• Le renforcement des organisations de producteurs forestiers devrait contribuer dans une large mesure à réduire la pauvreté, à améliorer les moyens d'existence et à renforcer le développement économique des petits propriétaires et des petits exploitants forestiers, a dit aujourd'hui la FAO à la Conférence internationale sur les organisations de producteurs forestiers, qui se tient à Guilin (Chine) du 25 au 28 novembre 2013.

    Un forestier qui adhère à un groupement de producteurs peut accéder plus facilement aux marchés, avoir plus de poids dans les négociations, obtenir des informations essentielles sur le marché, influencer l'élaboration des politiques et recevoir une aide pour améliorer ses compétences.

    Un rôle sous-estimé

    Des centaines de millions de personnes tirent leurs moyens d'existence des forêts. Malgré les avantages qu'elles procurent, les organisations de producteurs forestiers qui interviennent dans la production de bois, de produits forestiers non ligneux, d'objets d'artisanat et de plantes médicinales ne sont pas encore aussi répandues ou reconnues que leurs homologues dans l'agriculture.

    «Les organisations de producteurs forestiers disposent de ressources très insuffisantes et ne sont pas appréciées à leur juste valeur», a dit Eduardo Rojas-Briales, Sous-Directeur général de la FAO (Département des forêts), «Des groupements bien organisés permettent à leurs membres d'avoir plus de poids dans les négociations et d'accéder au crédit. S'ils ont une taille suffisante, ils peuvent défendre les intérêts de leurs membres et influencer les politiques. En outre, à travers leurs organisations de producteurs, les petits exploitants forestiers peuvent renforcer la gestion durable des forêts. Les décideurs devraient être plus conscients de ces avantages et soutenir la création d'organisations de ce type».

    L'agriculture et la foresterie sont liées

    Les agriculteurs - en particulier les peuples autochtones, les petits exploitants, les femmes et les agriculteurs familiaux - ont aussi intérêt à gérer les forêts pour diversifier leurs sources de revenus et atténuer les risques qu'ils pourraient courir en dépendant uniquement de l'agriculture.

    «En raison des risques accrus découlant du changement climatique, les agriculteurs ont tout à gagner d'un appui pour diversifier leurs moyens d'existence», a souligné Jeffrey Campbell, Directeur du Mécanisme Forêts et Paysans, un partenariat entre la FAO, l'Institut international pour l'environnement et le développement (IIED) et l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). «Alors que de graves sécheresses peuvent détruire des cultures, certains types de forêts sont plus résilients et supportent mieux le manque d'eau, en contribuant à la sécurité alimentaire et en produisant toute une gamme d'autres produits importants», a-t-il ajouté.

    Sécurité de jouissance des forêts

    Si les populations locales ont des droits définis de façon claire, équitable et transparente, de gérer les forêts et d'en retirer un profit économique, elles sont plus enclines à faire les investissements à long terme qui sont nécessaires pour entretenir leurs forêts. De plus, si elles sont assurées que leurs droits sont protégés, elles peuvent poursuivre et renforcer les efforts qu'elles font traditionnellement pour préserver les forêts.

    Les femmes devraient avoir les mêmes droits en tant que productrices, bénéficiaires et responsables des décisions, a souligné la FAO. Lorsque ce n'est pas le cas, les organisations de producteurs forestiers peuvent jouer un rôle majeur, en défendant leur cause pour que les choses changent.

    L'union fait la force - expériences réussies

    Dans un nouveau rapport présenté à la Conférence, la FAO décrit divers exemples d'organisations de producteurs forestiers qui se sont avérées efficaces.

    En Chine, une coopérative achète des pousses de bambou, des fruits, des légumes et des champignons à ses membres, pour les transformer, les entreposer, les transporter et les vendre, et elle a créé une marque. Grâce à la coopérative, les membres accèdent plus facilement au crédit.

    Au Guatemala, des groupes de planteurs d'arbres ont court-circuité les intermédiaires qui accaparaient jusque-là l'essentiel de leurs profits. Ils traitent maintenant directement avec de grosses entreprises et la vente de leurs produits leur rapporte davantage.

    En Namibie, des groupements de producteurs de marula ont créé des liens avec des industriels. Les fruits du marula contiennent une amande nourrissante et riche en huile, qui est utilisée en cuisine et entre dans la composition de produits de beauté. La plupart des Namibiennes vivant en zone rurale gagnent leur vie principalement en récoltant et en transformant des produits indigènes de ce type. Aujourd'hui, elles peuvent approvisionner de grosses entreprises de cosmétique et, grâce à un appui du gouvernement, le marché intérieur de l'huile de marula se développe.


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  • L'armée colombienne a accusé vendredi la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) de polluer une rivière dans la jungle du sud du département de Putumayo.

    "Les FARC causent de la pollution et sont en train de ruiner la nourriture de nos agriculteurs et de nos peuples autochtones", a déclaré Juvenal Diaz, directeur de la 27ème brigade de l'armée.

    La semaine dernière, les FARC ont intercepté plusieurs camions-citernes chargés de barils de pétrole, qui ont ensuite été déversés et se sont propagés sur une route dans le Putumayo, à proximité d'une rivière qui alimente plusieurs communautés en eau douce, a indiqué l'armée.


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  • Le système des réserves a imposé la propriété collective aux cultures amérindiennes qui n’étaient historiquement pas collectivistes et possédaient des droits de propriété parfaitement définis.

    Par Carlos L. Rodriguez, Craig S. Galbraith et Curt H. Stiles [*], États-Unis.

    amérindiens

    Dans le passé, la plupart des peuples indigènes d’Amérique du nord si ce n’est tous, avaient une croyance forte dans les droits de propriété, et la propriété privée d’une manière générale. Frederick Hodge (1910) considère la propriété privée comme « la norme » des tribus d’Amérique du Nord.

    Julian Steward (1938, 253) estime de même qu’au sein des tribus d’Amérique, la propriété communale était limitée et Frances Densmore (1939) a conclu que la tribu Makah du nord-ouest de la côte Pacifique avait des droits de propriété similaires à ceux de l’Europe. Ces historiens et anthropologues du début du vingtième siècle ont pour eux d’avoir pu interroger directement des membres de ces tribus qui ont vécu sur le territoire américain avant l’époque des réserves.

    À la fin des années 1940, en revanche, ces sources ayant disparu, les mythes et réécritures de l’histoire ont pu prendre le dessus. Au milieu des années 1960, le ton de nombreux livres d’histoire, largement inspirés par des films, des romans et des discours avait radicalement changé (Mika 1995). Un bon exemple de ces arrangements avec la réalité historique peut se trouver dans le très populaire manuel de Baldwin et Kelly de 1965, The Stream of American history, qui affirme que « les Indiens avaient une compréhension floue de la valeur de l’argent, de la propriété de la terre… ce qui a permis à des requins et autres tenanciers de bars de leur extorquer leurs terres » (208). Ces mythes ont été ensuite alimentés par d’autres ouvrages populaires comme Dispossessing the American Indian de Jacobs (1972) qui suggéraient que les Amérindiens considéraient leurs terres et autres biens comme des « dons du ciel » donc non sujets à la propriété privée. Progressivement, on s’est mis à croire de plus en plus que les peuples indigènes d’Amérique du Nord avaient historiquement un mode de vie communautaire, non basé sur la propriété privée mais sur une sorte d’harmonie romantique avec la nature.

    Aujourd’hui encore, des chefs de tribus, des hommes politiques et divers groupes d’intérêt des États-Unis et du Canada perpétuent régulièrement ces mythes lorsqu’ils discutent affaires, économie et entrepreneuriat au cours des Tribal conferences et diverses auditions auprès du congrès (Selden 2001).

    Terry Anderson (1995) attribue les origines de ces mythes aux colons à la recherche de terres pour leurs fermes dans les Grandes Plaines qui ont rencontré des tribus nomades ne considérant pas la terre comme d’une grande valeur. Ces colons ont généralisé par erreur ce manque d’intérêt pour la terre et en ont déduit une absence de droits de propriété au sein de toutes les tribus. On peut estimer que ces croyances ont été largement propagées au dix-neuvième siècle par une armée virtuelle de journalistes de la côte est, de romanciers et d’hommes politiques qui, bien qu’écrivant sur les Amérindiens, n’avaient eu que peu de contacts avec des représentants des tribus. Répétées, amplifiées et déformées, ces perceptions incorrectes ont eu pour conséquence de constituer la base des lois et réglementations ultérieures.

    Le système moderne de bail dans les réserves a largement aggravé le problème. Ce système a institutionnalisé et codifié les légendes avec de dramatiques conséquences pour les entrepreneurs indigènes et leur développement économique.

    Le système des réserves

    Aux États-Unis, le rapport entre ces baux et le système des réserves a été formellement établi par le General Allotment Act de 1887, connu sous le nom de Dawes Act, puis ensuite par l’Indian Reorganization Act de 1934. Ces décisions gouvernementales ont institutionnalisé le système du bail et des droits de propriétés fondamentalement collectivistes, créant de fait les obstacles à une organisation économique efficace.

    Avec le temps, les actions du Congrès et les décisions judiciaires ont créé quatre types d’occupation du terrain dans les réserves : propriété individuelle inconditionnelle (terrain en propriété privée appartenant à des individus), trust individuel (détenus dans les trusts fédéraux pour des individus), trust tribal (détenu dans un trust fédéral pour la tribu), et propriété inconditionnelle simple sur terre tribale (propriété de la tribu non détenue dans un trust fédéral). La plupart des baux modernes dans les réserves sont une combinaison de trusts individuels et tribaux. Les terrains qui étaient utilisés individuellement comme site de logement ou pour des cultures de subsistance sont typiquement devenus des sortes de propriétés personnelles et ont constitué des trusts individuels. Ces actifs ont pu être améliorés, loués ou hérités au sein des membres d’une tribu. Un terrain de trust tribal était géré par un conseil tribal élu.

    Bien que les trusts individuels ressemblent à de la propriété individuelle inconditionnelle, ils sont néanmoins toujours situés au sein des trusts indiens pour lesquels s’appliquent les règlements établis par les différentes lois. Le titre de propriété, par exemple, ne peut pas être transféré. De fait, alors que les trusts individuels peuvent être hypothéqués, ils ne peuvent servir de collatéral. Le revenu dérivé de cet actif, plutôt que l’actif lui-même, devient le collatéral du prêt. Il existe encore d’autres problèmes juridiques associés avec un défaut en cas de crédit ou en cas de revendication sur un terrain de trust individuel. De surcroît, des héritages successifs, en fractionnant les propriétés entre des membres éloignés d’une même tribu, rendent le consensus parfois difficile à obtenir en matière d’utilisation de l’actif comme collatéral.

    Une autre limite a trait aux litiges civils et tribaux. Alors qu’un nombre croissant de recours est déposé relativement aux droits de propriété, aux héritages et divorces, ces actifs sont devenus virtuellement inutilisables en tant que collatéral. Par voie de conséquence, de nombreuses propriétés ont désormais une taille sous-optimale pour le développement agricole.

    Cette augmentation des coûts de transaction a pour effet inévitable une augmentation du coût du capital. De fait, cette inefficacité inhérente a tendance à rendre l’immobilier, pourtant principale source de capital des initiatives entrepreneuriales, virtuellement inaccessible pour cette destination (voir De Soto 2000). Le potentiel d’accumulation de capitaux propres est donc sévèrement limité et de nombreuses terres des réserves restent inutilisées en tant que ressources capitalistiques. L’augmentation du coût du capital freine l’initiative individuelle et la détourne du terrain de trust tribal. Les membres des tribus de troisième ou quatrième génération ont par conséquent au cours du siècle dernier adopté progressivement une perspective plus collective dans la gestion de la propriété immobilière.

    Un autre facteur notablement occulté a trait aux migrations continuelles des membres les plus entreprenants des tribus au sein des réserves. Dans une étude sur les effets induits par le développement des casinos au sein des réserves américaines, Galbraith et Stiles (2003) ont découvert que, d’après les déclarations des anciens des tribus, les indigènes les plus entreprenants avaient quitté les réserves avec leurs familles pour créer des entreprises au sein des villes américaines.

    La marche vers le collectivisme

    imgscan contrepoints 2013-2361 indiensQuelles qu’en soient les raisons, on a constaté une spectaculaire évolution dans les dernières décennies en faveur d’une gestion plus collective au sein des peuples indigènes des États-Unis. Toutefois, nous estimons que le développement du système de bail collectif est contraire non seulement au contexte historique mais aussi à la culture des communautés indigènes.

    De Soto (2000) a affirmé avec force que le développement économique nécessite l’établissement d’institutions protégeant les droits de propriété et installant un système légal suffisamment complexe pour permettre le transfert efficace et le développement de ces droits, de même que la possibilité d’en extraire le bénéfice total. Dans son analyse des problèmes économiques rencontrés par les populations en difficultés économiques d’Afrique du Sud, par exemple, De Soto (2000) estime que les initiatives entrepreneuriales de ces groupes de population sont fortement réduites par leur incapacité à accéder à la plus basique, et pourtant importante, source de capital, leurs terres.

    Plutôt que des « vides juridiques » comme on en constate dans d’autres parties du monde (De Soto 2000), les populations indigènes d’Amérique du Nord sont confrontées à un problème entrepreneurial issu d’une situation de « gel de capital » inhérent au système des réserves. Cette organisation impose la propriété collective à des cultures qui n’étaient historiquement pas collectivistes et possédaient des droits de propriété parfaitement définis, ainsi qu’une propriété personnelle des actifs, ce qui leur permettait d’avoir un vrai sens de l’entrepreneuriat. Ce système crée également des barrières légales qui ont tendance à gonfler les coûts d’organisation et de transaction.

    Il n’est donc pas surprenant de constater que l’activité économique au sein des tribus représente un échec abyssal. Galbraith et Stiles (2003) ont examiné les tribus qui pratiquent l’économie du jeu et celles qui ne la pratiquent pas dans le sud-ouest des États-Unis. Ils ont découvert que le taux de création d’entreprises au sein des tribus qui ne pratiquent pas le jeu est de 0,15 pour 100 adultes de la tribu. Ce taux de création d’entreprise est plus faible que la plupart des économies développées (comparativement, il est de 0,37% au Royaume-Uni et supérieur à 1% aux États-Unis) (Levie et Steel, 2000, Fraser, Allander Institute, 2001).

    Le tableau est encore plus maussade si l’on examine l’emploi dans les entreprises nouvellement créées. En effet, l’immense majorité des entreprises créées au sein des tribus sont des micro-entreprises ou des entreprises de loisir, générant un nombre d’emplois singulièrement plus faible que la plupart des entreprises en développement des pays développés.

    Comment expliquer cette si faible activité entrepreneuriale ? Une des principales raisons se trouve dans le système même des réserves qui institue des barrières aux droits de propriété. Les entreprises non liées au commerce du jeu ne peuvent pas accéder à leurs droits de propriété individuels ou au capital familial. Elles doivent donc opérer à un très faible niveau d’activité économique. En revanche, les commerces liés au jeu, qui tendent à se développer dans de plus importantes proportions, sont protégés par un système quasi-monopolistique permettant d’assurer des rentrées de capital aux casinos situés dans les tribus, ce qui leur assure une certaine protection vis-à-vis des coûts d’organisation et de transaction associés au système des réserves.

    Les anciens peuples indigènes d’Amérique du Nord étaient tout à la fois très entrepreneurs et très sensibles aux forces économiques qui les entouraient mais travaillaient au sein d’un régime à forts coûts de transaction du fait d’un système juridique fragmenté, non uniforme et non standardisé. Ces désavantages économiques ont été institutionnalisés par un système de bail collectif mis en place au dix-neuvième siècle alors qu’il était étranger au contexte culturel, économique et entrepreneurial de la plupart des tribus indigènes d’Amérique du Nord. Ces politiques publiques inadaptées ont empêché les populations indigènes d’explorer le potentiel complet de leurs initiatives entrepreneuriales.

    Malgré cela, depuis une vingtaine d’années, l’énergie qui a été déployée crée maintenant des possibilités, au moins au sein de certaines tribus, pour s’engager dans des activités entrepreneuriales qui pourraient contribuer à leur développement économique. Ces possibilités ont émergé sous plusieurs formes : (a) les monopoles publiques comme les jeux de casino qui ont généré des revenus importants dans certaines réserves, (b) les activités liées à l’environnement, comme notamment la chasse ou la pêche au sein des réserves et (c) la vente de ressources naturelles comme le minerais, le bois et le pétrole qui sont plus facilement exploitées par des sociétés bénéficiant d’une assise économique plus importante.

    Pour les tribus ayant accès à ces possibilités, les améliorations ont été substantielles. Cependant, ces démarches fructueuses doivent équilibrer plusieurs forces opposées : (a) les économies d’échelle réalisées sur la gestion des ressources environnementales, (b) la nécessité pour les entrepreneurs individuels d’avoir un accès plus facile au « capital gelé » et (c) la pression sociale associée aux politiques publiques créées par les distorsions historiques dans la conception des droits de propriété par les tribus indigènes ainsi que sur leur utilisation des ressources naturelles. Le succès dépendra de la capacité du premier facteur à prendre le dessus sur les deux obstacles.


    Article original titré « American Indian Collectivism: Past Myth, Present Reality » publié dans PERC Reports, Vol. 24, No.2, 2006, revue du Property and Environment Research Center.

    [*] Carlos L. Rodriguez, Craig S. Galbraith et Curt H. Stiles sont professeurs à la Cameron School of Business de l’University of North Carolina Wilmington.

    Références :

    Anderson, Terry L. 1995. Sovereign Nations or Reservations? An Economic History of American Indians. San Francisco, CA: Pacific Research Institute for Public Policy.

    Baldwin, Leland, and Robert Kelley. 1965. The Stream of American History, (3rd ed.). New York: American Book Company.

    Densmore, Frances. 1939. Nootka and Quileute Music. Washington, DC: Bureau of American Ethnology, Bulletin 124.

    De Soto, Hernando. 2000. The Mystery of Capital: Why Capitalism Triumphs in the West and Fails Everywhere Else. New York: Basic Books.

    Fraser of Allander Institute. 2001. Promoting Business Start-ups: A New Strategic Formula. Final Report to the Fraser of Allander Institute for Research on the Scottish Economy. Glasgow: University of Strathclyde.

    Galbraith, Craig, and Curt Stiles. 2003. Expectations of Indian Reservation Gaming: Entrepreneurial Activity within a Context of Traditional Land Tenure and Wealth Acquisition. Journal of Developmental Entrepreneurship.

    Hodge, Frederick. 1910. Handbook of American Indians North of Mexico. Washington, DC: Government Printing Offce.

    Jacobs, Wilbur. 1972. Dispossessing the American Indian: Indians and Whites on the Colonial Frontier. New York: Charles Scribner’s Sons.

    Levie, Jonathan, and Laura Steele. 2000. Global Entrepreneurship Monitor. Glasgow: University of Strathclyde.

    Mika, Karin. 1995. Private Dollars on the Reservation: Will Recent Native American Economic Development Amount to Cultural Assimilation? New Mexico Law Review 25(Winter): 23–34.

    Selden, Ron. 2001. Economic Attitudes Must Change. Indian Country Monitor, June 13.

    Steward, Julian. 1938. Basin-plateau Aboriginal Sociopolitical Groups. Washington, DC: Bureau of American.


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  • Le Comité des droits économiques, sociaux et culturels a examiné, hier après-midi et aujourd'hui, le rapport initial présenté par le Gabon sur la mise en œuvre des dispositions du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels.

    M. Éric Dodo Bounguendza, Directeur général des droits humains au Ministère de la justice du Gabon, a indiqué que des lois, ordonnances, décrets, arrêtés et décisions sont en vigueur pour assurer la bonne application du Pacte. Le Gouvernement s'est engagé en faveur de l'élimination totale de la discrimination dans le travail, a-t-il notamment souligné, ajoutant que 33 articles du code du travail gabonais concernent le principe du travail décent. La sécurité sociale est un mécanisme essentiel de stabilité, de maintien du niveau de vie, de prévention et de lutte contre la pauvreté, a déclaré le chef de la délégation, qui a fait valoir que les personnes économiquement faibles bénéficient d'une couverture sociale en matière de médicaments et de soins. L'État gabonais a pris de nombreuses mesures, qui sont actuellement appliquées, pour améliorer la vie des citoyens et de leurs familles, notamment la gratuité des manuels scolaires; le Fonds d'aide aux filles mères; la réduction du prix du gaz butane; ainsi que diverses réductions des contributions spéciales sur l'eau et l'électricité. Un programme sur la sécurité alimentaire a été mis en œuvre pour renforcer le secteur agricole, le secteur pastoral et le secteur de la pêche. Au Gabon, l'école est gratuite et obligatoire de six à seize ans, le taux de scolarisation étant - avec 84% en 2010 selon le PNUD - parmi les plus élevés d'Afrique subsaharienne.

    La délégation gabonaise était également composée de représentants du Ministère de la justice, de la Caisse nationale d'assurance maladie et de garantie sociale et de la Mission permanente du Gabon auprès des Nations Unies à Genève. Elle a répondu aux questions soulevées par les membres du Comité s'agissant, entre autres, de la place du Pacte dans l'ordre juridique interne; des ressources budgétaires allouées aux secteurs sociaux; du fonctionnement de la Commission nationale des droits de l'homme; de la situation des peuples autochtones; des mesures pour mettre fin à la discrimination à l'égard des femmes, notamment la protection juridique du conjoint survivant; de la persistance de la polygamie; de la lutte contre les mutilations génitales féminines; de l'emploi d'étrangers dans le secteur pétrolier; de la lutte contre la traite des personnes et contre le travail des enfants; de la liberté syndicale; du droit de grève; des questions de santé et d'éducation; du logement; de la pauvreté; de la discrimination à l'égard des albinos; de l'agriculture; ou encore de la corruption.

    Le rapporteur du Comité pour l'examen du rapport du Gabon, M. Renato Zerbini Ribeiro Leaõ, a souligné qu'il reste encore de nombreux défis à relever pour l'État gabonais. Il s'est notamment inquiété d'allégations concernant des actes de discrimination à l'encontre de syndicalistes. Plusieurs membres du Comité ont déploré l'important retard avec lequel intervient la présentation du rapport initial du Gabon, ainsi que le fait que le Pacte ne semble pas directement applicable en droit interne. Une experte a rappelé qu'un comité d'experts de l'OIT avait recommandé au Gouvernement gabonais de ne pas contraindre les prisonniers à travailler pour des entreprises privées.

    Le Comité adoptera en séance privée des observations finales sur le rapport du Gabon, qui seront rendues publiques après la clôture de la session, le vendredi 29 novembre prochain.

    Le Comité examinera demain à partir de 10 heures, le rapport de l'Autriche (E/C.12/AUT/4).

    Présentation du rapport du Gabon

    Présentant le rapport initial du Gabon (E/C.12/GAB/1), M. ERIC DODO BOUNGUENDZA, Directeur général des droits humains au Ministère de la justice du Gabon, a indiqué que la préparation et l'élaboration de ce rapport initial se sont fondées sur un processus participatif et inclusif au niveau national, des réunions préparatoires et une session de restitution et de validation nationale ayant été organisées, en veillant à la participation réelle et conséquente de la Commission nationale des droits de l'homme, des organisations nationales, de la société civile, des syndicats et des mouvements de pensée religieux.

    À l'effet d'une bonne application du Pacte, «14 lois ont été adoptées, 4 ordonnances sont prises en compte, 17 décrets sont en application, 2 arrêtés et une décision sont en vigueur», a poursuivi M. Bounguendza. S'agissant du cas particulier de l'égalité de tous les droits entre l'homme et la femme, le Gabon a mis en place non seulement des structures, mais aussi des instruments internes œuvrant dans le sens de l'article 3 du Pacte, notamment à travers l'introduction dans la Constitution, en 1990, du principe d'égalité de tous les citoyens sans distinction de sexe, par le biais de l'élaboration de politiques publiques donnant accès aux femmes à la santé, à l'instruction et à leur représentativité dans les institutions républicaines, et au travers des fonctions du Ministère de la famille et des affaires sociales et de l'Observatoire des droits de la femme et de la parité. En outre, le Gabon a non seulement révisé les dispositions discriminatoires contenues dans son code pénal, son code civil, son code de nationalité et son code du travail, mais aussi mis en place des politiques d'octroi de microcrédits aux femmes, afin de favoriser leur autonomisation sociale et économique.

    «En liaison avec les articles 4,5 et 6 du Pacte, il est constant qu'au travers de sa Constitution, le Gabon accorde une place de choix permettant la possibilité pour ses citoyens de gagner leur vie par un travail choisi et accepté», a poursuivi M. Bounguendza. En effet, le Gouvernement s'est engagé en faveur de l'élimination totale de la discrimination dans le travail. Dans cet esprit, depuis avril 2011, une nouvelle politique nationale de l'emploi appuyée par la Banque africaine de développement est mise en œuvre, a souligné le Directeur général des droits humains, avant d'attirer l'attention sur le fait que le pays avait, «à travers un code de travail OHADA», adapté sa législation du travail à l'évolution sociale de la sous-région d'Afrique centrale. Le Gabon a signé avec l'Union européenne un projet d'appui à la formation et à l'insertion professionnelle, a-t-il ajouté. Il a également attiré l'attention sur le Centre de développement des entreprises créé par le Gouvernement pour prioriser la promotion de l'auto-emploi et la création de petites et moyennes entreprises. Au total, a en outre fait valoir M. Bounguendza, 33 articles du code du travail gabonais applicables à ce jour «s'appesantissent principalement sur le principe du travail décent». Le revenu minimum a été récemment revu à la hausse, à 150 000 francs CFA (salaire et primes) distinct du salaire minimum interprofessionnel garanti, qui est de 80 000 francs CFA (incluant différentes primes et allocations). En outre, une attention particulière est accordée à l'application des dispositions des conventions de l'Organisation internationale du travail par le Gouvernement. Pour ce qui est de la pratique du syndicalisme, outre les dispositions constitutionnelles garantissant son exercice, des textes législatifs et réglementaires viennent à l'appui de sa pratique, a assuré le chef de la délégation. Le Gabon enregistre environ 133 syndicats de base et 14 centrales syndicales des travailleurs régulièrement constitués, a-t-il précisé, faisant en outre valoir que le Gouvernement octroie à chaque centrale syndicale une subvention annuelle substantielle. «Fondé sur le code du travail, le droit de grève au Gabon est, sans contredit, reconnu», a déclaré le Directeur général des droits humains.

