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    Les populations autochtones sont l’objet de nombreuses menaces sur le terrain, même si leur action sur la préservation des zones protégées est saluée. Des représentants étaient à Marseille pour le sommet de l’Union internationale pour la conservation de la nature.

    Ils sont considérés comme les gardiens de la nature. Vendredi, avant le discours du président Macron au congrès mondial de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), s’est tenu virtuellement à Marseille le Sommet mondial des peuples autochtones et de la nature, derniers membres intégrés de l’UICN. «En leur donnant cette occasion cruciale d’être entendus sur la scène internationale, nous avons rendu notre union plus forte, plus inclusive et plus démocratique», avait déclaré Inger Andersen, ex-directrice générale de l’UICN et actuelle directrice exécutive du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), lors du précédent sommet UICN de 2016 à Hawaï. Une intégration qui leur confère le droit de créer des motions et de les voter.

     

    C'est lors de ce rendez-vous 2021, animé par de nombreux intervenants du monde entier (figures des peuples autochtones, scientifiques, dirigeants dont Bérangère Abba, secrétaire d'Etat auprès de la ministre de la Transition écologique, chargée de la Biodiversité...) qu'un agenda mondial pour les peuples autochtones, s'articulant autour de <a href="https://portals.iucn.org/union/sites/union/files/doc/global_indigenous_agenda_english.pdf" target="_blank">dix propositions et cinq thématiques</a>, a vu le jour. <i>«Nos objectifs mondiaux de protection de la terre et de conservation de la biodiversité ne peuvent réussir sans le leadership, le soutien et le partenariat des peuples autochtones»</i>, a martelé le Dr Bruno Oberle, directeur général de l'UICN. Sommet au cours duquel a également été lancé un appel à la reconnaissance et au respect des droits et de la gouvernance des peuples autochtones sur leurs terres et leurs ressources. Un lien indéfectible. <i>«Les peuples autochtones sont en rapport avec un territoire, car ils y tirent leur subsistance</i>, <i>leurs croyances, </i>explique Irène Bellier, anthropologue et directrice de recherches au CNRS.<i> Il leur est vital.»</i>

    «Ils déforestent nos terres et creusent pour chercher le pétrole et l'or»

    Au cours des millénaires, les peuples autochtones que l'Organisation des Nations unies <a href="https://news.un.org/fr/story/2019/08/1049461" target="_blank">estime à 370 millions d'individus dans le monde</a> et dont les droits sont déterminés par la seule <a href="https://www.un.org/development/desa/indigenouspeoples/wp-content/uploads/sites/19/2018/11/UNDRIP_F_web.pdf">Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples</a> de 2007, ont développé des connaissances et des capacités d'adaptation en matière d'environnement. Cependant, les menaces planent. Les peuples autochtones sont les premières victimes du changement climatique, auquel pourtant ils n'ont pas ou que peu contribué. <i>«Les poissons ont disparu des rivières</i>, lance la Colombienne Fany Kiuru de l'ethnie Huitoto, qui est aussi membre de la Coordination des organisations autochtones du bassin amazonien (Coica). <i>Nous n'avons plus accès à la nourriture du temps de nos grands-mères. Beaucoup de peuples d'Amazonie souffrent de malnutrition.» </i>Par ailleurs, les territoires que ces populations occupent, souvent très riches en minerais, hydrocarbures, bois..., aiguisent l'appétit des industries et des gouvernements qui n'hésitent pas à les chasser afin de mener à bien leurs projets. <i>«Ils déforestent nos terres et creusent pour chercher le pétrole et l'or</i>, rebondit l'Equatorien Juan Carlos, de l'ethnie Shuar, un des peuples amérindiens. <i>L'armée et la police les défendent malgré les lois.» </i>Lois dictées aussi en Colombie par les narcotrafiquants qui saccagent la forêt, explique Fany Kiuru.

