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      La campagne en faveur de la tribu la plus menacée de la Terre a triomphé : le Brésil a annoncé que tous les envahisseurs du territoire awá ont été expulsés.
    © Survival

      Dans une victoire sans précédent de la campagne pour sauver les Awá, la tribu la plus menacée de la Terre, le gouvernement brésilien a annoncé que tous les envahisseurs de leur territoire dans l’est amazonien avaient été expulsés.

      Cette  nouvelle parvient exactement deux ans après que Survival International ait lancé, avec le soutien de l’acteur de renommée internationale Colin Firth, une campagne de grande envergure pour sauver les Awá de l’extinction – marquant une nouvelle étape dans l’histoire de Survival et de ses efforts pour protéger les territoires des peuples indigènes.

      En janvier dernier, sous une pression internationale sans précédent, le gouvernement brésilien a envoyé sur le terrain une équipe de plusieurs centaines d’hommes pour expulser les éleveurs et les bûcherons clandestins du territoire awá. A l’issue d’un survol de la zone la semaine dernière, le procureur public et le juge saisis du dossier ont remis aux Awá un document officiel confirmant que tous les non-Indiens avaient été expulsés de leur territoire.

      Le territoire awá renferme quelques-unes des dernières parcelles de forêt tropicale d’Amazonie orientale, en dépit du fait que les bûcherons clandestins en aient détruit plus de 30 %.

    Le gouvernement brésilien a envoyé sur le terrain une équipe de plusieurs centaines d'hommes pour expulser les éleveurs et les bûcherons clandestins du territoire awá.
      Le gouvernement brésilien a envoyé sur le terrain une équipe de plusieurs centaines d'hommes pour expulser les éleveurs et les bûcherons clandestins du territoire awá.

                                              © Silvano Fernandes/FUNAI

      Des experts brésiliens avaient averti que les Awá, l’une des dernières tribus de chasseurs-cueilleurs nomades d’Amazonie, risquaient l’extinction si aucune mesure n’était prise. La centaine d’Awá qui demeurent isolés et refusent tout contact sont particulièrement vulnérables aux maladies introduites par les étrangers qui pourraient les décimer .

      Les Awá avaient lancé de nombreux appels pour que soient prises des mesures d’expulsion contre leurs envahisseurs, dont la plupart étaient armés et étaient connus pour avoir commis des attaques violentes contre les Indiens.

      Un Awá avait déploré : ‘Nous ne pouvons plus chasser… nous ne pouvons plus trouver de nourriture. Les bûcherons sont ici depuis trop longtemps… nous avons alerté les autorités sur la présence des bûcherons, de leurs tronçonneuses, de leurs machines et de leurs camions qui grondent’.

      Nixiwaka Yawanawá, un Indien d’Amazonie en poste au siège de Survival à Londres, a déclaré : ‘Cette victoire importante est principalement due à la campagne de Survival International et à ses efforts soutenus pour protéger les forêts et la vie de mes frères et sœurs. Elle est bien évidemment le résultat de la pression de la communauté internationale sur le gouvernement brésilien pour qu’il garantisse les droits territoriaux des Indiens conformément à la constitution brésilienne. Nous sommes infiniment reconnaissants à tous nos sympathisants qui ont fait preuve d’une profonde solidarité dans ce combat pour la vie’.

     

    De nombreuses personnalités et des centaines de sympathisants ont photographié le logo de la campagne dans 38 pays en soutien à l'action de Survival en faveur des Awá.
      De nombreuses personnalités et des centaines de sympathisants ont photographié le logo de la campagne dans 38 pays en soutien à l'action de Survival en faveur des Awá.
    © Survival

    Faits et chiffres de la campagne de Survival en faveur des Awá :
    - Plus de 57 000 messages ont été envoyés au ministre de la Justice brésilien lui demandant de prendre des mesures pour expulser les bûcherons clandestins.

    - De nombreuses personnalités, telles que le photographe brésilien de renommée internationale Sebastião Salgado, l’actrice Gillian Anderson, la créatrice de mode Vivienne Westwood, le musicien Julian Lennon, et bien d’autres encore, ont apporté leur soutien à cette campagne.