    La sécurité sociale gabonaise est un mécanisme essentiel de stabilité, de maintien du niveau de vie, de prévention et de lutte contre la pauvreté, a poursuivi M. Bounguendza. Les personnes économiquement faibles bénéficient, par le truchement de la Caisse nationale d'assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) d'une couverture sociale en matière de médicaments et de soins. Cette prise en charge s'appuie sur l'un des fonds mis en place à cet effet, particulièrement le fonds de garantie sociale réservé à cette catégorie de la population, financé par un impôt indirect dénommé Redevance obligatoire à l'assurance maladie. Cette redevance reçoit de la part des quatre opérateurs de téléphonie mobile du Gabon 10% de leur chiffre d'affaires, hors taxe. À cet apport, s'ajoutent tous les transferts d'argent à l'étranger (hors zone CEMAC) effectués par Western Union, Money Gram et autres structures spécialisées dans le transfert d'argent, a expliqué le Directeur général des droits humains, précisant que toutes ces structures reversent aussi à l'État 1,5% de leur chiffre d'affaires, hors taxe, pour financer la CNAMGS.

    Par ailleurs, une douzaine de structures sociales appuient les actions gouvernementales en matière d'assistance aux familles, a poursuivi M. Bounguendza. «Tous les droits discriminatoires dans le mariage ont été révisés à l'effet de la protection des mineures, des veufs, des veuves et des orphelins», a-t-il indiqué, avant d'ajouter que «le Gouvernement a même mis en place une Commission spéciale chargée de proposer des modalités pratiques de la reconnaissance légale des mariages coutumiers et religieux, ce afin que le droit interne prenne en compte les réalités gabonaises et non pas seulement celles des cultures romano-germaniques sur lesquelles il s'appuie».

    L'État gabonais a pris de nombreuses mesures, qui sont actuellement appliquées, pour améliorer la vie des citoyens et de leurs familles, a d'autre part fait valoir M. Bounguendza, citant notamment la gratuité, depuis 2004, des manuels scolaires pour tous les enfants scolarisés sur l'ensemble du territoire; le Fonds d'aide aux filles mères, depuis 2003; la réduction du prix du gaz butane; ainsi que diverses réductions des contributions spéciales sur l'eau et l'électricité. Il a également attiré l'attention sur la mise en œuvre d'un programme sur la sécurité alimentaire visant à booster le secteur agricole par la création de six fermes agropastorales sur l'ensemble du territoire, ainsi que le secteur pastoral et le secteur de la pêche. Il a ensuite fait état de la mise en œuvre d'une politique de logements sociaux.

    S'agissant du droit de toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale possible, le Directeur général des droits humains a notamment rendu compte des efforts déployés en matière de lutte contre le VIH/sida, indiquant que le taux de prévalence du VIH est estimé à 4,1% en 2012. Le Gabon s'appuie depuis 2008 sur une feuille de route nationale pour la réduction de la morbidité et de la mortalité maternelle, a-t-il par ailleurs indiqué, précisant que 90% des naissances dans le pays ont lieu dans un établissement sanitaire.

    Pour ce qui est du droit de toute personne à l'éducation, M. Bounguendza a indiqué que l'école est gratuite et obligatoire de six à seize ans, le taux de scolarisation étant - avec 84% en 2010 selon le PNUD - parmi les plus élevés d'Afrique subsaharienne.

    En ce qui concerne enfin les droits culturels, M. Bounguendza a assuré que le Gabon s'efforce de s'assurer que tout développement respecte la dignité, les droits et la culture de ses populations. La prise en compte des réalités traditionnelles et culturelles est une nécessité dans le processus de mise en œuvre des politiques publiques de développement par le Gouvernement, a-t-il déclaré, ajoutant que «les personnes handicapées, particulièrement, ne sont pas privées de leurs droits culturels grâce à une loi leur donnant droit à la réduction des frais d'accès aux centres culturels et sportifs».

    «Cette présentation succincte des quelques mesures prises par le Gabon pour répondre aux attentes du Pacte ne place pas le pays au-dessus des critiques et des observations, comme c'est le cas pour tout pays visant l'idéal du respect et de la protection des droits de l'homme», a conclu le Directeur général des droits humains.

    Examen du rapport

    Questions et observations des membres du Comité

    M. RENATO ZERBINI RIBEIRO LEAÕ, rapporteur du Comité pour l'examen du rapport du Gabon, a souhaité connaître les raisons de l'important retard qu'accuse la présentation de ce rapport initial alors que le pays a adhéré au Pacte en 1983. En juin dernier, a-t-il ajouté, le Comité a envoyé au pays une liste de questions écrites qui, à ce jour, restent sans réponses. Le rapport n'indique pas si le Pacte est directement applicable par les tribunaux gabonais et n'évoque pas la jurisprudence nationale qui porterait application des droits énoncés dans le Pacte.

    En ce qui concerne l'article premier du Pacte, s'agissant donc du droit à l'autodétermination et du droit de tous les peuples à disposer librement de leurs richesses et de leurs ressources naturelles, M. Ribeiro Leaõ a souhaité en savoir davantage sur la manière dont les droits des peuples autochtones ont été préservés et sur le droit de ces peuples à l'information préalable, autant de questions qui, parmi d'autres, ne sont pas évoquées dans le rapport. Il s'est également enquis des mesures prises par le Gabon pour combattre la corruption.

    Le rapporteur a en outre insisté sur la nécessité, pour le Gabon, de décrire les mesures adoptées aux fins de la protection contre toutes les formes de discrimination, sans exclusive aucune, y compris pour ce qui est des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres. M. Ribeiro Leaõ a également souhaité en savoir davantage au sujet des progrès enregistrés en matière de lutte contre la discrimination à l'égard des femmes dans les codes civil, pénal, du travail et de la nationalité.

    M. Ribeiro Leaõ a ensuite souhaité en savoir davantage sur les mesures prises pour lutter contre le chômage des jeunes.

    Le rapporteur s'est en outre inquiété des allégations reçues concernant des actes de discrimination à l'encontre de syndicalistes et de dirigeants syndicaux en raison de leurs activités syndicales.

    Plusieurs autres membres du Comité se sont enquis du statut juridique du Pacte au Gabon, c'est-à-dire de sa place dans l'ordre juridique interne. Il ne semble pas que le Pacte soit directement applicable en droit interne, a déploré l'un d'eux. Un autre a souhaité savoir si les dispositions du Pacte étaient directement invoquées devant les tribunaux gabonais et, le cas échéant, si la délégation était en mesure de rendre compte de la jurisprudence en la matière.

    Plusieurs experts se sont inquiétés, à l'instar du rapporteur, de l'important retard avec lequel intervient la présentation du rapport initial du Gabon.

    Des poursuites ont-elles été engagées pour enrichissement illicite ou corruption dans ce pays, a-t-il en outre été demandé?

    Une experte a souhaité connaître l'ensemble des dispositions antidiscriminatoires du pays: le Gabon ne pourrait-il pas envisager l'adoption d'une loi complète contre la discrimination, qui reprendrait tous les motifs énoncés dans le Pacte en la matière, a-t-elle demandé?

    Un membre du Comité a attiré l'attention sur deux peuples autochtones qui, selon lui, émergent particulièrement au Gabon, à savoir celui des pygmées baka et celui des Fang: ces peuples font partie du Gabon mais on les retrouve aussi dans d'autres pays, au Cameroun notamment, a-t-il souligné. Les pygmées baka sont un peuple autochtone estimé à 30 000 à 40 000 individus et les Fang sont estimés à 175 000. Ces minorités sont donc importantes; elles habitent dans des communautés isolées, souvent le long des forêts pour ce qui est des Baka. Or, la forêt est une ressource naturelle; aussi, l'expert a-t-il souhaité savoir si les Baka sont consultés lors des projets d'exploitation forestière dans leurs zones d'habitat.

    Un membre du Comité a souhaité en savoir davantage au sujet de la situation des albinos au Gabon.

    Combien le Gabon compte-t-il de personnes handicapées et quel est le taux de chômage parmi ce groupe, a demandé un membre du Comité? Quelle proportion de la population active est-elle couverte par le régime des pensions de retraite, a-t-il en outre été demandé?

    La création d'un syndicat est-elle autorisée dans tous les secteurs de l'économie et combien de grèves ont-elles été enregistrées dans le pays ces dernières années, a demandé un membre du Comité? Une experte a pour sa part fait observer que le comité d'experts de l'OIT a recommandé au Gouvernement gabonais de ne pas contraindre les prisonniers à travailler pour des entreprises privées sans leur consentement.

    Le code pénal gabonais autorise-t-il la polygamie, a demandé un autre membre du Comité? Un expert a insisté pour obtenir des chiffres relatifs aux taux d'abandon et d'échec scolaires ventilés par sexe.

    Réponses de la délégation

    S'agissant de la place du Pacte dans l'ordre juridique interne, la délégation a reconnu qu'en droit interne gabonais, les instruments internationaux ne sont pas souvent évoqués formellement par les juges; mais ils peuvent l'être à titre informatif, a-t-elle ajouté. En outre, lors d'un procès, un juge ou un avocat peut tenir compte des dispositions du Pacte. La délégation a souligné à cet égard que le Gabon dispose d'outils législatifs ou réglementaires conformes aux dispositions de cet instrument.

    La Commission nationale des droits de l'homme est régie par une loi de 2006 et par un décret de 2008, a indiqué la délégation, qui a fait valoir qu'elle avait été créée «en collant aux Principes de Paris» et a été mise en place en 2012, son secrétariat général ayant déjà été en fonctionnement deux ans auparavant. En assemblée générale, la Commission vient d'adopter un projet de modification de la loi qui la régit depuis 2006, de manière à mieux se conformer encore aux Principes de Paris. La délégation a toutefois reconnu que la Commission fonctionne actuellement a minima.

    La Commission nationale a reçu cinq plaintes de 2012 à 2013, a poursuivi la délégation. Lorsque les plaintes sont jugées recevables, la Commission interpelle l'administration ou les groupes de personnes incriminées pour violations des droits de l'homme, a-t-elle expliqué. La Commission peut notamment effectuer des visites de lieux de détention. Elle est associée à toutes les activités gouvernementales et non gouvernementales liées aux droits de l'homme au Gabon, a également souligné la délégation.

    La délégation a déclaré que les peuples autochtones représentent «4500 personnes soit 0,3% de la population gabonaise», les Baka représentant pour leur part quelque «350 habitants». Elle a assuré que ces peuples sont reconnus au Gabon au même titre que les autres composantes du peuple gabonais que sont les Bantous et les Aoussas. Les Baka sont un peuple pygmée, alors que «les Fang sont une composante des peuples bantous», a précisé la délégation. Les cultures et traditions des pygmées «font incontestablement partie intégrante de la culture gabonaise et constituent une fierté évidente pour le Gabon et ses populations confondus», a-t-elle déclaré.

    Au Gabon, le Plan de développement des peuples autochtones prend notamment en compte la gestion forestière et les ressources halieutiques, a poursuivi la délégation. Le Gouvernement s'efforce de veiller à ce que tous les projets de développement respectent la dignité, les droits et la culture des peuples autochtones, a-t-elle insisté. Le Gouvernement reconnaît et protège les zones d'usage des peuples autochtones, y compris dans les parcs nationaux et autres aires protégées, a-t-elle assuré. Le Gouvernement facilite en outre la représentation des peuples autochtones dans le processus de prise de décision, s'agissant notamment des forêts.

    Pour ce qui est de la protection des connaissances traditionnelles des peuples autochtones, la délégation a expliqué que la tradition pygmée est orale, la seule chose que les autorités puissent faire est de préserver les «bribes» de cette connaissance transmises oralement. Mais en général, par tradition, ces peuples ne donnent jamais l'essentiel de la connaissance, sauf à un autre membre de la communauté chargé de poursuivre la préservation de la connaissance.

    S'agissant des ressources budgétaires allouées aux droits économiques, sociaux et culturels, la délégation a notamment précisé que le budget de l'éducation nationale était de 192 milliards de francs CFA en 2012 et de 214 milliards de francs CFA pour 2013. Le budget de la santé est pour sa part passé de 50 milliards de francs CFA en 2005 à 123 milliards de francs CFA en 2012 et 146 milliards de francs CFA en 2013, a-t-elle précisé.

    Il existe bien une loi qui fixe le régime d'admission et de séjour des étrangers au Gabon, a en outre fait observer la délégation. Une autre loi régit le statut de réfugié.

    La loi relative au code du travail dispose que tous les travailleurs sont égaux devant la loi et bénéficient de la même protection et des mêmes garanties, a d'autre part souligné la délégation.

    S'agissant de la question de l'abrogation des dispositions discriminatoires à l'égard des femmes qui subsistaient dans différents codes (civil, pénal, du travail ou encore de la nationalité), la délégation a fait valoir que seules quelques-unes, moins d'une dizaine, subsistent, sur plus d'une centaine qui faisaient problème en la matière.

    Des lois ont été adoptées pour la protection du conjoint survivant, la délégation précisant que le mariage doit avoir été contracté devant un officier de l'état civil. Elle a notamment précisé que depuis avril 2012, un dispositif permet d'apporter une assistance gratuite aux veufs, veuves et orphelins, notamment dans le cas de litiges successoraux. La délégation a également attiré l'attention sur la législation qui a été adoptée afin de renforcer la sanction pénale en cas de captation et de spoliation de l'héritage. Une proposition de loi est en voie d'être examinée par le Parlement qui vise à déterminer les modalités pratiques de reconnaissance du mariage coutumier et religieux, lequel est désormais enregistré par un auxiliaire de l'État, a ajouté la délégation.

    Une femme peut sans problème aucun être propriétaire au Gabon, a d'autre part assuré la délégation.

    La polygamie est une question de culture, a par ailleurs rappelé la délégation. Elle n'est plus tellement ancrée dans les nouvelles générations qui, par exemple en allant étudier à l'étranger, ont connu la culture occidentale et ont subi son influence, a-t-elle souligné. Mais le fait est que depuis des millénaires, les peuples bantous en général et gabonais en particulier ont vécu avec la polygamie qui, chez eux, constituait une richesse et une autorité pour le mari polygame. Il s'agissait traditionnellement de populations vivant de pêche et de cueillette, ce qui signifie qu'avec quatre ou cinq épouses, on avait quatre ou cinq plantations ou champs cultivés, «garants d'une vie d'abondance en matière nutritionnelle», a expliqué la délégation. Telles étaient les traditions et c'est ce qui fait qu'il est aujourd'hui difficile d'amener l'Assemblée nationale à abolir la polygamie dans le pays, a-t-elle poursuivi, ajoutant qu'une tentative menée en ce sens «n'a pas connu d'issue favorable». La polygamie est donc toujours autorisée mais elle se pratique de moins en moins dans le pays, a assuré la délégation.

    La législation gabonaise prévoit que quiconque épousera une fille non consentante ou âgée de moins de 15 ans sera puni d'une peine d'emprisonnement de un à cinq ans, a en outre fait observer la délégation.

    Malgré l'existence de deux lois liées, l'une, aux conditions de séjour des étrangers et, l'autre, aux conditions d'emploi des travailleurs étrangers, plusieurs multinationales et entreprises à capitaux étrangers ayant à leur tête des expatriés étrangers passent outre les dispositions des textes réglementaires gabonais. Alors que les textes gabonais sont clairs en la matière, des disparités en termes de traitement salarial devenaient ordinaires dans ces entreprises, où les étrangers sont surpayés par rapport aux Gabonais ayant des compétences égales. Aussi, le Gouvernement s'est-il engagé à contrôler la «gabonisation» des postes dans des secteurs comme le secteur pétrolier; en effet, seuls 17% de Gabonais occupent des postes de haut niveau dans les entreprises de ce secteur. Plus de 1300 étrangers travaillent sans visa dans ces secteurs importants de l'économie du Gabon, a en outre fait observer la délégation.

    S'agissant de la lutte contre la traite de personnes, la délégation a indiqué qu'une loi, cinq décrets, une ordonnance et divers arrêtés et décisions visent la protection des enfants, en particulier, contre la traite; en effet, ce sont eux qui sont les principales victimes de ce phénomène, a-t-elle souligné. Le Gabon est un pays de transit en matière de traite des enfants, a-t-elle poursuivi. Suite à la visite, en mai 2012, de la Rapporteuse spéciale sur la traite des enfants, Mme Joy Ngozi Ezeilo, le Gabon a entrepris de mettre en œuvre ses principales recommandations. Le Gabon est lié à plusieurs États (notamment la France et divers pays africains) par des conventions d'entraide judiciaire, a par ailleurs rappelé la délégation. Un comité de lutte contre la traite de personnes a été mis en place cette année et un comité restreint a également été créé en vue d'intégrer expressément dans le code pénal l'infraction de traite des enfants, a précisé la délégation. Le Gabon a obtenu, depuis 2004, le retrait de 700 filles et garçons des circuits de traite, a-t-elle notamment fait valoir. Depuis 2000, près de 800 enfants ont été retirés du circuit de la traite et 80% de ces enfants ont été réinsérés dans leur pays d'origine - Bénin, Togo, Nigéria, Mali et Guinée-Conakry; la majorité de ces enfants sont des filles, a-t-elle souligné.

    À l'exception du réseau de trafiquants d'enfants pygmées récemment démantelé dans la région de Minvoul (février 2013), la pratique de la traite au Gabon ne fait aucunement partie des us, traditions et coutumes des peuples gabonais, a assuré la délégation. La majorité des enfants victimes sont des enfants qui viennent de pays frères africains en vue de leur placement dans des familles à Libreville, pour y faire de l'argent, ou dans certaines rues de la capitale pour pouvoir y pratiquer la mendicité, a expliqué la délégation.

    La lutte contre le travail des enfants est encadrée par les dispositions pertinentes du code du travail et par un décret relatif à la lutte contre le travail des mineurs, a en outre indiqué la délégation.

    Faisant valoir les progrès réalisés en termes de couverture universelle effective de l'assurance santé, la délégation a indiqué que de 2008 à 2009, il a été procédé à la prise en charge effective des Gabonais économiquement faibles; en 2011, c'était au tour des agents de l'État et des étudiants; et, à compter de janvier 2014, ce sera au tour des salariés du secteur privé, du secteur parapublic et des indépendants. La prise en charge des réfugiés et demandeurs d'asile est également prévue en 2014, a ajouté la délégation.

    S'agissant du droit syndical, la délégation a notamment rappelé que le Gabon a ratifié les conventions n°87, n°98 et n°151 de l'Organisation internationale du travail (OIT). Aussi, le code du travail gabonais consacre-t-il la liberté pour un employeur ou un travailleur d'adhérer au syndicat professionnel de son choix, a fait valoir la délégation. Le droit de constituer un syndicat est reconnu pour tous, sauf pour les membres des forces de sécurité et de défense du secteur public, a-t-elle précisé. Les travailleurs étrangers sont autorisés à adhérer au syndicat de leur choix à condition d'avoir résidé 18 mois consécutifs sur le territoire et d'avoir exercé durant cette période une activité professionnelle définie, a ajouté la délégation.

    Le droit de grève est reconnu à tous les travailleurs, a poursuivi la délégation, avant de préciser que la loi qualifie d'illicites les grèves à caractère purement politique, celles lancées sans préavis ou encore celles accompagnées de violence ou de menaces, entre autres. Sont également qualifiées d'illicites les grèves en violation du service minimum ou qui interviennent pendant des négociations collectives. Ces cinq dernières années, a ajouté la délégation, plusieurs mots d'ordre de grève ont été lancés et suivis et en ce moment même, les enseignants - et aussi les élèves - mènent une grève dans le secteur de l'éducation.

    S'agissant des questions de santé, la délégation a notamment fait état des résultats d'une étude menée en 2012 qui indique qu'en moyenne nationale, 95% des mères gabonaises ont bénéficié de soins prénataux (86% en milieu rural), 90% des femmes accouchant en milieu hospitalier ou sanitaire (70% en milieu rural). Selon cette même étude, 9% des enfants en milieu rural souffrent d'insuffisance pondérale, a ajouté la délégation.

    En moyenne nationale, la prévalence du VIH/sida pour les femmes âgées de 15 à 49 ans est de 5,8% (5,3% en milieu rural), alors qu'elle est de 2,2% pour les hommes de la même tranche d'âges (2,7% en milieu rural).

    Face aux chiffres d'une étude qui indique que 80% des élèves de Libreville ont goûté à la cigarette, dont 46% continuent de fumer, il est devenu urgent d'adopter une loi de lutte contre le tabac, a poursuivi la délégation. Un projet de loi a donc été élaboré en ce sens, a-t-elle indiqué.

    Il existe au Ministère de la santé un service de la médecine traditionnelle, a par ailleurs fait observer la délégation. En effet, cette médecine représente la principale source de santé dans les zones rurales; c'est elle qui donne les premiers soins de proximité, accessibles et moins chers. Cette médecine traditionnelle se complète avec la médecine moderne, le Ministère de la santé disposant en effet de dispensaires de médecine moderne dans les zones rurales, a toutefois souligné la délégation.

    En ce qui concerne les questions de logement, la délégation a notamment fait état des mesures qui ont été prises afin de simplifier les procédures pour pouvoir obtenir des titres de propriété, leur nombre étant en effet passé de 134 il y a quelques années à sept aujourd'hui. En outre, afin d'inciter les Gabonais à construire, les coûts des matériaux de construction ont été abaissés et la prime d'aide à l'accès à la propriété a été augmentée pour les agents de la fonction publique. Aujourd'hui, un peu plus de deux personnes sur cinq sont locataires au Gabon, a par ailleurs indiqué la délégation.

    «Au Gabon, la pauvreté d'exclusion est moins importante que la pauvreté de répartition, source basique d'appauvrissement des ménages à revenus moyens», a déclaré la délégation, insistant sur la cause majeure de pauvreté qu'induit le déficit de logements en milieu urbain. Les personnes économiquement faibles ne paient pas de facture d'électricité et d'eau, a par ailleurs souligné la délégation.

    La pauvreté touche 33% des Gabonais, qui vivent donc en dessous du seuil de pauvreté absolue, fixé à 35 000 francs CFA, a indiqué la délégation. Le revenu national moyen par personne et par mois est de 66 000 francs CFA (soit environ 101 euros). Environ 73% de pauvres se trouvent en milieu urbain et 27% en milieu rural, a ajouté la délégation.

    S'agissant des questions d'éducation, la délégation a notamment rappelé que le budget de l'éducation nationale a connu une hausse significative de 2005 à nos jours pour atteindre 217,7 milliards de francs CFA en 2012. La loi sur l'éducation de 2011 a permis de mettre en place un mécanisme que l'on peut désormais considérer comme institutionnel qui consiste à organiser chaque année dans toutes les provinces du pays des séminaires multidimensionnels et d'échanges à l'intention de tous les personnels de l'éducation, de la formation et de la recherche. Ces séminaires provinciaux visent à l'amélioration de la qualité de l'enseignement, a expliqué la délégation.

    Afin de réduire les taux élevés d'abandon scolaire, en particulier dans les zones rurales, le Gouvernement a supprimé l'exclusion des élèves des établissements scolaires au profit d'une réorientation vers les centres de formation professionnelle. Aujourd'hui, un élève «qui ne répond pas à l'enseignement général» est réorienté vers un centre de formation professionnelle agréé par l'État, a expliqué la délégation. Toujours afin de réduire l'abandon scolaire, le concours d'entrée en sixième a été supprimé, de sorte que ce sont les seuls résultats de dernière année du primaire qui sont désormais pris en compte pour décider de l'entrée de l'élève au secondaire, a ajouté la délégation.

    En 2012, a poursuivi la délégation, près de 28% de jeunes filles âgées de 15 à 19 ans ont eu un enfant ou sont tombées enceintes. La fécondité précoce est plus importante dans les ménages économiquement faibles, a-t-elle fait observer. Pour tenter de pallier ce problème, le Gouvernement ne cesse de mener des campagnes de sensibilisation d'envergure.

    Pour ce qui est de l'accès effectif des enfants handicapés à l'éducation, la délégation a tout d'abord tenu à souligner que le Gabon reste respectueux de ses obligations et engagements internationaux. Parmi les mesures prises, figure la création d'une école nationale pour enfants déficients auditifs, a fait valoir la délégation, précisant qu'un projet est en cours qui vise à construire un collège pour permettre aux enfants de cette école de poursuivre leurs études au niveau du secondaire.

    Le Gabon compte 71 langues nationales, a par ailleurs rappelé la délégation. Aussi, des filières de langues nationales avaient été ouvertes à l'Université, a-t-elle ajouté. Ce projet est en sommeil bien qu'il fasse partie des priorités, d'autant plus que ce problème a été de nouveau énoncé lors des états généraux de l'éducation tenus en avril 2013, a indiqué la délégation.

    S'agissant des albinos et de la discrimination qui pourrait être liée à ces personnes, la délégation a indiqué qu'au Gabon, contrairement à ce qui peut se passer dans d'autres pays africains, notamment au Mali, «cette discrimination n'est pas notoire», d'autant plus que les «personnes albinos» font partie intégrante des familles et sont considérées comme tous les êtres humains. L'albinisme au Gabon n'a pas de connotation péjorative, a assuré la délégation, rappelant que dans d'autres pays, en revanche, «on assiste malheureusement à une chasse contre les albinos», à l'effet, apparemment, de pouvoir trouver richesse, car les albinos sont considérés dans ces pays comme étant détenteurs de pouvoirs extraordinaires, a ajouté la délégation. Au Gabon, l'albinisme jouit d'une autre conception; il est même considéré comme une chance, d'autant qu'il se dit, et cela est admis culturellement à défaut de l'être scientifiquement, que le fait d'avoir un enfant albinos est une chance divine qui amène la réussite sociale, professionnelle, économique, financière et matérielle, a indiqué la délégation.

    Les mutilations génitales féminines ne sont pas des pratiques dans les us, coutumes et traditions gabonaises; elles sont davantage des pratiques importées de pays frères africains, notamment d'Afrique de l'Ouest. Mais compte tenu de l'importance des populations ouest-africaines au Gabon, le Gouvernement a fait adopter une loi visant à prévenir et combattre ces pratiques.

    Aucune société privée au Gabon n'emploie des prisonniers ou détenus qui repartiraient ensuite en prison sans aucune compensation, a affirmé la délégation, ajoutant être persuadée qu'elle serait en mesure de confirmer cette affirmation si elle devait être amenée à vérifier la véracité d'allégations contraires.

    S'agissant des mineurs en conflit avec la loi, la délégation a notamment indiqué que depuis 2010, le Gouvernement a mis en place un régime judiciaire spécifique de protection des mineurs.

    Pour ce qui est des abandons scolaires ventilés par sexe, la délégation a souligné que selon les dernières statistiques disponibles, il n'y a globalement pas de disparités entre les garçons et les filles en matière scolaire; les filles sont bien représentées, sauf dans deux provinces sur neuf, celles de l'Estuaire et du Moyen-Ogooué. Pour l'abandon scolaire, les statistiques montrent qu'au niveau national, il n'y a pas de différence entre les sexes, a ajouté la délégation.

