• Une tribu indienne a remporté une victoire sans précédent en obtenant la reconnaissance du droit d'usage de son territoire ancestral - en dépit du fait qu'il se trouve au sein d'une réserve de tigres, le sanctuaire de Rangaswani Temple.
    En 1974, le gouvernement indien avait expulsé les membres de la tribu Soliga de leur territoire situé dans les montagnes de Biligirirangan, dans l'Etat du Karnata, pour protéger la faune sauvage.

    Mais aujourd'hui les droits des Soliga à collecter, utiliser et commercialiser les ressources forestières du sanctuaire ont été formellement reconnus.

    Cette décision sans précédent fait suite à plus de 30 ans de débats sur la manière de concilier les droits des peuples indigènes de l'Etat du Karnataka avec la préservation de l'environnement. Il met fin à leurs craintes d'être expulsés et de ne plus pouvoir chasser et cultiver.

    Soliga © Atree/Survival

    Il n'y a pas si longtemps, en janvier dernier, 1 500 Soliga pensaient qu'ils allaient être expulsés de leur territoire alors que le sanctuaire venait d'être reclassifié en tant que réserve de tigres destinée à protéger une trentaine de félins.
    Les Soliga qui estimaient que l'expulsion n'était pas une solution avaient demandé au ministre de l'Environnement de leur donner du poison plutôt que de les forcer à partir : Nous sommes ceux qui avons veillé sur les tigres. Si vous nous expulsez, les tigres ne survivront pas.

    Conformément à la législation sur les forêts (Forest Rights Act), les Soliga jouiront désormais du droit d'utiliser et de protéger 60% de la réserve, y compris certaines parties centrales.
    Les Soliga sont en train d'élaborer avec les autorités de l'Etat de Karnataka un projet de gestion de la réserve de tigres en utilisant leur savoir traditionnel.

    Environ 20 000 Soliga vivent dans l'Etat du Karnataka ; ils sont étroitement liés aux montagnes de Biligirirangan depuis des générations.

    Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd'hui : Le gouvernement indien commence à réaliser que les peuples indigènes sont de loin les meilleurs écologistes. Si seulement le reste du monde pouvait également en prendre conscience! Expulser les peuples indigènes de leur terre ancestrale au nom de la 'conservation' n'est pas seulement illégal mais destructeur : les conséquences en sont aussi désastreuses pour eux que pour l'environnement local et la faune sauvage.


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  • La préservation des langues indigènes est une préoccupation de taille sur le continent sud américain. Dans le cadre de "Mucho Chile", campagne pour la promotion et le renforcement de la culture des peuples indigènes au Chili, Radio Universidad de Chile invitait lundi trois expertes pour l'enregistrement d'une émission sur "Les peuples indigènes et les moyens de communication"

    Aymaria, Quechua, Atacameño, Diaguita, Colla, Rapa Nui, Mapuche, Yagán, Kawéskar ... le Chili abrite une multitude de peuples et donc de langues indigènes. Même si elles sont partie prenante de la culture nationale, et malgré un cadre juridique censé les protéger, elles sont aujourd'hui mises en péril. L'enjeu de la préservation des langues indigènes concerne l'ensemble des pays d'Amérique du sud. Avant la colonisation, on dénombrait 1500 langues différentes en Amazonie, maintenant il n'en reste que 240. Le Mexique compte 67 langues - 100 avec les dialectes - mais dans 15 ans, des dizaines auront déjà disparu. La préservation de ces langues est inscrite dans la Déclaration des Droits de l'Homme, y compris dans celle des Droits de l'Enfant. Une Déclaration Universelle de l'UNESCO sur la diversité culturelle a été signée en 2001 par l'ensemble des pays onusiens.

    Dans son article 2, elle dit : "Il est indispensable d'assurer une interaction harmonieuse et un vouloir vivre ensemble de personnes et de groupes aux identités culturelles à la fois plurielles, variées et dynamiques. Des politiques favorisant l'intégration et la participation de tous les citoyens sont garantes de la cohésion sociale(...) le pluralisme culturel est propice aux échanges culturels et à l'épanouissement des capacités créatrices qui nourrissent la vie publique". Dans les faits, il en est tout autrement.
    Assimilation, colonialisme et racisme font partie de l'histoire du Chili, et aucune politique éducative concernant les langues indigènes n'a jamais était mise en place. Elisa Loncon, chercheur en éducation inter-culturelle, explique qu'un soutien politique et économique est indispensable à cette préservation. Elle réclame d'avantage de cours et de publications universitaires en langue indigène. La disparition d'une langue n'est pas seulement déplorable pour la communauté indigène mais pour l'ensemble de l'humanité : à la perte d'une langue correspond la perte d'une certaine vision et compréhension du monde. La préservation de ces langues n'est pas aisée: toutes n'ont pas eu le temps de développer l'écriture avant l'arrivée de l'espagnol, la transmission est donc très difficile. Quand une langue a disparu, si elle n'avait pas développé un système de grammaire, il est impossible de la faire ressusciter.

    Une lutte pour la sauvegarde

    Selon Carmen Valverde, enseignant chercheur mexicaine, les efforts des peuples pour conserver leur langue est peut être plus utile que les initiatives étatiques. Au Chili comme au Mexique, beaucoup d'adolescents et de jeunes adultes se lancent dans un travail de recherche puis de reconstruction; mais pour cela, il est nécessaire d'avoir conscience de son identité.

    Les moyens de communication constituent une véritable opportunité pour préserver ces langues indigènes. En plus d'être bon marché, la radio est par exemple une plate forme d'expression pour les indigènes. Internet constitue un véritable enjeu. S'il peut être très utile à la diffusion de la langue, son accès n'est pas offert à tous. Au Chili, les études montrent que les indigènes constituent la partie de la population la plus pauvre:  ils ne peuvent se payer ce luxe. De plus, pour utiliser le web, il est nécessaire de maîtriser la langue majoritaire. Au Mexique, un groupe d'étudiants a traduit mozilla firefox en maya, avec les difficultés de traduire des concepts qui n'existent pas dans cette langue. Depuis les années 1960, le pays mène des politiques dites "indiginistas". Après deux ans de travail, la constitution a par exemple était traduite en maya. Des "radios communautaires", véritables espaces de télécommunication entre les communautés ont été créées.


    De septembre à décembre, la campagne "Mucho Chile" organisée conjointement par l'UNESCO, la Fondation "Gonzalo Rojas" et "Radio Universidad de Chile", fait la promotion de la culture des peuples indigènes chiliens. Spots radios, forum, rencontres, tout est bon pour sensibiliser la société à la richesse et la diversité culturelle du pays. L'objectif premier et de donner conscience à la population de l'importance de ces cultures dans la formation de la culture chilienne en diffusant le patrimoine des peuples indigènes : la gastronomie, la littérature, l'artisanat, les rites...

     

    Pauline Chambost (www.lepetitjournal.com de Santiago) mercredi 26 octobre 2011


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  • L'Assemblée des Premières Nations lance l'initiative « Ka Na Ta Conversations » : Repenser le Canada en adoptant une perspective mondiale inclusive des Autochtones

       Le Chef national de l'Assemblée des Premières Nations (APN), Shawn A-in-chut Atleo, a lancé aujourd'hui une initiative visant à encourager un nouveau dialogue inclusif entre les peuples autochtones et tous les Canadiens. L'initiative « Ka Na Ta Conversations » évoque les relations originalement établies et visent à traiter les malentendus et à développer une nouvelle perspective sur l'identité canadienne pleinement inclusive des réalités et du point de vue mondial des Autochtones.

    « Par l'intermédiaire de l'initiative « Ka Na Ta Conversations », nous honorons le passé en respectant les droits et les responsabilités des Autochtones et en nous engageant à la réconciliation, en planifiant pour un avenir fondé sur la compréhension et le respect mutuels », a affirmé le Chef national de l'APN, Shawn A-in-chut Atleo, après avoir pris part au premier événement Ka Na Ta à l'Université de Winnipeg le 5 octobre 2011. « En nous engageant à organiser ensemble des conversations ouvertes, nous pouvons parvenir à l'équité et à l'égalité, ainsi qu'à découvrir un potentiel de contributions unique pour le Canada et pour le monde entier. »

    Les conversations dans le cadre de l'initiative Ka Na Ta sont une série de dialogues et d'échanges entre d'éminents Canadiens se livrant à des réflexions sur l'identité canadienne et sur des façons potentielles de promouvoir de nouvelles pistes pour l'avenir. Cette initiative, qui comprend des commentaires de théoriciens autochtones et non autochtones du Canada, vise à lancer un dialogue pour lequel il existe un grand besoin afin de dévoiler le réel potentiel des peuples autochtones au Canada.

    Le premier dialogue a eu lieu à l'Université de Winnipeg le 5 octobre 2011, avec la participation du Chef national Atleo, de l'ancien Chef national Ovide Mercredi, de Lloyd Axworthy, Ph.D., président de l'Université de Winnipeg, de John Ralston Saul, de Carla Robinson, de Joseph Boyden, de E. Richard Atleo, Ph.D., de l'honorable Chuck Strahl, de Sakej Henderson et de Dave Courchene.

    Des balados des conversations Ka Na Ta sont accessibles sur le site Web www.afn.ca, que vous pouvez consulter afin d'avoir des mises à jour sur la prochaine série de dialogues et sur la façon de prendre part à la conversation.

    L'Assemblée des Premières Nations est l'organisme national qui représente les citoyens des Premières Nations au Canada. Suivez l'APN et le Chef national Atleo sur Twitter à @AFN_Updates, @AFN_Comms et @NCAtleo.

    Renseignements :

     

    Jenna Young, agente de communications, APN, 613-241-6789, poste 401, cell. : 613-314-8157, ou jyoung@afn.ca

    Alain Garon, agent de communications bilingue, Assemblée des Premières Nations, 613-241-6789, poste 382, cell. : 613-292-0857 ou agaron@afn.ca


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  • Organisé à Kinshasa sous le haut patronage du président de la République, le Forum national des peuples autochtones pygmées de la RDC préconise une table-ronde nationale multi bailleurs pour un recadrage des stratégies nationales aussi des populations autochtones dans le pays.

    Les participants au Forum national sur les peuples autochtones pygmées de la République Démocratique du Congo tenu jeudi, à l’hôtel Sultani, à Kinshasa, ont recommandé la convocation d’une table ronde nationale multi bailleurs pour un recadrage des stratégies nationales des populations autochtones en tenant compte des réalités actuelles. Selon le communiqué final rendu public à l’issue de ces assises, organisées sous le patronage du Chef de l’Etat, les participants ont également opté pour l’adoption et la promulgation du projet de loi sur l’action sociale et humanitaire introduit par le ministère des affaires sociales et l’adoption de micro zonage participatif à la place de macro zonage.

    Le Forum a aussi demandé l’élaboration d’un projet de loi relative aux populations autochtones, conçu sur base de droits foncier et coutumier, du mode de vie, de leur savoir endogène et de la Convention 169 de l’OIT (Organisation internationale du travail) relative aux droits des peuples indigènes et tribaux. Il a proposé la création d’une direction générale des populations autochtones au sein du ministère de l’Environnement, chargée de la gestion    des  ressources naturelles, et    la création, au niveau de la Présidence de la République, d’un poste de conseiller en charge des populations autochtones.

    Ces assises ont connu la participation de plusieurs leaders pygmées venus des dix provinces de la RDC où vivent les pygmées ainsi que de plusieurs personnalités et acteurs concernés par la protection et la promotion des populations pygmées. A l’ouverture, Mme Adolphine MULEY, présidente de la Dynamique des groupes des peuples autochtones (DGPA) a remercié les participants de leur volonté de faire avancer la question des Congolais en général et des autochtones pygmées en particulier.

    Elle a sollicité l’implication personnelle du Chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange, pour faciliter la reconnaissance, la protection et la promotion de leurs droits, particulièrement sur leurs terres, leurs territoires et leurs ressources traditionnelles tels que reconnus par la Déclaration des Nations Unies pour les Peuples autochtones.

    Mme Muley a salué l’initiative du gouvernement par la signature du décret du 24 octobre 2005 portant nomination des membres de la commission interministérielle dans le processus de conversion des anciens titres en contrat de concession forestière. Le coordonnateur de la DGPA, M. Adrien Sinafasi, a souligné que ce forum n’était pas une activité de trop, mais plutôt une occasion d’insister davantage sur des problèmes spécifiques et particuliers que rencontrent les peuples autochtones pygmées, liés à leurs modes de vie et pratiques traditionnels. Ces problèmes, a-t-il noté, ont notamment trait à la marginalisation, la discrimination et à l’exclusion dont ils sont l’objet et qui ont un impact négatif sur leurs conditions de vie.

    Les participants ont suivi plusieurs interventions des chefs traditionnels délégués par les provinces, notamment de M. Roch Euloge N’Zobo du Congo Brazzaville, de Me Roger Muchuba de l’ERND, de M. Jean Mpia du WWF qui ont porté sur l’état des lieux de la situation des Pygmées en RDC, les droits des peuples autochtones dans les instruments juridiques internationaux et les droits spécifiques des peuples autochtones pygmées.


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  • Le dialogue Parlement-Gouvernement

    Comparée à la situation des années 1990 et l’aube des années 2000, la question de prise en compte des peuples autochtones du Cameroun est véritablement mise au centre des préoccupations ces dernières années, quoi que ce soit encore de façon timide.

    En effet les 1 et 2 septembre 2011 vient de se tenir à Yaoundé au Cameroun, le dialogue Parlement-gouvernement sur les peuples autochtones. La rencontre a regroupé les députés de l’assemblée nationale réunis au sein du réseau des parlementaires (REPAR), les représentants des ministères ayant des projets touchant les peuples autochtones, les partenaires au développement, les représentations spécialisées de l’ONU et bien entendu une forte délégation des peuples autochtones : Baka, Bakola, Bagyéli et les Bororo. L’innovation s’est ressentie sur l’engagement des uns et des autres à porter plus haut les préoccupations inhérentes à la prise en compte des droits des communautés ci-dessus mentionnées. Les administrations se sont pliées au jeu de questions réponses posés par les députés et les autochtones.

    Très actifs tant sur le plan organisationnel, protocolaire et dans les groupes de travail, les autochtones ont émis le vœu que les questions liées au foncier et à l’accès aux services sociaux de base trouvent une issue positive le plutôt possible. Bien entendu, la crainte soulevée était celle d’organiser encore une réunion de plus sur les autochtones.

    C’est le lieu ici de saluer les organisations qui militent en faveur des droits des peuples autochtones en Afrique en général et au Cameroun en particulier. En attendant de suivre de très près les recommandations issues de cette rencontre, il est important de rester vigilant.

    Ngoyla-Mintom : les Baka s’interrogent

    FPP et OKANI viennent de terminer une série de consultations dans les communautés Baka du corridor Ngoyla-Mintom. Plus de 300 personnes ont été impliquées. Ces consultations ont été couronnées par deux ateliers locaux tenus respectivement à Mintom et à Ngoyla. Ces activités ont été financées par RRI.
    Au cours des consultations, il était question d’éclairer les communautés sur les obligations des promoteurs des projets et de l’Etat à consulter les communautés lorsqu’un projet est susceptible de les affecter. Il était aussi question de les informer sur les enjeux qui concernent leur forêt, notamment la préparation des initiatives REDD par WWF, GEF etc.

    Fort a été de constater que les Baka vivant dans ce massif forestier ne sont pas au courant de toutes les négociations et de toutes les discussions sur leur territoire. Au sortir de ces échanges, le WWF et ses partenaires ont pris l’engagement de combler les écarts et de s’arrimer à leurs principes sur les peuples autochtones et la conservation présentée d’ailleurs aux communautés par le facilitateur venu du Centre pour l’environnement et le développement (CED).

    En conclusion, les Baka ont précisé que, (i) si leur droit au consentement libre, préalable et éclairé n’est pas mis en place, (ii) si leurs droits sur leurs forêts ne sont pas reconnus, et (iii) s’il n’y a pas de mécanismes clairs pour les inclure de façon égale dans le partage des bénéfices et avantages qui devraient découler des projets REDD, alors ils n’accepteront pas REDD.

    Les Baka ont enfin fait remarquer que leur mode de vie et leurs activités n’ont pas endommagé la forêt mais l’ont protégée et qu’ils accueilleront une forme de REDD qui les soutiendra à continuer ces activités mais pas celles qui encourageront la destruction de leurs forêt et perpétueront leur marginalisation.


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  • Déforestation illégale

       Repérés par satellite, des fermiers sont accusés de déforestation illégale  
    Maison d'Indiens ayoreo isolés au milieu d'une route en construction. Les Indiens l'ont abandonnée quelques heures auparavant, en entendant les bulldozers approcher.
    Maison d'Indiens ayoreo isolés au milieu d'une route en construction. Les Indiens l'ont abandonnée quelques heures auparavant, en entendant les bulldozers approcher.
    © Survival

    Les éleveurs brésiliens, dont le défrichage sauvage du territoire d’Indiens isolés du Paraguay avait été repéré par satellite, ont été accusés de déforestation illégale.

    Cette accusation a été portée après la diffusion par Survival International d’images satellite montrant 4 000 hectares de déforestation illégale dans une parcelle appartenant aux compagnies BBB S.A et River Plate.

    Cette région située au nord du Paraguay abrite les Indiens isolés ayoreo qui dépendent entièrement de la forêt pour leur survie.

    Des membres du groupe qui avaient été forcés de sortir de la forêt il y a quelques années luttent pour obtenir un titre foncier sur leur terre ancestrale, seul moyen de protéger leurs parents isolés.

    Déforestation illégale (encerclée), octobre-décembre 2010. La plupart des forêts environnantes ont été illégalement abattues depuis.
    Déforestation illégale (encerclée), octobre-décembre 2010. La plupart des forêts environnantes ont été illégalement abattues depuis.
    © GAT/ Survival
     
     
    Déforestation illégale (encerclée), octobre-décembre 2010. La plupart des forêts environnantes ont été illégalement abattues depuis.
    © GAT/ Survival

    Bien que ces dernières années les images satellite aient rendu la déforestation sauvage de plus en plus difficile, les Ayoreo continuent d’être menacés par l’industrie de viande bovine qui a déjà accaparé une grande partie de leur territoire.

    Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd’hui : ’C’est une nouvelle importante et la démonstration irréfutable du pouvoir des nouvelles technologies. L’opinion publique internationale est plus que jamais avertie de la détresse des Ayoreo et les rôles ont tendance à s’inverser. Bientôt ce seront les compagnies qui ne sauront plus où se cacher’.

    Boycott touristique

      

    Appel au boycott touristique d’un ‘parc à safari humain’  

     

    Survival International appelle les touristes à boycotter la grande route principale des îles Andaman, en Inde – une voie illégale qui traverse le territoire de la tribu menacée des Jarawa.

    Cette route est non seulement illégale – la Cour suprême indienne a ordonné sa fermeture en 2002 – mais est aussi extrêmement dangereuse pour la tribu des Jarawa qui ne sont que 365.

    Les chasseurs-cueilleurs jarawa ne sont en contact pacifique avec le monde extérieur que depuis 1998 et par conséquent les touristes risquent de leur transmettre des maladies contre lesquelles ils n’ont qu’une très faible immunité. Une épidémie pourrait emporter la tribu entière.

    Des milliers de touristes, indiens ou étrangers, empruntent cette route chaque mois. Les lois supposées protéger les Jarawa sont enfreintes quotidiennement, de sorte que la réserve jarawa est devenue le théâtre de véritables safaris humains.

    Une femme jarawa revient de la cueillette.
    Une femme jarawa revient de la cueillette.
    © Survival

    Les tour-opérateurs et les chauffeurs de taxi ‘attirent’ les Jarawa avec des biscuits ou des sucreries. Un touriste a relaté ainsi son expédition : ‘La visite de la réserve s’est déroulée comme un safari, comme si nous étions en plein cœur d’une dense forêt tropicale à la recherche d’animaux sauvages, des Jarawa pour être exact’.

    Les enfants de la tribu sont plus particulièrement exposés aux dangers que représentent les touristes qui leur lancent des sucreries depuis leurs véhicules. Plusieurs jeunes jarawa ont été accidentés en se jetant sur les ‘cadeaux’ des touristes et l’un d’eux a même perdu la main.

    L’organisation régionale andamane SEARCH, qui soutient les droits des Jarawa, s’est associée à cette campagne de boycott.

    Stephen Corry, directeur de Survival International, a declaré : “Nous appelons aujourd’hui les touristes à boycotter la route andamane que l’administration locale maintient ouverte, entravant une décision de la Cour suprême indienne qui date de 9 ans. Les touristes continuent d’affluer dans la réserve malgré la réglementation, exposant les Jarawa à des dangers mortels et les traitant comme des animaux dans un zoo. Si la situation ne s’améliore pas, nous appellerons au boycott général du tourisme dans les îles Andaman’.

    Note aux rédactions :

    Les îles Andaman, célèbres pour leurs plages paradisiaques, sont devenues une destination touristique de plus en plus courue.

    Suite au succès de la campagne menée l’an dernier par Survival, plusieurs tour-opérateurs ont décidé de cesser de promouvoir des circuits touristiques dans la réserve jarawa. Cependant, des chauffeurs de taxi indépendants et des compagnies touristiques peu scrupuleuses continuent de considérer le territoire ancestral des Jarawa comme un parc à safari.

    En 2009, Survival avait lancé une campagne contre le complexe hôtelier controversé de Barefoot Resort qui était installé à la limite de la réserve jarawa. Le complexe a dû fermer en attendant la décision de la Cour suprême indienne.

    L’attaque d’un navire hôpital met la vie des Indiens en danger

    Des rebelles armés colombiens ont intercepté un navire hôpital utilisé comme centre de soins d’urgence pour les Indiens nukak du sud de l’Amazonie colombienne.

    Les Nukak figurent parmi les 35 groupes indiens menacés d’extinction imminente recensés dans le cadre d’une campagne lancée par les Nations-Unies le mois dernier.

    L’ONIC, l’organisation nationale des Indiens de Colombie, à qui appartient le navire, a rapporté que trois guérilleros des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie) n’ont laissé que vingt minutes au personnel soignant pour quitter le navire en abandonnant tout son matériel médical.

    Cette attaque est catastrophique pour les Indiens nukak qui n’ont généralement pas ou peu accès aux soins de santé.

    Les Indiens nukak sont nomades et se déplacent régulièrement dans la forêt malgré les dangers que représentent les insurgés de la guérilla. Mais certains d’entre eux se sont réfugiés dans des campements aux périphéries des villes, terrifiés à l’idée de retourner dans leur forêt occupée.

    Les FARC et d’autres groupes armés ont pris le contrôle de cette région où la culture clandestine de la coca pour la production de cocaïne est largement répandue.

    Mère nukak et son enfant ayant fui la guerre civile colombienne pour s'installer dans une ville proche.
    Mère nukak et son enfant ayant fui la guerre civile colombienne pour s'installer dans une ville proche.

    Tous les efforts du gouvernement pour protéger la région ont été infructueux. En juin dernier, l’Office des Nations-Unies contre la drogue et le crime a publié un rapport révélant que la production illicite de coca était en forte progression dans les réserves indigènes.

    ‘Sans l’avoir cherché ni accepté, nous (les Indiens) sommes immergés dans la guerre que se livrent les narcotrafiquants’ a déploré le président de l’ONIC, Luis Andrade.

    Peu après l’attaque, l’ONIC a déclaré : ‘L’action des FARC fait accroître les risques de disparition ou de mort pour les Nukak… la victimisation des Indiens qui se trouvent au cœur du conflit et la violation de leurs droits ne font qu’aggraver leur situation en les exposant au danger imminent de disparition physique et culturelle’.

    ‘Cette dernière attaque rend la situation des Nukak encore plus critique. Les Indiens de cette région ont été pendant trop longtemps les victimes des tirs croisés des rebelles, des trafiquants et des forces gouvernementales et ne seront protégés que lorsque le gouvernement colombien en aura repris le contrôle’.

    Victime collatérale des FARC, un peuple colombien est menacé d'extinction

     

    Victime collatérale des FARC, le peuple indien des Nukaks Makus a été déplacé de la jungle et fait désormais partie des 65 peuples colombiens menacés d'extinction.

     

       L'Organisation nationale indigène de Colombie (ONIC) tire la sonnette d'alarme. Les Nukas Makus font partie des 65 peuples colombiens (sur 102) qui sont menacés d'extinction. Dans l'indifférence générale, ce peuple et d'autres, sont les victimes collatérales des groupes paramilitaires qui livrent une guerre sans merci au service des trafiquants de drogue du pays. 

     (Suite)

    Hausse de la violence contre les populations indigènes au Brésil

    Meurtres, menaces de mort, manque d’assistance sanitaire et éducative, retards dans la régularisation des terres, exploitation des ressources naturelles : tel est le cadre des violences auxquelles sont soumises les populations indigènes du Brésil selon le Rapport du Conseil Missionnaire des Indigènes (CIMI) qui a été présenté hier au siège de la Conférence épiscopale du Brésil (CNBB). Chaque année, le CIMI recueille des informations relatives aux violences contre les personnes et le patrimoine indigène, aux violations des droits de l’homme, aux menaces contre les communautés indigènes et contre les peuples isolés. Les rédacteurs du Rapport constatent malheureusement que la situation relative aux violences contre ces populations continue à être ce qu’elle était par le passé lorsque des milliers d’indigènes furent décimés, quand elle n’a pas empirée.
    Selon les informations parvenues à l’Agence Fides, au cours de la présentation du Rapport 2010, l’anthropologue Lucia Rangel, qui a assuré la coordination des travaux, a souligné un certain nombre de données significatives concernant l’année dernière : 60 indigènes y ont été tués (il s’agit d’un chiffre qui se répète pour la troisième année consécutive), 152 autres ont été menacés de mort, 15 ont fait l’objet d’actes de racisme et de discriminations ethnico culturelles et 27 ont fait l’objet de tentatives de meurtre. Par ailleurs, ont été enregistrés 33 cas d’invasions et d’exploitation illégale des ressources naturelles présentes sur les terres indigènes et de dommages contre le patrimoine ainsi que 49 cas de retards ou d’omissions de régularisation des terres. Toujours en 2010, 92 enfants de moins de 5 ans sont morts du fait de la carence d’assistance sanitaire alors qu’ils avaient été 15 en 2009.
    Selon la coordinatrice du Rapport 2010, « les violences contre les populations indigènes existent. On ne leur accorde pas beaucoup d’importance et c’est pourquoi elles finissent par se diluer. Il est évident que la violence est un fait et notre objectif est de le dénoncer et d’informer les autorités ».

    Le Secrétaire général du CIMI, S. Exc. Mgr Leonardo Ulrich Steiner, Evêque de la Prélature de Sao Félix, dans l’Etat du Mata Grosso, qui a participé à la présentation du Rapport, a mis en évidence l’importance de l’engagement de l’Eglise en faveur des populations indigènes : « Nos frères indigènes méritent tout notre respect et notre admiration. Ils représentent les peuples originaires de ces terres. C’est nous qui sommes les « envahisseurs » et non pas eux. Je viens du Mato Grosso et il est inadmissible que les indigènes soient écartés ou exclus de notre société comme cela est le cas aujourd’hui. C’est pourquoi nous lutterons et nous appuierons toujours le CIMI et la cause indigène dans ce pays ».

    Mise en œuvre de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones : une opportunité pour influencer la politique du FEM, Jen Rubis

    La sensibilisation à la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones ayant cru, nous, peuples autochtones, avons œuvré pour la mise en œuvre de ce document dans toutes les institutions, politiques et programmes qui peuvent potentiellement nous impacter. Afin de pouvoir aborder à la racine l'exclusion à laquelle les peuples autochtones sont confrontés, nous avons constamment lutté pour le droit à la participation pleine et effective aux mécanismes qui nous affectent. Il est difficile de faire progresser cette lutte, car nous devons nous familiariser avec un langage et un environnement culturel totalement étrangers à nos processus de participation et de prise de décisions. Cela nous détourne de notre priorité, la violation incessante de nos droits et ressources au niveau communautaire.

    Et pourtant les liens sont présents : des exploitants forestiers illégaux pénétrant avec désinvolture sur nos terres aux autorités locales qui rendent compte de ces faits de façon erronée ou n’agissent en aucune façon, aux politiques nationales qui renforcent cette culture, en passant par les marchés mondiaux qui demandent continuellement des ressources sans comprendre quel est leur véritable prix. Les projets environnementaux et de développement peuvent avoir le même impact, lorsque ce qui se passe aux échelons les plus bas de l'échelle qui mène du niveau local au niveau mondial n’est pas connu.

    Le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) est le plus important bailleur de fonds des projets environnementaux. À l’exception du Programme de microfinancements, ces fonds sont déboursés principalement à travers des institutions partenaires, notamment les organes des Nations Unies, des banques internationales et régionales, et des gouvernements. Le FEM sert également de mécanisme financier pour quatre conventions environnementales.

    Les mesures de sauvegarde proposées par le FEM constituent par conséquent une occasion de relayer nos inquiétudes et nos pensées sur ce qui doit être fait, afin de s’assurer que les projets visant à améliorer l’environnement atteignent véritablement cet objectif, en respectant en même temps les engagements internationaux en faveur des droits. Une série de mesures de sauvegarde solides peut tracer les grandes lignes des attentes relatives à ce qui doit être accompli pour garantir un résultat effectif, et a le potentiel de modeler la façon dont les responsables de projets interagissent avec les communautés affectées par les projets FEM.  

    De telles mesures de sauvegarde peuvent être réalisées grâce à notre participation collective et généreuse à l'examen de ces mesures. Ceci est possible à travers des propositions spécifiques d'amendement ou de suppression de texte dans le projet, l'analyse ou la révision d'une section, des réflexions sur les principes généraux qui devraient être appliqués ou encore à travers le partage d’expériences avec les projets FEM dans nos communautés.

    La démarcation des Terres Indigènes au Brésil n'est pas terminée

    On sait la relation étroite des peuples indigènes avec leur terre, une terre généralement considérée comme une mère. Une terre avec laquelle ils font quasiment corps. Plus que nourricière, elle est étroitement liée aux traditions, aux croyances, à la culture de chaque peuple. Protéger les terres indigènes est donc important.

    Au Brésil, la protection - la démarcation - des Terres Indigènes fait l'objet d'une législation particulière. Une fois acquise, la démarcation accorde aux communautés indigènes l'usufruit exclusif des richesses du sol, des rivières et des lacs. Le territoire est déclaré propriété de l'Union.

    C'est l'article 231 de la Constitution brésilienne de 1988 qui fait obligation au gouvernement de protéger les terres occupées traditionnellement par les indiens. Les constituants avaient donné un délai de cinq ans au gouvernement pour protéger toutes les TI du pays. Dix-huit ans après l'échéance du délai (octobre 1993), il reste encore des TI à démarquer.

    La procédure de démarcation est fixée actuellement par le décret présidentiel No 1'775/96 du 8 janvier 1996. Le processus, qui relève de la compétence de la Fondation Nationale de l'Indien - FUNAI, comporte plusieurs étapes.

    Une étude d'identification est confiée à un anthropologue assisté d'un groupe technique spécialisé chargé de réaliser des études de nature ethnologique, historique, juridique, cartographique et environnementale. Un rapport circonstancié doit être présenté dans un délai déterminé. Il doit être approuvé par le président de la FUNAI qui doit en publier un résumé dans le Journal Officiel de l'Union et celui de l'État correspondant.

    À compter de la publication du rapport au Journal officiel, tout intéressé (personne privée, État ou Municipalité) a 90 jours pour en contester le contenu, ou en montrer - preuve(s) à l'appui - les défauts, les erreurs. Une indemnisation est prévue pour les non-indiens présents sur la TI et qui y ont, de bonne foi, réalisé des investissements. La FUNAI a 60 jours pour élaborer un rapport sur ces contestations et acheminer la procédure au Ministre de la Justice.

    Ce dernier dispose de 30 jours pour, soit publier l'arrêté déclarant les limites de la TI et en ordonner la démarcation physique, ou prescrire des mesures à être réalisées dans les 90 jours, ou encore, désapprouver l'identification.

    La FUNAI est chargée de la démarcation physique, notamment par la pose de panneaux d'interdiction d'entrer sur les voies d'accès à la TI. L'Institut National de Colonisation et de la Réforme agraire - INCRA est chargé de la réinstallation, hors de la TI, des non - indiens qui s'y trouvaient.

    La proposition de démarcation est soumise au Président de la république qui promulguera un décret d'homologation publié au Journal officiel. Dans les 30 jours, la TI démarquée et homologuée est enregistrée par les services du cadastre comme propriété de l'Union.

    La démarcation, par Lula en avril 2005, de la TI Raposa Serra do Sol (une TI de 17'474 km2 située dans l'État de Roraima) a fait l'objet de recours devant le Tribunal Suprême Fédéral - STJ. Celui-ci a rendu sa sentence le 19 mars 2009. Il a reconnu la validité de la démarcation d'un seul tenant de cette TI alors que les opposants auraient voulu une démarcation en plusieurs "îles". Le STJ a assorti son jugement de dix-neuf conditions à respecter pour les démarcations futures. Certaines rendent celles-ci plus difficiles.

    Faire reconnaître le droit des communautés indigènes sur les terres qu'elles occupent ne va pas toujours de soi. Souvent c'est le résultat d'un long rapport de forces qui peut durer des années. Par exemple, la démarcation de la Terre indigène Yanomami* a été obtenue après une trentaine d'années d'efforts. Il en est allé de même pour la Terre Indigène Raposa Serra do Sol dont il est question ci-dessus.

    Des indigènes ont payé de leur vie leur engagement pour la reconnaissance de leurs droits territoriaux.

    La superficie du Brésil est de 8,5 millions de km2. Les 674** Terres Indigènes du pays couvrent 1,1 million de km2, soit près de 13% du territoire national. La majorité (409*) des TI sont situées en Amazonie légale*** soit un peu plus de 26% du territoire amazonien et 98,6% de la surface de toutes les TI du pays.

    Depuis 1985, 399 Terres Indigènes ont été homologuées. Le président José Sarney (avril 85 - mars 90) en a homologué 67 d'une surface totale de 143'704 km2. À eux deux, les présidents Fernando Collor et Itamar Franco (mars 90 - décembre 94) en ont homologué 97 (dont la TI Yanomami en 1992), d'une surface totale de 318'376 km2. Fernando Henrique Cardoso (janvier 95 - décembre 2002) en a homologué 145, d'une surface totale de 412'269 km2. Luiz Inácio Lula da Silva (janvier 2003 - décembre 2010) en a homologué 87, d'une surface totale de 187'857 km2. Depuis son entrée en fonction en janvier 2011, Dilma Roussef en a démarqué trois en avril dernier. Elles ont une surface totale 218 km2.

    La démarcation, pour importante qu'elle soit, n'est pas suffisante pour assurer la pleine protection des Terres Indigènes et des peuples qu'elles abritent. Il faut empêcher les envahisseurs (exploitants agricoles ou forestiers, orpailleurs) d'y pénétrer et d'y exercer une activité. Il faut aussi y organiser le service de santé et la scolarisation différenciée des jeunes. Parfois, il est nécessaire d'aider les communautés à garantir leur propre subsistance. Les organisations indigènes et les autorités traditionnelles ont un rôle essentiel à jouer pour faire des Terres Indigènes des lieux où il fait bon vivre.

    ( Bernard Comoli)

     (Suite)

    Kasaï Occidental : les peuples autochtones revendiquent leurs droits

    Les peuples autochtones dont les pygmées connus sous le nom de Batwa appellent  les institutions politiques à lutter contre la marginalisation dont ils sont victimes. Ils l’ont exprimé mardi 23 août dans un document produit à Kananga au terme d’une assemblée générale de deux jours.

    Ces travaux ont réuni une centaine de délégués venus de Dekese, Dibelenge, Mweka, Ilebo et Luiza. Ils étaient organisés par l’ONG Communauté paysanne pour le développement intégral  du Kasaï-Occidental (Copadiko).

    Pascal Dibondo,  point focal de la Copadiko revient sur l’objectif de l’assemblée et les revendications de ces peuples :  

    «Faire une évaluation à travers la problématique selon laquelle les peuples autochtones sont objet de marginalisation de la part de leurs frères avec lesquels ils vivent, notamment les bantous et les exploitants forestiers et miniers. Donc, ceux-ci les délocalisent de leurs terres ancestrales. Nous avons par  exemple le cas du territoire de Dekese où les Batwa qu’on appelle les Bankutshu sont refoulés par les Bantous appelés les Ndengese dans le parc de la Salonga »

    Pascal Dibondo cite également l’exemple du territoire de Dimbelenge dans le village de Mangolu où les Batwa de Yeye sont chassés par les Babindji-Ba-Nkusu de leurs terres natales.

    Les pygmées veulent  que l’assemblée provinciale les reconnaisse officiellement par voie d’édits.

    De même,  le ministère provincial de l’Intérieur  doit prendre des mesures sécuritaires qui garantissent leur vie  des pygmées ainsi que la jouissance de leurs ressources naturelles, soutient le point focal de Copadiko.

    Dispositions pour résoudre la crise du gibier au bénéfice des peuples autochtones

    Un commerce  international croissant illicite de la viande et d'autres parties de mammifères sauvages, des oiseaux et des reptiles entraîne une perte  importante de la biodiversité, mettant en péril la subsistance des communautés à travers le monde, et déstabilise les fragiles écosystèmes de forêts tropicales, indique un communiqué du secrétariat de la Convention de la biodiversité(CBD), basée à Montréal au Canada , parvenu, mercredi, à l’ACP.

     

    Selon la source, le commerce intérieur de viande de brousse   se développe  de plus en plus entre les zones rurales et les marchés urbains, principalement pour la nourriture. Ce qui  conduit au  résultat dénommé «syndrome de  forêt  vide »,  menaçant ainsi  la sécurité alimentaire, en particulier, en Afrique centrale.  Pour endiguer la perte de la faune forestière une action coordonnée s’impose entre les acteurs internationaux travaillant  dans les secteurs des forêts et de la gestion de la faune, de la conservation de la biodiversité,  de la réglementation du commerce de la faune, de l’application de la loi et de la santé, a conclu une réunion d'experts sur le commerce du gibier.

    Dans le bassin du Congo,  note à titre d’exemple le document,  la démographie croissante et le commerce des  communautés rurales vers les zones urbaines, aggravé par l'absence de  la filière  de   viande domestique importante, sont les principales causes des niveaux insoutenables de la chasse. Si la consommation de viande de brousse, pouvait être remplacée par la viande de bœuf produite localement, il n’y a pas par conséquent, d'alternative à rendre l'utilisation de la faune pour alimentation plus durable.  Environ 55 experts de 43 gouvernements et organismes des Nations Unies, des ONG nationales et internationales et des organisations communautaires autochtones et locales, qui ont participé à la réunion tenue à Nairobi du 7  au 10 Juin 2011, se sont dits inquiets  quant aux approches classiques et  aux efforts internationaux, si  la tendance croissante actuelle n’est pas inversée. Ils ont recommandé à  la communauté internationale, aux  communautés, aux gouvernements nationaux concernés et  aux acteurs-clés de mettre en œuvre la gestion faunique communautaire et d’autres approches de gestion d'autres animaux telles que celle du gibier d'élevage et le tourisme  cynégétique. Ils ont également recommandé d’augmenter la collecte des «mini-élevages» (les animaux sauvages  élevés dans de petites exploitations agricoles) et de  soutenir la cueillette durable des produits forestiers non ligneux, tels que l'apiculture, les chenilles, les champignons.

    La réunion a également reconnu la nécessité de clarifier et de définir la propriété foncière et les droits d'accès à la terre, d'améliorer le suivi de la viande de brousse, de la cueillette et du commerce et d’améliorer l’application de la loi relative à la viande de brousse. Plus   la chasse de la faune tropicale et subtropicale compromet  tant les moyens de subsistance des communautés locales  que les populations autochtones, plus la stabilité à long terme des services des écosystèmes forestiers, leur utilisation économique, la production de bois et le stockage du carbone en pâtiront.

    En effet, 75  % des espèces d'arbres tropicaux dépendent de la dispersion des graines  par les animaux.

    Beaucoup d'espèces d’arbres  ne seront plus capables de se reproduire avec leurs disséminateurs de graines   au cas où l'extinction locale de ces espèces se poursuivait inexorablement.

    Ouverture à Brazzaville d'un séminaire régional sur les droits des peuples autochtones

    Des défenseurs des droits humains venus de plusieurs pays d'Afrique du Centre et de l'Est se réunissent depuis lundi  22 août à Brazzaville pour discuter de la question des peuples autochtones. 

    Au centre du séminaire est placée la loi congolaise sur la protection et la promotion des droits des populations autochtones.

    En ouvrant les travaux, le vice-président de la commission africaine des droits de l'homme et des peuples, Mumba Malila, a appelé les participants à ce forum à mener un plaidoyer auprès de leurs gouvernements respectifs, en vue de les inciter à promouvoir et protéger les droits des populations autochtones, à l'instar du Congo.

    Pendant les travaux, plusieurs experts du groupe de travail sur les populations autochtones en Afrique vont délivrer des communications sur divers thèmes : "les critères d'identification des populations autochtones en Afrique ; les principaux défis auxquels ils sont confrontés en Afrique centrale et de l'Est ; la reconnaissance de certains droits des populations autochtones au niveau international", etc.

    Réagissant sur la question, le coordonnateur résident du système des Nations unies au Congo, Lamin Manneh, a indiqué que " protéger les droits des populations autochtones est à la fois une question d'éthique et une exigence de responsabilité collective".

    On estime à environ 370 millions le nombre d'autochtones vivant dans plus de 70 pays du monde. Ils figurent souvent parmi les groupes les plus vulnérables et les plus défavorisés et représentent 15% des pauvres au monde

     

    COORDINATION ANDINE DES ORGANISATIONS INDIGÈNES

    Nous sommes une instance de coordination des organisations indigènes des Andes, constituée le 17 juillet 2006 lors du Congrès Constitutif réalisé dans la ville de Cusco au Pérou. Elle est composée de :
      ECUARUNARI, Confédération des Peuples de Nationalité Kichwa en Équateur : Constituée en juin 1972 avec l’objectif de favoriser, au sein de la population indigène, la prise de conscience afin de réussir une reprise sociale, économique et politique. Elle est composée de quatorze peuples kichwas et compte treize organisations régionales. www.ecuarunari.org
      CONAMAQ, Conseil National d’Ayllus (communauté familiale) et Markas (communauté) du Qullasuyu (province Tawantinsuyu de l’empire Inca. La Bolivie pour les quechuas et les aymaras) en Bolivie : Constituée le 22 mars 1997, par des aymaras et des quechuas. Elle est l’expression organique du gouvernement originaire, qui représente les nationalités indigènes originaires. Il couvre la territorialité de cinq départements (Oruro, La Paz, Cochabamba, Chuquisaca et Potosí).
      CONACAMI, Confédération Nationale des Communautés du Pérou Affectées par les Mines : Constituée le 22 octobre 1999. Elle représente 1650 communautés paysannes et indigènes andines de 18 régions. Son objectif est le respect du droit à la vie, au territoire, aux ressources naturelles, à la consultation et à l’autodétermination des peuples. www.conacami.org
    ONIC, Organisation Nationale Indigène de Colombie : Créée en 1982. Elle développe les principes d’Unité, du Territoire, de la Culture et de l’Autonomie. Elle aide au renforcement de l’exercice des droits collectifs ; elle contribue à la construction d’une société démocratique, juste et équitable, et stimule la solidarité avec d’autres secteurs exclus. www.onic.org.co

    CITEM, Coordination des Identités Territoriales Mapuches (Chili): Constituée en 2002. Composée par 21 organisations locales et régionales. Elle travaille autour d’objectifs et de tâches concrets, sur le plan territorial, national et international qui contribuent à la reconstruction d’un projet politique national mapuche. www.identidadlafkenche.cl.   ONPIA, Organisation des Nations et des Peuples Indigènes d’Argentine : Créée le 11 octobre 2003, elle regroupe un million et demi de personnes faisant partie de quinze peuples précolombiens. Ses principaux objectifs sont de promouvoir l’autodétermination des nations originaires et d’exiger le respect de leurs droits individuels et collectifs. www.onpia.org.ar  (Suite)

    Deux chercheurs congolais présentent la musique pygmée

    A l'occasion de la célébration de la journée internationale des peuples autochtones, deux chercheurs congolais ont présenté le patrimoine musical des peuples autochtones de la RDC. Il s'agit des pygmées de Kiri, Bikoro et Mambasa, respectivement des provinces de Bandundu, Equateur et Province Oriental. C'était hier mardi 9 août 2011 à l'Espace Américain (American Corner Kinshasa) situé dans l'enceinte de l'Université Protestante au Congo (UPC).

    Les professeurs ethnomusicologues congolais Albert Lisala et Joseph Djamba,  qui ont partagé leur expérience sur les peuples autochtones de la RDC  pendant 9 mois, affirment que la musique occupe une place de choix chez ces derniers. Ils ont balancé à ce sujet un documentaire de 10 minutes présentant le patrimoine musical dans les territoires des peuples autochtones où ils ont été. Par la suite, les deux chercheurs ont parlé des aspects ethnomusicologiques  de la musique pygmée. Pour eux, l'élément fondamental de cette musique, c'est la polyphonie car les pygmées produisent une musique authentique.

    Par ailleurs, les deux professeurs signalent que partout où ils sont passés, les pygmées sont marginalisés. Il s'agit des twa à Kiri et Bikoro dans le Bandundu et l'Equateur ainsi que les bambute  à Mambasa dans la Province-orientale. Il y a une nette séparation, selon eux, entre les bantous et les pygmées.

    La deuxième partie de l'activité des deux chercheurs était consacrée  à l'exposition des photos des peuples autochtones. Ce sont des clichés qui montrent des pygmées répartis en trois catégories. Une photo montre une habitation d'un pygmée à  130 km de Mambasa. Ce dernier fait partie des peuples autochtones qui sont hostiles et isolés des bantous.

    D'autres photos montrent  la femme danseuse mbute à Mambasa, un danseur twa à Kiri, ...

    Comme l'activité s'est déroulé à l'espace américain, quelques photos  des indiens d'Amérique ont été exposées.

    Manifestation: Pas de destruction de la forêt amazonienne

       Cyber@ction 428 :Non à Belo Monte ! 

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
       

     

       
     
    Le monde entier se mobilise pour faire barrage à la mort programmée du cœur de la forêt amazonienne.
     samedi 20 août 2011· 15:00 - 18:00  
     
     Parvis des droits de l'Homme, place du Trocadéro, Paris
     
       
    Soutenue par France Libertés, Survival France, la Fondation pour la Nature et l'Homme et l'ONG américaine Amazon Watch, une manifestation se tiendra le samedi 20 août 2011 de 15h à 18h sur le parvis des Droits de l'Homme (Trocadéro) à Paris. Soyez nombreux à venir demander l'abandon définitif du projet Belo Monte, la suspension de tout autre projet de barrage en Amazonie allant à l'encontre du respect des droits des peuples autochtones et de la biodiversité et la recherche d'une alternative énergétique non destructrice pour l'environnement.
     
     
    L’enjeu est planétaire, comme l’explique le célèbre Chef kayapo Raoni, dans une pétition destinée à l’opinion internationale (http://raoni.fr/signature-petition-1.php) et signée par les plus grands tribuns indigènes du Brésil. Ceux-ci multiplient les manifestations depuis quatre ans, depuis que le projet Belo Monte, pourtant annulé en 1989 après une bataille féroce, a été ressorti des cartons. Prévu pour être le troisième plus grand complexe de barrages au monde, Belo Monte ouvrira une gigantesque brèche dans laquelle s’engouffreront bien d’autres projets similaires (16 de même envergure, ainsi que 120 autres, plus modestes, pointent déjà le bout de leur nez).Selon les nombreuses études d'organismes indépendants, ce méga-barrage aurait un impact écologique dramatique sur l'environnement, une analyse confortée par le constat des destructions irréversibles causées de façon systématique par les méga-barrages déjà opérationnels aux quatre coins du globe. Cette fois, c'est le cœur de la forêt amazonienne (communément surnommée "poumon de la Terre") qui est directement menacé. Cette immense zone indigène, à cheval sur les états du Pará et du Mato Grosso, est pourtant légalement protégée.
     
     
    Les gouvernements successifs des présidents Lula Da Silva et Dilma Rousseff ont de ce fait délibérément bafoué à plusieurs reprises la Constitution brésilienne et la Déclaration sur les droits des peuples autochtones des Nations Unies, qui affirment notamment que tout projet ayant un impact sur des territoires indigènes doit s'établir en concertation avec la population y vivant. Alors que des solutions alternatives utilisant les énergies renouvelables existent et que son efficacité est mise à mal, le projet Belo Monte est censé apporter la preuve, aux yeux du reste du monde, du rayonnement économique et de l'autonomie énergétique du Brésil, pays hôte de la Coupe du monde de football en 2014 et des JO en 2016. Ces échéances expliquent l'accélération des procédures légales de validation, étalées généralement sur de très longues années. Ainsi le projet Belo Monte a-t-il été définitivement entériné par l’Institut brésilien de l’Environnement (IBAMA) le 1er juin 2011.
     
     
    Il y a deux ans vous aviez été près de 11000 à participer à la cyber @ction pour demander l'abandon du projethttp://www.cyberacteurs.org/archives/archive.php?id=265
     
     
    Nous vous proposons de vous joindre à la mobilisation internationale du 20 aout.
     
    merci de votre mobilisation à leur côté

    Dans l’Amazonie brésilienne, les tueurs visent toujours les écologistes et les peuples indigènes

    Pour de nombreux militants écologistes, l’arrivée au pouvoir de la gauche à Brasilia, en 2003, devait changer la donne en Amazonie. Deux ans après l’élection triomphale de l’ex-métallo Lula, la mort de la missionnaire américaine Dorothy Stang dans l’État du Para devait être le vestige d’un passé sur le point de changer : le Parti des travailleurs, désormais au pouvoir, prenait au sérieux la cause verte. 

    Il avait d’ailleurs compté dans ses rangs le leader des écologistes amazoniens, Chico Mendes, assassiné en 1988.

    Des promesses aux désillusions

    Mais une série de meurtres fin mai a mis en lumière les promesses non tenues par l’alternance : en quelques jours, trois militants ont perdu la vie, tués pour leur engagement. Le mardi 24, José Claudio Ribeiro da Silva et Maria do Espirito Santo da Silva, membres de l’ONG fondée par Chico Mendes, tombaient dans une embuscade dans l’État du Para. 

    Selon Ataginaldo Matos, responsable de cette ONG, le couple recevait des menaces de mort depuis 2008, après avoir commencé à dénoncer les déboisements clandestins de la forêt amazonienne pour la production de charbon et la création de pâturages.

    Vendredi 27, Adelino Ramos, qui luttait également contre les bûcherons clandestins, était à son tour assassiné, à l’autre bout de l’Amazonie cette fois, dans l’État du Rondonia, frontalier de la Bolivie. 

    Un cycle de violence qui ne s’achevait que le lendemain, là où il avait commencé, dans le Para : les assassins étaient de retour, pour éliminer un agriculteur qui aurait vu les tueurs de José Claudio Ribeiro da Silva et Maria do Espirito Santo da Silva.

    La violence, fléau de la forêt amazonienne

    Ces crimes rappellent que la violence reste un fléau de la forêt amazonienne et que le développement du Brésil n’est pas synonyme d’apaisement. Selon les données compilées par la Commission pastorale de la terre (CPT), créée en 1975 par l’Église catholique pour venir en aide aux travailleurs ruraux, les conflits liés à la terre coûtent la vie chaque année à une trentaine de personnes dans le pays. 

    Des violences qui ne sont pas toutes préméditées, pouvant éclater à l’occasion, par exemple, d’invasion de propriétés par des paysans sans terre. Mais des actes visent aussi régulièrement des militants ciblés : « Depuis 2000, nous avons enregistré des menaces de mort contre 1 855 personnes, explique la CPT. De celles-ci, 42 personnes ont été assassinées, et 30 autres ont souffert de tentatives d’assassinat. »

    Les autorités déterminées à punir les coupables

    Face à la recrudescence de la violence fin mai, les autorités ont réaffirmé leur détermination à punir les coupables, via « une enquête fédérale rigoureuse », et à protéger les innocents. 

    « Le gouvernement, en collaboration avec les autorités de chaque État amazonien, va apporter une protection spéciale aux personnes les plus menacées », a assuré le secrétaire général du ministère de la justice, Luiz Paulo Barreto, après avoir reçu de la CPT une liste de 125 agriculteurs écologistes ayant déjà fait l’objet d’agressions. 

    Le 29 avril 2010, la CPT avait remis au ministre ses rapports annuels rédigés depuis 1985. Parmi ces documents figurait une liste de personnes dans le viseur des tueurs, dont José Claudio Ribeiro da Silva, Maria do Espirito Santo da Silva et Adelino Ramos.

    Plaidoyer pour la valorisation des droits des peuples autochtones

    Le coordonnateur du Réseau national des populations autochtones du Congo (RENAPAC), Parfait Dihoukamba a plaidé vendredi à Brazzaville, pour la participation de son institution à la conférence de Goya, de Rio+20 et sa représentation lors des sommets mondiaux sur les questions autochtones aux Nations Unies, en vue de permettre l' épanouissement de cette communauté dont il est issue. 

    M. Dihoukanda a fait ce plaidoyer au cours d'une conférence- débat sur les peuples autochtones placée sous le thème "L'Art autochtone : célébrer les Contes et les Cultures qui forment leur futur" avec pour objectif de relever le défi de la mise en oeuvre de la loi N°05-2011 du 25 février 2011 portant promotion et protection des droits des peuples autochtones du Congo qui devrait susciter une attention particulière aux droits de ces derniers aussi bien sur le pan éducatif que sanitaire.

    "La question des peuples autochtones est une thématique transversale d'intérêt général et une priorité pour le gouvernement comme pour les Nations Unies. Il s'agit d'un véritable défi pour notre temps, car aucune catégorie de la population ne doit être marginalisée ou discriminée dans le monde", a-t-il martelé.

    "Nous populations autochtones sommes victimes des injustices et des discriminations pour des raisons culturelles, historiques qui nous ont privées pendant longtemps nos droits, notamment nos droits à la citoyenneté, l'éducation, au développement économique, à la santé, au travail, à la justice équitable, à l'équité du Genre, à la terre, aux ressources environnementales, etc.", a-t-il relevé.

    Cette conférence a été organisée en prélude des activités liées à la célébration de la Journée internationale des Peuples autochtones, qui auront lieu le 9 août ptochain à Mbomo, dans le département de la Cuvette-Ouest (Nord Congo).

     

    Schefferville: des Innus inquiets des travaux de Cap-Ex Ventures

    La communauté innue d'Uashat-Mani-Utenam, sur la Côte-Nord, s'inquiète des intentions d'une compagnie minière de Vancouver qui a des visées sur un important gisement de fer à la frontière de Terre-Neuve-et-Labrador.

    Elle rappelle qu'en vertu de ses droits de trappe reconnus par les gouvernements sur ce territoire, l'entreprise Cap-Ex Ventures se doit de développer le potentiel minier de la Fosse du Labrador, près de Sherferville, dans le respect des droits des peuples autochtones.

    Afin de faire entendre leur voix dans ce dossier, les Uashaunnaut ont l'intention d'effectuer une visite surprise du site d'exploration très prochainement afin de demander à l'entreprise de cesser ses activités d'explorations. Ils en profiteront pour constater si des dégâts ont été causés à l'environnement qu'ils veulent préserver.

    En entrevue, le porte-parole du conseil de bande dans ce dossier, Armand MacKenzie, a dit espérer que le gouverment de Terre-Neuve-et-Labrador retirera le permis d'exploration qu'il a accordé à la minière.

    Il a précisé que même si les autochtones concernés par ce dossier résident principalement au Québec, c'est le gouvernement terre-neuvien qui a octroyé le permis d'exploration à l'entreprise et qui a juridiction dans ce dossier.

    La communauté innue estime que l'attitude de l'entreprise de Vancouver porte ombrage à toutes les autres compagnies minières qui souhaitent développer le potentiel minier de cette région dans le respect de l'environnement, de la population et des valeurs des Premières Nations.

    L'UNFPA intègre l’initiative Partenariat mondial Nations Unies-peuples autochtones

    Le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) s'est joint, en juillet dernier à Genève, à l’initiative de partenariat global Nations Unies-peuples autochtones (UNIPP), qui vise à faciliter la mise en œuvre par des actions concrètes des normes internationales sur les peuples autochtones, notamment la déclaration des Nations Unies sur les droits de ces peuples.  Le partenariat dispose d’un fonds fiduciaire qui doit être alimenté par des bailleurs de fonds, pour soutenir les interventions en faveur des peuples autochtones dans les domaines du renforcement institutionnel et législatif, l’accès à la propriété, à la terre, à l’éducation et à la santé. Une attention particulière sera accordée aux femmes, aux jeunes et aux enfants.

    Le représentant de l’UNFPA en République du Congo, David Lawson, s’est félicité de la mise en œuvre effective de ce partenariat. «L’UNFPA prend une part active à la défense des droits des femmes autochtones et pour leur accès à la santé de la reproduction. Il est essentiel qu’outre les engagements financiers du Gouvernement pour la protection des populations autochtones, ce fonds renforce notre appui et celui des agences des Nations Unies au Gouvernement et aux représentants des peuples autochtones pour la mise en œuvre effective de la loi congolaise n°5-2011 sur la promotion et la protection des peuples autochtones du Congo», a-t-il indiqué.

    On compte environ 43,500 peuples autochtones en République du Congo, soit 2% de la population nationale, contre 10% auparavant. Comme dans d’autres pays d'Afrique, ce peuple est menacé d’extinction. David Lawson a souligné la nécessité de se pencher sur le cas des peuples autochtones.

    La première réunion du conseil d’administration de l’initiative de partenariat global Nations Unies-peuples autochtones s’est tenue à Genève (Suisse), deux mois après la 10ème session de l’instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones.

    L'ONU appelle à un plus grand respect des cultures autochtones

    A l'occasion de la Journée internationale des peuples autochtones célébrée le 9 août, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a lancé un appel pour la reconnaissance et le respect du droit des peuples autochtones à leur propriété intellectuelle, jugeant qu'il fallait les aider à préserver et enrichir leur héritage culturel et faire en sorte qu'ils soient équitablement compensés pour l'utilisation de leur savoirs traditionnels. « Les peuples autochtones doivent surmonter de nombreux obstacles pour préserver leur identité, leur traditions et leurs coutumes, et leurs apports culturels sont parfois exploités et commercialisés sans qu'ils reçoivent le crédit qui leur est dû. J'encourage tous les États Membres à prendre des mesures concrètes pour répondre aux problèmes auxquels font face les peuples autochtones, notamment la marginalisation, l'extrême pauvreté et la perte de terres, de territoires et de ressources », a déclaré le secrétaire général dans un message.

    Ban Ki-Moon a également incité les pays à s'engager à mettre fin aux graves violations des droits de l'homme dont les autochtones sont victimes dans de nombreuses parties du monde. Il a rappelé qu'il existe au moins 5.000 peuples autochtones distincts repartis dans plus de 90 pays. Cela représente plus de 5% de la population mondiale, soit quelques 370 millions de personnes.

    « Dans l'attente de la Conférence mondiale sur les peuples autochtones de 2014, j'engage tous les États Membres à travailler en étroite collaboration avec ces peuples en vue de proposer des idées et des mesures concrètes à cette importante réunion », a dit le secrétaire général.

    La Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, s'est pour sa part inquiétée que les peuples autochtones soient menacés de perdre - voire ont déjà perdu- leurs terres ancestrales et les ressources naturelles qu'elles abritent en raison de l'exploitation abusive sous prétexte de 'développement'.

    L'extraction de ressources naturelles comme l'exploitation minière touche souvent directement aux droits collectifs des peuples autochtones à leurs terres et territoires. « Nous assistons trop souvent à des conflits entre les peuples autochtones et des entreprises ou des Etats sur des projets de développement qui sont lancés sans tenir compte des peuples autochtones qui se retrouvent ainsi dépossédés de leur terres.

    Le droit au développement est un droit humain, et les peuples autochtones ont le droit de définir et de déterminer leur propre développement », a déclaré Navi Pillay.

    Dans un message à l'occasion de la Journée internationale des peuples autochtones, la directrice générale de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), Irina Bokova a de son côté rappelé que les peuples autochtones étaient à l'avant-poste de la lutte mondiale pour les droits de l'homme et les libertés fondamentales, alors qu'ils doivent chaque jour affronter les problèmes de discrimination et les privations associées à la pauvreté.

    Elle a appelé à davantage de détermination pour promouvoir les droits de ces peuples pour le bien commun de tous. « Les peuples autochtones possèdent certaines des clés qui permettent de s'attaquer aux défis mondiaux. Ils parlent la plupart des langues de l'humanité. Leurs modes de subsistance associent diversité culturelle et diversité biologique. Ils ont mis au point des systèmes de savoirs qui donnent un éclairage inédit sur le développement durable », a souligné Mme Bokova dans son message. 

    Les pygmées du Congo en " danger d'extinction "

     pygme   Les populations autochtones de la République du Congo, communément appelées les pygmées, sont en " danger d'extinction " a affirmé vendredi 5 août le représentant du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA). " Selon le dernier recensement général de la population congolaise de 2007, la population autochtone compte quelque 43 500 âmes et représente 2 % des 3,6 millions d'habitants au Congo, alors qu'elle était estimée, en l'absence de chiffres plus précis avant cette date, à 10 % ", a-t-il expliqué.

    Peuples de forêts, connus pour leur petite taille, les autochtones sont souvent marginalisés et discriminés par leurs voisins bantous. Lors d'une visite effectuée au Congo entre octobre et novembre 2010, le rapporteur spécial de l'ONU sur les droits des peuples autochtones, James Anaya, avait relevé " que les peuples autochtones au Congo vivent dans des conditions de marginalisation extrême ".

    Kaba A Mbaya, Femme congolaise de la Lekoumou

    pygmeeeAdoptée par les deux chambres du Parlement (Assemblée et Sénat) fin 2010, la loi portant promotion et protection des droits des peuples autochtones en République du Congo a été promulguée par le président de la République en février. " Cette loi vise à réparer les injustices et les inégalités dont sont victimes les autochtones, qui sont un peuple à part entière du Congo. Avec cette loi, on doit arrêter de les désigner par des pygmées parce que c'est à la fois péjoratif et discriminatoire ", a indiqué à l'AFP Valentin Mavoungou, directeur des droits humains et des libertés fondamentales au ministère de la justice.

     (Suite)

    Journée mondiale des peuples autochtones

     La Journée internationale des populations autochtones est une journée internationale créée en 1994 par l' ONU et fixée au 9 août.

       Il s'agit ainsi de célébrer 350 000 personnes qui réclament en vain depuis plusieurs dizaines d'années la reconnaissance de leur existence, leurs particularismes culturels, et leurs droits territoriaux.

    C'était le cas des Kanaks de Nouvelle-Calédonie, dont l'existence a finalement été reconnue par les accords de MatignonNouméa. C'est toujours le cas des 10 000 amérindiens de la Guyane.

      

    Photo

    La Déclaration et le Programme d'action de Durban exhortent les Etats à garantir le droit des personnes appartenant à des minorités nationales, ethniques, religieuses ou linguistiques de jouir de leur propre culture. Ci-dessus, un danseur Apache reproduit le vol d'un oiseau lors de l'ouverture de la quatrième session du Mécanisme d'experts sur les droits des peuples autochtones, à Genève, le 11 juillet 2011. Photo ONU/Jean-Marc Ferré.

    Thème 2011 : « Créations autochtones: célébration des légendes et cultures des peuples autochtones, préservation de notre avenir »

    La journée internationale des peuples autochtones (le 9 août) a été décrétée pour la première fois par l'Assemblée générale en décembre 1994 et elle a été célébrée tous les ans pendant la première décennie internationale des populations autochtones (de 1995 à 2004).

    En 2004, l'Assemblée générale a proclamé une seconde décennie internationale des populations autochtones (de 2005 à 2015) sous le thème d'une « décennie pour l'action et la dignité. »

    Cette année, le thème de la Journée internationale met l'accent sur: « Créations autochtones: célébration des légendes et cultures des peuples autochtones, préservation de notre avenir. »

    Ce thème couvre toute une série de questions telles que le risque de voir disparaître les cultures autochtones et la nécessité de les préserver et de les raviver, y compris dans les domaines de l'art et de la propriété intellectuelle.