    - Des centaines d’’awáicons’ – le logo de la campagne – ont été photographiés dans des sites célèbres de 38 pays.

    - Trois campagnes publicitaires ont attiré l’attention de millions de personnes dans le monde sur le sort des Awá.

    - La Commission interaméricaine des droits de l’homme, la plus haute instance des Amériques en matière de droits de l’homme, a pris des mesures suite à un appel urgent lancé par Survival et l’ONG brésilienne CIMI, qui défend les Awá depuis des décennies.

       Survival appelle maintenant les autorités brésiliennes à mettre en place un programme de protection permanente des territoires pour éviter d’autres invasions.

       Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd’hui : ‘Nous n’aurions pu obtenir cet important succès sans la mobilisation de l’opinion publique qui a exercé une pression considérable sur le gouvernement brésilien pour qu’il agisse. Cette victoire est la preuve indéniable qu’une vague mondiale de protestations est le moyen le plus efficace pour garantir la survie des peuples indigènes. Les sympathisants des Awá à travers le monde doivent maintenant rester vigilants et veiller à ce que des mesures adéquates soient prises pour éviter de nouvelles invasions’.

    Notes aux rédactions :  (téléchargements sur le site de Survival)

    - Télécharger la chronologie de la campagne awá (en anglais, pdf, 441 Ko)
    - Télécharger le document remis aux Awá confirmant l’achèvement de l’opération d’expulsions (en portugais, pdf, 1,4 Mo)
    - Voir d’autres campagnes victorieuses menées par Survival International telles que la démarcation du territoire yanomami en 1992 et le soutien juridique apporté aux Bushmen du Botswana pour leur droit à vivre sur leurs terres ancestrales dans la Réserve du Kalahari central.

    Lire en ligne: http://www.survivalfrance.org/actu/10205


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  •   Harcelés par la police, les Dongria Kondh boycottent les élections

     

    Les Dongria Kondh ont boycotté les élections générales indiennes suite à l'arrestation et à l'emprisonnement de leurs leaders.
       Les Dongria Kondh ont boycotté les élections générales indiennes suite à l'arrestation et à l'emprisonnement de leurs leaders.
    © Bikash Khemka/Survival

      Les Dongria Kondh ont boycotté les élections générales indiennes pour protester contre le harcèlement qu’ils subissent de la part de la police et l’arrestation de leurs leaders.

      Plus de 30 actions en justice sont actuellement en cours contre les Dongria et les Majhi Kondh qui se sont activement impliqués dans la résistance au projet de mine à ciel ouvert du géant minier Vedanta Resources et à l’installation d’une raffinerie sur leur territoire.

      Jilo Majhi – un membre éminent de l’organisation Niyamgiri Suraksha Samiti (‘Sauver Niyamgiri’) – a été détenu par la police durant plus de 20 jours. Il a depuis été libéré sous caution et sera traduit devant la Haute Cour cet été concernant une affaire qui remonte à plusieurs années.

      Le boycott des élections confirme la position courageuse des Dongria contre le traitement que leur inflige la police, de nombreux membres de la tribu auraient été prêts à voter contre une administration locale qui a fortement soutenu le projet minier de Vedanta.

      En août 2013, les Dongria ont eu l’opportunité sans précédent de pouvoir déterminer leur propre avenir dans ce qui a été qualifié comme le ‘premier référendum environnemental’ de l’Inde. Au cours des consultations des villages, les Dongria ont exprimé leur opposition unanime à la mine de Vedanta.

    Les Dongria étaient très inquiets que le projet minier soit accordé dans les collines de Niyamgiri si le BJP remportait les élections.
       Les Dongria étaient très inquiets que le projet minier soit accordé dans les collines de Niyamgiri si le BJP remportait les élections.
                            © Lewis Davies/Survival

       Le projet a définitivement été suspendu par le gouvernement en janvier 2014, après une résistance forte et soutenue des Dongria et de nombreux sympathisants locaux et la campagne internationale menée par des organisations telles que Survival International.