    Ces menaces se sont accentuées depuis 2013-2014, estime Irène Bellier. Elles ont aussi été renforcées par la crise du Covid-19. <i>«Les compagnies en ont profité pour continuer à commettre des dommages à l'environnement pendant que les gens étaient confinés</i>, poursuit Juan, aussi membre de Coica.<i> Il y a du mercure dans notre eau...»</i>

    L'orpaillage est également l'une des principales sources d'inquiétude des peuples autochtones de Guyane française. <i>«Il existe énormément de projets de mines industrielles</i>, explique Claudette Labonté du peuple parykweneh, qui est aussi présidente de la fédération Palikur de Guyane. <i>Un projet de méga mine d'or au coeur de la forêt amazonienne a été abandonné </i>[contraire, aux yeux du gouvernement, aux exigences environnementales, ndlr],<i> mais il revient sous une autre forme, Orea Mining.»</i>

    Tout cela sans jamais consulter les peuples autochtones, dénoncent d'une unique voix tous nos interlocuteurs. Que ce soit pour des projets destructeurs comme conservateurs de la nature. A l'image des aires protégées terrestres et marines dont l'objectif mondial est fixé à 30 % à l'horizon 2030. Un modèle d'ailleurs critiqué par David Boyd, de l'ONU, rappellent les organisateurs<a href="https://www.notreterrenotrenature.fr/" target="_blank"> du contre-congrès</a>, qui s'est tenu avant le «congrès officiel» de l'UICN, ayant pour but de <i>«décoloniser la conservation de la nature»</i>. Dans sa voix, <a href="https://survivalinternational.fr/actu/12634" target="_blank">un communiqué précise</a> que <i>«l'expansion rapide des Aires protégées ne doit pas se faire au prix de nouvelles violations des droits humains à l'encontre des peuples autochtones et d'autres populations rurales.»</i> «<i>En Guyane, on a besoin de zone de subsistance de chasse, de pêche et de culture notamment pour le manioc,</i> rappelle Claudette Labonté. <i>Pourquoi nous empêcher d'aller dans ces réserves alors que ça allait parfaitement bien avant que l'Etat se mette à vouloir gérer le territoire ? D'autant que ça permet de garder un oeil sur la forêt et de travailler en partenariat avec l'office français.»</i>

    «On défend l'eau, la terre, les forêts... et on nous met en prison pour ça?!»

    Menaces, conflits, non-consultation... De multiples facteurs qui, d'après Irène Bellier, amènent les peuples autochtones au militantisme. <i>«Des défenseurs des droits humains sont assassinés, 70 % d'entre eux étaient liés aux causes environnementales </i>[comme la figure hondurienne Berta Cáceres, le Péruvien Roberto Carlos Pacheco ou encore le Mexicain Homero Gómez, ndlr]<i>»</i>, souligne-t-elle. L'ONG Global Winess doit d'ailleurs publier le¦13 septembre son rapport annuel qui recense les homicides perpétrés contre des militants de l'environnement.<b> </b>En 2019, 212 militants ont été tués, soit en moyenne quatre par semaine. L'Amérique latine reste la région la plus dangereuse. <i>«On défend l'eau, la terre, les forêts... et on nous met en prison pour ça !</i> lance Juan, dont certains collègues de Coica ont été enfermés. <i>Comment appeler un terroriste un homme ou une femme autochtone alors que nous sommes là pour la nature pendant que des compagnies la détruisent...»</i>

    Seul moyen d'action, le levier juridique. <i>«Il y a une dynamique autochtone latino-américaine. Entre autres, les organisations des peuples autochtones d'Amérique latine peuvent saisir la commission interaméricaine des droits de l'homme et aller jusqu'à la cour interaméricaine des droits de l'homme pour faire respecter leurs droits,</i> explique l'anthropologue Irène Bellier. <i>En France, les comités des droits de l'homme ont été saisis par les Amérindiens de Guyane.»</i>

     


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  • L'Alaska est l'État américain qui a la plus forte population autochtone, devant l'Oklahoma et le Nouveau-Mexique. Selon le National Congress of American Indians, 27,9 % des habitants de cet État disent appartenir à l'un des nombreux peuples premiers d'Alaska (Inuits, Athabascans, Yupiks, etc.). En Alaska, quelque 229 tribus sont reconnues par les autorités fédérales.

