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    Le peuple Sami, les âmes nature

    Au-delà du cercle polaire arctique, au nord de la Norvège, de la Suède, de la Finlande et sur la presqu'île de Kola en Russie vivent, estime-t-on, quelque 70 000 Samis. Samis, et pourquoi pas Lapons, comme on les nomme communément ? Sami vient de Sapmi qui signifie l'ensemble de leurs territoires et Lapon se rapproche du finnois lapp plus ou moins synonyme de "porteur de haillons". Des Samis unis par une même langue finno-ougrienne à neuf dialectes et une même histoire vieille de plus de dix mille ans.

    Les vestiges archéologiques tendent à montrer que les Sami vivent dans les régions arctiques depuis des millénaires. Les Sami d’aujourd’hui tiennent à préserver leur riche culture et leurs traditions ancestrales, mais ils sont heureux d’utiliser la motoneige plutôt que les skis pour l’élevage du renne.

     



    Tentes traditionnelles à côté de l’enclos des rennes dans un village sami.
    Tentes traditionnelles à côté de l’enclos des rennes dans un village sami.

    Le pays sami – Sápmi – s’étend sur le nord de la zone arctique de la Scandinavie et sur la péninsule de Kola en Russie. Les Nations Unies ont reconnu aux Sami le statut de peuple autochtone qui leur confère le droit de préserver et de développer leurs artisanats, leur langue, leur éducation, leurs pratiques d’élevage du renne, leurs traditions et leur identité. Il n’existe pas de recensement des Sami, mais leur population est estimée à quelque 70 000 personnes disséminées dans quatre pays : approximativement 20 000 en Suède, 40 000 en Norvège, 6 000 en Finlande et 2 000 en Russie (dans la péninsule de Kola).4

    Un peuple nomade

    Les Sami étaient à l’origine nomades, vivant sous la tente en été et dans des huttes de tourbe plus solides pendant la saison froide. Certains continuent de vivre sous la tente, mais la plupart ont des logements modernes. Beaucoup sont partis s’établir dans le sud de la Suède. Aujourd’hui, dix pour cent seulement des Sami suédois vivent de l’élevage du renne, l’activité familiale étant souvent complétée par le tourisme ou la pêche.

    L’élevage du renne

    Les Sami, parfois appelés le « peuple des huit saisons », vivent au rythme des phases de l’élevage du renne – mise bas, marquage, comptage, castration et abattage – qui ont chacune leur saison.

    Les changements intervenus dans les droits de pacage et l’exploitation des terres forestières ont conduit à de nouvelles formes d’activités. En 2011, la Cour suprême a donné gain de cause aux Sami en reconnaissant leurs droits coutumiers sur certaines terres. C’est peut-être l’arrêt le plus important des temps modernes sur les questions juridiques concernant les Sami.

    L’élevage du renne se limite aujourd’hui en grande partie à la production de viande. Lors de la transhumance traditionnelle, les éleveurs et leur famille accompagnaient leurs troupeaux à pied ou à ski. Désormais, beaucoup utilisent des motoneiges, des camions ou des hélicoptères, mais quelques-uns préfèrent encore le cheval.

    Économie et politique

    Une partie des Sami vivent en montagne, d’autres dans des villages forestiers. Le village sami est une entité économique et administrative créée pour les besoins de l’élevage du renne et régie par la loi suédoise sur l’élevage du renne. Chaque village compte plusieurs élevages et dispose d’une aire de pacage séparée et clôturée. Beaucoup d’éleveurs s’occupent aussi de rennes dont les propriétaires travaillent ou vivent loin du village.

    Vers la fin du XIXe siècle, un grand nombre de Sami se sont sédentarisés pour pratiquer une activité mixte associant l’agriculture et l’élevage du renne. Cependant, du fait de l’ancien mode de vie nomade de certains d’entre eux, les autorités ont été amenées à prendre des décisions controversées dont les effets se sont fait sentir pendant une bonne partie du XXe siècle. La loi de 1928 sur le pâturage des rennes limitait le droit de posséder des rennes et l’appartenance à un village sami aux éleveurs et à leur famille. Les nouvelles restrictions avaient pour conséquence que les éleveurs pratiquant l’exploitation mixte devaient abattre leur rennes ou perdaient le droit de les marquer.

    L’élevage du renne est souvent une affaire de famille.
    L’élevage du renne est souvent une affaire de famille.

    Aujourd’hui, les jeunes générations trouvent d’autres métiers et les Sami s’efforcent d’assouplir les réglementations pour permettre l’appartenance à un village Sami sans avoir à être propriétaire de rennes.

    La langue sami

    Les Sami ont leur propre langue, qui est parlée en Suède, en Norvège, en Finlande et en Russie. Elle est subdivisée en trois dialectes principaux : le sami du nord, dans la région la plus septentrionale, le sami de Lule autour de Jokkmokk, Gällivare et une partie de Tysfjord en Norvège, et le sami du sud dans le Västerbotten, le Jämtland et à proximité de la limite géographique du Sápmi en Härjedalen et en Dalécarlie.

    Le gouvernement suédois a donné au Sameting, l’Assemblée sami, une influence accrue et des moyens financiers pour préserver la langue sami. Dix-huit communes ont été constituées afin de protéger, promouvoir, préserver et développer la culture sami, et des groupes consultatifs doivent y être mis en place.

    Environ 6 000 Sami parlent leur langue maternelle – le sami du nord pour 90 pour cent d’entre eux.

    Le sami est une langue riche. Il existe par exemple plus d’une centaine de façons de désigner la neige. Mais si les termes descriptifs abondent, il n’y a pas de genres : ainsi, le pronom personnel son s’utilise indifféremment pour un homme ou une femme, et peut désigner un animal ou un objet.

    Jusqu’à 1950, le sami écrit ne concordait pas avec l’alphabet suédois. Depuis, sept lettres complémentaires y ont été ajoutées pour représenter des sons zézayants qui n’existent pas en suédois et des règles d’orthographe ont été publiées en 1979. Tout cela explique sans doute en partie pourquoi un bon nombre de Sami âgés ne savent ni lire ni écrire leur propre langue.

    Le costume traditionnel plaît aussi aux jeunes

    La fierté du patrimoine sami se reflète entre autres dans le port du costume traditionnel, en particulier le kolt, autrefois vêtement de travail, devenu maintenant une tenue de fête. Il en existe diverses variantes selon l’origine géographique. Traditionnellement bleus, les costumes sont d’au moins douze types, avec des modèles différents pour les hommes et les femmes. Certains redessinent leur costume en utilisant des motifs caractéristiques propres à leur famille. La mode contemporaine a aussi son impact. Les jeunes Sami tendent à préférer un style traditionnel en soie de couleurs vives.

    Les jeunes Sami préfèrent la soie de couleurs vives pour leur tenue traditionnelle.
    Les jeunes Sami préfèrent la soie de couleurs vives pour leur tenue traditionnelle.

    Le kolt est toujours porté dans les grandes occasions, baptêmes, enterrements, mariages, confirmations. La version masculine est plus courte que la féminine, mais tend à être plus longue dans le sud du Sápmi que dans le nord. Ceinture, chaussures lacées, châle ou plastron, faux col et bonnet sont parmi les accessoires du kolt. Ce col, autrefois destiné à protéger du vent, tend à devenir aujourd’hui une cape décorée. Il est porté par les hommes dans le nord et par les femmes dans le sud. Les garnitures varient, mais les Sami de Lule préfèrent en général l’argent ou l’étain, les Sami du sud les perles et les Sami du nord tissus de couleur vive bordés d’un galon.

    Éducation

    Un centre d’éducation sami, de niveau secondaire, a été fondé en 1942. Aujourd’hui établi à Jokkmokk, dans le nord de la Suède, il propose des formations à l’élevage du renne, à la cuisine traditionnelle, à l’artisanat et à la langue sami. Il a le statut de fondation, avec un conseil d’administration composé de membres des associations sami SSR et RSÄ, ainsi que de la commune de Jokkmokk.

    Les élèves vivent en internat pendant les périodes scolaires et disposent de locaux d’étude et de travail modernes.

    Il y a six écoles sami en Suède : à Karesuando, Lannavaara, Kiruna, Gällivare, Jokkmokk et Tärnaby, dans le sud du Sápmi.

    En Suède, des formations supérieures en langue sami sont dispensées par les universités d’Umeå et d’Uppsala. Le centre de recherches sami (CeSam), à Umeå, coordonne les recherches sur la culture, la langue, l’histoire et les communautés sami, et prend l’initiative de nouvelles recherches.

    Des établissements préscolaires sami contribuent aussi à entretenir la langue sami et à la transmettre à la jeune génération. Il en existe dans certaines communes. Des parents ont formé des crèches coopératives telles que Vaerien Maanah (Enfants des montagnes), fondée en 2010 dans le sud du Sápmi.

    Les traditions sami se transmettent par l’école maternelle sami, publique ou coopérative.
    Les traditions sami se transmettent par l’école maternelle sami, publique ou coopérative.

    Le Sameting, parlement sami

    L’action politique des Sami pour accroître leur influence et leur autonomie a commencé dans les années 1950 avec la création d’associations sami. Aujourd’hui, les Sami sont largement représentés par quatre organisations : un parti politique (LSS), deux fédérations nationales (RSÄ et SSR) et une organisation de jeunesse, Saminuorra. Axées sur différents centres d’intérêts, elles jouent pour l’essentiel un rôle de groupes de pression.

    Depuis 1993, les Sami ont leur propre organe parlementaire élu par la population, l’Assemblée sami (Sameting), qui a pour mission de défendre, promouvoir et coordonner toutes les questions d’intérêt pour les Sami.

    L’Assemblée sami est élue tous les quatre ans. Elle a 31 membres, qui se réunissent trois fois par an dans différentes localités de Suède. Au long des années, la représentation des partis politiques a évolué, tant pour l’orientation que pour le nombre. Le Sameting est financé par des subventions du gouvernement suédois et compte un représentant politique employé à plein temps, son président.