    Dans une interview, un fonctionnaire de Vedanta a exprimé le désir de voir Narendra Modi – candidat du Premier Ministre pour le Bharatiya Janata Party (BJP) – gagner les élections, dans l’espoir qu’il puisse approuver le projet minier de Niyamgiri. Rahul Gandhi, candidat du Parti du Congrès, a exprimé son soutien aux Dongria Kondh à plusieurs reprises.

       Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd’hui : ‘Il est difficile de ne pas soupçonner que l’arrestation des leaders dongria soit liée au succès remporté par la tribu dans leur lutte territoriale. Les Dongria Kondh ont courageusement résisté au projet minier qui les aurait détruits en tant que peuple, ils devraient à présent être laissés en paix. Les harceler davantage est une absurdité’.

      Lire en ligne: http://www.survivalfrance.org/actu/10231


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  •  Survival condamne des promesses électorales rétrogrades concernant la tribu jarawa

    Les candidats aux élections ont promis de supprimer une zone tampon de protection et d'intégrer les Jarawa à la société dominante, malgré les menaces que ces mesures font peser sur la tribu.
     
       Les candidats aux élections ont promis de supprimer une zone tampon de protection et d'intégrer les Jarawa à la société dominante, malgré les menaces que ces mesures font peser sur la tribu.
    © Survival

       Survival International a condamné les dangereuses promesses électorales des candidats aux élections 2014 de Lok Sabha qui remettent en question les droits des Jarawa acquis des décennies auparavant.

       Ces promesses rétrogrades incluent d’intégrer les Jarawa à la société dominante, de supprimer une zone tampon de protection autour de la réserve et de construire deux ponts le long de la route Andaman Trunk Road qui traverse la réserve. Toutes ces mesures pourraient être dévastatrices pour les Jarawa.

       Les Jarawa sont déjà confrontés à des intrusions dégradantes – les ‘safaris humains’ – au sein de leur territoire par des centaines de touristes qui empruntent la route principale de l’île chaque jour dans l’espoir d’apercevoir des membres de la tribu.

    Des centaines de touristes traversent quotidiennement la réserve des Jarawa.
       Des centaines de touristes traversent quotidiennement la réserve des Jarawa.

    © www.andamanchronicle.net /Survival

      Les autorités ont annoncé qu’elles comptaient ouvrir une route alternative d’ici à mars 2015, ce qui signifierait la fin de la présence de touristes sur cette route. Mais le programme électoral des candidats du Congrès et du Parti Bharatiya Janata (BJP) qui comprend la construction de deux nouveaux ponts le long de la route déjà existante à l’intérieur de la réserve des Jarawa rend de plus en plus improbable l’ouverture d’une route alternative.

      Actuellement, aucun établissement touristique ou commercial n’est autorisé à l’intérieur de la zone tampon autour de la réserve des Jarawa. Et si la promesse des candidats politiques du Congrès et du BJP de supprimer cette zone tampon était mise en œuvre, ce serait un pas en arrière catastrophique pour la tribu.

      L’actuel député des îles Andaman, Bishnu Pada Ray et candidat au BJP, a également promis d’intégrer les Jarawa à la société dominante s’il était réélu – une politique considérée comme totalement inacceptable par la communauté internationale. Le président de l’Inde a récemment condamné toute tentative d’assimilation forcée rappelant que cela avait conduit à la disparition de tribus entières.

      Les politiques d’intégration des tribus ont eu des conséquences dévastatrices par le passé et ont été particulièrement destructrices pour la tribu voisine des Jarawa, les Grands Andamanais, qui ont été décimés par les tentatives de sédentarisation. Seuls 53 membres de cette tribu sont encore en vie aujourd’hui.

      Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd’hui : ‘Les promesses scandaleuses de Bishnu Pada Ray affichent un mépris absolu pour les Jarawa – forcer la tribu à s’intégrer à la société dominante ne peut qu’entraîner sa disparition. La notion même d’intégration est enracinée dans une attitude colonialiste et archaïque qui conforte les gouvernements dans leur conviction qu’ils savent ce qui est le mieux pour les peuples indigènes. Dans la réalité, cette approche a toujours des conséquences catastrophiques.

       Lire en ligne: http://www.survivalfrance.org/actu/10222


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