    Le Gabon est un pays producteur de pétrole et malheureusement, pendant plusieurs années, le pays a laissé reposer sa vie quotidienne sur ce secteur pétrolier, délaissant ainsi pendant très longtemps l'agriculture, a expliqué la délégation. Cet état d'esprit, qui a imprégné la vie des Gabonais, a eu pour conséquence de voir l'agriculture accuser un certain retard. En effet, l'agriculture a donc ainsi été essentiellement une agriculture de subsistance, sur brûlis, les agriculteurs produisant d'abord pour se nourrir et, ensuite, pour vendre leurs suppléments, si supplément il y avait. Mais suite à la crise pétrolière, le Gabon s'est ravisé et a saisi que le pétrole n'était pas définitif; les autorités se sont alors engagées vers une politique de l'après-pétrole qui a priorisé, depuis quatre ou cinq ans, l'agriculture, a indiqué la délégation. La part de l'agriculture dans le PIB est très faible - 3% à peine - de sorte que le Gabon dépend fortement, en particulier, d'un pays frère qui a compris très tôt l'importance de l'agriculture, à savoir le Cameroun, a poursuivi la délégation, précisant que le Gabon importe près de 300 milliards de francs CFA de produits alimentaires. Pour pallier à cette insuffisance, a donc été fixé l'objectif de consacrer 10% du budget national à l'agriculture, a indiqué la délégation. En 2013, a-t-elle précisé, 20 milliards de francs CFA ont été consacrés à ce secteur, afin de le booster et d'amener les Gabonais à s'intéresser davantage à l'agriculture, l'objectif étant d'essayer de réduire la dépendance alimentaire du pays vis-à-vis de l'extérieur. Aujourd'hui, l'Agence nationale de l'agriculture a été créée et six fermes agro-pastorales s'étendant sur des milliers d'hectares ont été ouvertes sur l'ensemble du territoire, a fait valoir la délégation.

    «En ce qui concerne la corruption et l'enrichissement illicite et la question de savoir si la politique de lutte contre la corruption est effective et ne se limite pas seulement à certaines catégories de personnes, épargnant de fait ceux qui seraient considérés comme étant des intouchables, c'est-à-dire le haut de la société», la délégation a reconnu qu'il existe effectivement des cas de détournement d'argent au Gabon et parmi ces cas, un certain nombre ont été sanctionnés par la justice. À titre d'exemple, la délégation a notamment cité une affaire impliquant un administrateur du fonds d'entretien routier et son ministre de tutelle qui ont tous deux perdu leurs portefeuilles suite à cette affaire; la procédure en justice se poursuit afin d'y voir un peu plus clair dans cette affaire, a-t-elle ajouté.

    «En toute sincérité, depuis 2009, c'est-à-dire depuis le changement de Président de la République que nous avons eu pour des raisons que vous connaissez tous, suite au décès du Président de la République, les mentalités commencent à changer en matière de corruption et d'enrichissement illicite, parce que hauts fonctionnaires et simples citoyens sont poursuivis» pour ces faits s'ils sont avérés, a déclaré la délégation. Le Gabon a ratifié la Convention des Nations Unies contre la corruption, a-t-elle indiqué.

    La raison principale du retard accusé dans la présentation du rapport initial, la délégation gabonaise a expliqué que pendant longtemps, le Comité national de rédaction des rapports sur les droits humains ne disposait d'aucun budget pour s'acquitter de son mandat; il a fallu attendre 2010 pour qu'à la suite d'un plaidoyer très actif de la part de la Direction générale des droits humains auprès non seulement des ministres en charge des droits de l'homme mais aussi du ministre en charge du budget, ce Comité national dispose d'un budget de fonctionnement.

    Conclusions

    M. Ribeiro Leaõ s'est réjoui de la franchise avec laquelle s'est déroulé ce dialogue. Restent encore de nombreux défis à relever pour l'État gabonais, a toutefois souligné le rapporteur. Il s'est dit heureux que la délégation ait été si bien disposée à participer à ce dialogue.


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  • Résolution du Parlement européen du 14 juin 2012 sur les cas d'impunité aux Philippines (2012/2681(RSP))

    2013/C 332 E/20

    Le Parlement européen,

    - vu le pacte international relatif aux droits civils et politiques des Nations unies et le protocole facultatif se rapportant à celui-ci, dont les Philippines sont signataires,

    - vu le document de stratégie par pays sur les Philippines publié par la Commission pour la période 2007-2013,

    - vu l'accord de financement pour le programme UE-Philippines de soutien à la justice, signé en octobre 2009, visant à accélérer les procédures judiciaires à l'encontre d'auteurs d'exécutions extrajudiciaires, et le nouveau programme "Justice pour tous",

    - vu la récente ratification par les Philippines de la convention de Rome portant statut de la Cour pénale internationale ainsi que du protocole facultatif à la convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants,

    - vu le rapport sur les Philippines du groupe de travail des Nations unies sur la procédure d'examen périodique universel (EPU), publié le 31 mai 2012,

    - vu la déclaration du 24 avril 2012 de la vice-présidente de la Commission/haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Catherine Ashton,

    - vu ses précédentes résolutions concernant les Philippines, notamment celle du 21 janvier 2010 [1],

    - vu l'article 122, paragraphe 5, et l'article 110, paragraphe 4, de son règlement,

    A. considérant qu'Esmail Amil Enog, un employé de la famille Ampatuan de Maguindanao, a disparu en mars 2012 après avoir déposé au tribunal qu'il avait conduit des membres d'une milice armée sur un site où 57 personnes ont été exécutées en 2009; que son corps démembré portant des traces de torture a été retrouvé le 31 mai 2012;

    B. considérant que, fait sans précédent, les dirigeants de la famille Ampatuan, accusés d'avoir orchestré le massacre de Maguindanao, ont été arrêtés au lendemain des événements du 23 novembre 2009, les avoirs et comptes bancaires de 28 membres et proches du clan ayant été gelés;

    C. considérant que le procès des personnes accusées d'avoir commis le massacre de Maguindanao a été ouvert le 8 septembre 2010 à Manille; que Andal Ampatuan et plusieurs de ses fils sont jugés pour ce massacre, sachant qu'une centaine d'autres suspects courent toujours;

    D. considérant qu'Esmail Enog est le troisième témoin à avoir été exécuté depuis le début du procès en 2010 et que les proches d'autres témoins ont déclaré avoir été attaqués, menacés et harcelés ou s'être vu proposer d'acheter leur silence;

    E. considérant que la mort brutale d'Esmail Enog est révélatrice du fait que le climat d'impunité qui a permis le massacre de Maguindanao continue de sévir dans le pays;

    F. considérant que, selon les informations publiées par la presse internationale, quatre journalistes ont été tués en 2012 et que les organisations de défense des droits de l'homme voient dans les Philippines un pays dangereux pour les médias;

    G. considérant que le nombre d'exécutions extrajudiciaires et de disparitions forcées a considérablement diminué depuis l'entrée en fonction du président Aquino; que la capacité du gouvernement à combattre efficacement la large impunité dont jouissent les auteurs de ces actes et à lutter contre la violence politique dans le pays demeure toutefois insuffisante;

    H. considérant que, selon les organisations de défense des droits de l'homme, sur les plusieurs centaines d'exécutions extrajudiciaires qui ont eu lieu ces dix dernières années, seuls sept impliquant 11 personnes ont débouché sur un procès, dont aucune depuis l'entrée en fonction du président Aquino;

    I. considérant qu'après le massacre de Maguindanao, le gouvernement a mis en place une commission indépendante contre les armées privées visant à démanteler les milices privées, sans toutefois pouvoir se targuer de résultats tangibles jusqu'à présent;

    J. considérant que, selon le rapport de mai 2011 de la commission indépendante contre les armées privées, le pays compte au moins 72 groupes armés privés en activité;

    K. considérant que le dernier examen périodique universel concernant les Philippines a renouvelé ses recommandations de 2008, à savoir, mettre un terme à l'impunité dont font l'objet les exécutions extrajudiciaires, les disparitions forcées et les actes de torture, traduire les responsables en justice, multiplier les efforts pour interdire totalement la torture, les exécutions extrajudiciaires et les disparitions forcées, en finir avec la situation d'impunité en traduisant les acteurs en justice, et garantir une protection appropriée tant des journalistes que des défenseurs des droits de l'homme;

    L. considérant que la loi sur les disparitions forcées ou involontaires a été adoptée par le Sénat philippin en juin 2011 et en mai 2012 par la Chambre des représentants;

    1. condamne vivement l'assassinat de trois témoins du massacre de Maguindanao et de quatre journalistes, et exprime sa solidarité aux familles des victimes;

    2. s'inquiète profondément des conditions d'indépendance de la justice et du faible nombre de condamnations des violations des droits de l'homme dans le pays et demande une enquête indépendante et immédiate sur les récents assassinats;

    3. invite le gouvernement philippin à prendre de nouvelles mesures pour mettre un terme à l'impunité qui entoure les exécutions extrajudiciaires, les disparitions forcées et les actes de torture, et pour traduire les responsables en justice, notamment les auteurs du massacre de Maguindanao, qui sont toujours en liberté; demande par ailleurs la libération de toutes les personnes disparues encore en captivité et invite à faire la lumière sur tous les cas non élucidés;

    4. se félicite de la mise en accusation de 196 personnes dans le cadre du massacre de Maguindanao mais déplore qu'aucun progrès réel n'ait été accompli dans le cadre du procès;

    5. invite instamment le gouvernement philippin à ratifier la convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées et à appliquer la loi sur les disparitions forcées ou involontaires;

    6. demande au gouvernement philippin de garantir la protection appropriée des défenseurs des droits de l'homme, des syndicalistes et des journalistes, d'enquêter et de condamner comme il se doit les attaques contre les journalistes, ainsi que d'introduire dans le droit national des dispositions interdisant ces actes et prévoyant des sanctions pénales;

    7. invite instamment les autorités nationales à mettre en place, dans le cadre de la commission des droits de l'homme, un programme spécialisé visant à protéger les témoins et les victimes, notamment leurs familles, dans les cas de graves violations des droits de l'homme, notamment quand les auteurs présumés sont des soldats, des policiers ou des agents de l'État;

    8. fait part de la préoccupation que lui inspire le fait que l'usage de la torture et les mauvais traitements infligés aux personnes en garde à vue continuent d'être monnaie courante, et invite instamment les autorités à s'investir davantage pour lutter avec détermination contre toute violation de la loi nationale antiterroriste de 2009;

    9. invite instamment le gouvernement à interdire et à dissoudre sans plus attendre tant les forces paramilitaires (notamment quand les activités paramilitaires sont encadrées par un commandement militaire) que les milices locales et à assujettir les unités civiles armées à un contrôle militaire et policier intégral, en particulier les unités géographiques des forces armées civiles et les organisations de volontaires civils;

    10. demande au gouvernement de prendre des mesures concrètes pour mettre en œuvre les recommandations faites aux Philippines dans le cadre du récent examen périodique universel; invite instamment les Philippines à annuler, sans plus attendre, le décret 546 afin d'interdire les armées privées;

    11. se félicite de la ratification par les Philippines de la convention de Rome portant statut de la Cour pénale internationale le 30 août 2011 ainsi que du protocole facultatif à la convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, le 17 avril 2012;

    12. salue les initiatives importantes prises par le gouvernement philippin pour essayer d'empêcher les exécutions et pour traduire les acteurs en justice, ainsi que la création d'un nouveau groupe d'action du ministère public pour traiter les exécutions extrajudiciaires et les disparitions forcées;

    13. se félicite du succès de la mise en place du programme EPJUST et du nouveau programme UE-Philippines de soutien à la justice ("Justice pour tous") qui sera lancé sous peu et doté de 10000000 EUR au titre de la période 2012-2015 dans le but de favoriser un accès équitable à la justice et une application efficace dans l'intérêt de l'ensemble des justiciables en général et en particulier des pauvres et des personnes défavorisées, notamment des femmes, des enfants, des minorités et des peuples autochtones, ainsi que des défenseurs des droits de l'homme et des militants sociaux;

    14. demande au gouvernement philippin de permettre au rapporteur spécial des Nations unies de se rendre dans le pays pour étudier sur place la situation des droits de l'homme;

    15. charge son Président de transmettre la présente résolution à la haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, au président et au gouvernement des Philippines, ainsi qu'au haut commissaire des Nations unies pour les droits de l'homme et aux gouvernements des États membres de l'ANASE.

    [1] JO C 305 E du 11.11.2010, p. 11.


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  • Peuples autochtones dans le monde :les enjeux de la reconnaissance

    juillet 2013, 372 pages, ed. l'Harmattan, 37,50 euros

    Parution de l'ouvrage collectif « Peuples autochtones dans le monde : les enjeux de la reconnaissance », dirigé par Irène Bellier aux éditions L'Harmattan - 2 juillet 2013

    L'ouvrage « peuples autochtones dans le monde : les enjeux de la reconnaissance » vient de paraître aux éditions L'Harmattan dans la collection « horizons autochtones ». Il a été conçu à partir d'un atelier international consacré aux peuples autochtones, à leur reconnaissance et aux enjeux autour de l'autodétermination, organisé par l'équipe SOGIP en juin 2011.

    Le livre peut être commandé en ligne sur le site de l'éditeur L'Harmattan (format papier, PDF ou e-book) en cliquant ici

    Liste des contributeurs par ordre d'apparition :

    Rodolfo Stavenhagen ; Irène Bellier ; Leslie Cloud, Verónica González, Laurent Lacroix ; Silvia Lopez da Silva Macedo ; Stéphanie Guyon, Benoît Trépied ; Martin Préaud ; Virginius Xaxa ; Scott Simon, Awi Mona ; Yves-Marie Davenel ; Nigel Crawhall ; Raquel Yrigoyen Fajardo ; Marco Aparicio Wilhelmi ; Jean Leclair ; Clive Baldwin, Cynthia Morel ; Lesle Jansen ; Mick Gooda.

    4ème de couverture :

    Le 13 septembre 2007, l'Assemblée générale des Nations unies adopte la Déclaration des droits des peuples autochtones. Après plus de 20 ans de négociations compliquées, les peuples indigènes qui partagent une histoire de domination, de marginalisation et d'exclusion dans la construction des États sont reconnus comme sujets de droit, jouissant du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Cette reconnaissance internationale ouvre toute une série de questions sur la place des peuples autochtones dans le monde aujourd'hui, sur les luttes menées pour les respecter comme êtres humains, comme citoyens, comme peuples, égaux et différents.

    Ce livre a été conçu à partir d'un atelier international, financé par le Conseil européen de la recherche, organisé par l'équipe SOGIP (ERC 249236) qui travaille sur les échelles de la gouvernance reliant les Nations unies, les États et les peuples autochtones, et sur les sens de l'autodétermination à l'heure de la globalisation. La première partie porte sur le legs colonial et les enjeux politiques et sociaux des processus de catégorisation, la seconde aborde les évolutions du champ juridique et des constitutions. En mettant en évidence les héritages de l'histoire et les spécificités régionales de différents processus, les chapitres évoquent la diversité des situations dans le monde, en faisant ressortir les points communs et les lignes de transformation.

    Les contributions d'anthropologues, de sociologues, de juristes et d'acteurs autochtones montrent les articulations entre les domaines du social, du politique et du juridique qui témoignent des mécanismes – et des résistances – à l'oeuvre dans le processus d'ouverture d'un espace de reconnaissance des peuples autochtones.

    Table des matières :

    Préface 
    La protection des droits autochtones : le défi de la mise en œuvre
    Rodolfo Stavenhagen

    Introduction
    La reconnaissance internationale des peuples autochtones
    Irène Bellier

    Première partie----LES ENJEUX POLITIQUES DES CATEGORIES

    Catégories, nominations et droits liés à l'autochtonie en Amérique latine. Variations historiques et enjeux actuels
    Leslie Cloud, Verónica González, Laurent Lacroix

    Pourquoi vous nous appelez Indiens ? La catégorie d'indien et son appropriation par les populations autochtones au Brésil
    Silvia Lopez da Silva Macedo

    Les autochtones de la République. Amérindiens, Tahitiens et Kanak face au legs colonial français
    Stéphanie Guyon, Benoît Trépied

    Peuples autochtones dans le Pacifique. Héritages coloniaux et gouvernance autochtone 
    Martin Préaud

    La conscience adivasi (indigenous peoples) en Inde
    Virginius Xaxa

    L'autonomie autochtone à Taiwan. Un cadre légal en construction
    Scott Simon et Ahwa Mona

    Des inorodcy aux korennye narody : modalités de la reconnaisances des peuples « autochtones » en Fédération de Russie
    Yves-Marie Davenel

    L'Afrique et les droits des peuples autoctones : un bilan des réactions à la Déclaration des Nations unies
    Nigel Crawhall

    L'appréhension du concept « peuples autochtones » dans le contexte africain

    Seconde partie-----CE QUE LE DROIT FAIT AU POLITIQUE

    Constitutionnalisme pluraliste et peuples autochtones en Amérique latine Du multiculturalisme à la décolonisation
    Raquel Yrigoyen Fajardo

    La (re)construction de l'autonomie autochtone comme composante du  projet de décolonisation en Bolivie : le cas de Jésus de Machaca
    Marco Aparicio Wilhelmi

    Institutions autochtones et traditions juridiques nationales. Articulations et contradictions : le cas canadien
    Jean Leclair

    Recourir à la déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones dans des actions en justice
    Clive Baldwin, Cynthia Morel

    Les peuples autochtones dans le droit international : le cas des San de Namibie
    Lesle Jansen

    Etablir une relation entre le gouvernement et les peuples autochtones d'Australie
    Un entretien de Martin Préaud avec Mick Gooda

     


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  • Tronc d'arbre sur l'épaule, le visage crispé par l'effort, un guerrier surgit dans un nuage de poussière: à Cuiaba, l'une des villes hôtes du Mondial-2014 de football, les tribus indiennes du Brésil disputent "leurs" olympiades.

    Dans la tribune, pas de "ola", de perruques fluo, de vuvuzelas ou d'hymnes nationaux. Teint cuivré, parures de plumes pour certains, les supporteurs encouragent leurs champions par des chants ancestraux au rythme des maracas.

    Pipe à la main, Tawra et les membres de sa tribu des Kariri-Xoco dansent en cercle autour de Tawani, pour célébrer sa participation au tir à l'arc. "Rena, reia, reia raoi!!!", scandent-ils pour donner des forces à leur champion, plongé dans un état léthargique.

     

    Course avec tronc

     

    Des rituels de ce type se répètent lors des 12es Jeux des Peuples indigènes. Ils ont été déclarés ouverts avec un grand "feu sacré", à moins de 1.000 jours des JO-2016 de Rio de Janeiro.

    Quelque 1.500 indigènes de 49 tribus brésiliennes et des représentants de 15 pays ont participé à ces olympiades indiennes qui s'achevaient samedi dans la capitale du Mato Grosso (centre-ouest).

    Au programme, le traditionnel tir à l'arc, ou le jet de lance bien sûr.

    Mais aussi des disciplines plus insolites, comme la "course avec tronc" où les relayeurs de chaque équipe se transmettent des cylindres de bois de plus de 100 kg!

    "Nous voulons montrer que nous avons une réelle authenticité, une très grande diversité", explique Jaruco Tanao, qui a voyagé quatre jours en bateau et en bus depuis Acre (nord) pour participer à ces Jeux.

    La plupart ont accompli de longs périples pour se rendre à Cuiaba, comme Zuri Duarte, 21 ans, de la tribu Harakmbut, qui représente le Pérou.

    Pour beaucoup, membres de tribus éclatées sur d'immenses territoires et sans contact entre elles, c'est une occasion unique d'échanger avec d'autres cultures indigènes ancestrales.

    Iguandili Lopez, du Panama, exécute la danse de son peuple, les Gunas, avec des Pataxo, reconnaissables à leurs corps peints en jaune. Keyuk Yanten, un Tewelche de Patagonie, chante avec des Mapuche du sud du Chili.

    "Cela me fascine que les tribus brésiliennes maintiennent cette pureté", confie Iguandili.

    Quelque 900.000 indigènes vivent aujourd'hui au Brésil. Ils ne représentent plus aujourd'hui que 0,5% d'une population de 200 millions d'habitants.

    Fils d'une "blanche" et d'un indien, Tawra explique que sa tribu est l'une de celles, encore nombreuses, qui luttent pour la reconnaissance de leurs territoires ancestraux, occupés par des agriculteurs.

    "Je me sens surtout indien. Nous autres, nous apprenons de la nature elle-même, nous, nous vivons en elle", explique le jeune homme.

     

    Un but = une flèche

     

    Les amphitryons de ces Jeux, les indiens Pareci du Mato Grosso, pratiquent un dérivé du football, ou plutôt une sorte de "headball", puisqu'il ne se joue qu'avec la tête. Chaque point gagné --en évitant qu'une petite balle ne touche la poussière avant d'avoir été frappée d'une tête souvent plongeante --, permet de gagner une flèche appartenant à l'équipe rivale.

    Cette discipline n'était pas encore officielle, mais en démonstration.

    Tout comme le tir à la sarbacane, ou le Javari, un jeu consistant à esquiver des flèches en se protégeant le corps d'un tube.

    Mais quand il s'agit de football, tous se lancent sur la pelouse avec la même passion que n'importe quel Brésilien.

    Le gouvernement étudie une proposition pour organiser un Mondial de football indigène en mai 2014, à quelques semaines du Mondial officiel organisé par la Fifa.

    L'équipe féminine de foot des Kariri Xoco l'emporte finalement aux tirs au but sur celle des Zuri. Mais le football n'est pas vraiment le fort des compétitrices qui éclatent de rire sans arrêt sur le terrain écrasé de chaleur.

    Une gaieté générale à peine troublée par les sanglots stridents d'une petite fille, qui ne veut pas que sa mère entre en jeu.


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  • PAPEETE, jeudi 14 novembre 2013. La 13e édition de Lire en Polynésie à suivre jusqu’à dimanche soir à la Maison de la culture de Papeete est un lieu d’échanges d’une grande richesse. Sur le paepae, brève rencontre avec deux auteurs amérindiens. Virginia Pésémapéo Bordeleau est issue du peuple Cris, nation autochtone d’Amérique du Nord, plus précisément du Québec. Louis-Karl Picard-Sioui est, lui, issu du peuple Wendat, membre du clan des loups dont la réserve indienne de Wendake, est située au cœur même de Québec.

    Ces deux auteurs sont deux voix en Amérique du Nord des peuples autochtones et d’expression francophone. «Les auteurs autochtones sont publiés au Québec depuis une quarantaine d’années seulement. Nous sommes enfin pris au sérieux. Mon dernier roman est un vrai succès de librairie» plaisante Virginia. Ce roman, «L’amant du Lac» est le premier livre érotique écrit par une romancière amérindienne du Québec. Une histoire d’amour et de plaisir entre un métis et une indienne Algonquine près du lac Appittibbi. Pour nous autres, lecteurs du Pacifique ou européens, forcément le dépaysement est total.

    Pour autant, il y a des similitudes avec la Polynésie et son peuple premier qui s’exprime également par la littérature. Les auteurs autochtones amérindiens du Québec ont désormais pris leur envol. «Il y a eu en 2012 plus de livres d’auteurs amérindiens publiés qu’au cours des 30 dernières années» renchérit Louis-Karl Picard-Sioui, auteur notamment de poèmes, de contes, de pièces de théâtre qui mettent en scène ces peuples premiers. «La réserve indienne d’où je viens est située en plein milieu du Québec. Wendake c’est un peu le village d’Astérix, sauf que là-bas ce sont les Gaulois qui sont tout autour de nous» ! Par leur appartenance à des nations indiennes, ces deux auteurs font vivre l’âme des autochtones car ce sont dans leurs racines qu’ils puisent leur inspiration. Pourtant, pas question de nostalgie, ni de retour sur le passé. «J’écris depuis longtemps déjà un roman de science fiction ! Nos livres parlent de notre vie, mais ne restent pas que sur le passé, au contraire, ils ont un but vers le futur. Mais je crois que nos valeurs sont plus proches de la spiritualité de l’Homme que les valeurs occidentales de jouissance à court terme. Elles sont plus intemporelles» poursuit Louis-Karl Picard-Sioui.



    Rencontre ce dimanche
    Virginia Pésémapéo Bordeleau et Louis-Karl Picard-Sioui sont à rencontrer particulièrement ce dimanche 17 novembre au salon du livre de 11 heures à 12 heures pour une discussion sur le rêve indien. «Le rêve fait partie intégrante de l’univers amérindien, un autre aspect d’une réalité vivante dont les messages et les leçons sont apportés sous une forme animale. Les êtres aimés nous reviennent ainsi la nuit pour nous rassurer sur leur sort ou nous diriger vers notre destinée, une expérience vécue personnellement. Parfois il s’agit d’un message prémonitoire afin (peut être) d’adoucir l’impact d’une épreuve à venir».


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  • Le magazine Vanity Fair a collaboré avec le célèbre photographe Sebastião Salgado pour témoigner de la situation des Awá que Survival considère comme la tribu la plus menacée de la Terre.

    Les Awá sont de plus en plus désespérés de voir leur forêt détruite à un rythme alarmant. © Fiona Watson/Survival

     

    Le célèbre photographe brésilien Sebastião Salgado et le magazine Vanity Fair ont collaboré pour faire connaître le sort des Indiens awá que Survival, mouvement mondial de soutien aux peuples indigènes, considère comme la « tribu la plus menacée de la Terre ». Le reportage de 13 pages est publié dans l’édition américaine de décembre du célèbre magazine qui vient de paraître.   L’écrivain Alex Shoumatoff, l’un des principaux collaborateurs à la rédaction de Vanity Fair, et Salgado ont passé plusieurs semaines dans la forêt amazonienne avec les Awá pour constater l’échec du gouvernement brésilien à protéger le territoire awá de l’invasion massive des bûcherons et des éleveurs. La déforestation des territoires awá est beaucoup plus importante que celle de tout autre territoire indien en Amazonie. Le gouvernement a ignoré toutes les ordonnances judiciaires visant à expulser les bûcherons clandestins. Sur les 450 Awá, une centaine environ vit dans l’isolement, se retirant dans un espace de plus en plus réduit de la forêt pour éviter les hommes armés qui s’en prennent à eux. 

    De nombreuses personnalités se sont jointes à l'initiative « Sauvez les Awá »

      Un Awá a déclaré à Survival : « Les bûcherons sont en train de tout détruire, il n’y a presque plus de bonne forêt. Je chassais beaucoup, mais il n’y a presque plus de gibier. La police doit expulser les bûcherons de toute urgence ! »   La campagne de Survival International, lancée par l’acteur oscarisé Colin Firth, a généré plus de 54 000 lettres de protestation au ministre de la Justice du Brésil. De nombreuses personnalités, dont le groupe Tryo, la créatrice de mode Vivienne Westwood ou l’actrice Gillian Anderson, se sont jointes à notre initiative « Sauvez les Awá ».   Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd’hui : « Nous avons bon espoir que cette publication donne une impulsion réelle à notre campagne urgente en faveur des Awá à propos desquels des experts ont parlé de "génocide de l’une des dernières tribus nomades du Brésil". Le ministre de la Justice a le pouvoir de sauver les Awá. Il faut espérer que ce retentissement médiatique le pousse finalement à l’action. Sinon les supporters qui vont affluer au Brésil l’année prochaine pour la Coupe du Monde auront juste le temps de voir la dernière parcelle de forêt des Awá réduite en flammes ».