    Il peut également être l'occasion de mettre en relief d'une part les entreprises qui puisent leur inspiration dans les coutumes des peuples autochtones, d'autre part les communautés autochtones qui ont participé à ces entreprises ou en ont bénéficié.

    Enfin ce thème vient aussi rappeler qu'il est de la responsabilité des personnes, en tant que consommateurs, de comprendre qu'il existe une histoire et une expérience personnelle derrière chaque pièce de tissu, morceau de textile ou oeuvre d'art provenant d'un artisan ou d'une communauté autochtone.

    Le 9 août, au siège des Nations Unies à New York, se déroulera un événement spécial axé sur la propriété intellectuelle attachée à la création autochtone, ainsi que sur les pratiques exemplaires à adopter pour protéger l'art et l'artisanat des peuples autochtones.

     

    Amitié Acadie/peuples autochtones

    La Société nationale de l’Acadie a fait un geste symbolique d’une grande portée historique, mardi 12 juillet, en décernant la médaille Léger-Comeau, la plus haute distinction offerte en Acadie, au peuple autochtone.
     

    La SNA et l’Assemblée des Premières Nations, dont les membres sont réunis cette semaine à Moncton, ont aussi signé un protocole d’entente sur la création d’une commission permanente d’amitié entre les deux peuples.
    Depuis l’arrivée des Européens en Amérique, Acadiens et Autochtones habitent un même territoire et partagent de grands pans d’une même histoire, parsemée d’embûches et de grandes tragédies. Mais les affres du destin n’ont pas réussi à anéantir leur résilience.
    Les Acadiens et les Autochtones ne sont pas des alliés naturels; ils le sont devenus. Cette complicité a été mise à rude épreuve à plusieurs reprises, y compris au cours des dernières années, mais elle résiste au temps, malgré les incompréhensions et les préjugés qui sévissent ici comme partout ailleurs.
    Brève mise en contexte: pour maintenir son empire en Amérique du Nord, la France s’est rapidement appuyée sur des alliances avec les Autochtones.
    «La société acadienne s’est alors distinguée par la qualité de ses rapports avec les tribus autochtones. Alors que la plupart des colonisateurs utilisaient les tribus autochtones comme des alliées pour combattre d’autres tribus ou des colonisateurs rivaux, les Acadiens maintenaient des relations amicales avec tous les Autochtones de leur région», peut-on lire dans le livre Un pacte, un pays - Histoire du Canada.
    Après certaines victoires britanniques, la plupart des Acadiens se réfugiaient chez leurs alliés micmacs ou malécites.
    La Conquête du Canada français par les Britanniques et la Déportation qui s’en est suivie a modifié les rapports de force et la structure démographique dans la région, mais n’a pas effacé les liens entre Acadiens et Autochtones.
    C’est cette relation d’entraide et de collaboration qu’a voulu souligner la SNA, quelques siècles plus tard. Nous exerçons notre devoir de mémoire.
    Le geste de la SNA est d’autant méritoire qu’il nous ramène à un pan important, déterminant, de notre Histoire, celle avec un grand H, celle qu’on a trop oubliée et qu’on n’enseigne pas assez dans les écoles.
    Les destins de nos deux peuples s’entrecroisent toujours. Nous faisons face à plusieurs défis communs: la sauvegarde de notre culture, de notre identité et de notre langue. Mais tant au niveau économique que social, les Autochtones sont dans une position bien moins enviable que nous. Le lien entre pauvreté et violence est particulièrement évident dans les réserves. Mardi, s’exprimant à Moncton, le chef Shawn Atleo a déploré la mort d’un garçon de cinq ans, victime d’une balle perdue à la suite de ce qui semble être une altercation entre membres de gangs rivaux en Alberta.
    «Ce genre de tragédie nous rappelle la pertinence du travail que nous effectuerons ensemble au cours des trois prochains jours», a exprimé M. Atleo.
    Le nouveau chef, dynamique et affable, fait de l’autodétermination la planche de salut des peuples autochtones. Il entend se débarrasser de la Loi sur les Indiens, qui ne les a pas toujours bien servis, et du ministère des Affaires autochtones, «qui ne fonctionne pas». Il veut s’appuyer sur les traités ancestraux et sur la Déclaration des droits de l’Homme pour négocier un véritable pouvoir autochtone.
    Ce n’est pas la première fois que l’on entend pareil discours. Comme tous ses prédécesseurs, M. Atleo devra lutter contre des problèmes endémiques et affronter un gouvernement central qui ne lui offrira pas des territoires et des ressources sur un plateau d’argent.
    Mais les intervenants autochtones semblent avoir compris qu’ils doivent s’y prendre autrement pour arriver à leurs fins. Ils sont, par exemple, plus présents que jamais en politique. Ils peuvent compter sur l’appui de sept députés fédéraux, y compris deux ministres. C’est le plus important contingent de députés autochtones de l’histoire du pays.
    Mardi, le chef Atleo a invité tous les Canadiens à participer à un nouveau dialogue.
    «C’est le temps que les Canadiens se lèvent avec nous et se préoccupent des problèmes qui se trouvent dans leur propre cour», a-t-il lancé.
    Les Acadiens, au nom d’une amitié forgée sur l’entraide, doivent répondre d’une manière sans équivoque à cet appel.

    (Gaétan Chiasson)

    Ultramar va négocier avec les agriculteurs qui contestent le projet de pipeline Montréal-Lévis

    La compagnie Ultramar poursuivra ses négociations avec les cinq agriculteurs qui s'opposent toujours au passage sur leurs terres d'un pipeline entre Montréal et Lévis. Des ingénieurs de la pétrolière doivent rencontrer les fermiers afin d'examiner les différentes options du tracé.

    Plus tôt , les agriculteurs avaient soudainement évoqué leur origine autochtone pour éviter l'expropriation de parcelles de leurs terres. Ils avaient demandé l'aide de la Confédération des peuples autochtones du Canada, un organisme non reconnu par les autorités fédérales et provinciales.

    La Confédération menaçait d'installer un campement autochtone pour empêcher les travaux si Ultramar refusait de poursuivre les négociations.

    Mercredi 13 juillet, le grand chef de la nation huronne-wendate, Konrad Sioui, avait contesté la légitimité de Guillaume Carle et de la Confédération, qui représentent des Indiens non inscrits.

    Le grand chef de la nation huronne-wendate avait également dénoncé l'approche des agriculteurs, car elle nuit, selon lui, à la cause autochtone.

    Menaces de mort contre des Indiens du Brésil

    Des Indiens surui d’Amazonie brésilienne qui militent pour leurs droits territoriaux ont été menacés de mort par des bûcherons.

    Almir Surui est l’un de ceux qui ont reçu des menaces telles que : ‘Nous connaissons ceux qui s’opposent à la déforestation illégale… Ces personnes doivent mourir’.

    Les moyens de subsistance des Indiens surui sont menacés par les bûcherons qui abattent illégalement leur forêt. Le mois dernier, Almir avait lancé l’alerte sur l’arrivée d’une nouvelle vague d’invasion du territoire surui.

    Almir mène également campagne contre la construction des barrages sur la rivière Madeira qui dévasteront de grandes étendues de forêt et menacent la vie de plusieurs groupes d’Indiens, dont des tribus isolées extrêmement vulnérables à tout contact avec le monde extérieur. En février dernier, il s’était rendu en Europe pour dénoncer ces barrages.

    Le gouvernement brésilien a récemment annoncé à Almir que sa sécurité serait assurée par le Programme national de protection des défenseurs des droits de l’homme, mais il craint pour sa vie et celle de ses proches.

    Almir a déclaré : ‘Pour nous assurer un meilleur avenir, nous devons utiliser la forêt avec responsabilité… nous essayons d’empêcher la déforestation en nous opposant à de grandes puissances… nous ne nous battons pas seulement pour les Indiens surui mais pour l’avenir de l’humanité’.

    Le Chef national de l'APN pleure le décès de Gordon Tootoosis

    Le Chef national de l'Assemblée des Premières Nations(APN), Shawn A-in-chut Atleo, a commenté en ces termes la nouvelle du décès de Gordon Tootoosis, acteur et militant cri de la Première Nation Poundmaker de Saskatchewan, qui nous a quittés aujourd'hui :

    « Aujourd'hui, partout au pays, les Premières Nations et les Canadiens pleurent le décès de Gordon Tootoosis, véritable icône de la culture crie et canadienne. Au nom de l'Assemblée des Premières Nations, du Comité exécutif de l'APN et des Premières Nations du Canada, je tiens à présenter nos sincères condoléances à la famille Tootoosis, à son épouse Irene et à leurs enfants et petits-enfants, ainsi qu'à ses amis et à sa communauté.

    M. Tootoosis laisse le souvenir d'un homme talentueux, dévoué et aux multiples facettes. Il était vraiment un être extraordinaire. Survivant des pensionnats indiens, il a su tirer parti de cette tragique expérience afin d'aider son peuple en agissant en tant que travailleur social auprès des jeunes contrevenants et des jeunes en général. Il a servi sa communauté à titre de Chef et est devenu l'acteur célèbre que tant de gens au pays et dans le monde entier connaissent. Il a insufflé de l'humanité et de la complexité à chacun de ses personnages. Il a eu une influence positive sur tous ceux qui le connaissaient, que ce soit personnellement ou seulement par ses prestations artistiques.

    Il était toujours présent pour soutenir les membres des Premières Nations et les encourager à réaliser leurs rêves. Il était une source d'inspiration pour tant de gens parmi nous et faisait toujours preuve d'une gentillesse et d'une délicatesse exemplaires. Fier Aîné cri, il était un époux et un père de famille dévoué qui vivait encore dans sa communauté natale de Poundmaker. Nous nous souviendrons de M. Tootoosis pour sa présence forte qui inspirait le respect sur la scène et partout ailleurs. Nos pensées et nos prières accompagnent tous ceux et celles qui aimaient et chérissaient Gordon Tootoosis. »

    Gordon Tootoosis a reçu l'Ordre du Canada en 2004. Il est un membre fondateur du conseil d'administration de la Saskatchewan Native Theatre Company. Il a participé au film Legends of the Fall (1996), à la minisérie Big Bear (1998), à la série télé Northern Exposure et au film Alien Thunder (1973) aux côtés du Chef Dan George et de Donald Sutherland. Récemment, sa performance dans le rôle-titre de la pièce Gordon Winter lui avait valu des critiques élogieuses. Il était également bien connu pour son rôle dans la série à succès de la CBC, North of 60.

    L'Assemblée des Premières Nations est l'organisme national qui représente les citoyens des Premières Nations au Canada.

    Les Bushmen refusent de se laisser recenser

    Les Bushmen du Botswana ont déclaré lundi qu'ils avaient l'intention de boycotter le prochain recensement pour protester contre le gouvernement. Ils l'accusent de ne pas avoir ouvert de bureau de vote lors des dernières élections et de ne pas leur fournir les équipements de base.

    Jumanda Gakelebone, porte-parole des Bushmen vivant dans la Réserve du Kalahari central, a expliqué qu'ils étaient encore furieux d'avoir été exclus de l'élection de 2009. Cette exclusion "montre que le gouvernement ne nous reconnaît pas en tant que peuple. Alors, pourquoi nous compter? Ils doivent compter leur propre peuple et nous laisser tranquilles", a-t-il affirmé.

    Les Bushmen "ont beaucoup souffert à cause de ce gouvernement, et il n'y a aucune chance qu'ils coopèrent avec lui pour quoi que ce soit", a-t-il ajouté, regrettant notamment que Gaborone refuse de leur apporter l'eau courante ou de construire des hôpitaux.

    Les tensions entre les Bushmen, premiers habitants de l'Afrique australe, et le gouvernement du Botswana ne datent pas d'hier.

    En 2002, l'Etat a expulsé certains d'entre eux de leurs terres ancestrales dans la région aride de la Réserve du Kalahari central et bouché un forage qui était leur seul approvisionnement en eau. Une longue bataille juridique s'en est suivi, qui a finalement permis aux Bushmen de retourner sur leurs terres. Un nouveau puits doit être foré en juillet.

    Le gouvernement du Botswana affirme qu'il ne peut fournir d'équipements qu'aux personnes vivant dans des établissements formels, et non pas à l'intérieur de la réserve. L'éviction visait de fait à sédentariser les Bushmen.

    Il reste quelque 100'000 Bushmen en Afrique australe, répartis entre le Botswana, la Namibie et l'Afrique du Sud. La plupart sont pauvres et n'ont pas accès aux aides sociales.

    En faveur de la santé des “ gardiens de la forêt ”

    L’Association pour la santé bucco-dentaire des peuples pygmées victimes des mutilations (ASBDE-Pygmees) organisait, jdébut juillet, à Châteauroux, le 1er Forum international sur les peuples autochtones d’Afrique centrale. Ce qui représente une dizaine de pays, parmi lesquels le Congo, le Gabon, le Cameroun.

    « Les Pygmées, en se taillant les dents en pointe, pratiquent des rites pour suivre la tradition. Leurs motivations sont la recherche de beauté, l’ascension dans la hiérarchie sociale et la notabilité », explique le Dr Félix Molloumba, médecin stomatologiste congolais et président de l’association. Ces mutilations sont un passage obligé afin de passer de l’adolescence à l’âge adulte. Ceux qui refusent sont souvent mis au ban du groupe. « Les jeunes font ça avec des limes, des couteaux ou des morceaux de bois. Le tout sans anesthésie. Résultat, ils ont des douleurs, des saignements ou perdent leurs dents de manière précoce. »

    Pour y remédier il faut commencer par faire de la sensibilisation. « Je suis Africain. Pourtant, au début, ma démarche était mal perçue auprès d’eux », souligne Félix Molloumba. Pour illustrer cet état de fait, une conférence précédée d’un film intitulé La Vie des autres, tourné par un autochtone, a été projeté sur ceux que le médecin nomme « les gardiens de la forêt équatoriale ». « Ils sont marginalisés. C’est d’eux que dépend la biodiversité de la forêt », tient-il à rappeler.

    Appel de Survival

      

    Chers amis,





    Il y a trois mois, j'ai prêté ma voix à un reportage étonnant sur un groupe d'Indiens isolés du Brésil menacé par les bûcherons clandestins qui dévastent les forêts péruviennes, de l'autre côté de la frontière. Aujourd'hui, les bûcherons sont toujours là et Survival a besoin de vous pour financer une campagne de grande envergure destinée à protéger les Indiens isolés.

    Donnez maintenant »

    Trois mois se sont écoulés depuis que Survival International m'a demandé de prêter ma voix à un film unique tourné au Brésil montrant un groupe d'Indiens isolés menacé par les bûcherons clandestins qui exploitent les forêts péruviennes de l'autre côté de la frontière. Des millions d'internautes ont visionné cette vidéo et suite à la mobilisation de l'opinion mondiale, le gouvernement péruvien s'est engagé à prendre des mesures concrètes pour enrayer cette exploitation illégale qui expose les Indiens isolés à de graves dangers.

    Mais trois mois plus tard, les bûcherons sont encore là et les Indiens sont toujours menacés. Il faut agir de toute urgence, c'est pourquoi je lance aujourd'hui avec Survival une campagne d'envergure destinée à protéger les terres et la vie des Indiens isolés.

    http://www.survivalfrance.org/don

    Nous devons affronter les bûcherons illégaux et les orpailleurs clandestins qui envahissent les territoires indiens et exiger des mesures concrètes de la part des autorités. Déjà, le mois dernier, des éleveurs sans scrupule qui se livraient à la déforestation massive du territoire d'Indiens isolés du Paraguay ont été trahis par des images satellite révélant l'ampleur du désastre. Et tout récemment, au Pérou, la compagnie pétrolière ConocoPhillips a été contrainte d'abandonner un projet qui aurait dévasté le territoire d'un groupe d'Indiens isolés.

    Nous avons besoin de votre soutien pour financer le recueil de témoignages oculaires, resserrer nos liens avec les organisations indigènes locales, acquérir de nouvelles images satellite, faire pression sur les Nations-Unies, mobiliser la Cour interaméricaine des droits de l'homme et rassembler les preuves nécessaires qui nous permettront de confronter nos propres certitudes à celles des gouvernements et des compagnies. C'est le moment d'intensifier la pression et, pour cela, nous avons besoin de moyens exceptionnels.

    Vous aussi, participez à notre campagne internationale en faveur des peuples indigènes isolés, donnez ce que vous pouvez, aucun montant n'est trop petit.
    http://www.survivalfrance.org/don

    Très cordialement vôtre,
                   Gillian Anderson   pour Survival International

    Sommet international autochtone sur l'énergie et l'exploitation minière

    Le Chef national de l'Assemblée des Premières Nations, Shawn A-in-chut Atleo, a présidé le 27 juin l'ouverture d'un rassemblement de grande envergure à Niagara Falls (Ontario) dont l'objet est d'étudier le rôle actuel et éventuel des peuples autochtonesdans les secteurs de l'énergie et de l'exploitation minière, ainsi que dans le secteur émergent de l'énergie propre.

    « Des centaines de milliards de dollars vont être injectés au Canada dans des activités entourant les ressources au cours des prochaines années, et ces activités vont se dérouler sur les terres et territoires traditionnels des Premières Nations », a déclaré le Chef Atleo. « Nos citoyens et nos gouvernements sont et seront au cœur de ces activités. L'objectif de ce Sommet est de rassembler les principaux intervenants afin de jeter les bases d'une stratégie nationale sur le développement énergétique et minier, de promouvoir les partenariats et d'approfondir les enjeux et les possibilités pour les Premières Nations, le secteur industriel et les gouvernements du Canada et du monde entier. »

    Pour amorcer les discussions, l'APN a publié aujourd'hui un document intitulé « Alimenter la prospérité : miser sur le potentiel des projets et partenariats en matière d'énergie ». Ce document expose les principaux thèmes et enjeux, et suggère des approches pour favoriser la participation des Premières Nations à l'énergie propre. Il propose une collaboration entre toutes les Premières Nations du pays en vue de l'élaboration d'une stratégie commune en matière d'énergie propre, examine les questions juridiques soulevées, et suggère des moyens de maximiser la croissance économique et le développement des entreprises, ainsi que de possibles prochaines étapes.

    « Aujourd'hui, nous entamons un dialogue sur l'avenir de nos citoyens, de nos terres, de nos territoires, de nos ressources, de nos gouvernements et de nos économies », a déclaré le Chef national. « Au cours des trois prochains jours, nous allons passer en revue nos succès et nos pratiques exemplaires, et tracer de nouvelles voies pour le développement économique autochtone. Nous allons jeter des ponts et édifier des partenariats entre les peuples autochtones et le secteur industriel et les gouvernements qui ont besoin de nos ressources et de notre coopération. Nous voulons être des partenaires dans la prospérité et nous assurer que tout développement se réalise dans le respect de nos citoyens, de nos terres et de nos générations à venir. »

    Le Sommet international autochtone sur l'énergie et l'exploitation minière se tient sous l'égide de l'APN, avec la participation des peuples autochtones ainsi que de représentants des chefs de file de l'industrie et des fonctionnaires gouvernementaux. Au nombre des orateurs, on peut citer M. Xu Bu, chargé d'affaires auprès de l'ambassade de la République populaire de Chine, son Excellence le D(r) Georg Witschel, ambassadeur de la République fédérale d'Allemagne, Anthony Hodge, président du Conseil international des mines et métaux et Glenn Nolan, directeur de l'Association canadienne des prospecteurs et entrepreneurs,

    Plus de 700 délégués sont réunis à l'occasion de ce rassemblement qui se déroule du 26 au 29 juin à l'hôtel Sheraton on the Falls. On peut consulter l'intégralité de l'ordre du jour, le document de discussion, la liste des orateurs et diverses informations sur le site Web de l'APN à www.afn.ca.

    Mondialisation et tourisme : mélange détonant pour les peuples indigènes

    Le développement exponentiel du tourisme dans les pays du tiers-monde bénéficie de tous les égards des institutions financières internationales. Considéré comme un vecteur d’emplois et de richesses, le tourisme local n’a pu résisté aux logiques libérales de l’économie mondialisée, contenues dans des textes comme celui de l’Accord général sur le commerce des services. Les populations indigènes du tiers-monde, jusque-là épargnées par les activités touristiques traditionnelles, sont devenues les cibles d’un secteur en pleine expansion : l’écotourisme. Vanté comme alternatif et écologique, l’écotourisme est cependant loin d’être « durable ». Ses effets sont souvent dévastateurs pour les populations indigènes qui doivent supporter tout son poids sans réelle prise sur son développement. Évincées de leurs terres traditionnelles, perdant le contrôle et l’accès à leurs ressources naturelles, les peuples indigènes connaissent régulièrement la déchéance sociale à la suite de la pénétration du tourisme et de la commercialisation de leur culture. Ces populations deviennent ainsi de simples rouages dans une industrie pesant plusieurs milliards de dollars.

    par Raymond de Chávez
     (Suite)

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  • Des manifestants indigènes ont forcé le ministre bolivien des Affaires étrangères, David Choquehuanca, à marcher avec leur cortège afin de l'utiliser comme bouclier face à des barrages érigés par des contre-manifestants. Les indigènes, en route vers La Paz pour protester contre un projet de route sur leurs territoires ancestraux dans une réserve amazonienne, ont forcé le ministre à les accompagner alors qu'ils étaient à Chacarina, dans le nord-est du pays.

    Le cortège a pu ainsi franchir les rangs de forces de police et a pris la direction de Yucumo, à une dizaine de kilomètres de Chacarina, où des dizaines de partisans du président Evo Morales ont érigé il y a trois semaines des barrages dans l'intention d'empêcher les manifestants de passer. Le président de la Confédération des peuples indigènes de Bolivie (Cidob), Adolfo Chavez, a confirmé que le chef de la diplomatie bolivienne avait été forcé à suivre les manifestants, encadré par des femmes le tenant par les bras.

    Le ministre "doit (faire) suspendre le blocage" de la route à Yucumo, a déclaré le leader de la Cidob. Un colonel de la police a été blessé samedi à la lèvre par une flèche lors de heurts avec les forces de l'ordre et a été évacué par une ambulance, a indiqué un responsable du ministère de l'intérieur, Boris Villegas. Les manifestants ont affirmé que les armes blanches qu'ils possèdent sont seulement destinées à la chasse pour trouver de la nourriture durant leur marche vers La Paz et à la "surveillance syndicale" du cortège.


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  • a marche de protestation menée depuis un mois par un millier d'Indiens amazoniens vers La Paz rappelle que l'élection historique à la présidence en Bolivie d'un Amérindien, Evo Morales, n'est pas gage de félicité pour un monde indigène pluriel, voire divisé.

    C'est un projet de route, visant à désenclaver le centre d'un des pays les moins développés d'Amérique du Sud, qui a fait se dresser ces marcheurs: elle doit traverser un parc naturel, terre ancestrale de 50.000 indiens moxenos, yurakarés et chimanes, trois parmi la mosaïque d'ethnies boliviennes.

    Que je sache, dans presque tous les pays du monde il y a une route ou une voie ferrée qui passe, même avec précautions, dans des parcs nationaux, s'est agacé le président Morales. Il a refusé à ce jour de rencontrer les marcheurs, qu'il dit manipulés politiquement.

    Des Amérindiens, vent debout contre le premier chef d'Etat issu de leurs rangs de l'histoire du pays, champion autoproclamé des droits indigènes et auteur d'une Constitution (2009) plaçant l'Indien au coeur de la nation ? Le paradoxe n'est qu'apparent.

    Morales, d'origine aymara, a été élu en 2005, réélu en 2009 avec 54%, puis 64% au premier tour. Un soutien ample, majoritairement indien, populaire, rural comme urbain. Mais une véritable auberge espagnole, vouée à se fissurer entre des intérêts catégoriels divergents, ont vite prédit de nombreux analystes.

    Un patchwork précaire, à l'image d'un pays aux 37 langues officielles de peuples indigènes originaires paysans reconnues par la Constitution. Mais si les indiens sont 65 % de la population, il y peu en commun entre les aymaras ou quechuas de l'altiplano andin, et les guaranis ou chiquitanos du sud et de l'est amazoniens.

    A six kilomètres de Chaparina (nord-est), où les marcheurs sont bloqués depuis une dizaine de jours, un barrage hostile d'un millier de pro-gouvernementaux leur bloque la route: parmi eux des indiens également, mais ceux-là partisans du gouvernement.

    Pour le sociologue Sergio Asturizaga, il serait simplificateur, voire paternaliste, d'imaginer que l'accession au pouvoir de Morales confèrerait une unité au monde indigène bolivien. Comme si tous les Noirs américains étaient unifiés derrière Barack Obama, indépendamment d'idéologies ou d'intérêts particuliers distincts.

    Car le conflit de la route du parc Isoboro Secure est aussi un enjeu d'ordre foncier, politique, clientéliste. Dans une zone lorgnée par les planteurs de coca, famille syndicale dont est issu Morales, mais où vivent des communautés indigènes.

    Le projet (routier) vise aussi à consolider l'acquisition de terres par des paysans plutôt riches (cultivateurs de coca), près de terres de yurakarés, moxenos et chimanes, des paysans pauvres, décrypte Enrique Ormachea, du Centre d'études pour le développent agraire et du Travail (CEDLA).

    Les incursions de ce type dans la Bolivie indigène ne datent pas d'aujourd'hui. En 2009 déjà, des heurts entre cocaleros, dont les cultures empiétaient sur le parc Secure, et des Yurakares avaient fait un mort et plusieurs blessés.

    Se superpose à ce conflit un désenchantement social après cinq ans de présidence Morales, avec une rigueur macro-économique -saluée par les institutions financières internationales- qui passe mal auprès des pauvres, après les flambées des prix de 2010.

    Evo s'est perdu, il est devenu contremaître des multinationales, dénonce la guarani Justa Cabrera, présidente de la Fédération des femmes indigènes. A l'entendre parler de processus de changement, on espérait égalité et opportunités pour tous, mais il ne nous les donne pas.

    Le système n'a pas changé, seulement la couleur de la peau au pouvoir, prédisait après l'élection de Morales Felipe Quispe, un dirigeant aymara respecté, ancien militant de la lutte armée des années 1990.


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  • Le jésuite d’origine espagnole, Bartomeu Meliá, (originaire des Iles Baléares) a reçu, le 6 septembre 2011, le prix Bartolomé de Las Casas 2011 des mains du Prince des Asturies, Felipe d’Espagne, pour sa défense de la langue guarani et des droits indigènes notamment au Paraguay.
    La cérémonie, qui s’est tenue au palais de la Zarzuela (la résidence du roi d’Espagne), a mis l’accent sur le travail de recherche du prêtre, ainsi que sur son engagement humanitaire en faveur des peuples guarani. Le prix Bartolomé de Las Casas a été créé en 1991 par le Secrétariat de coopération internationale et la Casa de América (Maison d’Amérique) ou palais de Linares, dans le but de saluer l’engagement d’individus, d’institutions ou d’organisations qui luttent en faveur du respect des droits indigènes, et qui s’investissent au quotidien pour valoriser entre autres leur patrimoine linguistique, culturel, ou encore spirituel.

    Tous ceux qui se sont intéressés un jour à l’histoire coloniale en Amérique latine, connaissent le nom de Bartolomé de Las Casas (né en 1484 à Seville), figure de proue de la lutte en faveur des indigènes au XVIe siècle. Ce prêtre dominicain, qualifié de « défenseur des Indiens » dénonça avec force et détermination les abus et même les crimes dont était victime la population indigène sous le joug des colons espagnols, avides de richesses, et exploitant sans état d’âme la main-d’oeuvre autochtone sous le couvert d’une mission évangélisatrice. Ce prix, au-delà du symbole qu’il représente, témoigne donc de la prise de conscience de nos sociétés dites modernes envers les communautés natives, autrefois méprisées, elles font aujourd’hui l’objet d’attention, en effet ces populations n’attestent-elles pas du pouvoir survivance d’une culture malgré des obstacles séculaires ?

    Cependant, il ne faut pas idéaliser le tableau, même si de nombreuses institutions ou États s’intéressent au sort réservé à ces communautés fragilisées, et prennent des dispositions pour préserver leurs droits, les menaces pèsent toujours et les mesures de protection ne sont pas toujours prises en conséquence et encore moins appliquées sur le terrain.
    Parmi les dangers, la destruction de leur habitat naturel, l’acculturation, les enjeux financiers liés à l’exploitation de leurs terres ancestrales… Expulsés par les planteurs de soja et les éleveurs de bétail, les Guarani vivent dans la misère en raison de la diminution de leurs terres de culture et beaucoup souffrent de malnutrition, en particulier la population infantile. Au Paraguay « il reste 2% de la forêt qui existait jadis » et cette déforestation s’est produite ces 70 dernières années, comme le confie un expert.

    Bartomeu Meliá, né à Majorque, se bat depuis des années pour défendre le peuple aché-guayaquí; et pour préserver la langue guarani, il est reconnu, à ce jour, comme l’un des plus grands experts linguistiques, mais il est également respecté en qualité d’anthropologue et d’ethnologue, il a d’ailleurs rédigé de nombreux ouvrages de référence sur le peuple guarani.
    Il a consacré la plus grande partie de sa vie (dès 1954) à l’étude de la langue et de la culture guarani au Paraguay et au Brésil, n’hésitant pas à dénoncer certaines exactions comme ce fut le cas en 1976, suite au massacre systématique perpétré contre ce peuple sous la dictature militaire, un engagement qui lui avait valu une expulsion du territoire. C’est alors qu’il prit la direction de Rome avant de s’en retourner vers l’Amérique du Sud et plus précisément au Brésil où il a vécu avec les indigènes enawene-nawé dans l’état du Mato Grosso do Sul au sud-est du pays « j’ai eu la chance d’être accepté », reconnait-il avec humilité. La tribu, établie à l’orée du bassin amazonien, n’avait jamais eu de contact avec le monde extérieur, quelques années seulement avant son arrivée « des communautés indigènes évoluant non loin, ignoraient jusqu’à leur existence ». Le jésuite se montre critique vis-à-vis des programmes d’intégration des indigènes dans les sociétés urbaines suite à son expérience « On voulait alors éduquer les indigènes pour en faire de parfaits citoyens brésiliens, sans leur demander leur avis ou s’ils étaient heureux ». Il ajoute « On ne peut pas remplacer une culture par une autre ». Il a passé 15 ans au Brésil avant de revenir au Paraguay, le jour où le régime de Stroessner s’est écroulé, le 3 février 1989 pour être précis « Depuis lors je continue de travailler » confie le prêtre. Les années qui passent n’ont pas eu raison de la détermination de cet homme volontaire et engagé, aujourd’hui âgé de 79 ans « Je n’arrive plus à dormir à même le sol ni à marcher sur de longues distances, mais il y a de nombreuses choses qui me motivent pour travailler ». Le prêtre, visiblement amer, regrette certains rendez-vous manqués « La Cour interaméricaine des Droits de l’Homme qui siège à San José au Costa Rica, n’est pas parvenue à ce que le gouvernement paraguayen restitue les terres aux indigènes, et ce à trois reprises, le dernier échec date d’octobre 2010″, il ajoute avec conviction « La société paraguayenne n’est pas favorable aux indigènes. Ils parlent guarani et évoquent ‘les frères indigènes’, mais dans les faits la réalité est bien différente ».

    Durant la cérémonie officielle, le jésuite (ordre religieux de la Compagnie de Jésus fondé par Ignace de Loyola, il fut présent dès le XVIe en Amérique du Sud), accompagné par le directeur des relations culturelles et le scientifique de la AECID (Agence espagnole de coopération internationale pour le développement), Carlos Alberdi, ainsi que par de nombreux représentants d’ambassades ibéro-américaines comme le ministère de la Culture du Paraguay, a loué le peuple guarani pour son acceptation de son mode de vie dénué de toute préoccupation matérialiste « parfois nous décrivons ces peuples en disant’ ils ne possèdent pas ceci’ ‘ils ne possèdent pas cela’, or c’est précisément ce point qui atteste d’un bon vivre » a-t-il déclaré.
    Melià a cité en exemple l’usage de vêtements en soulignant que, pour les Guarani, ils représentaient un manque d’hygiène et une source de contamination. D’autre part, il a déclaré que si les Guarani ne connaissaient pas l’écriture, cela avait eu le mérite de favoriser le développement linguistique et les traditions orales « grâce à eux, l’oralité est extraordinairement développée, et ils établissent ainsi des liens très profonds et mettent en place différents rituels ».
    Ce sont des peuples pour qui la mémoire joue un rôle essentiel. En ces lieux, un adolescent de 14 ans est capable d’énumérer 400 noms de plantes, « alors que les enfants de la ville identifient à peine un arbre », une déclaration qui témoigne de la fascination du prêtre pour cette culture . Le prêtre attribue également le bon vivre de ces peuples à la relation qu’ils’entretiennent avec la terre, à savoir un lien « familial », « le maïs qui pousse est comme un enfant qui grandit ».

    Le jésuite a également évoqué avec une envolée lyrique le lien intime qui relie les hommes à la nature « la terre est belle comme un corps, les couleurs, les sons prennent toute leur importance et les relations économiques sont marquées par une approche soutenable et par une politique de la main tendue : là-bas, la base économique est le don, posséder revient à donner, et la possession est toujours modérée ». Il conclu en précisant que notre société de consommation devrait apprendre de cette réciprocité, pas seulement d’un point de vue économique, mais aussi et surtout d’un point de vue des relations humaines.

    De son côté, la secrétaire d’État à la coopération internationale espagnole, Soraya Rodríguez a souligné l’importance des réalisations du prêtre dans le domaine de l’amélioration des conditions socio-économiques desdits peuples, et son implication à mettre en oeuvre une culture de dialogue et de tolérance. Elle a également valorisé sa défense active des peuples guarani afin qu’ils puissent préserver « leurs territoires, leurs terres et leurs coutumes » tout en saluant sa collaboration au projet Carte Guarani 2008 qui a permis de répertorier près de 500 communautés guarani évoluant entre l’Argentine, le Brésil et le Paraguay.

    Ces dernières années avait été primés l’Association des Cabildos Indígenas del Norte del Cauca (ACIN) de Colombie, le Centre des droits de l’homme « Fray Bartolomé de las Casas » situé au Chiapas au Mexique, le juriste Raúl Ilaquiche de la communauté indigène équatorienne de Tigua Yatapungo, ou encore le Centre d’études théologiques d’Amazonie(CETA).

    Par ailleurs, Bartomeu Meliá assistera aujourd’hui même, jeudi 22 septembre 2011, à une conférence menée à la Casa de Colón de Valladolid intitulée « Présentation, Art, Vocabulaire et Trésor de la Langue Guarani » par l’universitaire Emilio Ridruejo (docteur à l’UVa ou université de Valladolid).

    (Article rédigé par Aline Timbert)


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  • Le Rapporteur spécial de l'ONU sur les droits des populations autochtones, James Anaya, a averti mercredi que le droit à l'autodétermination des peuples autochtones dans les domaines politique et économique était menacé par le modèle actuel pour faire progresser l'extraction de ressources naturelles.

     

    « L'extraction de ressources naturelles et autres grands projets de développement dans ou à proximité de territoires autochtones est l'une des plus grandes sources d'abus des droits des peuples autochtones à travers le monde", a déclaré M. Anaya dans son dernier rapport au Conseil des droits de l'homme des Nations Unies.

    "Il existe un manque de compréhension des standards minimum de base concernant l'impact des industries d'extraction qui affectent les peuples autochtones et sur le rôle et la responsabilité des Etats pour assurer la protection de ces droits, » a-t-il ajouté.

     

    Lors d'une conférence de presse à Genève, M. Anaya a rappelé que les effets négatifs des opérations d'extraction de ressources naturelles pour les populations autochtones sont connus.

    Ces effets vont de l'impact sur l'environnement aux effets sociaux et culturels, le manque de participation et de consultations, l'absence de cadres juridique clairs, ou encore la question de bénéfices tangibles.


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  • La justice européenne a confirmé l'embargo commercial, décrété il y a un an, sur tous les produits dérivés du phoque, a-t-on appris jeudi auprès de la Cour européenne de justice.

    Le tribunal, basé à Luxembourg, a jugé irrecevable un recours visant à annuler l'embargo européen dans un arrêt rendu le 6 septembre et publié jeudi.

    Dix-sept organisations, dont la principale organisation inuit du Canada, Inuit Tapiriit Kanatami (ITK), avaient déposé un recours devant la justice européenne demandant d'annuler la décision des autorités européennes sur l'embargo.

    Le juge a rejeté en bloc les arguments des plaignants, qui craignent que l'embargo européen fasse disparaître à terme la chasse traditionnelle que pratiquent les autochtones.

    Le recours est rejeté comme irrecevable, a conclu la Cour dans son arrêt qui compte une douzaine de pages.

    L'embargo européen interdit le commerce de produits provenant de toutes les chasses commerciales, où que ce soit dans le monde. L'UE affirme cependant que son embargo protège la chasse traditionnelle des Inuits et autres peuples autochtones.

    Les Inuits sont déçus que l'UE n'a pas jugé bon de se prononcer sur le fond de cette affaire, et l'a rejeté, pour des raisons techniques, comme irrecevable sans audience, a déploré dans un communiqué Mary Simon, la présidente de l'ITK.

    Un autre recours pour demander l'annulation de l'embargo européen a été déposé auprès de la Cour européenne de justice.

    L'embargo de l'UE, décidé en juillet 2009 sous la pression de défenseurs des animaux qui dénonçaient la cruauté des chasseurs, a toujours été contesté par ITK, qui représente les Inuits, un peuple autochtone des régions arctiques.

    Les principales entreprises canadiennes et norvégiennes spécialisées dans la commercialisation avaient adhéré à cette plainte.

    Le dossier empoisonne les relations entre l'UE et le Canada. Le gouvernement canadien a toujours soutenu les chasseurs et condamné l'embargo.


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  •    Malgré leur victoire dans le procès le plus long de l’histoire du pays, leur droit fondamental à l’eau n’a été reconnu qu’en janvier dernier par la Cour d’appel du Botswana. Aujourd’hui, avec le concours de l’ONG Vox United, le puits de Mothomelo a été réouvert et une pompe solaire a été installée.

    Les Bushmen sont actuellement en train de retourner dans la région. C’est la première fois depuis 2002 – date à laquelle le gouvernement botswanais avait scellé le puits – qu’ils peuvent enfin disposer d’eau à profusion. Durant toutes ces années, n’ayant jamais été autorisés à réouvrir ce puits, ils s’abreuvaient de melons sauvages ou de dépressions naturelles dans le sable qui retiennent les rares eaux de pluie.

       Les observateurs sont convaincus que les Bushmen ont été expulsés de leur territoire parce qu’on y a découvert de riches gisements de diamants. De Beers, l’une des plus grandes compagnies diamantaires au monde, a bénéficié d’une concession minière dans la communauté bushman de Gope au cœur de la Réserve du Kalahari pendant 25 ans. Suite à une campagne d’envergure menée par Survival, la compagnie a dû céder sa concession à Gem Diamonds en 2007.

    Gem Diamonds exploite actuellement cette mine tout en contribuant aux projets de réinstallation et de forage de nouveaux puits. Elle a financé celui de Mothomelo, en partenariat avec Vox United. La compagnie s’était également engagée à subventionner le forage de trois nouveaux puits destinés aux Bushmen. Prévus pour la fin du mois d’août, ils ne sont pas encore opérationnels.

    Les Bushmen ont enfin obtenu l’accès à leur puits au bout de neuf années durant lesquelles ils ont cruellement souffert du manque d’eau. Mais il est maintenant urgent que les autres communautés de la Réserve puissent également en bénéficier’.


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  • A l'occasion de la Journée internationale des peuples autochtones célébrée le 9 août, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a lancé un appel pour la reconnaissance et le respect du droit des peuples autochtones à leur propriété intellectuelle, jugeant qu'il fallait les aider à préserver et enrichir leur héritage culturel et faire en sorte qu'ils soient équitablement compensés pour l'utilisation de leur savoirs traditionnels.

     

    « Les peuples autochtones doivent surmonter de nombreux obstacles pour préserver leur identité, leur traditions et leurs coutumes, et leurs apports culturels sont parfois exploités et commercialisés sans qu'ils reçoivent le crédit qui leur est dû. J'encourage tous les États Membres à prendre des mesures concrètes pour répondre aux problèmes auxquels font face les peuples autochtones, notamment la marginalisation, l'extrême pauvreté et la perte de terres, de territoires et de ressources », a déclaré le Secrétaire général dans un message.

     

    Ban Ki-Moon a également incité les pays à s'engager à mettre fin aux graves violations des droits de l'homme dont les autochtones sont victimes dans de nombreuses parties du monde. Il a rappelé qu'il existe au moins 5.000 peuples autochtones distincts repartis dans plus de 90 pays. Cela représente plus de 5% de la population mondiale, soit quelques 370 millions de personnes.

     

    « Dans l'attente de la Conférence mondiale sur les peuples autochtones de 2014, j'engage tous les États Membres à travailler en étroite collaboration avec ces peuples en vue de proposer des idées et des mesures concrètes à cette importante réunion », a dit le Secrétaire général.

     

    La Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, s'est pour sa part inquiétée que les peuples autochtones soient menacés de perdre - voire ont déjà perdu- leurs terres ancestrales et les ressources naturelles qu'elles abritent en raison de l'exploitation abusive sous prétexte de 'développement'. L'extraction de ressources naturelles comme l'exploitation minière touche souvent directement aux droits collectifs des peuples autochtones à leurs terres et territoires.

     

    « Nous assistons trop souvent à des conflits entre les peuples autochtones et des entreprises ou des Etats sur des projets de développement qui sont lancés sans tenir compte des peuples autochtones qui se retrouvent ainsi dépossédés de leur terres. Le droit au développement est un droit humain, et les peuples autochtones ont le droit de définir et de déterminer leur propre développement », a déclaré Navi Pillay.

     

    Dans un message à l'occasion de la Journée internationale des peuples autochtones, la Directrice générale de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), Irina Bokova a de son côté rappelé que les peuples autochtones étaient à l'avant-poste de la lutte mondiale pour les droits de l'homme et les libertés fondamentales, alors qu'ils doivent chaque jour affronter les problèmes de discrimination et les privations associées à la pauvreté. Elle a appelé à davantage de détermination pour promouvoir les droits de ces peuples pour le bien commun de tous.

     

    « Les peuples autochtones possèdent certaines des clés qui permettent de s'attaquer aux défis mondiaux. Ils parlent la plupart des langues de l'humanité. Leurs modes de subsistance associent diversité culturelle et diversité biologique. Ils ont mis au point des systèmes de savoirs qui donnent un éclairage inédit sur le développement durable », a souligné Mme Bokova dans son message.


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  • Forum Permanent sur les Thèmes Indigènes : la voix de la Mère Terre

    Le 23 mai a été inaugurée, à l'occasion de la 10eme réunion du Forum Permanent sur les matières Indigènes, la première initiative mondiale interinstitutionnelle de l’ONU pour promouvoir et protéger les droits des peuples indigènes. L'initiative de l'Alliance de l'ONU pour les Peuples Indigènes (UNIPP, par ses sigles en anglais) est un compromis avec la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Indigènes et exige sa pleine réalisation à travers la mobilisation de la coopération financière et l'assistance technique.

    Le Secrétaire Général de l'ONU, Ban Ki-moon, en même temps qu'il donnait la bienvenue à l'initiative, a demandé expressément à tous les pays « à soutenir cette nouvelle initiative pour que celle-ci réussit à développer tout son potentiel pour transformer les principes de la Déclaration en réalité. » Ban Ki-moon a indiqué que « les peuples indigènes ont souffert des siècles d'oppression et continuent à perdre, à un rythme alarmant, ses terres, ses langues et ses ressources. » « Malgré ces obstacles », il a ajouté, « les peuples indigènes effectuent une contribution énorme à notre monde, même à travers leur relation spirituelle propre avec la terre. En aidant les peuples indigènes à récupérer ses droits, nous allons aussi protéger notre environnement que nous partageons pour le bénéfice de tous.» 

    L'objectif de l'UNIPP est de garantir les droits des peuples indigènes, de fortifier ses institutions et sa capacité pour qu’ils participent pleinement des processus de gouvernance et des politiques tant au niveau local comme national, y compris la prévention de conflits en ce qui concerne les terres ancestrales et l'utilisation des ressources naturelles. Plusieurs Communautés indigènes sont témoin de l'exploitation de ces terres et des ressources par les industries extractives - dans beaucoup de cas sans prendre en considération ses droits.

    Pour sa part, Marcos Terena, un leader proéminent des peuples indigènes du Brésil, a montré du scepticisme. « Les nations doivent offrir un peu plus que des hommages verbaux à l'idée des droits indigènes si ces dernières souhaitent aborder sérieusement des problèmes comme la perte d'espèces et le changement climatique », il a indiqué. « Les nations présentent des très bonnes études et de l'information, mais pas pour nous », a ajouté Terena. « Ils parlent à Sao Paulo, New York, et à la Banque Mondiale, pas à nous (...), ses idées ne se centrent que combien ils veulent de leurs rivières et de l'air. »

    Du point de vue de Terena, la transition à ce qu’on appelle « économie verte » ne fonctionnera pas tant que l'humanité ne respecte pas les droits de la Mère Terre. « Les significations de l'économie verte sont différentes pour nous de ce que provient de l'homme blanc », a indiqué.

    « J'espère que l'ONU comprenne et écoute aux peuples indigènes, et non seulement qu’elle produise des documents », il a indiqué sur la session du Programme pour l'Environnement d'ONU dans la réunion du forum. « Le document n'est pas bien. Il est bureaucratie. Il n'est pas bien pour les hommes, femmes et enfants indigènes. J'espère que l'ONU dans le futur puisse comprendre la voix de la Mère Terre. »

    Ses avis ont été partagés par de nombreux délégués du forum, qui conclut le 27 mai. Ainsi, Victoria Tauli-Corpuz, qui a dirigé le Forum de l'ONU sur les thèmes Indigènes pendant cinq ans, a souligné que la majorité des gouvernements manquent encore de la volonté politique nécessaire pour faire accomplir les droits des peuples indigènes. « Ils résistent encore aux mouvements indigènes », a indiqué Tauli-Corpuz à IPS. « Mais ils doivent comprendre qu'il est dans son propre intérêt de soutenir les droits des peuples originaires ». C’est l’heure que les anciennes puissances coloniales apprennent des peuples indigènes du au fait que elles vivent très proches de la nature et respectent les lois de la nature. » 

    Le savoir traditionnel des peuples indigènes a été largement reconnu comme vital pour la conservation et pour effectuer les efforts nécessaires pour combattre le changement climatique. Toutefois, les états qui ont signé les traités sur le changement climatique et la bio-diversité ne prennent pas de mesures pour promouvoir la connaissance indigène un tiers des 370 millions d'indigènes qui habitent le monde sont condamnés à vivre dans la pauvreté dans 70 pays du monde. Les estimations de la Banque Mondiale leur accordent un contingent dans la pauvreté mondiale de 60 pourcent.

    La Déclaration sur les Droits des Peuples Indigènes a été adoptée par l'Assemblée Générale de l'ONU de 2007. Depuis lors, les Communautés indigènes du monde se sont plaintes des abus de leurs droits à des mains des autorités étatiques, ainsi qu’a des entreprises privées.

    Dans beaucoup de cas, les indigènes activistes souffrent aussi de mauvais traitements des forces de l'ordre, tandis qu'ils résistent à l'occupation illégale de leurs terres par des entreprises qui opèrent dans l'industrie minière, la coupe forestière et l'exploitation pétrolière.

    La 10eme réunion du Forum s'est conclu le 30 mai.

    L'Assemblée des Premières Nations célèbre la Journée nationale des Autochtones

    Le Chef national de l'Assemblée des Premières Nations (APN), Shawn A-in-chut Atleo, a fait paraître la déclaration suivante à l'occasion de la Journée nationale des Autochtones :

    « Aujourd'hui, au nom de l'Assemblée des Premières Nations et du conseil exécutif de l'APN, nous rendons hommage à tous les peuples autochtones et à toutes les cultures du Canada. En célébrant les peuples des Premières Nations, les Inuits et les Métis ainsi que leurs cultures et leurs traditions, la Journée nationale des Autochtones permet de donner de l'espoir et d'envisager une nouvelle relation entre les peuples autochtones de ce pays et le reste des Canadiens.

    « Alors que les Premières Nations s'efforcent d'améliorer la qualité de vie de leurs citoyens, pour qu'ils vivent dans des communautés fortes et saines, où leurs gouvernements sont soutenus et leur économie est solide, elles doivent respecter un important équilibre : elles vivent et apprennent conformément à l'héritage de leurs ancêtres tout en acquérant les connaissances et l'appui nécessaires pour réaliser leurs rêves.

    « Aujourd'hui, nous célébrons les traditions et les enseignements reçus de nos ancêtres, et nous nous tournons vers nos jeunes pour qu'ils les transmettent à leur tour. Les jeunes citoyens des Premières Nations, qui représentent la population la plus importante et à la croissance la plus rapide du Canada, ainsi que les dirigeants actuels doivent être soutenus dans leurs efforts pour amorcer les changements au profit des générations futures.

    « Je souhaite aux Premières Nations et à tous les Canadiens une belle et heureuse Journée nationale des Autochtones et j'encourage tout le monde à prendre part aux événements organisés partout au pays. Je vous invite tous à sortir et à profiter des événements culturels autochtones qui ont lieu aujourd'hui même et tout au long du Mois national de l'histoire autochtone (juin), afin d'en apprendre davantage sur l'histoire nationale du Canada. En ayant une meilleure connaissance et une compréhension approfondie de l'autre, nous pouvons renouer des relations et poursuivre les étapes menant à une véritable réconciliation. »

    En juin 2011, le Chef national de l'APN, Shawn Atleo, a donné le coup d'envoi à un mois de défense des intérêts, de sensibilisation et de mobilisation pour les Premières Nations, et aujourd'hui, l'APN organise une réception parlementaire spéciale à Ottawa à l'intention de tous les membres du Parlement. Pour en savoir plus, consultez le site www.afn.ca.

     

     (Suite)

    Québec consent de nouveaux pouvoirs de gouvernance aux Cris de la Baie-James

    Les Cris auront plus de pouvoirs sur la façon de gérer le vaste territoire de la Baie-James, qui s'étend sur 70 000 km carrés.

    Le gouvernement Charest et les Cris ont signé vendredi, à Québec, une entente de principe sur la gouvernance de ce territoire, présentée par les deux parties comme étant "historique".

    Fruit de plus d'une année de négociations, cet accord-cadre devrait être suivi par la conclusion d'une entente formelle d'ici un an.

    Dans une démarche d'inclusion, l'entente fait en sorte que les Cris pourront désormais s'asseoir avec les leaders Jamésiens non-autochtones autour de la table où se prennent les décisions, notamment en matière de gestion des ressources naturelles, dont les coupes forestières, et d'aménagement du territoire, incluant les droits de pêche et de chasse.

    En termes de pouvoirs et de responsabilités, ce nouveau mode de gouvernance pourra se comparer à une Conférence régionale des élus (CRÉ), a expliqué le premier ministre Jean Charest.

    Jusqu'à maintenant, les Cris étaient exclus du processus décisionnel régional, ce qui pouvait occasionner des tensions.

    "C'est une étape décisive, un point de non-retour", a fait valoir M. Charest, tant dans les relations entre Québec et les Cris, qu'entre les élus des municipalités de la région et les Cris. Auparavant, a-t-il déploré, "la gouvernance était fracturée entre la nation crie et les populations non-autochtones".

    "C'est une nouvelle forme de gouvernance. Ca n'a jamais été fait auparavant", a insisté le premier ministre, visiblement fier d'avoir réussi à conclure un tel accord, au moment même où il met en chantier son Plan Nord visant le développement tous azimuts de cette partie du Québec.

    "Nous avons l'occasion de développer un modèle qui est inclusif", pour assurer la coexistence entre autochtones et non-autochtones, a renchéri le grand chef du Grand conseil des Cris, Matthew Coon Come, qui avait déjà donné son appui au Plan Nord, quand le mégaprojet avait été lancé, le 9 mai dernier.

    "Nous allons faire l'histoire, quant à la façon dont les autres nations vont traiter les peuples aborigènes. Parce que nous avons besoin de modèle" en ce domaine, a-t-il ajouté.

    Tout sourire, il a dit que les Cris devenaient désormais de véritables partenaires du développement économique du nord du Québec.

    "Les structures existantes excluaient les Cris d'une participation directe" au processus décisionnel, a-t-il déploré, qualifiant cette situation d'"inacceptable".

    En présence de nombreux dignitaires, le gouvernement a choisi de donner une facture très solennelle à la signature de l'entente de principe, au cours d'une cérémonie ponctuée de chants rituels et de prières, qui s'est tenue dans le décor lambrissé du parlement.

    Après les discours (en français, en anglais et en cri) et les signatures de documents, les deux hommes ont échangé des cadeaux: M. Coon Come a reçu un stylo et M. Charest, des raquettes.

    L'entente ne changera rien au cadre juridique actuel: les lois québécoises vont donc continuer de s'appliquer dans cette partie du territoire.

    Les terres de catégorie II et III demeureront des terres publiques, au sens de la Convention de la Baie-James et du Nord Québécois.

    Mais les Cris seront davantage intégrés à la gouvernance des différentes instances.

    Ainsi, la Municipalité de la Baie-James sera abolie pour faire place à Eeyou Istchee-Baie-James, gouvernée conjointement par les Cris et les Jamésiens.

    De même, l'accord-cadre ne change rien aux ententes conclues avec d'autres nations autochtones ou avec les Inuits.

    Minorités ethniques : Pygmées blues au Gabon

    Grâce à leur savoir et à leurs traditions séculaires, les peuples autochtones sont les mieux armés pour protéger les écosystèmes du bassin du Congo. Encore faut-il leur en donner l’opportunité.

    Au cœur des débats du Forum international sur les peuples autochtones d’Afrique centrale (Fipac) organisé en mars à Impfondo, au Congo-Brazzaville : la situation de ces communautés et leur rôle dans la protection de l’environnement, de plus en plus menacés. Les experts sont arrivés au même constat amer que les autochtones : ces derniers sont marginalisés, dans tous les pays où ils vivent.

    Qu’ils soient Babongos, Barimbas, Baghamas, Bakouyis, Akoas, Bakoyas, Bakas, les Pygmées sont présents sur l’ensemble du territoire gabonais. Selon l’Association pour le développement de la communauté pygmée du Gabon, ils seraient environ 18 000, alors qu’un recensement publié cette année à la demande du patron des parcs nationaux, Lee White, évoque 7 000 individus.

    En nature

    D’après Paulin Kialo, directeur de l’Observatoire sur les dynamiques sociales à Libreville et chercheur à l’Institut de recherches en sciences humaines (IRSH), rattaché au Centre national de la recherche scientifique et technologique (Cenarest), « la situation des autochtones est préoccupante ». Absence de documents d’état civil, manque d’accès aux centres de santé, à l’éducation… Certains Pygmées sédentarisés sont scolarisés, quelques-uns vont jusqu’en terminale, mais le taux d’échec scolaire demeure très élevé, constate Paulin Kialo. Très peu d’entre eux vivent en milieu urbain, et la plupart de ceux qui ont sauté le pas résident à Libreville, la seule ville où ils ne sont pas stigmatisés.

    Sur le plan économique, la situation des autochtones est loin d’être plus reluisante. Ils continuent de travailler pour des Bantus (activités de chasse, de débroussaillage, de portage), qui continuent de les payer en nature, avec des boissons alcoolisées de mauvaise qualité ou des vêtements usagés.

    Les rapports entre les autochtones pygmées et les autres Gabonais sont ambivalents. « Ils sont valorisés quand on a besoin de leurs services, notamment dans le domaine de la médecine traditionnelle ou de l’occultisme, mais, au quotidien, ils sont moqués, matraqués aussi bien physiquement que psychologiquement », explique Paulin Kialo. Beaucoup sombrent dans l’alcoolisme.Et on ne leur accorde pas plus de crédit ni de prérogatives en ce qui concerne la protection de la nature en général et de la forêt en particulier.

    Marginalisés

    Un paradoxe, car il s’agit de leur habitat naturel, avec lequel ils sont réputés entretenir un rapport de respect et sur lequel ils possèdent un savoir incontesté. Mais en dépit des directives de la Banque mondiale, qui, depuis 2005, finance le Projet sectoriel forêt et environnement (PSFE), aucun rôle en la matière ne leur est reconnu officiellement, qu’il s’agisse de l’exploitation forestière ou des parcs nationaux.

    Paulin Kialo résume ainsi la situation : « Les autochtones subissent deux sortes de marginalisation. Celle de l’État, à travers l’attribution des permis forestiers tous azimuts, et celle des Bantus, qui ne leur reconnaissent pas de droits sur les terres. » Lorsque les exploitants forestiers les emploient, ils leur versent des salaires dérisoires. Le Gabon n’a en effet toujours pas signé la convention 169 de l’Organisation internationale du travail (OIT) relative aux droits des peuples tribaux, qui date pourtant de 1989.

     

    WikiLeaks : les tribus de l’Inde sont victimes d’exploitation et d’injustice

    Les diplomates américains considèrent que le gouvernement indien est ‘réticent et incapable’ de ’mettre fin à l’exploitation et à la victimisation’ des 84 millions d’autochtones vivant dans le pays, selon des câbles secrets publiés par le quotidien The Hindu.

     

    Les câbles révèlent la crainte du gouvernement américain que cette négligence ne joue en faveur des Naxalites, un groupe révolutionnaire marxiste-léniniste actuellement engagé dans une insurrection armée en Inde.

     

    Tandis que le gouvernement indien se concentre sur la croissance économique du pays, les câbles WikiLeaks dévoilent que ’l’accroissement rapide de la population et l’expansion économique du pays ont aggravé le sort des tribus en augmentant la pression sur leurs forêts et leurs ressources’.

     

    La réponse du gouvernement à la situation critique des tribus a été de promulguer une loi (Forest Rights Act) qui vise enfin à reconnaître les droits des communautés tribales sur les forêts dont elles dépendent. Cependant, les câbles signalent la présence ’d’intérêts bien implantés et corrompus au sein de l’industrie forestière’.

     

    Comme le soulignent les câbles, ‘la question est urgente, car les non-tribaux, soutenus et encouragés par les autorités locales, utilisent la corruption et la coercition pour expulser illégalement les tribus des forêts afin de gagner l’accès aux ressources’. C’est un problème majeur pour les communautés indigènes de tout le pays.

     

    Dans un réquisitoire accablant, les câbles concluent qu’une ‘bureaucratie indienne peu motivée et souvent corrompue est incapable de mettre en œuvre une loi visant à protéger l’environnement et les peuples indigènes, dont la majorité des Indiens se soucient peu ou pas du tout’.

     

    Les câbles Wikileaks affichent clairement l’opinion, prédominante en Inde, selon laquelle les peuples indigènes sont ‘un obstacle au développement qui doivent être chassés des forêts’ et ‘ intégrés’ à la société nationale. Comme le démontre le rapport de Survival ‘Le Progrès peut tuer’ l’assimilation forcée a des impacts dévastateurs sur les peuples indigènes, surtout sur leur santé mentale et physique.

     

    Comme le révèlent les câbles ’l’intégration’ des tribus indiennes les a en réalité transformées en ‘paysans sans terre au bas de l’échelle sociale’. Il est grand temps que l’Inde aborde sérieusement le problème de l’injustice historique endurée par les peuples indigènes et abandonne cette notion scandaleuse et désuète ‘d’intégration’. Tant qu’elle ne changera pas de mentalité, l’exploitation et l’injustice dénoncées dans les câbles WikiLeaks ne cesseront pas.

    Des ONG demandent à la Suisse d'aider à préserver les forêts et les peuples indigènes

    Des ONG appellent la Suisse à faire davantage pression contre la corruption et pour la défense des peuples indigènes dans les régions où la forêt tropicale est menacée.

    KEYSTONE


    Les forêts tropicales restent gravement menacées dans le monde par la déforestation et le vol de bois et autres produits forestiers, selon un rapport international présenté mardi.

    Des ONG appellent la Suisse à faire davantage pression contre la corruption et pour la défense des peuples indigènes dans les régions concernées.

    Au total, 53 % de la surface de cette végétation est exploitée, dont moins 10 % de manière durable, établit le second rapport de l’Organisation internationale pour les bois tropicaux (OIBT) présenté mardi à Berne et soutenu par le Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO).

    Malgré tout, la préservation des parcs nationaux et des forêts protectrices a été améliorée, conclut le document de plus de 400 pages en papier glacé. Les surfaces forestières certifiées sont elles passées de 10 à 17 millions d’hectares depuis 2005.

    Autres progrès, selon l’OIBT, l’attribution et la gestion des concessions forestières sont plus transparentes et la gouvernance dans le secteur du bois est meilleure.

    Haut responsable malais sous enquête

    Cette interprétation est contestée par plusieurs ONG suisses. La part des forêts tropicales gérées dans le respect des populations indigènes est infime, a souligné le directeur de la Société pour les peuples menacés, Christoph Wiedmer.

    Aussi bien le Fonds Bruno Manser que la conseillère nationale Maya Graf (Verts/BL) ont eux pointé du doigt l’enrichissement du chef du gouvernement de l’Etat de Sarawak, en Malaisie, et de sa famille grâce à la déforestation.

    A la suite d’une dénonciation du Fonds Bruno Manser, ce responsable politique, Taib Mahmud, fait l’objet d’une enquête de la FINMA pour des fonds dans des banques suisses, a indiqué l’ONG.

    Suisse gros contributeur

    La Suisse est l’un des principaux contributeurs de l’OIBT avec 800 000 à un million de francs annuels, et soutient précisément un projet au Sarawak. Elle doit donc insister pour que la lutte anticorruption et la défense des peuples indigènes soient mieux intégrées par l’organisation, estime Mme Graf.

    L’engagement pour des droits de concession transparents a été «clairement pris», lui a rétorqué le chef de la division Promotion du commerce au SECO, Hans-Peter Egler.

    Mme Graf avait lancé un juin 2009 un postulat exigeant l’évaluation du rôle international de la Suisse en matière de protection des forêts. L’action du SECO, de la Direction du développement et de la coopération (DDC) et de l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG) pourrait peut-être être mieux coordonnée, estime la parlementaire.

    Sensibilité aux produits certifiés

    De son côté, Greenpeace accuse l’OIBT de traitement insuffisant de la question de la déforestation illégale. Alors que la demande d’huile de palme, de soja, de viande de boeuf ou de papier est la principale responsable de la destruction des forêts tropicales, l’organisation écologiste juge «d’autant plus douteux» que la Suisse dépense de l’argent pour son action liée à ces forêts, surtout dans le cadre de l’OIBT.

    L’un des auteurs du rapport a rétorqué que les importations suisses de bois et de produits forestiers ne sont pas élevées. Et M. Egler souligne que les Suisses sont sensibles aux produits certifiés.

    Pour le directeur exécutif de l’OIBT, Emmanuel Ze Meka, le financement constitue un vrai problème. Seuls 340 millions de dollars ont été versés en 25 ans à l’organisation qui s’occupe de 800 projets.

    Un appel relayé par le ministre congolais de l’environnement, José Endundo, dont le pays possède le second bloc de forêts tropicales au monde.

    La République démocratique du Congo (RDC) veut renforcer son armée contre les groupes armés qui pratiquent la déforestation, adopter un «arsenal juridique» et réformer son administration, a-t-il dit.

    Trente-trois pays

    Le rapport de l’OIBT a été établi sur la base des analyses d’une soixantaine de spécialistes dans les 33 pays principaux possédant une forêt tropicale, soit 1,4 milliard d’hectares en Afrique, Asie, Amérique latine, dans les Caraïbes et dans la zone Pacifique.

    Le document a été publié à l’occasion du 25e anniversaire de l’OIBT et de l’Année internationale de la forêt de l’ONU.

    Accaparement des terres

       L’accaparement des terres recolonise l’Afrique : Le Togo s’y enfonce à petits coups ! 
     