    Le droit de vote appartient à ceux qui sont inscrits sur les listes électorales sami, ouvertes aux personnes qui parlent la langue sami à leur foyer et qui se réclament de l’appartenance à la société sami. Le nombre d’électeurs inscrits a augmenté ces dernières années, en particulier par suite de l’intérêt grandissant des jeunes Sami pour les questions politiques et d’une tendance accrue des plus âgés à accepter leur ethnicité.

    Vers plus d’autonomie

    Le Sameting a exprimé le souhait de construire une maison parlementaire d’inspiration sami à Kiruna.

    Parmi les diverses questions à l’ordre du jour, un objectif fait l’unanimité dans les partis politiques : une plus grande autonomie. Actuellement, le Sameting n’est habilité à traiter que les affaires concernant la chasse et la pêche, l’élevage du renne, l’indemnisation des dommages causés par les prédateurs, la langue et la culture sami.

    Les parlements sami de Finlande, de Norvège et de Suède ont élaboré une convention nordique commune afin de renforcer leur position en tant que peuple minoritaire et peser sur les décisions relatives aux affaires sami.

    Voies nouvelles et traditions anciennes

    Le Sameting a donné aux Sami des moyens de défendre leur culture, leurs traditions et leur langue en faisant de certaines communes des centres administratifs. Cela leur a apporté de nouvelles possibilités de promouvoir leurs intérêts, notamment par l’engagement de personnel de langue sami dans les maisons de retraite, l’enseignement de l’histoire sami à l’école de base et des panneaux d’information en sami dans les écoles et autres bâtiments publics.

    Un autre centre d’intérêt est la cuisine traditionnelle sami. Les anciennes générations avaient coutume d’utiliser toutes les parties du renne et la viande était un élément essentiel de leur alimentation. Bien des jeunes Sami veulent redécouvrir des plats en voie de disparition et les recettes locales traditionnelles ont trouvé de nouveaux adeptes, chez les Sami comme chez les non-Sami. Et des mets classiques sont revisités avec une touche d’innovation – le carpaccio de renne, par exemple.

    Duodji, l’artisanat sami

    Le renne est au coeur de la culture sami, il fournit la nourriture et les matières premières des objets usuels. Les Sami transmettent leur connaissance du renne par l’enseignement formel, mais aussi par le contact direct d’une génération à l’autre. Traditionnellement, rien n’était jeté, la peau et les bois servaient à faire des chaussures et des couteaux, la viande était consommée immédiatement ou transformée.

    Les produits de l’artisanat sami, duodji, sont faits de matériaux naturels. Ils ont souvent des formes doucement arrondies, agréables au toucher mais fonctionnelles. Une ornementation raffinée était et reste importante pour mettre en valeur l’habileté de l’artisan et perpétuer les modèles familiaux et culturels.

    Beaucoup de Sami font de l’artisanat pour améliorer leurs revenus, mais rares sont ceux qui peuvent en vivre. Un label de qualité garantit à l’acheteur l’authenticité des produits de l’artisanat sami et atteste que leur créateur est un artisan reconnu.

    Des styles et des matériaux nouveaux ont fait leur apparition dans l’artisanat sami, qui emploie aujourd’hui une gamme de techniques comme le moulage des métaux, les arts visuels et la photographie. Plus la forme d’art est moderne, plus elle est accessible aux jeunes Sami.

    Musique, théâtre et danse

    Le joik est un chant traditionnel, à l’origine étroitement lié à la religion sami. Considéré comme une pratique païenne et barbare, il a longtemps été interdit par les autorités.

    Le joik, qui peut décrire une personne ou une chose, se transmet de génération en génération. Son style est déterminé par son origine. Le joik des Sami du sud est mêlé de cris d’animaux, celui du nord est souvent la description d’un lieu.

    La chanteuse Sofia Jannok au festival de jazz de Stockholm.
    La chanteuse Sofia Jannok au festival de jazz de Stockholm. 

    La musique sami d’aujourd’hui est un mélange de joik, de rock et de musique contemporaine. Sofia Jannok, par exemple, a interprété le tube d’ABBA Waterloo en sami pour la sélection suédoise du concours Eurovision de la chanson 2011. Mari Boine et Wimme Saari sont d’autres chanteurs qui allient joik traditionnel et pop. Nils-Aslak Valkeapää, plus connu sous le nom de Áillohaš, a vu très tôt le joik comme un art et a composé de nombreuses oeuvres poétiques.

    Le théâtre est une expression artistique plus récente, souvent inspirée de légendes ou récits d’autrefois. La grande tradition des conteurs sami a trouvé de nouvelles perspectives avec le théâtre. Le Théâtre sami de Giron (nom sami de Kiruna) monte chaque année plusieurs productions.

     

    Le peuple Sami, les âmes nature

    le territoire des samis


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  • Un brin d'herbe contre le goudron

    2012, 188 pages, 18 euros

    En janvier 2012 s'est achevé un procès historique : la compagnie pétrolière Chevron-Texaco a été condamnée à verser 19 milliards de dollars pour avoir pollué la forêt amazonienne. En face du géant américain, Maria Aguinda et les trente mille victimes équatoriennes de cette pollution. Maria a toujours vécu au coeur de l'Amazonie. Quand l'exploitation du pétrole a commencé, personne ne s'est méfié. Mais les puits se sont multipliés et des résidus de cette pâte noire ont contaminé les sols et les rivières. Les animaux sont morts, les plantes ont dépéri. La nourriture est venue à manquer. Puis les hommes sont tombés malades : les pathologies cutanées et les infections respiratoires ont décimé les habitants de la forêt. Maria a vu mourir son mari et deux de ses enfants. En 1993, elle refuse la loi du plus fort et porte plainte, aux côtés de trente-neuf victimes. Après des années de procédure, l'incroyable se produit : Maria et les autres ont gagné ! Grâce à ce jugement historique, les indigènes amazoniens, si longtemps méprisés par les multinationales et par leurs propres gouvernements, ont retrouvé leur fierté. Cet ouvrage est écrit avec la collaboration de Patrick Bêle, grand reporter au Figaro.

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    « Un brin d’herbe contre le goudron » vient de sortir aux Editions Michel Lafon. Il s’agit du récit autobiographique de Maria Aguinda, l’un de 39 plaignants qui ont attaqué Texaco en justice pour les dégâts provoqués par l’exploitation pétrolière de la compagnie étatsunienne en Equateur entre 1964 et 1990. Je suis très honoré d’avoir participé à l’écriture de ce livre en recueillant les récits de son héroïne. Cela m’a aussi permis de vivre l’expérience unique de partager le quotidien d’une communauté kichwa de l’Amazonie équatorienne pendant plusieurs semaines.

    Ce livre est le récit d’un rencontre entre une femme humble et extraordinaire et l’histoire. Cette femme n’est pas une indignée. C’est une révoltée, révoltée dès son enfance contre des parents qui ne veulent pas qu’elle aille à l’école, révoltée contre les convenances qui l’obligent à accepter un mari qu’elle ne connaît pas mais qu’elle finira par aimer. Mais surtout révoltée contre les gringos de Texaco dont l’activité pétrolière a réduit à néant son environnement.

    « Nous étions au Paradis, nous sommes tombés en enfer » m’a-t-elle raconté lors de nos longs entretiens. Pour elle, Texaco a tout tué : les poissons, la rivière, la faune et la flore, la forêt et surtout la culture. « Ma culture ? Ne dépendre de rien ni de personne. Seule la forêt devrait dicter sa loi » explique-t-elle. Aujourd’hui, elle voit ses enfants contraints de travailler pour toucher un salaire afin d’acheter la nourriture qu’auparavant la forêt dispensait sans réserve.

    C’est aussi cela la mondialisation : l’imposition à tous, même aux populations vivant dans les lieux les plus reculés, de participer au grand marché global. Débuté en 1993, la procédure a traîné aux Etats-Unis jusqu’à ce qu’un juge de New York décide en 2002 que seul un tribunal équatorien était compétent dans cette affaire. Le procès n’a abouti à un jugement qu’en 2011 au tribunal civil de Lago Agrio en Equateur.

    La justice équatorienne a confirmé en janvier 2012 la condamnation de Chevron, qui a racheté Texaco entre temps, à 19 milliards de dollars de réparations, la plus importante peine jamais prononcée dans une affaire de pollution. Cette somme est le résultat d’une estimation du coût de réparation des dommages causés par l’exploitation pétrolière : nettoyage de l’eau, de la terre, création d’un système d’adduction d’eau, création d’un réseau de santé, etc. Les minutes du jugement, qui sont en partie reproduites à la fin de l’ouvrage, montrent que cette sentence a été minutieusement construite.

    «La justice a enfin reconnu que je ne mentais pas, que mon mari et deux de mes enfants n’étaient pas morts par hasard », explique Maria Aguinda. Bien sûr, Chevron ne disposant d’aucun actif en Equateur, il sera difficile pour les autorités de ce pays de contraindre rapidement la compagnie pétrolière à verser ces dommages et intérêts. Mais cette condamnation n’en reste pas moins un extraordinaire précédent qui risque d’avoir des suites dans d’autres pays. Au Brésil, suite à une fuite du un puits offshore, le gouvernement a pris il y quelques semaines une décision de saisie conservatoire des biens de Chevron pour une valeur de 9 milliards de dollars. « Un brin d’herbe contre le goudron » est un témoignage poignant sur le colonialisme d’aujourd’hui qui provoque des catastrophes multiples, particulièrement dans les Andes, dont les premières victimes sont souvent les populations autochtones.

    Un brin d'herbe contre le goudron, Maria Aguinda avec la collaboration de Patrick bèle, Edition Michel Lafon, 189 pages, 17,95 euros. 


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  • Un atelier national de formation sur le cadre international, régional et national de protection des droits des peuples autochtones se tiendra du 27 au 29 août prochain à la capitale congolaise, avec pour objectif global de renforcer les capacités des peuples autochtones sur les dispositions et mécanismes susceptibles de contribuer à une plus grande prise en compte de leurs droits, selon un communiqué parvenu hier jeudi. Organisé par le Centre des Nations Unies pour les Droits de l'Homme et de la Démocratie en Afrique Centrale (CNUDHDAC) en partenariat avec le ministère de la Justice du Congo et des agences du système des Nations Unies, cet atelier aura pour objectifs spécifiques de sensibiliser les communautés autochtones sur leurs droits; d'identifier avec les autochtones les portes d'entrée susceptibles de contribuer à la prise en compte effective de leurs droits.