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  • Les conditions sociales dans lesquelles vivent les pygmées Aka, en Centrafrique restent encore déplorables malgré les multiples conventions signées

    « Sauvageant », c'est le terme utilisé pour appeler un pygmée. Pour les bantous, les pygmées sont des sous-hommes. Ils ne sont pas leur égal. Les pygmées mènent vraiment une vie de misère, a mentionné Bejanski Senekian, juriste à la Maison de l’enfant et de la femme pygmée (MEFP), résidant dans la commune de Mbaéré, une localité à forte densité de pygmée. La MEFP est une structure nationale qui défend les causes et les intérêts des pygmées. Elle promeut le bien-être social, économique et culturel et encourager l’alphabétisation des enfants et des femmes pygmées. Urbain Gossy-Gonda, juriste à la MEFP et travaillant dans la commune de Molokoué dans la préfecture de la Lobaye déplore le fait que Les pygmées travaillent les plus souvent soit dans des sociétés forestières, soit chez des particuliers pour de modiques sommes. Pour toute une journée de travail, c'est à peine 250 francs CFA qu'on leur remette. Parfois ils sont payés par l'alcool de traite ou des habits usés.

    Selon le résultat d’une enquête publiée en 2011 par l’ONG COOPI, une structure italienne qui défend le droit des pygmées Aka en Centrafrique, 33,61% des AKA interviewés déclarent se trouver encore dans une condition de soumission. Ces difficultés sont liées aux différentes formes de discrimination et au manque d’accès aux services publics (centre de santé, école, municipalité (...). Les peuples autochtones Aka continuent toujours de subir, malheureusement, de discrimination dans ce pays, qui a pourtant ratifié la Convention 169 de l’Organisation internationale du travail (OIT). Ils continuent toujours de souffrir de martyrs sur leurs droits, a confirmé Simon Pierre Ekondo Mindo, président de l’Association pour la défense des intérêts des Bayaka en Centrafrique (ADIBAC). La convention 169, hélas, n’est pas du tout appliquée. L’Etat centrafricain a signé et ratifié plusieurs lois sur la population autochtone, mais je n’ai vu aucun changement sur l’amélioration des conditions de vie des peuples Aka, a-t-il poursuivi. Dans les zones forestières, les pygmées Aka sont recrutés pour être, soit pisteur, soit pour couper des bois. Le tout pour un salaire de catéchiste. En cas d’accident, ils ne sont jamais pris charge.

    Brice Séréckissy, coordonnateur national du projet UNIP/BIT en Centrafrique, reconnait que les pygmées Aka vivent une situation de discrimination, de marginalisation socio-économique et politique à tous les niveaux. « Tout cela est lié à leur culture et leur mode de vie qui est tout à fait différent de la majorité de la population et c’est cette diversité culturelle qui a fait qu’ils sont toujours à l’écart dans tout ce qui ce passe dans le pays. Contrairement aux autres interlocuteurs, Brice Séréckissi reconnait l’effort fournit du gouvernement pour améliorer la condition de vie des autochtones. « Ce sont des procédés politiques qui ont conduit à la ratification de la convention de 169, en 2010. La ratification de cette convention par la RCA, en 2010, marque la volonté politique des autorités centrafricaines à promouvoir le respect des droits des peuples autochtones ». Les pygmées AKA, il faut le savoir, sont une catégorie de personnes qui vivent dans la forêt dense de Centrafrique, au sud du pays. Ces peuples font partie des minorités. Ils sont aussi appelés des peuples indigènes et tribaux.


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  • Les conditions sociales dans lesquelles vivent les pygmées Aka, en Centrafrique restent encore déplorables malgré les multiples conventions signées

    « Sauvageant », c'est le terme utilisé pour appeler un pygmée. Pour les bantous, les pygmées sont des sous-hommes. Ils ne sont pas leur égal. Les pygmées mènent vraiment une vie de misère, a mentionné Bejanski Senekian, juriste à la Maison de l’enfant et de la femme pygmée (MEFP), résidant dans la commune de Mbaéré, une localité à forte densité de pygmée. La MEFP est une structure nationale qui défend les causes et les intérêts des pygmées. Elle promeut le bien-être social, économique et culturel et encourager l’alphabétisation des enfants et des femmes pygmées. Urbain Gossy-Gonda, juriste à la MEFP et travaillant dans la commune de Molokoué dans la préfecture de la Lobaye déplore le fait que Les pygmées travaillent les plus souvent soit dans des sociétés forestières, soit chez des particuliers pour de modiques sommes. Pour toute une journée de travail, c'est à peine 250 francs CFA qu'on leur remette. Parfois ils sont payés par l'alcool de traite ou des habits usés.

    Selon le résultat d’une enquête publiée en 2011 par l’ONG COOPI, une structure italienne qui défend le droit des pygmées Aka en Centrafrique, 33,61% des AKA interviewés déclarent se trouver encore dans une condition de soumission. Ces difficultés sont liées aux différentes formes de discrimination et au manque d’accès aux services publics (centre de santé, école, municipalité (...). Les peuples autochtones Aka continuent toujours de subir, malheureusement, de discrimination dans ce pays, qui a pourtant ratifié la Convention 169 de l’Organisation internationale du travail (OIT). Ils continuent toujours de souffrir de martyrs sur leurs droits, a confirmé Simon Pierre Ekondo Mindo, président de l’Association pour la défense des intérêts des Bayaka en Centrafrique (ADIBAC). La convention 169, hélas, n’est pas du tout appliquée. L’Etat centrafricain a signé et ratifié plusieurs lois sur la population autochtone, mais je n’ai vu aucun changement sur l’amélioration des conditions de vie des peuples Aka, a-t-il poursuivi. Dans les zones forestières, les pygmées Aka sont recrutés pour être, soit pisteur, soit pour couper des bois. Le tout pour un salaire de catéchiste. En cas d’accident, ils ne sont jamais pris charge.

    Brice Séréckissy, coordonnateur national du projet UNIP/BIT en Centrafrique, reconnait que les pygmées Aka vivent une situation de discrimination, de marginalisation socio-économique et politique à tous les niveaux. « Tout cela est lié à leur culture et leur mode de vie qui est tout à fait différent de la majorité de la population et c’est cette diversité culturelle qui a fait qu’ils sont toujours à l’écart dans tout ce qui ce passe dans le pays. Contrairement aux autres interlocuteurs, Brice Séréckissi reconnait l’effort fournit du gouvernement pour améliorer la condition de vie des autochtones. « Ce sont des procédés politiques qui ont conduit à la ratification de la convention de 169, en 2010. La ratification de cette convention par la RCA, en 2010, marque la volonté politique des autorités centrafricaines à promouvoir le respect des droits des peuples autochtones ». Les pygmées AKA, il faut le savoir, sont une catégorie de personnes qui vivent dans la forêt dense de Centrafrique, au sud du pays. Ces peuples font partie des minorités. Ils sont aussi appelés des peuples indigènes et tribaux.


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  • Quand César Augusto Jojaje a appris que la forêt de ses ancêtres avait servi de monnaie d'échange pour la vente de 100 000 tonnes de crédits-carbone à une compagnie d'assurance, une colère froide l'a envahi. « Pourquoi n'avons-nous pas été consultés ? C'est une spoliation ! Nous seuls avons le droit de décider de l'usage de ce territoire. Il n'appartient ni à l'Etat ni aux organisations non gouvernementales. » Ces terres ancestrales se trouvent à l'intérieur de la réserve nationale de Tambopata, une aire protégée de plus de 1,5 million d'hectares créée en 2000 malgré l'opposition des Indiens Ese Eja, l'ethnie à laquelle appartient César, originaire depuis des temps immémoriaux des entrailles de cette Amazonie péruvienne nichée dans les replis du Rio Madre de Dios.

     

    LE CRÉDIT-CARBONNE, UNE NOUVELLE MONNAIE

    Aux frontières du Brésil et de la Bolivie, elles sont un petit morceau de ces immenses étendues de forêts tropicales que les pays industrialisés, au nom de la lutte contre le changement climatique, se sont engagés à protéger en lançant un vaste plan et en promettant beaucoup d'argent. Des promesses à la hauteur des enjeux : la déforestation est à l'origine chaque année de près de 15 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, autant que le secteur des transports. Mais depuis les premières discussions en 2007, ce plan, baptisé REDD pour réduction des émissions liées à la déforestation et à la dégradation des forêts, et toujours négocié dans le cadre de la Convention.


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  • Un rapport d'un envoyé spécial de l'Organisation des Nations Unies (ONU) a dressé un portrait accablant de la situation dans les communautés autochtones du Canada. Une réalité que ne conteste pas la communauté d'Odanak qui croit toutefois s'en tirer mieux que bien d'autres.

    Le rapport déposé par l'envoyé spécial James Anaya a été effectué à la demande de l'ONU pour avoir des renseignements sur la situation des peuples autochtones.

    Après un séjour de neuf jours où il a fait des visites dans des communautés rurales et des grosses villes, M. Anaya a produit un rapport très sombre de leur réalité que toutes les nations ne peuvent contester.

    «Nous nous sommes tous sentis interpellés par ce rapport qui est très véridique. Il y a beaucoup de problématiques sociales vécues dans les communautés autochtones que nous ne pouvons pas nier. Ce n'est toutefois pas la première fois qu'un tel rapport est produit. Rien n'a encore été fait», souligne la représentante de la communauté d'Odanak, Suzie O'Bomsawin.

    M. Anaya y mentionne, entre autres, le

    manque criant de logements pour les familles qui résident dans les réserves amérindiennes puisque plusieurs doivent s'entasser à plus d'une quinzaine de personnes dans des maisons moyennes.

    Coup de chance

    Une problématique que ne vit toutefois pas celle d'Odanak, située près de Pierreville, qui se compte chanceuse contrairement à plusieurs autres qui vivent des réalités plus dures.

    «Nous sommes chanceux parce que ce n'est pas seulement le conseil de bande qui se charge de la construction de logements comme dans les autres communautés. Ces dernières vivent avec des problèmes de 8nancement pour en construire des nouveaux, alors il arrive que leur nombre ne suffît pas à la demande», explique Mme O'Bomsawin.

    Le surpeuplement entraînerait d'ailleurs plusieurs problèmes sociaux, dont la violence, la dépendance et le suicide. Le rapport de l'ONU souligne qu'un homme autochtone se suicide en moyenne aux six semaines dans les communautés.

    Les conditions de vie sont également plus faciles dans la région puisque la situation géographique a joué en faveur du développement de la communauté des Abénakis.

    «Dans les régions éloignées, plusieurs n'ont pas accès à l'eau potable et sont très isolées. Historiquement, nous avons été rapidement en contact avec les colonisateurs, ce qui nous a permis de nous développer rapidement. Nous sommes toutefois solidaires avec celles qui rencontrent plus de dif8cultés», souligne la porte-parole.

    Jours dif ciles

    Mme O'Bomsawin souligne toutefois que la réserve éprouve elle aussi des dif- 8cultés, notamment au niveau du 8nancement en éducation et concernant l'accès à la propriété et au crédit pour ses membres.

    «La nouvelle Loi sur les Indiens nous a amené près de 300 nouveaux membres alors que nous étions 400. Le 8nancement fédéral n'a pas suivi pour leur assurer les mêmes services et a appauvri plusieurs communautés. Le gouvernement fédéral n'est pas très ouvert pour le moment à faire des changements. Je crois néanmoins qu'Odanak est sur la bonne voie», conclut-elle.


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  • Avis aux médias - Des organismes communautaires appellent à la vérité et à la réconciliation pour les peuples autochtones et les peuples de couleur

    TORONTO, le 8 nov. 2013 /CNW/ - À l'occasion du 250e anniversaire de la Proclamation royale de 1763 et du 25anniversaire de la Loi sur le multiculturalisme canadien, Colour of Poverty/Colour of Change ainsi que plusieurs organismes partenaires et la Commission ontarienne des droits de la personne (CODP) tiendront une conférence de presse, le mardi 12 novembre 2013, à 11 h 15, au 180, rue Dundas Ouest, 8e étage, salle de conférences de la CODP.

    L'objet de la conférence de presse est d'annoncer l'ouverture d'un dialogue communautaire, « Du souvenir à la réconciliation - Un dialogue communautaire commun sur nos rôles comme peuples visés par des traités », dans l'idée de promouvoir la vérité et la réconciliation pour les peuples autochtones et les peuples de couleur et de diffuser une déclaration conjointe d'engagement à cet égard.

    Sont invités à parler à la conférence de presse : la commissaire Marie Wilson, Commission de vérité et de réconciliation du Canada, Barbara Hall, commissaire en chef de la Commission ontarienne des droits de la personne, Debbie Douglas, directrice exécutive de l'Ontario Council of Agencies Serving Immigrants, et Avvy Go, directrice de la Metro Toronto Chinese & Southeast Asian Legal Clinic.


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  • «L’homme a adapté le monde à ses besoins»; Notre espèce a commencé très tôt à dominer son environnement. Une chercheuse française retrace son extraordinaire ascension

    «L’homme a adapté le monde à ses besoins»;

    Quel destin! L’homme a beau n’être qu’une espèce animale parmi beaucoup d’autres, il tient un rôle sans équivalent dans la nature. Son influence est devenue aujourd’hui si cruciale que certains scientifiques ont été jusqu’à décréter qu’il avait inauguré une nouvelle ère géologique, à qui ils ont donné son nom: l’anthropocène. Chercheuse associée au laboratoire SPHERE (Sciences, philosophie, histoire) de l’Université Paris 7, Valérie Chansigaud revient dans un livre sur cette «histoire mouvementée».

    Le Temps: L’énorme influence que l’homme exerce sur la nature n’est pas «accidentelle», dites-vous. Elle n’est pas liée à un événement précis, comme la révolution industrielle, ni même à une culture particulière, comme la civilisation occidentale… D’où vient-elle alors?

    Valérie Chansigaud:Lorsque je me suis plongée dans cette histoire, la question du début s’est tout de suite posée. Or, plus j’avançais dans ma recherche, plus j’étais contrainte de remonter dans le temps. L’homme a bâti son succès sur la transformation de son environnement, dans le but de rendre le monde toujours plus propice à sa survie. Il a déployé là une stratégie extraordinairement efficace, puisqu’il a ainsi conquis, en quelques dizaines de milliers d’années, la totalité des terres émergées, à l’exception de l’Antarctique. D’autres espèces en ont forcément pâti.

    – A quand remonte le début de cette emprise?

    – Il existe deux écoles à ce sujet. La première avance que la transformation du milieu naturel et la disparition de nombreux grands animaux au terme de la dernière période glaciaire s’expliquent par des modifications du climat. La seconde estime que ces phénomènes ont été causés par l’homme. La controverse, qui date d’il y a 30 ou 40 ans, n’est toujours pas tranchée. Mais les chercheurs qui privilégient l’influence humaine possèdent, à mon avis, quelques bons arguments. La grande faune [dont les représentants pèsent au minimum plusieurs dizaines de kilos] a ainsi disparu voici 10000 à 15000 ans en Amérique du Nord, et quelques milliers d’années plus tard dans les Caraïbes. Il s’avère qu’aucun changement climatique n’explique un tel décalage. En revanche, chacune de ces deux dates correspond à l’arrivée de l’homme. Le début de cette emprise remonte donc, selon moi, à la préhistoire.

    – Les peuples modernes de chasseurs-cueilleurs ont la réputation de vivre en harmonie avec la nature. Qu’en pensez-vous?

    – C’est là une image vivace, qui renvoie au mythe chrétien de l’innocence originelle et d’un début des temps figé, où l’homme n’aurait connu aucune évolution. Elle me laisse sceptique. Nombre d’études archéologiques et ethnographiques montrent à l’inverse que l’arrivée de populations humaines, même réduites, provoque un dépeuplement presque immédiat de la grande faune. Et ce pour deux raisons: la chasse, qui atteint régulièrement des niveaux importants, et la peur, qui suit l’arrivée de tout nouveau prédateur. L’idée que l’homme installe dans la nature un paysage de peur ne nous est pas agréable, notamment lorsque nous parlons de peuples premiers. Mais c’est juste la réalité.

    – L’homme pèse sans doute sur la nature depuis longtemps. Son impact n’en a pas moins augmenté de manière considérable dans la période récente…

    – Tout à fait. Il faut cependant préciser que cette évolution a été progressive. Elle n’est pas l’apanage de la révolution industrielle. Chaque grande civilisation a accentué la pression sur l’environnement. Des travaux tendent à prouver, par exemple, que la Chine antique a exercé une influence très destructrice sur la nature. Plus destructrice encore que les Etats du bassin méditerranéen à la même époque. Cela dit, en donnant à la civilisation européenne les moyens de s’étendre dans le monde entier, la Renaissance a suscité un bouleversement d’une ampleur sans précédent. Elle a provoqué la création des plus grands empires de l’histoire et la mise en place d’un système économique basé sur le pillage et la destruction de la nature comme de l’homme. L’exploitation des Caraïbes a causé rien moins que la disparition des peuples indiens autochtones, puis le transfert de multitudes d’esclaves en provenance d’Afrique. L’histoire de la domination de la nature par l’homme est inséparable de celle de la domination de l’homme par l’homme.

    – Qu’est-ce qui caractérise ce début de XXIe siècle?

    – Nous sommes passés d’impacts locaux à des impacts globaux. Le réchauffement climatique en est un bon exemple, puisqu’il est le produit d’émissions provenant d’un peu partout, et qu’il affecte en retour l’atmosphère dans son entier. Le modèle économique dont j’ai parlé, qui promeut un enrichis-sement sans limite au détriment de la nature, a été intégré par la quasi-totalité des pays du monde.

    – Parallèlement, la révolution industrielle a favorisé l’apparition d’un large mouvement de protection de la nature…

    – Effectivement. L’émergence de la société industrielle s’est accompagnée de toutes sortes d’excès qui ont soulevé de vives inquiétudes. Il en est résulté un puissant courant humaniste, qui s’est déployé sur plusieurs fronts, de la lutte contre l’esclavage à la défense des droits de la femme, en passant par la promotion d’une éthique concernant les animaux. Le mouvement de défense de la nature ne s’est pas constitué en opposition à l’homme, comme on le dit souvent. Il s’inscrit tout au contraire dans une démarche générale de moralisation de la société. Le principe sous-jacent est qu’en acquérant un pouvoir considérable sur la nature, l’homme s’est imposé une responsabilité particulière envers elle.

    – La même sensibilité règne-t-elle encore aujourd’hui?

    – Non, pas exactement. Le mouvement de défense de la nature a évolué sous l’influence des ­scientifiques pour devenir plus technique et moins morale.

    Si la construction d’un port dérange une colonie d’oiseaux,

    on trouvera toutes sortes d’experts pour évaluer la situation avec précision et organiser avec minutie le déplacement des oiseaux. Peu de gens, en revanche, se poseront des questions sur l’opportunité de construire un port. Je ne juge pas une telle attitude. Je me contente de la constater.

    L’Homme et la nature – Une histoire mouvementée, de Valérie Chansigaud, Ed. Delachaux et Niestlé, Paris, 2013.


    AU 
     

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  • À l'occasion du 250e anniversaire de la Proclamation royale de 1763 et du 25e anniversaire de la Loi sur le multiculturalisme canadien, Colour of Poverty/Colour of Change ainsi que plusieurs organismes partenaires et la Commission ontarienne des droits de la personne (CODP) tiendront une conférence de presse, le mardi 12 novembre 2013, à 11 h 15, au 180, rue Dundas Ouest, 8e étage, salle de conférences de la CODP.

    L'objet de la conférence de presse est d'annoncer l'ouverture d'un dialogue communautaire, « Du souvenir à la réconciliation - Un dialogue communautaire commun sur nos rôles comme peuples visés par des traités », dans l'idée de promouvoir la vérité et la réconciliation pour les peuples autochtones et les peuples de couleur et de diffuser une déclaration conjointe d'engagement à cet égard.

     


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  • La Convention pour la promotion et le développement des peuples autochtones (CPDA) dénonce divers cas de discriminations dont sont victimes les peuples autochtones pygmées de Bolomba, dans la province de l'Equateur. A l'issue d'une mission dans ce territoire, le président de cette ONG, Pierre Bokono, a évoqué des cas d'arrestations arbitraires et d'exploitation illégale de leurs forêts.

    «A Boko, par exemple, une femme a été arrêtée par la police en lieu et place de son mari absent pour une dette qu'il aurait contractée», a-t-il expliqué.

    Selon lui, la police arrête parfois tout le village pour une infraction individuelle, et pille même le petit bétail.

    Dans la localité de Bongoda, les pygmées avaient cédé une portion de forêt aux paysans bantous Ngombe pour y cultiver leurs champs. Mais après la récolte, ces derniers ont refusé de restituer cette forêt.

    Par ailleurs, les exploitants de bois abattraient les arbres à chenilles dont se nourrissent les autochtones.

    «Même pour les vivres remis par le Pam aux vulnérables à Itokela, les peuples autochtones n'ont bénéficié que de la farine, sans sucre, ni huile végétale», a expliqué M. Bokono.

    Il a appelé les autorités à intervenir pour faire cesser ces injustices.


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  • La Convention pour la promotion et le développement des peuples autochtones (CPDA) dénonce divers cas de discriminations dont sont victimes les peuples autochtones pygmées de Bolomba, dans la province de l'Equateur. A l'issue d'une mission dans ce territoire, le président de cette ONG, Pierre Bokono, a évoqué des cas d'arrestations arbitraires et d'exploitation illégale de leurs forêts.

    «A Boko, par exemple, une femme a été arrêtée par la police en lieu et place de son mari absent pour une dette qu'il aurait contractée», a-t-il expliqué.

    Selon lui, la police arrête parfois tout le village pour une infraction individuelle, et pille même le petit bétail.

    Dans la localité de Bongoda, les pygmées avaient cédé une portion de forêt aux paysans bantous Ngombe pour y cultiver leurs champs. Mais après la récolte, ces derniers ont refusé de restituer cette forêt.

    Par ailleurs, les exploitants de bois abattraient les arbres à chenilles dont se nourrissent les autochtones.

    «Même pour les vivres remis par le Pam aux vulnérables à Itokela, les peuples autochtones n'ont bénéficié que de la farine, sans sucre, ni huile végétale», a expliqué M. Bokono.

    Il a appelé les autorités à intervenir pour faire cesser ces injustices.


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  • La Convention pour la promotion et le développement des peuples autochtones (CPDA) dénonce divers cas de discriminations dont sont victimes les peuples autochtones pygmées de Bolomba, dans la province de l’Equateur. A l’issue d’une mission dans ce territoire, le président de cette ONG, Pierre Bokono, a évoqué des cas d’arrestations arbitraires et d’exploitation illégale de leurs forêts. 

    «A Boko, par exemple, une femme a été arrêtée par la police en lieu et place de son mari absent pour une dette qu’il aurait contractée», a-t-il expliqué.

    Selon lui, la police arrête parfois tout le village pour une infraction individuelle, et pille même le petit bétail.

    Dans la localité de Bongoda, les pygmées avaient cédé une portion de forêt aux paysans bantous Ngombe pour y cultiver leurs champs. Mais après la récolte, ces derniers ont refusé de restituer cette forêt.

    Par ailleurs, les exploitants de bois abattraient les arbres à chenilles dont se nourrissent les autochtones.

    «Même pour les vivres remis par le Pam aux vulnérables à Itokela, les peuples autochtones n’ont bénéficié que de la farine, sans sucre, ni huile végétale», a expliqué M. Bokono.

    Il a appelé les autorités à intervenir pour faire cesser ces injustices.


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  • Accord de partenariat volontaire

     

    entre l’Union européenne et la République du Congo sur l’application des réglementations forestières, la gouvernance et les échanges commerciaux des bois et produits dérivés vers l’Union européenne (FLEGT)

    L’UNION EUROPÉENNE, ci-après dénommée "l’Union",

     

    et

     

    LA RÉPUBLIQUE DU CONGO, ci-après dénommée "le Congo",

     

    ci-après ensemble dénommées "les parties",

     

    VU les relations étroites de coopération entre l’Union et le Congo, notamment dans le cadre de l’accord de partenariat entre les membres du groupe des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, d’une part, et la Communauté européenne et ses États membres, d’autre part, signé à Cotonou le 23 juin 2000 [1], révisé à Luxembourg le 25 juin 2005, ci-après dénommé "l’accord de Cotonou";

     

    CONSIDÉRANT que la communication de la Commission au Conseil et au Parlement européen relative à un plan d’action de l’Union européenne pour l’application des réglementations forestières, la gouvernance et les échanges commerciaux (FLEGT) [2] est un premier pas pour combattre de manière urgente l’exploitation forestière illégale et le commerce qui y est associé;

     

    SE RÉFÉRANT à la déclaration ministérielle de Yaoundé du 16 octobre 2003 sur l’application des réglementations forestières et la gouvernance en Afrique;

     

    CONSCIENTS de l’importance des principes de gestion durable des forêts définis dans la convention sur la diversité biologique, signée en juin 1992 à Rio de Janeiro, et dans la déclaration de Rio de Janeiro de 1992, et notamment du principe 10 concernant l’importance de la sensibilisation du public et de sa participation aux débats environnementaux et du principe 22 concernant le rôle vital des populations et communautés autochtones et autres collectivités locales dans la gestion de l’environnement et le développement, et de la déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones du 13 septembre 2007;

     

    SE RÉFÉRANT à la convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) et notamment l’exigence que les permis d’exportation CITES délivrés par les parties pour les spécimens d’espèces des annexes I, II ou III soient délivrés uniquement sous certaines conditions, notamment que ces spécimens n’aient pas été acquis en contradiction avec les lois de cet État pour la protection de la faune et de la flore;

     

    CONSIDÉRANT l’importance accordée par les parties aux objectifs de développement convenus au niveau international et aux objectifs du millénaire pour le développement des Nations unies;

     

    CONSIDÉRANT l’importance accordée par les parties aux principes et aux règles qui régissent les systèmes d’échanges multilatéraux, notamment les droits et obligations du GATT de 1994 et des autres accords multilatéraux établissant l’Organisation mondiale du commerce (OMC), et à la nécessité de les appliquer de manière transparente et non discriminatoire;

     

    SE RÉFÉRANT au règlement (CE) no 2173/2005 du Conseil du 20 décembre 2005 concernant la mise en place d’un régime d’autorisation FLEGT relatif aux importations de bois dans la Communauté européenne [3];

     

    CONSIDÉRANT que le système congolais pour la vérification de la légalité du bois et des produits dérivés s’applique pour toutes les exportations, et pas seulement celles destinées à l’Union;

     

    CONSIDÉRANT la volonté du Congo d’œuvrer pour la gestion durable des ressources forestières conformément aux accords et traités internationaux, notamment le traité du 5 février 2005 sur la conservation et la gestion durable des écosystèmes forestiers instituant la Commission des forêts d’Afrique centrale, aux dispositions constitutionnelles du 20 janvier 2002 et à la loi 16-2000 du 20 novembre 2000 portant code forestier,

     

    CONVIENNENT DE CE QUI SUIT:

     

    Article 1

     

    Objet

     

    L’objet du présent accord, conformément à l’engagement commun des parties à gérer durablement tous les types de forêts, est de fournir un cadre juridique visant à assurer que tous les bois et produits dérivés en provenance du Congo et importés dans l’Union, couverts par le présent accord, ont été produits légalement et, ce faisant, de promouvoir le commerce de ces bois et produits dérivés.