     L’Afrique fait face ces dernières années à une nouvelle forme de colonisation à travers le phénomène d’accaparement des terres. L’accaparement, c’est l’achat ou la location, à très long terme, de grandes superficies de terres agricoles par des Etats, des multinationales et parfois des opérateurs économiques privés nationaux. Plus de 15 à 20 millions d’hectares de terres agricoles ont déjà fait l’objet de transactions foncières sur le continent noir. Le Togo n’échappe pas à ce phénomène. Des cas d’accaparement ont déjà été constatés ici et là dans certaines localités togolaises. Le dernier en date, et qui est loin d’être le moins inquiétant, est celui du canton de Tové, à Yotokopé ; un village situé dans la préfecture de Yoto (Sud-Togo). Tové a été acheté en totalité par un seul homme. Soit un total de 4.090 hectares “envolés” et près de 4.000 habitants susceptibles de devenir des sans domicile.

    Situé à 22 kilomètres d’Ahépé, dans la préfecture de Yoto, le village de Yotokopé vit un problème terrien qui est une nouveauté ici : l’accaparement des terres. Jadis « zone de chasse » (une forêt classée y est prévue, sur décision officielle en 1990), Yotokopé s’étire sur 18.000 hectares. Les activités champêtres dominent quotidiennement les occupations des habitants de ce “coin du Togo”. A partir de 1983, ceux qui s’y sont installés ont bâti des exploitations agricoles (palmiers à huile, tecks, vivriers) très florissantes et économiquement viables. Du coup, les populations locales ont construit des infrastructures scolaires et sanitaires dans cette zone d’habitation. « Nos parents ont occupé ces espaces sur consigne des autorités qui les ont légués aux fils de la localité à des fins agricoles. C’était une manière de résorber le chômage des jeunes dans cette zone d’habitation. Après la mort de nos parents, il est tout à fait normal que, nous les enfants, nous continuions leurs œuvres. C’est ce à quoi nous nous attelons à travers des groupements agricoles. Aujourd’hui, quand vous arrivez à Yotokopé, vous trouverez des exploitations agricoles très prospères », décrit le responsable local d’un groupement agricole qui a hérité de son défunt père quelques hectares de terres qu’il met en valeur avec d’autres membres de sa collectivité.

    En réalité, la population de Yotokopé s’était installée sur les lieux bien avant les années 60. Elle a toujours vécu dans la quiétude sus-décrite quand, un beau matin de novembre 2008, un monsieur originaire du Bénin, surgit et se présenta comme le propriétaire d’une grande superficie de terres de Yotokopé : l’équivalent du canton de Tové, une superficie évaluable à 4.090 hectares ! Cet étranger a circulé de champ en champ, obligeant les populations à partager avec lui les fruits de leurs récoltes, leur bétail, et faisant valoir ses droits de propriétaire sur les terres sus-décrites, témoignent les populations. Tout en ajoutant que le même étranger a blessé à l’aide de flèches et a intimidé les autochtones qui osaient aller à l’encontre de ses injonctions. Devant le front uni des paysans qui se sont subitement mobilisés pour brûler ses équipements topographiques et l’arrêter, l’étranger a pris la fuite. Non sans avoir entrepris des travaux de traçage de voies. Des travaux qui ont provoqué la destruction de plusieurs champs de tecks et d’une quantité importante de palmiers à huile.

     (Suite)

    Les changements climatiques nuisent aux populations indigènes

    Ces terres abritent quelques-unes des populations les plus isolées et les plus vulnérables de la planète (Selon la dernière définition de l'Union astronomique internationale (UAI), « une planète est un corps céleste (a) qui est en orbite autour du Soleil, (b) qui possède...): les peuples indigènes du Canada, du Pérou et de l'Ouganda. Comme ces peuples dépendent largement du sol pour s'approvisionner en nourriture et en eau (L’eau (que l'on peut aussi appeler oxyde de dihydrogène, hydroxyde d'hydrogène ou acide hydroxyque) est un composé chimique simple, mais avec des propriétés...), leur santé est particulièrement influencée par les changements climatiques. En fait, ils subissent déjà d'importants changements dus aux fluctuations des températures.

    Des chasseurs inuits sont tombés dans les eaux de l'Arctique en raison de la fonte hâtive des glaces pendant qu'ils chassaient le phoque. Pour la première fois, on a vu des épidémies de malaria, une maladie transmise par les moustiques, chez les Pygmées batwa de l'Ouganda. Au Pérou, des vagues de froid intense jamais vues à ce jour, pouvant atteindre - 10 °C, ont causé une épidémie de pneumonie chez les peuplades shipibo et shawi, qui n'ont ni les vêtements ni les habitations nécessaires pour se protéger du froid.

    De plus, sans compter les grands changements climatiques qui surviennent dans ces régions, dans chaque cas, de rapides changements économiques et sociaux se sont produits à la suite de l'extraction de ressources locales (minerais, forêts, pétrole, selon le pays), ce qui a un effet important sur le climat et la santé des populations indigènes.

    Mais tout n'est pas que ruines et ténèbres. Aujourd'hui, une équipe multidisciplinaire formée d'universitaires de l'Ouganda, du Pérou et du Canada s'apprête à étudier les effets des changements climatiques sur la santé des groupes indigènes, et à identifier les facteurs pouvant les aider à s'adapter à certains de ces changements. Le projet sera dirigé par les professeurs James Ford (Ford Motor Company, généralement appelée simplement Ford, est un constructeur automobile américain.) et Lea Berrang-Ford du Département de géographie (D'un point de vue étymologique, la géographie est l'étude de la surface de la Terre. Le mot, inventé par Ératosthène pour un ouvrage aujourd'hui perdu, provient du grec ancien "η...) de l'Université McGill.

    Ce projet de recherche vise des objectifs très concrets. L'un d'eux est de piloter une intervention par collectivité. Parmi les suggestions présentées, notons la plantation de jardins d'herbes médicinales en Ouganda, la création de bases de données (Dans les technologies de l'information (TI), une donnée est une description élémentaire, souvent codée, d'une chose, d'une transaction d'affaire, d'un...)en ligne, basées sur le Web, répertoriant le savoir traditionnel sur la santé dans l'Arctique, et la création de programmes de formation technique en agriculture au Pérou. Le but de ces interventions pilotes est de trouver des solutions pouvant aider ces collectivités et susceptibles d'être éventuellement élargies.

    Plus de renseignements sur la recherche

    La recherche est basée sur une approche "ascendante", c'est-à-dire en travaillant de près avec les populations indigènes et leurs organisations, plutôt que sur une approche "descendante" poussée (En aérodynamique, la poussée est la force exercée par le déplacement de l'air brassé par un moteur, dans le sens inverse de l'avancement.) par le climat et les modèles épidémiologiques.

    Lors des rencontres préliminaires, les groupes indigènes des trois pays ont répertorié deux sources importantes de préoccupation: la sécurité hydrique et alimentaire. Chez les groupes indigènes de l'Ouganda et du Pérou, les populations se préoccupent également des maladies à transmission vectorielle. Dans chacune de ces collectivités, les gens ont déclaré qu'ils étaient particulièrement inquiets des effets des changements climatiques sur la santé des enfants et des personnes âgées, deux groupes particulièrement vulnérables aux maladies. Dans les trois pays, les systèmes de santé en place combinent les techniques traditionnelles de guérison et la médecine (La médecine est une science, un art, et une technique dont l'objet est à la fois l'étude du corps humain et de son fonctionnement, ainsi que la conservation et le rétablissement de la santé. Appliquée aux animaux, la médecine est dite...) allopathique occidentale. En fait, une recherche pilote effectuée au Pérou et en Ouganda a révélé que la médecine traditionnelle est la première réponse lorsque des membres de ces groupes sont aux prises avec des problèmes de santé. Un autre objectif est de former des chargés d'adaptation au sein de chacune des collectivités indigènes afin qu'ils puissent ultérieurement aider à atténuer les problèmes de santé des populations.

    Le projet de recherche Adaptation de la santé indigène aux changements climatiques (mieux connu sous l'acronyme anglais IHACC) existe grâce à une subvention de 2,5 millions de dollars qui sera versée sur cinq ans; il est financé conjointement par le Centre de recherche pour le développement international et le conseil tripartite des Instituts de recherche en santé du Canada, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie et le Conseil de recherches en sciences humaines.

    Une vidéo de la recherche peut être consultée à l'adresse: http://www.youtube.com/watch?v=NPImWvizf8k

    Décès de Lionel Rose, symbole de la communauté aborigène

        Premier Aborigène désigné "Australien de l'année", l'ex-champion du monde de boxe Lionel Rose, symbole de sa communauté, est mort dimanche à l'âge de 62 ans victime d'une longue maladie.

       En s'emparant de la ceinture de champion du monde des poids coq en 1968 à Tokyo, à un moment où les Aborigènes luttaient pour leur reconnaissance après des décennies de discrimination, Lionel Rose était devenu un fer de lance de sa communauté.

     Des centaines de milliers de personnes l'avaient accueilli à son retour à Melbourne, et Rose avait fait l'objet d'une adulation qu'aucun Aborigène avant lui n'avait connu."Lionel Rose était un champion australien dans tous les sens du mot, et une source d'inspiration pour chacun d'entre nous", a réagi le Premier ministre Julia Gillard dans un communiqué.   Désigné Australien de l'année en 1968, le boxeur avait été élevé la même année au rang de membre de l'Ordre de l'Empire britannique.    Lionel Rose, qui avait raconté un jour avoir dépensé "100.000 dollars en un an en vin, en femmes et en chansons", avait également dû se battre contre l'alcoolisme. Il avait été condamné à une courte peine de prison pour un délit mineur.     Il avait mis un terme à sa carrière en 1975 après 53 combats dont 42 victoires - onze par k-o.

    Les Innus érigent un campement pour protester contre le Plan Nord

    La résistance innue s'organise contre le Plan Nord. Un campement a été érigé le long de la route 138, à mi-chemin entre Forestville et Baie-Comeau, afin de sensibiliser la population et de dénoncer le développement des ressources naturelles proposé par le gouvernement Charest.

    "C'est un cri de désespoir. Le gouvernement ne peut pas continuer en nous mettant toujours à l'écart", a lancé l'instigateur de cette manifestation de colère, Arthur Picard.

    Ce citoyen innu de trente ans en a ras-le-bol des visions d'exploitation des richesses du Nord québécois qui ne prennent pas en considération, estime-t-il, la volonté des peuples autochtones qui vivent sur ce vaste territoire. Arthur Picard prend le risque d'être perçu comme un frein au progrès.

    "On n'a aucun bénéfice des investissements passés. Aucun Innu ne travaille sur les barrages. Il y a eu des répercussions importantes, humaines et environnementales, aux 13 barrages hydroélectriques bâtis illégalement. Le développement s'est fait à notre insu. C'est la tactique d'Hydro-Québec", soutient M. Picard.

    Depuis deux semaines maintenant, M. Picard et une douzaine de citoyens innus se sont installés à la sortie de la réserve de Betsiamites, des pancartes plantées à côté d'eux. Le mouvement a pris de l'ampleur. Depuis une semaine, une quarantaine de personnes se relaient nuit et jour, notamment pour faire signer une pétition.

    Les signataires réclament l'arrêt du Plan Nord parce que l'exploitation des ressources naturelles aura des répercussions irréversibles sur l'environnement, les populations et leur mode de vie, que l'uranium n'est pas exclu des minerais exploitables, qu'il n'y a ni consultation des autochtones ni redevances prévues. De plus, le gouvernement n'a pas obtenu le consentement des autochtones avant d'aller de l'avant, comme le prévoit pourtant la Déclaration de l'ONU sur les droits des peuples autochtones.

    l'heure actuelle, seuls les Cris et les Inuits ont appuyé le projet du premier ministre Jean Charest. Ces deux communautés bénéficient d'une protection en vertu de la Convention de la Baie-James. Quant aux Innus, qui représentent 60 pour cent des autochtones touchés par le Plan Nord, ils sont regroupés au sein de l'Alliance stratégique innue et de l'Assemblée des Premières Nations.

    Arthur Picard espère que son geste pacifique sera entendu par les autres communautés autochtones ainsi que par la population québécoise en général. Il invite à la solidarité, question de hausser le ton. "Une augmentation des moyens de pression est envisageable. On en est à une manifestation pacifique, mais ça pourrait changer", laisse tomber Arthur Picard.

    Aborigènes rémunérés

      Le géant minier Rio Tinto va payer 2 milliards de dollars sur 40 ans à des propriétaires aborigènes de l’ouest de l’Australie. Cela afin d’exploiter leurs terres dans un plan d’expansion. L’entreprise s’engage aussi à employer des travailleurs aborigènes. Le géant minier Rio Tinto va débourser autour de deux milliards de dollars sur 40 ans à des propriétaires aborigènes de l'ouest de l'Australie afin d'exploiter leurs terres dans le cadre de son plan d'expansion. L'accord signé vendredi couvre 71.000 kilomètres carrés, soit l'équivalent de la taille de l'Irlande. Il s'inscrit dans le plan de Rio Tinto d'accroître sa production de minerai de fer de 50% à 333 millions de tonnes d'ici 2015, pour un coût de 11 milliards de dollars.

    MEDVEDEV- OBAMA- COOPERATION DANS LE DETROIT DE BERING.

    Dmitri Medvedev et Barack Obama envisagent d’élargir la coopération bilatérale dans le détroit de Béring.

    « Les présidents annoncent leur intention de resserrer la coopération dans la région du détroit de Béring, dont l’élargissement de la coopération entre les organes nationaux chargés de sauvegarder les territoires protégés dans l’arrondissement autonome des Tchouktches et dans l’Etat de l’Alaska, lit-on dans la déclaration commune des présidents russe et américain. Ils ont par ailleurs exprimé leur attachement au développement du dialogue avec les peuples autochtones afin de concrétiser les méthodes et les tâches de cette coopération ».

    Dmitri Medvedev et Barack Obama ont appelé à « ménager l’héritage culturel et naturel du Tchoukotka et de l’Alaska ». Ils ont fait valoir l’ importance culturelle mondiale de la région du détroit de Béring en tant que carrefour des routes et pour la coopération contemporaine entre les deux pays, ainsi que la signification de cette région pour les économies des deux pays. Dmitri Medvedev et Barack Obama ont par ailleurs confirmé l’intérêt mutuel au resserrement de la coopération et des liens bilatéraux, surtout à la frontière commune dans le détroit de Béring. Les présidents ont souligné la nécessité vitale de défendre les droits des peuples autochtones du Tchoukotka et de l’Alaska et l’importance de la coopération bilatérale pour sauvegarder la nature et les ressources naturelles de la région du détroit de Béring, ainsi que de l’utilisation des stratégies efficaces visant au développement stable des régions arctiques des deux pays. Ils ont également tenu à attirer l’attention sur le caractère unique des systèmes écologiques des zones arctiques du Tchoukotka et de l’Alaska et sur les effets du changement climatique et les autres facteurs influant sur l’héritage naturel et culturel commun de la région du détroit de Béring.

    Les Aborigènes en charge d'un grand complexe touristique australien

    Le grand complexe touristique international Ayers Rock Resort, à proximité du parc national mythique, a été cédé à une communauté autochtone, ce qui promet de doper le profil "natif" du tourisme en Australie.

    Le Ayers Rock Resort de Yulara, qui accueille environ 300.000 visiteurs par an, a été officiellement transféré cette semaine à l'autorité d'un organisme d'Etat qui soutient les communautés autochtones d'Australie, l'Indigenous Land Corporation.

    Cete opération est décrite par les autorités australiennes comme "la plus grande opportunité touristique pour les peuples indigènes de l'histoire de l'Australie".

    Ce complexe sera désormais partiellement géré par Wana Ungkunytja, un groupe représentant les intérêts financiers des peuples natifs voisins, qui aura pour but de "préparer une expérience culturelle plus complète pour les visiteurs australiens et internationaux."

    Le présidente de Wana Ungkunytja, Margaret Smith, a expliqué que les peuples indigènes souhaitaient "que les visiteurs rencontrent les Anangu [Aborigènes] et apprennent à connaître la culture traditionnelle Tjukupa".

    D'ici 2018, plus de 50% des employés du complexe seront aborigènes grâce à la mise en place de nouvelles formations.

    Deux complexes, le grand Ayers Rock Resort et le petit voisin Longitude 131°, seront gérés par des organismes aborigènes, proposant plusieurs possibilités de logement allant des établissements de luxe aux campings.

    Ayers Rock Resort propose diverses activités comme des excursions, des tours à dos de chameau et des spa luxueux à proximité du parc, tandis que Longitude 131° propose des séjours en tentes luxueuses et en harmonie avec la nature en plein coeur du parc Uluru-Kata Tjuta, classé au Patrimoine mondial de l'humanité.

    Pour la plupart des touristes, cependant, la plus grande attraction des deux complexes reste Uluru/Ayers Rock, cette énorme formation rocheuse devenue un symbole de l'Australie, également susceptible de devenir une  source de revenus importante pour les populations locales.

    Les populations natives américaines tirent déjà profit du tourisme, depuis que certaines tribus ont suivi l'exemple des Seminoles, qui ont ouvert leur premier casino dans une réserve indienne en 1979.

    Avec l'apparition d'hôtels, de restaurants et de magasins dans les réserves, on dénombre des centaines d'îlots de tourisme générant des recettes aux Etats-Unis et contribuant ensuite à l'amélioration des infrastructures, des forces de l'ordre, de l'éducation, du développement économique et tribunaux tribaux.

    Secteur forestier et peuples autochtones

    WWF et la Société civile en atelier de validation des programmes d'appui aux communautés locales et de peuples autochtones

    L'exploitation irrationnelle des ressources naturelles dans et autour des concessions forestières entraîne un déséquilibre écologique, fait remarquer le Fonds mondial pour la nature (WWF). Aussi constituant l'une des solutions pour bien gérer la forêt et aspirer au développement local, la sensibilisation et l'éducation environnementale font-elles l'objet d'un atelier pour l'appui à apporter aux communautés locales et de peuples autochtones.

    Le Fonds mondial pour la nature (WWF), en collaboration avec les parties prenantes du secteur de la forêt, notamment la Société civile environnementale et la fédération industrielle du bois, organise, du 1er au 3 juin 2011, un atelier de préparation et de validation des six programmes d'action développés au cours des assises antérieures en faveur de communautés locales et de peuples autochtones afin de les impliquer dans la gestion durable et responsable des ressources naturelles, principalement la forêt, la faune et la flore. Cadre : centre Caritas de Kinshasa dans la commune de Barumbu.

    Il est question de « clarifier la nature des efforts à consentir en faveur de ces communautés locales et riveraines ainsi que de ces peuples autochtones et affiner des actions prioritaires à mener de manière à permettre l'orientation des parties prenantes sur terrain », a indiqué Bruno Perodeau de WWF, hier mercredi, à l'ouverture des travaux de cet atelier. Avant de reconnaître tout de même que beaucoup a déjà été fait sur les aspects, entre autres, d'aménagement et de conservation des forêts, et très peu sur le plan socio-économique.

    VULGARISER LES TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES

    Le premier jour, il a été question de la présentation du Programme d'appui à la sensibilisation et à l'éducation environnementale, dont l'objectif global est « l'adoption, par les parties prenantes, d'un comportement responsable en matière de gestion durable dans les concessions forestières et les villages riverains. » Cela en procédant à la « sensibilisation des communautés locales et des peuples autochtones sur leurs rôles et leurs responsabilités dans la gestion des ressources naturelles et sur le Code forestier et ses mesures d'application relatives aux droits et devoirs spécifiques. » Il s'agit aussi de « vulgariser les textes légaux et réglementaires relatifs à la gestion durable des forêts et de la faune auprès des parties prenantes du secteur forestier dans les concessions forestières et de contribuer à l'éducation environnementale en milieu scolaire et au sein de la communauté. »

    Pour cela, les participants ont convenu d'«informer les communautés locales et peuples autochtones sur le rôle et la responsabilité du WWF, de la Société civile, de l'administration et de l'exploitant forestier ; de sensibiliser les communautés locales et les peuples autochtones sur le Code forestier et le cahier de charges ainsi que sur l'importance de la faune et de l'arbre et de l'auto-prise en charge et de l'organisation; de sensibiliser les concessionnaires et les travailleurs forestiers sur l'importance et le rôle du FSC et de la faune. »

    Sur le volet éducation environnementale, ils ont retenu comme activités la sensibilisation des élèves sur l'importance de la faune et de l'arbre. Sans oublier la vulgarisation du Code forestier, des textes légaux et réglementaires auprès des animateurs de comités locaux de développement et de conservation et auprès des communautés scolaires. Sans occulter la vulgarisation des mesures de conservation de la diversité biologique dans les concessions forestières pilotes.

    RECOURS AUX SUPPORTS PERTINENTS ET EFFICACES

    Quant à l'appui à accorder aux radios existantes, des messages et émissions ciblées seront élaborés ; des cassettes et autres supports d'information seront préparés et distribués, tout en appuyant l'organisation des groupes d'écoute.

    En ce qui concerne les stratégies à adopter, les participants se sont accordés à l'usage des dépliants, posters, textes légaux et réglementaires, films cinématographiques. Supports, pertinents et efficaces, qui seront distribués comme moyens de sensibilisation pour assurer l'adhésion de tous les acteurs du secteur forestier en RDC au succès de l'éducation environnementale.

    Il est également prévu « la formation des formateurs pour les membres des ONG partenaires et l'organisation, au niveau des sites pilotes, des sessions de formation pour les comités locaux de développement et de conservation, des ateliers d'échanges et de sensibilisation, des émissions radios, la distribution des dépliants et autres matériels d'information tels que les casettes, journaux, magazines, etc. Sans oublier les voyages d'échanges extra communautaires. »

    S'agissant de résultats attendus, « toutes les parties prenantes sont sensibilisées sur les textes juridiques régissant la gestion durable des ressources forestières». Les communautés riveraines des concessions ont adopté un comportement responsable et participent effectivement à la gestion durable des ressources naturelles».

    Manifestations devant l’ONU pour faire appliquer un Accord de paix

    Les Jumma du Bangladesh ont manifesté la dernière semaine de mai 2011 devant les Nations-Unies à New York pour demander l’application du traité de paix signé il y a quatorze ans. Des représentants indigènes du monde entier se sont joints à la manifestation.

    En 1997, le gouvernement bangladais et les Jumma ont signé un Accord de paix dans lequel le gouvernement s’engageait à retirer les campements militaires des Chittagong Hill Tracts (CHT) où vivent les Jumma. Selon cet Accord de paix, le gouvernement devait également empêcher les colons et l’armée de voler la terre des Jumma. L’accord donnait bon espoir, mais les campements militaires sont toujours dans les Hill Tracts et la violence et la spoliation des terres continuent

    Les CHT abritent 11 tribus, connues sous le nom collectif de Jumma – d’après leurs pratiques agricoles – et appelés localement ‘Jhum’. Depuis soixante ans, des centaines de milliers de colons ont migré vers les collines, chassant les Jumma et les soumettant à une brutale répression.

    Victoria Tauli Corpuz, ancienne présidente du Forum permanent des Nations-Unies sur les questions indigènes (UNPFII), a annoncé lors de la manifestation : ’L’armée bangladaise doit cesser ces violations des droits de l’homme et une enquête devrait être menée sur les attaques qui se produisent de façon très systématique’.

    Le Chef Wilton Littlechild, commissaire de la Commission Témoignage et réconciliation du Canada, a déclaré : ‘Tant que le soleil brillera, que l’herbe poussera et que les rivières couleront, tous les traités devront être respectés, ce qui est maintenant stipulé dans la Déclaration des Nations-Unies sur les droits des peuples autochtones’.

    De nombreux représentants indigènes qui participaient à la 10ème session de l’UNPFII étaient présents à la manifestation, dont ceux des Etats-Unis, du Canada, des Philippines, de la Norvège, du Bangladesh et du Kenya.

    Marginalisation des peuples autochtones au sommet des trois bassins

    Face la non implication des peuples autochtones, acteurs importants de la gestion des ressources forestières et du développement durable, au sommet des trois bassins qui se tiendra du 29 mai au 3 juin à Brazzaville,

    les organisations de la société civile membres du Bassin du Congo ont manifesté, dans une note de position transmise samedi à Xinhua, leur indignation face à cette marginalisation.

    La note de position a été signée par neuf organisations de la société civile venues des plusieurs pays d' Afrique centrale, au cours d'une conférence de presse.

    "Etant donné que les conclusions de ce sommet seront déterminantes pour la position commune des trois bassins dans les négociations internationales sur la lutte contre les changements climatiques, nos organisations attirent l' attention des Chefs d' Etat de ne pas accorder la priorité au commerce du carbone par rapport au financement du processus REDD+. A ce propos, nos organisations interpellent les Chefs d' Etat des trois bassins sur les risques et inconvénients de ce mécanisme du marché du carbone", indique la note de position.

    En effet, tout en appelant les pays membres des trois bassins forestiers tropicaux à établir des sauvegardes communes visant à garantir les droits des communautés forestières y compris les populations autochtones susceptibles d' être affectées par les politiques, les organisations de la société civile ont formulé un certain nombre de recommandations.

    Il s' agit notamment d' approfondir la réflexion sur le mécanisme du commerce du carbone et saisir l' opportunité de l' option des fonds qui a l' avantage d' offrir les garanties d' une protection forestière crédible sur le plan environnemental et de réduction en permanence des émissions dans les nations forestières et dans les pays industrialisés.

    De même, elles appellent à établir des sauvegardes communes visant à garantir les droits des communautés forestières y compris les populations autochtones susceptibles d' être affectées par les politiques, mesures et actions envisagées dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques.

    Le Pérou a l’intention de supprimer une réserve d’Indiens isolés

    Le gouvernement péruvien va fermer une réserve de peuples indigènes isolés, peut-on lire sur Ecoticias. Il s’agit de la réserve Murunahua, visant à protéger les peuples indigènes d’une région proche de la frontière avec le Brésil. Cette région est depuis quelques années envahie par les bûcherons illégaux qui menacent par leur présence les indigènes de la réserve. Le gouvernement avait annoncé une collaboration avec le Brésil pour protéger la zone, mais son département des affaires indigènes (INDEPA) prévoit aujourd’hui d’abolir complètement la réserve car il ne croit pas qu’il y ait encore des peuples indigènes isolés qui y vivent. 

    Ces Indiens vivent au Brésil, à proximité de la frontière péruvienne. La réserve Murunahua, censée protéger leurs voisins isolés du côté péruvien, a été envahie par les bûcherons illégaux durant ces dernières années.

    Suite à la diffusion en février dernier, par Survival, de photos et d’une vidéo attestant de la présence d’Indiens isolés, le gouvernement péruvien avait annoncé qu’il coopérerait avec les autorités brésiliennes pour protéger cette région. Mais le département péruvien des affaires indigènes – INDEPA – qui ‘ne croit pas à la présence d’Indiens isolés dans cette zone’ prévoit de supprimer définitivement cette réserve.

    Adressez un tweet au département des affaires indigènes du gouvernement péruvien sur Twitter pour lui demander de ne pas supprimer la réserve:

    @INDEPA_PERU Les Indiens isolés ont besoin de votre protection. Supprimer leur réserve les menace de disparition http://bit.ly/mfh7b5 Tweet



    Le revirement soudain de l’INDEPA coïncide avec une enquête effectuée par l’organisation nord-américaine Upper Amazon Conservancy (UAC), démontrant que la réserve Murunahua est encore la cible de l’exploitation forestière illégale malgré les promesses répétées du gouvernement pour la protéger.

    L’enquête de l’UAC signale l’existence de cinq campements de bûcherons dans la réserve et fournit deux témoignages oculaires de la présence d’Indiens isolés à proximité de la frontière brésilienne.

    L’exploitation forestière illégale péruvienne a été amplement condamnée pour avoir causé la fuite des Indiens isolés vers le Brésil dans la région où ont été prises les photos diffusées en février dernier.

    Les Indiens isolés qui vivent dans cette réserve sont les victimes involontaires d’une manœuvre cynique des autorités péruviennes. Le gouvernement n’ayant rien fait pour empêcher l’invasion massive de bûcherons, les Indiens ont vraisemblablement fui au Brésil – et maintenant il annonce la suppression de la réserve puisque les Indiens n’y vivent plus… J’espère que tous ceux qui ont été touchés par les images diffusées en février manifesteront leur indignation au gouvernement péruvien devant un tel projet.

    L’ancien expert des Indiens isolés au département des affaires indigènes du gouvernement brésilien, Jose Meirelles, a déclaré : ‘Il est totalement absurde de supprimer cette réserve. Je suis prêt à parier que cette décision est étroitement liée aux intérêts de l’exploitation forestière et pétrolière’.

     

    Hausse des suicides chez les jeunes Aborigènes

    Un suicide par semaine. Tel est le terrible record détenu par les jeunes Aborigènes de Kimberley, une région vaste et reculée de l’Ouest australien. La multiplication des cas a fini par alerter les autorités fédérales de Canberra, qui convoquent en juillet un sommet des anciens, des politiciens et des travailleurs sociaux, affirme la BBC. Car la situation est grave. La plupart des Aborigènes qui s’ôtent la vie ont moins de 30 ans. Or, leur proportion est quatre fois plus importante que chez les autres jeunes australiens.

    «Il y a un vrai risque que mon peuple disparaisse, affirme, à Genève, Les Malezer, de passage à l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) pour négocier un traité international au nom du Forum des peuples autochtones. Nos jeunes sont déchirés, déboussolés. D’un côté, ils se voient discriminés dans l’éducation ou l’emploi. De l’autre, ils ont souvent perdu les repères de la culture traditionnelle. Même ailleurs en Australie, dans les villes, on les prend pour des soûlards, des fainéants. Leur niveau de vie est plus faible que danscertains pays du tiers-monde!»

    Le gouvernement, reconnaît-il, prend des mesures. «Mais toujours par le haut. Je suis vraiment inquiet: ma culture pourrait disparaître plus vite que vous ne l’imaginez. »

    «Mon peuple risque de disparaître» d’Australie, a prévenu Les Malezer, de passage à Genève

    Représentation des peuples autochtones et pygmées

    *Les peuples autochtones et pygmées de la République Démocratique du Congo veulent, à tout prix, arracher un siège au Parlement lors des élections législatives de novembre 2011. Ils tiennent même à aller plus loin, jusqu'à entrer au Gouvernement central. En tout cas, c'est ce que raconte M. Bolela Lotis, Secrétaire National chargé des peuples autochtonesau sein de l'AFDC, parti cher à Bahati Lukuebo.

    Les consultations, a-t-il dit, ont déjà commencé dans quelques quartiers de la ville province de Kinshasa, où vivent plus ou moins 7 mille autochtones. Autochtones de son état, Bolela Lotis ne ménagera aucun effort pour jouir et faire jouir pleinement sa communauté de ses droits, de façon à servir la patrie comme tout autre patriote. Pour lui, le fait d'insister sur les titres académiques pour être éligible, cela ne constitue pas un obstacle au sein de sa communauté.

    Cette situation, expliqué-t-il, se produit du fait que les peuples autochtones et pygmées n'ont pas bénéficié du droit à l'éducation comme leurs compatriotes bantous. Très confiant, il invite la classe politique congolaise à miser sur leur savoir endogène traditionnel et culturel qui est un atout profitable à toute la nation congolaise. Bolela Lotis est plus que jamais déterminé à sauver l'image et l'honneur des peuples autochtones (PA) et pygmées de la RD Congo.

    En effet, Pierre Bolela Lotis se bat becs et ongles pour sensibiliser et conscientiser sa communauté sur son rôle dans le développement du pays. Dans une rencontre avec sa base de Kinshasa, Bolela Lotis a lancé un appel à l'unité de tous les autochtones, en prévision des élections de 2011.

    Il a demandé à tout le monde de s'enrôler : « Les peuples autochtones et pygmées doivent prendre les choses en mains pour leur représentation dans toutes les institutions du pays ».

    Pour concrétiser ce rêve, Bolela entend utiliser toutes les stratégies possibles. Bon visionnaire, Bolela Lotis se bat aussi pour l'adoption de la loi spécifique en faveur des peuples autochtones et pygmées à l'instar du Congo- Brazzaville, qui venait d'être adopté par ce pays voisin.

    En tant que leader autochtone, Bolela Lotis se bat encore pour la ratification par la République Démocratique du Congo de la convention 169 de l'Organisation Internationale du Travail, afin que les pygmées de la RDC trouvent aussi leurs droits prévus dans ce document combien important.

    Enfin, il faut aussi noter que Bolela Lotis bat le rappel des troupes pour que plusieurs autochtones puissent soutenir les candidatures de l'AFDC, sa famille politique pour maximiser la chance de réussir en masse, et surtout que c'est le premier parti politique à donner autant d'opportunité aux autochtones. S'agissant de la révision du fichier électoral, Bolela Lotis invite sa communauté à s'enrôler massivement.

    A la CENI et la Société Civile congolaise, de sensibiliser les peuples autochtones sur le droit civique. Car, souligne-t-il : « les peuples autochtones ou les pygmées, ne sont pas là seulement pour élire les autres communautés, mais aussi pour participer aux élections ».

    Une communauté qui prend conscience Ils ne cachent plus leur détermination. Les autochtones de la République Démocratique du Congo tiennent à participer avec succès aux élections de 2011.

    Les leaders de cette communauté ne veulent plus rester bras croisés comme ce fut le cas en 2006. Les autochtones évolués vivant dans la Ville de Kinshasa ont compris que les élections ne sont pas seulement une affaire d'une ou deux communautés, mais de toutes les communautés y compris la leur. Ils veulent se lancer dans la course à tous les niveaux.

    A Kinshasa, les réunions se multiplient pour arrêter les dernières stratégies d'aller aux élections. Evoquant une triste expérience, Bolela Lotis a renseigné qu'en 2006, il fut le seul pygmée à postuler à la députation nationale comme candidat en tète de liste. Malheureusement, la chance ne lui avait pas souri, faute de sensibilisation et de moyens.

    Conscient du passé, il a invité le Gouvernement congolais à mettre en oeuvre le droit à l\'éducation en faveur de sa communauté. Il a également martelé que : « Aucun pygmée n'a été au poste de commande au sein de l'administration publique depuis l'accession de notre pays à l'indépendance. Seuls quelques uns sont dans l'armée nationale comme subalternes ».

    Rappelons que les Pygmées sont considérés comme les premiers habitants de la République Démocratique du Congo. Suivant les régions, ils sont connus sous les noms de Bacwa, Batwa et Bambuti.

    Depuis très longtemps, ils vivent en général dans les forêts où ils pratiquent la chasse et la cueillette. Ils sont donc considérés à juste valeur comme des véritables protecteurs, gardiens de la forêt.

    Actuellement, la situation à laquelle les Pygmées sont confrontées en RDC est particulièrement cauchemardesque. « Il faut absolument concevoir une politique d'intégration sociale, économique et politique en faveur de cette catégorie de la population.

    Sinon, elle va certainement disparaître de la région », soutient un professeur de philosophie, dans un forum sur la situation des Pygmées dans toute la région des Grands Lacs.

    Ainsi Bolela Lotis lutte pour l'organisation du Forum International pour les Peuples autochtones FIPAC. Qui est Bolela Lotis ? Bolela Lotis est né le 27 octobre 1969, à Ebanza, dans la province du Bandundu.

    C'est vers le début de l'an 2000 qu'il a commencé sa carrière politique. Il a pris part dans beaucoup d'assises politiques, et s'est distingué dans la lutte contre la déforestation au sein des ONG.

    Attiré par la politique active, en 2006, il se présente comme candidat à la députation nationale. Pour son courage légendaire, Pierre Bolela Lotis est considéré comme 1er leader politique des peuples autochtones de la RDC. Véritable agent de développement, Bolela Lotis a beaucoup travaillé dans le secteur de l'éducation dans son village natal, à Bisenge.

    Il maîtrise bien la chasse, l'élevage, la cueillette, l'agriculture, etc. Actuellement, il occupe le poste de Secrétaire national chargé des autochtones à l'AFDC. Il s'est engagé d'implanter le parti de Bahati Lukwebo partout où vivent les autochtones, en RDC. C'est une première depuis l'accession du pays de Lumumba à l'indépendance. Bolela Lotis est marié et père de cinq enfants.

    Que sont-ils devenus ? Rigoberta Menchu s’accroche à son rêve d’unir les Mayas

    À la tête d’un parti maya, la prix Nobel de la paix se prépare à l’élection présidentielle programmée en septembre au Guatemala, même si ses chances restent faibles.

    Difficile de croiser la route de Rigoberta Menchu. La femme la plus célèbre du Guatemala depuis la remise de son prix Nobel en 1992 est sans cesse en mouvement. Un jour, la quinquagénaire est aperçue dans son fief de San Marcos, à l’est. Un autre, elle s’envole pour l’étranger, invitée d’une organisation de défense des droits de l’homme. Le lendemain, la voilà au premier rang d’une manifestation d’Indiens contre l’ouverture d’une mine. Puis elle est interrogée à la télévision en costume traditionnel.

    D’après ses militants, Rigoberta Menchu travaille à rassembler son parti, Winaq, autour d’une éventuelle candidature à l’élection présidentielle programmée en septembre 2011, en même temps que les élections législatives. Il y a quatre ans, elle avait été la première femme indigène à se présenter au poste suprême, du jamais-vu dans un pays traditionnellement machiste où les Mayas sont fortement marginalisés. Las ! Le « phénomène Menchu » s’était rapidement essoufflé : seuls 3 % des électeurs avaient voté en sa faveur lors du premier tour.

    Star à l’étranger, Rigoberta Menchu n’a jamais fait l’unanimité auprès des siens. « La communauté maya, qui représente plus de la moitié de la population, ne s’est pas identifiée à elle, observe Nery Rodenas, directeur de l’Odhag, l’office des droits de l’homme de l’archevêché de la capitale, Ciudad de Guatemala. Rigoberta Menchu a longtemps vécu à l’étranger. Certains l’accusent de ne pas être suffisamment proche de la population. Ses chances dans une élection restent désespérément faibles. »

    Dans un document secret révélé par WikiLeaks, le président du Guatemala, Alvaro Colom, a même affirmé à l’ambassadeur des États-Unis que Rigoberta Menchu est « largement détestée par les peuples autochtones ». Avant de se moquer au passage de la véracité de son récit autobiographique, Moi, Rigoberta Menchu (1). La publication de ses propos déclenchera une polémique qui contraindra le président à faire des excuses publiques à la télévision. Il n’empêche : il faudra attendre longtemps avant qu’un dirigeant issu de la communauté indigène bouscule les élites en place.

    « Il n’y a pas de leader charismatique qui émerge au Guatemala comme cela s’est fait en Bolivie, avec l’arrivée à la présidence d’Evo Morales, observe Oscar Pope, délégué du peuple indigène pour la région d’Alta Verapaz. Nous manquons d’organisations structurées qui soient capables de mettre tout le monde en ordre de bataille. » La longue guerre civile qui a tué 200 000 personnes, dont le père, la mère, le frère et la sœur de Rigoberta Menchu a accentué les divisions entre les tribus mayas, éclatées en 22 groupes linguistiques différents, sans conscience politique.

    Les combats de la prix Nobel demeurent cependant plus que jamais d’actualité. La reconnaissance des droits des populations indigènes, notamment le partage des terres, reste une source de conflits dans le pays. Selon le dernier recensement agricole, 84 % des surfaces cultivables sont entre les mains de 2 % des producteurs, issus principalement des grandes familles du Guatemala. L’immense majorité des paysans doit donc se partager les 16 % restants.

    Pire, de nouvelles menaces pèsent sur les petits exploitants. L’essor des agrocarburants conjugué à l’exploitation minière renforce la pression foncière. Hier comme aujourd’hui, les Indiens demeurent les premières victimes de la concentration des terres. « Sur le terrain ou devant les tribunaux, Rigoberta Menchu a pris position aux côtés d’organisations de droits de l’homme ou d’Église, observe Nery Rodenas. Elle reste un personnage important de la société civile. »

     

     

    (1) Moi, Rigoberta Menchu. Une vie et une voix , la révolution au Guatemala, Gallimard, 1999, 512 p., 8,90 €.

    En 1992, elle devient la plus jeune lauréate du Nobel de la paix

    À l’âge de 33 ans, la militante guatémaltèque reçoit à Oslo, en Norvège, le prix Nobel de la paix « pour sa lutte en faveur des droits des Indiens des Amériques ». Le jury a choisi de récompenser cette Indienne maya, l’année des 500 ans de la « découverte » de l’Amérique. L’événement est perçu comme un symbole pour les populations indigènes du continent, prises en tenaille entre les festivités autour de l’arrivée de Christophe Colomb et leur perception de « vaincus », à des années-lumière des célébrations triomphantes du moment. Rigoberta Menchu dédie son prix aux Guatémaltèques en appelant à la « réconciliation » des Mayas et des descendants de colons espagnols.

    Discrimination des peuples premiers

    Dans son nouveau rapport global sur l'égalité au travail 2011, le Bureau international du Travail (BIT) relève, sans surprise,  qu'en dépit des progrès continuels de la législation antidiscriminatoire la crise économique et sociale mondiale a accru les risques de discrimination à l'encontre de certaines catégories de personnes, comme la main-d'oeuvre immigrée.

    «Les périodes de difficultés économiques constituent un terrain propice à l'éclosion de discriminations au travail et, plus généralement, au sein même de la société. On le constate avec la montée des solutions populistes», constate le Directeur général du BIT, Juan Somavia, ajoutant : «cela pourrait mettre en péril les acquis difficilement obtenus sur plusieurs décennies».

    Le rapport, intitulé L'égalité au travail: un objectif qui reste à atteindre1, cite les organismes de promotion de l'égalité qui reçoivent un nombre croissant de plaintes, témoignant que la discrimination au travail s'est diversifiée et que la discrimination à raison de multiples critères devient la règle plutôt que l'exception.

    Il tire aussi la sonnette d'alarme sur la tendance qui veut que, pendant les ralentissements économiques, l'on donne moins la priorité aux politiques antidiscriminatoires et aux droits des travailleurs dans la pratique. «Les mesures d'austérité et les coupes budgétaires dans les administrations du travail et les services d'inspection et dans les fonds mis à la disposition des organismes spécialisés dans la non-discrimination et l'égalité pourraient gravement compromettre l'aptitude des institutions existantes à empêcher la crise économique de générer davantage de discriminations et d'inégalités», précise le rapport.

    Selon le rapport, le manque de données fiables dans ce contexte rend difficile l'évaluation de l'impact exact de ces mesures. Il appelle donc les gouvernements à mettre en place des ressources humaines, techniques et financières pour améliorer le recueil de données sur les discriminations au niveau national.

    Types de discriminations:

     (Suite)

    Le sida monte en flèche en Papouasie occidentale

    Les chiffres officiels publiés en mai 2011 montrent que le nombre de personnes porteuses du VIH/SIDA a augmenté en Papouasie Occidentale de plus de 30% en seulement quatre mois, atteignant aujourd’hui plus de 17 000 individus. Cependant, les médecins et les autres personnes travaillant dans la région contestent ce chiffre, l’estimant bien plus élevé. Le taux d’infection par le VIH en Papouasie Occidentale est 15 fois supérieur à la moyenne nationale indonésienne.

    La Commission de prévention du sida de Papouasie (KPA) a révélé que la zone présentant la plus forte augmentation et le plus important taux global d’infection est Mimika, la zone qui abrite la mine de cuivre et d’or du géant Grasberg. La mine américano-britannique, qui a détruit la terre des Amungme et des Kamoro, provoque un afflux d’étrangers incluant des prostituées.

    Certains Papous pensent que l’armée fait délibérément venir dans les zones tribales des prostituées infectées par le virus. Les soldats sont en effet connus pour offrir de l’alcool et des prostituées aux leaders indigènes afin d’accéder à leurs terres et aux ressources qui s’y trouvent.

    De nombreux Papous évitent de demander de l’aide parce qu’ils n’ont pas confiance dans les services médicaux indonésiens, estimant que les autorités ont délibérément introduit le virus sur leurs terres. De plus, les attitudes racistes envers les Papous sont monnaie courante, une raison supplémentaire pour eux d’éviter les dispensaires gérés par le gouvernement.

    Formation socio-professionnelle des filles autochtones au Congo

    Trente huit jeunes filles autochtones, âgées de 13 à 20 ans, sont en formation socio professionnelle au "Centre d'apprentissage de la Sainte famille des nécessiteux" à Impfondo, chef-lieu du département de la Likouala, à environ 1.000 km au nord-est de Brazzaville.

    Aux côtés d'une soixantaine de jeunes filles bantous, ces filles autochtones, habillées en chemise blanche et robe bleue, sont alphabétisées dans ce centre où elles apprennent également la couture, la broderie, le tricotage.

    "La formation ici dure trois ans et notre objectif est que ces jeunes filles bantous et autochtones, au sortir de centre, soient capables de se prendre elle-même en charge dans la vie", a déclaré à Xinhua la directrice de ce centre, la soeur Eucharistia Obinali, originaire du Nigeria, membre de la congrégation religieuse catholique "La Sainte famille des Nécessiteux" qui a en charge l' encadrement et la formation des jeunes filles du centre.

    "Nous avons des difficultés pour faire fonctionner le centre, parce qu'il nous manque du matériel de travail ainsi que des moyens financiers conséquents. Par exemple, nous ne disposons que de 7 machines à coudre pour près de 100 jeunes filles. Et il nous faut souvent aller chercher loin les jeunes filles autochtones pour lesquelles la formation est gratuite et outre la formation qu' elles reçoivent, elles nous demandent de les nourrir", a souligné la soeur Obinali.

    Ce centre, appuyé par le Fonds des Nations Unies pour l'Enfance (UNICEF), a été créé en 2008, dans le cadre du "Projet amélioration de la qualité de vie des populations autochtones" dans la Likouala.

    Au Congo, les populations autochtones qui sont estimés à quelque 300.000 personnes, soit 10% de la population du pays, sont victimes de discriminations de la part des autres communautés, notamment des Bantous. Ces derniers entretiennent par fois des rapports de maîtres à esclaves avec ces populations autochtones.

    Pour mettre fin à ces discriminations, le Parlement congolais a voté en décembre 2010 une loi de protection des droits de cette minorité autochtone. Cette loi interdit désormais l'appellation péjorative de "Pygmées"pour désigner autrefois, souvent avec dédain, ces populations autochtones.

    La Likouala, qui compte un nombre important de populations autochtones, abrite du 16 au 19 mars à Impfondo, la 2ème édition du Forum international sur les peuples autochtones d'Afrique centrale (FIPAC 2). Forum qui regroupe près de 500 délégués, sur le thème : "Droits des peuples autochtones et dynamiques de la conservation de la biodiversité dans le Bassin du Congo".

    AMELIORER LES CONDITIONS DE VIE DES ETHNIES AUTOCHTONES DE L'ARCTIQUE.

    L’immense intérêt pour l’Arctique devrait « influer positivement sur la dimension humaine, car les gens, c’ est l’essentiel », a déclaré à ITAR-TASS le premier vice-président de l’ Association des ethnies autochtones peu nombreuses du Grand Nord, de la Sibérie et de l’Extrême-Orient russe, Rodion Soulendziga. Il conduit la délégation de son organisation à la réunion du Comité des hauts fonctionnaires du Conseil arctique qui prépare une conférence ministérielle des pays arctiques, le 12 mai.

    Outre huit pays membres (Canada, Danemark, Etats-Unis, Finlande, Islande, Norvège, Russie et Suède), le Conseil arctique comprend six organisations internationales représentant les intérêts des peuples autochtones, qui bénéficient du statut de participants permanents.

    « L’Association représente aux niveaux fédéral et international les intérêts de 40 petites ethnies autochtones, raconte M. Soulendziga. Il s’ agit d’un groupe particulier de la population qui a gardé, au fil de son développement historique, le lien direct avec la nature. Nombreuses sont les ethnies qui s’adonnent aux occupations de leurs aïeux : l’élevage de rennes, la chasse, la pêche, la collecte des dons de la nature. Ce sont des Tchouktches, des Kamtchadales, des Itelmens, des Koryaks, des Evenks, des Oudégués, des Oultches ».

    « L’un des problèmes des plus sensibles de ces ethnies, c’est l’accès des ressources naturelles, des terrains de chasse et de pêche, a-t-il déploré. La Russie est un grand pays, il y aurait assez de terres pour tout le monde, mais ce n’est pas le cas. Aujourd’hui, c’est le commerce qui fait la loi, et de nouveaux hommes d’affaires viennent se partager le sol. Comment peut-on vendre aux enchères les terres autochtones, quand les aborigènes sont inséparables de la nature ? »

    « Nous sommes conscients qu’il faut développer l’industrie, mais ce développement devrait s’accompagner de la sécurité environnementale et sociale, a souligné Rodion Soulendziga. Les terres peuplées par les ethnies autochtones fournissent les richesses qui assurent 80% du budget russe. Entre-temps, il n’y a pas de routes, l’approvisionnement en vivres coûte énormément cher, le chômage latent dans nombre de villages atteint 100 pour cent ».

    « Le Conseil arctique nous attire en particulier car c’est une structure régionale unique où les peuples autochtones et leurs associations sont représentées sur un pied d’égalité, a fait remarquer le responsable. Au sein du Conseil, nous coopérons avec les associations analogues des autres pays en profitant de leurs approches et stratagèmes réussis. Nous avons souvent des mêmes problèmes, mais ils sont mieux résolus dans d’autres pays où la situation économique et sociale est différente ».

    Renforcement des droits des communautés locales et des peuples autochtones

    Les participants à l’atelier sur le zonage forestier organisé du 27 au 29 avril à Kinshasa à l’Hôtel Sultani de  la Gombe ont recommandé au gouvernement  de la République de mettre en place une approche qui renforce la reconnaissance des droits des communautés locales et peuples autochtones (le micro zonage participatif pour son caractère inclusif).

    Ils ont insisté aussi sur le fait que le processus  et système de partage d’affectation des espaces soit clairement établi au profit des communautés locales et Peuples autochtones, c'est-à-dire que l’Etat ne doit pas s’accaparer de tout  l’ensemble  des  terres comme les études et les expériences l’ont démontré. Ils ont plaidé  pour des concertations et consultations  participatives entre les parties en présence pour les faire participer à tous les processus importants en cours au pays. Ils ont émis le vœu de voir le processus de réforme des textes qui touchent au sol, aux forets, à l’environnement et à l’aménagement du territoire être accéléré dans le but d’harmoniser les vues.

     

    Les participants appellent de tous leurs vœux la mise en place d’une commission tripartite composée des experts de l’administration forestière, la société civile et les bailleurs pour lever l’option à prendre sur la réalisation du zonage en RDC. En ce qui concerne les cartes participatives produites par les communautés locales et les peuples autochtones, l’atelier invite le ministère chargé de l’Environnement de prendre un  arrêté accordant la valeur juridique à ces documents pour respecter une approche visant l’implication des communautés locales et peuples autochtones sur le processus de zonage en RDC.

    Le gouvernement de la République a été invité, au-delà des financements qui peuvent venir des bailleurs, à prévoir dans son budget une part suffisante au profit du processus de zonage qui va bientôt commencer et le Président de la République de prendre l’ordonnance sur les modalités de gestion des terres acquises sur la base  de la coutume. L’atelier de Kinshasa, qui a porté sur le thème « Cartographie participative et macro zonage : quelles implications sur la tenure foncière et forestière des communautés locales et peuples autochtones », avait regroupé les experts des forets des ONG  congolaises et étrangères ainsi que des délégués venus du Cameroun et de Libéria.

    Trois jours d’échanges ont permis aux participants  de débattre et d’échanger  en toute transparence, sous forme de panel sur des sujets tels que : droits communautaires sur la tenure foncière et forestière ; droit international des autochtones et communautés locales ; zonage forestier national ; expériences d’autres pays africains et leçons tirées pour la RDC ; zonage forestier national en République Démocratique du Congo ; état des lieux et expériences en cours, etc. Dans son intervention à la fin des travaux, le coordonnateur national du Réseau Ressources Naturelles (RRN), Joseph Bobia, a insisté sur la nécessité de faire précéder le macro-zonage par le micro zonage, de manière à répondre aux attentes des populations autochtones

    Congo: les pygmées représentent moins de 2% de la population

    Les peuples autochtones connus sous l’appellation "pygmées" ne représentent que 2% de la population générale congolaise, selon le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) pour qui "leur survie est en jeu".

    "D’après le recensement général de la population de 2007, au nombre de 43.500, dont 51,5% de femmes, les populations autochtones du Congo représentent moins de 2% de la population, alors qu’on estimait auparavant qu’elles représentaient 10%", a indiqué le FNUAP dans un communiqué diffusé vendredi lors du 2e Forum international des peuples autochtones d’Afrique centrale (FIPAC) à Impfondo (nord).

    Le représentant de l'UNFPA David Lawson réclame l'application d’une loi sur sur la protection des droits des peuples autochtones que le Congo vient d’adopter, soulignant que "la survie des autochtones est en jeu".

    Ce chiffres corrigent les premières estimations qui faisaient état "de 10%" de population autochtones.

    Dans son document, l'UNFPA souligne aussi que "la condition de la femme autochtone est amoindrie par le faible statut social et économique des ces populations, un niveau d’éducation limité et une faible autonomie économique".

    Peuples semi nomades, les autochtones du Congo vivent dans la "marginalisation’’, selon les analystes. Ils sont présents dans la quasi-totalité des régions du pays.

    La survie et les droits des pygmées est au centre d'un forum international qui s'est ouvert mercredi pour trois jours à Impfondo (800 km au nord de Brazzaville) et qui réunit représentants pygmées, experts, hauts fonctionnaires et institutions internationales.

    Selon les organisateurs, le forum, organisé par la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), sous la coordination de la Commission des forêts d’Afrique centrale (Comifac), rassemble quelque 500 participants.

    Lors de la première édition du FIPAC qui s’était tenue également à Impfondo en 2007, les Pygmées avaient estimé être marginalisés et considérés comme des "sous hommes" et demandé "la fin du génocide culturel" dont ils s’estiment victimes.

    Les discriminations restent un "obstacle têtu" aux droits de l'homme

    Les discriminations contre les peuples autochtones, minorités religieuses, femmes ou encore migrants constituent un "obstacle têtu" au respect des droits de l'homme dans le monde, s'est inquiétée jdébut mars 2011 la Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Navi Pillay.

    Présentant le rapport annuel du Haut commissariat au Conseil des droits de l'homme de l'ONU, Mme Pillay a déploré que les différentes formes de discriminations comptent encore parmi les violations les plus répandues dans le monde.

    "Les discriminations restent un obstacle têtu à la réalisation des droits de l'homme et l'émancipation des plus vulnérables", a expliqué Mme Pillay estimant que les pratiques discriminatoires pénalisent des peuples autochtones, minorités, personnes souffrant d'invalidités, personnes âgées ou encore malades de la lèpre ou du VIH-sida.

    Alors que des milliers de personnes fuient depuis le début de l'année des pays d'Afrique du nord, théatres de soulèvements populaires, la responsable onusienne a insisté sur l'importance de respecter les droits des migrants, même illégaux.

    "Les migrants, en particulier ceux en situation irrégulière, sont particulièrement vulnérables face aux discriminations et se voient souvent refuser l'accès à des services publics essentiels", a poursuivi Mme Pillay.

    "Etre en situation illégale ne devrait et ne doit pas conduire à une privation pour ces migrants" de leurs droits les plus basiques, a-t-elle insisté.

    Dénonçant également les violences contre les femmes victimes de nombreuses formes de discriminations, Mme Pillay a mis en garde sur les conséquences de toutes ces manquements aux droits des personnes.

    "Quand la discrimination, la xénophobie et l'intolérance se répandent sans obstacle et dégénèrent, cela peut conduire à des violences et même à des conflits plus larges", a-t-elle prévenu.

    Les populations autochtones demandent leur représentation au Parlement en Afrique Centrale

    Le coordonnateur général du Réseau des Populations autochtones d'Afrique centrale (REPALEAC) , Kapupu Diwa, a demandé le 15 mars 2011 la représentation des autochtones dans les parlements de leur pays.

    "Nous demandons notre représentation dans les parlements de nos pays pour mieux défendre nos droits", a déclaré Diwa à la 2ème édition du Forum international sur les populations autochtones d' Afrique centrale (FIPAC 2), ouverte à Impfondo, à environ 1.000 km au nord-est de Brazzaville.

    Le directeur de cabinet du chef de l'Etat congolais, Firmin Ayessa, a souligné pour sa part la nécessité pour le forum de " déboucher sur un plan d'action qui aura vocation à apporter des réponses idoines à l'impératif de promotion et de protection des populations autochtones de notre sous-région".

    Il a annoncé à cette occasion l'organisation à Brazzaville du 31 mai au 3 juin 2011 avec le concours des Nations Unies, des partenaires du Bassin du Congo, le sommet des trois bassins forestiers tropicaux du monde : les massifs du Congo, d'Amazonie et du Bornéo-Mékong.

    Le représentant résident du PNUD au Congo, Lamin

    Manneh, a quant à lui relevé le fait que "les populations autochtones sont particulièrement vulnérables faces aux situations telles que le déboisement sauvage, les changements climatiques, l'extinction des espèces de faunes et de flore".

    Il a aussi réaffirmé "l'importance des savoirs, des cultures et des modes de vie traditionnels propres aux populations autochtones pour la gestion préservatrice de l'environnement et le développement durable".

    Les populations autochtones sont estimées à trois millions d' individus en Afrique centrale où elles sont marginalisées.

    Près de 500 délégués venus de dix pays d'Afrique centrale participent à ce forum qui prend fin samedi.

    Le thème de la rencontre est "Droits des peuples autochtones et dynamiques de la conservation de la biodiversité dans le Bassin du Congo".

    Roger Muchuba - " faisons connaître les droits fonciers aux communautés locales et peuples autochtones de la RDC "

    Le changement climatique est une réalité à Kinshasa, dans l'ensemble du pays et partout à travers le monde. Des fortes pluies qui provoquent des inondations ; de pertes de matériels et des vies humaines ; soleil exagéré, qui brûle tout le monde ; tout cela ne laisse pas indifférent des spécialistes tant nationaux qu'internationaux. Tous, doivent trouver la solution à ce phénomène qui menace notre planète.

    Pour Roger Muchuba, le Coordonnateur du Groupe de Travail Climat REDD (GTCR-REDD), la République Démocratique du Congo doit tirer la leçon de ce que le Brésil a fait pour bénéficier du financement de la communauté internationale. Cela consistera à avoir suffisamment des moyens pour mener campagne dans tous les coins et recoins du pays, afin de faire connaître les droits fonciers aux peuples autochtones de la République. Dans cet entretien qu'il a accordé au Quotidien de Mont Fleuri, "La Prospérité", le Coordonnateur Muchuba a levé un pan du combat qu'il mène avec sa structure de lutte contre le changement climatique. Au fait, le Groupe de Travail Climat REDD, est un réseau des associations, églises, regroupements des jeunes travaillant dans le domaine du changement climatique et de la réduction des émissions liées à la déforestation et dégradation des forêts, dont Roger Muchuba est le Coordonnateur.

    Au mois de janvier 2011, il a lancé un Centre Permanent d'Information sur la REED (CPI - REDD en sigle). Il a pour but essentiel d'assurer la participation des communautés locales et peuples autochtones au processus REDD et d'autres aspects du changement climatique. Roger Muchuba a fait que la participation et la consultation soient des étapes clés de ce processus, sachant qu'il faut sauvegarder les droits et intérêts de ces communautés qui dépendent entièrement de la forêt. En tant que partie prenante au processus REDD, le GTCR travaille avec d'autres parties prenantes du Gouvernement et des secteurs privés pour assurer la transparence et la bonne gouvernance de cette marche.

    Le Coordonnateur du GTRC mentionne que, cela est pour veiller, par exemple, sur les questions du partage de bénéfices issus de la REDD et le paiement de services environnementaux. Sur le plan international, il souligne que le GTCR participe aussi aux différentes réunions, surtout celles portant sur les conventions des Etats parties à la conférence cadre des Nations Unies sur le changement climatique. Leurs actions concrètes de sensibilisation des peuples autochtones et communautés locales, se font, précise-t-il, à travers plusieurs activités. Notamment par des multiples réunions avec les communautés dans leurs milieux. Pour ce faire, ils ont développé des outils appropriés comme les boites à images. Cela se fait grâce aux médias, la presse écrite, les radios communautaires et télévisions, qui sont mises à profit pour ce travail.

    Pour ce faire, par rapport à cela, confirme-t-il, le centre permanent d'information est là comme un centre de rayonnement où on peut lire les ouvrages, visionner les images sur la REDD, et permettre à ce que l'on rende l'information très accessible aux concernées. A ces jours, le GTCR n'a ouvert le centre que dans quelques provinces, mais l'idéale est d'aller même dans les territoires. REDD une opportunité des pays forestiers D'abord, le phénomène du changement climatique est global, explique Roger Muchuba. « On l'observe partout dans le monde. Avec l'augmentation des gaz à effet de serre dans l'atmosphère, il y a ce qu'on appelle le réchauffement de la terre », explique-t-il. Et lui d'ajouter que cette situation fait qu'actuellement, les saisons soient perturbées « par soit des pluies abondantes dans certains endroits et rareté de la pluie dans d'autres endroits. Un soleil exagère ».

    En Europe et en Asie, poursuit-il, il y a la fonte de glaces dans les zones polaires, ce qui augmente le niveau d'eau. Notons qu'avec le réchauffement de la terre, les conséquences sont multiple : tels que les inondations des certaines villes, comme, avant le tsunami du Japon tout dernièrement, celui de l'Australie où il y a eu une avancée rapide du désert, de la sécheresse, de la famine, etc. Constat fait, les petits pays insulaires sont très menacés par la montée de la mer au cas où la température dépassait encore 2°C. Et là, les pays en développement sont aussi plus exposés, surtout l'Afrique qui n'a pas une capacité d'adaptation à cause de la pauvreté et le non accomplissement, dit-il, des promesses des pays industrialisés signataires du Protocole de Kyoto.

    Ainsi la REDD, confirme Roger Muchuba, est une opportunité pour que le pays forestiers soient sur la table de négociation en vue d'apporter une pierre au débat et à la recherche de la solution à ce phénomène qui menace l'humanité. La REDD, explique-t-il, demande à ce que le pays riches qui sont responsables du chaos climatique de donner des moyens aux pays forestiers et les inciter à bien protéger la forêt, sachant que la déforestation et la dégradation des forêts constituent 20 % des émissions de gaz à effet de serre sur la planète. Le Brésil doit servir d'exemple pour la RDC Par rapport à l'écart de bénéfice entre le Brésil et la RDC, Roger Muchuga souligne qu'il faut reconnaître les efforts fournis par la Brésil et la vision claire de son leadership politique. Il ne faut pas, poursuit-il, oublier que le sommet de Rio de Janeïro, au Brésil, a bien positionné ce pays dans ce domaine. Ainsi, le plaidoyer mené par le gouvernement Brésilien et la société civile, a fait qu'une attention particulière soit engagé dans une reforme foncière, en reconnaissant les droits foncier aux communautés locales et peuples autochtones de ce pays. Ce qui garanti mieux la protection des vastes espaces occupés par les autochtones pygmées.

    « Faisions aussi cela ici », propose-t-il. Il poursuit en disant que la Brésil est un pays qui a un taux élevé de déforestation et de dégradation des forêts par l'exploitation industrielle de bois et les plantations monocultures qui remplacent. Sur le plan diplomatique, le Brésil a aussi développé des liens de coopérations avec la Norvège qui est l'un des grands bailleurs de fonds, ce qui fait que dans le cadre du partenariat, ils ont obtenu forcement 1 milliard de dollars américain. Pour la RDC, c'est une leçon à tirer, bien que notre modèle soit différent, le Congo c'est un pays qui sort de la guerre, avec un passé de gestion dictatoriale, ce qui fait qu'on a fait face une gestion catastrophique de nos forêts.

    Aujourd'hui, avec le nouveau code forestier et les reformes en cours par la revue légale, il y a des résultats non négligeables. « Si nous continuons à faire des efforts dans le sens d'assainir la gestion durable de nos ressources,il y a un espoir que nous puissions aussi bénéficier des fonds de la communauté internationale », conclu-t-il.

    Dans le nord du Congo, des écoles spéciales pour les enfants pygmées

    Une règle noire à la main, Simon Sengabato, un pygmée de 9 ans, fait lire à ses amis les lettres de l’alphabet français inscrites sur le tableau d'une école pour autochtones à Moungoungui, un quartier populaire d’Impfondo, dans le nord du Congo-Brazzaville.

    La méthode ORA enseignée dans cette école est exclusivement réservée aux pygmées. ORA comme Observer, réfléchir, agir.