    Les linguistes estiment qu'une vingtaine de langues autochtones y sont parlées, à des degrés divers. Elles appartiennent à quatre grandes familles linguistiques, donc deux particulièrement importantes : les langues eskimo-aléoutes, d'un côté, et les langues athabascan-eyak-tlingit de l'autre. Les premières sont également présentes au Canada, au Groenland et en Russie. Deux autres langues d'Alaska - le haïda et le tsimshian - sont considérées comme des « isolats linguistiques », tout à fait distincts de ces grands ensembles.


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  • La Cour suprême de Brasilia se prononcera le 1er septembre sur la thèse du « seuil temporel », principe révisionniste qui vise à réécrire l'histoire foncière et coloniale du pays. Plus de 170 tribus autochtones sont mobilisées pour défendre leurs droits.

    Brasilia est en effervescence. Depuis une semaine, les peuples autochtones font entendre leur voix. Le 25 août, ils étaient environ 6 000 manifestants, originaires de plus de 170 tribus, rassemblés devant la Cour suprême. Leur bataille va connaître un tournant déterminant le 1er septembre, date à laquelle est attendu un jugement crucial pour la reconnaissance de leurs droits à la terre. Les magistrats doivent dire si oui ou non ils valident la thèse du « seuil temporel ». Un principe révisionniste qui vise à réécrire l'histoire foncière et coloniale du pays.

    Selon cette thèse, les terres ancestrales des peuples autochtones sont celles qu'ils occupaient au moment de la promulgation de la Constitution, en octobre 1988. Or à cette date, beaucoup n'y vivaient plus : tout au long de l'histoire brésilienne, les peuples natifs ont été victimes de déplacements forcés par les différents régimes politiques. La dictature militaire qui a sévi de 1964 à 1985 ne les a singulièrement pas épargnés. Ils ont perdu du même coup tout droit de propriété. L'ensemble représente aujourd'hui un obstacle conséquent pour pouvoir prouver leur présence sur leurs terres originaires avant 1988. Selon un rapport de 2020, sur les 1 298 terres autochtones du Brésil, 829, soit 63 %, sont toujours en attente que l'État finalise son processus de démarcation, autrement dit d'être reconnues en bonne et due forme territoire autochtone.

    « La thèse du seuil temporel vise à amnistier les crimes commis contre les populations autochtones », explique Eloy Terena, avocat de l'Association des peuples indigènes du Brésil (Apib). Si elle était validée, « les tribus n'auraient le droit qu'aux terres qu'elles occupaient le 5 octobre 1988 », à l'exclusion même de beaucoup de celles qu'elles ont réinvesties depuis.

    Une décision qui aboutirait à exacerber les conflits

    Francisco Cali Tzay, rapporteur spécial de l'ONU pour les droits des peuples indigènes, redoute en outre que cela n'offre encore plus de champ aux exactions commises à l'encontre des natifs. « Si la Cour suprême accepte cette thèse, alerte-t-il, cela risque de légitimer la violence contre les peuples indigènes et exacerber les conflits dans la forêt amazonienne. » Déjà, la recrudescence des agressions est notable. Depuis son arrivée au pouvoir en janvier 2019, Jair Bolsonaro multiplie les attaques à leur égard, n'hésitant pas à violer la Constitution de 1988, qui, dans son article 231, garantit aux peuples autochtones leurs cultures, leurs traditions et leur organisation sociale, ainsi que leurs droits originaux sur les terres qu'ils occupent traditionnellement. Car « les lois, telles qu'elles sont écrites, indiquent clairement que les territoires autochtones doivent être protégés, rappelle Sarah Shenker, de l'association Survival. Le problème principal réside dans leur application. »

    Luc Duffles Affon, membre de l'association Autres Brésils, avance la même idée. Aucun gouvernement brésilien n'a parfaitement géré la question des territoires autochtones, rappelle-t-il en substance, mais depuis l'adoption de la Constitution, certaines avancées avaient été enregistrées. Entre autres la reconnaissance de la dette historique du pouvoir politique envers les peuples natifs.