     

    Le présent accord fournit également une base pour le dialogue et la coopération entre les parties afin de faciliter et de promouvoir sa mise en œuvre intégrale et de renforcer l’application des réglementations forestières et la gouvernance.

     

    Article 2

     

    Définitions

     

    Aux fins du présent accord, on entend par:

     

    a) "importation dans l’Union", la mise en libre pratique de bois et de produits dérivés dans l’Union au sens de l’article 79 du règlement (CEE) no 2913/92 du Conseil du 12 octobre 1992 établissant le code des douanes communautaire [4] et qui ne peuvent être qualifiés de "marchandises dépourvues de tout caractère commercial" selon la définition figurant à l’article 1er, point 6), du règlement (CEE) no 2454/93 de la Commission du 2 juillet 1993 fixant certaines dispositions d’application du règlement (CEE) no 2913/92 établissant le code des douanes communautaire [5];

     

    b) "exportation", la sortie ou le retrait physique de bois et de produits dérivés de toute partie du territoire géographique du Congo, à l’exception des bois et produits dérivés en transit par le territoire congolais sous contrôle des autorités douanières du Congo;

     

    c) "bois et produits dérivés", les produits énumérés à l’annexe I;

     

    d) "nomenclature du SH", un code à six chiffres défini par le système harmonisé de désignation et de codification des marchandises établi par la convention internationale sur le système harmonisé de désignation et de codification des marchandises de l’Organisation mondiale des douanes;

     

    e) "autorisation FLEGT", une autorisation qui se réfère à une expédition de bois ou de produits dérivés produits légalement;

     

    f) "autorité de délivrance des autorisations", l’autorité désignée pour émettre et valider les autorisations FLEGT;

     

    g) "autorités compétentes", les autorités désignées par les États membres de l’Union pour recevoir, accepter et vérifier les autorisations FLEGT;

     

    h) "expédition", une quantité de bois et de produits dérivés couverte par une autorisation FLEGT qui est envoyée par un expéditeur et qui est présentée pour la mise en libre pratique à un bureau de douanes dans l’Union;

     

    i) "bois produit légalement", est réputé bois légal, tout bois provenant des processus d’acquisition, de production et de commercialisation conformes à l’ensemble des dispositions légales et réglementaires en vigueur au Congo et applicables dans le domaine de la gestion et de la valorisation des forêts, conformément à l’annexe II.

     

    Article 3

     

    Régime d’autorisation FLEGT

     

    1. Un régime d’autorisation concernant l’application des réglementations forestières, la gouvernance et les échanges commerciaux (ci-après dénommé "le régime d’autorisation FLEGT") est établi entre les parties au présent accord. Ce régime instaure un ensemble de procédures et d’exigences qui a pour but de vérifier et d’attester, au moyen d’autorisations FLEGT, que les bois et les produits dérivés expédiés vers l’Union sont produits légalement. Conformément au règlement no 2173/2005, l’Union n’accepte de telles expéditions du Congo pour importation dans l’Union que si elles sont couvertes par des autorisations FLEGT.

     

    2. Le régime d’autorisation FLEGT s’applique aux bois et aux produits dérivés énumérés à l’annexe I.

     

    Article 4

     

    Autorité de délivrance des autorisations

     

    1. Le Congo désigne l’autorité de délivrance des autorisations, et en notifie les coordonnées à la Commission européenne. Les deux parties rendent publiques ces informations.

     

    2. L’autorité de délivrance des autorisations vérifie que les bois et les produits dérivés sont produits légalement conformément à la législation identifiée à l’annexe II. Elle délivre, selon des modalités spécifiées à l’annexe III, des autorisations FLEGT couvrant les expéditions de bois et de produits dérivés qui sont produits, acquis ou importés légalement au Congo et qui sont destinés à l’exportation vers l’Union ainsi que, le cas échéant, la documentation nécessaire pour les bois et produits dérivés en transit par le territoire congolais sous contrôle des autorités douanières du Congo.

     

    3. L’autorité de délivrance des autorisations ne délivre pas d’autorisations FLEGT pour les bois et les produits dérivés qui sont composés ou comprennent des bois et des produits dérivés importés au Congo depuis un pays tiers, sauf s’il est démontré que ces bois et produits dérivés, importés selon les modalités spécifiées à l’annexe III, ont été produits et exportés en conformité avec les lois du pays tiers concerné.

     

    4. L’autorité de délivrance des autorisations conserve et rend publiques ses procédures pour la délivrance des autorisations FLEGT. Elle conserve également les enregistrements de toutes les expéditions couvertes par des autorisations FLEGT et, dans le respect de la législation nationale relative à la protection des données, communique ces enregistrements aux fins d’un audit indépendant, tout en préservant la confidentialité des informations relatives à la propriété industrielle des exportateurs.

     

    Article 5

     

    Autorités compétentes de l’Union

     

    1. La Commission européenne communique au Congo les coordonnées des autorités compétentes désignées par les États membres de l’Union.

     

    2. Les autorités compétentes vérifient que chaque expédition fait l’objet d’une autorisation FLEGT valable avant de la mettre en libre pratique dans l’Union. Cette mise en libre pratique peut être suspendue et l’expédition retenue en cas de doute quant à la validité de l’autorisation FLEGT. Les procédures régissant la mise en libre pratique dans l’Union d’expéditions couvertes par une autorisation FLEGT sont décrites à l’annexe IV.

     

    3. Les autorités compétentes tiennent à jour et publient annuellement un relevé des autorisations FLEGT reçues.

     

    4. Conformément à la législation nationale relative à la protection des données, les autorités compétentes accordent aux personnes et organismes désignés par le Congo comme auditeur indépendant, l’accès aux documents et données pertinents.

     

    5. Les autorités compétentes de l’Union s’abstiennent d’accomplir l’action décrite à l’article 5, paragraphe 2, en ce qui concerne les bois et produits dérivés issus des espèces énumérées dans les appendices de la convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) dans la mesure où ces produits sont couverts par les dispositions en matière de vérification prescrites par le règlement (CE) no 338/97 du Conseil du 9 décembre 1996 relatif à la protection des espèces de faune et de flore sauvages par le contrôle de leur commerce [6]. Le régime d’autorisation FLEGT fournit néanmoins l’assurance d’un prélèvement légal de ces produits.

     

    Article 6

     

    Autorisations FLEGT

     

    1. Les autorisations FLEGT sont émises par l’autorité de délivrance des autorisations en tant que moyen d’attester que les bois et les produits dérivés sont produits légalement.

     

    2. Les autorisations FLEGT sont établies sur un formulaire en français.

     

    3. Les parties peuvent, d’un commun accord, établir un système électronique pour l’émission, la transmission et la réception des autorisations FLEGT.

     

    4. La procédure d’émission des autorisations FLEGT ainsi que les spécifications techniques sont décrites à l’annexe V.

     

    Article 7

     

    Grilles de légalité

     

    Pour les besoins du présent accord, une documentation comprenant les critères et les indicateurs servant de preuve de conformité à la réglementation, dénommée grilles de légalité, figure à l’annexe II.

     

    Article 8

     

    Vérification de la légalité du bois

     

    1. Le Congo met en place un système pour vérifier que les bois et les produits dérivés destinés à être expédiés sont produits légalement et que seules les expéditions vérifiées comme telles sont exportées vers l’Union. Le système de vérification doit inclure des contrôles de la conformité afin de fournir l’assurance que les bois et les produits dérivés destinés à l’exportation vers l’Union sont produits légalement et que des autorisations FLEGT ne sont pas émises pour des expéditions de bois et de produits dérivés qui n’ont pas été produits légalement, ou dont l’origine est inconnue. Le système comprend également des procédures visant à assurer que les bois d’origine illégale ou inconnue n’entrent pas dans la chaîne d’approvisionnement.

     

    2. Le système servant à vérifier que les expéditions des bois et de produits dérivés sont légalement produits est décrit à l’annexe III.

     

    Article 9

     

    Application du système de vérification de la légalité à tous les bois et produits dérivés produits au Congo

     

    Le Congo utilise le système de vérification de la légalité des bois et des produits dérivés pour l’ensemble des bois et produits dérivés quel que soit le marché de destination.

     

    Article 10

     

    Consultations sur la validité des autorisations

     

    1. En cas de doute quant à la validité d’une autorisation, l’autorité compétente concernée peut solliciter des informations complémentaires auprès de l’autorité de délivrance des autorisations. Si l’autorité de délivrance des autorisations ne répond pas dans un délai de vingt-et-un jours calendrier, l’autorité compétente agit conformément à la législation nationale en vigueur et n’accepte pas l’autorisation. S’il ressort des informations complémentaires que les mentions figurant sur l’autorisation ne correspondent pas à l’expédition, l’autorité compétente agit conformément à la législation nationale en vigueur et n’accepte pas l’autorisation.

     

    2. En cas de désaccords ou de difficultés persistant dans les consultations concernant les autorisations FLEGT, l’affaire peut être soumise au comité conjoint de mise en œuvre de l’accord.

     

    Article 11

     

    Auditeur indépendant

     

    1. Les parties s’accordent sur la nécessité d’engager les services d’un auditeur indépendant à des périodes convenues pour s’assurer de la performance et de l’efficience du régime d’autorisations FLEGT comme élaboré à l’annexe VI.

     

    2. L’auditeur indépendant communique ses observations aux parties au moyen de rapports, selon la procédure décrite à l’annexe VI.

     

    3. Les parties facilitent le travail de l’auditeur indépendant, notamment en assurant que celui-ci a accès sur les territoires respectifs des deux parties aux informations nécessaires à l’accomplissement de ses missions. Toutefois, les parties, conformément aux législations respectives sur la protection des données, peuvent retenir toute information qu’elles ne sont pas autorisées à communiquer.

     

    Article 12

     

    Irrégularités

     

    Les parties s’informent mutuellement de leurs soupçons ou constats de contournement ou d’irrégularités contrevenant au régime d’autorisation FLEGT, notamment en ce qui concerne:

     

    a) le contournement des échanges commerciaux, notamment par la réorientation des flux commerciaux du Congo vers l’Union via un pays tiers lorsque l’opération vise vraisemblablement à éviter la demande d’autorisation;

     

    b) l’émission d’autorisations FLEGT pour des bois et des produits dérivés qui comprennent des importations d’origines suspectes en provenance de pays tiers; ou

     

    c) la fraude dans l’obtention ou l’utilisation des autorisations FLEGT.

     

    Article 13

     

    Date de mise en application du régime d’autorisation FLEGT

     

    1. Les parties s’informent mutuellement par l’intermédiaire du comité conjoint de mise en œuvre de l’accord dès lors qu’elles considèrent avoir accompli tous les préparatifs nécessaires pour une mise en application complète du régime d’autorisation FLEGT.

     

    2. Les parties, par l’intermédiaire du comité conjoint de mise en œuvre de l’accord, commandent une évaluation indépendante du régime d’autorisation FLEGT fondée sur les critères définis à l’annexe VII. L’évaluation déterminera si le système de vérification de la légalité qui sous-tend le régime d’autorisation FLEGT tel que décrit à l’annexe III, remplit adéquatement ses fonctions et si les procédures permettant de recevoir, vérifier et accepter les autorisations FLEGT, tels que décrits à l’article 5 et à l’annexe IV, sont en place dans l’Union.

     

    3. Sur la base des recommandations du comité conjoint de mise en œuvre de l’accord, les deux parties conviennent d’une date à partir de laquelle le régime d’autorisation FLEGT devrait entrer en application de manière complète.

     

    Article 14

     

    Calendrier de mise en œuvre de l’accord

     

    1. Les parties approuvent le calendrier de mise en œuvre qui figure à l’annexe VIII.

     

    2. Par l’intermédiaire du comité conjoint de mise en œuvre de l’accord, les parties évaluent les progrès accomplis dans la mise en œuvre par rapport au calendrier de l’annexe VIII.

     

    Article 15

     

    Autres mesures pertinentes

     

    1. Les parties conviennent comme autres mesures pertinentes figurant à l’annexe IX du présent accord:

     

    a) le renforcement des capacités de l’Inspection générale de l'économie forestière;

     

    b) le renforcement des capacités de la société civile;

     

    c) des textes législatifs et réglementaires à compléter;

     

    d) la mise en œuvre d’un plan de communication;

     

    e) la mise en place d’un secrétariat technique pour la partie congolaise chargé du suivi de l’accord.

     

    2. Les parties ont identifié les domaines visés à l’annexe IX comme étant ceux dans lesquels des ressources techniques et financières supplémentaires sont nécessaires afin de mettre en œuvre le présent accord.

     

    3. L’apport de ces ressources supplémentaires est soumis aux procédures normales de programmation de l’aide au Congo dans l’Union et les États membres de l’Union ainsi qu’aux procédures budgétaires du Congo lui-même.

     

    4. Les parties envisagent la nécessité d’un arrangement commun, par lequel le financement et les contributions techniques de la Commission européenne et des États membres de l’Union sont coordonnées pour soutenir ces processus.

     

    5. Le Congo veille à ce que le renforcement des capacités pour la mise en œuvre du présent accord soit repris dans les instruments nationaux de planification, tels que les stratégies de réduction de la pauvreté.

     

    6. Les parties veillent à ce que les activités mises en œuvre en vertu du présent accord soient coordonnées avec les programmes et initiatives de développement pertinents, existants ou à venir.

     

    7. L’apport de ces ressources est soumis aux procédures régissant l’aide de l’Union comme prévu dans l’accord de Cotonou et à celles régissant l’aide bilatérale des États membres de l’Union au Congo.

     

    Article 16

     

    Implication des parties prenantes dans la mise en œuvre de l’accord

     

    1. Le Congo implique les parties prenantes dans la mise en œuvre du présent accord conformément aux engagements internationaux et sous-régionaux auxquels il a souscrit, notamment la convention sur la diversité biologique de juin 1992 et le traité du 5 février 2005 sur la conservation et la gestion durable des écosystèmes forestiers instituant la Commission des forêts d’Afrique centrale.

     

    2. L’Union consulte régulièrement les parties prenantes concernant la mise en œuvre du présent accord, en tenant compte de ses obligations au titre de la convention d’Aarhus de 1998 sur l’accès à l’information, la participation du public au processus décisionnel et l’accès à la justice en matière d’environnement.

     

    Article 17

     

    Protections sociales

     

    1. Afin de minimiser les effets négatifs éventuels, les parties conviennent de développer une meilleure compréhension des modes de vie des communautés autochtones et locales potentiellement affectées, y compris celles impliquées dans l’exploitation illégale.

     

    2. Les parties surveillent les effets du présent accord sur ces communautés, tout en prenant des mesures raisonnables pour atténuer les effets négatifs. Les parties peuvent convenir de mesures supplémentaires pour faire face à ces effets négatifs.

     

    Article 18

     

    Incitations des marchés

     

    Compte tenu de ses obligations internationales, l’Union s’emploie à promouvoir un accès favorable à son marché pour les bois et produits dérivés couverts par le présent accord. Ces efforts incluent:

     

    a) l’encouragement des politiques d’achat public et privé qui reconnaissent les efforts pour assurer un approvisionnement en produits forestiers d’origine légale, notamment les bois et produits dérivés; et

     

    b) la promotion des produits faisant l’objet d’une autorisation FLEGT sur le marché de l’Union.

     

    Article 19

     

    Comité conjoint de mise en œuvre de l’accord

     

    1. Les parties établissent un comité conjoint de mise en œuvre de l’accord pour faciliter le suivi et l’évaluation du présent accord. Il facilite également le dialogue et l’échange d’informations entre les parties.

     

    2. Chaque partie nomme ses représentants au comité conjoint de mise en œuvre de l’accord. Le comité prend ses décisions par consensus.

     

    3. Le comité conjoint de mise en œuvre de l’accord:

     

    a) se réunit au moins deux fois par an aux dates et lieux convenus par les parties;

     

    b) élabore l’ordre du jour de ses travaux et les termes de référence pour les actions conjointes;

     

    c) établit ses propres règles de procédure;

     

    d) est présidé lors de ses réunions par un système de coprésidence;

     

    e) veille à ce que ses travaux soient aussi transparents que possible et que les informations concernant ses travaux et ses décisions soient accessibles au public;

     

    f) peut établir des groupes de travail ou autres organismes subsidiaires pour les domaines de travail requérant une expertise spécifique;

     

    g) rend public un rapport annuel. Les détails sur le contenu de ce rapport figurent à l’annexe X.

     

    4. Les fonctions détaillées du comité conjoint de mise en œuvre de l’accord sont décrites à l’annexe XI.

     

    5. Dans la période comprise entre le paraphe de l’accord et son entrée en vigueur, il est mis en place un mécanisme conjoint de concertation et de suivi, pour faciliter la mise en œuvre de l’accord.

     

    Article 20

     

    Communication concernant la mise en œuvre de l’accord

     

    1. Les représentants des parties chargés des communications officielles concernant la mise en œuvre du présent accord sont:

     

    Pour le Congo | Pour l’Union européenne |

     

    Ministre du développement durable, de l’économie forestière et de l’environnement | Chef de la délégation de l’Union européenne au Congo |

     

    2. Les parties se communiquent mutuellement les informations nécessaires à la mise en œuvre du présent accord.

     

    Article 21

     

    Rapports et divulgation au public

     

    1. La divulgation au public d’informations est un des éléments clés du présent accord pour promouvoir la gouvernance. L’information facilite la mise en œuvre et le suivi du système en le rendant plus transparent. L’information permet également une meilleure prestation de comptes et une plus grande redevabilité de la part des différents acteurs impliqués. L’information qui sera divulguée et mise à la disposition du public figure à l’annexe X.

     

    2. Chaque partie considère les mécanismes les plus appropriés (médias, documents, internet, ateliers, rapports annuels) pour rendre l’information publique. En particulier, les parties s’efforcent de mettre à disposition des différentes parties prenantes associées au secteur forestier des informations fiables, pertinentes et en temps réel. Ces mécanismes sont décrits à l’annexe X.

     

    Article 22

     

    Informations confidentielles

     

    1. Chaque partie s’engage à ne pas divulguer, dans les limites prescrites par ses lois, des informations confidentielles échangées dans le cadre du présent accord. Les parties s’abstiennent de divulguer au public, et ne permettent pas à leurs autorités de divulguer, les informations échangées dans le cadre du présent accord qui constituent des secrets de commerce ou des informations commerciales confidentielles.

     

    2. Sous réserve du paragraphe 1, les informations suivantes ne sont pas considérées comme confidentielles:

     

    a) le nombre d’autorisations FLEGT délivrées par le Congo et reçues par l’Union et le volume de bois et de produits dérivés exportés du Congo et reçus par l’Union;

     

    b) les noms et adresses des titulaires d’autorisation et des importateurs.

     

    Article 23

     

    Application territoriale

     

    Le présent accord s’applique au territoire sur lequel le traité sur le fonctionnement de l’Union européenne est applicable, dans les conditions énoncées par ledit traité, d’une part, et au territoire du Congo, d’autre part.

     

    Article 24

     

    Règlement des litiges

     

    1. Les parties s’efforcent de régler tout litige concernant l’application ou l’interprétation du présent accord au moyen de consultations rapides.

     

    2. Au cas où un litige ne pourrait être réglé au moyen de consultations dans les trois mois suivant la date de la demande initiale de consultation, chaque partie peut soumettre le litige au comité conjoint de mise en œuvre de l’accord qui s’efforce de le régler. Le comité obtient communication de toutes les informations pertinentes pour un examen approfondi de la situation en vue de trouver une solution acceptable. À cette fin, il est tenu d’examiner toutes les possibilités de maintenir le bon fonctionnement du présent accord.

     

    3. Au cas où le comité conjoint de mise en œuvre de l’accord ne pourrait régler le litige, les parties peuvent:

     

    a) demander conjointement les bons offices ou la médiation d’une tierce partie;

     

    b) recourir à l’arbitrage. Au cas où il ne serait pas possible de régler le litige conformément au paragraphe 3, point a), chaque partie peut notifier à l’autre la désignation d’un arbitre; l’autre partie doit alors désigner un deuxième arbitre dans les trente jours de calendrier suivant la désignation du premier arbitre. Les parties désignent conjointement un troisième arbitre dans les deux mois suivant la désignation du deuxième arbitre. Les décisions d’arbitrage sont prises à la majorité des voix dans les six mois suivant la désignation du troisième arbitre. La sentence arbitrale est contraignante pour les parties et sans appel.

     

    4. Le comité conjoint de mise en œuvre de l’accord établit les modalités de l’arbitrage.

     

    Article 25

     

    Suspension

     

    1. Chaque partie peut suspendre l’application du présent accord. La décision de suspension et les raisons de cette décision sont notifiées par écrit à l’autre partie.

     

    2. Les conditions du présent accord cessent de s’appliquer trente jours de calendrier après cette notification.

     

    3. L’application du présent accord reprend trente jours de calendrier après que la partie qui l’a suspendue informe l’autre partie que les raisons de la suspension ne s’appliquent plus.

     

    Article 26

     

    Amendements

     

    1. Chaque partie qui souhaite modifier le présent accord en soumet la proposition au moins trois mois avant la réunion suivante du comité conjoint de mise en œuvre de l’accord. Ce dernier examine la proposition et, en cas de consensus, fait une recommandation. Chaque partie examine la recommandation et, si elle l’agrée, l’adopte selon ses propres procédures.

     

    2. Tout amendement ainsi approuvé par les deux parties entrera en vigueur le premier jour du mois suivant la date à laquelle les parties se sont notifié l’achèvement des procédures nécessaires à cette fin.

     

    3. Le comité conjoint de mise en œuvre de l’accord peut adopter des amendements aux annexes du présent accord.

     

    4. La notification de tout amendement est adressée aux dépositaires conjoints du présent accord.

     

    Article 27

     

    Annexes

     

    Les annexes font partie intégrante du présent accord.

     

    Article 28

     

    Entrée en vigueur

     

    1. Le présent accord entre en vigueur le premier jour du mois suivant la date à laquelle les parties se sont notifié par écrit l’achèvement des procédures nécessaires à cette fin.

     

    2. La notification est adressée au secrétariat général du Conseil de l’Union européenne et au ministère des affaires étrangères et de la francophonie du Congo, qui sont les dépositaires conjoints de l’accord.

     

    Article 29

     

    Durée et extension

     

    Le présent accord reste en vigueur pour une période de sept ans puis est prorogé pour des périodes consécutives de cinq ans, à moins qu’une partie n’y renonce en le notifiant par écrit à l’autre partie au moins un an avant l’expiration de l’accord.

     

    Article 30

     

    Dénonciation de l’accord

     

    Nonobstant l’article 29, chaque partie peut dénoncer le présent accord par notification écrite à l’autre partie. Le présent accord cesse de s’appliquer douze mois après la date de cette notification.

     

    Article 31

     

    Textes faisant foi

     

    Le présent accord est établi en double exemplaire dans les langues allemande, anglaise, bulgare, danoise, espagnole, estonienne, finnoise, française, grecque, hongroise, italienne, lettone, lituanienne, maltaise, néerlandaise, polonaise, portugaise, roumaine, slovaque, slovène, suédoise et tchèque, chacun de ces textes faisant foi. En cas de divergence d’interprétation, le texte français prévaut sur les autres versions linguistiques.

    -----

    ANNEXE I

     

    LISTE DES PRODUITS SOUMIS À L’AUTORISATION FLEGT

     

    Les produits suivants sont soumis à l’autorisation FLEGT:

     

    Codes SH | Désignation des marchandises |

     

    4403 | Bois bruts, même écorcés, désaubiérés ou équarris |

     

    4406 | Traverses en bois pour voies ferrées ou similaires |

     

    4407 | Bois sciés ou dédossés longitudinalement, tranchés ou déroulés, même rabotés, poncés ou collés par assemblage en bout, d’une épaisseur excédant 6 mm |

     

    4408 | Feuilles pour placage (y compris celles obtenues par tranchage de bois stratifié), feuilles pour contre-plaqués ou pour bois stratifiés similaires et autres bois sciés longitudinalement, tranchés ou déroulés, même rabotés, poncés, assemblés bord à bord ou en bout, d’une épaisseur n’excédant pas 6 mm |

     

    4412 | Bois contre-plaqués, bois plaqués et bois stratifiés similaires |

     

    44 09 | Bois (y compris les lames et frises à parquet, non assemblées) profilés (languetés, rainés, bouvetés, feuillurés, chanfreinés, joints en V, moulurés, arrondis ou similaires) tout au long d’une ou de plusieurs rives, faces ou bouts, même rabotés, poncés ou collés par assemblage en bout |

     

    44 01 10 | Bois de chauffage en rondins, bûches, ramilles, fagots ou sous formes similaires |

     

    44 01 30 | Sciures, déchets et débris de bois, même agglomérés sous forme de bûches, briquettes, boulettes ou sous formes similaires |

     

    44 02 90 | Charbon de bois (y compris le charbon de coques ou de noix), même aggloméré |

     

    44 10 11 | Panneaux de particules |

     

    44 14 00 | Cadres en bois pour tableaux, photographies, miroirs ou objets similaires |

     

    44 15 10 | Caisses, caissettes, cageots, cylindres et emballages similaires, en bois; tambours (tourets) pour câbles, en bois |

     

    44 15 20 | Palettes simples, palettes-caisses et autres plateaux de chargement, en bois; rehausses de palettes en bois |

     

    44 17 00 | Outils, montures et manches d’outils, montures de brosses, manches de balais ou de brosses, en bois; formes, embauchoirs et tendeurs pour chaussures, en bois |

     

    44 18 10 | Ouvrages de menuiserie: fenêtres, portes-fenêtres et leurs cadres et chambranles |

     

    44 18 20 | Ouvrages de menuiserie: portes et leurs cadres, chambranles, seuils |

     

    44 18 90 | Ouvrages de menuiserie: panneaux pour parquets |

     

    94 03 30 | Meubles en bois des types utilisés dans les bureaux |

     

    94 03 40 | Meubles en bois des types utilisés dans les cuisines |

     

    94 03 50 | Meubles en bois des types utilisés dans les chambres à coucher |

     

    94 03 60 | Autres meubles en bois |

    ANNEXE II

     

    GRILLES DE LÉGALITÉ DES BOIS PROVENANT DES FORÊTS NATURELLES ET DES PLANTATIONS FORESTIÈRES AU CONGO

     

    Introduction

     

    L’annexe II de l’accord de partenariat volontaire se compose des éléments suivants:

     

    - la grille d’évaluation de la légalité des bois provenant des forêts naturelles;

     

    - la grille d’évaluation de la légalité des bois provenant des plantations forestières.