    "Ce sont des écoles préparatoires où l’enfant apprend (en français) pendant une durée de trois ans avant d’intégrer le système éducatif officiel ou ordinaire", commente le père Lucien Favre. L’Association des pères spiritains du Congo (ASPC) qui a introduit le système au Congo, le soutient financièrement au côté de l'Unicef.

    "La méthode a été élaborée au Cameroun, en République centrafricaine et en République démocratique du Congo. Nous l’avons donc importée au Congo", ajoute le père Favre.

    Simon continue la leçon au tableau noir: "Lisez +A+, lisez +B+, lisez +I+, lisez +U+". "Est-ce bien mes amis?". "Oui! C’est bien!", lui répond-t-on en choeur. Simon et 55 autres élèves, tous autochtones, suivent depuis deux ans les cours dispensés par l’enseignant Jonas Mongombo, 45 ans, un pygmée comme eux.

    "On apprend aux enfants à lire, écrire et calculer", explique à l’AFP M. Mongombo. "Je veux que mes jeunes frères (autochtones) apprennent le français pour réduire leur complexe d’infériorité devant les autres", les Bantous.

    65% des adolescents de 12 à 15 ans de la minorité pygmée ne sont pas scolarisés, contre 39% des 12-15 ans à l'échelle nationale, selon l’Unicef.

    Les autochtones représentent 2% de la population congolaise.

    Les efforts à mener pour promouvoir ces minorités ont alimenté de jeudi à samedi les discussions de la 2e édition du Forum international des peuples autochtones d’Afrique centrale qui avait pour thème "Droits des peuples autochtones et dynamiques de la conservation de la biodiversité dans le Bassin du Congo".

    "Nous sommes des citoyens à part entière... et nous devons avoir accès à la terre, à l’éducation, à l’eau potable", a plaidé Kapupu Diwa, président du Réseau des populations autochtones et locales d’Afrique centrale.

    Selon Jonas Mongombo, la région de la Likouala où se trouve Impfondo, compte 22 écoles ORA et 1.700 élèves. La région voisine de la Sangha (nord-est) en a quelques-unes également.

    "Nous avons choisi les animateurs parmi les Baakas (autochtones de la Likouala) pour qu'une relation de confiance s'instaure entre ces enseignants, les élèves et leurs parents", souligne le père Favre.

    Les initiateurs attendent désormais la reconnaissance du projet par le gouvernement qui devrait l’introduire dans la carte scolaire nationale.

    Pour l’heure, les enseignants à la tête de ces structures sont essentiellement pris en charge par l’Unicef qui leur verse une rémunération mensuelle moyenne de 30.000 FCFA (45,80 euros)...

    "ORA c’est le meilleur système qui existe pour scolariser les autochtones, car on leur apprend également les mesures d’hygiène qui sont quasi inexistantes dans leur milieu. Le nombre de ces écoles augmente chaque année", se réjouit Marianne Flach, représentante de l’Unicef au Congo.

    Certains cours sont parfois marqués par un fort absentéisme quand "arrive la période de pêche, de cueillette ou de récolte du miel", précise toutefois Jonas Mangombo. A cette occasion, "les élèves préfèrent accompagner leurs parents en forêt plutôt que de venir à l’école", admet l'enseignant pygmée.


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  • Suite à une visite de six jours en Australie, la Haut commissaire aux droits de l'homme des Nations Unies, Navi Pillay, a souligné mercredi que l'Australie avait un attachement historique aux droits de l'homme mais que des problèmes demeuraient, liés au traitement des personnes autochtones et des demandeurs d'asiles, et que le pays devait améliorer sa réponse à ces problèmes.

     

    La Haut commissaire aux droits de l'homme a salué les efforts de l'Australie pour favoriser les droits des personnes handicapées, les droits des personnes âgées - « un modèle pour les autres pays »-, mais aussi pour améliorer le leadership des femmes et combattre les violences à leur égard.

     

    Elle a également souligné « les avancées du gouvernement afin d'adresser certains traitements inégaux auxquels font face les communautés aborigènes et les autochtones du détroit de Torrès ». « En particulier, je salue les Excuses Nationales, la reconnaissance formelle de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, et les investissements importants consentis pour améliorer la santé et l'éducation de ces communautés. Cependant, je crois que ces efforts sont compromis par des politiques qui ne reconnaissent pas le droit à l'autodétermination pour les populations autochtones, qui est un élément clé de la Déclaration des Nations Unies », a expliqué l'experte onusienne.

     

    Navi Pillay a exhorté les autorités australiennes à « une refonte fondamentale des mesures prises dans le cadre de la Réponse d'urgence dans le Territoire du Nord », en encourageant à consulter les communautés concernées par les futures mesures, mais aussi à obtenir leur consentement et leur participation active. « Un tel plan d'action serait conforme à la Déclaration des Nations Unies », a-t-elle déclaré.

     

    La Haut commissaire a insisté par ailleurs sur le problème des demandeurs d'asile. « Lors de mes entretiens avec le Premier ministre et le ministre de l'immigration et de la citoyenneté, j'ai réitéré les préoccupations exprimées de longue date par l'ONU sur le régime de détention obligatoire des immigrants en situation irrégulière qui est en violation de obligations internationales de l'Australie en matière de droits de l'homme », a souligné Mme Pillay, en ajoutant que « des milliers d'hommes, de femmes et - plus inquiétant de tous - des enfants ont été détenus dans des centres australiens pendant des périodes prolongées, même s'ils n'avaient commis aucun crime ».

     

    « Lorsque la détention est obligatoire et ne tient pas compte des circonstances particulières, elle peut être considérée comme arbitraire, et donc en violation du droit international », a noté la Haut commissaire aux droits de l'homme.

     

    Elle a mentionné les propositions bilatérales entre l'Australie et la Malaisie relatives au traitement des demandeurs d'asile, en soulignant « que les arrangements devaient offrir des garanties suffisantes de conformité avec les normes internationales des droits de l'homme ».

     

    Navi Pillay a enfin déploré les conséquences du « refrain politique disant que l'Australie est 'inondé' par des gens qui sont des 'resquilleurs', qui a donné lieu à une stigmatisation d'un groupe entier de personnes, indépendamment du lieu d'où ils viennent ou des dangers qu'ils peuvent avoir fuis ». « J'exhorte les dirigeants de tous les partis politiques de l'Australie à prendre une position courageuse afin de rompre cette habitude politique enracinée qui consiste à diaboliser les demandeurs d'asile », a-t-elle conclu.

     

    Navi Pillay a entamé cette visite de six jours le vendredi 20 mai pour discuter de questions relatives aux droits de l'homme avec le gouvernement, la Commission australienne des droits de l'homme, les communautés aborigènes et autochtones du détroit de Torrès et des organisations non gouvernementales.


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  • Au Congo, des jeunes filles pygmées apprennent la couture pour s'intégrer

    Nadège est une autochtone, ou "pygmée" (terme pouvant être connoté péjorativement), une population composée de plusieurs ethnies caractérisées par leur petite taille, répartie sur plusieurs pays d'Afrique centrale.Elle fait partie de 120 filles de 12 à 19 ans inscrites dans le centre d'insertion et d'apprentissage en coupe et couture fondé par les soeurs de la Congrégation de la Sainte famille, qui a la particularité d'accueillir 38 autochtones.Alors que les autochtones n'ont souvent pas accès aux services sociaux de base comme la santé et l’éducation, ces jeunes filles bénéficient de cours gratuits (contre 2 000 FCFA par mois, environ 3,05 euros pour les bantoues).Elles y apprennent "les métiers de tricotage, de broderie, la coupe et la couture et à cela il faut ajouter l'alphabétisation, c'est-à-dire le français, l'arithmétique et l'éducation à la vie", explique la directrice du centre, soeur Eucharistie Obinalé, qui regrette de ne pas avoir "assez d'espace pour accueillir d'autres

    candidats".65% des adolescents de 12 à 15 ans de la minorité pygmée ne sont pas scolarisés, contre 39% à l'échelle nationale, selon l’Unicef.Formant 2% de la population du Congo, les pygmées vivent dans des "conditions de marginalisation extrême", avait relevé le rapporteur spécial de l'ONU sur les droits des peuples autochtones, James Anaya, lors d'une mission fin 2010, les jugeant "victimes de comportements discriminatoires profondément enracinés".Les relations entre bantous et pygmées ont longtemps été celles de "maîtres et esclaves", selon un universitaire congolais, Dominique Ngoïe-Ngalla.Le Congo a adopté en décembre une loi pour le protection et la promotion de la culture des pygmées.Dans ce centre géré par les religieuses, pas de discrimination apparente.

    "Baakas, Bantous, nous sommes toutes jeunes filles.

    Je ne vois pas pourquoi je dois haïr l’autre", affirme Daphie Kaya, 16 ans, l'une des éleves bantoues (groupe majoritaire).

    Les filles des deux communautés s'asseoient côte à côte."Nous avons cinq séances de cours dans la semaine.

    Le tout se passe souvent bien", reprend Nadège, qui s'exprime en Baaka (la langue des autochtones).Déjà mère d'un enfant, elle "veut terminer sa formation.

    Nous n'apprenons pas seulement un métier, mais à devenir aussi responsable".C'est l'un des objectifs du projet qui veut changer certains comportements, alors que les autochtones se trouvent souvent parents jeunes."Les jeunes filles autochtones sont victimes de discrimination, mais elles ont un autre fardeau : elles sont mères", regrette le Dr Marius Biyékélé, chargé de la protection des enfants à l'Unicef.Au Congo, 50% des autochtones ont leur premier rapport sexuel avant treize ans, contre 31% pour la population générale, selon l'Unicef."Le but visé est de lutter contre le chômage et partant contre l’exode rural.

    (...) L'oisiveté est mère de tous les vices : plus on enseigne quelque chose aux filles autochtones notamment, plus on limite leur vulnérabilité", explique Joseph Ngoma Nababou, directeur régional des Affaires sociales qui soutient le centre avec le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef)."C'est une école spéciale où l'on retrouve les filles bantoues et autochtones : quoi de plus normal pour régler un problème de supériorité de l'une sur l'autre qui date depuis des siècles?", s'interroge le Dr Biyékélé. 

    Certification forestière - Pour une gestion durable de la forêt

    Madagascar consomme chaque année plus de 21 millions de m3 de bois dont 80% de ce volume sont constitués de bois énergie. Pourtant, le rythme annuel du reboisement effectué ne dépasse guère les 15 000 ha. Malgré de nombreux efforts consentis depuis plusieurs décennies, il est évident que 80% des produits exploités sont issus des activités illicites et que la gestion rationnelle et durable des ressources forestières reste loin d'être une réalité.

    Gérard Rambeloarisoa, le président de l'ICFM (Initiative pour la Certification Forestière FSC à Madagascar), l'a évoqué dans le cadre de la célébration de la Journée Internationale de la Forêt.

    Contrôle de la traçabilité. Mais afin de contribuer à la gestion durable du patrimoine forestier, cette association promeut la certification forestière pour tous les opérateurs opérant dans le secteur.

    C'est le seul système de certification qui est très exigeant en matière de protection de la biodiversité, des droits des peuples autochtones et des travailleurs en conformité avec la législation en vigueur.

    Il s'agit d'un processus reconnu à l'échelle internationale qui permet la gestion durable d'une forêt et des produits dérivés de son exploitation par la mise en place d'une chaîne de contrôle de la traçabilité des flux par une institution tierce indépendante.

    La société SATOB qui travaille dans l'exploitation de bois de pins dans le périmètre de Fanalamanga a déjà obtenu la certification forestière, lui permettant d'accéder facilement au marché international.

    Plans d'aménagement. Notons que la commission de l'Union Européenne vient de décréter que seuls les produits forestiers certifiés peuvent entrer sur son territoire à compter de 2012 en vue de lutter contre les exploitations illicites de la forêt.

    Et pour qu'il y ait une meilleure gestion durable des ressources forestières, les exploitants formels doivent assurer leur approvisionnement à partir des plans d'aménagement des zones. Il faut remarquer que c'est le capital forestier qui est actuellement touché pour satisfaire les besoins en bois de Madagascar.

    La restauration de la forêt et le reboisement n'arrivent pas à suivre ce rythme d'exploitation un peu alarmant. D'où, l'enjeu majeur d'une certification forestière. « Un acheteur des produits forestiers certifiés ne contribue pas à la destruction du patrimoine forestier du pays et favorise entre-temps la gestion durable de nos ressources », a conclu Gérard Rambeloarisoa.

    Les Autochtones et la maladie d'Alzheimer

    Des experts internationaux et canadiens réclament des soins et du soutien plus culturellement appropriés pour les minorités et les Autochtones atteints de la maladie d'Alzheimer Les graves défis auxquels font face les minorités et les Autochtones aux prises avec la démence, y compris les peuples autochtonesdu Canada, seront le sujet de la dernière séance plénière de la 26(e) Conférence annuelle de l'Alzheimer's Disease International de Toronto (ADI). Cette réunion aura lieu le mardi 29 mars à l'Hôtel Sheraton Centre.

    Les minorités et les peuples autochtones doivent affronter de nombreux obstacles afin d'obtenir un diagnostic adéquat et des traitements et soins appropriés en raison de difficultés linguistiques, de différences culturelles et de l'isolation sociale. Dans bon nombre de collectivités, la démence est généralement un problème caché à cause du stigmate ou on l'ignore tout simplement la croyant un élément naturel du vieillissement. Trop souvent, les malades passent à travers les mailles du filet du système de santé et sont laissés seuls face à leurs problèmes émotifs, physiques et financiers.

    Certains pays du monde s'associent pourtant aux populations locales et diverses à forte croissance pour trouver des moyens créatifs de briser ces barrières afin de miser sur la sensibilisation et d'accroître le diagnostic et l'intervention précoces.

    Au Pays-Bas, où l'on compte plus d'un million de migrants turcs et marocains, l'Association Alzheimer néerlandaise a créé une méthode unique pour leur venir en aide qui est fondée sur l'information et l'appui appropriés. L'Association a joué un rôle-clé dans la modification des systèmes de soins locaux et régionaux afin qu'ils puissent offrir aux migrants qui souffrent de démence le soutien nécessaire à tous les niveaux.

    « Les soins multiculturelles prodigués aux personnes atteintes de démence devraient être offerts dans toutes les sociétés multiculturelles », déclare D(re) Nienke van Wezel, une gérontologue de l'Association. « Il ne s'agit pas de seulement traduire les brochures; il faut fournir de l'information précise et culturellement appropriée. »

    « La maladie d'Alzheimer et la démence représentent une nouvelle préoccupation de santé publique pour les peuples autochtones du Canada », explique D(re) Kristen Jacklin, professeure agrégée de la Northern Ontario School of Medicine de l'Université Laurentienne, une autre invitée de la séance de mardi.

    Les facteurs de risque tels que le diabète, les maladies cardiovasculaires, une mauvaise alimentation ainsi que le manque de connaissance et accès aux soins de santé contribuent au taux accéléré de prévalence de démence parmi les Autochtones du Canada. « Il nous incombe de mieux comprendre comment la démence affecte les Autochtones et il est tout aussi important que nous collaborions pour trouver des solutions qui sont appropriées, sensibles et sûres. »

    Au cours de la même séance, Robin Shawanoo partagera ses expériences de travail de première ligne auprès des peuples autochtones. Il est membre de la Première Nation de Kettle et Stony Point près de Sarnia en Ontario. Shawanoo, qui est un travailleur social diplômé en psychologie, exerce les fonctions de coordinateur Premier lien(® )à Oneida of the Thames. Son travail consiste à évaluer et conseiller les membres de la Nation Oneida of the Thames pour la Société Alzheimer de London et Middlesex. Shawanoo expliquera comment il intègre des éléments de culture, tradition et spiritualité pour développer des outils et des programmes qui permettent une meilleure compréhension de la démence au sein de la collectivité et améliorent et élargissent l'accès aux soins.

    Les femmes et filles pygmées dans les oubliettes !

    Elles sont à compter au bout des doigts, les ONG de défense des droits humains et, de la lutte contre le changement climatique qui continuent à hausser le ton pour les droits des peuples autochtonesen général et des pygmées en particulier. Parmi les rares qui se battent encore becs et ongles figure l'ERND, une ONG basée à l'Est. L'unique de son genre qui a compris que pour lutter contre le changement climatique, il faut conscientiser le peuple autochtone, gardien des forêts congolaises.

    Après la série de formation de peuples autochtones sur les droits fonciers, les femmes de cette ONG, veulent à ce que la première Dame de la RDC, Olive Lemba Kabila prenne le devant pour la formation de femmes et filles pygmées.

    Pour ce faire, durant tout ce mois dédié à la femme, ERND, a, partant du thème annuel qui met plus accent sur la formation, demandé à la première Dame de la République, Marie-Olive Lembe Kabila, de s'impliquer personnellement pour la mise en place des structures de formation des femmes et filles pygmées de la RDC.

    «Nous voyons ce que la première Dame fait, nous nous intéressons à sa politique et, nous voulons qu'elle le fasse aussi pour les pygmées. Ils n'ont pas accès à l'école, aux soins de santé adéquats dans des centres d'hospitalisation faute de moyens. Ces femmes là qui mettent au monde comme toutes les autres femmes bantous, doivent être protégées et soutenues.

    Alors, ce sont elles, les gardiennes de nos forêts. Il est certain qu'elles n'ont pas seulement bénéficiés de pagnes, mais elles n'ont pas fêté le 8 mars », a souligné Mme Anny Mbombo membre de ERND.

    « C'est vraiment une honteux et regrettable, lorsqu'on constate qu'aucun groupement de femmes et filles pygmées de la RD Congo n'a pas été associé à la date du 8 mars, afin de célébrer avec les mamans bantoues », s'étonne John Ntabaza, étudiant à l'ISP-Kinshasa.

    Notons par ailleurs, que les premiers habitants de la République Démocratique du Congo, les pygmées, sont, depuis l'accession du pays de Lumumba à l'indépendance, marginalisés. Quelques uns seulement ont fait l'école primaire et secondaire.

    D'après un membre du corps enseignant et membre de l'une des ONG qui défendent les droits de l'homme, joint au téléphone hier soir, dans la localité de Bolenge, à quelques kilomètres de la ville de Mbandaka, dans la province de l'Equateur, il s'avère que moins de quatre-vingt pygmées seulement détiennent depuis 1960 à ce jour, un diplôme d'Etat.

    « Je suis un homme qui a beaucoup voyagé à l'intérieur du pays avec une casquette de chercheur. Il n'y a pas assez des pygmées formés. J'ai eu à voir quelques garçons faire leurs études primaires mais, les filles pas du tout.

    Les femmes et filles pygmées sont nombreuses à Mbandaka. Malgré l'engouement du mois de la femme, elles sont toujours enfermées dans leurs harems et leurs droits méconnus.

    Personne ne tente de les approcher ni de parler d'elles, même pas les politiques qui courtisent les voix des électeurs », a fait savoir M. Mpia Ebota, membre et représentant d'une ONG de droits de l'homme à Bolenge.

    Cependant, maintes fois, il a été demandé au Gouvernement de la République par le biais du Ministère du Genre, Famille et Enfant de tout faire pour que les femmes et filles pygmées soient éduquées comme tout le monde sans discrimination.

    Et ce, sur toute l'entendue du territoire national. Chose qui n'a jamais été faite. Et pourtant, le gouvernement devrait commencer par cette couche vulnérable pour effectivement appliquer la gratuité de l'enseignement surtout au niveau primaire et secondaire.

    Ce qui permettra à la mobilisation d'un grand nombre des pygmées d'aller à l'école. Le camarade Kapeta, enseignant de l'EP Polele de Bolenge, s'est apaisanti longuement là-dessus : « la réussite de la formation des pygmées dépendra de la volonté politique de l'Etat Congolais ».

    Comment le Gouvernement Congolais entrevoit-il l'avenir des peuples autochtones (les pygmées) ? Quelle politique cohérente mettre en place pour assurer leur formation afin que eux aussi puissent être utile à la réalisation des chantiers de la Républiques?

    Qu'attend le Ministère du Genre, Famille et Enfant pour venir en aide les femmes et filles pygmées qui sont des êtres humains créés à l'image de Dieu? Maman Marie-Olive Lembe Kabila, qui a un grand coeur, tendre et prêt à partager, ne voit-elle pas la misère des femmes et filles pygmées?

    Ces questions restent posées et chacun ou chacune dans son secteur respectif, verra de quelle manière prendre le taureau par ses cornes pour aider tant soit peu cette couche vulnérable qui constitue aussi un électorat important.

    Protection des forêts - Greenpeace en guerre contre le cabinet McKinsey

    L'organisation internationale Greenpeace n'y est pas allée par le dos de la cuillère pour rejeter un rapport élaboré par le cabinet conseil Mc Kinsey visant la protection des forêts de la Rd Congo. Le 17 avril 2011,au restaurant la Fleur de sel dans la commune de la Gombe, Jérôme Frignet, chargé de campagne forêts pour Greenpeace, et René Ngongo, conseiller politique et chargé de campagne forêts senior de la même organisation, ont animé un point de presse pour donner leur point de vue sur le rapport McKinsey.

    Les conférenciers ont indiqué que le cabinet McKinsey & Company est mondialement reconnu comme un des plus influents et prestigieux acteurs de l'industrie du conseil. Le cabinet aide un vaste éventail d'organisations, privées ou publiques, à améliorer leur performance et leur compétitivité.

    Le choix de ce cabinet est dicté par le fait que, partenaire habituel des gouvernements ou des groupes transnationaux et disposant d'un réseau très étendu, le cabinet McKinsey est censé offrir des garanties en matière de crédibilité pour les gouvernements des pays forestiers, renforcer leur position dans les futures négociations et faciliter l'accès aux financements internationaux, ont dit les orateurs.

    Parlant du rapport combattu par Greenpeace, Jérôme Frignet et René Ngongo ont dit qu'en fin 2009, le cabinet McKinsey était chargé par le gouvernement congolais de produire une analyse du potentiel REDD (Réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation forestière) de la Rd Congo.

    Au final, le plan stratégique préliminaire élaboré par le ministère de l'Environnement reprend in extenso les recommandations du cabinet, formulées en moins de 5 semaines.

    Et elles sont en totale contradiction avec l'objectif affiché de protection des forêts et de leurs habitants, prévoyant notamment l'expansion de l'industrie forestière sur 10 millions d'hectares supplémentaires de forêt dense humide, et par conséquent sur les forêts non fragmentées ou dites « intactes », les plus cruciales pour la biodiversité et le climat.

    Les recommandations de McKinsey prévoient aussi des subventions pour l'industrie forestière afin qu'elle limite sa contribution à la dégradation des forêts (750 millions d'euros environ pour le maintien de la situation actuelle) ; plus d'un milliard d'euros annuels à l'horizon 2030 pour l'agro-industrie (huile de palme, etc.) pour qu'elle localise ses opérations en dehors des forêts dense.

    Selon Greenpeace, McKinsey considère les communautés locales comme les principaux moteurs de la déforestation en Rd Congo, et minimise inexplicablement l'impact de l'industrie forestière sur la déforestation et la dégradation.

    René Ngongo a renchéri que dans l'approche McKinsey, il n'est jamais question de communautés forestières, de biodiversité, ou de services rendus par les écosystèmes forestiers.

    Les forêts ne sont envisagées que dans une logique financière, comme source de profit pour des industriels ou de contribution à la balance commerciale des pays concernés. Aucune alternative de développement, plus durable et plus équitable, n'est envisagée.

    Greenpeace a formulé quelques recommandations.

    L'organisation recommande au cabinet McKinsey de rendre publique ses méthodes de calculs, les données utilisées et la façon dont il a élaboré la fameuse « courbe du coût d'opportunité » (cost curve) ;

    Le cabinet doit revoir ses méthodes de comptabilité « carbone », adopter les normes internationales en cours dans l'estimation du carbone contenu dans la biomasse ; intégrer dans ses analyses les données concernant la préservation de la biodiversité et des intérêts des communautés locales et peuples autochtones, comme il est mentionné dans l'accord sur REDD conclu à Cancun, etc...

    Jérôme Frignet a souligné que Greenpeace peut offrir une alternative à l'étude de McKinsey. En vue de garantir sa crédibilité en matière de REDD, la Rd Congo ainsi que les bailleurs de fonds devraient cesser de faire appel au cabinet McKinsey tant que ses erreurs méthodologiques n'auront pas été rectifiées et que demeure l'opacité sur ses méthodes de calcul.

    REDD ne sera vraiment crédible en RDC que s'il protège les forêts non fragmentées ou intactes et que le moratoire sur l'attribution de nouvelles concessions est maintenu, a dit René Ngongo.

    COLLABORER POUR AMÉLIORER LES CONDITIONS SOCIOÉCONOMIQUES DES AUTOCHTONES À L'ÉCHELLE DU CANADA

    Les ministres provinciaux et territoriaux responsables des Affaires autochtones et les dirigeants des cinq organismes autochtones nationaux se sont réunis aujourd'hui pour la troisième fois depuis 2009, pour discuter des progrès réalisés et des prochaines étapes de leur plan en vue d'améliorer la qualité de vie des Premières nations, des Inuits et des Métis. Le Groupe de travail sur les affaires autochtones (GTAA) assure le leadership dans ce dossier en amenant ses membres à collaborer à la mise en œuvre d'un plan visant à :
        --  augmenter les taux de diplomation des élèves autochtones;
    -- appuyer le développement économique dans les collectivités
    autochtones;
    -- mettre fin à la violence envers les femmes et les filles
    autochtones.

     (Suite)

    Stratégie d'éducation des enfants autochtones

    Un projet de la Stratégie nationale d'éducation des enfants autochtones du Congo a été récemment lancé à Brazzaville et concerne quatre districts du département du Pool au sud.

    Exécuté par l'Association Enfance Créatrice de Développement (ENCRED), le projet vise à relever trois défis spécifiques qui entravent l'éducation scolaire des enfants des peuples autochtones.

    Le premier défi sociologique se résume par l'attitude repoussant des bantous dans les établissements scolaires, constituant ainsi l'une des raisons du décrochage scolaire de ces enfants à partir des cours moyens (CM).

    Le deuxième défi culturel se caractérise par le fait que les enfants autochtones parfois brillants en classe, sont contrains d'interrompre leur scolarité sous la pression de leurs parents, la grande majorité de ces enfants n'étant pas déclarés à l'état-civil.

    Le troisième défi économique et de lutte contre la pauvreté se caractérise, quant à lui, par le fait que de nombreux enfants autochtones sont souvent contraints d'arrêter leur scolarité pour incapacité des parents de pouvoir s'acquitter des contributions financières mensuelles. Certains enfants doivent quitter le village pour se rendre à l'école et en plus de la scolarité, les parents doivent assumer leur substance à distance.

    Cette stratégie de fixe pour objectif de contribuer à la promotion de l'éducation de base des populations autochtones du Congo et de faire que d'ici 2015, plus de la moitié d'enfants, filles et garçons, bénéficient d'un enseignement primaire complet de qualité.

    Fin de la formation sur les relations avec les Autochtones

    Le contrat de Bonnie Couchie a pris fin après la première des six séances prévues dans son contrat visant à offrir une formation sur les relations avec les Autochtones au personnel de divers ministères du gouvernement de l'Ontario. Les évaluations de cette première séance ont révélé des commentaires tels que la nécessité d'une formation « exempte des éternelles plaintes sur les précédentes injustices historiques », ainsi que des éloges à l'endroit de Mme Couchie pour son travail « intéressant et instructif ». La participation de son co-animateur non autochtone a également suscité des avis partagés, provoquant des commentaires du type « était-ce la première fois qu'il voyait les documents? ».

    Une semaine plus tard, le contrat de Mme Couchie a été résilié à l'initiative du ministère des Affaires municipales et du Logement. Toutefois, les services de son co-animateur ont été retenus à condition de « mettre à jour ses connaissances ». Mme Couchie est titulaire d'une maîtrise portant sur les études autochtones, possède des dizaines d'années d'expérience à titre de facilitatrice et d'animatrice indépendante d'atelier et a enseigné les études autochtones dans six établissements postsecondaires différents.

    Au cours de l'audience du Tribunal des droits de la personne de l'Ontario sur cette première journée de formation, l'un des témoins interrogés a confirmé que certains participants à l'atelier « ont exprimé une hostilité au cours de la formation ». La vice-présidente du Tribunal des droits de la personne, Jennifer Scott, a conclu que Mme Couchie faisait l'objet « d'un passage au crible, d'une accusation disproportionnée et d'une réaction exagérée comparativement à son co-animateur. » La vice-présidente a également souligné que le ministère « était prêt à prendre des mesures pour améliorer la piètre intervention de la personne non autochtone, mais n'était pas prêt à prendre des mesures pour améliorer l'intervention de la personne autochtone. » Le Tribunal des droits de la personne de l'Ontario a ordonné au ministère de verser 20 000 $ à Mme Couchie en dommages-intérêts généraux. http://www.canlii.org/en/on/onhrt/doc/2011/2011hrto689/2011hrto689.pdf 2011 HRTO 689 (en anglais)

    « À titre de citoyenne autochtone, chaque aspect du traitement discriminatoire dont j'ai été l'objet m'a profondément affectée », a déclaré Mme Couchie. « La résiliation discriminatoire de mon contrat a également eu pour effet de nuire à l'amélioration des relations avec les peuples autochtones, l'objectif même de l'organisation de la formation », a-t-elle ajouté.

    Amy Britton-Cox, l'avocate de Mme Couchie dépêchée par le Centre d'assistance juridique en matière de droits de la personne a déclaré ceci : « La décision du Tribunal met en évidence la nature de la discrimination systémique, où les convictions irréfléchies orientent les décisions en matière de recrutement et de renvoi. »

    Réflexions sur les implications de la cartographie participative et macro-zonage pour les communautés locales

    Pour préserver les droits des populations autochtones et locales en matière de zonage forestier, la Société civile environnementale réfléchit sur la possibilité de compléter le macro-zonage adopté par le gouvernement par le micro-zonage.

    « Cartographie participative et Macro-Zonage en RDC : Quelles implications sur la tenure foncière et forestière pour les communautés locales et peuples autochtones »? Tel est le thème de l'atelier ouvert le mercredi 27 avril 2011 à l'Hôtel Sultani par le ministre de l'Environnement José Endundo.

    Organisé par le Réseau ressources naturelles (RRN) avec l'appui de Rights and resources initiatives (RRI) et The Rain Forest Foundation Norway (RFN), l'atelier a, entre autres l'objectif d'influencer la prise en compte préalable de l'approche cartographique participative avant toute décision d'affectation des terres en RDC.

    A travers cet atelier, la Société civile environnementale entend également saisir l'opportunité du fonds du FIP pour financer la cartographie participative des droits au regard de son lien avec l'aménagement du territoire.

    Elle profite également de l'attention de la communauté nationale et internationale sur la REDD et de l'imminence de la tenue de la mission FIP pour influencer l'opinion sur la nécessité du financement du micro-zonage ainsi que la prise en compte des droits des communautés sur des terres. En même temps, l'atelier devra aboutir à un plan stratégique de plaidoyer pour le suivi de zonage en RDC.

    Pourquoi tenir un tel atelier en ce moment ? En effet, dans le cadre de la réforme forestière, le gouvernement de la RDC a adopté l'approche de macro-zonage en lieu et place du micro-zonage comme le souhaitent les acteurs de la Société civile environnementale qui est très préoccupée par le sort des populations locales et autochtones dans ce processus, notamment en ce qui concerne leurs droits sur les terres.

    Avec le macro-zonage, la Société civile craint la non prise en compte des droits des communautés locales et autochtones dans le processus qui doit également être participatif. Cette crainte est d'autant plus réelle avec la levée du moratoire annoncé par le ministre de l'Environnement.

    « La Société civile environnementales dont le Réseau Ressources Naturelles considère que cette approche peut représenter un danger dans la non prise en compte des droits des communautés locales et peuples autochtones à la tenue forestière et foncière.

    Etant donné que les préalables pour la sécurisation des droits des populations sur les terres n'est pas à l'ordre du jour dans le macro-zonage, il y a encore risque que cette levée du moratoire anéantisse purement et simplement ces mêmes droits des populations », a déclaré le coordonnateur du RRN Joseph Bobia dans son mot de circonstance.

    Il a souligné que le programme de zonage ou le plan d'aménagement ou d'affectation des espaces en RDC paraît en ce moment très capital au regard non seulement de l'exploitation durable ou non des ressources naturelles mais aussi et surtout par rapport à la reconnaissance des droits des populations locales et autochtones sur les espaces de vie et de production qu'elles occupent coutumièrement depuis de millénaires.

    Selon lui, ce programme ne peut être que participatif, car c'est le soubassement préalable des reformes de différents secteurs des ressources naturelles.

    Ouvrant les travaux de l'atelier, le ministre de l'Environnement a salué l'initiative du RRN qu'il a inscrite dans le cadre de l'effort que toute la République a engagé en ce qui concerne les questions relatives aux ressources naturelles, à la REDD, à la participation de la population et à l'implication de tous les acteurs dans le processus.

    Pour José Endundo, ce genre de réflexion contribue à la transparence dans la gestion des ressources naturelles. Il soutient également toute démarche allant dan l'intérêt de la population au processus.

    Le leader des Tatars de Crimée plaide pour une autonomie ethnique

    Début favrier 2011, le président du Medjlis (Conseil exécutif) des Tatars de Crimée, Moustafa Djemilev,  a appellé à créer une région autonome tatare dans la péninsule ukrainienne, annonce mardi le journal ukrainien Glavred.

    "Il s'agit de rétablir le statut dont la région disposait avant la déportation (du peuple autochtone - ndlr). En 1921, une région autonome tatare a été créée en Crimée pour la population autochtone qui y habitait. Après la déportation des Tatars en 1944, elle a été naturellement supprimée. Maintenant, la population est de retour sur son territoire et la question de rétablir l'autonomie ethnique se pose à nouveau", a déclaré M.Djemilev dans une interview accordée au journal ukrainien.

    Selon l'intéressé, le Tatar de Crimée doit devenir une des langues officielles de la future entité. En outre, la représentation adéquate des autochtones au sein des structures de pouvoir doit être garantie.

    "Il faut également adopter des mesures visant à protéger la culture, la langue et les valeurs historiques de la population autochtone", a annoncé M.Djemilev.

    Victimes de la répression stalinienne, les Tatars de Crimée ont été accusés d'être des collaborateurs nazis pendant la Seconde guerre mondiale et déportés en masse en Asie centrale et dans les régions lointaines de l'Union soviétique, le 18 mai 1944.

    Selon le dernier recensement de la population réalisé en 2001, les Tatars de Crimée représentent 12,1% des habitants de la péninsule.

    Des entreprises et investisseurs internationaux prennent parti pour l’avenir de la forêt boréale

    Les signataires de l'importante Entente sur la Forêt Boréale Canadienne (EFBC) ont dévoilé aujourd'hui le nouveau Forum des Entreprises pour la Forêt Boréale, une table ronde formée de participants à l'EFBC, de grandes entreprises et d'investisseurs qui s'intéressent particulièrement à la conservation de la forêt boréale. La composition du groupe reflète une variété de secteurs représentant les grandes régions qui s'approvisionnent de la forêt boréale, notamment le Canada, les États-Unis et l'Europe.

    L'objectif du Forum des Entreprises pour la Forêt Boréale est de surveiller étroitement les progrès de la mise en oeuvre de l'Entente, de fournir une validation externe du processus, de défendre les solutions proposées par l'Entente et de jouer un rôle actif dans deux grandes tables rondes d'intervenants qui seront mises sur pied une fois les éléments écologiques de l'Entente achevés.

    Les membres actuels du Forum représentent des revenus de plus de 140 milliards de dollars; on y retrouve Axel Springer, Bâtirente, le Globe and Mail, Hearst Corporation, Indigo Books & Music, Kimberly-Clark, Limited Brands, Lowes, Office Depot, RONA, SHARE, Staples, Time Inc. et VDZ.

    « Les préoccupations des clients et des investisseurs quant aux menaces environnementales qui touchent la forêt boréale ont été décisives pour l'industrie et les groupes environnementaux dans l'atteinte de l'entente initiale », a déclaré Mélissa Filion, responsable de campagne forêt chez Greenpeace. « Les participants au Forum fourniront une orientation précieuse et nous rappelleront notre responsabilité envers nos engagements en matière de conservation. »

    Selon Richard Garneau, président et chef de la direction d'AbitibiBowater, « les participants au Forum représentent un marché qui demande de plus en plus de produits de la plus grande qualité au plan de l'environnement et nous sommes heureux de compter sur leur appui pour transformer cette vision en réalité ».

    « Chez Rona, nous sommes fiers de nous joindre au Forum des Entreprises pour la Forêt Boréale. Le Forum nous permettra de travailler avec d'autres parties prenantes, notamment des ONG respectés, qui partagent un objectif commun : la conservation de la forêt boréale », a expliqué Éric Paradis, vice-président, Commercialisation pour RONA.

    « La signature de l'Entente sur la Forêt Boréale Canadienne représente un jalon historique dans le débat entourant l'exploitation de la forêt », selon Yalmaz Siddiqui, directeur de la Stratégie environnementale chez Office Depot. « Mais comme c'est le cas pour beaucoup d'accords, cette signature n'est pas une fin en soi; ce n'est qu'un début. En tant qu'entreprise qui utilise des produits forestiers canadiens, nous voudrions que tous les signataires continuent à s'engager de façon positive et comptons travailler avec eux pour atteindre les résultats escomptés de l'Entente. »

    L'EFBC est une entente historique conclue par neuf organismes environnementaux, entre autres Greenpeace, Canopée et ForestEthics, et 21 sociétés membres de l'Association des produits forestiers du Canada (APFC), qui vise la conservation de grandes étendues de la vaste forêt boréale canadienne, à protéger le caribou forestier, une espèce menacée, et à appuyer une industrie forestière vigoureuse pour les collectivités qui en dépendent.

    Les entreprises membres de l'APFC se sont engagées à suspendre l'exploitation forestière sur près de 29 millions d'hectares de forêt boréale afin d'élaborer des plans de conservation pour le caribou forestier, tout en maintenant les approvisionnements en fibre essentiels pour éviter d'interrompre les activités des usines. Toutefois, les promesses réelles de l'EFBC résident dans l'établissement de grandes aires protégées et dans l'application des meilleures pratiques d'aménagement forestier dans un paysage beaucoup plus vaste. À cette fin, l'EFBC formulera des recommandations de solutions à l'intention des gouvernements des Premières Nations et des gouvernements provinciaux.

    Les signataires de l'Entente croient que la conservation des forêts et la compétitivité des entreprises nécessitent une participation réelle des peuples autochtones et de leurs gouvernements. Les signataires se sont engagés à ce que cette participation se fasse de manière respectueuse de ces droits, de ce titre ainsi que de ces intérêts et aspirations autochtones.

    Le Forum des Entreprises pour la Forêt Boréale se réunira tous les six mois. La prochaine réunion aura lieu en mai 2011 et aura comme objectif de prendre connaissance du premier rapport de vérification indépendante et de fournir une orientation pour les prochaines étapes.

    L'Entente sur la Forêt Boréale Canadienne a été annoncée en mai 2010 et sa mise en oeuvre s'échelonnera sur les trois prochaines années.

    Le désert romanesque; INTERVIEW DE SYLVIE CROSSMAN

    Femme au parcours exceptionnel - entre le foisonnement intellectuel de la Californie des années 1970 et le désert australien - Sylvie Crossman est aujourd'hui éditrice et écrivain. Rencontre avec cette passionnée des sociétés aborigènes dont le dernier roman 'Soeurs de peau' résonne comme un hommage.

    Normalienne, elle a fréquenté Henry Miller qui lui a même dédicacé un ouvrage. Elle a été correspondante auMondeen Australie, commissaire d'exposition, éditrice, écrivain ( 'Le Nouvel Age' au Seuil), etc. Ainsi, interviewer Sylvie Crossman , c'est un peu comme côtoyer l'espace d'un instant la diversité, la curiosité et l'intelligence. Enthousiaste et éloquente lorsqu'elle parle des sociétés aborigènes, elle n'en reste pas moins exaltée au sujet de sa propre vie. Le personnage est à la hauteur de son roman, juste, charismatique et sincère.

     C'est dans un hôpital de brousse en plein coeur de l'Australie que commence votre amour de la culture aborigène ?

    J'ai créé le poste de correspondant duMondeà Sydney. Mon époux(Jean-Pierre Barou, ndlr)et moi avons visité avec notre fils le désert afin de rencontrer les aborigènes. Nous avons eu un très grave accident de voiture que je raconte en partie dans mon livre. Le soir les aborigènes - qui refusaient les soins - reprenaient l'hôpital en main avec des cérémonies. Ce fut une introduction très forte dans la culture de ce peuple. A notre sortie, nous avons eu envie de retourner dans le désert.Les grands initiés ont accepté pour la première fois de révéler les secrets, les signes sacrés qui pour eux sont des actes de propriété sur la terre. C'est la plus vieille tradition picturale au monde. Ils l'ont fait pour lutter, dans les années 1970, contre une tentative d'assimilation du gouvernement qui essayait d'extirper la racine noire de ces populations.Les aborigènes ont accepté de peindre sur nos propres supports - des toiles avec de l'acrylique - leurs secrets ancestraux. A ce moment d'appauvrissement de l'art contemporain, les marchands d'arts ont considéré cet art aborigène comme de l'art abstrait et l'ont invité sur le marché. En France, on a organisé une première exposition d'art aborigène au musée Fabre à Montpellier. Elle a eu un succès fou. Mais loin d'être uniquement esthétique, on apprend qu'au-delà de la mémoire, ces oeuvres révèlent des savoirs. Elles sont des mains tendues vers nous, censées enseigner les choses différemment. Après une série d'expositions, nous avons décidé de créer, en septembre 1996, les éditions Indigène, pour publier les catalogues.

    Pourquoi le terme "indigène" est-il aujourd'hui considéré comme péjoratif ?

    Il peut être contesté. Mais à l'époque on l'a utilisé à la manière des Anglo-Saxons, à savoir "qui viennent de la terre". Pour reprendre les mots de mon ami Jean Lacouture , on a"redonné une noblesse au motindigène". Je n'ai jamais eu de sentiments négatifs face à ce terme.

    Votre roman évoque la condition des aborigènes en Australie. Comment pourrait-elle se définir ?

    Aujourd'hui, c'est probablement le peuple "premier, le plus radicalement opposée au mode de vie et de développement des Occidentaux. Pour eux, être au monde, c'est être nomade et créer. Ils pensent que nous vivons dans un monde qui est une création. Leur mission est de suivre les pas de ce créateur et de préserver ce capital de beauté, de richesses et de plénitude dont ils ont hérité. Ces sociétés sont dans une autre réalité que la nôtre. Elles ne sont pas dans un avant du monde occidental.

    Vous auriez pu écrire un essai. Pourquoi préférer le roman ?

    La réalité aborigène est tellement peu connue que l'on pourrait s'imaginer que c'est un roman ethnographique, le roman d'une culture. Or, ce n'est pas comme ça qu'il faut le percevoir. Tout d'abord, on ne peut entrer en contact avec eux qu'en s'immergeant dans une forme artistique.Le roman offre, par sa plasticité, un terrain dans lequel on peut tester de nouvelles connexions de consciences. Et le roman contemporain permet la mise en scène de la conscience. Yourcenar disait"Dans le roman on essaie de faire de la magie sympathique", c'est-à-dire se transposer en conscience à l'intérieur de quelqu'un.Moi, je ne pouvais rentrer en contact, développer un lien sincère avec les aborigènes qu'à travers la forme romanesque. En réalité, ces personnages sont violemment romanesques. Aujourd'hui dans le désert, il y a encore des crimes rituels, des histoires fortes, des destins singuliers. A l'inverse de l'essai, le roman permet de rentrer en émotion avec quelqu'un, dévoilant ainsi quelque chose de la conscience.

    Vous faites preuve d'empathie...

    Il y a une sorte de "sous-texte" au roman. Le personnage de Sarah est également dans une histoire à la recherche d'une issue. Il y a des problématiques dans ma vie et même dans mon travail d'auteur qui se sont dénouées grâce à ce roman. Des personnages de ce roman m'ont pris la main comme Ruby ou Emily. J'ai eu beaucoup de mal à écrire un peu comme une expérience douloureuse qui en définitive m'a transformée. Essayer d'entrer en connexion avec des êtres aussi éloignés dans l'espace mental que les aborigènes me semblait être un beau défi romanesque.

    Votre écriture relie également l'immanence de la nature et des corps à la transcendance du sacré cérémonial ou de l'équivoque de la sensualité ?

    L'immanence est la grande définition de ces sociétés. Elles sont "en soi", elles ne sont pas dans une distanciation, dans un dédoublement.C'est ce qui entretient la difficulté de percevoir ces cultures "premières" dans leur spécificité parce qu'elles sont en actes en permanence.Un aborigène est aussi bien dans le présent, dans le passé que dans le futur. Leur notion de temps est beaucoup plus vaste que chez nous. Le présent ne vaut pour eux que validé, fondé par le passé.

    C'est un roman sur la liberté mais à travers la figure féminine ?

    Je pense que les femmes, par leur ancien statut de minorité, sont plus dans une recherche d'intériorité aux dépens de valeurs extérieures - le pouvoir, l'argent, les lois du sang - qui limitent le cheminement intérieur. La femme, en rupture socialement avec ces valeurs et encline à une démarche d'intériorité, offrira plus aisément cette liberté et cette reconquête. Aujourd'hui, les femmes n'ont plus à prouver leur égalité avec les hommes. Elles cherchent plutôt à fonder quelque chose à partir de valeurs spécifiquement féminines.

     L'art est important dans votre roman, une manière pour les aborigènes de révéler la richesse de leur culture. Ne craignez-vous pas qu'il y ait une réappropriation de cet art sacré par le regard purement esthétique de l'Occidental ?

    Il y a eu des débats extrêmement complexes dans les sociétés aborigènes à ce sujet. Les premières oeuvres montrées étaient publiques, elles se réalisaient en dehors des cérémonies secrètes accessibles aux seuls initiés.En réalité, on ne peut voir que ce que l'on sait voir. Un profane qui regarde une oeuvre sacrée ne perçoit que l'apparence. S'il n'a pas les codes, les clés, il n'en reste qu'à une vision esthétique, superficielle.D'une certaine manière, ça protège le sacré et le mystère des oeuvres aborigènes. Le plus important reste l'autorisation qui est donnée par un aîné lors du cérémonial de l'initiation. En plus de recevoir la charge de protéger la terre, on lui dévoile le motif sacré, correspondant à cette propriété et équivalant à une autorisation. Beaucoup d'anthropologues pensent que certaines oeuvres - comme elles sont réalisées sur des toiles avec de la peinture acrylique, par exemple - ne sont pas authentiques. Jamais un aborigène ne dirait cela. Pour lui, à partir du moment où le signe existe, l'oeuvre est authentifiée par le motif de la transmission et de l'autorisation. Ce qui prouve encore l'audace de ces sociétés qui ne sont ni froides ni figées.

    Vous ne devez pas aimer les caricatures exotiques ou le folklore autour de la culture aborigène ?

    Longtemps, on a entretenu cette rupture erronée entre le monde occidental censé incarner la raison et les sociétés aborigènes rivées à une pratique du surnaturel. Pourtant pour survivre dans le désert, il faut un maximum de raison. Ce qui est fascinant aujourd'hui, ce sont ces dialogues entre les grands initiés et nos scientifiques, notamment en matière de neurologie. On a par exemple prouvé scientifiquement qu'avec la méditation, on pouvait contrôler son système immunitaire. Des travaux récents de neurologie ont démontré que si la partie émotionnelle du cerveau est entravée, cela a des conséquences graves sur la prise de décisions. Ainsi, la scission entre l'émotion et la raison est encore désavouée. Dans ces sociétés aborigènes, on ne remplit pas sa conscience, on ne la bourre pas de savoirs, mais on la cultive comme on travaillerait un muscle pour qu'elle soit en capacité de ressentir, d'éprouver et d'agir de la manière la plus vaste possible. La conscience est mise en condition de recevoir le monde.

    Que voulez-vous dire aux lecteurs avec ce roman ?

    Que ce n'est pas un roman exotique. C'est l'histoire de deux femmes dans le désert australien. Un désert qui a autant de réalité que le macadam parisien. Il est vaste et en même temps porteur car il appelle à une réévaluation de nos valeurs, de nos modes de vie. Aujourd'hui, on a besoin de réunifier les consciences. Il n'y a pas de hiérarchie - comme le font croire la politique, l'art ou la religion -, le monde est une vaste unité, une communauté de consciences. Si les gens arrivaient à dialoguer de conscience à conscience, on serait dans un monde un peu plus ouvert à la hauteur de l'humain...

    un Amérindien sur le sentier de la politique

    Le premier Amérindien de la nation crie québécoise en piste pour entrer au parlement canadien est sur un petit nuage. Tandis que son parti social-démocrate NPD monte en flèche dans les sondages, il a déjà franchi un obstacle: la chasse à l'oie sauvage.

    Sur les rives de l'énorme lac encore gelé de Mistassini - à près de 1.000 km au nord de Montréal, la glace fond en juin - dans le village indien cri presque homonyme de Mistissini, Romeo Saganash prêche les convaincus.

    Mais au départ, l'appui naturel des autochtones à ce juriste, figure de proue de la nation crie, risquait de se heurter à un mur: le début de la chasse à l'oie sauvage qui s'ouvre le 1er mai... à la veille du scrutin.

    Pour beaucoup de Cris, peu portés sur la politique, le choix serait facile. "Dans les communautés, on sent déjà l'effervescence, on prépare les traîneaux et les armes", explique à l'AFP Romeo Saganash, encore svelte à 49 ans, et à qui ses lunettes, son jean élimé et ses cheveux noirs descendant bas sur la nuque donnent un air d'universitaire sportif.

    Heureusement pour lui, la commission électorale a autorisé le vote par anticipation, avant ce que les Cris, majoritairement anglophones, appellent la "goose break", "pause oie".

    "Il est très important qu'un des nôtres soit candidat et je suis fier et ému de le voir venir ici", déclare Noah Coonishish, membre du Conseil de la Nation Crie de Mistissini. "Et j'espère que beaucoup de Cris iront voter".

    Ils sont environ 18.000 au Québec. Un poids non négligeable dans la circonscription d'Abitibi-Baie-James-Nunavik-Eeyou qui, grande comme une fois et demie la France, compte 102.000 habitants.

    Romeo Saganash, directeur des relations avec le Québec du Grand Conseil Cri, est connu au-delà de la province francophone pour avoir participé à l'ONU à l'élaboration de la Déclaration sur les droits des peuples autochtones. Il affronte désormais dans une course à quatre les candidats du Bloc Québécois, du parti conservateur et du parti libéral.

    En rencontrant ses électeurs dont les visages impassibles contrastent avec son sourire chaleureux, Saganash, parfaitement trilingue, répète en français, en anglais et surtout en cri : "Ne votez pas pour moi simplement parce que je suis Cri, votez parce que vous appuyez mes positions".

    Et celles du Nouveau parti démocratique (gauche) qui fait une percée historique et inespérée dans les sondages.

    A Mistissini, où l'on débarque sur une autre planète, avec des panneaux routiers en alphabet cri, les pick-ups américains rutilants et les bâtiments communautaires modernes n'y changent rien, Saganash apporte un souffle de politique internationale.

    "Le Québec a un rôle de leader mondial en matière des droits des autochtones", souligne-t-il devant le Conseil de la nation crie. Pour preuve: des habitants de Nouvelle-Calédonie lui ont demandé conseil pour négocier avec la société minière canadienne Falconbridge (rachetée par l'anglo-suisse Xstrata en 2006).

    Cela ne l'empêche pas d'aborder des problèmes locaux qui attendent des solutions, comme l'insuffisance des logements.

    Reste que les autochtones sont minoritaires dans sa circonscription. Le fait d'être Amérindien réduit-il ses chances, comme l'a dit le député sortant, souverainiste du Bloc Québécois ?

    Des habitants de la ville de Chibougamau, voisine de Mistissini, démentent d'une seule voix. "C'est un homme qui connaît bien la région, c'est important", dit une vendeuse dans un magasin d'alimentation. "Je ne vote pas selon la couleur" de la peau.

    La maire de Chibougamau, Manon Cyr, le confirme implicitement. "Notre municipalité était traditionnellement proche du Bloc, mais l'arrivée de M. Saganash a changé la donne", reconnaît-elle.

     

    Le rapport des Etats-Unis sur les droits de l’homme dénonce la situation des Penan

    Le récent rapport des Etats-Unis sur les droits de l’homme met en lumière la lutte des Penan du Sarawak (partie malaisienne de l’île de Bornéo) pour protéger leurs forêts contre l’exploitation forestière.

    Ce rapport, qui émane du département d’Etat américain, fait état des plaintes émises par les organisations indigènes de droits de l’homme concernant l’octroi, par le gouvernement du Premier ministre du Sarawak Taib Mahmud, des terres penan aux ‘compagnies d’exploitation forestière et aux projets de développement en échange de faveurs politiques et financières’.

    Au pouvoir depuis 30 ans, Taib Mahmud a remporté les élections la semaine dernière. Des milliers de Penan ne possédant pas de carte d’identité n’ont pas pu voter.

    Le rapport indique que ‘les compagnies d’exploitation forestière ont harcelé et même menacé les leaders penan’ et que ‘les employés de deux d’entre elles…ont régulièrement abusé sexuellement de femmes et jeunes filles penan’. Un ministre du gouvernement a confirmé les faits, mais aucune poursuite n’a été engagée contre leurs auteurs.

    Les chasseurs-cueilleurs penan luttent contre les compagnies d’exploitation forestière pour protéger leurs dernières forêts. Une femme penan a confié à Survival : ‘Notre terre et notre rivière ont été détruites par les compagnies d’exploitation forestière, par les plantations de palmiers à huile. Elles ne nous ont apporté que détresse et souffrance’.

    Les tribus de Bornéo interdites de vote lors des prochaines élections

    Ne possédant pas de carte d’identité, des milliers de membres de la tribu penan ne pourront pas voter lors des élections qui auront lieu samedi prochain au Sarawak (la partie malaisienne de l’île de Bornéo).

    Ce scrutin crucial déterminera si l’actuel Premier ministre Taib Mahmud se maintiendra ou non au pouvoir qu’il exerce depuis 30 ans.

    Le gouvernement de Taib Mahmud a bradé les terres des Penan aux compagnies d’exploitation forestière qui ont détruit une grande partie des forêts dont ils dépendent pour leur survie. Peu d’entre eux, cependant, auront la possibilité d’exprimer leur vote.

    Les cartes d’identité sont délivrées gratuitement aux particuliers qui en font la demande avant l’âge de 12 ans, mais la plupart des Penan ne font cette démarche qu’une fois adultes et doivent alors payer une amende. Des fonctionnaires corrompus et des intermédiaires sans scrupule leur font généralement payer jusqu’à cent dollars pour obtenir des papiers. De nombreux Penan venus en ville de leurs lointains villages pour faire la démarche, finissent par abandonner après plusieurs tentatives infructueuses.

    ‘Il nous est très difficile d’obtenir une carte d’identité. Nous ne savons pas pourquoi, mais ce n’est pas faute d’en avoir fait la demande’, se lamentent les Penan.

    Les chasseurs-cueilleurs penan luttent contre les compagnies d’exploitation forestière pour préserver leurs dernières forêts. Ils font régulièrement appel à l’opinion publique internationale pour dénoncer la déforestation qui les prive du gibier et des plantes comestibles dont ils se nourrissent.

    Sans carte d’identité, les Penan ne sont pas reconnus comme citoyens malaysiens, ils sont donc soumis à des tarifs beaucoup plus élevés dans les hôpitaux publics et de manière générale, toute démarche officielle, y compris avec la police, leur est extrêmement pénible.

    Des fermiers démasqués depuis l’espace

    Au Paraguay, de riches propriétaires terriens ont été pris la main dans le sac par des images satellite montrant qu’ils ont abattu près de 4000 hectares de forêts habitées par des Indiens isolés.

    Les entreprises brésiliennes River Plate S.A. et BBC S.A. ont été interceptées au cours d’une opération secrète menée par les autorités de l’Etat et les Indiens dans la région du Chaco, au nord du Paraguay, qui abrite les Ayoreo-Totobiegosode, le dernier groupe d’Indiens isolés d’Amérique du Sud vivant en dehors du bassin amazonien.

    La plupart des forêts ancestrales des Indiens ont été abattues par les propriétaires terriens pour y élever du bétail.

    Déforestation illégale (encerclée), octobre-décembre 2010. La plupart des forêts environnantes ont été illégalement abattues depuis.

    Déforestation illégale (encerclée), octobre-décembre 2010. La plupart des forêts environnantes ont été illégalement abattues depuis.

    Déforestation illégale (encerclée), octobre-décembre 2010. La plupart des forêts environnantes ont été illégalement abattues depuis.
     
    Déforestation illégale (encerclée), octobre-décembre 2010. La plupart des forêts environnantes ont été illégalement abattues depuis.
     

    Les Ayoreo déjà sédentarisés s’inquiètent du sort des membres de leur groupe qui vivent encore isolés dans la forêt.

    Ojnai, un Ayoreo nous a confié : ‘Je suis extrêmement inquiet parce que personne ne sait exactement où se trouvent les groupes isolés qui vivent encore dans la forêt. Ma sœur se trouve parmi eux. C’est pour cela que nous ne voulons pas que les étrangers continuent de détruire la forêt avec leurs bulldozers’.

    L’Institut national paraguayen de l’Indien (INDI) a récemment annoncé qu’une parcelle de 34 000 hectares, rachetée aux éleveurs de bétail, serait restituée aux Ayoreo à une date non encore précisée.

    Les négociations avec d’autres compagnies, dont l’entreprise brésilienne Yaguarete Pora ont jusqu’ici échoué, les magnats du bétail refusant de revendre les terres ancestrales des Ayoreo qu’ils ont spoliées.

    Tout comme les Totobiegosode, les propriétaires terriens ne peuvent plus se cacher. Grâce aux images satellite, il est désormais pratiquement impossible que la déforestation à grande échelle puisse passer inaperçue. Mais les autorités doivent agir avant qu’il ne soit trop tard et prendre toutes les mesures pour enrayer cette déforestation sauvage’.

     

     (Suite)

    Alstom participe à la destruction de l’Amazonie et des peuples indigènes

    La compagnie française Alstom a signé un contrat d’environ 500 millions d’euros avec la compagnie brésilienne Norte Energia pour la fourniture d’équipements destinés au complexe hydroélectrique de Belo Monte. Alstom sera à la tête d’un consortium regroupant les compagnies Voith (allemande) et Andritz (autrichienne).

    S’il est construit, le barrage de Belo Monte sera le troisième plus important au monde et menacera la vie et les modes de vie de milliers d’Indiens vivant dans la région du Xingu y compris des Indiens isolés extrêmement vulnérables. Il dévastera près de 1 500 km2 de forêt et déplacera de 20 000 à 40 000 personnes.

    Le barrage qui a été abondamment critiqué, notamment par l’évêque du Xingu, Erwin Kräutler, lauréat du prix Nobel alternatif, et par le réalisateur James Cameron, fait actuellement l’objet d’une bataille judiciaire autour de la licence environnementale nécessaire à sa construction. La Commission interaméricaine des droits de l’homme vient de demander au gouvernement brésilien de suspendre la construction tant que les communautés indigènes n’auront pas été consultées et de prendre les mesures nécessaires pour protéger les Indiens isolés qui vivent dans la région.

    Le barrage a également provoqué de vives manifestations de mécontentement de la part des Indiens et de leurs sympathisants dans le monde entier. Survival a appelé Alstom à dénoncer son contrat.

    Si Alstom se targue de respecter ‘les lois, les réglementations et autres obligations en vigueur’, des pays où elle est établie, le barrage de Belo Monte enfreint la Constitution brésilienne et la Convention 169 de l’Organisation Internationale du travail que le Brésil a ratifiée, les populations affectées n’ayant pas donné leur consentement à ce projet. L’évêque Erwin Kräutler alertait récemment l’opinion internationale sur le fait que ‘la construction de Belo Monte était fondée sur l’illégalité et le déni de dialogue avec les populations affectées’.

     

    Gordon Brown condamne la ‘destruction scandaleuse’ des forêts du Sarawak

    L’ancien Premier ministre britannique Gordon Brown a lancé un appel urgent à faire cesser la ‘destruction scandaleuse’ des forêts tropicales du Sarawak avant qu’il ne soit trop tard. Dans le quotidien britannique The Independent du 10 mars 2011, il décrit la déforestation au Sarawak (partie malaisienne de l’île de Bornéo) comme ‘probablement le plus grand crime environnemental de notre temps’.

    Le Premier ministre du Sarawak, Taib Mahmud, se prépare à des élections très controversées qui auront lieu le 16 avril. Au pouvoir depuis plus de 30 ans, il a activement promu la déforestation massive des territoires indigènes.

    Les forêts du Sarawak abritent de nombreux peuples indigènes, dont les chasseurs-cueilleurs penan, qui dépendent de la forêt pour leur survie. Les Penan tentent de résister à la déforestation en érigeant des barrages routiers. La plupart de leurs forêts ayant déjà disparu, il leur devient difficile de trouver leur nourriture.

    Dans des zones où tout le bois commercialisable a déjà été coupé, les compagnies défrichent les parcelles restantes pour faire place aux plantations, notamment de palmiers à huile, ce que Gordon Brown qualifie de ‘cauchemar environnemental qui ne montre aucun signe de répit’.

    Un Penan, dont la forêt a totalement disparu, a confié à Survival : ‘La vie est très difficile pour nous maintenant. Les gens de notre village sont affamés car ils ne peuvent plus compter sur la forêt pour se nourrir. Ce sera encore pire lorsque tous nos territoires seront convertis en plantations de palmiers à huile’.

    Gordon Brown conclut en lançant un appel à une action concertée de la communauté internationale : ‘Le courage qui anime les peuples indigènes du Sarawak nous donne une chance d’arrêter la déforestation. Si nous échouons maintenant, nous ne serons pas seulement coupables de péché ou d’omission, mais nous serons complices de la destruction de l’avenir d’un peuple par des gens bien trop avides pour ne voir dans les arbres que le profit qu’ils peuvent en tirer.

    Gordon Brown a raison, le monde ne doit pas rester silencieux et permettre la destruction de la forêt des Penan au nom du profit et de l’avidité. Sans leurs forêts, les Penan n’ont aucun avenir’.

    La délicate situation des Bushmen

    Les Bushmen, population dispersée entre plusieurs Etats africains tels que le Botswana, la Namibie, l’Afrique du Sud ou encore l’Angola, sont depuis plusieurs années victimes d’immigration forcée. En effet, si leur principale réserve naturelle, le Kalahari central, leur procurait à la fois du gibier pour la chasse ainsi que des sources d’eau, le gouvernement botswanais a découvert que ce lieu cachait également d’importants gisements de diamants. Dès lors, la population a été chassée de ses terres, les grandes vagues d’immigration forcée ayant eu lieu successivement en 1997, 2002 et 2007. Survival fait état de leur situation actuelle.