    « Génocide et dictature militaire » mis en oeuvre par Bolsonaro

    Aujourd'hui, « le gouvernement de Bolsonaro est en train de procéder à un génocide et d'installer une dictature militaire », dénonce-t-il. À ce génocide, s'ajouterait un écocide, alertent encore de nombreux acteurs, alors que les terres indigènes sont sévèrement touchées par la déforestation et l'exploitation minière. Cette dernière a augmenté de 30 % en 2020, selon une association yanomami. « Le gouvernement raciste de Jair Bolsonaro veut continuer sur cette lancée », affirme Sarah Shenker.

    Dans une lettre adressée au président du Tribunal supérieur fédéral, le peuple xokleng, de la terre autochtone Ibirama-Laklano, dénonce ainsi les attaques perpétrées par les orpailleurs sur ses territoires. Il réclame l'expulsion de ces envahisseurs, et rappelle que sa terre est un élément indispensable au maintien de son existence physique et culturelle.


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  • En Amazonie, l’arc et le smartphone

      Almir Narayamoga Surui est un militant autochtone de l’Amazonie brésilienne qui œuvre à concilier sauvegarde de l’environnement et développement économique.

    À 41 ans, Almir Narayamoga Surui a déjà fait plusieurs fois le tour de la planète, obtenu de nombreux prix, rencontré une multitude de personnalités, comme il le raconte dans un livre passionnant, émouvant et souvent très drôle (1). Petit homme d’apparence réservée, à la peau très brune, au visage rond, aux yeux noirs, coiffé d’un impressionnant « cocar » en plumes d’aigle, il appartient à l’ethnie des Paiter Surui, environ 1 400 personnes vivant dans l’État amazonien du Rondônia, plaqué contre la Bolivie, dans l’ouest du Brésil.

    Il est né en 1974, cinq ans après les premiers contacts de son peuple avec les Blancs. Une rencontre aux conséquences désastreuses puisque ces derniers sont passés, en trois ans, de 5 000 personnes à 240, décimés par deux épidémies de grippe et une de rougeole, maladies contre lesquelles ils n’étaient pas immunisés. Sans parler de nombreux conflits meurtriers avec les populations nouvellement arrivées dans la région grâce à l’ouverture de la route transamazonienne. Des prospecteurs, des petits fermiers, des exploitants forestiers, des bûcherons incités par les politiques gouvernementales visant à coloniser ces immenses espaces aux richesses prometteuses…

    La forêt, source de vie pour son peuple

    Cette histoire est à l’origine de son engagement précoce : « Dès l’âge de 10 ans, j’assistais, en tant que spectateur, aux réunions de mon clan. Les combats de mes aînés contre l’occupation et l’exploitation de nos forêts m’ont inspiré. L’une de leurs grandes victoires a été d’obtenir, en 1976, le marquage de notre territoire, soit 247 870 hectares. »

    À 17 ans, Almir est élu chef de son clan à la suite de son père. À 20 ans, il devient coordinateur du mouvement indigène de l’État du Rondônia, puis responsable environnement de la Coordination des Indiens d’Amazonie brésilienne (Coiab). À 26 ans, il est chef de l’ensemble des Paiter Surui, avec la lourde tâche de protéger la forêt, source de vie pour son peuple. Almir est également titulaire d’un diplôme universitaire en biologie.

    Aujourd’hui, son objectif est la sauvegarde de l’environnement, de la culture traditionnelle tout en obtenant l’indépendance financière de son peuple. Pour y parvenir, il ne manque pas d’idées et d’audace.

    Le système de compensation carbone

    Ces dernières années, faisant preuve d’un incroyable aplomb, il a profité de son passage en Californie en 2007 pour obtenir de Google Earth qu’elle cartographie le territoire de son peuple et crée une application lui permettant de géolocaliser les abattages clandestins d’arbres en temps réel. En 2012, il a mis en place un système de compensation carbone, élaboré lors des négociations climatiques de Bali en 2008. De grandes entreprises achètent des crédits « carbone » aux Suruis qui, grâce aux sommes collectées, reboisent la forêt. « Rien que cette année, plus de 35 000 arbres ont été replantés un par un », annonce fièrement Almir.