    Selon le dossier de presse du CNUDHDAC dont le siège se trouve au Cameroun, cette formation vise également à renforcer le dialogue entre communautés autochtones et les autres communautés nationales et les autorités nationales ainsi qu'à stimuler la réflexion sur la mise en œuvre, au niveau local, des engagements pris par le gouvernement aux niveaux international et régional.

    Cet atelier réunira une trentaine de représentants autochtones en provenance de différentes provinces du Congo, quelques membres de l'administration congolaise, des organisations de la société civile œuvrant pour la promotion et la protection des droits des peuples autochtones au Congo.

    D'autres personnels des institutions seront comptés au nombre des personnes ressources, entre autres, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l'Homme, les Agences du Système des Nations Unies impliquées dans le Projet UNIPP au Congo.

    Le gouvernement congolais a entrepris plusieurs actions importantes qui contribuent à la reconnaissance, la promotion et la protection des droits des peuples autochtones à travers des mesures d'ordre légal, social et institutionnel, dans le but de réduire l'état de vulnérabilité dans lequel vivent les peuples autochtones du Congo, rappelle-t-on.

    Il s'agit sur le plan social de l'inauguration par le ministère des affaires sociales, de l'action humanitaire et de la solidarité du siège du Réseau National des Populations Autochtones du Congo (RENAPAC), le 30 novembre 2009. Une stratégie nationale de protection des droits des peuples autochtones a également été mise en place grâce à l'appui de certaines Agences du système des Nations Unies. Depuis 2007, le Congo abrite un Forum International sur les Populations Autochtones en Afrique Centrale (FIPAC).

    Sur le plan institutionnel, un Comité de suivi et d'évaluation de la promotion et de la protection des droits des populations autochtones a été mis en place au sein du ministère de la Justice et des droits humains.

    Sur le plan légal, le Président de la République, Denis Sassou-N'guesso, a promulgué une loi en 2011 portant sur la promotion et la protection des droits des peuples autochtones.


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    Les droits des peuples autochtones sont à nouveau au cœur des débats à Santiago du Chili. Après mort d'un Mapuche de 26 ans, Rodrigo Melinao, une lettre ouverte a été remise, le 14 août, au président de droite, Sebastian Piñera. Les défenseurs des indigènes y exhortent le gouvernement à ne plus appliquer la loi antiterroriste héritée de la dictature du général Augusto Pinochet (1973-1990) à l'encontre des communautés mapuche qui vivent en Araucane, dans le sud du pays, où elles sont menacées d'extinction. La jeune victime aurait été tuée par balle par la police militaire.

    Quelques jours avant, le gouvernement avait rejeté comme "non fondées" les demandes de l'ONU de ne plus appliquer cette loi controversée. Depuis plusieurs années, les Nations unies accusent le Chili de racisme et de discrimination à l'égard des Mapuche.

    Fin juillet, Ben Emmerson, le rapporteur spécial de l'ONU sur la promotion et la protection des droits de l'homme et des libertés fondamentales dans la lutte antiterroriste, a recommandé "que cesse immédiatement tout usage de cette législation au sujet des revendications territoriales mapuche". Cet avocat, expert en droit international, a affirmé que la loi antiterroriste "était utilisée comme mode de discrimination contre les Mapuche", première minorité indigène du Chili, avec quelque 700 000 membres, soit 6 % de la population.

    «MANQUE DE FONDEMENT ET D'INFORMATION», RÉPOND LE MINISTRE


    Il a recommandé au prochain président du Chili, qui sera élu en novembre, de créer un ministère des affaires indigènes qui « résolve la dette historique de l'Etat chilien » et en « finisse avec ce cycle de violence avant qu'il ne devienne incontrôlable ». Le sort des Mapuche dépend actuellement du ministère du développement social. Il a enfin souligné la nécessité de faire approuver par le Parlement chilien une loi garantissant la reconnaissance constitutionnelle des peuples aborigènes.


    « Il ne nous paraît pas approprié qu'un observateur de l'ONU, qui n'a aucune responsabilité sur la sécurité du pays, émette un avis qui manque de fondement et d'information », a répondu le ministre de l'intérieur et de la sécurité, Andres Chadwick. Estimant que « le Chili n'est pas à l'abri des actions terroristes », il a défendu une « loi spéciale qui permette de les combattre ».


    En janvier, après la mort d'un couple d'agriculteurs tué au cours de l'incendie de leur ferme, Cristian Larroulet, le secrétaire général de la présidence, avait indiqué : « nous sommes en présence d'un groupe terroriste organisé, bien entraîné, et qui a des contacts avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC, extrême gauche) ». Le président Piñera s'était rendu sur les lieux dénonçant la violence de « groupes extrémistes ». La loi antiterroriste dictée en 1984 par le général Pinochet restreint les droits de la défense et durcit, notamment, le cadre de la détention.

    « DETTE HISTORIQUE DE L'ETAT »

    Les Mapuche (« peuple de la terre ») vivent pauvrement de l'agriculture et de l'élevage. Ils réclament la restitution de terres ancestrales entre les mains de grands propriétaires terriens et de multinationales. Ils sont l'un des rares peuples à avoir résisté, au XVIe siècle, à la conquête espagnole. Des affrontements les opposent régulièrement aux forces de l'ordre. Plus d'une dizaine de Mapuche ont été tués par balles au cours des dernières années lors de répressions dénoncées par des associations de défense des droits de l'homme, tel Amnesty International.


    Le mouvement Mapuche est aujourd'hui affaibli par ses divisions. Les plus radicaux exigent le droit à l'autonomie et à l'autodétermination. Une dizaine de procès sont en cours contre 85 indigènes. « Aucun gouvernement ne s'intéresse à la cause Mapuche, ni celui de Piñera, ni les antérieurs de la Concertation de centre gauche, qui ont gouverné pendant vingt ans, après le retour de la démocratie », dénonce Jorge Huenchullan, le porte-parole de la communauté Mapuche de Temucuicui.


    En 2009, sous le gouvernement de Michelle Bachelet – grande favorite pour le scrutin du 17 novembre –, la présidente socialiste avait également recouru à la loi antiterroriste pour des violences en Araucanie.


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  • Brésil : une loi du Congrès serait un ‘désastre total’ pour les Indiens

    Le Congrès brésilien est en train de débattre sur un projet de loi controversé visant à ouvrir les territoires indigènes à l’exploitation minière, aux barrages, aux bases militaires et autres projets industriels. Si elle est adoptée, cette loi serait un ‘désastre total’ pour les Indiens du Brésil.

    La plupart des peuples indigènes dépendent étroitement de leurs terres pour assurer leur survie physique et culturelle. Les Indiens isolés sont particulièrement vulnérables et sans leurs forêts, ils ne survivront pas.

    Actuellement, la Constitution brésilienne garantit leur droit à l’usage exclusif de leurs terres, sauf dans les circonstances extrêmes ‘d’intérêt public avéré’.

    Cette nouvelle norme, connue sous le nom de Projet de loi 227, relève d’une démarche destinée à affaiblir les droits des Indiens promue par un puissant groupe de pression du secteur rural brésilien. Ce mouvement est soutenu par plusieurs membres du Congrès, dont certains auraient été soudoyés par des compagnies minières et agroalimentaires dont Bunge, qui achète la canne à sucre cultivée sur les terres des Guarani.

    Les Indiens de tout le pays ont exprimé leur colère face à ce projet qui est perçu comme une ‘manœuvre anti-indigène’ par les Indiens de l’Etat de Rondonia, en Amazonie brésilienne occidentale. Ces derniers ont déclaré : ‘Face à cette grave atteinte à nos droits constitutionnels, nous voulons que notre colère se fasse entendre au niveau national et international… Au nom du « progrès », [le gouvernement] tue les rivières, les forêts et les êtres humains… Nous continuerons à résister et à lutter pour promouvoir une nouvelle politique indigéniste qui soit démocratique et conforme à nos aspirations’.

    Au début du mois, la présidente Rousseff a rencontré des dirigeants indiens pour la première fois depuis sa prise de pouvoir en janvier 2011. Elle leur a promis qu’elle écouterait les Indiens et qu’elle se tiendrait à leurs côtés dans leur lutte contre les lois qui violent leurs droits.

    Aucun Indien n’a été consulté sur cette proposition de loi.


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  • Le Pérou sabre un rapport officiel concernant les Indiens isolés

    Raya, un aîné nahua. Plus de la moitié de son peuple a été décimée après l'ouverture de son territoire à l'exploration pétrolière, au Pérou.

    Le Premier ministre péruvien a annoncé que son gouvernement avait sabré un rapport officiel alertant des dangers que représente un projet gazier controversé pour les Indiens isolés. C’est un signe supplémentaire de la forte pression exercée par les plus hautes autorités de l’Etat pour faire aboutir le projet.

    Ce rapport concernant le programme d’expansion du projet gazier géant de Camisea au sud-est de l’Amazonie péruvienne avait été publié par le ministère de la Culture, responsable des affaires indigènes.

    Le projet gazier se trouve au cœur d’une réserve créée pour protéger plusieurs tribus non contactées et isolées.

    Le rapport contient 83 ‘observations’ soulignant les dangers que ce programme d’expansion fait peser sur la vie des Indiens de la région. Il a été retiré du site internet du ministère quelques heures après avoir été mis en ligne et le gouvernement l’a maintenant définitivement abrogé.

    Le ministère de la Culture est chargé de protéger les droits des peuples indigènes et, à ce titre, il a le pouvoir de rejeter le projet d’expansion du projet gazier dans la réserve des Indiens.

    La mise au rebut de ce rapport a été fustigée par les organisations indigènes et une certaine presse péruvienne comme une manœuvre du gouvernement pour promouvoir le projet gazier, en dépit d’une forte opposition.

    Les Indiens nahua, qui ont été décimés après les premières explorations gazières dans la région, ont écrit au ministère lui demandant de renoncer à ce projet et plusieurs ministres ont démissionné, apparemment suite à des pressions les contraignant à l’approuver. 