    Forcés de vivre pendant des années en dehors de leur habitat naturel qu’était cette réserve, les Bushmen dépendent aujourd’hui quasiment exclusivement de l’aide alimentaire apportée par le gouvernement. Ceux-ci sont même interdits de chasse, et encourent la mort s’ils ne respectent pas cette interdiction. Après leur terre, c’est donc peu à peu leurs coutumes, leurs habitudes, leurs rites et leur culture que les Bushmen sont en train de perdre. En 2006, ils ont ainsi intenté un procès au gouvernement botswanais afin de recouvrir l’accès à leurs terres, procès qu’ils ont gagné, le juge ayant décrété que l’éviction des Bushmen était « illégale » et « anticonstitutionnelle », et qu’ils jouissaient ainsi du droit de retourner librement vivre dans leur réserve. Depuis lors, le gouvernement le leur fait payer, et les brime jour après jour, en leur interdisant notamment la pratique de la chasse ainsi que de tirer l’eau d’un puits qu’ils utilisaient pourtant depuis des décennies.
    C’est ainsi que le conflit qui les opposait au gouvernement concernant leur accès aux sources d’eau les a menés au tribunal. Ils ont perdu leur procès en 2010 et se sont ainsi vus interdire l’accès à leur puits, le juge ayant déclaré que « si les Bushmen vivaient dans l’inconfort, ils ne pouvaient s’en prendre qu’à eux-mêmes », mais, appuyés par Survival, ils ont fait appel. C’est ainsi que ce dossier a été mis entre les mains de la Cour d’appel du Botswana. Si la requête des Bushmen a été largement soutenue à la fois par les Nations Unies et la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples, le gouvernement a, pendant toute la durée du procès, continué ses persécutions envers ce peuple, leur interdisant même le simple accès à la Réserve de Kalahari, qui n’était autorisé qu’exclusivement aux titulaires d’un permis. C’est ainsi que le leader du mouvement Bushmen, qui, accompagné de son avocat, s’était rendu sur ces terres à la suite d’une audience concernant le droit à l’eau, a été arrêté et conduit en prison pour une nuit.
    Le procès sur l’eau s’est donc tenu fin à la fin du mois de janvier 2011, et une nouvelle victoire a pu être fêtée par les Bushmen, puisque la Cour d’appel du Botswana a condamné les agissements du gouvernement envers ce peuple. C’est ainsi que les décisions suivantes ont été rendues : les Bushmen ont le droit d’utiliser leur ancien puits dont l’accès leur avait été interdit par le gouvernement, ont également le droit d’en forer de nouveaux. D’autre part, l’attitude du gouvernement à leur égard a été qualifiée de « traitement dégradant » et le gouvernement a l’obligation de prendre à son compte les charges financières induites par le procès.
    Il est dont à espérer maintenant que cette décision de justice soit respectée par le pouvoir en place qui, même s’il détient d’importantes exploitations diamantifères dans la Réserve de Kalahari, doit développer une cohabitation pacifique avec les Bushmen. Mais, pour l’heure, cette décision judiciaire représente un grand progrès pour les droits de l’Homme dans le pays.

    La lutte des Indiens Achuar, Shiwiar et Sapara en Amazonie équatorienne

     

    Carte Zéro Déforestation

    Aux côtés des 45.000 indiens Shuar et 90.000 Kichwa, trois ethnies beaucoup plus petites luttent depuis 1992 pour la reconnaissance de leurs droits : les Achuar (6.000), les Shiwiar (1.200) et les Sapara (1.700), soit au total près de 9.000 indiens peuplant 1.400.000 hectares de forêt primaire situés à la frontière avec le Pérou à 100 km du front de colonisation et de déforestation en Equateur.

     

    D’une superficie équivalente à trois départements français, ces forêts anciennes sont menacées par les projets du gouvernement qui souhaite notamment étendre sa zone d’exploitation pétrolière vers le sud, après avoir été contraint par les mouvements écologistes d’« épargner » le Parc National du Yasuni, situé juste au nord. Leur avenir va se jouer dans cette décennie !

     

    Pour tous ces peuples jusqu’alors oubliés, l’espoir est né en 1992 lors des célébrations des 500 ans de la découverte du Nouveau-Monde. Partout en Amérique latine durant cette année-là, les autochtones s’unissent et manifestent pour revendiquer à l’inverse, cinq siècles d’oppression et de colonisation. Ainsi, lors du Sommet de la Terre de Rio, la voix des amérindiens (et une autre vision du monde) se fait entendre pour la première fois. Dans la foulée, les indiens d’Equateur se soulèvent et paralysent le pays en Octobre 1992. Ils obtiennent des titres fonciers communautaires sur une partie de leurs territoires ancestraux, mais ce sont surtout les Kichwa, initiateurs de ces manifestations qui en profiteront le plus.

     

    Durant la décennie 2000, les orientations politiques pluri-nationalistes (et avant-gardistes) de l’Equateur se révèlent, dans la pratique, difficiles à mettre en œuvre surtout en Amazonie où les indiens occupent de vastes étendues encore vierges et riches en ressources économiques. Avec une densité démographique proche de 0.5 habitant/km², c’est un vaste espace de développement économique que l’Equateur s’apprête à enterrer !

    Un pas en avant, deux pas en arrière, l’Etat traîne alors les pieds pour concéder aux indiens ce qu’il a ratifié en 1998. Et dans ce combat, il aurait très bien pu gagner si les enjeux écologiques n’avaient pas pris au fil des années une importance croissante. Aujourd’hui les nationalités autochtones d’Equateur se sont organisées et continuent plus que jamais la lutte pour protéger leurs forêts. Elles reçoivent l’appui d’ONG internationales oeuvrant contre la déforestation et le changement climatique. Le mot d’ordre est lancé : avant de reboiser, il est urgent de préserver les forêts encore intactes !

    Le cas des indiens Shiwiar est exemplaire. Aidés par l’association française Arutam Zéro Déforestation, ils revendiquent depuis 2006, 120.000 hectares. Ils ont passés toutes les étapes de ce processus (délimitation GPS leur territoire, cartographie, rédaction et dépôt du dossier technique) et attendent enfin le décret d’application. Et pourtant rien n’est acquis, il leur faut maintenant des avocats pour faire valoir leurs droits fonciers. Or cela représente un coût qu’ils ne peuvent assumer.

    Zéro Déforestation est un élan de solidarité pour la reconnaissance des titres fonciers des indiens d’Amazonie équatorienne. Grâce à votre aide, de vastes espaces naturels, riches en biodiversité, seront ainsi préservés d’une exploitation outrancière, qu’elle soit forestière, minière, pétrolière ou agricole.

     

    La gestion des dernières forêts primaires d’Amazonie par les Indiens eux-mêmes est un droit fondamental reconnu par la Charte des Droits de l’Homme et inscrit dans la Déclaration des Peuples Autochtones à l’ONU.

     

     

    Wikileaks: Un câble secret révèle que le Pérou avait admis avoir falsifié des certificats forestiers

    Selon un câble diplomatique de l’ambassade des Etats-Unis révélé par WikiLeaks, le gouvernement péruvien a secrètement admis que 70 à 90% de ses mahogany (sorte d’acajou) exportés avaient été illégalement abattus.

    Par ailleurs, le gouvernement péruvien est parfaitement informé du ‘blanchiment’ de l’exploitation forestière illégale à travers la ‘falsification de documents et l’abattage des essences dures en dehors des limites des concessions, en échange de pots-de-vin’.

    Cette révélation risque de mettre dans l’embarras plusieurs magasins de matériaux nord-américains qui nous ont confessé continuer d’importer des essences précieuses en provenance d’Amazonie. Les enseignes Home Depot, Lowe’s et Lumber Liquidators ont confirmé qu’elles commercialisaient des articles en mahogany.

    Dans ce câble, qui date de 2006, l’ancien ambassadeur des Etats-Unis au Pérou, James Struble, évoquait ‘les estimations non officielles de l’INRENA’, l’institut national des ressources naturelles.

    Les commentaires de l’ambassadeur donnent une image accablante de la mauvaise gestion de la forêt au Pérou. Selon le télégramme qui insiste sur le rôle décisif du pays dans le marché forestier illégal, les Etats-Unis ont importé 88% des essences dures péruviennes destinées à l’exportation en 2005. La majeure partie de l’exploitation du mahogany péruvien en danger reste aujourd’hui destinée au marché nord-américain.

    Cette révélation fait suite à la récente explosion médiatique internationale suscitée par l’exploitation forestière illégale au Pérou, des bûcherons ayant envahi des régions protégées forçant les Indiens isolés qui y vivent à fuir de l’autre côté de la frontière, au Brésil.

    Les bûcherons constituent une grave menace pour les Indiens murunahua isolés qui risquent d’être décimés par les maladies du monde extérieur ou par des conflits avec d’autres Indiens isolés qui acceptent difficilement de se voir envahir, même par d’autres Indiens.

    Survival a exhorté le gouvernement péruvien à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la protection efficace du territoire des Murunahua.

    Ce câble diplomatique montre de manière alarmante que les autorités péruviennes étaient parfaitement informées de l’ampleur de l’exploitation forestière illégale, qu’elles ne l’admettaient pas et qu’elles n’ont presque rien entrepris pour la faire cesser. Il est effarant de constater que, cinq ans après l’émission de ce câble, la déforestation illégale systématique continue au Pérou et les territoires habités par des Indiens extrêmement vulnérables ne sont toujours pas efficacement protégés. Les consommateurs nord-américains et européens avisés ne se laisseront pas abuser par une rhétorique qui tend à démontrer que le mahogany péruvien est exploité de manière durable. De tels arguments ne valent pas mieux que le papier utilisé pour les écrire.

    Peuples autochtones d’Afrique centrale : la longue marche vers la reconnaissance

    Pygmées baaka, mbenzélé, babongo, batwa...Venus de toute l’Afrique centrale, des représentants des peuples autochtones se réunissaient à Impfondo, dans le département de la Likouala, au nord de la République du Congo, du 16 au 19 mars. Avec des délégués de leurs gouvernements, des élus, des responsables d’ONG, d’institutions internationales et d’entreprises, ils participaient au FIPAC 2 (Forum international sur les peuples autochtones d’Afrique centrale) qui, trois ans après la première édition organisée dans la même localité, avait pour thème : « Droits des peuples autochtones et dynamiques de la conservation de la biodiversité dans le bassin du Congo ».
      « Nous sommes exploités ! Pour travailler une parcelle 6 à 12 ha, nous sommes payés avec quelques habits, quelques "bâtons de cigarette". D’autres nous donnent un peu d’argent : 2000 à 3000 francs [1] », dénonce Benjamin Ngola. Pour ce jeune pygmée originaire de Centrafrique, il n’était pas question d’être abusé par les propriétaires terriens comme l’étaient ses parents. Scolarisé jusqu’à la classe de sixième, il a profité de ce bagage pour partir s’installer au Congo où il exerce depuis trois ans la profession d’enseignant à Enyele, dans le département de la Likouala. Cependant, il estime qu’il n’est toujours pas considéré à l’égal des autres hommes, et rêve d’un ailleurs où la vie serait meilleure et les préjugés moins tenaces.
     
    Du fait de leur petite taille et de leur mode de vie, les pygmées ne jouissent pas des mêmes droits que les autres ethnies, principalement bantoues, peuplant l’Afrique centrale. Une discrimination millénaire largement dénoncée lors de la seconde édition du FIPAC (Forum international sur les peuples autochtones d’Afrique centrale), qui s’est tenue à Impfondo. Plus de 500 personnes ont fait le déplacement. Et huit délégations des Etats de la sous-région [2] ont participé à l’événement organisé par le pays hôte, sous la coordination de la COMIFAC (Commission des forêts d’Afrique centrale) et de la CEAC (Commission économique des Etats d’Afrique centrale).
     
    Au cœur de la forêt équatoriale, dans un village de briques et de bois encore inachevé, conçu pour la circonstance par le premier architecte autochtone certifié du Congo, Parfait Dihoukamba, les discussions sont allées bon train. A l’issue de leurs travaux, les participants répartis dans sept panels, ont accouché d’une longue liste de recommandations, dont l’essentiel tient dans : l’accès des autochtones aux services sociaux et administratifs de base (santé, éducation, logement, enregistrement à l’état civil, justice), leur insertion dans les instances institutionnelles et politiques, la garantie de leur accès aux ressources forestières, le partage des richesses forestières et minières prélevées sur les territoires qu’ils occupent, la promotion et le respect des lois les protégeant sur les plans national et international.
     
    Des avancées encourageantes

    « Il y a eu une prise de conscience tardive de nos gouvernements vis-à-vis d’une population qui était considérée comme des sous-hommes », juge Parfait Dihoukamba, qui est aussi coordinateur du RENAPAC (Réseau national des populations autochtones du Congo). Mais, optimiste, il estime que « le FIPAC est le début d’un processus qui ne peut être arrêté ». Un avis que partage Kapupu Diwa Mutimanwa, coordonnateur du REPALEAC (Réseau des peuples autochtones d’Afrique centrale). Le Burundi réserve depuis 2005 un quota au sein des deux chambres du Parlement aux pygmées batwa, la République centrafricaine a ratifié le 24 décembre 2009 la convention 169 de l’OIT (Organisation internationale du travail) relative aux peuples indigènes et tribaux, la loi du 25 février 2011 garantit la promotion et la protection des populations autochtones de la République du Congo… Une succession de décisions qui, selon M. Diwa Mutimanwa, prouve que la cause des pygmées progresse en Afrique centrale. Il pense cependant que l’émancipation et la reconnaissance des peuples autochtones dépend étroitement de leur niveau de scolarisation. « Si je fais tout ce que je fais maintenant, c’est parce que j’ai étudié. On manque de cadres ! », diagnostique le coordinateur du REPALEAC, pour qui le débat sur l’acculturation induite par la fréquentation des établissements scolaires est secondaire.
     
    Les représentants des peuples autochtones comme le ministre congolais de l’Economie forestière, de l’Environnement et du développement durable, Henri Djombo, sous la houlette duquel a été organisé l’événement, ont martelé que l’institutionnalisation du FIPAC était nécessaire, car elle permettrait de mener avec une plus grande efficacité le combat pour la reconnaissance et le respect des droits des peuples autochtone à l’échelle de l’Afrique centrale. Une institutionnalisation inscrite parmi les recommandations des panelistes qui ont planché pendant la durée du forum, mais qui devra attendre que les Etats concernés la ratifient. « On ne doit plus se regarder en chien de faïence, mais se porter assistance mutuelle », déclarait Henri Djombo lors de la clôture du FIPAC 2. Les inégalités existant entre bantous et pygmées disparaîtront-elle un jour ? Pour l’amérindienne Pauline Soukhai, ministre des affaires autochtones du Guyana, invitée à Impfondo, l’exemple de son pays est encourageant. Aujourd’hui, les Amérindiens, représentant 10% de la population, participent à la vie de la nation aux niveaux les plus élevés, puisqu’ils dirigent trois ministères sur dix-sept. « C’est un gros challenge pour tous les pays d’Afrique centrale, mais c’est possible », a-t-elle déclaré, insistant sur « la nécessité d’un partenariat entre autochtones et gouvernements ». Pour évaluer les progrès de leur action, les participants du FIPAC se sont donnés rendez-vous dans deux ans, au Congo ou dans un autre pays de la sous-région qui accepterait d’accueillir la troisième édition du forum, s’il parvenait à se pérenniser.
     

    Qui sont les pygmées ?
    Disséminés dans toute l’Afrique centrale, les pygmées seraient plus de 300 000. Au Congo, par exemple, ils représenteraient 10% de la population, soit environ 40 000 personnes. Des évaluations à prendre avec des pincettes, car aucune statistique fiable n’existe sur leur nombre. Ils sont divisés en plusieurs groupes. Dans la région des grands lacs, au Rwanda, au Burundi, en Ouganda, en République Démocratique du Congo vivent majoritairement les Batwa et Bambuti. A l’ouest, au Congo, Gabon, Centrafrique et Guinée équatoriale, on trouve les Bagyeli, Bakola, Bakoya, Baaka, Aka, Babenjelle, Babongo et plusieurs autres tribus. Nomades, ils vivraient encore majoritairement dans la forêt, de la chasse, de la pêche, d’un peu d’agriculture et de travaux effectués au bénéfice des peuples sédentaires qu’ils côtoient – et souvent les exploitent, profitant de leur méconnaissance de la valeur numéraire du travail. Mais ils sont eux-mêmes de plus en plus nombreux à se sédentariser. Ils sont officiellement appelés « autochtones », depuis qu’une déclaration des Nations unies, en 2007, a recommandé ce terme à la place de « pygmée », jugé péjoratif. Ce dernier est issu du mot grec « pygmaios » signifiant haut d’une coudée. Il demeure le plus fréquemment employé pour les désigner. D’autres populations d’Afrique centrale, telles que les Peuls bororo, sont classées parmi les « autochtones ». Un terme qui a du mal à faire l’unanimité dans la sous-région où nombre de Bantous jugent, qu’à la différence des Européens arrivés en Amérique à la fin du XVIe siècle seulement, leur longue présence en Afrique centrale justifierait qu’ils soient aussi qualifiés d’« autochtones ».  (Suite)

    l’Ethiopie aux prises avec un scandale international

    Près de 400 organisations ont signé une pétition contre le plus haut barrage d’Afrique qui a été remise aux ambassades d’Ethiopie en France, en Allemagne, en Italie, en Belgique, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis le 22 mars pour marquer la journée mondiale de l’eau. 

    Au moins huit tribus éthiopiennes et près de 300 000 riverains du célèbre lac Turkana sont menacés par le barrage de Gibe III sur la rivière Omo.

    L’ouvrage qui, selon le gouvernement éthiopien est achevé à 40%, perturbera le phénomène de crues naturelles indispensables aux systèmes agricoles traditionnels des tribus de l’Omo. Si les autorités prétendent aujourd’hui qu’une ‘crue artificielle’ résoudra le problème, la compagnie de construction du barrage avait annoncé l’an dernier sa volonté d’amener progressivement les tribus à ‘passer d’une agriculture irriguée par les crues naturelles à des systèmes agricoles plus modernes’.

    Un tel changement imposé, écartant la solution de crue artificielle déjà inadéquate, sans aucune garantie de moyens alternatifs de survie, s’avérera probablement désastreux.

    Un chasseur-cueilleur kwegu a déclaré : ‘Nous dépendons des poissons, ils sont notre bétail. Si les crues de l’Omo disparaissent, nous mourrons’.

    Le gouvernement éthiopien a par ailleurs affecté 180 000 hectares de terres de la vallée de l’Omo à l’investissement agricole dont certaines se trouvent sur les territoires des tribus nyangatom, karo et mursi.

    Les tribus n’ont pas été consultées sur ce barrage, ni sur les changements qu’il impliquera sur leur mode de vie ou sur l’octroi de concessions situées sur leur territoire à des investisseurs étrangers, violant ainsi la Constitution éthiopienne.

    La Banque européenne d’investissement et la Banque africaine de développement ont toutes deux décidé de ne pas financer le barrage. Si les banques chinoises de commerce et d’industrie et Exim financent déjà certaines parties du projet, l’Ethiopie a besoin de trouver de nouveaux financements. Le gouvernement italien étudie actuellement la possibilité d’investir dans le barrage et l’Ethiopie est récemment devenue le plus important bénéficiaire de l’aide au développement britannique avec un engagement de 2 milliards de dollars sur quatre ans.

    Survival International, International Rivers, la Campagne pour la réforme de la Banque mondiale, Counterbalance Coalition et Friends of Lake Turkana se sont associées pour lancer la pétition qui appelle le gouvernement éthiopien à ‘suspendre le projet du barrage de Gibe III sur la rivière Omo tant que les peuples affectés par ce projet n’auront pas donné leur consentement libre, préalable et informé.  Si le gouvernement endigue les eaux des tribus de la vallée de l’Omo et octroie leurs terres à des étrangers, elles ne survivront pas. Le gouvernement est en train de promouvoir l’industrialisation à outrance aux dépens des peuples les plus vulnérables du pays.
     

    Transition Lula – Dilma : Perspectives pour les peuples indigènes

    Le 18 janvier, invitées par AYA, une quarantaine de personnes étaient réunies à la salle "Chico Mendes" de la Maison des Associations de Genève, pour échanger avec l'indigéniste et sociologue Silvio Cavuscens, sur la situation des peuples indigènes brésiliens au moment du changement de présidence de la république. Il y avait-là des membres des organisations de coopération qui ont, ou ont eu, Silvio comme partenaire : E-Changer, Terre des Hommes Genève/Suisse, Mouvement pour la Coopération Internationale - MCI, mais aussi les membres du collectif qui avait organisé la campagne "Démarcation des Terres indigènes" entre 2003 et 2006. Et, bien sûr, plusieurs de ses amis de jeunesse.

    "Côtoyer les peuples indigènes et ne pas respecter leurs cultures, cela revient à toucher sans sentir, regarder sans voir et écouter sans entendre !" Tel est le titre que Silvio a donné à sa présentation. Il a rappelé comment la diversité est l'une des caractéristiques des peuples indigènes du Brésil : plus de 700'00 indiens appartenant à 235 peuples, utilisant 172 langues différentes.

    Au niveau institutionnel, il a souligné l'importance de la Constitution de 1988 qui a rompu avec la vision intégrationniste au profit de la reconnaissance de la spécificité des peuples indigènes et de l'importance de leurs organisations. Il a d'abord rappelé les priorités du gouvernement Lula, notamment : l'amélioration des conditions économiques de la nation, réduire le taux de pauvreté, valoriser le Brésil au niveau international et les alliances internes nécessaires à la gouvernance du pays.

    En 2002, la coalition qui a soutenu la candidature de Lula à la présidence de la république a publié un programme de gouvernement concernant les peuples indigènes. Y figurent notamment, la volonté de dialogue, la démarcation des terres indigènes, la restructuration de la Fondation Nationale de l'Indien - FUNAI. Au terme de huit ans de gouvernement Lula, le bilan est mitigé : désarticulation de la politique indigéniste entre divers ministères, manque de dialogue, méconnaissance de la réalité indigène entraînant l'application de mesures inadaptées. Le Programme d'Accélération de la Croissance - PAC, mis en oeuvre par le gouvernement, a des impacts négatifs sur l'Amazonie et les peuples indigènes de la région en raison de nombreux ouvrages inscrits au programme : routes, usines hydroélectriques (Belo Monte, Jirau), gazoducs, etc. Par ailleurs, la violence à l'égard des peuples indigènes reste bien réelle.

    Silvio a évoqué ce que les peuples indigènes attendent du nouveau gouvernement, par exemple, l'adoption du Statut des peuples indigènes, la consolidation du Secrétariat spécial de santé indigène - SESAI, l'arrêt des travaux d'infrastructures qui ont un impact direct ou indirect sur les Terres indigènes, la création d'un Conseil national de politique indigéniste...

    Cette note a été publiée dans le bulletin "AYA Info" No 58, de l'association "Appui aux indiens Yanomami d'Amazonie" - AYA - 15, Chemin de la Vi-Longe  -  CH - 1213 Onex / Genève - CCP 17-55066-2

    Venezuela 26.02.2011. La loi sur les langues indigènes est un instrument de revitalisation

    Alors qu’il existe des peuples indigènes qui parlent leur langue, ils la perdent peu à peu à cause de la pénétration culturelle inhérente au modèle de société capitaliste.

    La représentante indigène Noheli Pocaterra, a relevé qu’entre les projets impulsés en 2009 à l’Assemblée nationale, la loi sur les langues indigènes est un instrument qui a une histoire et des antécédents.

    Elle a rappelé qu’en 2001-2002, la réflexion tournait autour d’une loi d’éducation et d’utilisation des langues indigènes comme mécanisme de travail.

    « Malheureusement, la loi d’éducation n’a pas été approuvée à cette époque et par conséquent notre loi a été également paralysée, malgré le fait que nous avions fait une consultation dans tout le pays » a-t-elle affirmé.

    Ella a rappelé qu’une série d’accords entre la Commission d’Education et la Commission des Peuples indigènes du Parlement national, « nous on sollicités pour qu’au lieu d’élaborer une loi d’éducation indigène, nous l’intégrions comme un chapitre ou article de la loi sur l’éducation »

    Une loi sur les langues indigènes a été présentée ultérieurement et approuvée à l’Assemblée nationale.

    La finalité de cet instrument légal – a-t-elle expliqué – est la revitalisation, car il y a des peuples indigènes qui parle leur langue, mais peu à peu ils la perdent, à cause de la pénétration culturelle inhérente au modèle de société capitaliste « qui nie encore l’utilisation de nos langues indigènes, qui les voit comme des dialectes ou qui simplement nous sous-estime »

    L’Homme moderne vient-il d’Afrique de l’Est ou du Sud ?

    D’après une étude génétique sur des populations africaines, le berceau de l’Humanité serait plutôt l’Afrique du Sud où l’on rencontre encore aujourd’hui une très grande diversité génétique.

    L’Homme moderne, c’est-à-dire Homo sapiens, semble bien être apparu en Afrique et plus précisément en Afrique de l'Est. C’est l’hypothèse admise aujourd’hui et qui avait été étayée, notamment, par l'analyse génétique du programme Genographic. Elle vient d’être remise en cause par une équipe d’anthropologues des États-Unis après une étude conduite dans plusieurs peuples de chasseurs-cueilleurs d’Afrique du Sud (comme les Bushmen Khomani, adeptes de la langue à clics, en Afrique du Sud) et dans des populations d’Afrique du Nord (notamment les Massaï au Kenya).

    Chez ces vingt-sept populations, les chercheurs ont analysé 580.000 SNP (Single Nucleotide Polymorphism), des petites variations au sein de l’ADN, très communes, qui représentent les neuf dixièmes de la différence génétique entre deux personnes. Les résultats viennent d'être publiés dans la revue Pnas. Verdict : les résultats obtenus penchent du côté d’une origine sud-africaine des groupes ethniques actuels.

    Une histoire plus complexe ?

     

    Selon eux, les six populations subsahariennes de chasseurs-cueilleurs partagent un ancêtre commun distinct des ethnies agricultrices. Les auteurs eux-mêmes soulignent cependant que leur étude porte sur un petit nombre d’individus (47 personnes pour les Bushmen par exemple).

    Ils concluent tout de même à une variété génétique remarquablement élevée pour les chasseurs-cueilleurs d’Afrique du Sud, en particulier les Khomani et les Bushmen de Namibie. Schématiquement, la diversité génétique diminue du sud au nord de l’Afrique, ce qui situerait au sud du continent l’origine des populations humaines.

    S’exprimant dans BBC News, l’anthropologue britannique Chris Stringer émet un doute sur la conclusion, arguant que les peuples actuels de chasseurs-cueilleurs sont issus de populations bien plus vastes dont le territoire était très étendu et qu’il est donc difficile de remonter 60.000 ans plus tard à une origine géographique précise.

     (Suite)

    La lutte des Indiens Achuar, Shiwiar et Sapara en Amazonie équatorienne

    Aux côtés des 45.000 indiens Shuar et 90.000 Kichwa, trois ethnies beaucoup plus petites luttent depuis 1992 pour la reconnaissance de leurs droits : les Achuar (6.000), les Shiwiar (1.200) et les Sapara (1.700), soit au total près de 9.000 indiens peuplant 1.400.000 hectares de forêt primaire situés à la frontière avec le Pérou à 100 km du front de colonisation et de déforestation en Equateur.

     

    D’une superficie équivalente à trois départements français, ces forêts anciennes sont menacées par les projets du gouvernement qui souhaite notamment étendre sa zone d’exploitation pétrolière vers le sud, après avoir été contraint par les mouvements écologistes d’« épargner » le Parc National du Yasuni, situé juste au nord. Leur avenir va se jouer dans cette décennie !

     

    Pour tous ces peuples jusqu’alors oubliés, l’espoir est né en 1992 lors des célébrations des 500 ans de la découverte du Nouveau-Monde. Partout en Amérique latine durant cette année-là, les autochtones s’unissent et manifestent pour revendiquer à l’inverse, cinq siècles d’oppression et de colonisation. Ainsi, lors du Sommet de la Terre de Rio, la voix des amérindiens (et une autre vision du monde) se fait entendre pour la première fois. Dans la foulée, les indiens d’Equateur se soulèvent et paralysent le pays en Octobre 1992. Ils obtiennent des titres fonciers communautaires sur une partie de leurs territoires ancestraux, mais ce sont surtout les Kichwa, initiateurs de ces manifestations qui en profiteront le plus.

     

    La montée en puissance des autochtones qui représentent un tiers de la population en Equateur oblige le pays à réviser sa constitution en 1998. Celle-ci reconnaît l’existence de 13 nationalités autochtones dont les Achuar, Shiwiar et Sapara. Elle officialise notamment l’éducation bilingue et la santé inter-culturelle, mais surtout ouvre la porte à la restitution par voie légale de tous les territoires occupés par les indiens. C’est le début de l’autonomie pour tous ces peuples opprimés depuis des siècles.

    Durant la décennie 2000, les orientations politiques pluri-nationalistes (et avant-gardistes) de l’Equateur se révèlent, dans la pratique, difficiles à mettre en œuvre surtout en Amazonie où les indiens occupent de vastes étendues encore vierges et riches en ressources économiques. Avec une densité démographique proche de 0.5 habitant/km², c’est un vaste espace de développement économique que l’Equateur s’apprête à enterrer !

     

    Un pas en avant, deux pas en arrière, l’Etat traîne alors les pieds pour concéder aux indiens ce qu’il a ratifié en 1998. Et dans ce combat, il aurait très bien pu gagner si les enjeux écologiques n’avaient pas pris au fil des années une importance croissante. Aujourd’hui les nationalités autochtones d’Equateur se sont organisées et continuent plus que jamais la lutte pour protéger leurs forêts. Elles reçoivent l’appui d’ONG internationales oeuvrant contre la déforestation et le changement climatique. Le mot d’ordre est lancé : avant de reboiser, il est urgent de préserver les forêts encore intactes !

     

    Le cas des indiens Shiwiar est exemplaire. Aidés par l’association française Arutam Zéro Déforestation, ils revendiquent depuis 2006, 120.000 hectares. Ils ont passés toutes les étapes de ce processus (délimitation GPS leur territoire, cartographie, rédaction et dépôt du dossier technique) et attendent enfin le décret d’application. Et pourtant rien n’est acquis, il leur faut maintenant des avocats pour faire valoir leurs droits fonciers. Or cela représente un coût qu’ils ne peuvent assumer.

     

    Zéro Déforestation est un élan de solidarité pour la reconnaissance des titres fonciers des indiens d’Amazonie équatorienne. Grâce à votre aide, de vastes espaces naturels, riches en biodiversité, seront ainsi préservés d’une exploitation outrancière, qu’elle soit forestière, minière, pétrolière ou agricole.

    Peuples autochtones du Congo

         Sous le patronage du président Sassou Nguesso, la ville d'Impfondo, chef-lieu du département de la Likouala au nord Congo, abrite du 16 au 19 mars la 2ème édition du Forum international sur les peuples autochtones d'Afrique centrale. A quelques jours de l'événement, le ministre de l'Economie forestière, Henri Djombo, a fait le point global des préparatifs à la presse.

    Le FIPAC est une rencontre des représentants des Etats de l’Afrique Centrale, du Réseau des Peuples Autochtones d’Afrique Centrale (REPALEAC), des réseaux nationaux des peuples autochtones d’Afrique Centrale, des partenaires au développement, des organisations internationales, des organisations non gouvernementales, de la société civile, du secteur privé…

     

    Cette réunion a pour but de réfléchir et de trouver des solutions adéquates aux questions de protection et de promotion des droits et libertés, de la culture des peuples autochtones d’Afrique centrale et de leur prise en compte pour la gestion durable de l’écosystème du bassin du Congo.
    La première édition de cette rencontre a permis entres autres, de décider de l’organisation de ce forum tous les trois ans au même endroit, sous la coordination de la Commission des Forêts d’Afrique Centrale (COMIFAC), une institution spécialisée de la Commission Economique des Etats de l’Afrique centrale(CEEAC).
    Pour la 2ème édition, les préparatifs vont bon train, a dit le ministre Henri Djombo. Le site d’Impfondo qui représentait un grand enjeu, ce défi serait relevé. << Tout est presque arrangé : la construction de la salle des conférences pouvant abriter 300 à 400 personnes, la salle de réunion, le réfectoire, les dortoirs, la salle d’exposition et l’amphithéâtre…>>, a précisé le ministre.

       Henri Djombo a rassuré les journalistes qu’à partir de demain, tous les ouvrages seront disponibles pour le forum.

    Plusieurs délégations, selon l’orateur, ont déjà annoncé leur participation. On compte une dizaine de pays africains, des partenaires au développement, des organisations sous régionales comme la CEEAC, la COMIFAC, les réseaux nationaux des peuples autochtones. Henri Djombo a ajouté que << des dispositions viables sont prises pour le transport des délégations étrangères de Brazzaville à Impfondo. >>
    Au sujet de la thématique centrale << Droits des peuples autochtones et dynamiques de conservation de la biodiversité dans le bassin du Congo, >> le ministre a laissé entendre que, le gouvernement accordait une attention particulière à la question des peuples autochtones et a pris un certain nombre de mesures en vue de la reconnaissance et de l’émancipation des communautés autochtones vivant sur l’ensemble du territoire congolais. Il a cité en référence la constitution du Congo qui reconnaît les mêmes droits à tous les citoyens sans aucune discrimination de race, de langue, d’origine sociale et ethnique.
      A cela, le ministre a ajouté la promulgation par le parlement, le 25 février dernier, de la loi portant promotion, protection et émancipation des peuples autochtones. Selon lui, c’est une première loi prise en faveur des peuples autochtones. << C’est une première loi au monde >>, a t’il conclu.
     
    Estimés à 300.000 individus, les peuples autochtones représentent environ 10% de la population congolaise. Longtemps considérés comme des citoyens de seconde zone, ils constituent la couche la plus marginalisée et la plus vulnérable. On distingue plusieurs groupes d’autochtones repartis sur l’étendue du Congo. Il s’agit des Babongos dans le département de la Lékoumou, du Niari et du Kouilou ; les Atwas dans le département des Plateaux ; les Aka et les Baaka dans les départements de la Cuvette-Ouest, de la Cuvette, de la Sangha ; les Babi dans le département du Pool et les Babenga ou Baaka dans le département de la Likouala.

    Afrique centrale/Culture : 500 délégués attendus au Forum des peuples autochtones à Impfondo

    Près de 500 délégués sont attendus à la deuxième édition du Forum international sur les Peuples Autochtones d'Afrique Centrale (FIPAC2) qui aura lieu du 16 au 19 mars prochain à Impfondo, dans le département de la Likouala, à environ 1000 km au nord-est de Brazzaville, a appris Xinhua jeudi de source proche des organisateurs au ministère congolais de l'Economie forestière.

    Placé sous le patronage du président congolais, Denis Sassou Nguesso, le FIPAC 2 se tient sur le thème central : « Droits des peuples autochtones et dynamiques de la conservation de la biodiversité dans le Bassin du Congo ».

    Le FIPAC est une rencontre des représentants des Etats de l' Afrique centrale, des institutions internationales, de la société civile, et des collectivités locales. Cette rencontre a pour but de réfléchir et de trouver des solutions adéquates aux questions de protection et de promotion des droits et libertés, de la culture des peuples autochtones d'Afrique centrale et de leur prise en compte pour la gestion durable de l'écosystème du Bassin du Congo.

    La première édition de cette rencontre en avril 2007 a permis, entre autres, de décider de l'organisation de ce forum tous les trois ans au même lieu, sous la coordination de la Commission des Forêts d'Afrique Centrale (COMIFAC), une institution spécialisée de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique Centrale (CEEAC).
     

    La rencontre GoodPlanet : Emilie Barrucand, ethnologue en Amazonie

     
     
     

    GoodPlanet est allé à la rencontre d’Emilie Barrucand. Elle est la fille adoptive du chef amazonien Raoni. Depuis dix ans, Emilie Barrucand partage sa vie entre la France et le Brésil, dans le village du grand cacique, en plein cœur de l’Amazonie. Avec lui, la jeune ethnologue de 30 ans a tissé des liens indéfectibles. Comme avec tous les membres de la communauté qui la considèrent désormais comme une des leurs.

    En France, elle a créé l’association Wayanga ("chamane" en kayapo) ; au Brésil, elle intervient régulièrement auprès de la FUNAI (Fondation de l’Indien au Ministère de la justice brésilienne) et entame un long travail d’archivage pour les aider à conserver leur patrimoine culturel et la mémoire des anciens. Un travail de longue haleine nécessitant beaucoup de patience, d’écoute, et de présence sur le terrain.

    Vous côtoyez, depuis dix ans, les peuples autochtones d’Amazonie. Quel bilan dressez-vous de la situation sur le terrain ?

    La déforestation continue de gagner cruellement du terrain. En survolant la région du Mato Grosso par images satellite, on distingue clairement un bloc vert, les terres autochtones, et tout autour, des étendues de jaune, à perte de vue, les monocultures de soja, qui appauvrissent la biodiversité et mettent en péril la vie de ces peuples. Le projet de bitumage de la BR163, qu’on appelle "l’autoroute du soja", est quant à lui en stand by mais il peut, à tout moment, revenir sur le tapis. Tout comme ce projet de barrage du Belo Monte contre lequel les Indiens luttent depuis près de trente ans. Sa construction sur le fleuve Xingu –traversant de nombreuses terres autochtones– entrainerait de terribles inondations et un déséquilibre de l’écosystème. Une catastrophe pour ces peuples chasseurs, pêcheurs, cueilleurs. Le projet, ajourné dans les années 80, est de nouveau d’actualité. Ce qui est contraire à la convention 169 de l’OIT que le Brésil a signé, depuis, pour s’engager à protéger les peuples autochtones des agressions extérieures.

    Pensez-vous que la visite de Raoni "chez les Blancs" pourrait faire annuler le projet ?

    Tous les moyens doivent être mis en œuvre pour éviter la construction de ce barrage. Le discours de Raoni, relayé par les médias occidentaux peut faire plier le gouvernement brésilien. Dans les années 80, Sting avait joué un rôle essentiel dans l’ajournement du projet, en apparaissant dans les médias à ses côtés pour dénoncer les conséquences néfastes de ce barrage. 
     

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  • Territoires indigènes et transnationales de l’énergie éolienne

    Mexico ouvre officiellement les portes à la politique néo-libérale avec la signature du TLC avec le Canada et les Etats Unis ; le préambule pour les millions de paysans regroupés en unité de production, tel l’ ejido *, se fit avec la réforme de l’article 27 de la constitution et une restructuration du secteur agraire dont le but était d’ouvrir aux investissements privés les terres sous tutelle de l’Etat, en privatisant la propriété sociale. Les conséquences sociales pour la paysannerie ont été déterminantes, avec l’élargissement de la pauvreté dans le pays à quasiment la moitié de la population. 

    Comme chacun sait, au travers de la lutte armée le mouvement d’insurrection zapatiste visait au rejet de ce modèle neo-libéral et à réclamer la restitution des terres et des territoires des peuples indigènes prenant la défense de leurs droits collectifs stipulés dans le traité international inaliénable qu’est la Convention 169 de l’Organisation International du Travail, ratifiée en 1990, avant la reforme agraire qui eut lieu deux ans plus tard.

    Le processus de certification des bénéficiaires des ejidos leur permit d’obtenir le plein pouvoir sur leurs parcelles, avec la possibilité de vendre leurs terrains à des investisseurs privés par l’intermédiaire du PROCEDE. Il fut mis en place auprès des bénéficiaires des ejidos de Basse Californie pour se défaire de terres qui pouvaient difficilement devenir productives sans capital, à cause du coût élevé des crédits et du manque de subsides de la part des instances gouvernementales.

    Mais le cercle de la privatisation n’a pu se refermer sur les terres appartenant aux peuples indigènes lorsqu’ils étaient natifs de celles-ci, les cucapas, kumiais, paipais et kilihuas. Ils sont établis en 10 communautés sur une superficie de 327 milles hectares et répartis dans les municipalités de Mexicali, Tecate et Ensenada dans laquelle se situent six de ces communautés. Leur régime de propriété comprend quatre ejidos, trois en biens communaux et deux communautés de fait.

     

        (Suite)

    Les Kenyans manifestent contre un méga-barrage en Ethiopie

    Les Kenyans ont manifesté la semaine dernière contre la construction, en Ethiopie, d’un méga-barrage hydroélectrique qui risque d’anéantir des centaines de milliers de vies dans les deux pays.

    Menés par l’organisation Friends of Lake Turkana (FoLT), les manifestants se sont rendus la semaine dernière à l’ambassade de Chine au Kenya pour demander aux banques et aux compagnies chinoises de ne pas financer le barrage.

    Le barrage de Gibe 3 est en cours de construction sur la rivière Omo qui prend sa source en Ethiopie et qui constitue la principale source d’alimentation du célèbre lac Turkana au Kenya.

    100 000 autochtones d’Ethiopie et du Kenya, ainsi que de nombreux riverains du lac Turkana, dépendent étroitement de l’Omo et du lac pour leur subsistance. Aucun d’entre eux n’a été consulté de manière adéquate au sujet du barrage qui altérera radicalement la crue de la rivière et mettra en péril les techniques agricoles traditionnelles qui dépendent de sa crue naturelle.

    La Banque européenne d’investissement et la Banque africaine de développement ont toutes deux décidé de ne pas financer Gibe 3. L’Ethiopie se tourne maintenant vers la Chine pour combler le manque de financement. La Banque chinoise de commerce et d’industrie et la banque Exim de Chine sont toutes deux impliquées dans certains aspects du projet.

    Ikal Angelei, directeur de FoLT, a dénoncé la semaine dernière le projet de Gibe 3 comme étant ’l’injustice sociale la plus scandaleuse de notre époque’.

    Survival s’est associée à FoLT, Campagne pour la réforme de la Banque mondiale, International Rivers et Counter Balance Coalition pour lancer une pétition demandant le gel du barrage.

    Des barrages hydroélectriques sont en construction dans ou à proximité de territoires indigènes à travers le monde entier à un rythme alarmant. Le rapport de Survival, Inquiétants barrages, met en lumière les menaces qu’ils représentent sur les peuples indigènes. Trois Indiens d’Amazonie sont actuellement en visite en Europe pour dénoncer les projets hydroélectriques qui menacent leurs communautés au Pérou et au Brésil.

    L’Amazonie en danger

    Les forêts primaires de Haute-Amazonie sont le résultat de centaines de milliers d’années d’évolution, ce qui explique leur très grande biodiversité. La déforestation de ces vastes étendues conduit non seulement à la disparition de milliers d’espèces, mais aussi à un changement climatique qui affectera la planète entière. Ces forêts sont habitées depuis des millénaires par des hommes respectueux de la nature. Loin d’être des prédateurs, ils ont joué un rôle bénéfique sur leur environnement. Ainsi, les parcelles de terrain exploitées puis abandonnées par les Indiens d’Amazonie depuis plus de quarante ans sont deux fois plus riches en espèces sylvestres que la forêt voisine. Leur système de gestion traditionnelle de la forêt est de loin le plus efficace. Une étude menée en 2006 au Brésil montre que la vitesse de déforestation est 17 fois plus élevée dans les zones non indiennes que dans les territoires autochtones. Depuis toujours, les populations ancestrales vivent de la forêt avec en corollaire la durabilité de cette relation. Au fur et à mesure que la forêt primaire disparaît, ce sont ces mêmes peuples premiers d’Amazonie qui disparaissent. Les Indiens Shiwiar et Zapara avec l’association Arutam veulent démontrer, au travers du programme Zéro Déforestation, qu’il ne s’agit pas d’une fatalité.


    Ce que disent les scientifiques

     

    Tous les scientifiques le confirment : la plus grande forêt du monde est un régulateur majeur du climat mondial et un efficace rempart contre l’effet de serre à l’origine de cyclones, inondations et sécheresses en chaîne aux quatre coins de la planète. Elle est aussi la principale réserve de la biosphère, source potentielle de nouveaux médicaments. Pourtant, au rythme actuel, l’Amazonie disparaîtra à l’horizon 2070, si nous ne parvenons pas à inverser la tendance.

    En Equateur, la situation est encore pire : la déforestation a atteint le taux record de 2 % par an ! A ce rythme, elle ne survivra pas aux hurlements des tronçonneuses en… 2050. Autant dire que nous sommes tous concernés par cette échéance qui affectera sérieusement l’équilibre écologique et social du monde.


    Le programme Zéro Déforestation

     

    Face à cette situation alarmante, le programme Zéro Déforestation est une bouffée d’espoir pour la planète et les générations futures. C’est un élan de solidarité en faveur de la préservation de la forêt amazonienne. Il vise à :

    - restituer par voie juridique aux Indiens d’Equateur leurs territoires ancestraux d’une superficie totale de plus de 300 000 hectares, soit l’équivalent de toute l’agglomération parisienne ;
    - racheter des parcelles de forêt à haute biodiversité et en danger immédiat de déforestation en vue d’en faire des refuges pour la vie animale ;
    - enrayer le commerce illégal du bois et sécuriser la faune sauvage de cette partie du monde.


    « Garder la forêt vivante »

     

    Le peuple Shiwiar vit depuis toujours au cœur de la forêt primaire amazonienne sur un territoire de 210 000 hectares entre Equateur et Pérou. Il fait partie de l’ensemble des ethnies longtemps désignées sous le nom de Jivaro, rendues célèbre en Europe par le rituel de la Tsansta (tête réduite), aujourd’hui abandonné. Notre monde occidental convoite maintenant le territoire des Indiens Shiwiar qui regorge de ressources naturelles.

    La menace la plus forte vient des compagnies pétrolières qui attendent le prochain appel d’offres du gouvernement pour acquérir des concessions d’exploitation au cœur de la forêt. Le bloc 37, lieu de vie des derniers Indiens Shiwiar (1 200 en Equateur), devrait être mis aux enchères d’ici à cinq ans. Depuis cette annonce, une course contre la montre s’est engagée pour éviter ce qui signifiera sans doute l’arrêt de mort de cette ethnie et de leur forêt. Zéro Déforestation est un programme établi conjointement avec les Indiens pour éviter ce désastre.
    C’est à la demande de la nationalité Shiwiar d’Equateur, la Nashie, une organisation autochtone reconnue par le gouvernement équatorien, que Zéro Déforestation a lancé en Europe un vaste élan de solidarité visant à réunir les fonds suffisants pour négocier la restitution par voie juridique de cette forêt vierge à la frontière avec le Pérou.
    Grâce à cette opération, les Indiens Shuar, Achuar, Shiwiar et Zapara ne seront plus soumis à des décisions arbitraires concernant leur territoire. Après 500 ans de colonisation, ils deviendront enfin les acteurs et maîtres de leur destin. Aujourd’hui, leur plus grand souhait est de préserver leur forêt, berceau de leur peuple. « Garder la forêt vivante », martèlent-ils à chaque conférence ou à l’Onu.
    Soucieux des générations futures, ils ont conçu un programme de gestion environnementale respectueux de leur identité et de leur cosmovision, incluant des actions dans les domaines de l’éducation bilingue, des médecines traditionnelles, du commerce équitable. Enfin, grâce à un programme communautaire d’écotourisme solidaire et alternatif, récemment mis en place en partenariat avec Zéro Déforestation, ils nous invitent à découvrir les richesses de leur culture, de leur forêt et à les soutenir dans leur lutte pour la survie de l’Amazonie (1).
    La gestion des dernières forêts primaires d’Amazonie par les Indiens eux-mêmes est un droit fondamental reconnu par la Charte des droits de l’Homme inscrit dans la Déclaration des peuples autochtones à l’Onu. Apportez votre bouffée d’oxygène à l’Amazonie et à la planète en participant à leur projet !


    La menace pétrolière


    En Equateur, toutes les terres frontalières avec le Pérou ont été nationalisées à la suite de la guerre qui opposa ces deux pays en 1945. Plus de quinze ans après l’accord de paix signé en 1995, ces terres sont toujours attribuées au ministère de la Défense. C’est lui qui décide de l’avenir de ces forêts et de leurs habitants.
    Riche en pétrole, l’Equateur, étouffé par sa dette extérieure, ne voit qu’une solution pour sortir de la crise : se développer économiquement grâce aux revenus pétroliers. Cela fait plus de trente ans que ce plan de développement fondé sur l’extraction du pétrole est soutenu par la Banque mondiale et le FMI. Les résultats sont désastreux : le pays s’est appauvri. Celui-ci ne touche qu’entre 2 et 20 % des bénéfices (selon les concessions) et doit employer la moitié de son budget annuel pour le remboursement de sa dette : l’industrie pétrolière l’a rendu largement déficitaire.
    Au-delà du constat financier, l’exploitation du pétrole en Equateur a aussi de tragiques conséquences écologiques et sanitaires. En trente ans, des millions de tonnes d’or noir ont été accidentellement déversées dans les rivières. Le scandale le plus connu est celui de la compagnie américaine Texaco qui a laissé s’écouler 70 millions de tonnes de pétrole brut contaminant directement plus de 50 000 personnes. Les cancers sont trois fois plus nombreux dans cette région (cinq fois plus chez les enfants). A cela s’ajoute la violence physique à l’encontre des peuples de la forêt, largement utilisée par les compagnies pétrolières et le gouvernement censé les protéger, lorsque ces peuples s’opposent à l’implantation de nouveaux sites d’extraction.
    Les Indiens d’Amazonie sont donc largement opposés à l’expansion pétrolière. Pour faire valoir leurs droits, ils peuvent s’appuyer sur la constitution équatorienne qui stipule que les peuples autochtones sont souverains sur leurs terres. Ainsi, posséder un titre de propriété est de loin l’outil le plus efficace.
    La restitution des droits fonciers
    En 1992, à l’occasion des célébrations des cinq cents ans de la découverte de l’Amérique, une longue marche des Indiens vers Quito (les indiens représentant 45 % de la population équatorienne) a eu pour résultat la restitution partielle de certains territoires autochtones. En 1998, une nouvelle constitution a donné plus de droits aux Indiens. Les Shiwiar et les Zapara ont ainsi réussi à se faire reconnaître par le gouvernement en tant que nationalité autochtone à part entière. De ce fait, ils constituent les deux plus petites nationalités des treize reconnues en Equateur. Ce statut est la reconnaissance d’une identité culturelle, linguistique, historique et politique propre et de leur droit à vivre sur un territoire déterminé selon leurs formes traditionnelles d’organisation sociale, économique, juridique et politique. Cependant, pour asseoir leurs droits, les Shiwiar et les Zapara d’Equateur manquent cruellement de moyens. La restitution de la totalité de leurs droits fonciers reste leur priorité.
    Pour prouver à l’Institut national de développement agraire (Inda) que le territoire revendiqué est bien une terre ancestrale, il leur faut effectuer un recensement socioéconomique et une étude scientifique sur la situation écologique du territoire à légaliser. Le coût important de ces études est à la charge des Indiens, d’où l’appel à la solidarité lancé à la communauté internationale par le programme Zéro Déforestation.


    Contre l’exploitation illégale du bois


    Zéro Déforestation soutient plus particulièrement les Indiens Shiwiar et Zapara qui vivent sur un territoire de 6 000 km² entièrement constitué de forêts anciennes. L’urgence pour eux est de parvenir à autogérer ces forêts afin d’éviter leur exploitation par des colons s’installant illégalement ou des compagnies forestières et pétrolières.
    Pour enrayer le commerce illégal du bois et sécuriser la faune sauvage, il est prévu de former vingt écogardiens autochtones. Ils auront pour rôle de sensibiliser les populations locales à la préservation de la biodiversité, de recenser et suivre l’évolution de la faune, notamment certaines espèces emblématiques telles que l’aigle harpie, le toucan, le perroquet royal, le singe-araignée, le singe-paresseux et les dauphins d’eau douce. S’appuyant sur une demande locale forte, cette action permettra de sécuriser 12 % des forêts primaires d’Equateur peuplées de 3 000 habitants seulement.

    Des corridors pour les singes…


    A Puyo, en Haute-Amazonie, sur les zones récemment colonisées il est devenu urgent de sauver des parcelles de forêts anciennes encore existantes afin d’aménager des corridors de conservation vers les parcs naturels environnants. Une déforestation totale entraînerait des conséquences climatiques et une érosion accélérée des sols, dévastatrices pour les populations locales. Il est d’ailleurs démontré que l’indice de pauvreté est directement corrélé au taux de déforestation…
    En partenariat avec des ONG locales, ce projet vise à racheter des forêts à haute biodiversité et en danger immédiat de déforestation, en vue d’en faire des refuges pour la vie animale. Il contribue par ailleurs de manière volontaire au stockage du carbone dans la mesure où il évite l’émission de 130 tonnes de CO2 par hectare de forêt préservé.

    Quelques chiffres clés
    La vitesse de déforestation actuelle est de 13 millions d’hectares par an, soit l’équivalent d’une agglomération de 100 000 habitants toutes les heures.
    Près d’un quart des émissions de CO2 d’origine humaine, responsables du réchauffement climatique, sont dus à la déforestation.
    Avec un don de 140 euros au programme Zéro Déforestation, vous protégez par décret la surface de vie d’un Indien Zapara, soit environ 200 hectares de forêt ancienne.
    Pour un rachat de parcelle en danger immédiat de déforestation devenant un corridor de conservation de la vie animale, 1 euro = 1 arbre sauvé, sur la base d’un coût moyen de 1 000 euros par hectare.

    La tradition aborigène contre l’exploitation d’uranium

    Une compagnie française risque de perdre tout espoir d’exploiter une terre australienne riche en uranium depuis que celle-ci a été offerte à un parc national par son propriétaire traditionnel et le parti travailliste.

    Parc national de Kakadu, Australie

    Le géant de l’énergie AREVA n’en revient pas de la décision du parti travailliste australien de soutenir la demande de Jeffrey Lee, propriétaire aborigène, que sa terre soit offerte au parc national de Kakadu en cas de ré-élection. M. Lee en avait fait la demande pour protéger sa terre de l’exploitation du minerai d’uranium, une décision difficile dans une communauté qui a fort besoin d’argent, et s’est déclaré très heureux de la déclaration travailliste.

    Cela ajoutera 1 200 hectares au parc de Kakadu, qui n’en aura que plus d’importance en tant que site du Patrimoine Mondial. Jeffrey Lee est le dernier représentant de son clan et ressent très fortement son devoir de protéger son histoire, même au risque de passer à côté d’une fortune. Il a longtemps été partagé sur la question mais ne regrette en rien sa décision.

    La nouvelle est arrivée sans prévenir pour AREVA, qui possède le contrat d’exploitation en cours et ce depuis 1995. En mai dernier, le groupe avait d’ailleurs déposé une requête, sans suite, et demande maintenant davantage d’explications sur cette décision soudaine. Il semble très probable qu’AREVA entame un recours légal.

    Pour Tourism Top End, organisateur de tours dans le parc national, cette décision donne l’espoir d’un plus grand espace disponible pour les touristes, donc de meilleures chances de les attirer. Il y a encore beaucoup de coins méconnus à Kakadu, on peut donc espérer que ce soit le début d’une nouvelle attitude.

    Akom II : Les pygmées Bagyeli menacés d’expropriation par Hévécam

    La société veut étendre sa plantation dans une forêt habitée par une forte communauté de peuples autochtones.

     Les pygmées Bagyeli des arrondissements de Niete et d’Akom II, dans le département de l’Océan, région du Sud Cameroun, sont aux abois depuis bientôt six mois. Ces peuples autochtones et tribaux sont menacés d’expropriation par la société Hévéa du Cameroun (Hévécam) qui, aux dires des plaignants, a entrepris une opération d’extension de sa plantation dans la partie de forêt où ils mènent leurs activités depuis des millénaires sans les consulter. Face au danger que représente cette action pour eux, ils ont saisi les cinq Ongs (Foder, Ced, Cader, Aped et Adebago) qui travaillent en collaboration dans cette zone depuis deux ans pour la défense de leurs intérêts, afin d’intercéder pour eux auprès des pouvoirs publics à travers un plaidoyer.

    Ayant pris connaissance de cette préoccupation, l’Ong Forêt et développement rural (Foder), a réalisé sur le terrain un travail technique de cartographie afin de vérifier la véracité de la plainte des Bagyeli. La restitution des résultats de cette recherche a fait l’objet d’une réunion d’échanges le 29 janvier 2011 à Akom II, entre les victimes, le sous-préfet d’Akom II, Gabriel Mvodji, les chefs traditionnels des villages environnants et les membres de la société civile. Cette rencontre à laquelle les responsables d’Hévécam ainsi que les chefs des services déconcentrés du Minfof et du Mindaf ont répondu aux abonnés absents, a permis aux Bagyeli d’exprimer publiquement leur mécontentement à l’autorité administrative.

    «Après la traversée du fleuve Kienke, nous voyons des bornes et des layons dans la forêt. Les Bantous nous ont dit que le domaine est déjà pris par Hévécam. Etant donné que c’est la seule forêt qui nous reste pour mener nos activités de chasse et de cueillette, nous craignons de subir le sort de nos frères de Niete qui avaient été expropriés par la même société sans être dédommagés», indiquera Joseph Ngbwa, interprète entre les deux parties ; lequel rapportait les propos de Paul Ndjemba, porte-parole des pygmées Bagyeli.  En tout neuf communautés, basées respectivement à Akanga, Akom I, Ako’ozam, Bissono, Mingo’oh, Ngola, Nkolékouk et Nkoa’oasseng  subissent actuellement des pressions liées à la présence dans leur milieu de vie naturel, du parc de Campo Ma’an, et l’installation progressive des grandes sociétés forestières et des agro-industries.

    Selon Jean Moto Moto, représentant du chef de village Nko’olong, il existe un flou artistique dans  la forêt querellée en ces sens qu’une grande partie de bornes se trouvent dans l’Unité forestière d’aménagement (Ufa) 09026 qui est censée être exploitée par la société forestière Cuf, et dont la paternité est revendiquée en même temps par Hévécam, présente sur les lieux depuis 1975, Socapalm depuis 1977 et l’Irad depuis 2002. «Les bantous que nous sommes sont également concernés par l’imbroglio constaté dans cette forêt. Nous sommes aujourd’hui à l’étroit à cause de ces sociétés. Au village Afan Oveng, les agents de Socapalm surpris en train de poser les bornes dans la même forêt ont frisé le massacre des populations déchaînées et déterminées à défendre leurs intérêts», révèle Luther Abessolo, chef du village Akom I.

    A la question de savoir ce que pensent les responsables d’Hévécam par rapport à cette situation, Moïse Bidzo Kono, principal facilitateur de la rencontre de samedi,  précise que ceux consultés déclarent «avoir des domaines dans cette forêt qu’ils sont libres d’exploiter à tout moment». Face à son incapacité à donner des informations fiables aux plaignants, le sous-préfet d’Akom II, qui a reconnu la légitimité de  la revendication des pygmées, a instruit les Bagyeli à adresser une requête aux administrations compétentes via le préfet du département de l’Océan.

    Argentine : Les peuples autochtones font reculer l’industrie minière

    La décision d’interdire les mines à ciel ouvert à Abra Pampa, petite ville des hauts-plateaux andins, redonne espoir aux partisans d’une loi d’envergure nationale qui mettrait enfin un terme à cette activité, dont les dangers pour l’homme et pour l’environnement sont depuis longtemps avérés.

     

    Mine à ciel ouvert © Maxim Loskutnikov

     

    Face aux profits générés par les immenses richesses souterraines de l’Argentine, les problèmes de santé et de pollution auxquels sont confrontées les communautés locales ne pèsent généralement pas bien lourd. Pourtant, à Abra Pampa, la persévérance des habitants a fini par payer : cédant à la pression populaire, le maire de la ville s’est vu contraint d’approuver une ordonnance qu’il avait bloquée dans un premier temps en utilisant son droit de veto.

    Le texte proposé par le Conseil Départemental des Communautés Kolla (un organisme regroupant 40 communautés autochtones), prévoit l’interdiction de l’établissement, de l’installation ou du fonctionnement d’exploitations minières métallifères à ciel ouvert et/ou d’exploitations minières utilisant des substances chimiques telles que le cyanure, le mercure, l’acide sulfurique ou d’autres substances toxiques similaires au cours de leurs processus de prospection, d’exploration, d’exploitation et/ou d’industrialisation. L’ordonnance rendra également illégales l’utilisation, le stockage, la commercialisation, la production et le transport des substances toxiques utilisées par l’industrie minière.

    Malheureusement, à Abra Pampa, les conséquences de ce type d’activité pour les populations locales sont bien connues. Selon une étude menée par l’Université nationale de Jujuy en 2007, du plomb a été retrouvé dans le sang de 81% des enfants de la région. En cause, une colline de 15 000 tonnes de scories abandonnées au beau milieu de la ville par l’entreprise Metal Huasi, qui fondait du plomb sur place jusqu’à sa faillite en 1990.

    Malgré les plaintes répétées des organismes sociaux et des communautés indigènes, la ‘montagne de plomb’ est toujours là, vingt ans plus tard. Ce métal lourd est connu pour provoquer des retards de la puberté, des problèmes de vue, d’apprentissage, et pour perturber la fonction motrice.

    En 2009, la Clinique des droits de l’homme de l’Université du Texas a procédé à une enquête et a conclu que la négligence gouvernementale s’était traduite par une violation des droits de l’homme.

    Pour les 13 000 habitants d’Abra Pampa, petite bourgade située à 3 500 mètres d’altitude, l’entrée en vigueur de la nouvelle ordonnance représente une véritable avancée, fruit d’un long combat. Abra Pampa devient ainsi la quatrième ville du pays à interdire les mines à ciel ouvert, malgré la pression du lobby minier. Le Congrès national attend à présent trois projets de lois qui pourraient déboucher sur l’interdiction totale de ce type d’exploitation sur l’ensemble du territoire argentin.

    Le savez-vous?

    • En Colombie, il y a 102 peuples autochtones
    • Ils forment une population d’environ 1,400,000 personnes
    • Ils ont tous une identité, une cosmovision et une culture différente
    • Ils souffrent de violations massives de leurs droits humains
    • Ces violations sont dues au coflit armé, au désintérêt de l’État et aux mégaprojets
    • 32 peuples autochtones comptent moins de 500 habitants, dont 18 en comptent moins de 200, et 10 moins de 100
    • Ces peuples autochtones courent le risque imminent de disparaître
    • Quand un peuple autochtone disparaît, c’est tout un monde qui s’éteint avec tout son savoir ancestral et les pratiques traditionnelles qui contribuent à un développement durable et équitable
    • Si l’humanité ne réagit pas face à cette situation, en soutenant les propositions de protection et de résistance des peuples autochtones, nous serons tous responsables de leur disparition.

    2011 : l'année international des forêts souligne l'importance des peuples autochtones

     

    L'année internationale des forêts, placée sous le thème "des forêts pour les peuples", met l'accent sur le rôle des populations indigènes. Un sujet sensible lorsque les négociations internationales abordent la protection des forêts.

     

    À l'occasion du lancement de l'année internationale des forêts, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a publié son rapport biennal sur la situation des forêts mondiales. Le rapport reprend pour une part importante les données publiées l'an dernier avec l'Evaluation mondiale des ressources forestières (FRA 2010), évaluation réalisée par la FAO tous les cinq ou dix ans depuis 1946.

    Quid des peuples indigènes ?

    En 2006, lorsque l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution faisant de 2011 l'année internationale des forêts, "l'objectif [était] de mettre en avant les actions citoyennes en faveur de la gestion durable des forêts." Dans ce cadre, le rapport de la FAO "adopte une approche plus globaliste des multiples façons dont les forêts étayent les moyens d'existence des populations." Trois axes ont été retenus pour traiter ce thème : les moyens d'existence locaux, les industries forestières durables et les changements climatiques.

    L'organisation rappelle que "des millions de personnes tributaires des forêts jouent un rôle vital dans la gestion, la conservation et le développement durables des forêts de la planète", concédant que "pourtant on tend à sous-estimer leurs droits d'utiliser et de tirer parti des ressources forestières locales." Un thème particulièrement sensible dans le cadre des négociations internationales.

    En effet, si la Conférence de Nagoya a permis l'adoption d'un protocole relatif à l'Accès aux ressources et partage des avantages (APA) tirés de l'usage des ressources génétiques, de nombreuses questions persistent quant à son application concrète et tout particulièrement sur la place qui sera faite aux populations autochtones vivant des forêts. Les revenus tirés de l'APA bénéficieront-ils aux peuples vivant dans les forêts ou aux Etats abritant les massifs ? La question reste ouverte en l'état et suscite l'inquiétude chez certaines ONG qui craignent que la protection des savoirs traditionnels des peuples indigènes bénéficient avant tout aux Etats.

    De même, le sujet est tout aussi sensible dans le cadre des négociations internationales sur le climat. En particulier, certaines organisations environnementales craignent que la protection des forêts primaires n'aboutisse à une "privatisation des forêts" qui exclurait les peuples indigènes. Il semble que la conférence de Cancún les ait en partie rassurées. En effet, le texte final reconnaît la participation des communautés locales dans la protection des forêts. Néanmoins, le document reste encore vague et la FOA souligne que "les récentes décisions prises à Cancún en décembre 2010 sur REDD+ devraient s'aligner sur une plus vaste réforme de la gouvernance forestière et permettre la participation des communautés autochtones et locales." L'organisation insiste aussi sur le fait que "les pays devront adopter des législations pour préciser les droits carbone et garantir une répartition équitable des coûts et des bénéfices tirés des mécanismes REDD+."

    Vers la fin de la diminution des surfaces forestières ?