    Mais la pression reste grande. Freinée, la déforestation se poursuit, parfois avec la complicité de certains Suruis. On estime que quarante camions de bois coupé illégalement sortent chaque jour. « Une situation qui touche l’ensemble de la forêt amazonienne et ses 220 peuples autochtones. Un cinquième de la forêt a aujourd’hui disparu au profit de l’élevage intensif, de la culture du soja, de la consommation de bois », précise le chef indien, qui entend profiter de la conférence sur le climat de Paris dans quelques mois pour obtenir des décisions concrètes. « Dans le contexte du réchauffement climatique qui empire, il est important que les gens qui détiennent le pouvoir se rendent compte des nuisances que cela provoque sur la qualité de vie des gens et prennent les décisions qui s’imposent. »

    « Je n’ai pas encore été invité, sourit-il, mais j’y compte bien. » Quand on lui demande s’il ne craint pas que certaines personnes qui s’affichent en sa compagnie se servent de son image, il éclate de rire. « C’est inévitable, mais nous en faisons autant », conclut Almir avec malice.

    Emmanuel Romer          

    (1) Sauver la planète. Le message d’un chef indien d’Amazonie, d’Almir Narayamoga Surui et Corine Sombrun. Albin Michel. 190 p., 18 €.


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  • Différence de points de vue: journée de l'Australie

    Le 26 janvier "Australian Day" est une journée de fête pour les australiens . Mais pas pour tous...

    Différence de points de vue: journée de l'Australie


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  • Dans un rapport publié aujourd'hui, la Chambre de commerce du Canada met en lumière plusieurs initiatives en cours très fructueuses pour accroître la participation des Autochtones à la population active du pays.

    « Les entreprises canadiennes reconnaissent que les peuples autochtones sont essentiels à la compétitivité future du pays, a déclaré Perrin Beatty, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Canada. Nous souhaitons que les cas exemplaires présentés aujourd'hui deviennent la norme, et ne constituent plus l'exception. »

    En 2013, les membres de la Chambre ont pointé la participation des Autochtones à la population active du pays comme un enjeu prioritaire pour pallier la pénurie de compétences. Le rapport présente la façon dont les entreprises canadiennes ayant à cœur les questions suivantes ont créé des situations avantageuses pour tous dans les collectivités du pays :

    * favoriser le maintien des enfants autochtones à l'école;

    * assurer une transition réussie des étudiants autochtones du secondaire aux études ou à la formation postsecondaire;

    * veiller à ce que les programmes d'éducation et de formation visent le long terme;

    * s'intéresser aux résultats plutôt qu'à la paperasserie.

    Le Canada — à savoir ses gouvernements, sa population et ses entreprises — a les moyens de laisser derrière lui les échecs et les déceptions touchant la participation des peuples autochtones à la société et à l'économie.

    Dans son rapport, la Chambre montre bien que, lorsque la volonté et les besoins y sont, il est possible de réussir et de créer des bienfaits pour toutes les parties touchées. Syncrude Canada, Rio Tinto et Suncor Énergie ne représentent que quelques exemples d'entreprises ayant réussi à travailler avec les peuples autochtones et à investir avec eux dans les collectivités où elles mènent leurs activités. « Nous espérons que ces exemples seront considérés comme des modes d'emploi à suivre pour le gouvernement fédéral et les entreprises pour accroître nos succès et réduire les frustrations », a conclu Beatty.

    La Chambre de commerce du Canada est le lien essentiel entre les entreprises et le gouvernement du Canada. Forte d'un réseau de plus de 450 chambres de commerce, qui représentent quelque 200 000 entreprises de toutes les tailles, de tous les secteurs de l'économie et de toutes les régions, elle contribue à déterminer une politique générale et à influer sur les décisions au profit des entreprises, des collectivités et des familles du Canada. Pour des nouvelles et de l'information, visitez Chamber.ca ou suivez-nous sur Twitter@CdnChamberofCom.