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  • Message du Directeur général de l'OIT à l'occasion de la Journée internationale des peuples autochtones

    Alors que nous célébrons les victoires remportées au fil des ans par les peuples autochtones, nous devons affirmer notre détermination à lutter contre les injustices qui empêchent encore ces peuples de vivre et de travailler dans la dignité.

    Le thème de cette année, " Les peuples autochtones et la création des alliances: Respecter les traités, accords et autres arrangements constructifs ", trouve un écho à l'OIT qui, des décennies durant, a acquis une expérience unique dans la création d'alliances et de partenariats au service des droits des peuples autochtones. Cette expérience prend appui sur le dialogue social et le tripartisme, piliers de notre modèle de gouvernance consistant à promouvoir la justice sociale, des relations professionnelles équitables et harmonieuses et le travail décent. Le dialogue social et le tripartisme sont aussi des outils essentiels pour défendre les droits sociaux des peuples autochtones.

    L'année prochaine, nous célébrerons le 25ème anniversaire de la Convention (n° 169) de l'OIT relative aux peuples indigènes et tribaux, 1989, élaborée en collaboration avec le système des Nations Unies. Cette convention, qui est le fruit d'un consensus des mandants tripartites de l'OIT, appelle les Etats à nouer des partenariats avec les peuples autochtones en consultant ces peuples et en les associant à la prise de décisions sur les questions qui les concernent. Cette année, nous avons publié un manuel sur la convention n° 169 pour donner une impulsion nouvelle à l'application de la convention. Ce manuel explique la convention et incite à conjuguer les efforts pour l'appliquer et à renforcer le dialogue entre les mandants tripartites de l'OIT et les peuples autochtones.

    La convention n° 169 a aussi été un instrument important pour constituer des alliances et consolider les partenariats avec le système des Nations Unies.

    En avril de cette année, nous avons eu le plaisir d'accueillir à la neuvième Réunion régionale européenne, qui s'est tenue à Oslo, le Grand Chef Edward John, Président de l'Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones. Il a parlé du rôle des normes internationales du travail, qui favorisent le respect des droits des peuples autochtones, et plaidé pour que les peuples autochtones soient inclus dans les mécanismes de dialogue social. Enfin, il a appelé de ses voeux une action ciblée pour lutter contre les inégalités dans le monde du travail et accroître les possibilités d'accès des peuples autochtones à des emplois de qualité, en se souciant tout particulièrement de la situation des femmes, des enfants et des jeunes autochtones.

    Une récente étude interinstitutionnelle sur le silence qui entoure la violence faite aux petites filles, aux adolescentes et aux jeunes femmes autochtones, intitulée Breaking the silence on violence against Indigenous Girls, Adolescents and Young Women et réalisée par l'OIT, ONU-Femmes, le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) et le Bureau du représentant spécial du Secrétaire général sur la violence à l'encontre des enfants, recommande une action concertée pour mettre un terme à cette violence. Elle met en évidence la nécessité de tisser, aussi entre les partenaires sociaux et les acteurs concernés, des alliances destinées à défendre les droits des peuples autochtones.

    A l'occasion de cette journée, l'OIT, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH), le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), l'UNICEF et le FNUAP ont appelé conjointement à appuyer le Partenariat des Nations Unies pour les peuples autochtones, initiative interinstitutionnelle lancée en 2011 pour promouvoir les alliances et les partenariats entre les peuples autochtones, les gouvernements et les partenaires sociaux à l'échelle nationale en vue de l'application effective de la convention n° 169 et de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. L'OIT a eu la satisfaction de collaborer avec des institutions partenaires pour défendre les droits des peuples autochtones dans le cadre de programmes conjoints en Bolivie, au Nicaragua, au Cameroun, en République centrafricaine, en République du Congo et au Népal, et d'un programme régional en Asie du Sud-Est.

    La réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies - Conférence mondiale sur les peuples autochtones - qui se tiendra en septembre 2014 et l'élaboration du programme de développement pour l'après-2015 sont d'autres occasions de renforcer les partenariats et les alliances avec les peuples autochtones dans le monde du travail et au-delà, afin de favoriser l'égalité d'accès qu'ils réclament au travail décent et à des moyens de subsistance durables.

    En cette importante journée, l'OIT réaffirme son engagement à s'associer à tous ceux qui oeuvrent en faveur de la réalisation des droits des peuples autochtones afin que ces peuples aient réellement la possibilité d'accéder au travail décent.


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  • «Selon les critères internationaux, les peuples autochtones ou indigènes sont des peuples qui ont conservé à travers les âges, leurs systèmes traditionnels d'organisation, leurs façons de vivre et leurs cultures propres, malgré l'usure du temps et les influences externes», a rappelé la Ministre des Affaires sociales, Catherine Bakang Mbock, lors de la sixième édition de la jour¬née internationale des populations autochtones.

    Intégration socioéconomique et culturelle des populations autochtones vulnérables (Pav), sensibilisation des collectivités décentralisées sur leur rôle dans l'amélioration des conditions de vie des Pav à l'ère de la décentralisation: entre autres, c'est quelques résolutions prises par le gouvernement du Cameroun, à travers la Ministre Catherine Bakang Mbock, pour améliorer les conditions de vie de ces populations marginalisées.

    Communautés Mbororos et Pygmées du Cameroun, principales concernées, y étaient présentes. Chants, danses et autres youyous ont accompagnés des dons à eux offerts par le gouvernement et autres partenaires, pour l'amélioration de leurs conditions de vie. Pour le Ministre en charge des affaires sociales, des efforts sont faits par le gouvernement et les Nations-unies pour permettre « (...) en attendant, nous leurs avons apporté des appuis sanitaires; alimentaires, matériels. L'accent a été mis sur les équipements agros pastoraux. C'est pour montrer que l’accompagnement des Pav commence par le renforcement, de leurs capacités, pour que ces populations soient des populations productrices» se targuait-elle.

    «Nous acceptons l'offre qui nous est faite aujourd'hui, par le gouvernement camerounais et les Nations Unies, mais notre message reste claire. Nous n'avons ni faim, ni besoin de tous ces dons. Ce que nous nous voulons, c'est un système qui permet aux populations Mbororos de véritablement s'intégrer dans la société. Il y a actuellement plus de 600 Mbororos qui fréquentent les universités camerounaises. Il faut leurs trouver des emplois, ce serait une véritable avancée pour nous» réclame Yusufa Musa, originaire de la communauté Mbororos et étudiant en master Il histoire, à l'Université de Yaoundé I.


    Localisation

    Appelés Fulani par les Britanniques ou encore Peuls par les Français, les communautés Mbororos sont des éleveurs nomades répartis sur l'ensemble du territoire camerounais. Adamaoua, Nord-Ouest, extrême-nord ou la frontière avec le Nigeria, sont des lieux de forte concentration de cette communauté. Les communautés pygmées sont réparties en trois groupes. Les Bakas estimés à 40.000 personnes, sont localisés à l'Est et au Sud Cameroun. Les Bakola/Bagyelis (3700 personnes), occupent la partie méridionale du Cameroun. Les Bedzan (moins de 1000 personnes), se trouvent entre la savane et la forêt au centre du Cameroun.

    «L'Etat assure la protection des minorités et préserve le droit des populations autochtones, conformément à la loi» peut-on lire dans la constitution du Cameroun, du 18 janvier 1996. Avec plus de 250 ethnies, c'est depuis 2009 que le Cameroun célèbre officiellement la journée internationale des populations autochtones.


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  • Vingt ans après, les Yanomami commémorent le massacre de Haximu

    Les survivants d’un horrible massacre qui coûta la vie à seize Indiens yanomami tués par des orpailleurs clandestins dénoncent ce crime vingt ans après, alors que les orpailleurs continuent d’envahir leur territoire.

    Le massacre de la communauté yanomami de Haximu en Amazonie vénézuélienne a été perpétré par 22 chercheurs d’or brésiliens en 1993. Dans cette violente attaque, les orpailleurs ont abattu des femmes, des enfants et des personnes âgées et démembré un bébé à la machette.

    Dans un rare entretien, Marisa et Leyde Yanomami, deux survivantes du massacre, ont déclaré : ‘Les orpailleurs ont abattu nos frères et nos sœurs, certains au fusil, ils ont tué notre père à coups de machette… Il nous est difficile d’en parler beaucoup parce que cela nous rend très tristes. Lorsque nous parlons de ce massacre, nous pensons à notre père’.

    Vingt ans plus tard, les territoires yanomami, tant au Brésil qu’au Venezuela, continuent d’être envahis par les orpailleurs clandestins qui polluent les rivières au mercure et détruisent la forêt. Les attaques continuent malgré une opération d’expulsion des orpailleurs du territoire yanomami lancée par les autorités brésiliennes.

    Au Venezuela, les Yanomami craignent une invasion à grande échelle de leur territoire, alors que la compagnie d’Etat chinoise CITIC a été contractée pour explorer, cartographier et recenser les réserves minérales du Venezuela, dont beaucoup se trouvent dans les territoires indigènes.

    La COIAM, une fédération d’organisations indigènes d’Amazonie, a condamné les projets de CITIC : ‘Nous appelons le gouvernement national à reconsidérer d’urgence ce plan et ne pas permettre à cette compagnie de pénétrer dans les territoires et les communautés indigènes, compte tenu de ses impacts environnementaux et socio-culturels potentiellement destructeurs. Les vies et la survie physique et culturelle de nos générations futures dépendent de la protection appropriée de leur habitat et de leurs territoires’.

    Au Brésil, les Yanomami s’opposent avec véhémence à un projet de loi sur l’exploitation minière actuellement débattu au Congrès brésilien qui, s’il est approuvé, ouvrira le territoire yanomami et d’autres territoires indigènes à l’exploitation minière à grande échelle et entraînera l’afflux d’autres envahisseurs sur leurs territoires.