    Côté évolution des massifs forestiers, le rapport n'avance pas de nouvelles données majeures et rappelle que "le taux de déforestation mondial [reste] alarmant malgré le ralentissement observé." La déforestation est passée de 8,3 millions d'hectares par an, entre 1990 et 2000, à 5,2 millions sur la décennie suivante. Par ailleurs, étant donnés les programmes de reboisement dans certains pays, et en Chine tout particulièrement, et l'expansion naturelle des surfaces forestières, en Europe notamment, la FAO a bon espoir qu'un équilibre soit atteint d'ici quelques années.

    En moyenne sur la dernière décennie, 13 millions d'hectares de forêt ont été détruits chaque année pour une compensation partielle de 5,7 millions d'hectares par an via le reboisement auxquels s'ajoutent 2,1 millions d'hectares de croissance naturelle des surfaces forestières.

    Reste à savoir si cette évolution est nécessairement positive. En effet, le mode de calcul de la FAO, qui consiste à retrancher les surfaces reboisées des surfaces défrichées, ne fait pas consensus. Certains rejettent cette approche qui place sur le même plan les monocultures d'eucalyptus ou de palmiers, comptabilisées via le reboisement, et la perte de forêts primaires liée au déboisement. Si les monocultures forestières peuvent présenter un avantage, notamment s'agissant de la lutte contre les changements climatiques, l'intérêt en matière de biodiversité est pour sa part très limité et ne compense en aucun cas les pertes de forêts primaires.

    De même la FAO ne considère pas réellement la dégradation forestière. La définition qu'utilise l'organisme ne distingue pas l'état de la parcelle : une parcelle est une forêt ou ne l'est pas, mais elle ne peut pas être une "forêt dégradée". Or c'est un enjeu crucial et en particulier pour la forêt du bassin du Congo qui ne disparaît pas sous l'effet d'un front de déforestation bien identifié, comme en Amérique du Sud, mais qui subit une dégradation progressive.

     

    le Pérou prend des mesures de protection des Indiens isolés

    Les autorités péruviennes ont annoncé qu’elles allaient coopérer avec le Brésil pour empêcher les bûcherons de pénétrer sur le territoire des Indiens isolés le long de la frontière commune aux deux pays.

    Cette décision marque le premier succès de la campagne d’envergure que Survival mène en faveur des Indiens isolés de la région frontalière Pérou-Brésil.

    C’est la récente diffusion mondiale des photos d’Indiens isolés qui a poussé le gouvernement péruvien à agir.

    Dans un communiqué publié le 2 février, le ministère péruvien des Affaires étrangères a annoncé qu’il allait ‘établir des contacts avec la FUNAI [le département des affaires indiennes au Brésil]… pour protéger ces peuples et éviter l’incursion de bûcherons illégaux et la déprédation de l’Amazonie.

    Ce premier pas vers la reconnaissance et la protection des Indiens isolés est réellement encourageant, espérons que ces bonnes intentions seront rapidement suivies d’action.

    Les habitants de l’île de Pâques veulent l’indépendance

        "Nous sommes des gens pacifiques, nous n'aimons pas la guerre Nous ne voulons pas de police et des soldats sur nos terres », a déclaré Erity Teave, une militante autochtone de ce territoire contrôlé par le Chili. Teave est actuellement aux États-Unis. Elle explique que les habitants de l'île de Pâques ont besoin de l'aide internationale pour faire à ce qu’elle qualifie de «terrorisme» des autorités de Santiago.

     

        « Notre pays est notre mère », dit-elle peu avant une réunion du Forum permanent des Nations Unies sur les questions autochtones qui s’est tenue récemment à New York. « Nous appelons notre pays Kainga, ce qui veut dire utérus. Nous ne croyons pas à l'achat ou à la vente de notre pays ».

     
        Début décembre, une vingtaine de personnes auraient été blessées suite à l’usage excessif de la force par la police chilienne. Les habitants de l’île de Pâques ont alors protesté contre ce qu'ils considèrent comme une «occupation illégale» de leur île par le Chili. Sur des images et des vidéos diffusées sur YouTube, on peut apercevoir des dizaines de personnes ensanglantées suite aux agressions pendant les manifestations.
     
       L'île de Pâques, qui a été annexée par le Chili en 1888, est un site classé dans le patrimoine mondial. Elle se trouve à une distance de plus de 3.200 km de la côte chilienne et est l'île la plus isolée dans le monde. Ce territoire compte environ 4.000 habitants et est une attraction touristique majeure pour ses gigantesques têtes en pierre connues sous le nom Moais. Les populations autochtones sont également contre le projet touristique développé par le Chili ainsi que l'émigration vers l'île de Pâques qui ne fait qu’augmenter.

     

         Dans le monde entier, environ 370 millions de personnes appartiennent à la catégorie des peuples autochtones. Leur droit à la souveraineté sur leur pays et à la protection leur mode de vie est maintenant reconnu par une grande majorité des Etats membres de l'ONU. En 2007, l'Assemblée générale de l’ONU a adopté une résolution sur les droits des peuples autochtones. Cette déclaration indique que les peuples autochtones du monde entier ont droit à leurs terres, aux ressources naturelles et à la protection de leur culture.

     

        La Convention des Nations Unies sur la diversité biologique reconnaît aussi le droit des peuples autochtones à protéger leurs terres et leurs traditions. Le texte suggère également que les connaissances autochtones sur la nature puissent être une arme importante dans la lutte contre la disparition des espèces.

     

        En dépit de ces résolutions internationales, la communauté internationale ne semble pas très sensible aux besoins de la population de l'île de Pâques et d'autres communautés autochtones dans le monde.

     

         Les habitants de l’île de Pâques n’abandonneront pas leur droit à un Etat indépendant de la domination chilienne, estime Teave. Elle et d'autres habitants de l'île de Pâques cherchent de l’aide des organisations humanitaires et de l'ONU. «Nous voulons notre propre gouvernement. C'est notre droit. Nous voulons nos propres lois », dit-elle. "Le gouvernement chilien ne nous comprend pas."

     

         Les militants veulent présenter leur cas à la commission des Nations unies contre la discrimination raciale (CERD) à Genève. La CERD est l’autorité responsable de la surveillance de la conformité des pays signataires avec la Convention sur l'élimination de la discrimination raciale de 1969, un traité international ratifié par une grande majorité des États membres de l'ONU.

    Les Bushmen ont le droit de boire l'eau de leur puits

        Victoire pour les Bushmen du Kalahari qui obtiennent enfin le droit à l’eau 27 Janvier

    En vertu du jugement, les Bushmen pourront enfin utiliser leur puits.
    En vertu du jugement, les Bushmen pourront enfin utiliser leur puits.
    © Survival

       Le gouvernement botswanais coupable de ‘traitement dégradant’.

        Un cas décrit comme une ‘déchirante histoire de souffrance et de désespoir’.

        La Cour d’appel botswanaise a pris la décision de rejeter un jugement qui interdisait aux Bushmen l’accès à l’eau sur leurs terres ancestrales.

       Appuyés par Survival, les Bushmen avaient fait appel d’une décision de la Haute cour botswanaise de 2010 qui leur interdisait l’accès à un puits dont ils dépendent pour s’approvisionner en eau. Le panel de cinq juges a estimé que:

       - les Bushmen ont le droit d’utiliser leur ancien puits qui avait été interdit par le gouvernement ;
       - les Bushmen ont le droit de forer de nouveaux puits;

       - l’attitude du gouvernement à l’égard des Bushmen équivalait à un ‘traitement dégradant’;
       - le gouvernement est redevable des frais du procès en appel engagés par les Bushmen.

       Se réjouissant de cette décision, un porte-parole bushman a déclaré : ‘Nous sommes très heureux que nos droits soient enfin reconnus. Cela fait si longtemps que nous attendons ce moment. Comme tout être humain, nous avons besoin d’eau pour vivre. Nous avons aussi besoin de notre terre. Nous prions pour que le gouvernement nous traite désormais avec le respect qu’il nous doit’.

        En 2002, le gouvernement botswanais a expulsé les Bushmen de leurs terres ancestrales dans la réserve du Kalahari central. Ils ont alors intenté un procès au gouvernement et après quatre années de bataille judiciaire, la Haute cour botswanaise a reconnu qu’ils avaient été évincés de manière ‘illégale et anticonstitutionnelle’ et qu’ils avaient le droit de retourner sur leurs terres ancestrales.

     (Suite)

    Quito pour la dépénalisation de la coca

    L'Equateur soutient la campagne de la Bolivie en faveur de la dépénalisation des usages traditionnels de la feuille de coca, a annoncé vendredi le ministère des Affaires étrangères équatorien. Ce soutien a été concrétisé par une lettre remise à l'ambassadeur de Bolivie à Quito, Javier Zarate, dont le texte a été publié par le ministère. Cette missive remise au diplomate par le vice-ministre des Affaires étrangères Kintto Lucas évoque plusieurs articles de la constitution équatorienne et de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples indigènes.
      La constitution équatorienne, souligne le ministère, proscrit la discrimination ethnique et consacre le droit des personnes à leur identité culturelle et à l'expression de celle-ci.
    La mastication de la feuille de coca est une pratique ancestrale en Equateur comme dans la plupart des pays andins. La déclaration des Nations unies sur les droits des peuples indigènes, dont Quito est signataire, défend également le droit des indiens à "pratiquer et à revitaliser leurs traditions et coutumes culturelles".
      Toutefois, une autre convention de l'ONU, datant de 1961 et portant sur les stupéfiants inclut la feuille de coca, qui sert aussi à fabriquer de la cocaïne, dans la liste des substances illicites. La Bolivie a de ce fait présenté un amendement à la convention visant à retirer la feuille de cette liste.
      Evo Morales, premier président amérindien (aymara) de Bolivie, a inscrit la coca dans la Constitution de 2009 comme "patrimoine culturel". En 2009, il avait mastiqué une feuille de coca à Vienne devant un parterre de ministres des 53 pays membres de la Commission des stupéfiants de l'ONU.

    Bushman arrêté

           Arrestation d’un Bushman pour avoir accompagné son avocat dans la Réserve du Kalahari 26 Janvier
    L'avocat Gordon Bennett avait déjà représenté les Bushmen lorsqu'ils gagnèrent leur procès en 2006.
    L'avocat Gordon Bennett avait déjà représenté les Bushmen lorsqu'ils gagnèrent leur procès en 2006.
    © Survival

       Le leader de l’organisation bushman First People of the Kalahari, Jumanda Gakelebone, a été arrêté et détenu pendant une nuit le week-end dernier. Il accompagnait dans la Réserve l’avocat des Bushmen venu consulter ses clients dans le procès qui est actuellement instruit à la Cour d’appel botswanaise.

        Le leader bushman a été arrêté pour avoir voyagé dans la réserve sans permis. Son organisation mène campagne depuis des années pour le droit des Bushmen à vivre sur leurs terres ancestrales.

       Après avoir été relâché, Jumanda Gakelebone a déclaré à un représentant de Survival : ‘[Cette arrestation] révèle l’intention délibérée du gouvernement. J’estime être ici [dans la réserve] chez moi. C’est là où je suis né. Je n’ai pas besoin de permis pour y vivre’.

        Jumanda Gakelebone voyageait dans la réserve avec l’avocat Gordon Bennett, peu de temps après une audience de la Cour d’appel concernant le droit à l’eau des Bushmen. La Cour devrait rendre son verdict demain. 

    Depuis, les Bushmen ont gagné: voir sur http://sosbushmen.romandie.com/

     (Suite)

    Suicide de deux amérindiens

        

    Suicide de deux Amérindiens en Guyane 19 Janvier

    Kumalé Pleike assis à côté du Gran Man Amaïpoti siégeait au conseil d'administration du parc amazonien où il représentait les instances coutumières. Il s'est donné la mort en 2008.
    Kumalé Pleike assis à côté du Gran Man Amaïpoti siégeait au conseil d'administration du parc amazonien où il représentait les instances coutumières. Il s'est donné la mort en 2008.
    © Blada

         Deux Amérindiens se sont suicidé début janvier en Guyane : un jeune Apalaï de 18 ans du village d’Antecum Pata dans le haut Maroni et un Wayãpi de Camopi âgé de 30 ans alors qu’il se trouvait à la gendarmerie, en cellule de dégrisement. En décembre, un jeune Wayãpi de Camopi âgé de 15 ans s’était donné la mort.

        Depuis plusieurs années, la région sud-amazonienne de Guyane est confrontée à l’invasion massive d’orpailleurs clandestins qui détruisent l’environnement polluent les rivières, pillent les ressources naturelles des Amérindiens. Cette présence illégale a des conséquences dramatiques sur les Amérindiens – conflits, prostitution, alcoolisme, drogues, suicide, dont le taux parmi les jeunes Amérindiens est aujourd’hui 10 à 20 fois plus élevé qu’en métropole.

        Brigitte Wyngaarde, porte parole du Collectif de soutien aux Amérindiens du Haut Maroni, qui dénonce depuis près d’une décennie le désarroi de la jeunesse amérindienne, avait déclaré à propos du suicide de Kumale Pleike : ‘Cette mort a ses raisons particulières. Il me semble cependant qu’elle illustre bien le caractère dérisoire d’un projet (le Parc amazonien) qui prétendait associer les communautés à l’administration du territoire, mais qui n’a jamais voulu prendre la mesure de la tragédie qui se déroule, depuis plus de vingt ans, dans le grand sud de notre département’.

        A la demande des Amérindiens de Guyane, Survival appelle à l’interdiction immédiate de toute forme d’exploitation de l’or sur les terres amérindiennes et à l’expulsion des orpailleurs illégaux.

    Bolivie : Les peuples Yuracaré, Mojeño et Chiman menacés par un projet routier

    Le Tipnis jouit du statut de parc national depuis 1965 et fut reconnu en tant que territoire indigène en 1990. Mais ce n'est qu'en 2009 que l'appartenance ancestrale de ces terres à ses habitants a été reconnue par l'Etat. Jusqu'à présent, les montagnes, les vallées, les rivières et les lacs desquelles dépendent les 64 communautés y résidant sont restés préservées. Toutefois cette réussite s'écroulerait si le projet de construction d'une route, reliant Villa Tunari et San Ignacio de Moxos, traversant et divisant en deux ce Territoire, était mis en oeuvre par les autorités.
    Vous pouvez vous aussi participer à la campagne contre la construction de cet axe routier.
     
    [17 Janvier 2011]
    Le président brésilien Lula da Silva et son homologue bolivien Evo Morales ont scellé l'accord de construction de cette route qui fait polémique. Le Brésil est le premier acteur intéressé dans la construction d'une voie de 306 km qui le rapprochera de l'Océan Pacifique, facilitant ses exportations d'agrocombustible et de soja. Il est ainsi prévu que le Brésil finance 80% des 415 millions de dollars (315 millions d'euros) du coût du projet (1 million d'euros par km!). La Bolivie bénéficierait d'une connexion du département de Cochabamba, situé au centre du pays, avec le département du Beni sans devoir passer par le département de Santa Cruz. Cela permettrait plus de contrôle sur cette zone, souvent en conflit. Le projet fait partie de l'Initiative pour l'Intégration de l'Infrastructure Régionale Sud-américaine (IIRSA), dont l'objectif est de promouvoir la construction d'infrastructures (voies, routes, oléoducs, ports, trains, barrages et lignes téléphoniques) dans le continent.

    Néanmoins, les communautés autochtones affectées n'ont pas été consultées sur ce projet, constituant une transgression des lois et de la toute nouvelle Constitution politique de l'État. De plus, les études d'impact  environnemental ont négligé l'avis de la population. Cette route condamnerait à l'extinction les populations indigènes Yuracaré, Mojeño et Chiman. Cettre route causerait la destruction irrémédiable de cet écosystème, car facilitant l'arrivée des colonisateurs, des narcotrafiquants, des entreprises pétrolières, des entreprises forestières et produisant une expansion de la frontière agricole. L'Etat n'a pas la capacité d'empêcher toutes ces invasions : il est un fait connu que chaque fois qu'une route est ouverte dans une région vierge, elle entraîne la destruction totale de cette dernière.

    Les communautés indigènes affectées s'opposent catégoriquement à l'exécution de ce projet. Elles ne permettraient même pas que la route longe le parc national : “Notre intérêt est que notre territoire reste (intègre) intact”. Depuis la Bolivie, ces communautés nous disent : “nous avons besoin de la solidarité et de nombreuses voix”. C'est pour cela que nous avons besoin de votre soutien pour écrire au président bolivien Evo Morales en lui rappelant son engagement envers les peuples indigènes, leurs droits et ceux de la Terre Mère.

    Nos peuples vivent en prison

    Début janvier 2011, le Parti First Nations a été officiellement enregistré par la Commission électorale australienne. First Nations – qu’on peut traduire par “les peuples premiers” devient donc le premier parti politique représentant les Aborigènes. C’est historique.

    Mais pas question de faire de ce nouveau parti un ghetto. Caroline Lafargue a interviewé Maurie Japarta Ryan, le fondateur de ce parti:

    « Notre parti est ouvert à tous, sans discrimination de race, couleur, religion, croyances ou sexe. Je n’ai pas créé le parti First Nations uniquement pour les Aborigènes, tous ceux qui considèrent l’Australie comme leur patrie sont les bienvenus.»

    La création du parti First Nations intervient au moment où Julia Gillard, le Premier ministre, relance le débat sur un possible référendum pour la reconnaissance des Aborigènes comme premiers habitants de l’Australie dans la Constitution fédérale. La décision devrait être prise d’ici la fin de l’année. Maurie Japarta Ryan:

    « Gillard, Abbott, même Howard en parlait déjà, mais c’est tout ce qu’ils font, des promesses. En Australie, chaque parti politique doit rédiger sa propre Constitution, eh bien moi j’ai déjà inscrit noir sur blanc dans la Constitution du parti First Nations que les Aborigènes sont les propriétaires traditionnels de ce pays.»

    Le principal cheval de bataille du tout nouveau parti First Nation, sera la lutte pour l’abolition de l’Intervention dans le Territoire du Nord. Cette politique a été mise en place en 2007 par le gouvernement de John Howard, puis maintenue par les gouvernements de Kevin Rudd et de Julia Gillard.

    Elle prévoit l’interdiction de la pornographie et de l’alcool; et la mise sous tutelle des prestations de sécurité sociale, remplacées par des bons d’achat. C’est un rapport sur la maltraitance et les abus sexuels sur les enfants dans certaines communautés aborigènes qui a tout déclenché.

    Cette politique ne cible uniquement les communautés aborigènes. 17 000 personnes selon le gouvernement australien. Maurie Japarta Ryan vit à Kalkarindji, une petite communauté isolée, à 400 km au sud de Darwin, la capital du Territoire du Nord:

    «Kalkarindji est l’une des 72 communautés qui vivent sous le régime de l’Intervention. Nos peuples vivent en prison. Leur voix n’est pas entendue, ils n’ont pas d’espace d’expression pour dénoncer ce racisme, c’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai créé ce parti. L’Intervention est une politique raciste, alors que l’Australie est signataire de la Convention de l’ONU sur l’élimination de toutes formes de discriminations raciales. Donc je vais dénoncer tout ça, et les gens ne devraient pas avoir peur de ça, j’essaie simplement de mettre le gouvernement australien et les précédents devant leurs responsabilités.»

    Le parti First Nations devrait présenter ses premiers candidats lors de l’élection régionale de 2012 dans le Territoire du Nord.

    «Nous ne demandons que ce qui nous appartient»

     

     

    Les communautés yakye axa et sawhoyamaxa vivent près d'une autoroute dans des conditions misérables car leurs terres traditionnelles sont aux mains de propriétaires privés.

    Privées de leurs terres, ces communautés ne sont pas capables de poursuivre des activités traditionnelles pourtant essentielles à leur mode de vie, notamment, la pêche, la chasse et la récolte du miel. Leur survie est menacée.



    En 2005 et 2006, à l'occasion de deux décisions différentes, la Cour interaméricaine des droits de l'homme a ordonné au Paraguay de rendre les terres traditionnelles réclamées par les communautés indigènes yakye axa et sawhoyamaxa.

    « La relation étroite des peuples indigènes avec leurs terres doit être reconnue et comprise comme la base fondamentale de leur culture, de leur vie spirituelle, de leur intégrité, de leur survie économique et de la préservation et de la transmission de ces composantes aux générations futures. »
    Arrêt de la Cour interaméricaine des droits de l'homme sur les Yakyes Axas, juin 2005.

    Toutefois, les échéances imposées par la Cour ont été dépassées depuis longtemps, et les terres n'ont toujours pas été restituées.

    « La loi nous donne raison, mais elle n'est pas appliquée [...] Nos droits ne sont reconnus que sur le papier. »
    José González, membre de la communauté sawhoyamaxa, novembre 2008.

    La Cour a également ordonné des mesures temporaires pour assurer la survie de la communauté (fourniture de nourriture, d'eau potable, de soins de santé adéquats) n'ont pas été mises en place de façon exhaustive, quand elles ont été mises en place. Les conditions de vie dans les campements, près de l'autoroute, provoquent des maladies chez les résidents. Ni les Yakyes Axas, ni les Sawhoyamaxas n'ont accès à un établissement de santé ou à un transport susceptible d'emmener les malades aux centres médicaux les plus proches, à Concepción.

    « Cela nous fait beaucoup de mal. Les conditions de vie près de la route sont très dures.
    José González, membre de la communauté sawhoyamaxa, novembre 2008.

    Certains membres du gouvernement se sont engagés à résoudre ces deux affaires. Toutefois, les efforts accomplis jusqu'à présent ont été insuffisants, tardifs ou inefficaces.

    Les autorités persistent à ignorer les droits fonciers des peuples indigènes, ce qui traduit une forme de mépris non seulement pour les droits de ces deux communautés, mais aussi pour ceux de tous les peuples indigènes du Paraguay.


    « Je lis ce qu'on m'a donné et je me demande pourquoi le gouvernement ne fait pas ce que d'autres pays lui ont demandé de faire.
    Innocencia Gómez, militante pour le droit à la santé, membre de la communauté yakye axa, novembre 2008.

    Récemment, les Yakye Axas avaient commencé à étudier une offre du gouvernement, qui leur proposait d'autres terres. Mais même cette offre, bien inférieure à ce que la Cour avait demandé et ce à quoi les Yakye Axas ont droit, a été retirée. Les terres proposées ont été vendues à d'autres.

    Les Yakye Axas et Sawhoyamaxas continuent de faire pression sur les autorités du Paraguay afin qu'elles appliquent les décisions de la Cour interaméricaine. Ils ont demandé votre soutien.

    122 indigènes assassinés en 2010 en Colombie

    Cent vingt-deux indigènes ont été assassinés en 2010 en Colombie et 1146 déplacés de force, a dénoncé un dirigeant indien.

    «Entre janvier et décembre les criminels ont exécuté 122 Indiens », a dénoncé dans un communiqué Gerardo Jumi, l'un des représentants de cette communauté. Il a précisé que 2010 était l'année «durant laquelle le nombre d'assassinats politiques visant les peuples indigènes a été le plus élevé».

    Le représentant a en outre précisé que les Indiens, qui revendiquent leur neutralité dans le conflit colombien, avaient été visés par 210 actions belliqueuses, des agressions qui ont entraîné en 2010 le déplacement forcé de 1146 personnes.

    Selon l'Organisation nationale représentative des indigènes de Colombie (ONIC) plus de 1400 Indiens ont été assassinés entre 2002 et 2009 dans le pays, en partie victimes du conflit entre guérillas, militaires et trafiquants, dans lequel ils ne veulent pas prendre partie.

    La Colombie, 46 millions d'habitants, compte 1,4 million d'indigènes appartenant à 85 ethnies. En 2010, les Nations unies ont tiré la sonnette d'alarme, estimant que, faute de protection, plusieurs de ces ethnies étaient menacées de disparition.

    Seuls, isolés, proies des prédateurs.

     

     

    © carte des indiens isolés

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Dans le monde entier, des tribus ont décidé de rester à l’écart de la société nationale et même des autres peuples indigènes. 

     

    Cela ne veut pas dire qu’ils demeurent " inconnus " ou " inchangés ". La plupart sont déjà connus et quel que soit leur degré d’isolement, ils s’adaptent en permanence à l’évolution de leur environnement.

     

    Beaucoup ont des contacts occasionnels, parfois hostiles, avec les tribus voisines. Ils savent très bien que d’autres sociétés les entourent.


    L’Amazonie brésilienne abrite le plus grand nombre de tribus isolées au monde. La FUNAI, le département des affaires indigènes du gouvernement brésilien, estime leur nombre à 70.

    Leur volonté de ne pas établir de contact avec les autres tribus ou avec le monde extérieur résulte très certainement de rapports antérieurs désastreux, de l’invasion continue de leurs territoires et de la destruction de leur environnement forestier.

    Par exemple, les groupes isolés résidant dans l’État de l’Acre sont probablement des survivants de l’époque du boom du caoutchouc, durant laquelle de nombreux Indiens furent réduits en esclavage.

    Le "dernier de sa tribu"

    On pense que cet homme est le dernier survivant de son groupe qui fut probablement massacré par des éleveurs occupant la région de Tanaru dans l’État du Rondônia.

    Il vit seul et est constamment en fuite.

    Nous ne savons pas son nom, ni de quelle tribu il fait partie, ni quelle est sa langue.

    Il est parfois désigné comme " l’homme dans le trou " à cause des grands trous qu’il creuse soit pour attraper des animaux soit pour s’y cacher.

    Il rejette toute forme de contact.

    La FUNAI lui a démarqué un petit territoire en forêt pour le protéger. Il est entouré de toutes parts par des fermes d’élevage.

    Fin 2009, l’homme avait été la cible d’hommes armés. Beaucoup de fermiers avaient pour habitude de se servir d’hommes armés pour tuer les Indiens isolés dans l’État du Rondônia.  
     

    En 1998, deux hommes piripkura, Mande-i et Tucan, sortirent de la forêt de leur propre volonté. L’un d’eux était malade et fut hospitalisé.

    Pendant la courte période qu’il passa à l’hôpital, il raconta comment son peuple avait une population bien plus importante les années précédentes, comment il avait été massacré par des Blancs, et comment son ami et lui avaient erré dans la forêt en chassant, pêchant et cueillant pour survivre.

    Un bel et bien triste constat... la situation des amérindiens aux Etats-Unis

     

    Les indiens d'Amérique du Nord (ou amérindiens) sont, depuis la fameuse conquète de l'Ouest, considérés par la population occidentale comme des individus exotiques munis de coiffes en plumes et appartenant à un passé révolu. Cette conception montre bien le peu d'intéret que l'américain, ainsi que l'européen moyen, éprouve envers les peuples premiers. Ce dernier le déposséda de ses propres terres, signant avec cet « indien » bon nombre de traités qui ne furent jamais respectés. De plus, ayant une soif toujours plus grande d'étendre ses territoires vers l'Ouest, soif de conquète qui s'accéléra amplement avec l'achat de la Louisiane aux français en 1803 (achat estimé à 80 millions de francs...), le jeune Etat américain massacra bon nombre de tribus et généra un véritable génocide culturel (ethnocide) envers les tribus indigènes d'Amérique. Le destin des nations autochtones d'Amérique, ainsi que l'histoire des grands chefs tels que Sitting Bull, Crazy Horse ou encore Géronimo (qui ont faits l'hisoire des Etats-Unis) est souvent minimisé voir occulté par bon nombre d'ouvrages. De nos jours, l'indien américain est, tout comme son histoire, absoluement oublié. Quand bien même l'homme blanc se posa-t-il la question d'écouter avec attention les peuples qu'il massacra et déporta ? Il aurait ainsi pu prendre exemple sur leurs modes de vie respectueux de l'environnement. Ces hommes, fut un temps, étaient libres, et font désormais tout pour le redevenir ! (ce n'était pas tous des anges, certes, mais c'était les habitants d'une terre ancestrale qui, pour eux, avait et a encore une valeur certaine...)

    Les luttes des années 60, avec l'arrivée massive d'indiens venus de tout le pays, occupant la prison tristement célèbre d'Alcatraz pendant six mois, est un merveilleux exemple de cette résurrection. Les occupants se désignèrent « Indiens de toutes les tribus » et rédigèrent une déclaration intitulée Nous tenons le Rocher dans laquelle ils proposèrent d'acheter Alcatraz avec des perles de verre et des chiffons de toile, comme les Blancs l'avaient fait pour Manhattan trois cents ans auparavant. Le siège et l'occupation de Wounded Knee (territoire situé sur la réserve de Pine Ridge, en Dakota du Sud) du 27 Février au 8 Mai 1973 resta certainement l'évènement le plus amblématique de cette fin de XXème siècle pour tous indien américain. L'AIM (American Indian Movement), organisation tout juste constituée, fît appel à tous les indiens du pays pour engager la lutte pour la reconnaissance de leurs droits civiques ainsi que la préservation de leurs traditions ancestrales. Ce lieu a pour eux une signification toute particulière. En effet, en 1890, environ 200 indiens sioux, hommes, femmes et enfants ainsi que le chef Big Foot, furent massacrés par les soldats américains. Cet acte de barbarie, faisant écho à la dernière grande victoire des indiens remportés sur les fédéraux à Little Big Horn en 1876, marqua la fin des guerres indiennes.

    Les indiens sont, de nos jours, parqués dans des réserves.. Certaines de ces réserves s'en sortent, rentrant dans le jeu du système capitaliste marchand (tout en restant dépendantes à l'industrie des jeux de hasard). D'autres, au contraire, connaissent des situations désastreuses. Prenons pour exemple la réserve de Pine Ridge dans le Dakota du Sud qui bat les plus tristes records de pauvreté sur l'ensemble de l'Amérique du Nord : un tiers monde au sein de la première puissance mondiale (à savoir, ¼ des natifs d'Amérique vivent en dessous du seuil de pauvreté). L'alcoolisme y est souvent le seul moyen de résistance à la dépression. Ici, le taux de chômage approche le taux des 75%, l'espérance de vie hommes et femmes confondus est la plus faible de la zone occidentale (environ 50 ans). L'eau courante et le tout à l'égout y est rare. Comment changer cette situation, comment faire connaître à la face du monde la situation des indiens d'Amérique si souvent stéréotypés ou victimisés ?

    Le symbole actuel de la résistance des indiens d'Amérique du Nord reste sans aucun doute Leonard Peltier, militant Anishinaabe/Lakota, incarcéré depuis 1977 et condamné à deux peines à perpétuité aux Etats-Unis d'Amérique pour un crime qu'il n'a en aucun cas commis. Son cas reste totallement méconnu de l'opinion publique internationale. Il est actuellement le plus vieux prisonnier politique du monde et bat le triste record de Mandela qui fit incarcéré pendant 27 longues années. Il est par ailleurs très souvent comparé à Nelson Mandela car, tout comme lui, Leonard s'est battu et se bat encore pour son peuple. L'organisation Amnesty international le considère comme un prisonnier politique qui « devrait être libéré immédiatement et sans conditions. ». Il est un symbole de résistance envers l'homme blanc, résistance qui, sur le continent américain, dure depuis maintenant 500 ans ! On estimait les natifs à environ 350000 en 1920 aux Etats-Unis. Aujourd'hui, selon un récent recensement, ils seraient environ 4 millions, soit 2% de la population totale Etatsunienne, et connaissent un fort baby boom... est-ce un signe de renouveau d'une culture humiliée par le passé ?

     

    les peuples indigènes jugés gênants pour le trafic de coca

    Peuple de chasseurs-cueilleurs de la région du Guaviare, au Sud-Est de la Colombie, les Nukak ont été chassés de leur territoire par les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC), un mouvement de guérilla. Le peuple autochtone représentait, en effet, une menace pour la sécurité de leurs opérations illégales dans la région.

    Mais, depuis qu’ils ont quitté la forêt, en 1988, plus de la moitié des Nukak sont morts, principalement des suites de maladies bénignes transmises par les étrangers. Les survivants dépendent désormais des aides gouvernementales mais ils peinent à s’adapter à un mode de vie sédentaire, établi en périphérie des villes. Ainsi, comme en témoigne Joaquin Nuká, un leader nukak d'Amazonie colombienne, la nourriture fournie est bonne mais elle est mauvaise pour les enfants dont l’organisme n’est pas habitué à « la nourriture des blancs ».

    A l’heure actuelle, malgré les efforts du gouvernement pour lutter contre le marché de la drogue et un financement issu des Etats-Unis, la culture de la coca, dont est extraite la cocaïne, continue de dévaster la région. Comptant parmi l’une des méthodes de lutte contre ce trafic les plus controversées, l'épandage par avion de pesticides sur les plantations illicites s’est avéré peu efficace, avec pour principal effet le déplacement de cultivateurs dans des régions plus reculées encore. Ces exodes ont alors entraîné de violents conflits avec les communautés indigènes défendant leur territoire. De fait, comme le déclare Stephan Corry, directeur de l’organisation Survival International : « Les Nukak et bien d'autres groupes indiens sont de loin les plus touchés par les vaines mesures anti-drogues du gouvernement ».

    Vice-président du Comité colombien des droits de l'homme, le sénateur Alexander López a estimé que les déplacements forcés représentaient une grave menace pour des communautés indigènes telles que les Nukak ou les Jiw. Il a également affirmé que leur mode de vie devait être protégé avec dignité.

    En octobre dernier, un article émanant du Haut Commissariat des Nations Unies révélait que 34 groupes indiens établis en Colombie étaient menacés de disparaître, les Nukak ne faisant malheureusement pas exception.

    Trente-quatre groupes indiens de Colombie menacés d’extinction selon l’ONU

    Un article publié par le Haut Commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés avertit qu’au moins trente-quatre groupes indiens de Colombie sont menacés de disparition en raison de la violence incontrôlée qui sévit en permanence sur leurs terres.

    L’article précise ’qu’en dépit des nouveaux efforts de la part de l’Etat… le risque d’extinction culturelle ou physique demeure, et dans certains cas s’est intensifié’.

    Selon certaines sources, la recrudescence de meurtres et de menaces de mort ainsi que l’enrôlement forcé des jeunes Indiens dans les groupes armés ne seraient qu’une partie des dangers auxquels les Indiens sont confrontés. Le déplacement interne est également cité comme un problème majeur qui affecte tout particulièrement les peuples indigènes de Colombie. Sur les 4 millions de réfugiés internes du pays, les Indiens en représentent 15 % alors qu’ils ne constituent que 2 % de la population nationale.

    A peine deux semaines avant la publication de l’article, Luis Socarrás Pimienta, leader wayúu, était abattu devant son domicile dans la province de la Guajira au nord du pays, vraisemblablement par un paramilitaire. Selon l’article, les assassinats d’Indiens de Colombie ont augmenté de 63 % entre 2008 et 2009 et trente trois Indiens awá ont été tués en 2009.

    Les Awá sont mentionnés, tout comme les Nukak – l’un des derniers peuples nomades d’Amazonie – comme nécessitant une ‘attention particulière’. Plus de la moitié des Nukak ont disparu depuis l’arrivée des colons cultivateurs de coca sur leur terre, ils sont pris dans un piège cruel qui ne leur laisse pour seule alternative que de survivre dans des abris extrêmement précaires à la périphérie des villes ou dans la forêt dévastée par la violence.

    Un précédent rapport des Nations-Unies dénonçait un programme soupçonné de ‘nettoyage ethnique’ dans le pays pour faire place à des cultures illicites ou ‘pour établir des entreprises agroalimentaires, notamment des plantations de palmiers à huile et des élevages de bovins de boucherie’.

    ‘Nous pouvons de moins en moins circuler, même pour chasser ou cueillir notre nourriture’ a déclaré un représentant du peuple wounaan, récemment déplacé, qui dénonce la présence de groupes armés et l’augmentation de la violence depuis l’afflux de cultivateurs de coca sur son territoire.

    L’ancien président colombien revendique le succès de son action contre la violence, mais ce rapport illustre une nouvelle fois le bilan catastrophique du pays en matière de violations des droits de l’homme à l’encontre de la population autochtone. Le nouveau gouvernement de Juan Manuel Santos doit agir une fois pour toutes afin de protéger ses citoyens les plus vulnérables et leur éviter l’extinction avant qu’il ne soit trop tard.

    Les tribus de Bornéo menacées par l’huile de palme

        Les chasseurs-cueilleurs penan et d’autres tribus de Bornéo sont menacés par de nouveaux projets d’expansion de plantations de palmiers à huile à grande échelle dans l’Etat malaisien du Sarawak.

        Le gouvernement du Sarawak a annoncé son intention de doubler la superficie des plantations de palmiers à huile d’ici 2020 en exploitant les terres indigènes qui, prétend-il, sont ‘en majorité sous-utilisées et sans titres de propriété’.

       Les compagnies d’exploitation forestière ont déjà détruit une grande partie de la forêt dont les Penan dépendent pour leur survie. Comme les tribus voisines, ils assistent à la liquidation de leurs terres au profit des plantations de palmiers à huile. Ils ont porté plus d’une centaine de recours devant les tribunaux pour faire valoir leurs droits territoriaux.

        Une femme penan a confié à un représentant de Survival International : ‘La forêt est mon toit et mon abri, c’est elle qui m’apporte tout ce dont j’ai besoin pour me nourrir. Mais avec les palmiers à huile, tout ceci disparaîtra’.

       Matu, un chef penan dont la terre a déjà été couverte de plantations de palmiers à huile a dénoncé : ‘Nous avons été dépossédés par la force de notre terre et de nos forêts. Nos arbres fruitiers ont disparu, nos zones de chasse ont été considérablement réduites et nos rivières sont polluées, les poissons meurent. Auparavant, il y avait plein de sangliers par ici. Aujourd’hui, nous en chassons à peine un tous les deux ou trois mois’.

       L’objectif du gouvernement est de planter d’ici 2020 deux millions d’hectares de palmiers à huile. Le ministre du Développement territorial, James Masing, a indiqué au quotidien malaisien The Star que l’huile de palme était devenue la troisième source de devises étrangères du pays après le pétrole et le gaz naturel liquéfié. Il a déclaré que son ministère s’efforçait d’éviter la bureaucratie et qu’il se dirigeait vers un ‘développement plus agressif’ des territoires indigènes.

       Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd’hui : ‘Le gouvernement du Sarawak place, comme à son habitude, le profit avant les gens et affiche un mépris flagrant pour les droits des peuples indigènes. Le développement des plantations de palmiers à huile provoquera un désastre irréparable et les Penan n’en veulent pas’.

       L’huile de palme est utilisée pour fabriquer des agrocarburants et est un composant alimentaire et cosmétique.

    La fillette de Denisova, mère d'une autre humanité

    Pour les paléoanthropologues, l'homme de l'année est une fillette. Elle vécut en Sibérie il y a plus de 50 000 ans et appartenait à une autre humanité, dont on ne retrouve de ténues traces génétiques que chez les populations actuelles de Papouasie-Nouvelle-Guinée. De cette enfant, il ne restait pourtant rien, ou presque. Seulement un fragment d'auriculaire trouvé par des chercheurs russes dans la grotte de Denisova, dans l'Altaï, en 2008. En mars, une équipe internationale conduite par Svante Pääbo (Institut Max Planck d'anthropologie évolutive de Leipzig) avait révélé son existence et livré une première analyse de l'ADN tiré de ce bout d'os (Le Monde du 27 mars).

    "X woman", pensait-on alors, devait avoir environ 40 000 ans. Elle appartenait bien au genre Homo, mais à une lignée distincte de sapiens (c'est-à-dire nous-mêmes) et de neanderthalensis. Sa découverte était exceptionnelle à plusieurs titres : pour la première fois, un être réputé nouveau était présenté à la communauté paléontologique non pas sur la foi des seules données anatomiques, mais grâce à l'analyse génétique. En outre, cette analyse révélait qu'à une époque pas si reculée, la Terre était peuplée d'au moins trois humanités susceptibles de s'être croisées. Voire quatre, si l'on tient compte, plus près de nous, de l'homme de Florès (Homo floresiensis), découvert en Indonésie en 2003 et qui vivait encore il y a 13 000 ans.

    L'irruption de l'enfant de Denisova laissait cependant ouverte une foule de questions. Une nouvelle analyse génétique, dont les résultats ont été publiés jeudi 23 décembre dans la revue Nature, permet d'y répondre pour partie.

    Svante Pääbo et ses collègues se sont cette fois attaqués à l'ADN nucléaire. Les mutations de l'ADN mitochondrial, qui avait fait l'objet de la publication précédente, fournissent une horloge moléculaire pour dater l'ancêtre commun d'individus que l'on souhaite comparer. Mais cet -ADNmt a l'inconvénient d'être d'origine strictement maternelle, et sujet à des "dérives" difficiles à interpréter.

    L'ADN du noyau cellulaire, issu de la fusion du patrimoine génétique des deux parents, raconte une histoire beaucoup plus riche : "Un seul individu offre alors un échantillon statistique de la population qui l'a précédé", résume Jean-Jacques Hublin (Institut Max Planck de Leipzig), cosignataire de l'article.

    L'analyse est d'autant plus pertinente qu'on aura élargi la base de comparaison : en l'occurrence, les chercheurs disposaient de données sur des sapiens d'origine géographique variée, sur le chimpanzé et sur divers néandertaliens. C'est d'ailleurs l'équipe de Leipzig qui, en mai, a montré que l'homme de Neandertal a légué une partie de son ADN (environ 2,5 %) aux humains actuels, à l'exception des populations subsahariennes.

    Le résultat de ces nouvelles comparaisons ? La fillette de Denisova voit sa singularité confirmée : elle est située sur un rameau frère de celui des néandertaliens. Les chercheurs, s'ils hésitent à parler d'une espèce nouvelle, parlent des dénisoviens, pour désigner ce groupe humain.

    L'histoire qui se dessine est celle-ci : il y a environ 800 000 ans, une divergence apparaît chez le groupe humain qui va donner naissance aux néandertaliens et à l'homme moderne. 160 000 ans plus tard, la branche ancestrale des futurs néandertaliens se divise à nouveau pour donner un rameau qui conduit aux dénisoviens.

    L'analyse génétique offre une surprise supplémentaire : parmi tous les hommes actuels, on trouve des fragments d'ADN dénisoviens chez les seuls Papous de Nouvelle-Guinée et de l'île de Bougainville - jusqu'à 5 % du génome ! Pour que ce brassage intervienne, il a fallu que des dénisoviens se trouvent sur le passage d'hommes modernes, sortis d'Afrique il y a environ 55 000 ans et qui ont colonisé l'Asie du Sud-Est, en chemin vers la Mélanésie, où ils apparaissent il y a 45 000 ans.

    La répartition géographique des dénisoviens s'étendait donc bien au-delà de l'Altaï. Pour Jean-Jacques Hublin, "l'un des enjeux sera désormais de faire le lien entre cette lignée identifiée de manière génétique et les fossiles déjà trouvés dans cette région". Eva-Maria Geigl (Institut Jacques Monod, CNRS, université Paris-VII) se réjouit de la mise en évidence de ces mélanges génétiques entre des populations sorties d'Afrique il y a plus de 500 000 ans pour coloniser l'Eurasie et d'autres ayant quitté le berceau africain bien plus récemment (il y a 100 000 à 50 000 ans) : "Cela permet d'amorcer une synthèse entre l'hypothèse d'une origine multirégionale de l'homme moderne et celle de son origine africaine", estime-t-elle. Deux visions qui engendrent des guerres de tranchées entre spécialistes.

    Une molaire a, en outre, été exhumée à Denisova. Son ADNmt permet d'affirmer qu'elle appartenait elle aussi à un dénisovien, qui a occupé les lieux à quelque 7 500 ans de distance de la fillette. Cette molaire a la particularité d'être très grosse, très archaïque d'aspect. Pas plus que l'auriculaire, elle n'a pu être datée directement et remonterait soit à 30 000 ans, soit au-delà de 50 000.

    Cette dent évoque "un casse-tête javanais qu'on a déjà connu avec les méganthropes, dont la taille de la mâchoire et des dents était surprenante, avance Pascal Picq (Collège de France). Avec ces résultats génétiques, on parvient à éclairer les relations entre sapiens et neandertal en Europe, et on commence tout juste à découvrir la complexité du puzzle en Asie."

    L'année 2010 aura donc été très riche pour la paléogénomique. C'est celle de la découverte de la part néandertalienne chez les non-Africains actuels, et de l'héritage dénisovien chez les Papous. Les généticiens savent que ces avancées peuvent ressusciter des thèses racialistes. Aussi prennent-ils soin de préciser que cet ADN en héritage est non codant, c'est-à-dire qu'il n'a pas de fonction connue. Mais "quand bien même il commanderait des gènes, la différence génétique ne saurait justifier le racisme", insiste Pascal Picq.

    (Le monde)

    WikiLeaks : Après avoir été ‘menacés’, les Etats-Unis rétablissent leurs relations avec l’armée indonésienne

    Les télégrammes diplomatiques du gouvernement nord-américain diffusés par WikiLeaks révèlent que l’Indonésie avait menacé de faire échouer la visite du président Obama à Djakarta en novembre dernier si les Etats-Unis ne levaient pas l’embargo sur l’assistance militaire au corps d’élite indonésien de triste notoriété Kopassus.

    La coopération militaire nord-américaine avec Kopassus avait été suspendue pendant plus de dix ans en raison de ses abus de droits de l’homme incluant meurtres, disparitions forcées et torture. L’embargo a été levé en juillet dernier.

    Un télégramme diplomatique de l’ambassade américaine de Djakarta révèle que le président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono avait prévenu les Etats-Unis que l’embargo sur Kopassus était un ‘test décisif pour les relations bilatérales’ et que la ‘visite du président Obama serait compromise si cette question n’était pas résolue avant sa visite’.

    Survival International a appelé les Etats-Unis à suspendre toute assistance militaire à l’armée indonésienne tant que ses forces armées continueront de tuer et torturer les tribus de Papouasie occidentale.

    Peu de temps avant la visite du président Obama en Indonésie, une vidéo montrant des soldats indonésiens torturer deux villageois des hautes terres de Papouasie occidentale avait été diffusée sur internet.

    Les tribus de Papouasie occidentale sont victimes depuis des décennies de la violence perpétrée à leur encontre par les militaires indonésiens.

    Au Pérou, un projet de loi est adopté sans respecter le droit de consultation préalable des indigènes

    Une fois de plus, le droit de consultation préalable des peuples indigènes, établi par la convention n°169 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), n’a pas été pris en compte par les législateurs péruviens. le 15 décembre 2010, au cours d’une session de la Commission Agraire du Congrès de la République, les députés ont approuvé le rapport de la Loi Forestière et de la Faune Sauvage, sans valider toutes les étapes de la consultation préalable des peuples indigènes.

    L’approbation du document n’a pas été bien reçue par les organisations et mouvements indigènes péruviens. Le Groupe de Travail des Peuples Indigènes de la Coordonnatrice Nationale des Droits de l’Homme, par exemple, a prononcé un discours après le vote du document, dans lequel il rejette l’approbation.

    « Le rapport préalable de la Loi Forestière approuvé aujourd’hui [mercredi] n’a pas pris en compte les communautés paysannes, andines et côtières. Celles-ci n’ont pas été convoquées depuis que la Commission Agraire a entamé les discussions du projet de loi, étant donné que seule la problématique forestière en Amazonie a été abordée », a-t-il indiqué.

    La Coordonnatrice a aussi dénoncé l’utilisation « de la bonne foi de certaines organisations indigènes au cours des réunions décentralisées du processus organisées par la Commission Agraire pour faire croire à l’opinion publique que les communautés paysannes et aborigènes sont d’accord avec le projet de loi ». Tout le contraire de ce que présente la Commission. Selon celle-ci, les discussions et audiences décentralisées ne représentent pas des consultations mais à peine une phase de son processus : l’étape informative.

    D’autres organisations indigènes se sont elles aussi déclarées contrariées par l’approbation du rapport. La Confédération des Nationalités Amazones du Pérou (Conap) a divulgué, peu avant le vote concernant le document, un communiqué affirmant qu’elle rejetait toute tentative d’adoption du Projet de Loi Forestière et de la Faune Sauvage, sans que soit mené à son terme le processus de consultation des indigènes.

    L’Association Interethnique pour le Développement de la Forêt Péruvienne (Aidesep) a quant à elle dévoilé sa position très tôt dans le débat, quand elle a pu vérifier que les suggestions présentées par les indigènes n’avaient pas été respectées. Les organisations ont remis en question la rapidité avec laquelle a été approuvé le rapport et elles considèrent que le Congrès devrait avant tout adopter la Loi de Consultation préalable.

    Guido Lombardi, membre du Congrès et ex-président de la Commission d’investigation sur les évènements de Bagua, a déclaré au journal Perú 21 qu’adopter le projet de Loi sans consulter les indigènes génèrera des conflits entre les communautés indigènes et pourra diminuer l’importance de la Loi de Consultation Préalable, dont le débat n’a toujours pas été programmé.

    TLC avec les Etats-Unis

    Des informations indiquent que la hâte avec laquelle le projet de Loi Forestière et de la Faune Sauvage a été adopté a principalement été motivée par le Traité de Libre Commerce (TLC) entre le Pérou et les Etats-Unis.

    Selon les informations fournies par les agences de presse, dans le cas où l’Etat péruvien n’approuverait pas la Loi Forestière, les Etats-Unis pourraient mettre de nouveau en place les barrières tarifaires sur les produits textiles et agraires qui entrent sur son marché. Le délai donné par le pays nord-américain pour l’application de la Loi Forestière prend fin ce mois de décembre.

    Appel désespéré des Nukak pour rentrer chez eux

    Un leader nukak d’Amazonie colombienne a lancé un appel désespéré pour la survie de son peuple auprès de la plus haute instance des droits de l’homme du pays.

    ‘Nous voulons retourner dans notre forêt dont nous avons été expulsés par les FARC sans que nous sachions pourquoi’, a déclaré Joaquin Nuká .

    Les Nukak sont un peuple de chasseurs-cueilleurs de la région du Guaviare, au sud-est de la Colombie. Les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), un mouvement de guérilla de tendance marxiste-léniniste, les ont chassés de leur territoire en raison de la menace qu’ils représentaient pour la sécurité de leurs opérations illégales dans la région.

    Depuis que les Nukak sont sortis de la forêt en 1988, plus de la moitié d’entre eux sont morts, principalement de maladies bénignes transmises par les étrangers. Les Indiens qui dépendent désormais des aides gouvernementales pour survivre s’efforcent de s’adapter à leur nouveau mode de vie sédentaire en périphérie des villes.

    ‘Nous vivions de l’abondance de nourritures que nous apportait la forêt’, a déploré Joaquin à la station de radio nationale Caracol. ‘La nourriture qu’ils nous donnent ici à San José est bonne, c’est la nourriture des Blancs, mais elle est mauvaise pour nos enfants, la nourriture de nos forêts nous manque’.

    Malgré les efforts du gouvernement dans sa ‘guerre contre la drogue’ qui a reçu un financement considérable des Etats-Unis, la culture de la coca dont est extraite la cocaïne continue de ravager la région.

    L’une des méthodes les plus controversées pour éradiquer les cultures de coca implique l’épandage par avion de pesticides sur les plantations illicites. Elles n’ont eu pour résultat que de déplacer les cultivateurs dans des régions encore plus reculées de la forêt, provoquant de violents conflits avec les communautés indigènes qui y vivent.

    Le sénateur Alexander López, vice-président du Comité colombien des droits de l’homme, a déclaré : ‘Ces déplacements forcés… en particulier des communautés indigènes comme les Jiw et les Nukak, représentent une grave menace pour leur survie en tant que peuples… Les Indiens doivent retourner sur leurs territoires immédiatement et leur mode de vie doit être protégé avec dignité’.

    Selon l’ONIC, l’organisation indigène nationale, et le Haut Commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés, les Nukak sont l’un des 30 groupes indigènes de Colombie menacés d’extinction. Survival mène campagne pour le droit des Nukak à retourner dans leur réserve à condition qu’elle soit protégée et sécurisée et qu’ils puissent avoir accès à des services de santé.

    Cette situation dramatique et intolérable s’éternise depuis bien trop longtemps. Les Nukak et bien d’autres groupes indiens sont de loin les plus touchés par les vaines mesures anti-drogues du gouvernement.

    Les aborigènes ont créé leur parti politique

    Plus de quarante ans après l'obtention par les Aborigènes du statut de citoyen, l'Australie devrait bientôt avoir son premier parti politique autochtone. Le parti des First Nations (" les nations premières ") vient d'être formé, sous l'impulsion de Maurie Ryan, un activiste aborigène. Selon M. Ryan, 2 000 personnes ont demandé à devenir membres du parti. La commission électorale devrait l'enregistrer officiellement courant janvier 2011.

    Cette nouvelle formation politique manifeste le mécontentement de nombreux Aborigènes vis-à-vis des deux principaux partis, les libéraux et les travaillistes, accusés de ne pas se soucier assez du sort des premiers habitants du continent.

    Jusqu'ici, les autochtones étaient restés en marge du monde politique. Il existe bien quelques élus autochtones au niveau des Etats australiens mais il a fallu attendre les élections fédérales, cette année, pour voir le premier député aborigène, Ken Wyatt, prendre place à la Chambre des représentants.

    " Nous sommes déçus par les deux partis, qui ne font pas assez pour nous, et qui ne sélectionnent pas de candidats aborigènes pour les élections. Il existe des partis autochtones partout dans le monde, il est temps d'en avoir un ici aussi pour nous représenter ", plaide M. Ryan, originaire de la nation Gurindji, dans le Territoire du Nord.

    Racisme anti-Bushmen

         Déchaînement raciste du président botswanais contre les Bushmen du Kalahari 13 Décembre
    Le président Khama a accusé les Bushmen de vivre 'une vie d'attardés'.
    Le président Khama a accusé les Bushmen de vivre 'une vie d'attardés'.

        S’exprimant sur le site de la plus importante mine de diamant du pays, le président du Botswana a qualifié dans une brusque envolée les Bushmen du Kalahari d’êtres ‘archaïques’, ‘primitifs’ et ’arriérés’.

        Le président Khama a accusé les Bushmen de vivre ‘une vie d’attardés’, ‘une vie primitive faite de privations en coexistence avec la faune sauvage’, selon ‘le mode archaïque d’un âge révolu où régnaient indigence et indignité’.

        Khama a également accusé Survival International d’avoir ‘lancé une campagne de mensonges et de désinformation’, assimilant l’organisation à une ‘bande moderne de voleurs des grands chemins’. Ses commentaires répondent au récent appel de Survival au boycott du tourisme au Botswana et de ses diamants en raison du traitement infligé aux Bushmen par le gouvernement botswanais. Le président Khama est membre du conseil de l’organisation nord-américaine Conservation International.

        En 2002, alors que Khama était vice-président, le gouvernement botswanais avait expulsé de force les Bushmen de leurs terres ancestrales, une mesure qui avait été par la suite déclarée illégale et anticonstitutionnelle par la Haute Cour du Botswana, jugeant que les Bushmen avaient le droit de vivre sur leurs terres.

        Malgré cette décision, le gouvernement Khama a continué d’empêcher les Bushmen de vivre sur leurs terres. Il leur a interdit d’accéder à un puits dont ils dépendent pour l’eau et de chasser pour se nourrir. Dans le même temps, il a foré de nouveaux puits destinés à la faune sauvage et a autorisé la compagnie touristique Wilderness Safaris à construire un luxueux lodge avec piscine en plein cœur du territoire bushman. Plus de 25 000 personnes à travers le monde ont signé la pétition de Survival appellant Wilderness Safaris à installer son campement touristique en dehors des terres bushmen.

       Au moment où les Bushmen entament une procédure juridique pour obtenir l’accès à leur puits, le gouvernement négocie avec la compagnie Gem Diamonds pour installer une mine de diamants sur leurs terres.

        Khama avait déjà insinué que les Bushmen étaient ‘une fantaisie archaïque’, un point de vue partagé par les membres de son cabinet. Le mois dernier, s’exprimant à la BBC, le ministre botswanais de l’Environnement, de la faune sauvage et du tourisme avait déclaré qu’il ne croyait pas qu’il était ‘encore possible de considérer comme un choix le fait que votre propre espèce continue à vivre à l’âge des ténèbres au milieu de nulle part, alors que le monde a évolué et est devenu si technologique’. Le vice-président s’était demandé en 2002 pourquoi les Bushmen devaient ‘continuer à communier avec la faune et la flore’ alors qu’ils pouvaient ‘jouir de choses bien meilleures dans la vie, comme de conduire des Cadillacs’.

        Stephen Corry, directeur de Survival, a déclaré aujourd’hui : ‘De nombreux pays disposent de lois antiracistes contre les actes et les comportements discriminatoires à l’égard de certaines minorités et de leurs modes de vie. De tels échos sinistres qui entendent démontrer une prétendue supériorité raciale n’ont pas leur place dans une démocratie moderne. C’est cette idéologie qui est ‘arriérée’, pas les Bushmen’.

    Les Etats-Unis appuient la déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones

    Le président américain Barack Obama a annoncé, jeudi, que les États-Unis renverseraient leur position et appuieraient la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones.
     
     

    M. Obama a déclaré à des chefs amérindiens que la déclaration affirmait l'importance et la richesse des cultures autochtones à travers le monde. Les États-Unis ont voté contre la déclaration quand l'Assemblée générale de l'ONU l'a adoptée en 2007, faisant valoir qu'elle était incompatible avec les lois existantes. Trois autres pays, le Canada, l'Australie et la Nouvelle-Zélande, s'étaient aussi opposés à la déclaration mais ont depuis annoncé leur soutien.

    La déclaration vise à protéger les droits des quelque 370 millions d'autochtones à travers le monde, à affirmer leur égalité et leur capacité à maintenir leurs propres institutions, leur culture et leurs traditions spirituelles. Elle établit des normes pour combattre la discrimination et la marginalisation et pour éliminer les violations des droits de la personne.

    Des responsables de l'administration Obama avaient indiqué en avril qu'ils révisaient la position des États-Unis sur la déclaration. Le département d'État a qualifié la décision de soutenir le texte de «changement significatif dans la position américaine» qui résulte d'un examen détaillé et de consultations avec les communautés amérindiennes.

    Même si la déclaration n'est pas légalement contraignante, elle «porte une force morale et politique considérable et accompagne les efforts en cours du président pour aborder les iniquités historiques auxquelles font face les communautés autochtones aux États-Unis», a dit le département d'État dans un communiqué.

    Le président Obama a affirmé qu'au-delà de la déclaration, l'élément le plus important était les actions entreprises pour s'y conformer, ajoutant que son administration travaillait à aider les communautés amérindiennes à faire face à plusieurs défis, notamment en créant des emplois, en construisant des routes sur les réserves et en améliorant l'éducation et les soins de santé.

    M. Obama a souligné qu'il avait signé cette année des lois pour améliorer les soins de santé et le respect de la loi dans les communautés amérindiennes et qu'il avait aidé à résoudre des disputes de longue date entre les Amérindiens et le gouvernement américain.

    «Nous faisons des progrès. Nous avançons. Et ce que j'espère, c'est que nous assistions à un point tournant des relations entre nos nations», a dit le président lors d'une conférence des nations amérindiennes à laquelle participaient plus de 500 personnes représentant 320 tribus.

    Robert Coulter, directeur du Indian Law Resource Center, un groupe de défense des Amérindiens, a affirmé que la déclaration de l'ONU sur les peuples autochtones était le plus important développement en matière de droit international de la personne depuis des décennies.

    L'appui américain à la déclaration «reflète l'acceptation mondiale des peuples autochtones et de leurs gouvernements en tant que partie permanente de la communauté internationale et des pays où ils vivent», a dit M. Coulter. Le droit international «reconnaît maintenant les droits des peuples autochtones en tant que personnes, notamment leur droit à l'auto-détermination, à la propriété et à la culture», a-t-il ajouté.


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  • Les peuples premiers du Canada plus vulnérables que le reste de la population ?

    Au Canada, l’inquiétude des autorités sanitaires se concentrent également sur quelques cas sévères de grippe (tous virus confondus), observés dans la réserve de Garden Hill (province du Manitoba), mais la préoccupation des pouvoirs publics est plus certainement liée à la pénurie de professionnels de santé attachés « aux peuples premiers » qu’aux données épidémiologiques. De fait, le Canada se concentre aujourd’hui plus certainement sur le bilan de l’épidémie de 2009-2010 qu’à une éventuelle recrudescence de la grippe A (H1N1) cet hiver. Plusieurs rapports et enquêtes ont été publiés ces derniers jours qui dénotent qu’à la différence de la France, la polémique n’est pas la caractéristique première de ces analyses post crise, même si elles ne sont pas dénuées de critiques.

    Résolution du Forum International pour la Justice Climatique

    1. A l’appel de centaines d’organisations mexicaines et internationales venant de tous les continents, nous, ouvriers, paysans, peuples indigènes, organisations de femmes, militants du mouvement urbain populaire, environnementalistes, ONGs, militants en général et intellectuels, nous nous sommes réunis à Cancún entre les 5 et 10 décembre, en même temps qu’avait lieu la Conférence des Nations Unies sur le Changement Climatique (COP 16). Notre présence à Cancún est le fruit d’un large et intense processus d’éducation populaire et d’ateliers de discussions, au Mexique et ailleurs, visant à avancer dans la construction d’une compréhension commune, de consensus et de propositions unitaires.

    Nous cherchons à former peu à peu un grand sujet social, national et international, plurisectoriel et unitaire, qui soit capable d’exiger que les gouvernements du monde parviennent à des accords contraignants, vérifiables et justes et que des sanctions soient prévues contre ceux qui ne les respectent pas. Ces accords doivent affronter les causes profondes et structurelles de la crise climatique qui ont pour origine le modèle de production et de consommation qui ne conçoit la nature qu’en tant que source de richesses et de gains et non comme la Pacha Mama (Terre-Mère) sur laquelle il est nécessaire de vivre en harmonie, dans l’équilibre et la justice.

    Il est urgent de trouver des solutions face à la réalité et aux effets sociaux et environnementaux provoqués par le réchauffement climatique global ; on ne peut pas compter sur le réalisme politique et le conformisme des puissants qui ont mis en péril la survie de la planète.

    Au sein de ce processus, nous représentons le Dialogue Climatique – Espace Mexicain qui est un large comité international cherchant l’unité avec ceux qui luttent pour sauver cette planète et qui croient qu’il est prioritaire et nécessaire d’impulser des changements systémiques.

     (Suite)

    En pays massaï, le long chemin contre l’excision

    Officiellement proscrite depuis 2002, l’excision est largement pratiquée. Au Kenya, une association organise un « rite alternatif de passage »

    «Quand j’ai dit à mes parents que je refusais d’être excisée, ils m’ont rétorqué que je devrai respecter la tradition. Un soir, je les ai entendus organiser la cérémonie, je me suis enfuie », confie Shelvin Naisimoi.

    C’était en janvier 2008, elle avait 12 ans. Depuis, elle est réfugiée dans le foyer de l’association Tasaru Ntomonok Initiative (TNI), qui offre un abri aux jeunes Massaï menacées d’excision ou de mariage forcé.

    Dans cette tribu, les vacances de Noël sont accueillies dans l’angoisse par de nombreuses fillettes. « Les excisions sont très souvent pratiquées en décembre, lorsque les filles rentrent de l’école pour les grandes vacances », explique Agnes Pareyio, coordinatrice de Tasaru.

    Officiellement proscrite depuis 2002, l’excision des jeunes filles reste pratiquée par de très nombreuses ethnies au Kenya. Chez les Massaï, mais aussi chez les Samburu, les Kisii, les Meru, les Kalenjin, les Pokot ou les Somali, la quasi-totalité des filles subissent le rituel dès 10 ou 12 ans, pour être mariées peu après.

    Elle a fui le domicile familial

    Monica Sururu, 15 ans, y a été contrainte il y a deux ans, sans même savoir de quoi il s’agissait. « Ma mère m’a juste dit : demain, nous allons chez le médecin. » En mars dernier, elle a fui le domicile familial. « Mes parents voulaient me marier de force à un homme de 60 ans. Je suis allée voir mon pasteur, qui en a parlé au chef de notre district. Ils m’ont aidée à me réfugier ici. »

    Situé dans la ville de Narok, à 150 km à l’ouest de Nairobi, le foyer, ouvert en 2002, peut héberger 48 pensionnaires mais en accueille souvent plus. Sa fondatrice, Agnes Pareyio, est une célébrité% (Suite)

    A Cancun, les peuples autochtones craignent un accord sur les forêts sans eux

    Ils connaissent parfaitement la forêt, savent comment la préserver et souffrent directement de la déforestation: au coeur d'un des grands dossiers en négociation à la conférence climat de Cancun, les peuples autochtones craignent pourtant de ne pas être entendus.