     

    Ces deux grilles d’évaluation de la légalité couvrent donc l’ensemble des bois et produits dérivés produits et commercialisés au Congo [1].

     

    La légalité est définie comme suit.

     

    Est réputé bois légal, tout bois provenant des processus d’acquisition, de production et de commercialisation conformes à l’ensemble des dispositions légales et réglementaires en vigueur au Congo et applicables dans le domaine de la gestion et de la valorisation des forêts.

     

    Les grilles de légalité constituent le document de base de vérification de la légalité.

     

    Les grilles de légalité ont été élaborées dans le cadre d’un processus participatif qui a impliqué les représentants des parties prenantes à la gestion durable des forêts, à savoir le secteur public, le secteur privé et la société civile au Congo. Par ailleurs, ces grilles ont également fait l’objet d’un test de terrain en février 2009 pour vérifier la pertinence des indicateurs et des vérificateurs et qui a permis leur amélioration.

     

    Tout amendement des dispositions légales et réglementaires conduira à la modification des grilles de légalité en conséquence. Les propositions de modifications de cette annexe, avec les justifications, seront soumises pour validation au comité conjoint de mise en œuvre de l’accord, conformément à l’annexe XI du présent accord.

     

    Il convient de souligner que le plan d’aménagement de chaque concession forestière sera adopté par un décret distinct. C’est pourquoi les références de ces textes réglementaires ne peuvent être indiquées dans les grilles de légalité.

     

    Outre l’exploitation, la transformation et le commerce des bois, les grilles de légalité prennent en compte, conformément à la définition de la légalité les aspects ci-après:

     

    - les conditions exigibles pour l’existence d’une entreprise forestière;

     

    - le respect des dispositions en matière fiscale;

     

    - la protection et la conservation de l’environnement;

     

    - les conditions des travailleurs;

     

    - l’implication des populations locales et autochtones, ainsi que le respect de leurs droits;

     

    - les dispositions relatives au transport de bois.

     

    Tous les titres d’exploitation, définis dans la loi 16-2000 en ses articles 65 à 70, sont couverts par les grilles de légalité:

     

    - la convention d’aménagement et de transformation (CAT),

     

    - la convention de transformation industrielle (CTI),

     

    - les permis de coupe des bois de plantations,

     

    - les permis spéciaux (PS).

     

    1. Grille de légalité des bois provenant des forêts naturelles au Congo

     

    La grille de légalité des bois provenant des forêts naturelles compte 5 principes, 23 critères, 65 indicateurs et 162 vérificateurs.

     

    La grille des bois provenant des forêts naturelles prend en compte les bois provenant de tous les abattages:

     

    - l’exploitation des assiettes de coupe annuelle (autorisation de coupe annuelle, autorisation d’achèvement, autorisation de vidange);

     

    - l’exploitation des bois par permis spécial;

     

    - la construction des routes principales d’évacuation ou des routes secondaires à l’intérieur des concessions forestières, l’implantation des bases-vies et des sites industriels, sur la base de l’autorisation d’installation;

     

    - la réalisation des projets de développement portant sur la construction des infrastructures sociales et économiques (routes, barrages hydroélectriques, etc.). Il s’agit de la coupe des bois par autorisation de déboisement.

     

    (le reste, on s'en fout)

    ;;;

    9. Accords internationaux, régionaux et sous-régionaux

    - Acte uniforme de l’OHADA relatif au droit commercial général,

    - acte uniforme du 17 avril 1997 relatif au droit commercial des sociétés commerciales et au groupement d’intérêt économique,

    - acte uniforme de l’OHADA du 10 avril 1998 portant organisation des procédures collectives d’apurement du passif,

    - acte uniforme de l’OHADA du 10 avril 1998 portant organisation des procédures de recouvrement et des voies d’exécution,

    - convention africaine pour la conservation de la faune et des ressources naturelles, dite convention d’Alger de 1968, ratifiée par loi no 27/80 du 21 avril 1980,

    - convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), ratifiée par loi no 34/82 du 7 juillet 1982, adhésion par le Congo le 31 janvier 1983,

    - convention sur la diversité biologique, Rio 1992, ratifiée par loi no 29/96 du 25 juin 1996,

    - accord international sur les bois tropicaux, ratifiée par loi no 28/96 du 25 juin 1996,

    - convention cadre sur les changements climatiques, ratifiée par loi no 26/96 du 25 juin 1996,

    - convention relative aux zones humides d’importance internationale, particulièrement comme habitat de la sauvagine (convention de RAMSAR), ratifiée par loi no 28/96 du 25 juin 1996,

    - convention de Bonn sur la conservation des espèces migratrices de la faune sauvage, 1985, ratifiée par loi no 14/1999 du 3 mars 1999,

    - convention de lutte contre la désertification, ratifiée par loi no 8/1999 du 8 janvier 1999,

    - protocole de Kyoto sur la lutte contre les changements climatiques, ratifiée par loi no 24-2006 du 12 septembre 2006,

    - traité sur la Commission des forêts d’Afrique centrale, signé le 5 février 2005 à Brazzaville et ratifiée par loi no 35-2006 du 26 octobre 2006 autorisant la ratification du traité relatif à la conservation et à la gestion durable des écosystèmes forestiers d’Afrique centrale et instituant la Commission des forêts d’Afrique centrale.

    [1] Le cas d'Eucalyptus Fibre Congo est pour l’instant la seule exception, en cours de régularisation (voir annexe IX). Il s’agit d’un cas de cession des plantations de l’État couvrant environ 48000 ha en avril 2008, pour leur gestion par EFC dans le cadre d’un bail emphytéotique. À cet effet, il est prévu l’adoption du texte précisant les conditions de cession des plantations à des tiers. À terme, la légalité de ces bois et produits dérivés sera démontrée par la grille de légalité des bois provenant de plantations.

    -----

    ANNEXE III

    SYSTÈME DE VÉRIFICATION DE LA LÉGALITÉ (SVL)

    CHAPITRE 1

    INTRODUCTION

    Le système de vérification de la légalité (SVL) de la République du Congo est fondé sur des textes législatifs et réglementaires, des directives et normes. Le SVL repose sur deux piliers importants:

    - le contrôle administratif,

    - et le contrôle de terrain.

    Le SVL ici développé repose sur le suivi, le contrôle et la vérification actuellement pratiqués dans le cadre de la supervision du gouvernement sur la gestion et l’utilisation des ressources forestières, mais renforcés afin de garantir la fiabilité du régime d’autorisation FLEGT instauré dans le cadre du présent accord. Le SVL se compose des éléments suivants:

    1. deux grilles de légalité;

    2. le système de traçabilité;

    3. la vérification de la légalité de l’entité forestière;

    4. la vérification du contrôle de la chaîne d’approvisionnement;

    5. l’émission des autorisations FLEGT;

    6. un audit indépendant.

    Le SVL est mis en œuvre par:

    - deux (02) directions centrales œuvrant sous la tutelle de la direction générale de l’économie forestière (DGEF): la direction des forêts et la direction de la valorisation des ressources forestières,

    - trois (03) inspections divisionnaires œuvrant sous la tutelle de l’inspection générale de l’économie forestière (IGEF): l’inspection des forêts, l’inspection de la faune et des aires protégées et l’inspection administrative et juridique,

    - douze (12) directions départementales représentées dans tous les départements du pays (Brazzaville, Pointe-Noire, Kouilou, Niari, Lékoumou, Bouenza, Pool, Plateaux, Cuvette-Ouest, Cuvette, Sangha, Likouala), ainsi que leurs brigades et postes de contrôle,

    - deux (02) organismes jouissant d’une autonomie de gestion: le service de contrôle des produits forestiers à l’exportation (SCPFE) et ses antennes et le Centre national d’inventaire et d’aménagement des ressources forestières et fauniques (CNIAF),

    - les services de l’administration du commerce,

    - les services de l’administration de la justice,

    - les services de l’administration des douanes,

    - les services de l’administration des impôts,

    - les services de l’administration du travail,

    - les services de l’administration de l’environnement,

    - les services de l’administration de la santé,

    - les services de l’administration de la sécurité sociale (la caisse nationale de sécurité sociale, CNSS),

    - les sociétés forestières.

    De plus, une structure de la société civile est mise en place pour effectuer une observation des activités des sociétés forestières et aider au développement des procédures de vérification.

    Par ailleurs, le SVL est audité par l’auditeur indépendant du système.

    Les responsabilités des différentes entités impliquées dans la mise en œuvre du SVL vont être détaillées dans les chapitres qui suivent.

    Toutefois, les attributions détaillées des différentes entités impliquées ainsi que les ressources humaines nécessaires, y compris les niveaux de compétence requis en fonction des postes, seront précisées pendant la phase de développement du système.

    De même, dans l’organisation des fonctions de contrôle et de vérification, une attention particulière sera apportée aux mécanismes de gestion et de contrôle des conflits d’intérêt potentiels.

    CHAPITRE 2

    COUVERTURE

    Le SVL est appliqué à TOUTES les sources nationales de bois et aux produits importés. Tout bois commercialisé au Congo est donc pris en compte par le système de vérification de la légalité.

    La vérification de la légalité couvre donc le marché national et les marchés d’exportation pour tous les produits définis à l’annexe I et quel que soit le pays destinataire de l’exportation.

    Le système couvre également les exigences relatives au bois d’origine congolaise et transitant par d’autres pays (notamment le Cameroun).

    CHAPITRE 3

    3.1. Grilles de légalité

    Le SVL du Congo inclut deux grilles de légalité: (i) la grille d’évaluation de la légalité des bois provenant des forêts naturelles au Congo et (ii) la grille d’évaluation de la légalité des bois provenant des plantations forestières du Congo (voir annexe II). Les grilles contiennent des indicateurs et vérificateurs concernant les aspects ci-après:

    - l’existence de la société forestière;

    - les droits d’accès légaux aux ressources forestières et l’octroi des autorisations périodiques;

    - le respect des dispositions en matière d’aménagement;

    - le respect de certaines dispositions en matière d’exploitation et de transformation;

    - le respect des dispositions en matière d’environnement;

    - la conformité des déclarations fiscales et le paiement, dans les délais, des taxes et contributions sociales;

    - l’information et l’implication de la société civile, des populations locales et autochtones à la gestion de la concession forestière;

    - le respect des droits des populations locales et autochtones et des travailleurs;

    - le respect des engagements en matière de contribution au développement socio-économique.

    Les grilles de légalité définissent les exigences pour les entreprises qui exercent une activité forestière et produisent ou transforment le bois et les produits dérivés. Les indicateurs et vérificateurs de la grille sont divisés en deux catégories: (i) ceux qui ne sont pas liés à la chaîne de traçabilité et (ii) ceux qui sont vérifiés dans le cadre de la chaîne de traçabilité.

    Le sous-chapitre 3.2 traite de la première catégorie, tandis que le chapitre 4 reprend les indicateurs et vérificateurs de la deuxième catégorie.

    3.2. Procédures de la vérification

    La vérification de la légalité se fait sur la base du document (contrôle documentaire) et/ou sur la base des visites de travail. La vérification de certains indicateurs et vérificateurs peut se faire une fois durant l’existence de l’entreprise (la validité du titre d’exploitation, de l’élaboration du plan d’aménagement). D’autres indicateurs et vérificateurs nécessitent une vérification périodique (mois et trimestre) ou une fois par année.

    Le tableau no 1 montre les grandes lignes des responsabilités, des méthodes et des fréquences de vérification des activités pour les bois issus des forêts naturelles.

    La stratégie de vérification est récapitulée comme suit:

    3.2.a.) Premier niveau: des actions de contrôle par les services habilités

    - En ce qui concerne l’existence de la société forestière, le contrôle est effectué par les administrations du commerce, du travail et des impôts.

    - Au cas où l’entreprise est titulaire d’une convention d’aménagement et de transformation (CAT) ou d’une convention de transformation industrielle (CTI), le dossier de demande de permis forestier agréé par la commission forestière présente les principales informations y relatives, prévues par le code forestier (statuts, patente, numéro d’enregistrement au registre du commerce, agrément, carte professionnelle, etc.), ce qui permet à l’administration forestière de procéder également au contrôle de certains éléments relatifs à l’existence de l’entreprise forestière.

    - Les autorisations périodiques (autorisation d’entreprise, de coupe annuelle, d’achèvement de la coupe annuelle, de vidange des bois) sont attribuées par la direction départementale de l'économie forestière, sur la base des dossiers comprenant les éléments prescrits par les textes réglementaires en vigueur, notamment le rapport d’expertise de la coupe annuelle. Les copies des autorisations délivrées et les dossiers y relatifs sont transmis à la direction générale de l’économie forestière.

    - D’autres autorisations sont délivrées et contrôlées par les administrations des impôts et des douanes.

    - Les missions de terrain permettent à l’administration forestière décongestionnée de se rendre compte du respect des dispositions relatives à l’exploitation et à la transformation du bois.

    - En ce qui concerne l’élaboration, la validation et le suivi de la mise en œuvre du plan d’aménagement d’une concession forestière, ces travaux sont réalisés sur la base des directives et des normes d’aménagement.

    - L’exécution des travaux de terrain est contrôlée et évaluée par la direction des Forêts et le Centre national d’inventaire et d’aménagement des ressources forestières et fauniques, à travers les missions réalisées sur le terrain, dont les rapports sont transmis à l’IGEF.

    - Les rapports d’inventaire multi-ressources, des études socio-économiques et écologiques, le découpage de l’unité forestière d’aménagement (UFA) en séries d’aménagement sont examinés et validés par une commission interministérielle regroupant les administrations des eaux et forêts, de l’agriculture, de l’aménagement du territoire et de l’environnement.

    - Avant sa validation, le plan d’aménagement fait l’objet d’une campagne de sensibilisation des populations riveraines.

    - Il sied d’indiquer que le plan d’aménagement est validé à l’issue d’une réunion regroupant l’administration forestière, les autorités locales (préfecture, sous-préfecture, conseil départemental, comités de villages), les services départementaux, les ONG et les représentants des peuples autochtones.

    - En ce qui concerne le respect des dispositions en matière d’environnement, des missions de contrôle sont réalisées par la direction départementale de l’environnement (respect des dispositions légales et réglementaires) et la direction départementale de l'économie forestière (dans le cadre du suivi de la mise en œuvre des plans d’aménagement de la concession forestière).

    - Le comité de suivi et de l’évaluation du plan d’aménagement de la concession forestière, qui regroupe l’ensemble des partenaires de la gestion de la concession forestière, a également la possibilité de rendre compte du respect des dispositions et mesures liées à la conservation et la protection de l’environnement.

    - L’information et l’implication des populations locales et autochtones et le respect de leurs droits sont contrôlés à travers les comptes rendus des réunions tenues entre la société forestière et celles-ci. Au cours des missions de contrôle des chantiers, l’administration forestière peut également avoir des entretiens avec les populations concernées.

    - Les comptes rendus des réunions des comités de suivi et d’évaluation des plans d’aménagement permettront également de se rendre compte du respect de ces engagements par la société forestière.

    - En ce qui concerne le respect des droits des travailleurs, le contrôle est effectué par la direction départementale du travail et de la direction départementale de la caisse nationale de sécurité sociale (CNSS).

    - L’administration du transport se chargera d’organiser des contrôles documentaires pour s’assurer que les moyens de transport utilisés et les produits qui sont transportés respectent la réglementation en la matière.

    - Les rapports de mission de ces structures (direction départementale du travail et direction départementale de la CNSS), les comptes rendus des réunions des syndicats, ou entre ceux-ci et la société forestière sont des supports appropriés de contrôle.

    Les modalités détaillées de communication des résultats de contrôle de premier niveau à l’IGEF seront définies pendant la phase de développement du système. Ces modalités détailleront aussi la manière dont une administration informera l’IGEF du constat d’une infraction.

    3.2.b.) Deuxième niveau: des actions de vérification par l’IGEF

    L’IGEF a une responsabilité globale de second niveau dans le cadre de la vérification de:

    - la légalité de l’entité forestière, et

    - la vérification du contrôle de la chaîne d’approvisionnement.

    En ce qui concerne la vérification de la légalité de l’entité forestière, les différents contrôles mentionnés au point 3.2.a.) donnent lieu à une vérification par l’inspection générale de l’économie forestière à travers:

    - des entretiens avec l’administration forestière décongestionnée/déconcentrée (Direction départementale de l’économie forestière et Brigade de l’économie forestière), les autres administrations publiques concernées, les sociétés forestières,

    - la vérification des différents documents au niveau de l’administration forestière décongestionnée (Direction départementale de l’économie forestière et Brigade de l’économie forestière), les autres administrations publiques concernées, les sociétés forestières,

    - les missions de contrôle sur le terrain, le cas échéant. La structure de la société civile pourra le cas échéant participer aux missions de terrain et préparer un rapport indépendant de mission.

    À cet effet, l’IGEF a le devoir de s’assurer que les autres institutions impliquées dans le contrôle (commerce, travail, impôts, agriculture, aménagement du territoire, environnement, CNSS, etc.), ont exécuté leurs tâches et ont reçu les résultats nécessaires en matière de contrôle. Ceci se fera bien évidemment par des missions de terrain auprès des institutions concernées, le contrôle documentaire et la vérification des bases de données disponibles.

    Les différentes données issues du contrôle de premier niveau seront vérifiées par l’IGEF, puis validées. Une trace écrite de ce processus de vérification de second niveau et de validation sera conservée et archivée selon des modalités définies lors de la phase de développement du système.

    Ce processus de vérification conduit à la délivrance d’un certificat de légalité, qui est remis au demandeur.

    La légalité d’une entreprise sera fondée sur le respect des indicateurs et vérificateurs en utilisant un système mixte, c’est-à-dire que les indicateurs et vérificateurs pour l’année précédant la demande d’obtention du certificat de légalité sont bien respectés et attestent de la légalité et que, d’autre part, aucune infraction n’est rapportée pour l’année en cours.

    Le certificat de légalité est valable un an. Avant l’expiration de la validité du certificat, une nouvelle mission de l’IGEF est programmée et réalisée pour permettre la délivrance d’un certificat de légalité pour l’année à suivre. Si pour des raisons indépendantes de la volonté de l’entreprise, cette nouvelle mission ne peut se réaliser dans les délais impartis, le certificat peut être prolongé pour une durée maximale de 6 mois.

    3.3. Vérification de la légalité dans les concessions forestières certifiées

    Les différents standards pris en compte par les organes de certification privée des concessions forestières au Congo (FSC, OLB, TLTV) ont bien intégré l’essentiel des critères, indicateurs et vérificateurs se rapportant:

    - à l’existence légale de la société,

    - à la détention des autorisations périodiques permettant l’existence des activités,

    - au respect des dispositions légales et réglementaires en matière de forêt,

    - au respect des dispositions réglementaires en matière d’aménagement, d’exploitation forestière, de transformation des bois et de fiscalité,

    - au respect des dispositions en matière d’environnement,

    - à la réalisation des activités en sous-traitance dans le respect des dispositions réglementaires.

    Une évaluation formelle des standards de certification privée des concessions forestières au Congo (FSC, OLB, TLTV actuellement utilisés au Congo et d’autres standards éventuels) au regard de la grille de légalité sera réalisée par l’IGEF lors de la phase de développement du système. Cette évaluation donnera lieu à un rapport qui sera publié et accessible au public.

    Si cette évaluation est positive, le système de certification privé sera approuvé par l’IGEF. Cette approbation sera rendue publique. Elle permettra ainsi la délivrance du certificat de légalité par l’IGEF aux entreprises qui auraient été certifiées selon un tel système, sans qu’une mission spécifique de l’IGEF ne soit nécessaire, ceci afin d’éviter une double vérification de la légalité dans ces concessions forestières certifiées.

    Toutefois, la société forestière concernée par cette certification approuvée devra transmettre à l’inspection générale de l’économie forestière tous les rapports de l’audit de certification du système de certification privé pour lui permettre de suivre le respect de la légalité dans ce processus, et permettre ainsi l’émission du certificat de légalité pour l’entreprise concernée. Par ailleurs, elle devra informer sans délai l’IGEF de toute suspension ou retrait du certificat privé. Pendant la phase de développement du système, les modalités de traitement des actions correctives demandées dans le cadre des systèmes de certification privée seront détaillées.

    3.4. Non-respect de la grille

    Dans le cadre du SVL, les cas de non-respect de la légalité seront traités conformément aux dispositions légales et réglementaires en vigueur dans le pays. Les dispositions actuelles seront complétées par une série de mesures complémentaires.

    En cas de non-respect de la grille, toutes les dispositions seront prises pour retirer le certificat de légalité et, éventuellement saisir les expéditions pour lesquelles une demande d’autorisation FLEGT est en cours. Le certificat de légalité pourra ainsi être annulé par l’IGEF en cas de pratiques allant à l’encontre des exigences relatives au système FLEGT dûment constatées par l’IGEF et/ou par le comité conjoint de mise en œuvre de l’accord.

    Pendant la période de développement du système, un manuel sur les lignes directrices expliquant les modalités de traitement des cas de non-respect des indicateurs de la grille de légalité et/ou du système de traçabilité sera développé. Il précisera entre autres le traitement de ces infractions, y compris le non-respect des délais prescrits, les actions correctives le cas échéant, ainsi que la responsabilité des différents acteurs à cet égard. Les modalités de gestion et circulation de l’information relatives à ces infractions seront également définies lors de la phase de développement du système.

    Tableau no 1: Contrôle et vérification des vérificateurs non liés à la chaîne de traçabilité pour les bois issus des forêts naturelles

    Aspect de la légalité | Indicateur/vérificateur | Responsabilité du contrôle de 1er niveau | Moyens de vérification | Périodicité de vérification |

    Existence légale de l’entreprise | —Enregistrement de l’entreprise auprès des administrations compétentes (1.1): | | | |

    —carte professionnelle de commerçant (1.1.1); | Administration du commerce | Vérification documentaire | 1 fois/an |

    —attestation d’immatriculation à la CNSS (1.1.2.1); | Administration du travail | Vérification documentaire | 1 fois/an |

    —agrément (1.1.3.1); | DDEF/Brigades | Vérification documentaire | 1 fois/an |

    —carte professionnelle (1.1.3.2); | DDEF/Brigades | Vérification documentaire | 1 fois/an |

    —décision judiciaire (1.2.1.1); | Administration de la justice | Vérification documentaire | 1 fois/an |

    —note de suspension (1.2.2.1); | Administration de la justice | Vérification documentaire | 1 fois/an |

    —déclaration d’existence (1.1.2.2); | Administration du travail | Vérification documentaire | 1 fois/an |

    —registre du commerce du crédit et d’immobilier (1.1.1.2). | Administration du commerce | Vérification documentaire | 1 fois/an |

    Droits d’accès légaux aux ressources forestières (2) | —Respect des étapes aboutissant à l’attribution d’un titre d’exploitation (2.1.1) | | | |

    —Permis de surface (arrêté appel d’offres (2.1.1.1), procès-verbal de la commission forestière (2.1.1.2), notification de l’agrément (2.1.1.3), négociation de la convention (2.1.2.1), permis spécial (2.1.2.2). | DDEF Brigades | Vérification des documents | 1 fois durant la validité de la CTI/CAT/ |

    —Autorisations périodiques pour l’exercice des activités (2.2): | | | |

    —autorisation d’installation de coupe annuelle, de coupe d’achèvement de vidange (2.2.2.1); | DDEF Brigades | Vérification des documents et mission de vérification à la direction départementale de l'économie forestière | 1 fois/an |

    —rapports de vérification de la coupe annuelle, de la coupe d’achèvement et du contrôle des bois non évacués (2.2.1.2); | DDEF Brigades | Vérification des documents et mission de vérification à la direction départementale de l'économie forestière | 1 fois/an |

    —patente (2.2.3.1), agrément du commissaire en douane agréé (2.2.3.2); | Administration des douanes, administration des impôts | Vérification des documents | 1 fois/an |

    —agrément (2.2.3.3). | DDEF/Brigades | Vérification des documents | 1 fois/an |

    Respect des dispositions en matière d’aménagement | —Conformité des rapports d’inventaire et des études complémentaires et du plan d’aménagement aux normes et directives d’aménagement des concessions forestières (4.3.1) (rapports des études complémentaires (4.3.3.2), rapport d’inventaire (4.3.3.1), plan d’aménagement (4.3.3.3)]. | DDEF Brigades | Vérification des documents (examen des rapports) | 1 fois durant la période d’élaboration du plan d’aménagement |

    —Validation des rapports d’inventaire des études complémentaires et du plan par l’administration forestière et les parties prenantes à la gestion de la concession (autorisation de coupe annuelle (4.3.3.2), comptes rendus de la réunion de validation des rapports d’inventaire des études complémentaires et du plan d’aménagement (4.3.2.1/4.3.2.2), compte rendu de la réunion de validation du plan de gestion) (4.3.3.1)]. | DDEF Brigades | Vérification des documents (examen des comptes rendus) | 1 fois durant la période d’élaboration du plan d’aménagement |

    Respect des dispositions en matière d’exploitation et de transformation des bois (4) | —Cartes forestières établies selon les normes (4.4.1), cartes forestières (4.4.1.1), rapports de contrôle de la direction départementale de l’économie forestière et de l’administration centrale (4.4.1.2). | DDEF Brigades | Vérification des documents et mission de vérification sur le terrain | 1 fois/an |

    —L’entreprise mène toutes ses activités d’exploitation de bois à l’intérieur de sa concession et dans les limites de ses assiettes de coupe annuelle (4.4.2) (autorisation de coupe annuelle (4.4.2.1), rapports de contrôle de la direction, départementale de l’économie forestière et de l’administration centrale (4.4.2.2), rapports d’activités de la direction départementale de l’économie forestière et de l’administration centrale (4.4.2.3)]. | DDEF Brigades | Mission de vérification sur le terrain | 1 fois/an |

    —Routes réalisées conformément aux normes d’intervention (4.5) (plan d’aménagement (4.5.1.1), plan d’exploitation (4.5.1.2), carte de réseau routier (4.5.1.3), rapports de contrôle de la direction départementale de l'économie forestière (4.5.1.4)]. | DDEF Brigades | Mission de vérification sur le terrain | 1 fois/an |

    —L’entreprise respecte les essences à prélever et le volume à prélever, fixés par les textes réglementaires et le plan d’aménagement (4.6.1) (plan d’aménagement, plan d’exploitation annuelle, autorisation de coupe annuelle, carnet de chantier, rapports de contrôle de la direction départementale de l'économie forestière). | DDEF Brigades | Vérification des documents, mission de vérification sur le terrain, consultation SIGEF | 1 fois/mois |

    —L’entreprise respecte les diamètres d’abattage fixés par les textes réglementaires et le plan d’aménagement (4.6.1) (plan d’aménagement (4.6.1.1), plan d’exploitation (4.6.1.2), autorisation de coupe annuelle (4.6.1.3), carnet de chantier (4.6.1.4), rapports de contrôle de la direction départementale de l'économie forestière (4.6.1.5)]. | DDEF Brigades | Vérification des documents, mission de vérification sur le terrain, consultation SIGEF | 1 fois/an |