    Cinq des auteurs du massacre de Haximu ont été reconnus coupables de génocide, une décision qui fut alors considérée comme historique et sans précédent. Toutefois, un seul orpailleur reste aujourd’hui en prison. L’un d’entre eux, qui avait purgé une partie de sa peine, est retourné exploiter illégalement l’or sur le territoire yanomami. Il a été capturé à nouveau l’an dernier au cours d’une opération policière visant à expulser les orpailleurs du territoire.

     


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  • L'art actuel est aussi autochtone

    L'exposition Sakahàn présente des oeuvres d'artistes autochtones de 16 pays, dont la Canadienne Rebecca Belmore, et l'Australien Danie Mellor qui a créé le décor de la forêt sauvage dans le style d'une tapisserie orientaliste.

    Le Musée des beaux-arts du Canada (MBAC) présente jusqu'au 2 septembre une exposition d'art contemporain autochtone fort intéressante. Les quelque 150 oeuvres ont été réalisées ces dernières années par 80 artistes d'ascendance indigène provenant de 16 pays des cinq continents.

    En algonquin, Sakahàn signifie «allumer le feu». Choisi par les commissaires Greg Hill, Christine Lalonde et Candice Hopkins, le titre de l'exposition reflète la richesse et la grande diversité de l'art actuel autochtone, un regard pluriel où se croisent les traditions, l'affirmation, le sens du passé et une grande lucidité.

    C'est en tout cas ce qu'on constate en arrivant dans la première salle. On est accueilli par Ma soeur, moi-même, une sculpture luisante en fibre de verre et bois de l'artiste maori Michael Parekowhai. Il s'agit d'un clin d'oeil à la roue de bicyclette que Marcel Duchamp avait insérée dans un tabouret il y a, pile, 100 ans. Parekowhai a sculpté un phoque qui jongle avec une version de la sculpture de Duchamp. Un regard sur la technologie mal maîtrisée qui menace la biodiversité et une illustration de l'ouverture de l'art autochtone aux références d'hier et aux défis d'aujourd'hui.

    Le passé bien présent

    Les artistes autochtones n'ont pas oublié leur passé et n'ont de cesse de le rappeler. Les commissaires ont choisi de présenter l'oeuvre Boudoir de Berdache, du moskégon Kent Monkman, un tipi transformé en salle de cinéma que le musée a achetée en 2008 et qui vitupère l'arrogance du colon vis-à-vis du «sauvage».

    Dans un autre style, un triptyque de l'Australien Danie Mellor, créé avec pastels et crayons, oppose le décor de la forêt sauvage idéalisée dans le style d'une tapisserie orientaliste dans les tons d'un vieux bleu aux indigènes colorés qui l'habitent.

    La Bible, vol 15, de l'artiste Nicholas Galanin, d'origine à la fois tlingit et aleut, est aussi représentative de cette critique voilée des tentatives d'assimilation spirituelle des Amérindiens. La sculpture d'un profil d'oiseau dans une bible de 1100 pages est splendide.

    Le territoire

    Mais l'art autochtone contemporain n'aborde pas que les douleurs du passé. Il exprime aussi une vision propre du territoire, propre dans tous les sens du mot. Ainsi, le RiddoDuottarMuseat de Karasjok, une ville du nord de la Norvège, a prêté une oeuvre en acrylique de l'artiste finlandais et sami Outi Pieski, qui a peint une colline à l'atmosphère romantique, mais aussi magique.

    Dans les salles, on retrouve aussi la douceur des dessins de Shuvinai Ashoona, le réalisme spectaculaire de Rebecca Belmore (avec son oeuvre Frange) ou encore les 56 pages de la Loi sur les Indiens recréées avec des perles de verre sur des panneaux de laine par l'Algonquine et Montréalaise Nadia Myre.

    Vidéos

    Partie relaxante et fascinante de l'exposition, une salle de cinéma présente huit vidéos d'artistes autochtones avec un bel échantillon de thèmes. The Shirt, de Shelley Niro, évoque la frustration des peuples évincés. Avec ses chants de gorge, Binary Selves, d'Erica Lord, explore l'attachement aux racines et le sens de l'amitié. Enfin, Native Time, de Cup'luaq (Jack Dalton), fait sourire et prendre conscience des différences culturelles avec ce chasseur inuit qui ne sait pas comment traverser un carrefour roL'exposition Sakahàn présente des oeuvres d'artistes autochtones de 16 pays, dont la Canadienne Rebecca Belmore, et l'Australien Danie Mellor (en haut) qui a créé le décor de la forêt sauvage dans le style d'une tapisserie orientaliste à Anchorage. Allumer le feu, oui, mais le brûler, non!

    Une exposition très intéressante donc. Un peu courte même. On en verrait encore plus! Mais le musée assure que cette exploration au coeur de l'art contemporain autochtone international reviendra tous les cinq ans. Avec de nouvelles oeuvres. Vivement qu'on allume un autre feu!

    SAKAHÀN. Art indigène international Jusqu'au 2 septembre 2013 au MBAC d'Ottawa www.beaux-arts.ca

     


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  • Équateur: le mouvement indigène demande une consultation sur Yasuni

    Des protestataires ont manifesté contre le projet au Parc national Yasuni, jeudi à Quito

    La principale organisation représentant les peuples indigènes d'Équateur a demandé vendredi 16 août 2013 que soit organisée une consultation populaire sur la question de l'exploitation pétrolière d'une réserve demandée jeudi par le président Rafael Correa.

    «Ici on consulte tous les Équatoriens sur les corridas (en 2011, ndlr), pourquoi ne pas consulter sur ce sujet qui est d'une importance énorme et qui mettra en danger la vie (des indigènes) isolée et de la considérable biodiversité de la réserve?», a demandé à l'AFP Humberto Cholango, président de la Confédération des nationalités indigènes de l'Équateur (CONAIE).

    Jeudi soir, Rafael Correa a demandé à l'Assemblée nationale (Parlement unicaméral) l'autorisation d'exploiter le pétrole à Yasuni, une importante réserve écologique d'Amazonie, après avoir constaté l'échec d'un appel de fonds international pour éviter l'extraction de réserves de 920 millions de barils de pétrole, représentant 20 % des réserves de l'Équateur, le plus petit pays membre de l'OPEP.

    «Si le gouvernement veut lancer l'exploitation, qu'il ouvre une consultation populaire et que le peuple soit celui qui décide, au lieu de la seule Assemblée nationale», a exhorté M. Cholango.

    En 2007, M. Correa avait proposé à l'ONU de ne pas exploiter le bloc Ishpingo, Tambococha et Tiputini (ITT) en échange d'une compensation internationale de 3,6 milliards de dollars sur 12 ans à titre de contribution pour la lutte contre le réchauffement climatique et pour éviter l'émission de 400 millions de tonnes de CO2, responsables des gaz à effet de serre.

    Mais ces dernières années l'Équateur n'a obtenu qu'à peine 13,3 millions de dollars, soit 0,37 % des fonds attendus, selon M. Correa.

    Le bloc ITT est déjà exploité depuis plusieurs décennies à Yasuni, mais dans des zones non protégées. Les défenseurs de l'environnement et les organisations indigènes estiment que l'impact écologique s'y fait déjà suffisamment sentir.

    Le parc, limitrophe du Pérou, est une forêt tropicale humide qui a servi de refuge pour les animaux durant l'ère glaciaire. Il recèle actuellement un dixième des espèces de la planète, en raison de sa localisation entre l'Amazonie, les Andes et la ligne équatoriale, selon le centre de recherches de biodiversité Tiputini de l'Université San Francisco de Quito.

    La Constitution de l'Équateur permet la convocation d'un référendum par initiative citoyenne si elle est soutenue par au moins 5 % des quelque 11,4 millions d'électeurs équatoriens.


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  • Equateur: Correa se résout à exploiter le pétrole dans une réserve d'Amazonie

    QUITO (Pichincha) - Le président de l'Equateur, Rafael Correa, a demandé jeudi au Congrès l'autorisation d'exploiter le pétrole dans une importante réserve écologique d'Amazonie après avoir constaté l'échec d'un plan international pour éviter l'extraction.

    Avec une profonde tristesse, mais aussi avec une absolue responsabilité envers notre peuple et envers l'histoire, j'ai été obligé de prendre une des décisions les plus difficiles de tout mon gouvernement et de mettre fin à l'initiative qui tentait d'éviter l'extraction de pétrole dans une zone du Parc Yasuni, a déclaré le président socialiste dans un message adressé à la nation.

    En 2007, le président avait proposé à l'ONU de ne pas exploiter le bloc Ishpingo, Tambococha et Tiputini (ITT), dont les réserves sont estimées à 920 millions de barils de pétrole représentant 20% des réserves de l'Equateur, le plus petit pays membre de l'OPEP.

    En échange, il demandait à la communauté internationale une compensation de 3,6 milliards de dollars sur 12 ans à titre de contribution pour la lutte contre le réchauffement climatique et pour éviter l'émission de 400 millions de tonnes de CO2, responsables des gaz à effet de serre.

    Cependant, durant ces dernières années, l'Equateur n'a obtenu qu'à peine 13,3 millions de dollars, soit 0,37% des fonds attendus, selon M. Correa. Ces fonds, versés par des entreprises privées ou des pays comme la Belgique, le Chili, la France, l'Italie, l'Espagne et l'Indonésie, ont été déposés sur un compte administré par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), qui garantit le retour de l'argent aux donateurs.

    Le monde nous a lâchés, et c'est pourquoi j'ai décidé de solliciter auprès de l'Assemblée nationale la déclaration d'intérêt national approuvant l'exploitation du pétrole de Yasuni, a-t-il déclaré.

    Dans le cas où le Congrès autoriserait l'extraction du pétrole, elle ne pourrait pas se faire sur une zone supérieure à 1% du Parc national Yasuni, qui s'étend sur près d'un million d'hectares, a précisé le président Correa.

    Après les ressources fiscales, le pétrole est la 2e source de financement de l'Equateur, avec une production quotidienne de 500.000 barils.

    Les défenseurs de l'environnement estiment que l'exploitation totale ou partielle du bloc ITT portera préjudice à la richesse biologique de la région, tandis que les indigènes ont déjà averti qu'ils se mobiliseraient contre.