    Le mécanisme REDD + (Réduction des émissions dues à la Déforestation et à la Dégradation des forêts), est présenté comme l'un des rares "fruits mûrs" qui pourrait faire l'objet d'une décision lors de ces négociations qui rassemblent plus de 190 pays.

    Il consiste à amener les pays qui abritent de précieuses forêts tropicales, comme le Brésil, l'Indonésie ou les pays du bassin du Congo, à éviter de les couper et à les protéger, en leur versant des compensations financières.

    Un sujet central quand on sait que les émissions de gaz à effet de serre liées à la déforestation représentent jusqu'à 20% du total.

     (Suite)

    Les peuples premiers ont beaucoup à nous apprendre

     

    On les appelle peuples premiers ou peuples racines, natifs d'un lieu ou d'une région, parce qu'on sait qu'ils sont originaires de cet endroit depuis toujours et qu'ils entretiennent avec ce lieu un rapport privilégié. Depuis les tribus Quechua, Yawanawa, Kuntanawa ou Ashaninka en Amérique du Sud jusqu'aux Inuits dans le grand Nord, en passant par les Aborigènes d'Australie, on les retrouve dans toutes les régions du Monde. Ils sont les gardiens de la Nature de ces lieux, des traditions, et entretiennent un rapport authentique et équilibré avec leur écosystème. Ils en connaissent les fragilités et les moyens de garder l'équilibre. Surtout, ils savent qu'ils sont totalement dépendants de leur écosystème et que la survie de leur peuple en dépend. Aujourd'hui, ils sont directement menacés par les déséquilibres engendrés par notre modèle de développement. 

    Eux ont gardé un rapport équilibré entre l'Homme et la Nature, un rapport d'interdépendance qu'ils contemplent a chaque instant, dans leur vie de tous les jours. Ils n'ont pas instrumentalisé la Nature, ils la respectent et la vénèrent. Ils ne croient aucunement pouvoir la dominer, la maîtriser, ils savent qu'ils ne sont qu'une petite partie de cette Nature, un maillon, et qu'ils doivent jouer leur partition a l'intérieur du rôle qui leur est confié, pas au-delà, car ils risqueraient de déstabiliser les équilibres de la Nature, ce qui les conduirait à leur propre perte. 

    Ceci est d'une évidence enfantine pour tous les peuples premiers, un enfant de 5 ans en est déjà conscient dans leurs sociétés. Le concept de Développement Durable que nous érigeons comme un concept nouveau et salvateur pour le Monde n'est en rien une invention à leurs yeux, mais juste la traduction de ce rapport d'interdépendance de l'Homme avec son milieu et vis-a-vis des générations futures. Nous n'avons rien inventé, nous nous sommes juste rappelé ce que les peuples premiers n'ont eux jamais oublié. Ainsi, les solutions aux désordres actuels sont peut être aussi à aller chercher chez ces sages, ces peuples préservés, plutôt que dans les livres et les universités. 

    Il s'agit aussi de participer à leur protection car ils font partie du patrimoine mondial de l'humanité, ils sont une richesse pour le Monde et la "biodiversité des points de vue" sur le Développement Humain. Aujourd'hui, partout dans le Monde, ils sont menacés, leurs terres envahies, leurs savoirs et cultures détournés. Participer à leur protection et les écouter dans le message qu'ils ont a nous transmettre fait partie des clés de notre avenir, pour que nous retrouvions cet équilibre entre l'Homme et la Nature, pour que nous redevenions pleinement Humains, tout simplement. 

    Et les droits des peup)les autochtones dans les négociations climatiques?

    Sur le papier, tout est simple. Les négociations sur le climat sont un processus inter-étatique comparable à tous ceux qui ont déjà été organisés par l'ONU. Si un nombre suffisant de pays se mettent d'accord sur un accord ou une convention, celui-ci est approuvée par ceux-ci - sous l'égide de l'ONU - puis soumis à ratification par les parlements ou organes habilitées et enfin mis en œuvre. Des accords comme l'interdiction des mines anti-personnel ou la création de la cour internationale de justice ont été signés par des coalitions d'états, sans les Etats-Unis, et la première phase de négociations sur le climat ressemblait à ce processus : le protocole de Kyoto avait été élaboré par un grand nombre d'états, y compris les Etats-Unis qui, dans une deuxième étape, ne l'ont pas ratifiée, et mise en œuvre à partir de 2005, date à laquelle un nombre suffisant de pays l'avait ratifié.

    Mais en pratique ces mécanismes ne fonctionnent plus, et les mécanismes de négociations apparaissent beaucoup plus complexes que ce que les règles de l'ONU prévoient.

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    Les pygmées, peuple stigmatisé

    Un expert de l'Onu dénonce "la marginalisation extrême" dans laquelle vivent les minorités pygmées des pays d'Afrique de l'Est.

    Nous sommes sûrement nombreux au pays à avoir mauvaise conscience lorsqu'on évoque le sort des pygmées. Quand j'étais petit, les pygmées étaient marginalisés et sans terre. Ils appartenaient à des familles à qui ils devaient la survie. Ces batwa exécutaient des travaux champêtres. Jamais dans les maisons, bien sûr, car il était inimaginable de confier l'intimité domestique à ceux que tous considéraient comme forcément sorciers et voleurs.

    Seuls les sales boulots, comme enterrer un chien, leur étaient confiés. Le jour des fêtes, les familles pygmées, au complet, se devaient d'égayer les cérémonies... tout en restant à la périphérie afin que leurs corps suintant ne "souillent les respectables convives", pouvait-on entendre.

    Et à la fin, pour les remercier de ce divertissement, les pygmées batwa avaient droit aux restes de nourriture, jetés par terre ou au mieux dans des ustensiles usés... posés à même le sol. La règle sociale était claire: jamais un mutwa ne partagerait la table, et encore moins l'assiette avec "les gens" ("ntibosangira n'abantu")...

    Rien -ou presque- n'a changé depuis. Malgré les discours, les lois et quelques programmes tous remplis de bons principes, rien ou presque n'a changé des décennies après...

    Trois pygmés ont été sauvagement massacrées, lynchés par une foule qui les soupçonnait d'être des voleurs. C'était le 23 octobre dernier, au Burundi. Des maisons ont été brûlées; une grande partie de la communauté a dû se réfugier au Rwanda voisin.

    Immédiatement, avant toute enquête, les autorités administratives se sont empressées de faire la déclaration suivante: "Les Batwa ont attaqué et pillé trois familles de la localité et ont tenté de violer des jeunes filles capturées. C’est ainsi qu’un jeune garçon (...) a crié au secours et la population est vite intervenue".

    "Rien ne peut justifier des lynchages populaires. L'on sait par ailleurs que les membres de notre communauté deviennent souvent des proies faciles, des bouc-émissaires", a réagi à son tour un représentant des associations batwa.

    "Esclavage" et "marginalisation extrême". Au même moment au Congo-Brazzaville, le rapporteur spécial de l'Onu sur les droits des peuples autochtones James Anaya s'est rendu dans le Likouala et le Lékoumou pour constater les "conditions de marginalisation extrême" dans lesquels vivent les minorités pygmées du pays (10% de la population).

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    Les défis du premier Aborigène élu au parlement

    L’Australie a élu son tout premier député aborigène à l’occasion des élections législatives d’août 2010, un symbole d’espoir pour une société toujours en quête d’une réconciliation avec ses peuples indigènes.

    Ken Wyatt

    Un souffle de changement dans l’espace politique australien

    Après d’âpres batailles électorales qui n’ont pu départager le parti libéral et le parti travailliste aux législatives d’août 2010, les 150 députés du 43ème parlement de l’État fédéral australien pouvaient en cette journée du 14 septembre 2010 entamer leurs législatures avec la garantie de rudes batailles parlementaires à venir tant le gouvernement qui en est issu dispose d’une très étroite marge de manœuvre. 

     (Suite)

    Cultures locales et développement durable

        Les cultures locales de plus en plus valorisées par le développement durable

    Atlas marocain
         

    Le développement durable n’est pas que l’affaire des grands de la politique et de l’économie « modernes ». Depuis des millénaires, les populations locales de tous les continents développent une gestion des ressources en harmonie avec leur environnement, comme dans le cas de l’agdal au Maroc. Quand conservation de la culture rime avec préservation de la nature…

        Pourquoi et comment œuvrer pour intégrer les populations locales à la gestion durable des ressources ? Cette question est de plus en plus présente dans les réflexions autour du développement durable. En novembre dernier s’est tenu un colloque sur la gestion participative des ressources naturelles, organisé par l'association 4D et Alternatives économiques. A cette occasion, Didier Genin, chargé de recherche à l’Institut de Recherche sur le Développement (IRD), a insisté sur l'importance de connaître et reconnaître les usages traditionnels des ressources, en prenant exemple sur le cas du Maroc et de la Tunisie.
         Les cultures locales, reliques du passé ou promesses d’avenir?
        L’agdal est un système local d’organisation sociale et de gestion de la nature qui remonte à plus de 2000 ans dans le Haut Atlas marocain. Dans ces montagnes arides et semi-arides où les contraintes naturelles sont très fortes, l’agdal permet de préserver la biodiversité depuis la nuit des temps. Vécu comme un territoire sanctuaire, fermé et interdit par la malédiction d’un saint, cet espace communautaire ne peut pas faire l’objet d’une propriété individuelle. On le considérait jusqu’à peu comme une relique du passé qui faisait obstacle à la modernisation agricole du pays ; il est désormais à l’honneur des projets de développement durable du Maroc rural.
        Face aux difficultés des institutions dites modernes pour gérer les ressources sylvopastorales dans des milieux aussi contraignants que le Haut Atlas marocain, l’agdal trouve une résonnance nouvelle auprès des projets de développement. Le laboratoire Environnement Populations et Développement de l’IRD s’intéresse de près à ces savoirs traditionnels, qui permettent aux populations tunisiennes et marocaines de s’adapter à leur environnement depuis des millénaires.
         « Il faut rentrer dans la culture, sinon c’est l’échec »
         Si l’on valorise un mode participatif de gestion durable des ressources, c’est généralement pour faire accepter aux populations locales des projets de développement qui ne coïncident pas toujours avec leurs pratiques culturelles. Mais « être bon communicateur ne suffit pas. Il faut aussi rentrer dans la culture, sinon c’est l’échec », affirme Didier Genin. En intégrant la dimension culturelle dans les projets de développement, non seulement les populations adhèrent plus facilement à ces projets nés de la concertation de tous les acteurs, mais elles peuvent désormais concilier pratiques séculaires de gestion des ressources et défense de l’environnement.

    Initiatives durables

        Des initiatives durables récompensées dans les pays en développement

        Cette année encore, le SEED récompense cinq initiatives durables dans des pays en développement. Ce réseau fondé en 2002 par le PNUE, le PNUD et l’UICN œuvre au soutien de jeunes entreprises participant au développement  mais aussi à la gestion durable des ressources et à la lutte « contre la pauvreté ». Tour d'horizon de ces initiatives éco-responsables.

        Pour Achim Steiner, secrétaire général adjoint et directeur exécutif du PNUE, les lauréats 2009 montrent « qu'une faible émission de carbone, une meilleure efficacité dans l'exploitation des ressources et une économie verte sont plus des affaires de pays en développement avec de fortes communautés rurales qu'une affaire de pays développés. » Petite présentation de ces projets qui tentent de rendre notre planète plus verte !

          Sauver les sols grâce à l’huile essentielle au Zimbabwe
       Une association de petits exploitants agricoles du Zimbabwe a misé sur l'agriculture biologique pour inverser l’importante dégradation des sols. Leur projet : développer la production d’
    huile essentielle bio de Tharconanthus Camphoratus, un buisson local.

          Des mines écolos en Colombie 
       Dans le même ordre d’idée, une association en Colombie est récompensée pour avoir lancé un projet visant à réduire l’exclusion sociale résultant de l’exploitation illégale de mines, et les dégâts corrélatifs sur l’environnement. Une sorte de cahier des charges de normes environnementales et sociales pour les mineurs locaux a été proposée aux mineurs et est aujourd’hui suivie par plus de 1000 exploitations artisanales !

          Recyclage de lanternes au Bengladesh : du kerosène au solaire 
       Au Bangladesh, une ONG a développé une lanterne solaire à faible coût à partir de pièces recyclées de lanterne à kérosène très utilisées dans le pays ! Un dispositif innovant appelé "SuryaHurricane".

          Protocoles bio-culturels pour une bonne répartition des richesses
       Les organisations de la société civile en Afrique australe et en Inde ont développé des protocoles bio-culturels auprès de populations autochtones qui permettraient de partager correctement des bénéfices dans le cas où des initiatives en produisant seraient lancées.

           Gestion durable des déchets au Niger
        Mêmes des institutions peuvent être primées, comme c’est le cas au Niger pour avoir développé des systèmes de gestion durable des déchets permettant de maintenir un environnement urbain plus propre et plus sain.

        Ces cinq initiatives lauréates, (au cœur d’un réseau comprenant un certain nombre d'associations, d'ONG...,) se verront attribuer un prix sous la forme, non pas d’un soutien financier, mais d’une aide « en services » d’une valeur de 35 000 $. Cette aide a pour objectif d’aider ces entreprises à garantir leur établissement et à augmenter leur activité et comprend « l'accès à l'expertise, l'assistance technique, la réunion de partenaires et de réseaux de construction, le développement de plans d'affaires et l'identification des sources de financement ».

        Pour en savoir plus, consultez le site de SEED.

       Photo : FLickr/Seb Przd        Greenzer

    Audience historique au Congrès américain sur les violations de droits de l’homme à l’encontre des Papous

    Le Congrès des Etats-Unis a tenu une audience publique début octobre pour écouter les témoignages de Papous et d’universitaires concernant les violations de droits de l’homme en Papouasie occidentale. La séance, organisée par le Sous-Comité sur l’Asie, le Pacifique et l’environnement global était intitulée : ‘Crimes contre l’humanité : Quand l’Indonésie sera-t-elle tenue responsable pour ses abus délibérés et ses violations systématiques en Papouasie occidentale?’

    C’est la première fois que les Papous ont eu l’opportunité de s’exprimer au Congrès nord-américain sur les horreurs qu’ils ont vécues des mains des militaires indonésiens. Le Papou Henkie Rumbewas a décrit comment l’arrestation de son père, la disparition de deux de ses oncles et l’assassinat de son cousin par les militaires indonésiens l’ont poussé à dénoncer les abus de droits de l’homme et la répression politique en Papouasie occidentale.

    Anthropologue et expert de la Papouasie occidentale, Eben Kirksey a raconté qu’il se trouvait sur l’île de Biak en 1998 lorsqu’un massacre eut lieu. Depuis son hôtel il pouvait entendre la police et l’armée tirer sur une foule d’hommes, de femmes et d’enfants qui brandissaient le drapeau prohibé de la Papouasie occidentale.

    Un témoin oculaire avait confié à Eben Kirksey avoir vu les soldats charger des cadavres et des manifestants agonisants dans des camions. Les survivants avaient été embarqués à bord de navires de la marine puis jetés par-dessus bord. Les semaines suivantes, 32 cadavres avaient échoué sur le rivage, certains sans tête, sans mains ou sans parties génitales. Survival avait dénoncé ce massacre, mais les médias internationaux y avaient prêté peu d’attention et, malgré les appels internationaux pour la justice, il n’y a jamais eu d’enquête officielle et aucun soldat n’a été poursuivi en justice.

    Le membre du Congrès Eni Faleomavaega qui présidait l’audience a déclaré : ‘Il est indéniable que l’Indonésie a délibérément et systématiquement commis des crimes contre l’humanité et qu’elle doit maintenant en être tenue responsable".

    En juillet dernier, 50 membres du Congrès ont écrit au président Obama déclarant que de fortes présomptions de génocide à l’encontre des Papous pesaient sur le gouvernement indonésien. Ils ont également appelé le président à ‘faire en sorte que la Papouasie occidentale devienne l’une des plus hautes priorités de l’Administration’.

    Survival désigne les ‘Top 5 de la honte’ à l’occasion du Jour de Christophe Colomb

    Survival International marque la journée de la Conquête de l’Amérique (12 octobre) en faisant figurer au palmarès du ‘Top 5 de la honte’ les cinq multinationales les moins respectueuses des droits des peuples indigènes.

    Elles sont :

    GDF Suez. En partie détenue par l’Etat français, le géant énergétique GDF Suez est impliqué dans la construction du barrage de Jirau qui deviendra le plus grand ouvrage hydroélectrique du Brésil. La compagnie poursuit la construction du barrage en dépit des mises en garde des ONG dont Survival contre les dangers que représente le chantier pour les Indiens isolés qui vivent dans la région.

    - Perenco/Repsol. La compagnie franco-britannique Perenco et le géant pétrolier hispano-argentin Repsol-YPF exploitent le territoired’Indiens isolés au nord du Pérou. Parmi les recommandations de Perenco à ses ouvriers en cas d’attaque figure : ‘Effrayez-les, repoussez-les, ou dites-leur de rentrer chez eux’.

    Samling. Cette compagnie d’exploitation forestière malaisienne détruit les forêts des chasseurs-cueilleurs penan au Sarawak, dans la partie malaisienne de l’île de Bornéo. De nombreux Penan ont été arrêtés et emprisonnés pour avoir érigé des barricades contre la compagnie. James Ho, chef d’exploitation de Samling a déclaré : ‘Les Penan n’ont aucun droit sur ces forêts’.

    Wilderness Safaris. Ce tour-opérateur a récemment ouvert un lodge touristique de luxe dans la Réserve du Kalahari central au Botswana. Le lodge met à disposition des touristes une piscine et un bar alors que les Bushmen sont privés d’eau et interdits de chasse sur leur propre terre par le gouvernement. Andy Payne, directeur de Wilderness Safaris, a répondu à nos critiques en proférant : ‘Nous offrirons un verre d’eau à tout Bushman qui le sollicitera’.

    - Yaguarete Pora. La compagnie d’élevage brésilienne est résolue à détruire de grandes zones forestières du Chaco paraguayen où vivent des Indiens isolés ayoreo. Les membres déjà contactés de leurs familles revendiquent un titre de propriété depuis 1993. Yaguarete a dû s’acquitter d’une amende infligée par le gouvernement pour avoir dissimulé la présence des Indiens, mais la compagnie a bien l’intention de continuer la destruction de la forêt.

    Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd’hui : ‘Ces compagnies symbolisent tout ce que le Jour de Christophe Colomb représente – la quête de l’argent et du profit aux dépens de peuples qui veulent simplement vivre en paix sur leur propre terre. 518 ans après la conquête de l’Amérique et la décimation des Indiens qui s’est ensuivie, il est temps que les peuples indigènes soient traités avec plus de respect’.

    Les droits des peuples autochtones contre les intérêts de l’industrie minière de grande échelle

    Les Philippines sont un pays riche en ressources métalliques (or, cuivre et chrome) et non-métalliques du fait qu’elle se situe dans la zone appelée “Ceinture de feu du Pacifique”. Le Congrès philippin avec le Mining Act de 1995 a décidé d’accélérer l’industrialisation et d’encourager la croissance économique. Le Mining Act de 1995 est une loi sur l’exploitation minière à grande échelle ; il libéralise totalement l’industrie minière aux Philippines en autorisant des projets économiques 100 % étrangers. Cela est contraire à la Constitution de 1987 qui l’interdit.

    Plus précisément sur l’île de Luçon dans la région du Kasibu, la province de la Nueva Viscaya est partagée en trois zones : « 89,86 % de forêts, 8,52 % de terres agricoles et 0,59 % de résidences, routes et infrastructures » (extraits du rapport Large-scale mining projects in Nueva Vizcaya, Philippines, de PhilRights). La province est peuplée de 28 300 habitants qui sont répartis dans 30 « barangays » (la plus petite unité administrative des Philippines). Aujourd’hui, seuls 5 % de la population de cette région ne seraient pas autochtones. En 2005, dans le cadre de la loi de 1995, le gouvernement a voulu passer d’une exploitation traditionnelle à une exploitation à grande échelle, avec des techniques plus élaborées mais moins respectueuses de l’environnement. Les habitants des « barangays » de Pao et de Didipio sont victimes de l’installation d’entreprises australiennes (Royalco Resources Limited et OceanaGold) qui exploitent des mines via des filiales locales.

    Les Philippines n’ont pas ratifié la Convention n° 169 relative aux peuples indigènes et tribaux, mais a adopté en 1997 une loi sur les droits des communautés autochtones (Indigenous Peoples Rights Act en anglais) qui reconnait le droit de ces peuples à leurs domaines ancestraux. Le droit philippin exige que se tiennent des procédures de consultations (exigence non remplie dans le Pao) et si le projet est accepté, que les populations soient dédommagées (exigence non remplie dans le Didipio).

    PHILIPPINES : L’EGLISE CATHOLIQUE DEMANDE PARDON AUX PEUPLES ABORIGÈNES

    Aux Philippines, l'Eglise catholique effectue une démarche de pardon envers les peuples aborigènes pour « les fautes commises » dans le passé, indique « Eglises d'Asie » (EDA), l'agence des Missions étrangères de Paris (MEP).

    C'est par un rite traditionnel aborigène de réconciliation, suivi d'une célébration eucharistique, que l'Eglise catholique ainsi que d'autres confessions chrétiennes ont voulu, dans une démarche inédite, exprimer une demande de pardon adressée aux aborigènes des Philippines pour « les fautes commises envers les communautés tribales ».

    Cette année, un rituel aborigène de réconciliation, le tong-tongan, s'est tenu à Baguio City, les 11 et 12 octobre, à l'issue de la semaine des peuples indigènes, les Eglises chrétiennes exprimant pour la première fois une demande de pardon.

    Mené par les anciens, le rite traditionnel a débuté par des discussions entre les représentants des Eglises et ceux des communautés aborigènes. Les groupes autochtones, après avoir exprimé leurs griefs (la non-protection de leurs droits, de leurs terres et de leur identité culturelle), ont ensuite accepté les demandes de pardon des représentants des Eglises, concluant la réconciliation par un traité de paix puis des échanges symboliques de cadeaux.

    Une célébration eucharistique a clôturé la manifestation en la cathédrale Notre-Dame de la Délivrance de Baguio City.

    Mapuches, les Chiliens dont on ne parle pas

    Ils sont chiliens. Ils sont une trentaine. Ils sont privés de liberté et en danger de mort, mais ce ne sont pas les mineurs bloqués dans une mine du nord du Chili dont les médias relatent le calvaire. Ce sont les « PPM » – les « prisonniers politiques mapuches », tels qu’ils se définissent eux-mêmes –, en grève de la faim depuis le 12 juillet dans les pénitenciers du sud du pays.

    Le Chili renâcle à reconnaître sa composition multiculturelle et laisse peu d’espace d’expression à ses huit peuples autochtones. La convention 169 de l’Organisation internationale du travail (OIT), seul accord international relatif aux peuples indigènes, n’est entrée en vigueur qu’en septembre 2009. Le fait que Mme Michèle Bachelet, présidente du pays de 2006 à 2010, ait tenu cet engagement de campagne, ne peut occulter qu’elle en a oublié un autre : celui de ne plus appliquer la législation antiterroriste aux militants mapuches.

     

    www.monde-diplomatique.fr/carnet/2010-09-15-Mapuches

    Le pape et les Pygmées. À la recherche de la religion première

    Des générations d’anthropologues ont étudié les sociétés primitives, espérant y trouver les traces de la religion des origines. Tour à tour, l’animisme des Pygmées, le totémisme des Aborigènes, le chamanisme des Bushmen ont été considérés comme la religion première. Mais ces théories ont été fortement critiquées, puis abandonnées. Il est possible aujourd’hui de reprendre la question sous un tout nouvel angle…

    En 1923, le pape Pie XI subventionna une expédition au cœur de la forêt africaine pour étudier les Pygmées (1). L’entreprise n’était pas missionnaire : il s’agissait de vérifier la théorie du « monothéisme primitif » selon laquelle les Pygmées croyaient en un dieu unique. C’est ainsi que des missionnaires ethnologues furent envoyés à la rencontre des petits hommes de la forêt. Parmi eux, il y avait le révérend père Paul Schebesta, missionnaire autrichien, qui fit plusieurs expéditions au Congo chez les Pygmées bambuti et leur consacra de nombreux ouvrages. Dans son livre Les Pygmées (Gallimard, 1940), il déclare avoir trouvé des coïncidences troublantes entre le dieu suprême des Pygmées, créateur de toutes choses, et celui de la Bible.
    Depuis, les ethnologues ont corrigé les vues du révérend père. Certes, il existe dans le panthéon pygmée un dieu suprême. On raconte que ce dieu a donné naissance à un premier couple, Tollé et sa sœur Ngolobanzo, qui ont donné naissance aux humains. Cependant, ce dieu, lointain et distant, n’intervient pas dans la vie ordinaire. En revanche, les mânes – autrement dit les esprits bienfaisants – sont des bons génies qui aident à la chasse ou protègent des maladies. Ils s’opposent aux démons et mauvais génies qui peuplent la forêt, et président aux nombreux rituels qui organisent la vie quotidienne : ils apparaissent dans les rites d’initiation, de chasse, de guérison, de fertilité, de funérailles, etc.
    Quittons maintenant la forêt équatoriale pour descendre à quelques centaines de kilomètres plus au sud. Là s’étend le grand désert du Kalahari. Ici, pas de végétation luxuriante ni d’animaux en abondance, mais un désert parsemé d’arbustes, de rochers et de rares points d’eau. C’est là qu’ont réussi à s’adapter les Bushmen. Comme les Pygmées, ils ont longtemps vécu en petites bandes de chasseurs-collecteurs. Eux aussi croient à l’existence d’esprits invisibles. Dans le panthéon des Bushmen san, il existe un dieu suprême : /Kaggen. Ce nom correspondant à celui de la mante religieuse, on en a déduit que les San vouaient un culte à la mante religieuse. En fait, précise David Lewis-Williams, « cet insecte était seulement l’une des manifestations de /Kaggen, lequel vivait normalement comme un San ordinaire, avec une famille pour laquelle il allait chasser. Il était à la fois bon et mauvais ou plutôt ni tout à fait bon ni tout à fait mauvais (2). »
    La religion des Bushmen a été qualifiée de « chamaniste » en raison des ressemblances avec les rituels pratiqués par les peuples de l’Arctique. Lorsqu’il s’agit de guérir un malade ou de faire venir la pluie, les hommes et femmes se réunissent à la veillée autour du feu. Ils chantent, dansent, frappent dans leurs mains jusqu’à ce que l’un d’entre eux – le guérisseur – entre en transe (3). Il prend alors contact avec le monde des esprits. C’est ainsi qu’il parvient (du moins le croit-on) à retirer la maladie du corps du malade.
    Ce rite très ancien est pratiqué également par les Bushmen kun qui vivent à plusieurs centaines de kilomètres des San. Il y a quelques années, les chercheurs ont découvert que les danses rituelles des San correspondaient à l’un des motifs des peintures rupestres retrouvées par les archéologues sur des parois rocheuses de la région (4).
    Remontons maintenant vers le nord-est du continent africain, chez les Nuers, qui vivent au sud du Soudan et en Ethiopie (5). Les Nuers sont célèbres chez les anthropologues depuis l’étude classique que leur a consacrée Edward E. Evans-Pritchard en 1940. Traditionnellement, les Nuers sont des éleveurs de bétail. Dans cette société patriarcale (pour ne pas dire machiste), semi-nomade, l’organisation complexe croise des liens de parenté (clans et lignages familiaux), territoriaux (villages) et unités politiques (tribus). Comme les Pygmées ou les Bushmen, les Nuers croient aussi en l’existence d’un dieu supérieur, Kwoth, qui vit quelque part dans le ciel et est le créateur de toutes choses. Kwoth n’est pas le seul à peupler le monde des divinités. Il côtoie les esprits des ancêtres et les divinités totémiques. Ces divinités claniques jouent aussi un grand rôle dans l’imaginaire de chaque clan (6). Par exemple, le lignage des Leng a pour totem « l’esprit-lion ». Les Leng vouent donc un culte à cet animal et ne peuvent ni le tuer ni en manger. L’animal totem est représenté par un « fétiche », caché dans une case et sorti uniquement lors des cérémonies. La religion des Nuers a été qualifiée de « totémique » en raison de la présence de ces ancêtres totems (7).

     (Suite)

    BAN KI-MOON SALUE LA REPRISE DU DIALOGUE POUR RÉGLER LA CRISE AVEC LES PRISONNIERS MAPUCHES AU CHILI

    Le Secrétaire général a suivi de près l’évolution de la situation liée à la grève de la faim des prisonniers du peuple autochtone mapuche au Chili.  Il reconnait les efforts du Gouvernement et accueille avec satisfaction la reprise du dialogue pour régler la crise actuelle.  Le Secrétaire général encourage tous les acteurs à rester engagés, à trouver le plus rapidement possible une solution et à éviter toute perte en vies humaines.


    Les Nations Unies réitèrent leur disposition à aider le Chili dans la mise en œuvre de la Convention 169 de l’Organisation internationale du Travail (OIT) relative aux peuples indigènes et tribaux, de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et des autres instruments internationaux pertinents.

    Bain de sang...

          Bain de sang dans l'Amazonie péruvienne !

          dimanche 07 juin 2009 - 04:40  par Solidarité internationale 

       Vendredi 5 juin, la police péruvienne s'est déchaînée contre les populations indigènes de la province Amazonas qui bloquaient une route en appui à leurs demandes. Le bilan des extrêmement lourd, plusieurs morts, peut-être des dizaines, des dizaines de blessés, peut-être descentaines...

        Vendredi 5 juin au matin (midi heure européenne), la police péruvienne s'est déchaînée contre les populations indigènes de la province Amazonas qui bloquaient une route en appui à leurs demandes. Le bilan des extrêmement lourd, plusieurs morts, peut-être des dizaines, des dizaines de blessés, peut-être des centaines.
        Les informations sont encore assez confuses, la zone est bouclée par la police. Les affrontements se poursuivent.

       Cela fait 56 jours que les communautés indiennes du Pérou amazonien se sont soulevées contre des projets miniers ou pétroliers dans le Nord-Est. A la mi-mai, ils sont déclarés "en état d’insurrection". "Nous déclarons nos peuples en état d’insurrection contre le gouvernement du président Alan Garcia sur les territoires indigènes amazoniens", a déclaré à Lima le 15 mai dernier Alberto Pizango, président d’un collectif qui dit représenter 1350 communautés de 65 groupes ethniques, soit 600'000 personnes environ.


        Cet état d’insurrection signifie que "nos lois ancestrales ont désormais force de loi et que nous considérons comme une agression l’entrée d’une quelconque force sur nos territoires", avait averti M. Pizango. La solution, a-t-il poursuivi, "passe par une abrogation" de décrets législatifs de 2007 et 2008 qui assouplissent le cadre de l’exploitation minière, pétrolière, forestière ou de l’eau, par des firmes multinationales, sur des terres que les indigènes considèrent comme ancestrales.

             Mise à jour 19 heures

       Le chiffre des victimes ne cesse d'augmenter. Alberto Pizango, président de la Asociación Interétnica de Desarrollo de la Selva Peruana (AIDESEP), organisation qui regroupe les indigènes actuellement en grève, affirme connaître la mort "jusqu’à présent de 15 indigènes amazoniens". Alberto Pizango demande une "enquête internationale" sur les faits et a déclaré que le président Alan Garcia avait "ordonné le génocide".

        De son côté, d'après la coordination des radios locales (CNR), il y aurait 20 indigènes tués et 9 policiers.

        Les affrontements se poursuivent, les indigènes, après avoir mis le feu à de nombreux locaux officiels, sont en train d'attaquer le commissariat, d'après Radio La Voz.

        Le nombre de blessé ne cesse de croître et les deux hôpitaux de la zone sont maintenant débordés.

         L'électricité est semble-t-il coupée dans une grande partie de la zone, ce qui empêche les radios locales d'émettre.

         Mise à jour à 17 heures
        Les informations sont confuses. Les chiffres qui circulent parlent d'un nombre de morts entre 10 et 20. Cela s'est passé ce matin (mi-journée en Europe)


        Plusieurs morts et des dizaines de blessés, tel serait le résultat tragique de la répression menée par la Direction Nationale des Opérations Spéciale (DINOES) contre les indigènes de Bagua pendant une opération visant à les expulser de la route Fernando Belaúnde Terry qu'ils occupaient. Cette localité de la province de l'Amazonie péruvienne est située à 730 km au nord de Lima.

       Le président du comité de lutte provincial de Condorcanqui, Santiago Manuin Valera, aurait été assassiné par la police après avoir été visés par des armes de guerre dans la zone de Curva del Diablo où ils se sont concentrés.

        Le leader indigène Mateo Impi a annoncé que les policiers ne laissaient pas approcher des cadavres. "Nous demandons l'intervention de la Défense (du Peuple)", a-t-il ajouté.
        Le général Murua a ajouté que la circulation a été rétablie dans des circonstances difficiles mais que la route était maintenant dégagée. Auparavant, le président péruvien, Alan García, avait rendu responsables les "pseudo dirigeants des communautés natives qui impulsent des mesures de forces et de violence". Et d'ajouter : "Ils prétendent jouer à la révolution."

        De son côté, le directeur de la Police nationale, le général José Sánchez Farfán a déclaré que la police avait été "attaquée" et que quatre policiers avaient été tués avec des armes à feu par des indigènes lors des affrontements pour dégager la route.
        Peu après la phase initiale de la répression, les indigènes ont mis le feu au local du Parti Apriste Péruvien (parti du président), au local de COFOPRI, le siège de la direction de la province de Bagua et le local du PRONAA. L'hôpital de Bagua a fermé ses portes parce qu'il ne peut plus recevoir de blessés.

        Sources : Coordinadora Nacional de Radio, Peru.com, La Haine, etc.

    Fonte des glaces

    Problèmes économiques de l'artique

    Arctique: Poutine annonce un grand nettoyage des territoires russes

    La Russie a l'intention de réaliser un "nettoyage général" de ses territoires de l'Arctique, en évacuant notamment les décharges accumulées depuis des décennies, a annoncé jeudi le premier ministre Vladimir Poutine lors du forum international "Arctique, territoire de dialogue".

    "Nous avons l'intention de faire un vrai nettoyage général de nos territoires arctiques. Il s'agira de supprimer les décharges qui se sont accumulées pendant des décennies autour de nos villes et villages polaires, autour des gisements et des bases militaires, ainsi que dans la toundra et sur les îles de l'océan glacial Arctique", a déclaré le premier ministre.

    Selon lui, la Russie créera de nouveaux parcs nationaux et des réserves naturelles. M.Poutine a rappelé qu'en 2009, un parc national baptisé "Arctique russe" avait été inauguré dans les îles de l'archipel de Terre neuve. Sa superficie est de plus de 1,5 million d'hectares.

    "Actuellement, nous examinons conjointement avec nos collègues américains un projet de création du parc Beringuia qui s'étendra de la Tchoukotka à l'Alaska", a indiqué M. Poutine.

    Le prince Albert II de Monaco a appelé la communauté internationale « à aider le plus vite possible les peuples autochtones de l'Arctique afin de sauver leur héritage culturel qui appartient à toute l'humanité. Cet héritage fait partie du patrimoine mondial ». Après avoir rappelé que la Russie jouait un rôle prépondérant dans les efforts visant à protéger l'environnement des régions polaires, il a fait savoir que sa fondation coopérait fructueusement avec l'Université fédérale arctique, établissement d'enseignement supérieur fondée en 2010 à Arkhangelsk, par décret du président russe, Dmitri Medvedev. « Tous les hommes de bonne volonté doivent s'unir pour faire face à la dégradation de la situation. » Et d'espérer que l'Arctique deviendrait un territoire de coopération entre les chercheurs de différents pays.

    Par ailleurs, le souverain a été admis au conseil de tutelle de la Société géographique russe (SGR).

    « On connaît le prince de Monaco en tant qu'homme politique, mais aussi comme voyageur », a indiqué Sergueï Choïgou, ministre des Situations d'urgence et président de la Société géographique russe.

    Victoire en Indes

         Le gouvernement indien refuse la mine de bauxite de Vedanta : une « victoire historique » pour les droits des peuples indigènes

        24 août 2010    Index AI : PRE01/295/2010

        Amnesty International a qualifié ce mardi 24 août 2010 de victoire historique pour les droits humains des peuples indigènes la décision du gouvernement indien de refuser le projet de mine de bauxite dans les collines de Niyamgiri, dans l’État d’Orissa.

        Le ministère indien de l’Environnement et des Forêts a rejeté ce mardi 24 août 2010 le projet d’exploitation minière soumis par une filiale de la société Vedanta Resources, dont le siège est au Royaume-Uni, et l'entreprise minière d'État Orissa Mining Corporation. Il a conclu que ce projet, qui bafoue déjà amplement les lois relatives à l’environnement et aux forêts, foulerait aux pieds les droits humains des adivasis (aborigènes), notamment les Dongrias Kondhs, habitant ces collines.

         « Les Dongrias Kondhs et les populations locales luttent depuis des années en faveur de cette décision, qui est plus que bienvenue, a déclaré Madhu Malhotra, directeur adjoint du Programme Asie-Pacifique d’Amnesty International.

        « Les entreprises et le gouvernement de l’Orissa doivent désormais certifier qu’ils ne tenteront pas simplement de transférer ce projet vers un autre site sans apporter les garanties nécessaires. Ils doivent s’engager à respecter les droits humains des communautés indigènes et locales où que les entreprises s’implantent. »

        Amnesty International s’est également félicitée de la décision du gouvernement de suspendre la procédure visant à autoriser la multiplication par six des capacités de la raffinerie de Lanjigarh, au pied des collines de Niyamgiri, que gère Vedanta Aluminium, filiale de Vedanta. Un comité d’experts du gouvernement a en effet qualifié cette procédure d’illégale.

        « Les autorités doivent ordonner le nettoyage de la raffinerie de Lanjigarh, qui engendre une pollution de l’air et de l’eau, compromettant gravement les droits des populations voisines dont la vie est devenue insupportable », a expliqué Madhu Malhotra.

        Amnesty International a demandé aux autorités gouvernementales de mettre au point une procédure claire et transparente afin d’obtenir au préalable le consentement libre et éclairé des communautés indigènes susceptibles d’être touchées par ces projets et de respecter leur décision, conformément au droit national et international.

        Le rapport de l’expert mandaté par le ministère sur lequel se sont appuyées les décisions prises en ce 24 août 2010 recensait les violations juridiques et les atteintes aux droits humains imputables aux entreprises concernées. Ses conclusions et le rejet du projet vont dans le sens du rapport circonstancié qu’a publié Amnesty International en février 2010 sous le titre Ne détruisez pas nos vies pour produire du minerai. En Inde, des vies dévastées par une mine de bauxite et une raffinerie d’alumine.

         Depuis huit ans, les Dongrias Kondhs et les communautés vivant dans les collines de Niyamgiri protestent contre les projets d’exploitation de la bauxite par la filiale de Vedanta Resources, Sterlite Industries India, et l’Orissa Mining Corporation.

        Ils redoutaient que ce projet, prévu sur leurs sites sacrés, lieux d'habitation et terres traditionnelles, ne débouche sur des violations, en tant que peuples autochtones, de leurs droits à l’eau, à la nourriture, à la santé, au travail et de leurs droits garantissant la protection de leur culture et de leur identité.

        « Au terme d’années de lutte et de visites de nombreux comités, notre voix a fini par atteindre Delhi », s’est réjoui un responsable des Dongrias Kondhs.

    Afrique du Sud : La vie des Bushmen aujourd'hui

    Les 100.000 Bushmen, uniques descendants des premiers habitants d'Afrique australe tentent aujourd'hui de concilier traditions "mourantes" et confort de la vie moderne.

    Comme tous les Sud-Africains de leur âge, les jeunes Bushmen écoutent du R&B ou chattent sur leur téléphone portable. Ils regardent les séries télévisées cultes du moment, se baladent en voiture, font leurs courses à l'épicerie du coin et portent des vêtements à la mode.

    Le principal défi pour les plus âgés consiste à leur transmettre le savoir ancestral: la cueillette des plantes, la langue traditionnelle des clics, les chants et danses, la spiritualité ou encore la chasse aux antilopes, dont les peaux sont toujours utilisées pour l'artisanat, développé grâce au tourisme.
    "Les Bushmen vivent près de la nature. Même s'ils sont maintenant dans des villages, leur coeur appartient toujours au bush car c'est à cause du gouvernement qu'ils ont dû s'adapter à un nouveau style de vie", accuse Oupa Dawid Kruiper, leader traditionnel des 5000 Bushmen du désert du Kalahari en Afrique du Sud.

    Le prix de la modernité

    "Ma plus grande crainte, c'est de voir les traditions mourir", souligne l'ancien nomade en afrikaans, la langue des premiers colons blancs. Lui a vécu l'essentiel de sa vie dans le parc naturel du Kgalagadi, étendu entre l'Afrique du Sud, la Namibie et le Botswana.
    Colonisés et expulsés de leurs terres comme au Botswana, les Bushmen - également appelés Bochimans ou San - payent le prix de la modernité: pauvreté, alcoolisme, cannabis et sida ravagent la population en manque de services de base. A Andriesvale, dans le Kalahari sud-africain, la première école et une clinique rudimentaire se trouvent à 15 km.

    Répartis dans six pays d'Afrique australe, principalement au Botswana et en Namibie, ces hommes de petite taille à la peau claire tentent de changer la donne politique, en dépit de leurs divisions.
    "Les Bushmen du Botswana et d'Afrique du Sud ne sont pas intégrés au pouvoir en place contrairement à ce qui se fait en Namibie", note Andries Steenkamp, représentant du Conseil des San en Afrique du Sud.
    "Dans le Sud de l'Angola, ils commencent à s'organiser mais les plus mal lotis sont les Bushmen de Zambie et du Zimbabwe, sans aucune représentation", souligne cet habitant d'Andriesvale, qui espère voir un jour les Bushmen, unis, décider de leur futur.

    Investissements fonciers : Les peuples autochtones perdent leurs moyens d’existence

    Dans de nombreux nations asiatiques, africaines et sud-américaines, les populations autochtones sont chassées de leurs maisons : les autorités gouvernementales louent des centaines de milliers de hectares de terres appartenant aux populations locales qui, dans de très rares cas, possèdent des titres fonciers qui sont reconnus par les autorités. Bien que, dans de nombreux cas, leurs ancêtres aient vécu sur ces terres pendant des siècles, ces droits n’ont jamais été inscrits dans les registres cadastraux. Le mode de vie et d’existence d’un grand nombre de populations autochtones est sévèrement menacé par la vente de leurs terres. Pour eux, une telle vente n’est pas une question de profits, mais de survie.

    Le TUDI (Tribal Unity for Development Initiatives)

    Le TUDI (Tribal Unity for Development Initiatives) est un mouvement socioculturel des peuples indigènes au Wayanad, dans l'état du Kerala, en Inde. Les peuples indigènes en Inde sont appelés adivasis ou tribals. Les jésuites sont partis à leur rencontre

    Motivés et guidés par la Déclaration Vison de la Province jésuite du Kerala, en 1989 un groupe de jésuites, les pères Mathew Pullattu, Paul Vadakel, T.M. Joseph et le Frère Joseph Tekkekara arrivèrent dans une zone rurale du Wayanad, région vallonnée avec des arbres à feuilles persistantes, des plantations, une faune et une flore particulières, des montagnes et des vallées enveloppées dans la brume. Prenant en charge une école villageoise sous une direction hindoue, la Sarvodaya High School, Eachome, ils commencèrent un travail d'éducation parmi ces hommes socialement et économiquement opprimés, culturellement aliénés et politiquement marginalisés que sont les adivasis, les dalits et les paysans marginaux.

    La Déclaration Vison a clairement fait option pour les enfants de populations tribales dans notre école; mais ceux-ci n'y étaient pas nombreux pour plusieurs raisons. C'est là que le TUDI
    a pris naissance.

    Selon les statistiques officielles, il y a 36 communautés tribales au Kerala, connues comme Adivasis; elles sont 1,2% de la population du Kerala. Parmi les 14 districts de cet État, le Wayanad représente la plus forte concentration et 17% de la population du district de Wayanad, et 37% de l'ensemble de la population tribale du Kerala (recensement de 2001). Ce sont en majorité des cultivateurs et des paysans pratiquant la cueillette des produits de la forêt en dehors du bois. Ils ont hérité de la pratique de l'alternance des cultures et se nourrissent de la chasse et de la pêche.

    Par suite d'une forte migration des populations non-tribales du Kerala vers le Wayanad, les populations tribales ont été obligées de se déplacer vers les forêts de l'intérieur, ou bien, dépouillées de leurs terres, de vivre en colonies de coolies des propriétaires des terres, hindous, musulmans, jaïns ou chrétiens. Les plus grandes victimes sont les Punyias et les Adiyas, populations tribales devenues de véritables esclaves.

    La vie des peuples indigènes au Wayanad est très pathétique et leurs problèmes sont très graves. Ils sont confrontés à des questions qui sont: l'aliénation de la terre, un pourcentage élevé de la mortalité infantile, une extrême pauvreté, un pourcentage élevé de non-scolarisation, des déplacements rendus nécessaires en raison de projets patronnés par le gouvernement, une intervention anti-tribale d'organisations politiques ou bureaucratiques, une exploitation de: hommes par les propriétaires de terres, une «détribalisation». C'est pour répondre à toutes ces questions qu'en 1996 les jésuites du Kerala, sou la conduite des pères George Thenadikulam et Baby Chalil, ont initié le TUDI.

    La fin du TUDI est de promouvoir une société favorable aux dimensions écologiques, culturelles et humaines de la vie. C'est une «communauté» tribale à la recherche de nouveaux modèles d'un développement durable dans les situations sociales, économiques, culturelles et éducatives de la communauté tribale. Il veut maintenir et développer l'identité tribale, avec ce que sa culture et son folklore ont d'unique. Les activités du TUDI consistent en des programmes éducatifs promouvant une prise deconscience critique de sa culture, des activités favorisant le développement de la communauté, des recherches, la mise en place d'un réseau de travail et de conseil.

     (Suite)

    Communiqué de la 31e Assemblée Générale Annuelle de L'Assemblée des Premieres Nations

    Les Chefs et délégués des Premières Nations rassemblés sur les territoires visés par le traité no 1 demeurent solidaires et unis.

    Tel qu'énoncé dans notre Déclaration de 1982, nous sommes les peuples premiers de ce pays et nos lois et nos responsabilités proviennent du Créateur.

    Nos droits ont été affirmés dans la constitution du Canada et dans des arrêts de la Cour suprême du Canada; pourtant nos traités ne sont toujours pas honorés et notre titre et nos droits ne sont toujours pas respectés.

    La Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA) a été adoptée en 2007 en tant que norme internationale d'idéal à atteindre dans un esprit de partenariat et de respect mutuel et le Canada et les Premières Nations doivent en prendre acte et prendre des mesures en vue de sa mise en œuvre.

    Les Premières Nations affirment nos relations internationales, comme en témoigne la participation des ambassadeurs des Etats-Unis d'Amérique et de Bolivie.

    Les dirigeants des Premières Nations affirment nos droits et nos responsabilités envers notre monde naturel, notamment nos terres, nos eaux et l'ensemble des ressources.

    Les dirigeants des Premières Nations proposent une stratégie nationale sur les traités en vue de soutenir pleinement les nations visées par des traités dans l'exercice de leurs responsabilités et leurs droits issus de traités.

    Les dirigeants des Premières Nations affirment notre droit de bénéficier pleinement de notre titre autochtone et de nos droits.

    Les dirigeants des Premières Nations affirment nos responsabilités et nos droits en vertu desquels nos gouvernements des Premières Nations se doivent d'être pleinement responsables et de faire preuve de transparence vis-à-vis de tous nos citoyens, et soulignent le besoin urgent de concrétiser et perpétuer nos gouvernements au moyen de l'exercice de notre compétence et de l'édification de nos économies.

    Les dirigeants des Premières Nations affirment que les langues autochtones sont les premières langues de nos nations et des langues officielles du Canada.

    Les dirigeants des Premières Nations affirment que le contrôle par les Premières Nations de l'éducation des Premières Nations est une priorité nationale et appellent tous les gouvernements et l'ensemble de la population canadienne à soutenir l'éducation des Premières Nations.

    Les dirigeants des Premières Nations somment le Canada de s'acquitter de ses obligations vis-à-vis des Premières Nations du Canada et demandent la tenue d'un rassemblement national entre les Premières Nations et la Couronne en vue d'élaborer un processus et un plan exhaustif d'affirmation de nos droits, de nos traités et du titre autochtone pour progresser, tel qu'envisagé et approuvé par les Premières Nations.

    Les dirigeants des Premières Nations recherchent un financement garanti par voie législative pour assurer justice et équité au moyen de dispositions visant des transferts financiers directs au profit des Premières Nations afin que leurs gouvernements soient en mesure de répondre à leurs besoins et s'acquitter de leurs responsabilités.

    Les dirigeants des Premières Nations affirment le rôle des aînés et des anciens combattants qui guident notre vision ainsi que le rôle primordial des femmes dans tout ce qui importe à nos nations, et favorisent, soutiennent et encouragent pleinement le leadership de nos jeunes citoyens.

    Les dirigeants des Premières Nations, tel que stipulé dans nos résolutions, enjoignent le Chef national et le Comité exécutif national de recourir à des mesures et des contestations juridiques ainsi qu'à un dialogue intergouvernemental et une action directe, et notamment à des activités nationales en vue de sensibiliser et informer toutes les Canadiennes et les Canadiens en marge du présent communiqué.(22 juillet 2010)

    La forêt péruvienne réduite à peau de chagrin

    La forêt péruvienne réduite à peau de chagrin
    La déforestation, qui détruit chaque année des millions d’hectares de surfaces boisées à travers le monde, est à l’origine de 20% des émissions de gaz à effet de serre

    L’exploitation pétrolière, l’agriculture intensive mais surtout la déforestation ravagent les écosystèmes péruviens.

     

     

    Les forêts du Pérou seront-elles condamnées à devenir un vague souvenir, datant d’un temps où la nature possédait encore quelques jardins d’Eden ? Chaque année ce sont en tout cas près de 150 000 hectares de bois et de verdures, (NDLR : soit l’équivalent du Grand Londres ou de 15 fois la superficie de Paris intramuros) qui partent en fumée. Si le pays dispose d’importantes réserves forestières (près de 68 millions d’hectares) ce déboisement n’en est pas moins un véritable désastre écologique. « C’est absolument inacceptable parce que le Pérou est le neuvième pays du monde en termes de richesse forestière et le quatrième en termes de biodiversité », précise Beatriz Moreno, directrice du Défenseur du peuple, auteur d’un rapport sur le phénomène.

     

    Pour cet organe autonome chargé de défendre les droits constitutionnels « cette situation s’explique par la pression de l’agriculture nomade, son développement et les activités illégales ». Les terres péruviennes sont en outre de plus en plus prisées : depuis quelques années, les découvertes de réserves de pétrole abondantes ont attisé les convoitises des multinationales. Le groupe franco-britannique Perenco souhaite par exemple investir près de 1,4 milliards d’euros sur 4 ans pour développer ses exploitations pétrolières dans le nord du pays.

     

    Les forêts du Pérou, un trésor culturel et naturel

     

    Le Défenseur du peuple pointe aussi « les faiblesses des politiques forestières » des autorités et a appelé le gouvernement à « intervenir immédiatement » pour préserver cette « source de revenus et ce symbole de l’identité culturelle des peuples indigènes ». Certes un projet de loi sur la forêt et la faune silvestre a été transmis au Congrès, mais l’organisme a demandé au Parlement d’en améliorer la substance, en y intégrant notamment les revendications des Indigènes.

     

    Cette situation devient au fil du temps de plus en plus préoccupante, l’Amazonie étant LE temple mondial des biodiversités végétale et animale et un rempart contre le réchauffement climatique. Quand bien même la déforestation a reculé ces dernières années au niveau mondial, le poumon de la Terre reste gravement menacé. Le déboisement massif au Pérou est là pour nous le rappeler.

    Les Indiens du Brésil célèbrent la création de leur propre service de santé

    Les peuples indigènes de tout le Brésil célèbrent la création d’un nouveau service du ministère de la Santé qui sera chargé de veiller à l’assistance médicale des Indiens du pays.

    Après des années de mobilisation des Indiens et des organisations qui les soutiennent, le Sénat brésilien a voté à l’unanimité pour le nouvel organisme dénommé ‘Secrétariat de la santé indigène’.

    La décision du Sénat est une victoire historique pour les Indiens et a suscité de grandes manifestations de joie au sein de plusieurs groupes indiens rassemblés à Brasilia dans l’attente du résultat du vote.

    Les Indiens espèrent que le nouvel organisme, en se concentrant uniquement sur les communautés indigènes, pourra fournir un service de santé plus efficace que celui, fortement discrédité, auquel ils ont actuellement accès.

    Edmilson Terena, Indien terena, a déclaré : ‘Nous devons réorganiser un système devenu un chaos depuis dix ans. Maintenant, les choses doivent s’améliorer’.

    Clóvis Ambrósio, Indien wapixana, a ajouté : ‘Désormais nous devons commencer les plans pour tout changer. A la fin de l’année nous devrons avoir planifié notre nouveau système de santé au sein du secrétariat’.

    Le Secrétariat de la santé indigène prendra le relais de la Fondation nationale de la santé (FUNASA) qui a été accusée de corruption et critiquée pour ne pas répondre correctement aux besoins des Indiens.

    La FUNASA a été récemment impliquée dans un scandale par lequel des milliers d’Indiens yanomami d’Amazonie ont été privés de soins pendant plus de deux mois.

    La sénatrice Lúcia Vânia, qui a voté en faveur de la mesure, a déclaré : ‘Le gouvernement a fait un pas en avant en créant un nouveau secrétariat au sein du ministère de la Santé et en veillant à ce que les peuples autochtones puissent bénéficier d’une assistance médicale convenable’.

    Mexique : La communauté indigène reste vulnérable

    Le Conseil National de Population du Mexique a informé que la population mexicaine comprenait environ 14,2 millions d’indigènes (soit approximativement 10 % de la population totale) et que seulement 28.3 % de cette population oscillant entre 15 et 24 ans suivait une formation en milieu scolaire, tandis que 23.4 % de la population de cette même catégorie d’âge se trouvait sur le marché du travail (en particulier les individus de sexe masculin), selon des estimations officielles.

    La population indigène est principalement représentée dans les États de Oaxaca, Chiapas, Veracruz, Yucatán, État de México, Puebla, Hidalgo et Guerrero, parmi ces États, figurent les municipalités avec les taux les plus bas concernant le niveau d’éducation, l’accès à la santé ou encore le revenu net par famille (plus particulièrement au sein des États du Chiapas, Oaxaca et Guerrero).

    Dans un communiqué diffusé dans le cadre de La Journée Mondiale des Indigènes célébrée le 9 août (décrétée en 1994 par les Nations-Unis) le Conapo a révélé que 4.3 % des jeunes indigènes ne bénéficient d’aucune formation scolaire, 11.7 % ont suivi une scolarité partielle à l’école primaire, 21.3 % une scolarité totale à l’école primaire et 62.6 % ont un niveau équivalent à la fin de collège (une fin de scolarité évaluée vers 14-15 ans). A titre de comparaison, le taux d’analphabétisme parmi la population non indigène, atteint les 8.3 %, tandis que, parmi la population indigène ce taux monte à 25.5 %, selon des chiffres émis en 2005 par la Comisión Nacional para el Desarrollo de los Pueblos Indígenas.

    Sur les bases de l’Enquête Nationale de la Dynamique démographique 2009 (Enadid), il apparaît que, même si 91.8 % de la population indigène âgée de moins de 15 ans est scolarisée, seulement 28.3 % des 15-24 ans poursuivent leurs études au-delà du collège. Les chiffres montrent également qu’il y a de fortes disparités entre les catégories d’âges mais aussi les sexes, et enfin ils révèlent que durant ces dernières années, près des 2/3 de la population indigène atteignent un niveau de scolarité équivalent à la fin de collège ou plus.

    Concernant les pratiques sexuelles des femmes indigènes en âge de procréer (tranche d’âge située entre 15 et 49 ans), les chiffres de la Enadid 2009 montrent que 85.1 % des femmes indigènes connaissent au moins un moyen de contraception, comme la pilule contraceptive, les préservatifs, la stérilisation chirurgicale ou les injections contraceptives. Toutefois, bien que plus de 80 % de la population féminine ait connaissance des moyens contraceptifs existants, le taux de femmes indigènes en âge de procréer, qui de fait se trouvent en couple ou en concubinage et qui utilisent régulièrement un moyen de contraception, est de seulement 58.3 % en 2009.

    Lors de la Journée des Peuples indigènes, l’archevêque du Chiapas, Rogelio Cabrera López, a déclaré que l’État, fortement marqué par la richesse de ses communautés autochtones, doit poursuivre ses efforts afin de parvenir au développement total des peuples indigènes, le groupe ethnique qui, en raison de ses conditions de vie, s’avère à travers les siècles comme le plus vénérable.

    Dans cette optique, il faut renforcer les services d’éducation, de santé, d’alimentation, d’accès à la justice et améliorer leurs conditions de vie sociale et communautaire, ainsi que les moyens de productions agricoles leur permettant de cultiver les aliments destinés à leur propre consommation. La situation économique, sociale et culturelle des peuples indigènes doit être améliorée dans le respect des caractéristiques distinctives des communautés et de leurs propres initiatives.

    Ban Ki-moon, secrétaire à l’ONU, considère que les peuples indigènes sont encore victimes de racisme, de pauvreté disproportionnée et d’une santé précaire. Dans de nombreuses sociétés, « leur langue, leur religion et leur culture sont stigmatisées et rejetées ».  « Il existe encore une énorme brèche entre la Déclaration et la réalité sur le terrain » et les indigènes continuent de subir les ravages de la marginalisation, a souligné Navi Pillay, haut mandataire à l’ONU chargé des Droits de l’Homme.

    75.7 % de la population indigène du Mexique vit dans un état de pauvreté multidimensionnel, selon le Conseil National à la Politique de Développent Social (Coneval).

    De plus, 2 700 000 indigènes, soit 39 % de la population, se trouvent dans un état de pauvreté multidimensionnelle extrême, en accord avec un communiqué de l’organisme.

    Le Coneval considère comme habitants se trouvant dans une situation de pauvreté multidimensionnelle, les individus qui présentent au moins une carence sociale et qui n’ont pas les moyens de subvenir à leurs besoins les plus évidents. Dans la catégorie « pauvreté extrême » on retrouve les individus qui n’ont pas les moyens de se nourrir.

    Selon des chiffres du Coneval, les individus se trouvant dans une pauvreté multidimensionnelle manquent en moyenne de 3.7 nécessités sociales. Près de la moitié, soit 49.9 %, n’ont pas accès à l’éducation, 52.2 % n’ont pas accès aux services de santé, tandis que 85.5 % ne bénéficient pas de protection sociale.

    50.3 % des indigènes souffrent d’un réel manque de confort au sein de leur foyer, 54 % n’ont pas accès aux services basiques au sein de leur habitation tandis que 42.1 % n’ont pas la possibilité de s’alimenter.

    José del Val, directeur du Programme Mexicain Nation Multiculturelle de la UNAM, a assuré que la population indigène du Mexique se trouve dans une situation très délicate, la pire qu’elle ait connu selon lui.

     » En tous lieux, il y a des problèmes, ils ont des problèmes avec les barrages, avec les forêts, avec les mines qu’ils ont au-dessus d’eux, nous arrivons à une situation tragique, ce qui se passe c’est que les peuples indigènes revêtent à chaque fois moins d’importance au sein de la société mexicaine », a-t-il ajouté lors d’une interview.

    L’ethnologue accuse les autorités de l’État de ne pas porter leur intérêt vers des négociations éventuelles avec les indigènes du Chiapas afin de mettre fin à la situation marginale dans laquelle ils évoluent.

    Pour Del Val, il est urgent de faire valoir les droits indigènes, lesquels, précise-t-il, sont reconnus au niveau international et dans la propre constitution mexicaine, afin que ces communautés puissent participer pleinement à la vie politique de leur pays.

    Il remet en question les chiffres que publie le Coneval car il indique que dans le pays, il n’existe pas un véritable recensement des populations indigènes ni un Institut Civil qui garantit la véracité des informations.

    « Tous les ans on nous dit qu’un certain nombre d’indigènes n’ont pas accès à l’éducation, on met donc en place des plans d’action pour permettre à tous d’accéder à la scolarité, mais dans les faits il ne se passe rien, rien n’a changé à l’heure actuelle ».

    « Non à la complaisance, les peuples autochtones continuent de souffrir »

    Le présent message a été publié par le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Navi Pillay, pour marquer la Journée internationale des peuples autochtones, le 9 août.

    GENÈVE (9 août 2010) - « Nous avons entrepris de célébrer les progrès réalisés dans la concrétisation des droits de l’homme pour les peuples autochtones, mais cette journée internationale des peuples autochtones nous offre également l’occasion de rappeler qu’il n’y a aucune raison d’être complaisant. Les violations continuées des droits des peuples autochtones, dans toutes les régions du monde, méritent notre plus grande attention et action.

    Le décalage entre les principes énoncés dans la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et leur mise en œuvre demeure important, car les peuples autochtones continuent de souffrir de la discrimination, la marginalisation dans des domaines tels que la santé et l’éducation, la pauvreté extrême, la négligence de leurs préoccupations environnementales, la dépossession de leurs terres traditionnelles et l’exclusion de la participation effective aux processus de prise de décisions. Il est particulièrement déconcertant de remarquer que ceux qui œuvrent à corriger ces maux soient, trop souvent, persécutés pour leur plaidoyer en faveur des droits de l’homme.

    Dans un certain nombre de pays, de nouvelles mesures ont été prises pour donner une voix aux peuples autochtones dans la prise de décision et relever les violations de droits de l’homme. Nous sommes également encouragés par le fait que le soutien à la Déclaration se poursuit de manière expansive, y compris dans les pays qui ont initialement voté contre ce texte remarquable.

    Cependant, nous devons redoubler nos efforts afin de construire un véritable « Partenariat dans l’action et la dignité » - le thème choisi par l’Assemblée générale des Nations Unies pour la deuxième décennie internationale des peuples autochtones - comme nous travaillons ensemble à la pleine réalisation des droits affirmés dans la Déclaration sur les droits des peuples autochtones pour la survie, la dignité et le bien-être des peuples autochtones dans le monde.

    Nous devons ramener les droits et la dignité de ceux qui souffrent le plus au centre de nos efforts. Ceci exige des changements dans les pratiques, mais nous avons également besoin de lois et institutions améliorées, sans lesquelles les avancées ne sont pas durables.

    A l’occasion de cette journée internationale, réaffirmons notre engagement à traduire les mots de la Déclaration en action effective. Tenir cette promesse est notre obligation ».


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  • Les Pygmées, acteurs des élections au Rwanda

    Au Rwanda, les Batwa ont participé pour la première fois aux préparatifs de l’élection présidentielle du 9 août. Le jour du scrutin, certains sont même observateurs. Ils espèrent que cette participation favorisera leur intégration.

    - Pour la première fois, les Pygmées Batwa (moins de 2 % de la population) participent pleinement à ces préparatifs. Jadis, ils étaient indifférents aux élections, car exclus par les autres communautés qui les considéraient comme anormaux à cause de leur mode de vie. Aujourd’hui, certains d’entre eux apprennent la poterie à Kigali, dans une coopérative moderne et aussi à lire et à écrire pour pouvoir voter. Assis dans l’atelier, Joseph est de ceux-là : "Je sais écrire quelques mots en kinyarwanda. J’espère pouvoir lire sur le bulletin de vote". Françoise Mukakarara, volontaire enseignante dans cette coopérative, confie : "Nous espérons que les 20 membres qui apprennent à lire auront acquis des connaissances leur permettant de voter tout seuls". Alphonsine, de la même coopérative, affirme que les Batwa de sa localité (Kacyiru, à Kigali), ont tous leur carte d’électeur et leur carte d’identité, indispensables pour voter.