    —Non abandon des bois (4.7) (rapports de contrôle de la direction départementale de l'économie forestière (4.7.1.1/4.7.1.2), carnet de chantier (4.7.1.3)]. | DDEF Brigades | Vérification des documents et mission de vérification sur le terrain | 1 fois/an |

    —L’entreprise respecte le quota de transformation fixé par la réglementation en vigueur. (4.8.1) (états de production annuelle (4.8.1.1), rapport du service de contrôle des produits forestiers à l’exportation (4.8.1.2), rapport de vérification de production annuelle de la DDEF (4.8.1.3)]. | DDEF Brigades | Vérification des documents et mission de vérification sur le terrain, consultation SIGEF | 1 fois/an |

    —Conformité de l’unité industrielle aux dispositions du cahier de charges particulier de la convention (4.8.2) (convention (4.8.2.1), rapport de contrôle de la direction; départementale de l’économie forestière (4.8.2.2)]. | DDEF Brigades | Mission de vérification sur le terrain | 1 fois/an |

    —Sous-traitance pour la récupération des bois abandonnés et des sous-produits de la transformation encouragée (4.12.2) (contrat (4.12.2.1)]. | DDEF Brigades | Vérification des documents et mission de vérification sur le terrain | 1 fois/an |

    —L’entreprise s’assure que tous ses sous-traitants disposent des autorisations requises et payent leurs employés selon les prescriptions légales (4.12.1) (autorisations délivrées par les administrations compétentes (4.12.1.1), contrat d’entreprise (4.12.1.2)]. | DDEF Brigades | Vérification des documents et mission de vérification sur le terrain | 1 fois/an |

    —Contribution au développement socio-économique local réalisée (4.9.1) (cahier des charges particulier de la convention (4.9.1.1), rapports de contrôle de la direction départementale de l'économie forestière (4.9.1.2), rapports de contrôle et d’activités de la direction départementale de l'économie forestière (4.9.1.3)]. | Vérification des documents et mission de vérification sur le terrain | Vérification des documents et mission de terrain | 2 fois/an |

    —Financement du fonds de développement local réalisé (4.9.2) (copie des chèques (4.9.2.1), comptes rendus des réunions du comité de gestion du fonds (4.9.2.2)]. | DDEF Brigades | Vérification des documents et mission de vérification sur le terrain | 2 fois/an |

    —Infrastructures sociales et culturelles réalisées selon les plans adoptés et les normes nationales. (4.9.3) (cahier des charges (4.9.3.1), rapports de contrôle de la direction départementale de l'économie forestière (4.9.3.2/4.9.3.3), rapports de mission de l’urbanisme et de l’habitat (4.9.3.4)]. | DDEF Brigades | Mission de vérification sur le terrain | 1 fois/an |

    Conformité des déclarations fiscales et paiement des taxes et contributions sociales | —Conformité des déclarations fiscales (4.10): | | | |

    —déclaration des revenus (4.10.1.1); | Administration des impôts | Vérification des documents | 1 fois/an |

    —déclaration en douane (4.10.2.1); | Administration des douanes | Vérification des documents | 1 fois/mois |

    —déclaration d’exportation (4.10.2.2); | Administration des douanes | Vérification des documents | 1 fois/an |

    —déclaration d’importation (4.10.2.3); | Administration des douanes | Vérification des documents | 1 fois/an |

    —bilan de l’entreprise (4.10.3.1); | Administration des impôts et DDEF | Vérification des documents | 1 fois/an |

    —déclaration annuelle des salaires (4.10.3.2). | Brigades Administration du travail | Vérification des documents | 1 fois/an |

    —Paiement dans les délais des redevances et taxes en matière forestière (4.11.1) (copies chèques (4.11.1.1), registre des taxes/quittances payement (4.11.1.2)]. | DDEF Brigades | —Vérification des documents | 1 fois/mois |

    —Mission de vérification sur le terrain | 2 fois/an |

    —L’entreprise s’acquitte régulièrement de toutes taxes et droits liés à l’importation (4.11.2) (état de liquidation des droits et taxes (4.11.2.1), copies des chèques (4.11.2.2), quittances de règlement (4.11.2.3), convention d’établissement (4.11.2.4)]. | Administration des impôts et administration des douanes | —Vérification des documents | 1 fois/mois |

    —Mission de vérification sur le terrain | 2 fois/an |

    —L’entreprise s’acquitte à bonne date de tous les impôts, droits et taxes non exonérés en vigueur sur le territoire national (4.11.3) (copie des chèques (4.11.3.1), quittances de règlement (4.11.3.2)]. | Administration des impôts | —Vérification des documents | 1 fois/mois |

    —Mission de vérification sur le terrain | 2 fois/an |

    —L’entreprise paie ses cotisations à terme échu (4.11.4) (certificats de paiement (4.11.4.2), copies de chèques/bordereaux de versement (4.11.4.2)]. | Administration des impôts | —Vérification des documents | 1 fois/mois |

    —Mission de vérification sur le terrain | 2 fois/an |

    —L’entreprise s’acquitte dans les délais prescrits de ses transactions en matière, douanière, impôts, commerce et sécurité sociale (4.11.5) (procès-verbaux de constats d’infractions (4.11.5.1), actes de transaction (4.11.5.2), copies de chèques (4.11.5.3), quittances de règlement (4.11.5.4)] | Administration des impôts, DDEF, brigades | —Vérification des documents | 1 fois/mois |

    —Mission de vérification sur le terrain | 2 fois/an |

    Respect des dispositions législatives et réglementaires en matière d’environnement | —Les procédures de réalisation des études d’impacts sur l’environnement (4.1.1) (agrément du bureau d’étude (4.1.1.1), rapport d’études d’impacts (4.1.1.2), compte rendu de la réunion de validation du rapport d’études d’impacts (4.1.1.3)]: | Administration de l’environnement | —Vérification des documents | 1 fois pendant la réalisation de l’étude |

    —biodiversité (4.1.2) (rapports de contrôle de terrain et d’audits (4.1.2.1), rapports d’activités de la direction départementale de l’EF, rapport de contrôle de la DDEF (4.1.2.2), rapport du comité de suivi et d’évaluation du plan d’aménagement (4.1.2.3)]; | Administration de l’environnement | —Mission de vérification sur le terrain | 1 fois/an |

    —Rapports du comité de suivi du plan | 1 fois/an |

    —santé et assainissement des bases-vies et sites industriels (4.1.3) (arrêté d’agrément du personnel du centre socio-sanitaire de l’entreprise (4.1.3.1), arrêté d’autorisation d’exercice du ministère en charge de la santé (4.1.3.2), procès-verbaux des réunions du comité d’hygiène et de sécurité (4.1.3.3), rapport du comité de suivi et d’évaluation du plan d’aménagement (4.1.3.4)]. | Administration de la santé, administration de l’environnement | Mission de vérification sur le terrain | 1 fois/an |

    —Respect des dispositions en matière de: | | | |

    —traitement des déchets (4.2.1) (rapport de contrôle de la direction départementale de l’économie forestière (4.2.1.1), rapport du comité de suivi et d’évaluation du plan d’aménagement (4.2.1.2)]; | Administration de la santé, administration de l’environnement | Mission de vérification sur le terrain | 1 fois/an |

    —protection de la faune (4.2.2) (règlement intérieur de l’entreprise (4.2.2.1), rapport de contrôle de la direction départementale de l'économie forestière (4.2.2.2), rapport du comité de suivi et d’évaluation du plan d’aménagement (4.2.2.3)]. | Administration forestière | —Rapports USLAB | 2 fois/an |

    —Rapports du comité de suivi du plan d’aménagement | 1 fois/an |

    Information et implication de la société civile, des populations locales et autochtones à la gestion de la concession forestière | —Implication de la société civile et des populations locales (3.1): | | | |

    —compte rendu ou procès-verbal du comité de suivi et d’évaluation du plan d’aménagement (3.1.1.1); | DDEF Brigades | Vérification des documents | 1 fois/an |

    —comptes rendus ou procès-verbaux des réunions d’information (3.1.2.1). | DDEF Brigades | Mission de vérification sur le terrain, vérification des documents | 1 fois/an |

    —Suivi et résolution des conflits (3.3): | | | |

    —comptes rendus des réunions de plateformes de concertation entre l’entreprise et les populations (3.3.1.1/3.3.2.1). | DDEF Brigades | Mission de vérification sur le terrain, vérification des documents | 1 fois/an |

    Respect des droits des populations locales et autochtones et des travailleurs | —L’entreprise respecte les us, coutumes et droits d’usages des populations locales et autochtones (3.2.1): | | | |

    —rapport du comité de suivi et d’évaluation du plan d’aménagement (3.2.1.1); | DDEF Brigades | Vérification des documents | 1 fois/an |

    —rapport de mission de contrôle de la direction départementale de l'économie forestière (3.2.1.2). | DDEF Brigades | Vérification des documents | 1 fois/an |

    —L’entreprise respecte ses engagements vis-à-vis des populations locales et autochtones (3.2.2): | | | |

    —rapport du comité de suivi et d’évaluation du plan d’aménagement (3.2.2.3); | DDEF Brigades | Vérification des documents | 1 fois/an |

    —cahier des charges/protocole d’accord (3.2.2.1); | DDEF Brigades | Vérification des documents | 1 fois/an |

    —rapport de contrôle de la direction départementale de l'économie forestière (3.2.2.2). | DDEF Brigades | Vérification des documents | 1 fois/an |

    —En cas de destruction des biens appartenant aux populations locales et autochtones par l’entreprise, les indemnisations sont conformes à la législation et la réglementation en vigueur. (3.2.3): | | | |

    —registre des indemnisations et procès-verbaux (3.2.3.1); | DDEF Brigades | Vérification des documents | 1 fois/an |

    —reçus des indemnisations (3.2.3.2). | DDEF Brigades | Vérification des documents | 1 fois/an |

    —Les partenaires sociaux de l’entreprise sont suffisamment informés de leurs droits (3.4 inclut les indicateurs 3.4.1/3.4.2/3.4.3): | DDEF Brigades | Vérification des documents | 1 fois/an |

    —existence de délégués du personnel et de sections syndicales (3.4.1.1); | Administration du travail | Vérification des documents | 1 fois/an |

    —existence d’un local abritant les syndicats (3.4.1.2); | Administration forestière, administration du travail | Mission de vérification sur le terrain | 1 fois/an |

    —existence de cahiers de réclamations et de revendications (3.4.1.3); | Administration forestière, administration du travail | Mission de vérification sur le terrain | 1 fois/an |

    —note de mise en congé d’éducation ouvrière (3.4.2.1); | Administration du travail | Vérification des documents | 1 fois/an |

    —documents disponibles (3.4.3.1) | Administration du travail | Vérification des documents | 1 fois/an |

    —L’entreprise respecte les droits des travailleurs (3.5 inclut les indicateurs 3.5.1 - 3.5.5): | | | |

    —procès-verbaux des réunions (3.5.1.1); | Administration du travail | Vérification des documents | 1 fois/an |

    —cahier des réclamations; | Administration du travail | Vérification des documents | 1 fois/an |

    —registre de l’employeur (3.5.2.1); | Administration du travail | Vérification des documents | 1 fois/an |

    —contrat de travail (3.5.2.2); | Administration du travail | Vérification des documents | 1 fois/an |

    —règlement intérieur affiché (3.5.2.3); | Administration du travail | Vérification des documents | 1 fois/an |

    —liste des travailleurs enregistrés et immatriculés à la CNSS (3.5.2.4); | Administration du travail, administration forestière | Vérification des documents | 1 fois/an |

    —registres de paies visés (3.5.3.1); | Administration du travail | Vérification des documents | 1 fois/an |

    —bulletins de paie (3.5.3.2); | Administration du travail | Vérification des documents | 1 fois/an |

    —rapports du comité d’hygiène et de sécurité (3.5.4.1); | Administration de santé | Vérification des documents | 1 fois/an |

    —registres des visites médicales (3.5.4.2); | Administration du travail | Vérification des documents | 1 fois/an |

    —registre des accidents de travail (3.5.4.3); | Administration du travail | Vérification des documents | 1 fois/an |

    —registre de sécurité sociale (3.5.4.4); | Administration du travail | Vérification des documents | 1 fois/an |

    —rapport de suivi et d’évaluation du plan d’aménagement (3.5.4.5); | DDEF Brigades | Vérification des documents | 1 fois/an |

    —horaires de travail affichés (3.5.5.1); | Administration du travail | Vérification des documents | 1 fois/an |

    —autorisation des heures supplémentaires par la direction départementale du travail (3.5.5.2); | Administration du travail | Vérification des documents | 1 fois/an |

    —copie de l’offre transmise à l’ONEMO (3.5.6.1); | Administration du travail | Vérification des documents | 1 fois/an |

    —contrat de travail (3.5.6.2). | Administration du travail | Vérification des documents | 1 fois/an |

    —L’entreprise sous-traite avec des sociétés en règle (4.12 inclut les indicateurs 4.12.1 -4.12.3): | | | |

    —autorisations délivrées par les administrations compétentes (4.12.1.1); | Administration du travail, DDEF | Vérification des documents | 1 fois/an |

    —contrat d’entreprise (4.12.1.2/4.12.3.1); | Administration du travail, DDEF | Vérification des documents | 1 fois/an |

    —contrat (4.12.2.1); | Administration du travail, DDEF | Vérification des documents | 1 fois/an |

    —contrat de mise à disposition du personnel (4.12.3.2). | Administration du travail, DDEF | Vérification des documents | 1 fois/an |

    Respect de la réglementation en matière de transport et de commercialisation du bois | —Le transport du bois est conforme à la législation et réglementation en vigueur (5.1 inclut les indicateurs 5.1.1-5.1.4) | | | |

    —registres d’immatriculation (5.1.1.1); | Administration des transports | Vérification des documents | 1 fois/an |

    —carte grise (5.1.1.2); | Administration des transports | Vérification des documents | 1 fois/an |

    —assurance (5.1.1.3); | Administration des transports | Vérification des documents | 1 fois/an |

    —autorisation de transport (5.1.2.1); | Administration des transports | Vérification des documents | 1 fois/an |

    —certificat de navigabilité (5.1.2.2); | Administration des transports | Vérification des documents | 1 fois/an |

    —agrément (5.1.2.3/5.1.2.4); | Administration des transports | Vérification des documents | 1 fois/an |

    —certificat d’aptitude physique de véhicule (5.1.3.1). | Administration des transports | Vérification des documents | 1 fois/an |

    Par analogie, pendant la phase de développement du système un tableau similaire sera développé pour les permis spéciaux et les bois issus de plantations.

    Schéma 1: Délivrance du certificat de légalité

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    CHAPITRE 4

    4.1. Principes de contrôle de la chaîne d’approvisionnement/Système de traçabilité

    Le Congo dispose d’un système de traçabilité des bois qui repose sur quatre (04) aspects majeurs ci-après:

    - l’origine ou la provenance du produit,

    - l’identification du produit par un marquage,

    - l’enregistrement des données de base liées à ces produits sur un support ayant lui-même une traçabilité bien établie,

    - le suivi des produits.

    Ce système trouve son fondement dans la loi 16-2000 du 20 novembre 2000 portant code forestier et ses principaux textes d’application, notamment le décret 2002-437 du 31 décembre 2002, fixant les conditions de gestion et d’utilisation des forêts. Les dispositions réglementaires relatives à la traçabilité portent sur quatre (04) aspects majeurs (origine ou provenance, identification du produit par un marquage, enregistrement des données de base, suivi des produits). Elles précisent que:

    - l’exploitant forestier est soumis à l’obligation de prélever, sur une surface bien déterminée appelée coupe annuelle, un volume de bois correspondant au volume maximum annuel (VMA), autorisé par l’administration forestière. Cette surface géoréférençable au moyen du SIG, est le point d’origine ou de départ des produits autorisés à l’abattage. Cette coupe annuelle est constituée par des surfaces ayant fait l’objet d’un comptage intégral des arbres exploitables préalablement marqués à la peinture blanche sur le pied lors du comptage. Les résultats de comptage reportés sur une carte au 1/20000 et une carte ou croquis au 1/50000, indiquent l’ensemble des parcs, des routes et des pistes déjà ouvertes et à ouvrir. Sur la base des données déclaratives fournies par les exploitants forestiers, l’administration forestière se charge de vérifier l’exactitude des comptages et des limites définies pour la coupe annuelle, avant la délivrance de l’autorisation de coupe;

    - l’exploitant doit pour chaque arbre abattu:

    - indiquer le lieu du prélèvement: carte de comptage de la coupe annuelle;

    - enregistrer les arbres comptés qui entrent dans la composition du VMA dans les documents de cartographie: carte de comptage indiquant dans chaque parcelle les effectifs des arbres par essence;

    - marquer le fût, la souche, la culée, les billes et les billons issus dudit fût par la marque déposée de la société: marque triangulaire indiquant le sigle de la société et la zone de tarification et numéro d’abattage;

    - enregistrer les fûts et les billes dans les documents de chantier, de l’usine et d’exportation (carnet de chantier, carnet de feuille de route, registre des bois entrés usine, feuille de spécification);

    - l’exploitant forestier est tenu de fournir chaque mois à l’administration forestière un état indiquant, par essence et destination, les productions réalisées. En fin d’année, il a l’obligation de déposer à l’administration forestière un état récapitulatif annuel indiquant, par essence et destination, le volume des productions;

    - le suivi et les contrôles sont réalisés par les services habilités de l’administration forestière à savoir:

    - la direction générale de l’économie forestière à travers:

    - des directions centrales (direction des forêts, direction de la valorisation des ressources forestières,

    - douze (12) directions départementales (Brazzaville, Pointe-Noire, Kouilou, Niari, Lékoumou, Bouenza, Pool, Plateaux, Cuvette-Ouest, Cuvette, Sangha, Likouala), ainsi que leurs brigades et postes de contrôle;

    - l’inspection générale de l’économie forestière avec trois inspections divisionnaires;

    - le service de contrôle des produits forestiers à l’exportation et ses agences au niveau des départements.

    De plus, la structure de la société civile peut accompagner l’IGEF dans ses missions de terrain et réaliser ses propres observations de terrain.

    4.2. Schéma architectural - Étapes de la traçabilité des bois provenant des forêts naturelles

    4.2.a.) Conventions

    La trace des bois des forêts naturelles issus des concessions placées sous convention (convention d’aménagement et de transformation ou convention de transformation industrielle), comprend huit (08) étapes:

    — Étape 1 : préparation et dossier de demande de la coupe annuelle (carte de comptage, carte de réseau routier …).

    — Étape 2 : vérification des limites et des résultats de comptage, puis délivrance de la coupe annuelle.

    — Étape 3 : prélèvement du bois (abattage, étêtage-éculage, débardage, tronçonnage ou préparation bille).

    — Étape 4 : stockage des billes au niveau des différents parcs de production (parc forêt, parc export, parc usine).

    — Étape 5 : transport des produits: billes des parcs forêts aux unités de transformation/ports d’exportation/marché local; bois transformés des unités de transformation au port d’exportation/marché local.

    — Étape 6 : transformation locale des billes (première, deuxième, etc.).

    — Étape 7 : exportation des produits à partir du port d’exportation (port de Pointe-Noire au Congo ou de Douala au Cameroun).

    — Étape 8 : circuits locaux de commercialisation dans les marchés nationaux.

    Des améliorations au système existant seront apportées dans le SVL aux étapes suivantes:

    — Étape 1 : le marquage des arbres sera complété par un numéro de prospection pour chaque arbre qui devra par la suite être positionné sur une carte. L’enregistrement sera amélioré par la mise en place d’une fiche ou d’un registre de numérotation des arbres prospectés et par les fiches et/ou les cartes des parcellaires avec positionnement géo-référencé des arbres.

    — Étape 2 : les brigades d’aménagement et/ou antennes du CNIAF apporteront leur expertise dans le renforcement du mode opératoire de l’administration forestière en matière de vérification de l’exactitude des résultats de l’inventaire systématique de la coupe annuelle.

    — Étape 3 : le marquage des fûts sera amélioré par la date ou l’année d’abattage et le numéro de la coupe annuelle. Les brigades d’aménagement et/ou antennes du CNIAF apporteront leur expertise dans le renforcement du mode opératoire de l’administration forestière en matière de suivi-contrôle de la coupe annuelle. En outre, les rapports journaliers de production (abattage, étêtage-éculage, débusquage-débardage, …), fiches ou cartes de parcellaire avec positionnement des arbres du VMA et les mémoires de chantier entreront dans la liste des documents obligatoires de chantier. La vérification des souches ne pourra intervenir que dans les cas de litiges constatés. À cet effet, les agents de la brigade procéderont à la vérification des souches pour établir le récolement des souches.

    — Étape 4 : le marquage des billes sera amélioré par un code indiquant la destination (usine ou export). En outre, les billes devront être rangées/conditionnées suivant leur affectation (usine locale ou export). Les brigades d’aménagement et/ou antennes du CNIAF apporteront leur expertise dans le renforcement du mode opératoire de l’administration forestière en matière de suivi-contrôle de la coupe annuelle. En outre, les rapports journaliers de production (abattage, étêtage débardage, …), fiches/cartes de parcellaire avec positionnement des arbres du VMA et les mémoires de chantier entreront dans la liste des documents obligatoires de chantier.

    — Étape 6 : l’enregistrement des bois sera amélioré par la mise en place des fiches journalières de production et un registre des bois transformés sortis d’usine.

    Le nouveau schéma structural de la chaîne de traçabilité à mettre en place pour les bois de forêts naturelles exploitées sur la base d’une convention se présente comme suit:

    Tableau no 2: Schéma structural de la chaîne de traçabilité des bois exploités sur la base de convention

    Étapes | Opérations | Responsabilités de l’opération | Données à encoder | Responsabilités de l’encodage/Documents existants | Vérification (contrôle physique et documentaire) et fréquence | Réconciliation des données |

    1.Préparation et demande de la coupe annuelle | Réalisation de l’inventaire d’exploitation.Production du rapport d’inventaire et des cartes thématiques de la coupe annuelle.Constitution et soumission des dossiers de demande de la coupe annuelle.Marquage des arbres par un numéro de prospection.Géoréférencement des arbres prospectés. | L’entreprise forestière réalise des comptages systématiques des arbres exploitables et les marques à la peinture blanche. | Superficie de l’AACEffectif des arbres à exploiter (volume moyen sur tarif de cubage et essences).Numéro des parcelles de l’AAC.Position géographique des arbres à exploiter.Volume moyen sur tarif de cubage (volume indicatif). | L’entreprise forestière encode et transmet les données qui concourent au suivi de la traçabilité des arbres à abattre dans la base de données SIGEF via internet.Les principaux documents relatifs à cette étape seront les rapports de comptage et les rapports d’expertise de la coupe annuelle, la cartographie de la coupe annuelle. | Brigade via missions d’expertise de la coupe annuelle/Entreprises forestières et base de données du SIGEF mise à jour.IGEF via rapports de contrôle/missions, base de données SIGEF et système de traçabilité. | Le test de cohérence avec l’inventaire d’aménagement est réalisé à la fermeture de la dernière assiette de coupe de l’unité forestière de production (UFP). L’UFP est une subdivision du plan d’aménagement qui regroupe 5 AAC. |

    2.Vérification et délivrance de la coupe annuelle | Vérification des comptages systématiques. Vérification de la capacité de production de l’exploitant forestier.Production du rapport d’expertise de la coupe annuelle. | La DDEF/brigade s’assure de l’exactitude des résultats des comptages par un recomptage de 5 % des parcelles comptées. | Résultats (effectifs et essences) des recomptages des arbres à exploiter.Position géographique des arbres. | Les résultats sont soumis à l’IGEF par les brigades au moyen des rapports d’expertise.Les principaux documents relatifs à cette étape seront l’autorisation de coupe annuelle, la cartographie de la coupe annuelle. | DDEF via missions/rapports de mission de terrain et base de données du SIGEF mise à jour.IGEF via rapports de mission, base de données SIGEF et système de traçabilité. | Test de cohérence des données par comparaison du nombre d’arbres de la phase de comptage avec ceux de la phase de recomptage. |

    3.Prélèvement du bois | Réalisation des opérations de triage/comptage avant abattage.Production du bois (abattage, étêtage-éculage, débusquage, débardage, tronçonnage billes).Marquage des fûts, souches et billes par un numéro d’abattage avec une étiquette de code à barres et l’empreinte de la société.Enregistrement des fûts et billes dans les documents de chantier.Marquage de l’année d’abattage et du numéro de la coupe annuelle. | L’entreprise forestière mesure chaque bille et la marque au moyen d’un code à barres. Le numéro du code à barres est différent du numéro de prospection. | Essence.Longueur.Diamètres.Volume.Zone de prélèvement.Numéro d’abattage des arbres/Codes à barres.Le code à barres va être lié aux informations suivantes: no de l’AAC, nom de l’exploitant, année d’exploitation, superficie AAC, no de parcelles concernées, notamment pour permettre le test de cohérence. | L’entreprise encode et transmet les données qui concourent au suivi de la traçabilité des arbres exploités dans la base de données SIGEF via internet.Les principaux documents relatifs à cette étape seront le SIGEF, la cartographie de la coupe annuelle et les rapports de production/contrôle/mission. | Brigade/DDEF via rapports de production/rapports de contrôle/missions de terrain et base de données du SIGEF.IGEF via rapports de mission, base de données SIGEF et système de traçabilité. | Test de cohérence des données par comparaison du nombre d’arbres abattu par catégorie d’essences avec celui indiqué dans l’autorisation de coupe annuelle au niveau de l’étape 1. Le VMA (m3) n’est pas un indicateur pertinent dans la mesure où la coupe annuelle est délivrée sur la base d’un volume indicatif établi au moyen de tarif de cubage. |

    4.Stockage des billes | Tronçonnage et affectation des billes (billes usines locales ou billes export). Établissement des feuilles de spécification.Établissement des AVE.Marquage des billes avec des codes à barres liés au code à barres porté sur le fût.Rangement des billes suivant leur affectation (usine locale ou export). | L’entreprise forestière scanne tous les codes à barres. | —Numéro des billes/codes à barres. | L’entreprise encode et transmet les données qui concourent au suivi de la traçabilité des billes préparées dans la base de données SIGEF via internet.Les principaux documents relatifs à cette étape seront le SIGEF et les rapports de production/contrôle/mission. | Brigade/DDEF via missions de terrain et base de données du SIGEF mise à jour.IGEF via rapports de mission, base de données SIGEF et système de traçabilité.Antennes SCPFE via rapports de contrôle des dimensions et volume des billes. | Test de cohérence des données par comparaison des numéros d’arbres/codes à barres de l’étape 3 (prélèvement) avec les numéros d’arbres/codes à barres de l’étape 4 (stockage). |