    Le Parc Yasuni, limitrophe du Pérou, est une forêt tropicale humide avec la plus grande biodiversité par kilomètre carré de toute l'Amazonie, a déclaré à l'AFP David Romo, co-directeur de la station scientifique de biodiversité Tiputini de l'Université San Francisco.

    Environ 11.000 indigènes quichuas et huaorani vivent dans ce parc.

     


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  • Les neuf leçons du guerrier maasai

    2013    317 p.    22 €

    En rencontrant Kenny un jour de mars 1983, en plein coeur du pays maasaï, au Kenya, Xavier Péron ignorait qu'il allait bouleverser sa vie. Au bout d'une incroyable initiation qui a duré trente ans, l'auteur a triomphé de ses peurs, de ses doutes, mais aussi de ses chagrins amoureux.

    Sans qu'il l'ait recherché, sa révélation lui a permis de rencontrer le véritable Amour, et de devenir, tel son alter ego maasaï, un authentique guerrier pacifique. Ce roman initiatique s'adresse à tous ceux qui aspirent à la Liberté, à la Sagesse, et à l'Amour. Il dévoile pour la première fois l'héritage spirituel unique de ce peuple emblématique d'Afrique.

    Pour les Maasaï, chacun a la capacité d'être son propre maître. À la découverte de ces neuf leçons de vie, le lecteur possédera toutes les clés pour se retrouver en paix avec lui-même.

    «La destinée de chaque être humain est dépendante de la volonté de la Déesse Enk'Aï ; celle de Xavier a été de lui permettre d'écrire ce livre phare pour éclairer la vôtre. Que ses mots vous bénissent.»

    Kenny Matampash

      Xavier Péron, enseignant-chercheur en anthropologie politique et expert des peuples premiers, voue sa vie aux Maasaï. Il a publié sur ce peuple célèbre et méconnu à la fois, de nombreux articles et leur a également consacré six ouvrages ainsi que deux films documentaires. Il a été maître de conférences en Sorbonne puis à l'île de La Réunion jusqu'à la fin des années 1990. Il se consacre depuis à son chemin initiatique. Il vit actuellement à Angers (France).

    Extrait

    «Ejo tungani shaat ena naa torrono ena, kake meeta enayiolo te pokira.»

    «L'homme dit : ceci est bon, cela est mauvais, mais il ignore tout du sens de la paire !»
    Sagesse maasaï

    Prologue : Au village des sisals sauvages

    Indupa (pays maasaï, Kenya)
    22 février 2010

    Le temps céda sous un ciel de tourmente, la pluie cingla, libérant de tièdes odeurs de terre humide qui m'enivrèrent d'un bonheur total, incompréhensible. Il en était toujours ainsi lorsque je me retrouvais sous le parasol dansant de l'acacia, avec Kenny, sur une butte dominant son village et toutes les plaines alentour.
    Trempés sous les hallebardes, nous nous collâmes l'un à l'autre pour éviter d'avoir froid et nous nous laissâmes envahir par des bouffées de foi en la nature. Il nous fallait communier de nouveau à cette sensation prégnante d'appartenance à l'univers. C'était un rituel acquis depuis notre première rencontre et auquel nous ne dérogions jamais. La seule différence cette fois, et elle était de taille, c'était ce ciel de tempête qui jetait son acier sur des pâturages à l'aspect dru et de couleur bien verte. Une terre pourtant habituée aux teintes sèches et brûlées de certaines poteries.
    Je flottais dans ce paysage d'étain embué, comme lorsque j'étais gamin et que j'ignorais tout de lui, l'homme de mon rêve. Ce rêve qui m'était revenu jusqu'à l'adolescence... Suis-moi, personne ne te fera de mal ! me susurrait-il de sa voix caressante en me serrant dans ses bras. L'instant d'après, il se transformait en un grand rapace immobile très haut dans le ciel... Imite-moi, vole de tes propres ailes ! Sans craindre quoi que ce soit, je le rejoignais et, main dans la main, nous descendions en spirale jusqu'à nous poser sur une plage de sable fin. Là, je me glissais, esprit et corps confondus, dans une ronde d'enfants autour d'une énorme sphère lumineuse. Puis nous repartions à tire-d'aile, planant au-dessus des cônes brillants de volcans qui dominaient des vallons majestueux, pour décrocher à proximité de cet acacia au tronc jaune pâle. Chez lui, chez les Maasaï, même si je ne le savais pas encore à l'époque.
    C'est drôle, pensai-je, c'est en avion et non plus en volant avec mes propres ailes que je reviens désormais chez lui. La veille, j'avais pris le TGV à Quimper, en Bretagne, sous des voiles de bruine et une grisaille humide, puis un gros jet rouge de la compagnie Kenya Airways à destination de l'aéroport Jomo Kenyatta à Nairobi où il m'attendait, ou plutôt : où il nous attendait.
    Je n'étais pas venu seul. À cinquante-quatre ans, je venais de rencontrer «La» femme. Je ne l'attendais plus et pourtant ! Je l'avais reconnue au premier regard. Mon coeur bat pour elle. Si bien que j'avais décidé de venir aussitôt lui présenter Alexandra en chair et en os. Comme un gosse qui ne pouvait pas attendre.

    Un mot de l'auteur

      En découvrant le vrai sens du mot Amour et en achevant d'écrire ce livre, je me suis rendu compte que j'avais trouvé l'harmonie en moi, la vraie joie. J'avais recollé les pièces découpées de ma connaissance de la vie et de moi-même. Ça s'est fait très lentement, étape par étape. C'est cette lenteur qu'il m'a fallu accepter de vivre dans un état permanent de grande fragilité et en attendant de moins en moins, en apprenant surtout à vivre l'instant Présent. Je me suis alors souvenu de loin en loin de l'Initiation que m'avait proposé de traverser en maître mon frère maasaï, il y a plus de trente ans. J'ai voulu par mon histoire, rythmée un peu partout à travers le monde (Paris, une île en Bretagne, le Kosovo, l'Ile de La Réunion, etc.) vous transmettre mes richesses, ou plutôt partager avec vous un trésor que chacun est invité à découvrir en empruntant la voie du «guerrier maasaï» ; une histoire enrichissante certes, car c'est le propre d'un récit initiatique (un récit où j'ai tant appris de mes péripéties mais surtout où vous apprenez avec moi), mais aussi qui reflète le vrai mouvement que devrait être toute vie, comme une longue respiration, inspire-expire. Je dévoile enfin à la fin du roman de ma vie les clés de la spiritualité de ce peuple premier emblématique d'Afrique, si connu par des clichés mais pas pour leur vérité universelle : apprendre à tenir debout en paix avec soi-même, dans l'Amour et le partage. Je le lis et le relis pour toute l'Encipaï (Joie intense) qu'il fait couler en moi comme du miel. Maintenant, c'est à votre tour sans modération.

    Xavier Péron

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  • « En dépit de tous les progrès accomplis au Brésil sur le plan économique au cours de la décennie écoulée, la violence est endémique, et la réaction actuelle, loin de permettre de combattre le problème, aggrave en fait la situation », a déclaré Salil Shetty, secrétaire général d'Amnesty International, au terme d'une visite officielle dans ce pays.

    Cette visite a permis d'attirer l'attention sur les questions de sécurité publique dans les favelas (bidonvilles) de Rio, ainsi que sur les difficultés des peuples autochtones. Elle a été l'occasion de passer en revue les progrès effectués par le Brésil sur le terrain des droits humains alors qu'il se prépare à accueillir la Coupe du monde de football et les Jeux olympiques, et a par ailleurs été programmée afin de coïncider avec la Journée internationale des populations autochtones.

    Dans les favelas, le secrétaire général a rencontré des résidents qui lui ont expliqué qu'ils se sentaient prisonniers de leur propre maison.

    « Les personnes à qui nous avons parlé à Maré craignent à la fois les délinquants qui les agressent et les policiers qui sont censés les protéger », a poursuivi Salil Shetty.

    Amnesty International a recueilli des informations sur des violences policières systématiques, des perquisitions illégales, des exécutions extrajudiciaires et des disparitions forcées dans les favelas. Salil Shetty a plus tard fait part de ses inquiétudes à José Eduardo Cardoso, le ministre de la Justice, à Brasília, ainsi qu'à plusieurs autres ministres, en les exhortant à mettre en oeuvre de toute urgence des réformes dans le pays.

    Atilla Roque, directeur de la section brésilienne d'Amnesty International, a accompagné le secrétaire général tout au long de sa visite.

    « L'insécurité se répand dans les favelas et l'exaspération gagne ceux qui y vivent. Les personnes appartenant à la classe moyenne qui sont descendues dans la rue ces deux derniers mois - dans de nombreux cas pour la première fois - sont confrontées au côté obscur des opérations de maintien de l'ordre, aspect échappant à toute surveillance civile », a précisé Atilla Roque.

    Amnesty International pense qu'il est essentiel que les opérations de maintien de l'ordre soient profondément remaniées au Brésil. Il faudrait pour commencer établir un mécanisme de surveillance civile de la police, qui soit indépendant et dispose de pouvoirs d'enquête, afin de créer pour celle-ci une obligation de rendre des comptes.

    La délégation d'Amnesty International s'est également rendue dans l'État du Mato Grosso do Sul et a rencontré des autochtones vivant dans le village guarani-kaiowa de Jaguapiru et dans le camp d'Apikay, près de la ville de Dourados.

    « Les retards à répétition dans les opérations de délimitation de leurs terres mènent à la violence, à des expulsions forcées et à d'autres violations des droits humains », a déploré Salil Shetty.

    Le secrétaire général a exhorté les autorités nationales du Brésil à prendre les rênes de la protection des droits des peuples autochtones.

    « Il est important que le gouvernement rejette la fausse dichotomie entre développement et droits humains. Le Brésil est doté du cadre juridique et des ressources financières requis pour concrétiser les droits des peuples autochtones. Le gouvernement doit désormais faire la preuve de sa volonté politique en la matière », a ajouté Salil Shetty.

    Amnesty International est présente depuis longtemps au Brésil. Ceci est la première Mission de haut niveau du secrétaire général depuis que l'organisation a ouvert son bureau de Rio.