    SOURCE Chambre de Commerce du Canada


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  • La justice administrative vient d’annuler deux subventions de 100 000 € et 150 000 € votées en avril 2011 par la Région Rhône-Alpes, à destination de l’Équateur. 

    Pour éviter que ce pays d’Amérique du Sud n’exploite ses champs d’hydrocarbures dans la région d’Ishpingo Tambococha Tiputini, située dans le parc national Yasuni, le Programme des Nations Unies avait imaginé compenser la perte d’exploitation par l’octroi de sommes d’argent. La Région avait souhaité apporter son obole, soit 150 000 €, ce que l’association de contribuables Canol, basée à Charbonnières-les-Bains, dans l’Ouest lyonnais, n’avait pas vu d’un bon œil. Les juges ont annulé cette subvention au motif qu’aucune convention n’avait été conclue entre la Région et l’État équatorien. « L’existence de l’intérêt que présenterait, directement ou indirectement, le financement envisagé pour la population régionale », n’est pas, en outre, rapportée.

    Une autre subvention, d’un montant de 100 000 €, avait également été votée par la Région, à destination des « peuples autochtones  » de l’Équateur. Là encore, les magistrats ont estimé que la convention conclue, cette fois, avec le « conseil du gouvernement du peuple », plutôt qu’avec l’État équatorien, n’était pas valable. Les projets dans « un but de développement durable » ne peuvent en outre être « regardés comme revêtant un intérêt public régional », selon le tribunal administratif de Lyon.

    L’association Canol s’est félicitée de cette décision d’annulation qui obligera « le conseil régional à récupérer ces fonds ». « Ce précédent ne manquera pas, espérons-le, d’inciter nos élus à la rigueur qui s’impose en matière de gestion de notre argent », a ajouté Michel Vergnaud, le président de Canol.

    L’État équatorien exploitera finalement le pétrole de Yasuni

    De son côté, la Région rappelle que le projet Yasuni a été annulé, l’État équatorien ayant finalement décidé d’exploiter ses gisements pétrolifères. De sorte que la collectivité devrait pouvoir récupérer les 150 000 € versés en 2011 selon les termes du protocole conclu avec le Programme des Nations Unies. Et les 100 000 € donnés aux peuples autochtones il y a deux ans ? À suivre.


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    La situation des Amérindiens et des Inuits reste alarmante en dépit des efforts indéniables réalisés par le Canada pour améliorer leur quotidien, a estimé mardi à Ottawa un responsable de l'Organisation des Nations unies.

    A l'issue d'une tournée de neuf jours à travers le Canada, le rapporteur spécial de l'ONU pour les peuples indigènes a jugé que les mesures prises pour réparer les torts historiques et pour sortir les populations autochtones de leur extrême pauvreté ont été "insuffisants".

    "En dépit de mesures positives, des défis de taille persistent", a déclaré James Anaya lors d'une conférence de presse.

    "De tout ce que j'ai constaté, je ne peux que conclure que le Canada fait face à une situation de crise quand il s'agit des peuples indigènes", a-t-il poursuivi.

    "Le fossé en termes de bien-être entre les peuples autochtones et le reste de la population ne s'est pas atténué au cours des dernières années".

    En tête des pays les plus riches au monde, le Canada fait cependant figure de pays pauvre pour les conditions de vie des autochtones, a expliqué en substance le rapporteur de l'ONU.

    "Au moins un autochtone sur cinq vit dans un logement surpeuplé, dont les murs sont moisis et qui nécessite des réparations importantes", a estimé le rapporteur de l'ONU.

    Le suicide atteint des niveaux très alarmants, selon M. Anaya. "Le taux de suicide chez les jeunes amérindiens ou inuits est plus de cinq fois plus que chez les Canadiens" et, dans une des réserves visitées, "un suicide a été dénombré toutes les 6 semaines" depuis le début de l'année.

    Le rapporteur a également souligné les dangers encourus par les femmes autochtones qui ont huit fois plus de chances d'être assassinées que dans le reste du Canada et le taux d'incarcération est "disproportionnellement élevé" chez les Amérindiens.

    Globalement il apparaît que la défiance envers le gouvernement est particulièrement élevée chez ces populations, selon M. Anaya.

