensemble de nos communautés, n'avons pas accepté la construction de Belo Monte, ou tout autre barrage sur le Xingu car cela affaiblit notre peuple. Soyez en assurés : nous n'allons pas cesser de combattre.

    Le Brésil a une dette historique envers nous, peuples autochtones, qui ne sera jamais soldée. Cependant, nous ne sommes pas ici pour la recouvrer, mais seulement pour voir respectés nos droits inscrits dans la Constitution Fédérale de 1988. Nous sommes les premiers propriétaires de cette terre appelée Brésil, donc nous allons continuer à défendre notre terre, notre peuple et nos droits.

    Le gouvernement doit se préoccuper de la pauvreté au Brésil, de faire des lois pour améliorer la santé, pour mettre fin à la violence, à la corruption, au trafic de drogue, à tous les maux qui rongent la société brésilienne, et laisser les Indiens vivre en paix sur leurs terres!

    Nous ne reconnaissons pas comme nos représentants légitimes la Présidente de la République Dilma Roussef, ou les députés et sénateurs du Congrès, ou ceux qui siègent dans les commissions et sous-commissions stratégiques, qui décident de nos droits comme la sous-commission de délimitation des terres indigènes. La démarcation des Terres Indigènes doit rester du ressort du pouvoir exécutif.

    Nous ne sommes pas inquiets seulement pour nous et nos terres, mais aussi pour nos pairs qui sont encore isolés [nb: Il s’agit ici de Tribus d’Indiens isolés, c’est-à-dire sans contact avec la « civilisation ».]. Nous n'accepterons pas qu'ils soient contactés.

    Puisque nous n'avons pas de représentants au Congrès, nous allons mobiliser les Kayapós et d'autres partenaires pour affirmer à la société notre message: nous n'accepterons pas la réduction de nos droits et de nos terres. Nous allons nous battre à notre manière, en association avec l’ensemble du mouvement indigène et la société civile, en bloquant des routes, en occupant des chantiers, en nous adressant au Ministère Public et à la Cour Suprême.


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