    « Le gouvernement peut être fier de ses nombreux succès, en particulier sur le plan de la lutte contre la pauvreté et les inégalités de revenu. Il doit cependant s'attaquer aux très sérieux problèmes que sont la violence et l'insécurité. Les favelas et les communautés autochtones ne peuvent pas être des zones de non-droit », a souligné Salil Shetty.

    Le secrétaire général a été accompagné par Atilla Roque, directeur de la section brésilienne d'Amnesty International, Kate Allen, directrice de la section britannique d'Amnesty International, Widney Brown, directrice générale chargée du droit international et de la stratégie politique à Amnesty International, et Thais Herdy, chargée de communication de la section brésilienne. Amnesty International a récemment commencé à recruter des membres au Brésil ; ils rejoignent un mouvement de défense des droits humains comptant plus de 3 millions de membres dans le monde.


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  • La visite au Canada la semaine du 5 août 2013 des représentants de la Commission interaméricaine des droits de l'homme est une étape importante dans la lutte contre l'impunité pour les meurtres et disparitions de femmes autochtones en Colombie-B­­ritannique , a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Cette visite historique et l'attention internationale accrue portée aux violences contre les femmes et les filles autochtones au Canada doivent adresser un autre message au gouvernement canadien quant à la nécessité critique de convoquer une commission nationale d'enquête.

    « Cette visite est une étape importante dans la lutte contre l'impunité pour des décennies de meurtres et de disparitions de femmes et de filles autochtones en Colombie-Britannique », a indiqué Meghan Rhoad, chercheuse pour la division des droits des femmes à Human Rights Watch. « L'obligation de rendre des comptes est une nécessité pour la sécurité de l'avenir des femmes et des filles autochtones partout au Canada. »

    Tracy Robinson, rapporteur sur les droits des femmes, et Dinah Shelton, rapporteur sur les droits des peuples autochtones, se sont rendues à Ottawa, Prince George et Vancouver pour s'entretenir avec les organismes gouvernementaux concernés, des organisations non gouvernementales, les familles des victimes et d'autres personnes, au sujet des meurtres et disparitions. Elles ont l'intention de publier un rapport avec leurs résultats.

    La visite fait suite à deux audiences de la Commission interaméricaine à Washington, en 2012 et 2013, lors desquelles l'Association des femmes autochtones du Canada et l'Alliance canadienne féministe pour l'action internationale ont présenté des informations sur les meurtres et les disparitions en Colombie-Britannique ainsi que sur les violences commises contre les femmes autochtones partout au Canada. Les représentants du gouvernement ont répondu lors de chacune des audiences en donnant des informations sur les mesures prises pour résoudre le problème.

    Les abus contre les femmes et les filles autochtones au Canada attirent une attention accrue de la part des organismes internationaux des droits humains. Plus d'une dizaine de pays ont soulevé la question au cours du deuxième examen périodique du Canada par le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies en avril. Lors de l'examen, auquel tous les pays membres de l'ONU sont soumis tous les quatre ans, le gouvernement canadien a exposé les mesures qu'il a prises pour régler le problème, notamment la création du Centre national pour les personnes disparues et les restes humains non identifiés, des équipes spéciales de la police avec pour mission d'enquêter sur les cas et le développement de plans de sécurité communautaire.

    Plus tard, en 2013, il est prévu que le Comité des Nations Unies sur l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes doit se rendre au Canada pour mener sa propre enquête sur les meurtres et les disparitions.

    « La communauté internationale reconnaît clairement la gravité de la situation, et la question est de savoir quand le gouvernement canadien en fera de même », a insisté Meghan Rhoad. « Les demi-mesures qu'il a adoptées ne sont pas un substitut pour une commission nationale d'enquête sur les violences continues subies par les femmes et les filles autochtones et pour le développement d'un plan d'action national afin d'assurer leur sécurité. »

    En février, Human Rights Watch a publié « Ceux qui nous emmènent : Abus policiers et lacunes dans la protection des femmes et filles autochtones dans le nord de la Colombie-Britannique, Canada. » Le rapport documente les défaillances de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) en Colombie-Britannique en matière de protection des femmes et des filles autochtones contre la violence. Il documente également le comportement abusif des policiers à l'encontre des femmes et des filles autochtones, notamment l'usage excessif de la force ainsi que les agressions physiques et sexuelles. Le rapport a constaté que le Canada dispose de mécanismes insuffisants pour les plaintes contre la police et de procédures de contrôle inadéquates, notamment l'absence d'un mandat pour les enquêtes civiles indépendantes sur tous les cas signalés d'inconduite policière grave.

    Jusqu'à mars 2010 l'Association des femmes autochtones du Canada avait documenté 582 cas de femmes et de filles autochtones disparues et assassinées au Canada. La plupart des meurtres et des disparitions ont eu lieu entre les années 1960 et 1990, mais 39 pour cent se sont produits après l'an 2000. Le nombre de cas est incontestablement plus élevé aujourd'hui. Mais les données complètes ne sont pas disponibles puisque le gouvernement a réduit le financement destiné à la base de données de l'organisation, et les forces de police du Canada ne recueillent pas systématiquement les données relatives à la race et l'ethnicité.

    L'opposition politique fédérale du pays, les organisations de défense des droits humains et des groupes autochtones, notamment l'Association des femmes autochtones du Canada et l'Assemblée des Premières Nations, ont recommandé que le gouvernement forme une commission nationale d'enquête sur les niveaux extrêmement élevés de disparitions et de meurtres de femmes et de filles autochtones au Canada. Des enquêtes nationales publiques permettent un examen impartial des questions d'importance nationale. En juillet 2013, les premiers ministres des provinces et territoires du Canada ont annoncé leur soutien pour une enquête nationale.

    Le gouvernement conservateur du premier ministre Stephen Harper a maintes fois refusé de donner suite à cette recommandation. Lors du Conseil des relations étrangères à New York en mai, Harper a exprimé son scepticisme quant à l'utilité des commissions d'enquête en général, en réponse à une question de Peggy Hicks, directrice de plaidoyer au niveau mondial au sein de Human Rights Watch, à propos de la nécessité d'une enquête sur les centaines de meurtres et de disparitions.

    En février, le gouvernement fédéral a établi un comité de tous les partis dans la Chambre des communes du Canada afin de tenir des audiences sur la question des femmes autochtones disparues et assassinées et de proposer des solutions pour s'attaquer aux causes profondes de la violence. Le comité a fait des progrès limités et a été critiqué pour son manque de direction claire, donnant la priorité aux témoins du gouvernement sur les membres de famille des victimes, et ne tenant pas compte des méthodes alternatives, adaptées à la culture, de participation de la famille et de la communauté.

    « Nous espérons que le comité parlementaire spécial peut se mettre sur la bonne voie et répondre à la violence contre les femmes et les filles autochtones d'une manière inclusive et significative », a conclu Meghan Rhoad. « En fin de compte, nous voyons cela comme un prélude, plutôt qu'un substitut, à une commission nationale d'enquête qui aura une plus grande indépendance. »


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  • Population autochtone en République du Congo. Photo: FNUAP

    9 août 2013 – À l'occasion de la Journée internationale des peuples autochtones, observée chaque année le 9 août, des responsables des Nations Unies ont exhorté vendredi les gouvernements du monde entier à honorer leurs engagements dans le cadre des traités et des accords qu'ils ont signés avec ces communautés.

    « Nous devons garantir la participation des peuples autochtones – femmes et hommes– à tous les niveaux de la prise de décisions », a plaidé le Secrétaire général Ban Ki-moon, dans un message, ajoutant que « les traités, accords et autres arrangements constructifs qui lient les États, leurs citoyens et les peuples autochtones favorisent une meilleure compréhension des opinions et valeurs des peuples autochtones […], en mettant en place un projet politique et des cadres nécessaires à la coexistence harmonieuse de différentes cultures ».

    On compte dans le monde plus de 370 millions d'autochtones répartis dans quelque 70 pays – soit 5% de la population mondiale.

    Le thème de cette année – « Les peuples autochtones et la création des alliances » –, vise à souligner l'importance du respect des arrangements entre États, citoyens et peuples autochtones. Ces accords sont conçus pour faire reconnaître le droit de ces populations à leurs terres, établir un cadre de vie pour tous et favoriser des échanges économiques.

    « Nous devons nous employer à renforcer les partenariats qui aideront à préserver leur vigueur culturelle tout en permettant de réduire la pauvreté et de favoriser l'intégration sociale et le développement durable », précise M. Ban, pour qui les autochtones doivent être associés aux débats sur la manière d'avancer plus vite vers la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement et sur l'élaboration du programme de développement pour l'après-2015.

    De son côté, la Haute Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, a déclaré que les traités, « même s'ils ont été signés ou conclus il y a plus d'un siècle », demeurent « la pierre angulaire de la protection de l'identité, des terres et des coutumes des peuples autochtones, et déterminent leurs relations avec l'Etat concerné ».

    A cet égard, Mme Pillay a rappelé l'importance de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, adoptée en 2007 par l'Assemblée générale pour promouvoir la reconnaissance, le respect et l'application des traités et autres arrangements conclus avec des États ou leurs successeurs.

    Pour célébrer le Journée, plus de 200 pagayeurs, dont nombre d'autochtones, accosteront aujourd'hui à New York, après avoir parcouru des centaines de kilomètres à cheval et en embarcation, afin d'honorer un traité signé en 1613 entre des immigrants hollandais et la tribu indienne Haudenosaunee.

    « Le Two Row Wampum est l'aîné de tous les traités conclus par la suite », a rappelé Oren Lyons, porte-parole de la nation Onondaga, qui a représenté à plusieurs reprises les Haudenosaunee à l'ONU et ailleurs. « Il fixe les termes d'une relation d'équité et de paix. La campagne d'aujourd'hui a pour objectif de rappeler à l'opinion publique l'importance de tels accords. »


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  • Congo, République du  - Une consultation nationale pour la révision du plan d'action en faveur de l'amélioration des condtions de vie des populations autochtones en République du Congo s'ouvre lundi prochain, auprès du fonds des nations unies pour l'enfance (UNICEF).