    Le rapporteur de l'ONU a insisté sur la nécessité d'améliorer les conditions d'accès à l'éducation et, tant du côté du gouvernement que des représentants des Amérindiens, chacun a "admis que l'amélioration des résultats scolaires des autochtones est le facteur clé pour résoudre la plupart des problèmes" de ces populations.

    (15 oct 2013)


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  • Trois militants papous ont brièvement occupé le consulat australien à Bali, a-t-on appris de sources officielles, profitant du sommet de l'Asie-Pacifique pour attirer l'attention sur la situation des droits de l'homme en Papouasie indonésienne.

    Les trois hommes ont escaladé dans la nuit de samedi à dimanche le mur de la mission diplomatique à Denpasar, capitale provinciale de Bali, avant de quitter les lieux volontairement quelques heures plus tard.

    Les militants demandent à l'Australie, au Japon et aux Etats-Unis de faire pression sur l'Indonésie pour faire cesser les violations des droits de l'homme en Papouasie indonésienne, où sévit une rébellion indépendantiste larvée.

    Les Papous entendaient profiter de l'organisation sur l'île de Bali du sommet du forum de Coopération économique de l'Asie-Pacifique (Apec), qui regroupe 21 pays de la région, pour "faire savoir au monde ce qui se passe en Papouasie", a expliqué l'un d'eux, Rofinus Yanggam.

    "Nous voulons que les dirigeants de ces pays fassent pression sur l'Indonésie pour qu'elle libère les prisonniers politiques papous", a-t-il ajouté à l'AFP, demandant également que les journalistes étrangers soient autorisés à se rendre en Papouasie indonésienne, zone qui leur est actuellement de facto interdite.

    Le ministère australien des Affaires étrangères a confirmé que "trois individus des provinces papoues d'Indonésie avaient remis une lettre de protestation au consul de Bali ce matin" (dimanche), sans parler d'occupation des lieux.

    "Les trois hommes ont quitté le consulat de manière volontaire avant 7 heures" (23h00 GMT samedi), a précisé à l'AFP un porte-parole du ministère.

    La lettre remise au consul, signée de l'Alliance des étudiants papous, un groupuscule militant, demande au secrétaire d'État américain John Kerry et aux Premiers ministres australien Tony Abbott et japonais Shinzo Abe de "convaincre le gouvernement indonésien de mieux traiter les Papous" et de libérer les "prisonniers politiques", arrêtés "pour avoir discuté des droits de l'Homme".

    Vaste région peu peuplée mais très riche en ressources naturelles, la Papouasie a été annexée par l'Indonésie en 1969. La zone, qui forme la partie occidentale de l'île de Nouvelle-Guinée, sortait alors de plus d'un siècle de colonisation néerlandaise.

    Depuis, des groupuscules indépendantistes mènent régulièrement des actions ponctuelles, tandis que des organisations des droits de l'Homme dénoncent une répression policière et militaire brutale. Survival International, mouvement de défense des peuples indigènes, estime à 100.000 le nombre de civils "tués depuis l'occupation indonésienne".


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  • RBC a annoncé aujourd'hui les lauréats du Programme de bourses d'études RBC pour les Autochtones 2013. Dix étudiants autochtones recevront une bourse d'études pour contribuer à assumer le coût de leurs études postsecondaires, que ce soit les frais de scolarité, l'achat de manuels scolaires et de fournitures ou les frais de subsistance pendant l'année scolaire.

    Déterminée à soutenir les jeunes Autochtones à chaque étape de leur éducation, RBC remettra à chaque lauréat jusqu'à 4 000 $ par année, pendant un maximum de quatre ans, afin d'alléger le fardeau financier que les étudiants de niveau postsecondaire doivent souvent porter.