    5.Transport des produits (grumes et produits après transformation à l’étape 6) | Établissement de la feuille de route.Transport des billes.Transport des planches, basting et autres avivés. | L’entreprise de transport scanne tous les codes à barres | Numéro des billes/codes à barres (même numéro) (pas besoin de ré-encoder).Plaque de véhicule.Lieu de départ.Destination. | La brigade/l’entreprise (forêt, transport,.) transmettent les données qui concourent au suivi de la traçabilité des produits transformés dans la base de données SIGEF via internet.Les principaux documents relatifs à cette étape seront le SIGEF et les rapports de production/contrôle/mission. | Brigade/Poste de contrôle/Antennes SCPFE via rapports de production/contrôle et base de données du SIGEF mise à jour.IGEF via rapports de mission, base de données SIGEF et système de traçabilité.Au niveau des postes de contrôle, vérification des bois transportés (essence et marques). | |

    6.Transformation locale (primaire secondaire, etc.) | Mesure du volume au niveau des quatre étapes suivantes:(1)à l’entrée au parc usine,(2)à l’entrée dans l’unité de transformation,(3)à la sortie de l’unité de transformation,(4)volumes à la sortie de l’usine.Réalisation des opérations de transformation de bois.Marquage des produits/colis. | L’entreprise relève les volumes et scanne tous les codes à barres lors de leur arrivée au parc usine de l’entreprise. Elle rédige des rapports de production journalière. L’entreprise doit avoir un suivi/contrôle des stocks de billes et produits finis. | Numéro des billes/codes à barres(pas besoin de ré-encoder).Volume à l’entrée de l’usine.Volume à l’entrée dans la ligne de production.Volume à la sortie de la ligne de production.Dimensions et volume/numéros de code à barres des produits finis/colis qui sortent de l’entreprise | L’entreprise transmet les données qui concourent au suivi de la traçabilité des produits transformés dans la base de données SIGEF via internet.Les principaux documents relatifs à cette étape seront le SIGEF et les rapports de production/contrôle/mission. | Brigade/DDEF via rapports de contrôle, rapports de production et base de données du SIGEF mise à jour.IGEF via rapports de mission, base de données SIGEF et système de traçabilité.Contrôle des rendements de bois sur la base des rapports journaliers. | Test de cohérence des données par comparaison: des numéros d’arbres/codes à barres de l’étape 6 (transformation) avec les numéros d’arbres/codes à barres de l’étape 5 (transport) des bois destinés à la transformation.Test de cohérence entre les trois étapes suivantes: des rendements matière (volume à l’entrée en ligne de production et à la sortie de ligne de production),des inventaires de produits transformés,du volume de marchandise délivrée (sortie usine). |

    7.Exportation des produits | Constitution des dossiers des bois export: feuilles de route, feuilles de spécification, AVE, EX1 (ex-D6), EX8 (ex- D15), certificat d’origine, bordereau d’expédition, certificat phytosanitaire, déclaration d’expédition, manifeste/connaissement, pro forma de la facture commerciale, déclaration en douane et bon de livraison. | L’entreprise responsable pour l’export scanne tous les codes à barres. Le SCPFE vérifie la cohérence entre les déclarations et les contrôles physiques. En outre sur la base de la validation de l’IGEF, le SCPFE vérifie la conformité des déclarations avec les données enregistrées dans le SIGEF et délivre une autorisation FLEGT. | Numéro de codes à barres (billes ou colis de produits finis). | Le SCPFE transmet les données qui concourent au suivi de la traçabilité des produits transformés dans la base de données SIGEF via internet.Les principaux documents relatifs à cette étape seront le SIGEF et les rapports de production/contrôle/mission. | SCPFE/Douanes via rapports de contrôle, rapports de production et base de données du SIGEF mise à jour.IGEF via rapports de mission, base de données SIGEF et système de traçabilité. | Test de cohérence des données par comparaison: a)en cas de grumes exportées:des numéros d’arbres/codes à barres des étapes 3 (prélèvement), 4 (stockage) et 5 (transport) avec les numéros d’arbres/codes à barres de l’étape 7 (exportation);b)en cas de produits transformés:des volumes d’exportation avec l’étape 6des rapports d’étape avec les données SIGEF,avec les informations du SCPFE. |

    8.Circuits locaux de commercialisation des produits | Vente locale des produits transformés (planches, basting, chevrons et autres avivés). | L’entreprise tient une comptabilité des ventes locales. | Nombre/numéro des colis. | L’entreprise transmet les données qui concourent au suivi de la traçabilité des produits transformés dans la base de données SIGEF via internet.Les principaux documents relatifs à cette étape seront le SIGEF et les rapports de mission/production/contrôle. | SCPFE/Douanes via rapports de contrôle, rapports de production et base de données du SIGEF mise à jour.IGEF via rapports de mission, base de données SIGEF et système de traçabilité. | Test de cohérence des données par comparaison des rapports de production des étapes 6 (transformation) et 8 (commerce local). |

    NB: De par l’utilisation d’un numéro d’abattage (unique), l’identité du produit est garantie tout au long de la chaîne. Tous les bois saisis seront captés dans le système de traçabilité et seront utilisés pour des actions caritatives au profit des collectivités locales et des structures socio-sanitaires (écoles, hôpitaux, etc.). La direction générale de l’économie forestière en assurera une codification appropriée.

    Les produits semi-finis (produits de sciage, de placage, de déroulage, etc.) sont marqués suivant les lots établis en fonction du produit et/ou du client. Il reste à valoriser les approches "rendement matière" pour améliorer le suivi de la trace du bois à l’usine.

    Le service de contrôle des produits forestiers à l’exportation (SCPFE) transmet conformément aux dispositions de l’article 130 du décret no 2002-437 du 31 décembre 2002, fixant les conditions de gestion et d’utilisation des forêts un rapport mensuel au cabinet du ministre chargé des forêts, à la direction générale de l’économie forestière et à l’inspection générale de l’économie forestière (ce rapport devra indiquer les volumes ou les quantités du bois exportés et le bois en transit par essence, par qualité commerciale, par pays destinataire (bois export) ou originaire (bois transit) et par fournisseur. Les détails sur les bois en transit sont insérés au paragraphe 4.4.

    Les entreprises qui disposent de leur propre système de traçabilité seront interconnectées avec le système national de traçabilité, pour permettre le transfert des données.

    Pour tous les bois qui ne sont pas exportés directement à partir du port de Pointe-Noire, les modalités de réconciliation des données avec celles en provenance de la société des parcs à bois de Douala et des organismes de vérification de la légalité dans les pays voisins seront détaillées dans la phase de développement du système.

    4.2.b.) Permis spéciaux

    Les bois des forêts naturelles prélevés sur la base des permis spéciaux, doivent obéir à la chaîne de traçabilité composée des cinq (05) principales étapes suivantes:

    — Étape 1 : demande et délivrance du titre d’exploitation (permis spécial).

    — Étape 2 : prélèvement du bois (abattage, étêtage-éculage, débardage, tronçonnage ou préparation bille).

    — Étape 3 : transformation des produits.

    — Étape 4 : transport des bois transformés.

    — Étape 5 : marché local des bois transformés.

    Les améliorations seront apportées aux étapes suivantes:

    — Étape 1 : l’enregistrement des arbres comptés et marqués dans un document de travail (rapport d’inventaire ou d’identification des arbres martelés et carte de localisation des arbres martelés). Le rapport de martelage devra figurer sur la liste des documents obligatoires de chantier.

    — Étape 2 : l’enregistrement des arbres abattus dans des documents de chantier (rapport de production, carnet de chantier). Les rapports de production et le carnet de chantier devront figurer sur la liste des documents obligatoires de chantier.

    — Étape 3 : l’enregistrement des bois transformés dans un registre de produits transformés. Les rapports de production et le registre des bois transformés ou entrés usine devront figurer sur la liste des documents obligatoires de chantier.

    — Étape 4 : l’enregistrement des produits transportés dans une feuille de route. Le permis spécial porte sur le nombre d’arbres ou fûts. Il devra être complété par la feuille de route qui indique, dans les détails, le nombre, le volume, l’origine, la destination, la date de production des pièces transportées.

    — Étape 5 : l’enregistrement des produits placés sur le marché local, dans une feuille de route.

    Il convient de relever que, conformément aux dispositions de l’article 186 de décret no 2002-437 du 31 décembre 2002, fixant les conditions de gestion et d’utilisation des forêts, le permis spécial pour l’exploitation des essences de bois d’œuvre à des fins commerciales n’est délivré, conformément à l’article 70 du code forestier, que dans les zones où les populations sont confrontées à la difficulté de s’approvisionner en bois usinés. Ces produits sont exclusivement commercialisés dans les zones concernées, déterminées par un arrêté du ministre chargé de l’économie forestière.

    Suivant la loi, les produits retrouvés hors des zones concernées sont en infraction et donc saisis et utilisés pour des actions caritatives au profit des collectivités locales et des structures socio-sanitaires (écoles, hôpitaux, etc.). La direction générale de l’économie forestière en assurera une codification appropriée.

    Dans le cas de la vérification des vérificateurs de la légalité des produits exploités sur la base des arbres abattus dans le cadre des permis spéciaux, le schéma architectural de la chaîne de traçabilité à mettre en place peut se présenter comme suit:

    Tableau no 3: Schéma structural de la chaîne de traçabilité des bois exploités sur la base des permis spéciaux

    Étapes | Opérations | Responsabilités de l’opération | Données à encoder | Responsabilités de l’encodage/Documents existants | Vérification (contrôle physique et documentaire) et fréquence | Réconciliation des données |

    1.Demande et délivrance du permis spécial | Réalisation de la mission de martelage des arbres à abattre.Production du rapport de la mission de martelage.Marquage des arbres sur pied par un numéro de martelage.Géoreférencement des arbres martelés. | La DDEF et le demandeur du permis spécial réalisent le martelage des arbres sollicités. | Effectif des arbres à exploiter.Position géographique des arbres à exploiter.Numéro de martelage. | La DDEF encode et transmet les données qui concourent au suivi de la traçabilité des arbres à abattre dans la base de données SIGEF via internet.Les principaux documents relatifs à cette étape seront les rapports de martelage et la cartographie de la zone de coupe. | Brigade via missions de martelage et base de données du SIGEF mise à jour.IGEF via rapports de contrôle/missions, base de données SIGEF et système de traçabilité. | |

    2.Prélèvement du bois | Production du bois (abattage, étêtage-éculage).Marquage des fûts, souches et billes par un numéro d’abattage.Enregistrement des fûts dans les documents de chantier.Marquage de l’année d’abattage et du numéro de la coupe annuelle. | Le titulaire du permis spécial mesure chaque bille, son volume et la marque d’un numéro | Essence.Longueur.Diamètre.Volume.Zone de prélèvement.Numéro d’abattage des arbres. | Le titulaire du permis spécial encode et transmet les données qui concourent au suivi de la traçabilité des arbres exploités à la DDEF qui se charge de les insérer dans la base de données SIGEF via internet.Les principaux documents relatifs à cette étape seront le SIGEF, la cartographie de la coupe et les rapports de production. | Titulaire du permis via rapports de production.DDEF via rapports de production et base de données du SIGEF.IGEF via rapports de production/mission, base de données SIGEF et système de traçabilité. | Test de cohérence des données par comparaison du nombre d’arbres abattus par catégorie d’essences avec celui indiqué dans le rapport de martelage. |

    3.Transformation sur site en forêt des billes | Réalisation des opérations de transformation de bois. Marquage des produits. | Le titulaire du permis spécial mesure le volume des produits obtenus. | Volume de produits transformés.Types de produits obtenus. | Le titulaire du permis spécial transmet le rapport de production à la DDEF pour la compilation des données qui concourent au suivi de la traçabilité des produits transformés dans la base de données SIGEF via internet.Les principaux documents relatifs à cette étape seront le SIGEF et les rapports de production. | DDEF via rapports de production et base de données du SIGEF mise à jour.IGEF via rapports de martelage et base de données SIGEF. | Test de cohérence des données par comparaison des quantités de produits en équivalent arbres de l’étape 3 (transformation) avec le volume des arbres de l’étape 2 (prélèvement). |

    4.Transport des bois transformés | Établissement de la feuille de route.Transport des billes.Transport des planches, basting et autres avivés. | Le titulaire du permis spécial enregistre tous les produits issus de la transformation des arbres abattus. | Volume de produits transformés.Types de produits transportés.Plaque de véhicule.Lieu de départ.Destination. | La DDEF transmet les données qui concourent au suivi de la traçabilité des produits transformés dans la base de données SIGEF via internet.Les principaux documents relatifs à cette étape seront le SIGEF et les rapports de production. | DDEF via rapports de production et base de données du SIGEF mise à jour.IGEF via rapports de martelage, base de données SIGEF et système de traçabilité. | Test de cohérence des données par comparaison des quantités de produits en équivalent arbres de l’étape 3 (transformation) avec le nombre/numéros d’arbres de l’étape 2 (prélèvement). |

    5.Circuits locaux de commer-cialisation des bois transformés | Vente locale des produits transformés (planches, basting, chevrons et autres avivés). | Le titulaire du permis spécial tient une comptabilité des ventes locales | Nombre des produits obtenus par catégories (planches, basting, chevrons, lattes). | La DDEF transmet les données qui concourent au suivi de la traçabilité des produits transformés dans la base de données SIGEF via internet.Les principaux documents relatifs à cette étape seront le SIGEF et les rapports de production. | DDEF via rapports de production et base de données du SIGEF mise à jour.IGEF via rapports de mission, base de données SIGEF et système de traçabilité. | Test de cohérence des données par comparaison des quantités de produits en équivalent arbres de l’étape 3 (transformation) avec le nombre/numéros d’arbres de l’étape 2 (prélèvement). |

    La production dite artisanale entre dans le cadre de la mise en œuvre des permis spéciaux. Elle porte sur la valorisation des pieds d’arbres autorisés par l’administration forestière sur la base des permis spéciaux. Il reste cependant à veiller à ce que la base de données soit complète à travers les documents de chantier et le SIGEF. L’applicabilité de cette disposition nécessite:

    - le marquage des arbres conformément aux textes en vigueur (martelage des arbres sur pied et marquage des arbres abattus);

    - l’enregistrement des fûts et billes conformément aux textes en vigueur (carnet de chantier);

    - la déclaration de produits transformés (les bois exploités sur la base de permis spéciaux sont systématiquement transformés sur les lieux de coupe. C’est le cas des sciages (planche, chevron, bastaing, latte), des moyens de transport (pirogue), etc.).

    - Cette démarche qui aide à avoir une bonne lisibilité de la trace du bois, nécessite que la souche et le fût soient marqués pour établir une traçabilité complète.

    4.3. Schéma architectural: Étapes de la traçabilité des bois provenant des plantations forestières

    Les bois des plantations doivent obéir à la chaîne de traçabilité composée des sept (07) principales étapes suivantes:

    — Étape 1 : demande et délivrance du titre d’exploitation (permis de bois de plantation).

    — Étape 2 : prélèvement du bois (abattage, étêtage-éculage, débardage, tronçonnage ou préparation des rondins, des poteaux et/ou stères).

    — Étape 3 : stockage des produits (rondins, poteaux et/ou stères) au niveau des différents parcs de production.

    — Étape 4 : transport des produits (rondins, poteaux, …) aux unités de transformation/ports d’exportation, des poteaux et/ou stères au marché local.

    — Étape 5 : transformation locale des produits (rondins, …).

    — Étape 6 : exportation des produits (rondins, poteaux, …) à partir du port d’exportation (port de Pointe-Noire).

    — Étape 7 : circuits locaux de commercialisation des sous-produits.

    Il convient de rappeler que les améliorations suivantes lors de la phase de mise en œuvre seront apportées aux étapes suivantes:

    — Étape 1 : la coupe annuelle devra être un document obligatoire de chantier.

    — Étape 2 : les rapports de production (rapports d’abattage, …) et les carnets de chantier devront être des documents obligatoires de chantier.

    — Étape 3 : les rapports de production (rapports de manutention/classement, …) et les carnets de chantier devront être des documents obligatoires de chantier.

    — Étape 4 :

    l’enregistrement des produits transportés dans des feuilles de route. Le permis de coupe des bois de plantation devra être complété par la feuille de route qui indique dans les détails, le nombre, le volume, l’origine, la destination, la date de production, … des produits transportés.

    - Le marquage des billes sera amélioré par un code indiquant la destination (usine ou export). Les brigades d’aménagement et/ou antennes du CNIAF apporteront leur expertise dans le renforcement du mode opératoire de l’administration forestière en matière de suivi-contrôle de la coupe annuelle. En outre, les rapports journaliers de production (abattage, étêtage, débardage, …), fiches ou cartes de parcellaire avec positionnement des arbres du VMA et les mémoires de chantier entreront dans la liste des documents obligatoires de chantier.

    — Étape 5 : l’enregistrement des bois sera amélioré par l’introduction de registres de bois à l’entrée parc usine, de registres de bois à l’entrée en usine (billes du parc usine entrées en usine) et de registres des produits transformés (produits obtenus à partir des billes entrées en usine). Un poste de contrôle sera installé au parc usine.

    — Étape 6 : l’enregistrement des produits exportés sera amélioré par les feuilles de route, feuilles de spécification, AVE, connaissement et autres documents, entrant dans la composition du dossier des bois export.

    Dans le cadre de la gestion forestière durable, les plantations aménagées disposeront de plans de gestion et de plans d’opération annuelle. Chaque plan d’opération annuelle sera consolidé sur la base d’une évaluation (inventaire). Le suivi de la trace des produits issus de cette coupe annuelle pourra se faire par marquage des colis.

    Le schéma architectural de la chaîne de traçabilité à mettre en place pour les bois, provenant des plantations forestières, exploités sur la base des permis de coupe des bois de plantation se présente comme suit:

    Tableau no 4: Schéma structural de la chaîne de traçabilité des bois exploités dans les plantations forestières

    Étapes | Opérations | Responsabilités de l’opération | Données à encoder | Responsabilités de l’encodage/Sources d’information des documents existantes | Vérification (contrôle physique et documentaire) et fréquence | Réconciliation des données |

    1.Demande et délivrance du titre d’exploitation | Constitution et soumission des dossiers de demande de permis de bois de plantation. | Entreprise. | Nombre de parcelles d’abattage et superficie concernées.Effectif des arbres à exploiter.Numéro des parcelles d’abattage.Position géographique de la zone de production. | L’entreprise forestière encode et transmet les données qui concourent au suivi de la traçabilité des arbres à abattre dans la base de données SIGEF via internet.Les principaux documents relatifs à cette étape seront le dossier de demande du permis de coupe de bois de plantation. | DDEF via dossier de demande du permis de coupe de bois de plantation et base de données du SIGEF mise à jour.IGEF via rapports de contrôle/missions, base de données SIGEF et système de traçabilité. | Un bilan exhaustif des arbres impropres à la commercialisation est établi (effectifs et motifs). |

    2.Prélèvement du bois | Production du bois (abattage, étêtage-éculage, débusquage, débardage, tronçonnage bille).Enregistrement des fûts et billes dans les documents de chantier. | L’entreprise mesure chaque rondin. | Essence.Longueur.Volume.Zone de prélèvement.Numéro des bois/colis. | L’entreprise encode et transmet les données qui concourent au suivi de la traçabilité des arbres exploités dans la base de données SIGEF via internet.Les principaux documents relatifs à cette étape seront le SIGEF, la cartographie de la zone de coupe et les rapports de production. | DDEF via rapports de production/rapports de contrôle/mission de terrain et base de données du SIGEF.IGEF via rapports de mission, base de données SIGEF et système de traçabilité. | Test de cohérence des données par comparaison du nombre d’arbres abattu par catégorie d’essences avec celui indiqué dans l’autorisation de coupe. |

    3.Stockage des billes | Tronçonnage et affectation des billes (billes usines locales ou billes export). Établissement des feuilles de spécification.Établissement des AVE.Marquage des colis ou produits (poteau, rondin) par un code à barres indiquant la destination | L’entreprise forestière scanne tous les codes à barres | —Numéro des colis ou des produits/codes à barres | L’entreprise encode et transmet les données qui concourent au suivi de la traçabilité des billes préparées dans la base de données SIGEF via internet.Les principaux documents relatifs à cette étape seront le SIGEF et les rapports de production/contrôle/mission. | DDEF via missions de terrain, rapports de production et base de données du SIGEF mise à jour.IGEF via rapports de mission, base de données SIGEF et système de traçabilité. | Test de cohérence des données par comparaison du nombre d’arbres de l’étape 2 (prélèvement) avec le nombre d’arbres de l’étape 3 (stockage). Réconciliation sur la base des volumes. |

    4.Transport des produits | Établissement de la feuille de route.Transport des produits de plantation (rondins, poteaux, etc.) | L’entreprise de transport scanne tous les codes à barres. | Numéro de colis ou du produit/code à barres.Plaque de véhicule.Lieu de départ.Destination. | La brigade/l’entreprise (forêt, transport, etc.) transmettent les données qui concourent au suivi de la traçabilité des produits transformés dans la base de données SIGEF via internet.Les principaux documents relatifs à cette étape seront le SIGEF et les rapports de production/contrôle/mission. | Brigade via rapports de contrôle, rapports de production et base de données du SIGEF mise à jour.IGEF via rapports de mission, base de données SIGEF et système de traçabilité.Au niveau des postes de contrôle, vérification des bois transportés. | |

    5.Transformation locale des produits (rondins) | Mesure du volume au niveau des quatre étapes suivantes:(1)à l’entrée du parc usine,(2)à l’entrée de l’unité de transformation,(3)à la sortie de l’unité de transformation,(4)volumes sortie de l’usine.Réalisation des opérations de transformation de bois.Marquage des produits/colis. | L’entreprise mesure le volume au niveau des trois étapes suivantes: à l’entrée du parc usine, à l’entrée de la ligne du procès de production, à la sortie de production en bout de chaîne. Elle rédige des rapports de production journalière. | Volume à l’entrée de l’usine.Volume à l’entrée de la ligne de production.Volume à la sortie de la ligne de production. | L’entreprise transmet les données qui concourent au suivi de la traçabilité des produits transformés dans la base de données SIGEF via internet.Les principaux documents relatifs à cette étape seront le SIGEF et les rapports de production/contrôle/mission. | DDEF via rapports de contrôle, rapports de production et base de données du SIGEF mise à jour.IGEF via rapports de mission, base de données SIGEF et système de traçabilité.Contrôle des rendements de bois sur la base des rapports journaliers. | Test de cohérence des données par comparaison: du nombre d’arbres de l’étape 5 (transformation) avec le nombre d’arbres de l’étape 4 (transport) des bois destinés à la transformation.Test de cohérence entre les trois étapes suivantes: des rendements matière (volume à l’entrée en ligne de production et à la sortie de la ligne de production),des inventaires de produits transformés,du volume de marchandise délivrée (sorti usine). |

    6.Exportation des produits | Constitution des dossiers des bois export: feuilles de route, feuilles de spécification, AVE, EX1 (ex-D6), EX8 (ex- D15), certificat d’origine, bordereau d’expédition, certificat phytosanitaire, déclaration d’expédition, manifeste/connaissement, pro forma de la facture commerciale, déclaration en douane et bon de livraison. | L’entreprise responsable pour l’export scanne tous les codes à barre. La SCPFE vérifie la cohérence des données des produits export et délivre une AVE. | Numéro de codes à barres (billes ou produits finis). | Le SCPFE transmet les données qui concourent au suivi de la traçabilité des produits transformés dans la base de données SIGEF via internet.Les principaux documents relatifs à cette étape seront le SIGEF et les rapports de production/contrôle/mission. | SCPFE/Douanes via rapports de contrôle, rapports de production et base de données du SIGEF mise à jour.IGEF via rapports de mission, base de données SIGEF et système de traçabilité. | Test de cohérence des données par comparaison (grumes): du nombre d’arbres des étapes 2 (prélèvement), 3 (stockage) et 4 (transport) avec le nombre d’arbres de l’étape 6 (exportation),des rapports d’étape et du SIGEF.Test de cohérence des données par comparaison (produits transformés): volume sorti d’usine et volume d’exportation. |

    7.Circuits locaux de commercialisation des sous-produits | Vente locale des sous-produits (bois de chauffe, charbon de bois) | L’entreprise tient une comptabilité des ventes locales. | Nombre de colis obtenus par catégories (stères de bois de chauffe, sacs de charbon de bois). | L’entreprise transmet les données qui concourent au suivi de la traçabilité des produits transformés dans la base de données SIGEF via internet.Les principaux documents relatifs à cette étape seront le SIGEF et les rapports de production. | DDEF via rapports de production et base de données du SIGEF mise à jour.IGEF via rapports de mission, base de données SIGEF et système de traçabilité. | Test de cohérence des données par comparaison des rapports de production des étapes 5 (transformation) 6 (exportation) et 8 (commerce local). |

    4.4. Bois d’origine étrangère en transit sur le territoire congolais ou importé pour transformation au Congo

    Les déplacements sur le territoire congolais de bois importés en provenance d’autres pays vont être contrôlés à l’aide du SVL.

    Il n’y a pas actuellement de bois importés au Congo en provenance d’autres pays pour une transformation dans les usines congolaises. Il y a par contre actuellement du bois en transit sur le territoire congolais, c’est-à-dire importé pour être réexporté tel quel au port de Pointe-Noire.

    Dans tous les cas, à la frontière de la République du Congo, la légalité du bois importé va être vérifiée.

    La chaîne d’approvisionnement des bois en transit ou importés avant l’entrée sur le territoire congolais ne pourra pas être contrôlée de la même façon que les bois issus des forêts nationales.

    Les procédures de contrôle à la frontière des bois en transit ou importés, leur marquage et les responsabilités des contrôles seront précisées par des textes complémentaires à publier et à mettre en œuvre pendant la phase de développement du système. Ces procédures tiendront compte de l’existence ou non dans le pays d’origine de systèmes de vérification de la légalité. Tous les bois importés et en transit seront captés dans le système de traçabilité selon des modalités qui seront définies au moment de la phase de développement du système.

    4.5. Non-respect des éléments de légalité liés au système de traçabilité

    La chaîne d’approvisionnement de chaque expédition de bois et produits dérivés est contrôlée dans le système de traçabilité. Pour gérer des problèmes qui seraient détectés, des procédures pour les traiter seront développées dans le SVL pendant la phase de développement du système.

    En cas de non-respect de la grille, toutes les dispositions seront prises pour suspendre la procédure de délivrance de l’autorisation FLEGT et éventuellement saisir les expéditions concernées.

    Pendant la phase de développement du système, un manuel sur les lignes directrices expliquant les modalités de traitement des cas de non-respect des indicateurs de la grille et/ou du système de traçabilité sera développé.

    La traçabilité des bois sera suivie à travers une base de données (SIGEF) disposant d’un système autobloquant. En cas de non-respect des éléments de légalité liés au système de traçabilité, la base des données SIGEF pourra mettre en évidence cet élément non respecté, ce qui sera accessible en temps réel à l’IGEF au moment de l’instruction de la demande d’émission d’autorisations.

    etc... etc...

     


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