    Au cours de cette consultation, plusieurs représentants des organisations nationales de défense des droits de l'homme et du réseau national des peuples autochtones du Congo (RENAPAC), les délégués départementaux des populations autochtones, les experts des différents ministères concernés et des partenaires des agences des Nations Unies, vont débattre de la nouvelle feuille de route pour des engagements renouvelés et concrets en faveur de la promotion et la protection des droits des populations autochtones.

    Selon Marius Biyékélé, chef du programme « Protection des femmes et des enfants » à l'UNICEF, les participants vont analyser les progrès réalisés, les forces, les faiblesses et les opportunités pour avoir une compréhension commune de la problématique autochtone et des défis actuels.

    « Ils vont s'informer sur ce qui a été fait par l'ensemble des partenaires dans le cadre établi ou en dehors du plan national d'action ; examiner le projet de plan d'action 2014-2015, formuler des recommandations et établir un consensus autour des futures orientations stratégiques », a-t-il expliqué.

    « La réalisation des droits des populations autochtones s' inscrit dans un processus qui prendra du temps et nécessite une coopération entre le Gouvernement, les organisations et communautés autochtones, la société civile et les partenaires au développement », a-t-il en outre souhaité.

    Prélude à la Consultation nationale une concertation des délégués autochtones venus de tous les départements, en vue de recueillir leurs observations et recommandations sur le draft du plan d'action se tiendra samedi à la capitale congolaise Brazzaville.

    Selon le recensement général de la population et de l'habitat réalisé en 2007, les peuples autochtones représentent 1,2% de la population totale congolaise, soit une communauté de 43.378 habitants, présents majoritairement dans les départements de la Likouala, Sangha, Lékoumou, Plateaux, Niari. Ils demeurent très vulnérables, privés de droits fondamentaux et sont exposés à l' extrême pauvreté, aux stéréotypes sociaux et multiples discriminations faites à leurs égards par les populations bantoues.

    Une étude de l'UNICEF révèle qu'environ 1 enfant autochtone sur 2 souffre de malnutrition et que deux fois plus d'enfants autochtones n'atteignent pas l'âge de 5 ans par rapport à la population en général.

    Par ailleurs, 50% de jeunes filles autochtones ont une première expérience sexuelle à 13 ans contre 31 % de femmes pour le reste dans la population générale congolaise, indique cette même étude selon laquelle, 1 adolescent autochtone sur 2 ne va pas à l'école.

    La première consultation nationale sur les peuples autochtones a été organisée en 2007 et avait abouti à la mise en place d'un plan d'action 2009-2013 sur l'amélioration des conditions de vie des peuples autochtones. La seconde consultation nationale devrait permettre aux différents partenaires, la mise en place d'un deuxième plan d'action 2014-2015, qui va succéder au premier.

     


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  • Peuples autochtones : la cheffe des droits de l'homme de l'ONU appelle au respect des traités existants

     

    7 août 2013 – A l’avant-veille de la Journée internationale des peuples autochtones du monde, la cheffe des droits de l'homme des Nations Unies a exhorté mercredi les États à faire plus pour mettre en œuvre et renforcer leurs traités avec les peuples autochtones, peu importe depuis combien de temps ils ont été signés.

    « Même quand si ils ont été signés ou autrement convenus il y a plus d'un siècle, de nombreux traités demeurent la pierre angulaire de la protection de l'identité, de la terre et des coutumes des peuples autochtones, la détermination de la relation qu'ils ont avec l'Etat," a déclaré dans un communiqué la Haut Commissaire aux droits de l'homme, Navi Pillay. Elle a ajouté que les traités sont souvent une étape décisive pour mettre fin à une période de conflit, à l'exploitation et l'expropriation.

    "Le respect des traités a souvent été décrit comme un engagement sacré exigeant bonne foi par chacune des parties pour leur bonne application. Pourtant, trop souvent, les communautés autochtones sont obligés d'aller devant les tribunaux pour obliger les États à respecter leurs promesses ", a-t-elle ajouté, en soulignant le fait que l'exploitation et l'expropriation se poursuivent aujourd'hui.

    La Haut Commissaire a souligné l'importance de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, qui a été adoptée en 2007 pour protéger les droits des quelque 370 millions d'autochtones dans le monde et de promouvoir la reconnaissance, le respect et l'application des traités et autres arrangements conclus avec les États ou leurs successeurs.

    « J'encourage les États à prendre des mesures concrètes pour honorer et renforcer les traités qu'ils ont conclus avec les peuples autochtones et coopérer avec eux dans la mise en œuvre de nouveaux accords ou d'autres arrangements constructifs à travers des négociations transparentes, inclusives et participatives», a déclaré Mme Pillay.

    Le thème de la Journée internationale des peuples autochtones cette année - célébrée chaque année le 9 août depuis 1995 - est « Honorer les traités, accords et autres arrangements constructifs." Il vise à mettre en évidence l'importance d’honorer les arrangements entre les Etats, les citoyens et les peuples autochtones qui ont été conçus pour reconnaître les droits des peuples autochtones sur leurs terres et établir un cadre pour vivre harmonieusement et nouer des relations économiques.

    Ce message souligne la nécessité pour les États et les peuples autochtones d’établir des relations basées sur la confiance, le respect mutuel, la primauté du droit et l'affirmation de la culture et des coutumes des peuples autochtones, déclare Navi Pillay.

    L'ONU va marquer la Journée de cette année avec un événement spécial organisé vendredi à New York, en présence de hauts fonctionnaires de l'ONU et de quelque 2 000 représentants de peuples autochtones originaires du monde entier.

    Le même jour, des centaines de rameurs autochtones et non autochtones, qui doivent arriver à Manhattan après avoir parcouru des milliers de kilomètres sur des pirogues et à cheval. Cet événement entend commémorer la conclusion du "Traité des deux voies parallèles" (" Two Row Wampum Treaty") conclu en 1613 entre les immigrants hollandais et le Haudenosaunee, une confédération de six nations, avec la capitale du peuple Onondaga dans l'État de New York.

    En 2014, l'ONU tiendra la première Conférence mondiale sur les peuples autochtones, une réunion plénière de haut niveau rassemblant les États Membres de l'ONU. Deux cents participants autochtones des sept régions seront invités, selon le site internet de l'événement.


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  • Une compagnie minière condamnée pour avoir profané un site aborigène sacré

    Pour la première fois, une entreprise a été condamnée en Australie pour avoir profané un site sacré aborigène. La société minière OM Manganèse a été jugée coupable, vendredi 2 août, d’avoir provoqué l’effondrement d’une partie du site de Two Women Sitting Down, dans l’Etat de Northern Territory. L’entreprise avait été autorisée à ouvrir une mine, mais elle devait éviter la zone sacrée. Mais des explosifs auraient été utilisés, et des fissures inquiétantes lui avaient d’ailleurs été signalées pendant les travaux. Montant de l’amende : 100 000 euros. 

     

    Une compagnie minière australienne a été condamnée à une amende pour avoir profané un site aborigène sacré.

    Cette condamnation est considérée comme le premier succès dans une action engagée par une autorité gouvernementale contre une compagnie minière pour avoir détruit un site sacré, même si ces actes ont eu lieu à plusieurs reprises dans le passé.

    La compagnie, OM Manganese, exploite le gisement de manganèse de Bootu Creek dans le Territoire du Nord depuis 2005.

    Mais l’an dernier, l’utilisation d’explosifs pour ouvrir de nouveaux filons a causé l’effondrement d’une partie d’une ancienne formation rocheuse, connue sous le nom de ‘Deux femmes assises’.

    Ce site est sacré pour le clan Kunapa, qui est son propriétaire traditionnel et son dépositaire.

    Ben Scambary, chef de l’Autorité de protection des sites aborigènes, a déclaré : ‘Ce site se rapporte à… une histoire du Temps du rêve, celle d’un rat marsupial et d’un bandicoot qui se battent pour une proie. La roche a pris la couleur rouge foncée de leur sang déversé dans le combat.

    Gina Smith, porte-parole de la communauté de Kunapa a déploré : ‘Ce site restera toujours un lieu sacré pour nous, mais il a été profané et nous ne savons pas quoi faire’.

    Ce site fait partie d’un chant sacré kunapa, un chemin invisible reliant les événements du Temps du rêve aborigène.

    Le magistrat, Sue Oliver, a jugé que la compagnie OM Manganèse avait privilégié ‘ses affaires et le profit’ aux dépens de son devoir de protection du site sacré.


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  • Les États doivent redoubler d'efforts pour respecter et renforcer leurs traités avec les peuples autochtones, indépendamment du moment de leur signature, a indiqué mercredi la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme Navi Pillay.

    « Même s'ils ont été signés ou conclus il y a plus d'un siècle, de nombreux traités restent la pierre angulaire de la protection de l'identité, des terres et des coutumes des peuples autochtones, et déterminent leurs relations avec l'État concerné. Ils sont donc aujourd'hui encore d'une importance majeure pour les droits de l'homme», a dit Navi Pillay , dans une déclaration faite à l'occasion de la Journée internationale des peuples autochtones, le 9 août.

    Ces traités constituent souvent une étape décisive pour mettre un terme à une période de conflit, d'exploitation et d'expropriation, a précisé la Haut-Commissaire.

    « Le respect des traités a souvent été décrit comme un engagement sacré nécessitant la bonne foi de chacune des parties en présence pour assurer leur mise en oeuvre effective. Pourtant, trop souvent, les communautés autochtones sont contraintes d'aller en justice pour forcer les États à tenir leurs promesses », a-t- elle dit.

    Navi Pillay a souligné l'importance de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, déclaration adoptée en 2007 pour promouvoir la reconnaissance, le respect et l'application des traités et autres arrangements conclus avec des États ou leurs successeurs.

    « Le message de cette Journée internationale des peuples autochtones est de construire des alliances et de respecter les traités.

    Cela nous rappelle la nécessité de redoubler d'efforts pour établir un partenariat entre les États et les peuples autochtones basé sur la confiance, le respect mutuel, l'état de droit et l'affirmation de la culture et des coutumes des peuples autochtones», a déclaré Navi Pillay.


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