    « Les jeunes Autochtones représentent un pourcentage croissant de la population canadienne. Malgré cela, statistiquement, ils sont moins instruits que les autres Canadiens, affirme Chinyere Eni, directrice générale nationale, Marché autochtone, RBC. Des bourses d'études comme celles-ci peuvent favoriser la réussite des études postsecondaires en atténuant certains des soucis financiers qui peuvent freiner les objectifs d'un étudiant. »

    Bien que l'éducation demeure un facteur essentiel pour renforcer le tissu social et économique des collectivités autochtones, les obstacles financiers continuent d'empêcher les jeunes Autochtones de poursuivre des études universitaires ou collégiales. Les ressources appropriées leur permettront de réaliser leurs aspirations professionnelles et de contribuer en retour à leur collectivité.

    Depuis sa création en 1992, le Programme de bourses d'études RBC pour les Autochtones a octroyé plus de 1,3 million de dollars à 128 jeunes Inuits, Métis et des Premières Nations provenant de l'ensemble du Canada qui poursuivent des études postsecondaires. RBC évalue également la candidature des personnes qui souhaitent faire carrière dans les services financiers pendant l'été et après leurs études.

    Lauréats 2013 du Programme de bourses d'études RBC pour les Autochtones (par ordre alphabétique) :

    * Elizabeth Brockman, Saskatoon, Saskatchewan (Nation métisse de la Saskatchewan)

    Université de Victoria - Baccalauréat ès sciences

    * Stephanie Cleveland, Winnipeg, Manitoba (Fédération des Métis du Manitoba)

    Université de Brandon - Soins infirmiers psychiatriques

    * Katrina Hewton-Backfat, Calgary, Alberta (Nation des Siksika)

    Université d'Athabasca - Baccalauréat ès sciences en psychologie

    * Jordan Jones, Kamloops, Colombie-Britannique (NunatuKavut)

    Université Dalhousie - Baccalauréat en design de l'environnement

    * Tyler Markowski, Morinville, Alberta (Nation métisse de l'Alberta)

    Université de l'Alberta - Génie chimique

    * Dalton Reany, Port Elgin, Ontario (Première Nation des Chippewas de Nawash)

    Université de Toronto - Rotman Commerce

    * Deanna Smith, Inuvik, Terre-Neuve (Nihtat Gwich'in)

    Northern Alberta Institute of Technology - Administration des affaires

    * Alexander Thomas, Wolfville, Nouvelle-Écosse (Première Nation Snuneymuxw)

    Université Acadia - Baccalauréat ès sciences en mathématiques et science économique

    * Toni Warrior, Edmonton, Alberta (Nation Piikani)

    Université de l'Alberta - Majeure en mathématiques, mineure en éducation physique

    * Krista Zawadski, Rankin Inlet, Nunavut (Rankin Inlet)

    Université de la Colombie-Britannique - Anthropologie, archéologie et muséologie

    Les candidatures au Programme de bourses d'études RBC pour les Autochtones 2014 seront acceptées du 1er décembre 2013 au 28 février 2014. Pour obtenir de plus amples renseignements, y compris les critères d'admissibilité, rendez-vous au : www.rbc.com/carrieres/aboriginal_student_awards_fr.

    RBC et les Autochtones canadiens

    RBC est fière de ses liens historiques avec les peuples autochtones. Depuis plus d'un siècle, RBC contribue au renforcement des collectivités Inuit, Métis et des Premières Nations partout au Canada. Nous voulons fournir aux gouvernements, aux organismes, aux entreprises, aux collectivités et aux personnes autochtones des possibilités de développement économique durable par des initiatives dans différents domaines : accès aux services bancaires et au financement, développement social et communautaire, emploi, formation et éducation et approvisionnement. RBC verse des dons et des subventions qui soutiennent les intérêts des Autochtones dans trois domaines clés : l'environnement, en particulier l'eau, l'alphabétisation et l'éducation des jeunes, et la culture et le patrimoine culturel. Pour plus de renseignements sur ces programmes et d'autres sujets, rendez-vous à rbcbanqueroyale.com/autochtones et cliquez sur « Un chemin tracé : Rapport de partenariat entre RBC et les Autochtones ».


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  • "Quand le dernier arbre sera abattu,

    la dernière rivière empoisonnée,

    le dernier poisson pêché,

    alors vous découvrirez que l'argent ne se mange pas"

    (Proverbe indien)


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