    "Des Rwandais comme les autres"

    Dans la province du Sud, les Batwa se sont également préparés soigneusement. Omar, un nouvel électeur, explique : "La plupart d’entre nous sont inscrits sur la liste électorale. Ceux qui n’ont pas encore leur carte de vote ne sont pas nombreux. Et, d’ici peu, ils l’auront". Au sud et au nord du pays, des Batwa présents dans des coopératives ont même été désignés par les partis politiques comme observateurs des élections. Tereraho A., chef du village de Kagina, au Sud du pays, veut que les représentants de sa communauté soient dignes de cette confiance : "Ca nous a fait plaisir de voir que certains d’entre nous ont eu ce privilège. Avant, cela ne se passait pas ainsi".

    S’ils ont pu s’impliquer autant dans ces élections, c’est grâce aux efforts de certains d’entre eux qui sont allés à l’école et mobilisent leurs voisins par des réunions régulières. Les autorités locales jouent aussi un rôle important dans la sensibilisation de cette communauté pour l’intégrer aux autres peuples du pays. "Nous avons compris que nous sommes des Rwandais comme les autres. Dans les villages, lors des réunions, on nous invite et on réfléchit avec les autres sur le développement de la localité", se réjouit Amran R, habitant du district de Kamonyi au Sud. Pour lui, le fait que le chef de village soit un des leurs, les a plus motivés à s’acquitter de leurs devoirs de citoyen. "Il nous informe sur tout ce qui se passe. Avant, personne ne s’occupait de nous", poursuit-il.

    Problèmes non résolus

    Mafubo Marie-Louise, secrétaire exécutive de la cellule de Kagina, souligne qu’obtenir la participation active des Batwa est un processus de longue haleine. "Certains sont actuellement des conciliateurs (juges communautaires, Ndlr), d’autres des autorités locales ". Elle ajoute que certains d’entre eux ont reçu une vache destinée à aider les pauvres à pratiquer l’élevage. D’autres ont eu un logement grâce aux différents programmes de lutte contre la pauvreté. Omar confie : "Avant, nous étions montrés du doigt comme si nous étions anormaux. Nous ne bénéficiions de rien de l’État. Cela justifiait notre indifférence à l’égard de la vie politique". Il se félicite que maintenant, leurs enfants aillent à l’école et que certains adultes dirigent des structures locales. Ce qui, il y a cinq ans, n’était encore qu’un rêve.

    Toutes les difficultés de cette communauté n’ont cependant pas été résolues d’un coup de baguette magique… Eux qui vivaient auparavant dans la forêt ont encore des problèmes pour accéder à la terre. Par ailleurs, même s’ils commencent à apprendre la maçonnerie ou le petit commerce, ils souhaiteraient moderniser et faire reconnaître leurs métiers traditionnels. "Nous aimerions que le prochain président organise des formations pour que nous puissions mettre nos produits sur le marché international", suggère Omar. Benurugo F. formule une autre requête au prochain chef de l’État : "Nous aimerions qu’il fasse la promotion de l’éducation universitaire de nos enfants. Nous n’avons actuellement pas les moyens de les scolariser jusqu’à l’université". Pour les Batwa rwandais, se marier avec quelqu’un d’une autre ethnie reste par ailleurs impossible. Ils sont donc conscients que leur participation aux élections n’est qu’un premier pas. Mais, un premier pas dans la bonne direction.

    Les peuples autochtones doivent être mieux protégés par les Etats

    Les peuples autochtones continuent de souffrir « du racisme », « d'un manque de soins de santé » et « de la pauvreté » et il faut mieux les protéger, a déploré lundi le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, à l'occasion de la Journée internationale des populations autochtones.

    « Dans beaucoup de sociétés, leur langue, leur religion et leurs traditions culturelles sont stigmatisées ou occultées », a déclaré Ban Ki-moon dans un message.

    Le premier rapport jamais établi par les Nations Unies sur l'état des peuples autochtones a été publié en janvier 2010 : « il donne des statistiques alarmantes », s'inquiète le Secrétaire général.

    Dans certains pays, les peuples autochtones sont 600 fois plus exposés au risque de contracter la tuberculose que le reste de la population. Dans d'autres pays, un enfant autochtone peut s'attendre à mourir 20 ans plus tôt qu'un de ses compatriotes non autochtones, indique le rapport de l'ONU.

    « C'est aux peuples autochtones qu'on doit d'avoir préservé une grande partie de l'histoire culturelle de l'humanité. À eux seuls, ces peuples parlent la grande majorité des langues existant dans le monde et ont hérité, avant de les transmettre, d'une profusion de connaissances, de formes artistiques et de traditions religieuses et culturelles », a expliqué Ban Ki-moon en soulignant que l'ONU réaffirme son « attachement à leur bien-être ».

    La Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, adoptée en 2007 par l'Assemblée générale, propose une liste des principales mesures que les gouvernements devraient adopter pour l'amélioration « des relations avec les peuples autochtones » et pour la protection de « leurs droits fondamentaux ».

    Cette année, le thème de la Journée internationale des peuples autochtones, est le cinéaste autochtone qui, « par son œuvre, ouvre une embrasure sur ces populations, leur culture et leur histoire », a dit le chef de l'ONU.

    « Le travail de ces cinéastes nous montre leurs systèmes de croyance et leur philosophie; il capte à la fois la vie quotidienne et l'esprit des peuples autochtones. Au moment où nous célébrons leur contribution, j'appelle les gouvernements et la société civile à honorer l'engagement qu'ils ont pris de faire progresser partout dans le monde la situation des peuples autochtones », a-t-il conclu.

    La Haute Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, a également déploré lundi la situation des peuples autochtones qui voient leurs droits fondamentaux bafoués. « Non à la complaisance, les peuples autochtones continuent de souffrir », a-t-elle affirmé.

    « Les violations continues des droits des peuples autochtones, dans toutes les régions du monde, méritent notre plus grande attention et action », a-t-elle affirmé.

    « Le décalage entre les principes énoncés dans la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et leur mise en œuvre demeure important, car les peuples autochtones continuent de souffrir de la discrimination, de la marginalisation dans des domaines tels que la santé et l'éducation, la pauvreté extrême, la négligence de leurs préoccupations environnementales, la dépossession de leurs terres traditionnelles et l'exclusion de la participation effective aux processus de prise de décisions », a déploré la Haute commissaire.

    « Nous devons redoubler nos efforts afin de construire un véritable 'Partenariat dans l'action et la dignité' - le thème choisi par l'Assemblée générale des Nations Unies pour la deuxième décennie internationale des peuples autochtones - comme nous travaillons ensemble à la pleine réalisation des droits affirmés dans la Déclaration sur les droits des peuples autochtones pour la survie, la dignité et le bien-être des peuples autochtones dans le monde », a dit Navi Pillay. « Tenir cette promesse est notre obligation », a-t-elle conclu.

    De son côté, le Rapporteur spécial pour les populations autochtones, James Anaya, a exhorté les États à engager « des réformes légales et pragmatiques » pour améliorer le quotidien de ces peuples.

    « Les populations autochtones continuent de voir leur terres traditionnelles envahies par des acteurs puissants guidés par le profit ce qui les empêchent de continuer de vivre selon un mode de vie durable », a expliqué le Rapporteur spécial.

    « Mettre en œuvre la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones amènera une justice historique à ces populations trop souvent ignorées par l'humanité », a dit l'expert indépendant.

    Il a appelé les États à respecter « l'égalité, l'auto-détermination et le respect de la diversité ».

    Les peuples indigènes à Terra Madre

    Comme vous le savez certainement déjà, les peuples indigènes seront indiscutablement les invités d'honneur de Terra Madre 2010. C'est eux qui donneront le "la" lors de la journée d\ouverture, et les discours de la cérémonie seront prononcés dans la langue maternelle des représentants de certaines des communautés indigènes les plus significatives du monde. Par cette action, nous espérons attirer l'attention sur la multitude et la variété de leurs langues et de leurs cultures et sur l'inestimable diversité dont ils sont les gardiens en associant ces valeurs à la biodiversité, aux savoirs que Slow Food défend et aux modes de vie équitables, car plus proches de la nature et respectueux de ses ressources. Des savoirs et des connaissances qu'une grande partie de la culture occidentale a délaissés, et dont elle doit à nouveau se rapprocher.

    De nombreux représentants de populations indigènes seront présents à Terra Madre : des Sami du nord de l'Europe aux Berbères d'Afrique du Nord, des Maoris de Nouvelle-Zélande aux Mapuche du Chili, des Guarani ou des Satéré-Mawé du Brésil aux Seri d'Asie Centrale, sans oublier les Peul et les Konso venus d'Afrique.

    Slow Food au Brésil avec les Satéré-Mawé

    Certains de ces peuples accompagnent Slow Food depuis longtemps. Par exemple, deux Sentinelles ont été mises en place avec les Sateré-Mawé : le nectar de canudo et le warana natif.

    Le guarana, ou warana en langue indigène, signifie "début de toute connaissance". Il est cultivé depuis des siècles dans l'Amazonie brésilienne, dans la région comprise entre le rio Tapajós et le rio Madeira. C'est ici que se trouvent les forêts ancestrales dans lesquelles les indiens Mawé se déplaçaient en disséminant une espèce végétale avec laquelle ils vivaient en symbiose, une liane qui fut ensuite classifiée au XVIIIe siècle par le botaniste Christian Franz Paullini comme Paullinia cupana, varieté Sorbilis. Parler de culture dans le cas des Mawé est incorrect : en effet, il s'agit davantage de semi-domestication. Dans la forêt, les Mawé honorent les Mères du Waranà, des lianes sauvages pouvant atteindre les 12 mètres de haut. Ils recueillent les jeunes pousses nées des graines tombées au pied des lianes, les transplantent dans des clairières, les font pousser en buisson et les rendent productives.

    Il en va tout autrement pour le nectar de canudo. La légende raconte que lorsqu'Anumaré Hit monta au ciel, transformé en soleil, il invita sa sœur Uniawamoni à le suivre. Celle-ci commença par hésiter, mais elle choisit finalement de rester sur la terre ferme sous forme d'abeille afin de prendre soin, avec les Sateré-Mawé, des forêts sacrées de guarana. Cette légende témoigne, génération après génération, de ce que les anciens Mawé savaient déjà et que nous redécouvrons aujourd'hui : c'est-à-dire que les abeilles sauvages sans dard (mélipones appartenant à des dizaines d'espèce, regroupées en deux grandes familles : les mélipones et les trigones) sont responsables de la pollinisation d'au moins 80 % des espèces végétales de la forêt amazonienne. Sans le patient labeur de ces ouvrières de la nature, la forêt serait menacée de disparition. Pourtant, leurs ruches sont depuis toujours l'objet de convoitises, en raison de leur miel très demandé (pour chaque demi-litre de miel sauvage obtenu de manière destructrice, c'est une colonie entière qui est détruite). Les Sateré-Mawé ont décidé depuis de nombreuses années de suivre, avec des techniques un peu plus modernes, la tradition ancestrale de méliponiculture des Mayas qui protégeaient les abeilles en les élevant dans des troncs d'arbres. Les Sateré-Mawé, quant à eux, les placent dans des ruches faites de caissons construits en bois local. La Sentinelle est née afin de préserver les abeilles canudo et la forêt amazonienne, mais aussi dans le but d'apporter aux Sateré une nouvelle ressource économique.

    Les exemples comme celui-ci sont nombreux. Derrière chacun d'eux se cache une culture ancestrale, indissociablement liée à un territoire donné qui en constitue la composante fondamentale.

    Bienvenue dans ma tribu n'est plus bien reçu

    "Bienvenue dans ma tribu" est persona non grata chez nombres de défenseurs des peuples indigènes. Cependant, ce ne sont pas les seuls à être choqués par le ton irrespectueux de l'émission...

    Si l'émission Bienvenue dans ma tribu fait des émules, ce n'est pas à cause de ses audiences mais de la polémique qu'elle suscite.

    Effectivement, certaines ONG se mobilisent et dénoncent la vision péjorative et simpliste portée sur les tribus.

    Rien à voir avec le très réussi Rendez-vous en Terre inconnue qui aborde de façon respectueuse et enrichissante les rencontres entre peuples.

    Ainsi, le groupe Stop à bienvenue dans ma tribu a écrit :

    "Arrêtons la diffusion de 'Bienvenue dans ma tribu', proposée par TF1, émission qui offre une vision tronquée de la vie des peuples indigènes en omettant l'essentiel des défis que doivent relever ces tribus.

    Tout d'abord épinglée pour la définition des peuples indigènes donnée dans son émission 'Bienvenue dans ma tribu', TF1 persiste à offrir un spectacle navrant de quelques touristes franchouillards en mal d'exotisme, au cœur de peuples autochtones ayant aujourd'hui beaucoup de mal à faire respecter leurs propres droits aux yeux du monde.

    Nous souhaitons vivement que cette injure cesse et que les spectateurs décident de porter un peu plus d'attention aux réalités de ces peuples, plutôt qu'aux nouveaux people créés pour cette émission de bas niveau."

    Même son de cloche pour l'ONG Survival International qui défend les peuples indigènes.

    Cette organisation s'est fendue d'un petit mot à Alexandra Laroche-Joubert pour dénoncer les stéréotypes alimentés par l'émission.

    En effet, le mot "primitif" y est utilisé à tout va et certains soulignent des commentaires aux accents post-colonialiste.

    Face au contenu plus que navrant du programme, Samuel Montigaud, un élève en anthropologie souhaite même "engager une action pour faire retirer de l’antenne ce programme".

    On ne peut qu'approuver...

    L’énergie ‘verte’ détruit les peuples indigènes – nouveau rapport

    Pour marquer la journée des peuples indigènes des Nations-Unies, Survival International a publié un nouveau rapport qui révèle les impacts dévastateurs du boom de la construction de barrages sur les peuples indigènes.

    A partir d’exemples pris en Asie, en Afrique et aux Amériques, le rapport de Survival intitulé ‘Serious Damage’ dévoile le coût caché de l’électricité dite ‘verte’ produite par les barrages hydroélectriques géants.

    La construction des barrages connaît actuellement dans le monde un essor démesuré. A elle seule, la Banque mondiale finance 211 projets de ce type pour un montant de 11 milliards de dollars.

    Leur impact sur les peuples indigènes est extrêmement néfaste. Les Enawene Nawe du Brésil ont appris que les autorités brésiliennes avaient l’intention de construire 29 barrages sur leurs rivières. Ailleurs en Amazonie, les territoires de cinq groupes d’Indiens isolés vont être affectés par des barrages.

    Au Sarawak, la tribu des Penan est menacée d’expulsion pour faire place à un barrage et plusieurs peuples indigènes d’Ethiopie deviendront dépendants de l’aide alimentaire si la construction d’un barrage sur la rivière Omo n’est pas arrêtée. Un membre de la tribu kwegu de la vallée de l’Omo déplore : ‘Notre terre n’est plus bonne à rien. Ils ont retenu l’eau et nous connaissons maintenant la famine. Ouvrez le barrage et laissez l’eau couler’.

    Des centaines d’Indiens du Brésil se rassembleront cette semaine pour dénoncer le barrage très controversé de Belo Monte qui menace la terre et les moyens de subsistance de plusieurs groupes indiens.

    Les chargés de campagne de Survival sont disponibles pour interview.

    Télécharger le rapport (en anglais).

    Un expert des Nations-Unies demande aux gouvernements de faire respecter les droits indigènes

    L’expert des Nations-Unies sur les peuples indigènes, le Pr James Anaya , a exhorté les gouvernements à respecter les normes internationales en matière de droits indigènes.

    S’exprimant lors de la Journée internationale des peuples indigènes, le Professeur Anaya a déclaré : ‘Les peuples indigènes continuent de voir leur terres ancestrales envahies par de puissants acteurs à la recherche de richesses à leur seul profit, privant ainsi ces peuples de ressources vitales’.

    La Déclaration des Nations-Unies sur les droits des peuples indigènes établit des principes importants que les pays doivent appliquer. Presque tous les gouvernements les ont aujourd’hui adoptés, l’Australie et la Nouvelle-Zélande ayant cette année retiré leurs objections premières . Le Canada s’est engagé, cette année aussi, à adopter la Déclaration et les Etats-unis sont en train de revoir leur position.

    Cependant, le Professeur Anaya a souligné que ‘la Déclaration est aujourd’hui davantage un rappel de ce qui reste à entreprendre… qu’une réflexion sur ce qui a été réalisé sur le terrain’.

    Il a ajouté : ’L’application fidèle de la Déclaration doit être l’objectif principal à la fois des gouvernements du monde entier, du système onusien et des autres acteurs’.

    Bien que la Déclaration représente des normes importantes de droit international, elle n’est pas contraignante. il faudrait  que les gouvernements ratifient la seule législation internationale contraignante, la Convention 169 de l’Organisation Internationale du Travail sur les droits des peuples indigènes.

    Récemment, la République centrafricaine est devenue le premier pays africain à signer la Convention. Le Nicaragua a suivi peu après ; devenant le 22e pays à le faire.

     

     

    Une volonté politique mise à rude épreuve

    Ce texte a été écrit par Ghislain Picard - Chef des Premières Nations du Québec et du Labrador, le  16 août 2010

     Est-il besoin de voyager longtemps pour découvrir un territoire inconnu? Une frontière invisible sépare l'univers des non-Autochtones de celui des Premières Nations, méconnues dans leur histoire, leur quotidien, leurs valeurs, leurs faiblesses et leurs forces, leur désespoir et leurs espoirs. Partir à la découverte de cette destination peu fréquentée, tel est l'objectif de la productrice du Wapikoni mobile, Manon Barbeau, et de Ghislain Picard, chef des Premières Nations du Québec et du Labrador, qui se livrent une correspondance sur ces communautés.


    Chère Manon,

    Tu reprends dans ta dernière lettre le thème de l'identité, et je crois saisir que nous avons tous deux compris que c'est inévitable, quels que soient le peuple et ses aspirations les plus profondes, l'affirmation identitaire est un préalable, et c'est cela que nous devons chercher à renforcer chez nos plus jeunes, et sans doute aussi chez nos moins jeunes.

    Je me permettrai ici de faire référence à une expérience qui est très proche de mon coeur et qui touche trois de mes petits-enfants qui ont commencé la prématernelle en immersion mohawk, l'année dernière. Le matin venu, la première chose qu'ils font à leur arrivée en classe est de réciter en mohawk une invocation à la création. À mon avis, nous devons essayer de multiplier ce type d'initiatives propres à la réalité de chacune de nos nations, cultiver ce sentiment d'appartenance qui nous était jadis naturel.

    Loin de moi l'idée de prétendre que la solution se trouve uniquement dans ce seul réflexe de réappropriation de ce que nous sommes. À l'affirmation identitaire et nationale, il faut ajouter toutes les étapes d'un grand projet visant la reconstruction de nos sociétés puisque c'est vraiment de cela qu'il s'agit. Tu nous le rappelles d'ailleurs à travers tes propres expériences, à travers tes références au cinéaste Hugo Latulippe que tu te permets de citer et qui témoigne d'une assez bonne compréhension des épreuves que nos peuples ont subies.  (Suite)

    Peuples autochtones et Banque mondiale

    Selon une étude récente de la Banque mondiale, les gains économiques et sociaux réalisés par les peuples autochtones d'Amérique latine au cours de la dernière décennie restent décevants. Bien qu'ils se fassent mieux entendre sur la scène politique, les peuples autochtones restent le groupe le plus pauvre de la société, le moins bien éduqué et le plus exposé à la maladie et à la discrimination.

    L'étude, qui a pour titre Peuples autochtones, pauvreté et développement humain en Amérique latine : 1994-2004, passe en revue les conditions sociales dans les cinq pays d'Amérique latine où la population autochtone est la plus importante (Bolivie, Équateur, Guatemala, Mexique et Pérou) et leur évolution au cours de la dernière décennie, que les Nations Unies avait déclarée en 1994 comme étant la Décennie internationale des peuples autochtones.

    « Au cours de la dernière décennie, le pouvoir politique des peuples autochtones de la région s'est certes renforcé, et ces derniers sont certes mieux représentés sur la scène politique, mais les résultats en termes de réduction de la pauvreté sont encore loin de ceux que nous espérions atteindre lorsque nous avons commencé cette recherche, » dit M. Gillette Hall, économiste à la Banque mondiale et co-auteur de l'étude.

    L'étude nous apprend que les peuples autochtones représentent 10% de la population de la région, et constituent le groupe défavorisé le plus important d'Amérique latine. Si l'incidence de la pauvreté en Amérique latine est élevée, elle est particulièrement grave et profonde parmi les populations autochtones.

    En Bolivie et au Guatemala, par exemple, la pauvreté affecte plus de la moitié de la population totale mais près des trois quarts de la population autochtone. En Équateur, environ 87% de la population autochtone est pauvre, un pourcentage qui atteint 96% dans les zones rurales en altitude. Au Mexique, l'incidence de la pauvreté extrême dans les zones à prédominance autochtone, qui était il y a 10 ans 3,7 fois supérieure à celle des municipalités non autochtones, l'était 4,5 fois en 2002. Au Pérou, 43% des ménages pauvres sont autochtones.

    Autres constats du rapport :

    • Les populations autochtones n'ont enregistré que peu de gains en termes de réduction de la pauvreté au cours de la décennie des peuples autochtones (1994-2004).
    • Les peuples autochtones se relèvent plus lentement que les autres des crises économiques.
    • L'écart de pauvreté des peuples autochtones est plus important, et a mis plus longtemps à se rétrécir au cours des années 1990.
    • Le fait d'être autochtone augmente pour un individu la probabilité d'être pauvre, et cette corrélation n'a pas changé depuis le début de la décennie.
    • En termes du nombre d'années d'école, les peuples autochtones restent défavorisés, mais l'écart par rapport au reste de la population se rétrécit. Cependant, les résultats éducatifs chez les peuples autochtones sont nettement inférieurs à ceux du reste de la population, ce qui indique des problèmes de qualité dans l'enseignement.
    • En termes d'accès aux soins de santé de base, les peuples autochtones, en particulier les femmes et les enfants, restent défavorisés.

    « Les taux de pauvreté sont plus élevés parmi les populations autochtones, et diminuent plus lentement, ce qui constitue un fait particulièrement déplorable sur un continent qui s'est juré de réaliser l'Objectif de développement pour le millénaire de diminuer de moitié la pauvreté pour 2015, » dit Harry Patrinos, économiste à la Banque mondiale et co-auteur de l'étude.

    Pour améliorer les résultats en matière de réduction de la pauvreté chez les peuples autochtones de la région, le rapport recommande d'améliorer le capital humain en se concentrant sur quatre domaines précis.

    1. Augmenter le nombre d'années d'école et améliorer la qualité de l'enseignement en mettant en place des programmes éducatifs bilingues et biculturels, de façon à progressivement rattraper l'écart actuel.
    2. Assurer une plus grande responsabilisation dans la prestation des services sociaux destinés aux peuples autochtones en demandant une participation plus active de la part des parents et de la communauté, et en assignant au système de prestations des objectifs précis et une vision claire.
    3. Promouvoir un accès égal aux soins de santé pour les peuples autochtones en mettant en place un programme du type « Head start », centré sur les problèmes de santé maternelle et infantile.
    4. Améliorer la collecte des données de façon à mieux identifier les populations autochtones et à mieux suivre leurs progrès dans le temps.

    Cette étude, récemment publiée par la Banque, met à jour les constats d'un livre publié en 1994. Indigenous People and Poverty in Latin America par George Psacharopoulos et Harry Patrinos (1994) À l'époque (début des années 1990), ce livre, dont la parution coïncidait avec le début de la Décennie internationale des peuples autochtones, constituait la référence en matière de conditions de vie des peuples autochtones d'Amérique latine.

     
     

    Le Comité pour l'élimination de la discrimination raciale examine le rapport d'El Salvador

    La délégation annonce la fin d'une politique de non-reconnaissance et d'oubli des peuples autochtones suite à l'arrivée au pouvoir de l'actuel Président

    Le Comité pour l'élimination de la discrimination raciale a examiné, le 3 août le rapport d'El Salvador sur les mesures prises par ce pays pour se conformer aux dispositions de la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale.

    Présentant le rapport de son pays, M. Alfonso Avelar, Directeur de la Direction des peuples autochtones au Secrétariat de l'intégration sociale d'El Salvador, a notamment annoncé qu'en vertu d'un accord signé la semaine dernière, toutes les personnes appartenant aux peuples autochtones qui, en raison de la répression de 1932, avaient dû changer de noms, pouvaient désormais récupérer leurs noms et prénoms autochtones. Ainsi, le Gouvernement du Président Mauricio Funes manifeste-t-il son engagement en faveur du dédommagement moral des peuples autochtones. Avec la présidence de Mauricio Funes, la politique de non-reconnaissance et d'oubli des peuples autochtones a pris fin, a insisté M. Avelar, qui a notamment attiré l'attention sur la convocation, en octobre prochain, du premier Congrès national autochtone. Au nombre des défis à relever, il a notamment cité la nécessité d'obtenir un consensus de la part des organisations autochtones afin d'élaborer des politiques publiques et de faire en sorte que les mesures de dédommagement moral permettront aux peuples autochtones de trouver confiance en l'État et de déclarer leur condition d'autochtone lors du recensement de 2012.

    La délégation salvadorienne était également constituée de représentants du Ministère de l'éducation, du Ministère des relations extérieures, ainsi que de M. Byron Fernando Larios López, Représentant permanent d'El Salvador auprès des Nations Unies à Genève et d'autres membres de la Mission. Elle a fourni aux experts des compléments d'information s'agissant, essentiellement, de la situation des autochtones dans le pays, faisant part, notamment, de la volonté du Gouvernement salvadorien d'adhérer à la Convention n°169 de l'Organisation internationale du travail relative aux peuples indigènes et tribaux. Nombre de membres du Comité ont pris acte du changement profond de la politique de l'État salvadorien, du moins en ce qui concerne la population autochtone.

    Présentant des observations préliminaires, le rapporteur du Comité pour l'examen du rapport d'El Salvador, M. Alexei Avtonomov, s'est dit conscient des changements politiques en cours en El Salvador et qui sont très importants. Il a exprimé l'espoir que les recommandations qui seront adressées à El Salvador seront utiles, en particulier dans le cadre des mesures que le Gouvernement sera appelé à prendre en faveur des peuples autochtones – qui ont connu une situation extrêmement grave en El Salvador.

    La lauréate du Prix Nobel Maude Barlow condamne le gouvernement botswanais pour son refus d'accès à l'eau aux Bushmen

    L'ex-conseillère des Nations unies sur les questions de l'eau et lauréate du Prix Nobel, la canadienne Maude Barlow, a condamné le gouvernement botswanais pour avoir refusé l'accès à l'eau aux Bushmen, premiers habitants du pays.

    Le gouvernement avait scellé les puits des Bushmen après les avoir expulsés de la Réserve du Kalahari central en 2002, mais quatre ans plus tard, ils avaient gagné un procès devant la Haute Cour botswanaise qui avait jugé que les Bushmen, ayant été expulsés de manière illégale et anticonstitutionnelle, avaient le droit de retourner dans la réserve, indique-t-on samedi dans un communiqué.

    La condamnation de Maude Barlow survient une semaine, après que les Nations-Unies aient déclaré l'eau comme un droit fondamental de l'Homme et deux semaines, après le verdict de la Haute Cour du Botswana statuant que les Bushmen du Kalahari ne pouvaient pas avoir accès à un point d'eau situé dans leur territoire.

    "Le monde entier est témoin que l'un des pays africains les plus prospères refuse à ses premiers habitants le droit de forer un puits alors qu'il promeut l'exploitation minière et des camps de safaris quelques kilomètres plus loin", a dit l'ex-conseillère des Nations unies sur les questions de l'eau.

    La résolution de l'Assemblée générale adoptée, le 28 juillet dernier, par ses 192 membres stipule que "l'accès à l'eau est essentiel à la pleine jouissance de la vie et à la protection des droits de l'homme".

    122 Etats ont voté en faveur de la résolution, alors que 41 autres se sont abstenus, dont le Botswana.

    Bolivie : socialisme et indigénisme

    Le socialisme et l’indigénisme en Bolivie : acculturation, État et modernité face à la proposition du Vivre Bien (Buen Vivir) Une analyse critique du processus bolivien comme exemple de la tension grandissante entre les gouvernements du Socialisme du XXI siècle et les mouvements indigènes. 

    L’Amérique Latine est devenue un référent théorique et pratique de lutte contre le capitalisme. Une lutte qui fondamentalement se réalise à partir de cadres théoriques et pratiques très différents. D’un côté, le Socialisme du XXI siècle, à partir de la reformulation des thèses classiques liées à la prise du pouvoir étatique, cette proposition s’est développée dans différents pays. De l’autre, ces luttes qui mettent l’accent sur la nécessité de construire une autre forme de pouvoir "antinational" , “depuis le bas”, et parmi celles-ci celles que met en avant la proposition indigène comme possibilité de changement structurel qui va bien au-delà du contexte purement ethnique.

    Dans le texte présent nous essaierons de développer une analyse critique du processus bolivien comme exemple de la tension grandissante entre les gouvernements du Socialisme du XXI siècle – dans le discours duquel la proposition andine a été assimilée – et les mouvements indigènes sur son aspect constructions de pouvoirs antinationaux .

     (Suite)

    Journée internationale des peuples autochtones : des cinéastes donnent une dimension supplémentaire

    Une année après que la superproduction cinématographique Avatar ait conféré trois dimensions à l’affrontement entre l’exploration des ressources minérales et le style de vie sensibilisé à l’environnement, les ouvrages des producteurs de films originaires des communautés autochtones seront mis au premier plan lundi prochain pour marquer la Journée internationale des populations autochtones du monde.

    Quatre films d’origine autochtones– tournés par des cinéastes reconnus originaires de l’Amérique du Nord et du Sud et de l’Europe du Nord– montreront les luttes, les traditions et les pratiques environnementales des communautés autochtones, telles que les perçoivent et agissent les membres de la communauté eux-mêmes. Trois de ces quatre films sont disponibles en ligne et seront projetés lundi prochain au siège des Nations Unies à New York.

    Un de ces films, « Sukumi – On the ice » (Sukimi – Sur la glace), par le metteur-en-scène Andrew Okpeaha MacLean, raconte l’histoire d’un chasseur Inuit qui conduit son attelage de chiens sur les espaces glacés de l’Arctique à la recherche de phoques et finit par devenir témoin d’un meurtre. Le film de MacLean a obtenu le Prix du jury pour les courts-métrages au Festival du cinéma de Sundance en 2008.

    Une autre production d’origine suédoise, « Curte-Nillas », est un bref film d’animation racontant les efforts que déploie le super-héros Sámi pour protéger et défendre les droits du peuple Sami qui se bat contre les autorités. Les films « Marangmotxingo Mïrang / From The Ikpeng Children To The World » (Marangmotxingo Mïrang / Présent des jeunes Ikpeng au monde) du Brésil et « Taino Indians Counted Out Of Existence » (Indiens Taino exclus de l’existence) de Porto Rico explorent le patrimoine culturel et remettent à l’esprit des histoires oubliées.

    Cette année-ci, la Journée internationale des peuples autochtones, qui sera célébrée le 9 août, vise à diffuser la connaissance des modes de vie de quelques uns des 370 millions d’autochtones vivant dans le monde, en mettant à l’honneur les styles de vie les plus sensibles à l’environnement, communs à beaucoup de ces groupes.

    La Journée internationale précède une cérémonie qui aura lieu le mois prochain à New York, au cours de laquelle 14 représentants de communautés autochtones de l’Afrique, de l’Asie et du Pacifique, de l’Amérique latine et des Caraïbes recevront des prix pour leurs efforts de conservation de la biodiversité et de promotion de moyens de subsistance durables dans les régions équatoriales.

    Les représentants, qui recevront le Prix Équateur 2010, sont parmi les 25 groupes qui ont été proclamés au début du mois vainqueurs de l’Initiative Équateur menée par les Nations Unies pour leur impact, leur partenariat créatif, l’autonomisation de leur communauté ainsi que l’inclusion sociale et l’égalité entre les sexes qui les animent. Chaque groupe recevra un prix de 5 000 dollars, tandis que cinq autres recevront une « reconnaissance spéciale » et des prix d’un total de 20 000 dollars.

    « Nous avons beaucoup à apprendre des peuples autochtones dans les efforts que nous déployons pour protéger la diversité des écosystèmes de la planète et les espèces sur lesquelles nous dépendons tous », a déclaré Mme Veerle Vandeweerd, Directrice du Groupe Environnement et Énergie du PNUD. « Les projets autochtones gagnants du Prix Équateur démontrent l’importance des connaissances traditionnelles et la façon dont le bien-être humain et le développement sont intimement liés à la bonne santé de l’environnement ».

    Parmi les projets autochtones récompensés se trouvaient un centre de ressources agro-forestières au Cameroun, une entreprise de plantes médicinales au Kenya, un projet d’efforts pour la conservation marine au Yémen, un projet de mise sur pied d’un conseil pour la protection des droits de propriété foncière en Bolivie et un projet de réseau d’éco-tourisme au Mexique. D’autres projets autochtones provenaient du Bénin, du Cambodge, de l’Équateur, de l’Indonésie, de Madagascar, du Mexique, du Nigeria, du Sénégal et de l’Ouganda.

    « Obtenir une reconnaissance au niveau mondial nous donne l’occasion de donner une nouvelle envergure à notre travail », a déclaré M. Cecilio Solís Librado, président du réseau de tourisme indigène du Mexique (Mexican Indigenous Tourism Network), qui a reçu un prix pour son rôle de soutien aux petites entreprises autochtones organisant des visites respectueuses de l’environnement à travers le Mexique. « Nous avons l’occasion d’envoyer un message à d’autres institutions et de partager notre culture et notre territoire, ainsi que notre mode de vie et de pensée ».

    La Journée internationale des populations autochtones du monde a été lancée par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1994 et sera célébrée tous les ans pendant une période de deux décennies se terminant en 2015.

    Présentant un message à propos des quatre metteurs-en-scène en vue des célébrations du 9 août, M. Ban Ki-Moon, Secrétaire général des Nations Unies, a déclaré : « Leurs œuvres ont su saisir les images de la vie courante et l’esprit qui anime les communautés autochtones. Au moment où nous honorons ces contributions, je lance un appel aux gouvernements et à la société civile pour qu’ils remplissent leur engagement de faire progresser le statut des peuples autochtones partout dans le monde ».

    Pour obtenir plus d’informations, veuillez accéder à :

    www.un.org/esa/socdev/unpfii/index.html

    www.undp.org/partners/civil_society/empowering_indigenous_peoples.shtml

    www.EquatorInitiative.org

    Journée internationale des peuples autochtones

     

    Aujourd'hui 9 août, c'est la journée mondiale des peuples autochtones. 

    http://www.un.org/depts/dhl/dhlf/indigenous/index.html

    Terres maudites

    Il n’est jamais bien bon de vouloir vivre sur des terres et d’en profiter lorsqu’elles représentent une quelconque source de richesse. Les habitants du Nord-Kivu, en République Démocratique du Congo, en sont de longs témoins. Sur le continent africain ils ne sont malheureusement pas isolés. Du Libéria au Sierra Léone, Charles Taylor, actuellement jugé à La Haie, ne s’est jamais encombré de populations qui ont le souci de vivre dans des régions convoitées. Si en République Démocratique du Congo, c’est le Coltan ce minerai indispensable à la fabrication de nos gadgets électroniques, qui est la malédiction principale, les massacres de l’ancien président libérien ont été stimulés, pour partie, par les diamants. Mais tout cela parait bien lointain pour les consommateurs de ce Coltan et de ces diamants que nous sommes. Les médias, dans un même mouvement, ne s’intéressent à ces hécatombes que si l’audience est assurée. Comme par exemple lorsque le mannequin Naomi Campbell sera appelé à témoigner le 5 août prochain au procès de dictateur libérien...   Les habitants du Zimbabwe et du Botswana vivent aussi ces malédictions. La brute épaisse qu’est devenue au fil des embargos Robert Mugabe, ne fait pas dans la dentelle, et pour les mêmes raisons que son ex-alter ego libérien. En juin 2006, des diamants sont extraits d’une mine à l’est du Zimbabwe, tout près de la frontière mozambicaine. Le site d’extraction de Marange, dans le district de Mutare, est devenu le lieu d’une prédation violente, opérée principalement par l’armée et la police zimbabwéennes.   Lorsque le site de Marange s’est révélé rentable, en juin 2006 donc, Mugabe a interdit à la compagnie britannique ACR, qui venait d’en obtenir l’exploitation, tout accès au lieu. Et a invité ses compatriotes à s’improviser "chercheurs de diamants". Sa proposition a évidemment été prise au sérieux chez des populations très pauvres. Femmes et enfants participèrent à cette ruée, tandis que les trafiquants affluèrent de tous les coins du continent, voire de plus loin.   Immanquablement l’avidité de tous a transformé la région en un sinistre "Far West" et le gouvernement s’est montré résolu à arrêter tout cela. Non pas pour protéger ses compatriotes, mais parce qu’il y avait là un manque à gagner pour les caisses de l’Etat. Et comme la trésorerie nationale du Zimbabwe se confond avec celle des ministres proches du président et bien sûr avec celle du président lui-même, c’était une affaire d’importance pour le pouvoir. La suite de l’histoire était écrite d’avance. En novembre 2006, une première opération de police fut lancée contre les "chercheurs de pépites" et uniquement contre eux. Le nombre de morts, de blessés par balle, de viols et violences en tous genres ne sera sans doute jamais connu. En tout cas cela permis au gouvernement de reprendre peu à peu la main sur les diamants : Les mineurs furent obligés dorénavant de se regrouper en coopératives, sous la "protection" de policiers, à récompenser naturellement. Et inévitablement les trafics redoublèrent. Que le gouvernement ne trouva pas encore assez avantageux. Alors en octobre 2008, une seconde opération de police, cette fois conjointe avec l’armée, fut engagée, qui laissa des centaines de morts derrière elle. Le résultat fut concluant cette fois : les champs de diamants sont désormais supervisés par l’armée et la police et les creuseurs soumis au travail forcé. Des enfants d’à peine dix ans sont contraints de fouiller la terre à mains nues, onze heures par jour. La manne s’est transformée en malédiction et quelques pépites ont projeté cette région dans un sombre esclavage.   Robert Mugabe a-t-il voulu cela ? En tout cas une partie des revenus des mines provisionnent maintenant directement l’élite de la ZANU-PF, son parti politique, et il est peu probable que cet argent vienne au secours d’une économie en crise chronique depuis des années.   La faillite de la gestion de ces revenus miniers n’empêche pas au Zimbabwe de croire désormais en sa bonne étoile et de revendiquer une place à la hauteur de son voisin occidental. Le Botswana tient en effet une partie de sa richesse de l’exploitation de ses mines de diamants.   Justement, à l’instar du despote d’Harare, le président botswanais, Ian Khama qui tient d’une main de fer son pays, n’est pas très tendre avec ceux qui gênent ses "business plan". A moins que la justice de son pays soit responsable des décisions qu’elle prend. Elle vient en effet de rendre un jugement étonnant et malheureux.   Depuis 1997, les Bushmen du Kalahari sont expulsés de leurs terres ancestrales par les autorités du pays. Ces dernières justifient ces déplacements forcés par la nécessité de sortir ces pauvres arriérés du sous-développement. L’arrêt que vient de rendre la haute cour de justice contrarie cette volonté d’Etat, tout en interdisant à ceux qui retourneront vivre dans le Kalahari de creuser des puits. Puits que les autorités avaient fait sceller en 2002 pour pousser les Bushmen à l’exil. Cette victoire judiciaire parait dès lors bien aventureuse : Le Kalahari est une des régions les plus arides du globe et l’accès facile à l’eau est vital.   Pourquoi tant de haines envers une population d’à peine 1000 individus ? Malheureusement la raison est encore la même : Les diamants, encore les diamants. Dans les années 1990 des gisements ont été découverts précisément sur les territoires convoités, et le Botswana a besoin de toujours plus de devises pour garder son titre de miracle économique africain. Ce qui suppose, pour ce pays un peu moins corrompu que son voisin, tout autant de réalisme ou de cynisme, c’est selon.   Trente milles ans de vie et d’histoire Bushmen dans le Kalahari mérite sans doute quelques considérations. Mais qui peut aujourd’hui jeter la pierre aux autorités du Botswana ? La jouissance immédiate n’a besoin d’aucune maturité et les Bushmen ne sont décidemment plus de ce monde. La seule vie sauvage qui est rentable n’est plus la leur depuis longtemps, mais celle des antilopes et autres guépards. Qu’ils laissent donc la place aux touristes agités et au commerce. Car comme l’a déclaré le vice-président du Botswana, Festus Mogae : "Comment pouvons-nous continuer à avoir des créatures vivant à l’âge de pierre à l’époque des ordinateurs ?".   La violence infligée aux Bushmen est certainement plus douce que celle subie par les creuseurs de Marange mais l’issue, encore une fois, est prévisible : misère et alcoolisme auront le dernier mot d’un peuple trop vieux sans doute pour comprendre le progrès.   SylvainD.    Dernière minute : Une plainte vient d’être déposée contre le gouvernement du Royaume-Uni au motif que ce dernier ferme les yeux sur le commerce de minerais en République Démocratique du Congo que des sociétés britanniques feraient avec des mouvements de rebelles armés. Surprenant, non ?

    Des Indiens nomades émergent de la forêt pour prouver leur existence

    Des Indiens de la tribu awá ont manifesté durant trois jours en Amazonie brésilienne, du 1er au 3 août, afin de démontrer qu’ils existent et d’exiger que leurs terres soient protégées contre les invasions.

    L’événement, intitulé ‘Nous existons: terre et vie pour les chasseurs-cueilleurs awá’, est coordonné par le CIMI, organisation brésilienne des droits des peuples indigènes, l’Eglise catholique locale et plusieurs groupes autochtones.

    Une centaine d’Indiens awá sont attendus pour participer à la manifestation. Pour la plupart, ce sera la première fois qu’ils quitteront leur forêt.

    La manifestation, qui aura lieu à Ze Doca, une ville proche du territoire awá, dans l’État de Maranhão en Amazonie orientale, est organisée en réponse aux affirmations de la mairie de la localité selon lesquelles les Awá n’existeraient pas.

    Les Awá sont l’un des deux groupes de chasseurs-cueilleurs nomades restants au Brésil. Plus de 60 d’entre eux n’ont aucun contact avec le monde extérieur et sont gravement menacés par les exploitants forestiers illégaux.

    Bien que les terres Awá aient été légalement reconnues, les Indiens sont la cible des bûcherons qui percent des routes au bulldozer dans les forêts et des colons qui chassent le gibier dont ils dépendent, les exposant à la maladie et à la violence.

    Un juge fédéral avait statué en juin 2009 que tous les envahisseurs devaient quitter le territoire awá dans les six mois à venir. Toutefois, cette décision ayant depuis été suspendue, la déforestation et les invasions sont en forte progression.

     ‘Nier l’existence des peuples indigènes est une absurdité qui appartient au passé colonial. C’est également un crime : refuser qu’ils existent et ils n’existeront pas, ils disparaîtront comme tant d’autres tribus brésiliennes avant eux. Si le Brésil veut être considéré comme une nation de premier plan, il ne doit plus tolérer de tels outrages’.

    Les Na’vi d’Avatar à Londres pour stopper la mine de Vedanta

    Deux Na'vi du film ‘Avatar’ de James Cameron se sont rendus le 28 juillet 2010 à l’assemblée générale de la compagnie minière britannique Vedanta Resources qui se tenait à Westminster. Ils ont ainsi rejoint l’organisation de soutien aux peuples indigènes Survival International dans une manifestation contre le projet minier controversé de Vedanta sur la montagne sacrée de la tribu des Dongria Kondh en Inde. La tribu des Dongria Kondh a été décrite comme ‘la réelle tribu d’Avatar’ leur situation étant très proche de celle du film à succès de James Cameron.

     

     

     

    Martin Horwood, député et président du groupe parlementaire inter-partis sur les peuples indigènes, a également assisté à l'assemblée générale.

    Vedanta Resources est majoritairement détenue par le milliardaire indien Anil Agarwal.

    Le mois dernier, Vedanta a essuyé trois importants revers qui remettent en cause son projet d'exploitation minière. Le ministre indien de l’Environnement et des Forêts a ordonné une enquête sur les droits territoriaux des Dongria; le Premier Secrétaire de l’Etat d’Odisha a ordonné une enquête complémentaire sur le même sujet et le groupe néerlandais d'investissement PGGM a annoncé avoir vendu sa participation dans Vedanta en raison de ses

    Présence Autochtone sur la Place des Festivals de Montréal

    André Dudemaine, directeur artistique du festival, est heureux de dévoiler la programmation des activités extérieures gratuites du 20e festival Présence Autochtone qui se dérouleront du 6 au 8 août 2010 sur la Place des Festivals.   Sous un tipi géant, se déploiera le plus grand wampum au monde alors que la place sera, l’espace d’un week-end, transfigurée par l’art amérindien et ses symboles animaliers.    Dans ce décor vibrant, prendront place des performances inoubliables: les Boréades de la danse Loto-Québec, avec des danses amérindiennes du Canada de la Bolivie et du Mexique; deux projections-concerts de Nanook of the North, accompagnées de chants de gorge inuit, avec 8 concertistes sur scène sous la direction de Gabriel Thibaudeau, compositeur de renommée mondiale; des démonstrations des arts et métiersissus du plus loin de l’occupation humaine de l’Amérique; et, pour terminer, en collaboration avec Amnistie internationale, des paroles de sagesse pour vivre en harmonie avec la Terre Mère. Ce dernier volet permettra d’interpréter en direct la refondation de la ville de Montréal selon un cérémonial qui mettra l’accent sur les aspects méconnus de la démocratie iroquoise (qui influença les rédacteurs de la Constitution des États-Unis). Stuart Myiow Jr. et Yvan Bombardier personnifieront Maisonneuve et un chef amérindien qui présideront les négociations. Dans un second temps, Lesvia Vela, Bartolo Alvarez et Charles Coocoo, représentants des Nations amérindiennes d’ici et d’Amérique centrale, manifesteront l’attachement des peuples premiers à la Terre-Mère et livreront des messages de sagesse et de paix.

    Horaire

    Le vendredi 6 août et le samedi 7 août à 21 h sur la scène Loto-Québec : projection de Nanook of the North de Robert Flaherty accompagnée d’un octuor incluant des interprètes inuit de katajak (chants de gorge) sous la direction de Gabriel Thibaudeau.

    Le samedi 7 août de 15 h à 20 h sur la scène Loto-Québec : Boréades de la danse – Loto Québec avec des troupes de danse de la Bolivie, du Canada et du Mexique.

    Le dimanche 8 août de 10 h à 15 h, La promenade des artisans. Sculpture sur bois et sur pierre, vannerie et sparterie, taille de silex, perlage, de multiples facettes des métiers traditionnels des Premières Nations.

    Toutes ces activités seront présentées gratuitement dans le cadre des vingt ans du festival Présence autochtone, les 6, 7 et 8 août 2010, sur la Place des festivals.

    Programmation du 20e Festival Présence autochtone au www.nativelynx.qc.ca

    Aide aux ASHANINCAS

         La branche humanitaire d’Avhice, qui soutient l’action de Jéromine Pasteur en faveur d’un clan d’Indiens d’Amazonie péruvienne, a remis un chèque de 5 000 euros à Chaveta

       Article de Jean-Pierre Nowak paru dans Sud Ouest, le 20 janvier 2010.

    Chaveta_LaurentBir   L’association Chaveta a été créée par l’exploratrice Jéromine Pasteur pour répondre à l’appel au secours lancé par 4 000 Indiens Ashàninkas d’Amazonie péruvienne.

       La branche humanitaire de l’association Avhice a décidé de soutenir son action en remettant un chèque de 5 000 euros au président Laurent Bir.

       La directrice de la bibliothèque, Hélène Michenaud, a donné lecture de la lettre transmise par Jéromine Pasteur : « J’ai eu la chance d’être intégrée au sein d’une famille ashàninkas qui m’a demandé de les aider à apprendre à lire et à compter pour affronter ceux qui cherchaient à les envahir, pour se battre sur le même terrain que ceux qui cherchaient à les détruire et ainsi tenter de subsister au coeur de la grande forêt autrement que dans la misère et le mépris de tous. Pour cela ils m’ont demandé des écoles. Depuis, sept écoles ont été mises en place grâce à nos donateurs. Pour information, de la capitale, il faut 10 heures d’autobus pour atteindre la ville de Satipo, puis 1 à 2 jours de pirogue et pour finir 2 à 3 jours de marche pour atteindre le campement. Au nom des 186 enfants ashàninkas et leurs parents, je vous adresse de profonds remerciements pour votre aide et le travail de soutien que vous avez accompli. »

            Saint-Loubès sans frontière

       Le président d’Avhice branche humanitaire, Thierry Herpin, a dit sa fierté de soutenir cette action.

       Il a également annoncé la dissolution de cette branche qui sera transformée en association indépendante, sous le nom de Saint-Loubès sans frontières. Elle continuera les projets commencés, ainsi qu’à récolter des fonds, en organisant des lotos et une grande soirée théâtre. Elle est ouverte à toute personne souhaitant animer et faire grandir SLSF dans la fraternité et la bonne humeur.

       Le maire, Pierre Durand, a félicité l’association qui avait déjà fait un énorme travail au Maroc et au Sénégal. « Nos pays riches ont d’énormes responsabilités et toutes les démarches à but humanitaire doivent être aidées. Je suis confiant, car il y a maintenant une prise de conscience au niveau international. »

     Source:http://www.sudouest.com/gironde/actualite/rive-droite/article/840600 /mil/5611255.html?auth=d6c958d4&cHash=771455c528

        Posté par Jeromine le Dimanche, 14 février, 2010 à 3:14  

    De l'eau pour les buhmen

         URGENT

        L’interdiction d’accès à l’eau prononcée contre les Bushmen du Botswana suscite l’indignation

        Un juge botswanais a statué que les Bushmen de la Réserve du Kalahari central n’avaient pas le droit de forer un puits. Cette décision les condamne à parcourir 380 km pour s’approvisionner en eau dans une des régions les plus arides du monde.

        Les touristes visitant la réserve qui séjourneront au lodge Wilderness Safaris jouiront d’une piscine et d’eau à profusion, tandis que le projet diamantifère de Gem Diamonds bénéficiera de toute l’eau nécessaire à son exploitation – à condition de ne pas en fournir aux Bushmen.

        Le porte-parole bushman Jumanda Gakelebone se désespère : ‘Si nous n’avons pas d’eau, comment allons-nous vivre ?’

        Ecrivez au président botswanais Ian Khama : op.registry@gov.bw pour lui exprimer votre indignation. Si cette boîte ne fonctionne plus, écrivez une lettre postale dont vous trouverez un modèle sur notre site internet

          Survival International (France)
               18 rue Ernest et Henri Rousselle

                    75013 Paris    France 

                                                T +33 (0)1 4241 4762            
    www.survivalfrance.org

    Populations indigènes : une perspective australienne

    Introduction

    Les populations indigènes d'Australie se subdivisent en deux groupes principaux : les Aborigènes et les Indigènes du détroit de Torres. Au sein des deux groupes, il existe d'importantes différences linguistiques et culturelles. Il est à la fois dangereux et difficile de tenir des propos généraux au sujet de ces groupes, étant donné que certains d'entre eux partagent des valeurs et pratiques culturelles communes, et que pour d'autres ce n'est pas le cas.

    Lorsque la colonisation a commencé en Australie, en 1788, toutes les communautés indigènes et linguistiques ne furent pas affectées de la même manière. Certaines subirent immédiatement la violence des premiers contacts et la mort due aux maladies importées, tandis que d'autres restèrent relativement à l'abri du contact avec les Blancs pendant quelques décennies. Si aujourd'hui, en Australie, il existe des similitudes entre les communautés indigènes éloignées, rurales et urbaines, les effets historiques de la colonisation sur les populations indigènes de ce pays sont malgré tout très variés.

    Comparaisons avec d'autres populations indigènes

    Il existe quelques similitudes importantes entre les populations indigènes d'Australie et celles de Nouvelle-Zélande et d'Amérique du Nord et les régions où l'anglais demeure la langue dominante. Les Européens colonisèrent ces pays en imposant des valeurs culturelles occidentales et un certain Christianisme. Cependant, une différence significative sépare l'Australie d'autres pays. Aucun traité n'a jamais été signé entre les peuples indigènes d'Australie et leurs colonisateurs.

    En dépit de cette différence, les similitudes ont permis ces dernières années une plus grande communication et une plus grande collaboration entre les populations indigènes de ces pays. L'Australie, la Nouvelle-Zélande, le Canada et les États-Unis font aujourd'hui partie des nations les plus riches, les plus dotées en ressources et les plus développées du monde. Une partie de leurs populations, composée d'indigènes subit les effets de la colonisation de façon similaire si on les compare à la population dominante. Elles ont toutes une plus faible espérance de vie, un taux d'incarcération, de suicides et de chômage élevé, elles abusent de l'alcool, sont en état de dépendance économique et ont des maladies chroniques précoces. Les peuples indigènes dans ces pays partagent certaines formes de pauvreté qui sont liées à de grandes inégalités sociales. Ces disparités sont très manifestes en Australie.

    L'Australie, comme d'autres pays possédant des peuples indigènes, a son histoire de discrimination et de racisme. En Australie, la législation en vigueur stipule que la discrimination se basant sur des critères raciaux est illégale. Cependant, le racisme continue de se manifester de bien des façons. Il s'exprime à travers les attitudes des gens, dans les politiques gouvernementales et dans la façon dont les services ordinaires d'éducation, de santé et les services sociaux sont administrés. Ces formes de racisme manifestent un désir de domination et d'assimilation à l'égard de ceux qui sont différents. Les Australiens d'origine étrangère ont eu du mal à nouer avec les peuples indigènes une relation fondée sur leurs droits de premiers occupants de la terre et sur la reconnaissance et le respect de ces mêmes droits.

    Quels sont les facteurs qui font qu'aujourd'hui les peuples indigènes sont « les plus exploités et les plus marginalisés du monde » ?

    Les indigènes d'Australie sont les plus pauvres de l'ensemble de la population en raison de l'héritage colonial. Indigènes et non-indigènes essaient tous de comprendre, et de se mettre d'accord sur toutes les implications de cet héritage, et sur la manière dont tout héritage peut être reconnu et corrigé. Ne pas avoir un traité, ne pas avoir de droits constitutionnels ni de reconnaissance, implique que les peuples indigènes ne parlent pas d'une même voix politique et économique. Si leur nombre croît plus vite que le reste de la population australienne, il s'élève néanmoins actuellement à peine à plus d'un demi-million, ce qui équivaut à moins de 3 % de la population totale.

     (Suite)

    Pas d'accés à l'eau pour les Bushmen

    Coup dur pour les les Bushmen. la Haute Cour botswanaise, a rendu un verdict refusant l'accès à l’eau aux Bushmen du Kalahari. Cette annonce a suscité une vive indignation.
     

    Coup dur pour les les Bushmen. la Haute Cour botswanaise, a rendu un verdict refusant l'accès à l’eau aux Bushmen du Kalahari. Cette annonce a suscité une vive indignation.

    Lors de l'audience, qui avait eu lieu le 9 juin dernier, mais dont le verdict n'a été rendu que la semaine dernière, le juge a statué que les Bushmen n’avaient pas le droit d’accéder au puits d’eau situé sur leur territoire dans la Réserve du Kalahari central – une des régions les plus arides de la planète –, ni d’en forer un nouveau.

    Un verdict assommant pour les Bushmen qui tentent de survivre dans le désert sans aucun accès à l’eau depuis que le gouvernement botswanais a scellé leur puits en 2002 dans le but de les chasser de la réserve.

    En 2006, la Haute Cour avait jugé que les évictions forcées des Bushmen étaient illégales et anticonstitutionnelles et des centaines de Bushmen avaient ainsi pu retourner sur leurs terres, peut on lire dans un communiqué de presse.

    Les Bocihimans sont les plus anciens habitants de l’Afrique australe où ils vivent depuis au moins 20 000 ans. Leur habitat est le vaste désert du Kalahari. Ils se définissent comme « ceux qui suivent l'éclair » en se déplaçant en fonction des pluies pour se nourrir de fruits, de racines et de gibier. La dénomination Bochiman fut introduite par les Boers. San est une dénomination plus politiquement correcte et fut introduite par les Namaquas.

    Ce peuple nomade de chasseurs-cueilleurs occupait jadis toute l'Afrique australe. L'arrivée successive des Bantous, agriculteurs sédentaires, et des Hottentos vivant d'élevage et parlant une langue de la même famille, a décimé cette population et l'a repoussée vers des terres de plus en plus ingrates. L'arrivée des Hollandais (Boers) et huguenots au XVIIe siècle puis des Britanniques acheva de les réduire à la misère en les chassant de leurs terres ancestrales. Au XVIIIe siècle, les fermiers se regroupaient en milice (kommando) qui lancèrent des expéditions punitives sur les Bochimans.

    Aujourd'hui relégués sur l'une des terres les plus ingrates du monde, le Kalahari, les Bochimans risquent encore de devoir migrer pour le motif avoué du gouvernement du Bostwana de les intégrer aux bienfaits de la civilisation mais, selon les intéressés, pour laisser la place à la prospection diamantaire que projetterait la De Beers.

    En 1991, le Bostwana Christian Council a publié un rapport à propos d'une affaire concernant des Bochimans suspectés de chasser sur une propriété privée et qui ont été appréhendés et torturés par des gardes des parcs nationaux.

    En 1997, beaucoup furent expulsés de chez eux dans le Kalahari et ceux qui sont restés ont subi des diminutions draconiennes de leur territoire de chasse, un harcèlement continuel et des tortures. Au début de l'année 2002, le harcèlement s'est intensifié : les pompes à eau ont été détruites, les réserves d'eau vidées dans le désert et la chasse et la cueillette interdites. Pratiquement tous les Bochimans ont alors été expulsés de la Réserve du Kalahari mais un grand nombre d'entre eux est depuis retourné sur leurs terres et beaucoup d'autres veulent en faire autant.

    Les raisons de cette expulsion mises en avant diffèrent grandement selon les parties. Le gouvernement botswanais mettait en avant le fait que les Bochimans ne vivaient plus selon leurs traditions, élevant du bétail et troublaient ainsi l'équilibre écologique de la réserve. L'ONG britannique Survival International soupçonne quant à elle des intérêts liés aux mines de diamants. En 2006, un tribunal botswanais a reconnu l'illégalité et l'inconstitutionnalité de l'expulsion des Bochimans de la réserve animale du centre du Kalahari. Le gouvernement ne semble cependant pas enclin à leur faciliter la tâche, il n'a pas obligation de rétablir les services de base dans la région (eau).

    Fin 2007, Les Bochimans ont annoncé au Botswana qu'ils intenteraient un nouveau procès au gouvernement s'ils ne peuvent retourner sur leur territoire. Le 21 juillet 2010, l’annonce du verdict de la Haute Cour botswanaise refusant l’accès à l’eau aux Bushmen du Kalahari a suscité une vive indignation

    En dépit du verdict, le gouvernement a interdit aux Bushmen de rétablir leur puits, les exposant à des conditions décrites par le Rapporteur Spécial des Nations Unies sur les peuples indigènes, James Anaya, de déplorables et dangereuses en raison du manque d’accès à l’eau’. Au même moment, Wilderness Safaris a ouvert un lodge de safaris avec piscine et bar au cœur du territoire bushman et le gouvernement a fait forer de nouveaux puits dans la réserve pour approvisionner la faune sauvage en eau avec le soutien financier de la Fondation Tiffany & Co. Il est également interdit aux Bushmen d’approvisionner en eau leurs familles vivant dans la réserve, peut on lire dans un communiqué de presse.

    Jumanda Gakelebone, porte-parole bushman, a déclaré à cet effet : "C’est une très mauvaise nouvelle. Si nous n’avons pas d’eau, comment allons-nous vivre ? La Cour nous a rendu notre terre, mais sans le puits ; sans eau, notre vie est impossible".

    Améliorer la santé des Autochtones

    Une professeure de l’EMNO participe à une collaboration internationale sur la formation médicale afin d’améliorer la santé des Autochtones

    Des chercheurs canadiens, australiens et néo zélandais s’allient pour explorer des questions de santé

    L’École de médecine du Nord de l’Ontario (EMNO) a le plaisir d’annoncer la participation de Kristen Jacklin, Ph. D. à une nouvelle grande collaboration internationale visant à améliorer le traitement des maladies chroniques chez les patients autochtones.

    Les scientifiques exploreront les similitudes entre les peuples autochtones et les questions de santé. Ils examineront notamment le diabète et sa prévalence dans les communautés autochtones dans le but d’améliorer la santé dans ces populations.

    Mme Jacklin, co-chercheuse principale, estime que cette étude pourrait être bénéfique pour les Autochtones du Nord de l’Ontario souffrant de diabète. Elle souligne que même si des recherches menées dans cette région évaluent le degré de soins prodigués aux Autochtones, il n’en existe aucune aussi poussée que celle-ci qui a pour but d’améliorer les résultats en matière de diabète en fournissant des soins cliniques appropriés et respectueux de la culture.

    L’EMNO se joint à trois universités du pays (University of Calgary, Queen’s University et University of British Columbia) pour constituer l’équipe canadienne participant à cette étude échelonnée sur cinq ans qui est intitulée : « Educating for equity : Exploring how health professionnal education can reduce disparities in chronic disease care and improve outcomes for Indigenous populations ».

    Selon l’autre co-chercheur principal, le Dr Lindsay Crowshoe de l’University of Calgary, le fardeau des maladies chroniques dans les peuples autochtones des trois pays est plus lourd que chez leurs homologues non autochtones. La raison peut être en partie l’accès limité aux soins de haute qualité. Cette étude a pour but de faire mieux comprendre les conséquences des différences dans la prise de décision clinique, les communications et l’intervention auprès des patients et des familles sur les résultats pour la santé des patients autochtones.

    L’étude est subventionnée par l’International Collaborative Indigenous Health Research Program, créé et financé par les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), le Health Research Council of New Zealand et le National Health and Medical Research Council of Australia.

    Les IRSC verseront la contribution canadienne qui se chiffre à 1,25 million de dollars. « Je suis très heureux que des chercheurs de quatre universités canadiennes se soient alliés à des collègues australiens et néo-zélandais pour se pencher sur la question de la formation des cliniciens de manière aussi vaste et en insistant sur la culture, a déclaré M. Malcom King, Ph. D., directeur scientifique à l’Institut de la santé des Autochtones (ISA) des IRSC. Par l’entremise de l’ISA, les IRSC sont déterminés à travailler avec les peuples autochtones pour créer les outils nécessaires pour répondre à leurs problèmes de santé uniques ».

    Les autres principaux chercheurs canadiens sont les Drs Michael Green (Queen’s University), Betty Calam, Kendall Ho et Mme Leah Walker (University of British Columbia).

    M. Rhys Jones, Ph. D., de l’University of Auckland, et la professeure Helen Milroy de l’University of Western Australia s’occuperont des aspects internationaux de l’étude. Chaque pays explorera un aspect différent de la formation médicale, et les équipes se réuniront régulièrement au cours des cinq prochaines années pour partager leur expertise et comparer le financement dans les pays.

    Depuis dix ans, les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) contribuent à l'amélioration de la santé des Canadiens et des soins qui leur sont offerts. À titre d'organisme du gouvernement du Canada chargé d'investir dans la recherche en santé, les IRSC aident à la création de données probantes qui permettent d'améliorer les traitements, la prévention et les diagnostics, et qui mènent à de nouveaux produits et services, ainsi qu'à un système de santé renforcé et axé sur le patient. Formés de 13 instituts reconnus à l'échelle internationale, les IRSC soutiennent plus de 13 000 chercheurs et stagiaires en santé dans tout le Canada.

    La Nouvelle-Zélande doit améliorer la situation des Maoris

    Le Rapporteur spécial pour les populations autochtones, James Anaya, a appelé vendredi le gouvernement de la Nouvelle-Zélande à améliorer la situation de la population maorie et à continuer de chercher des solutions « adéquates aux défis auxquels ces populations sont confrontées ».

    « J'ai pu observer différents aspects positifs dans le paysage légal et politique de la Nouvelle-Zélande tout autant que les difficultés actuelles liées aux Maoris », a déclaré James Anaya au terme d'une visite dans le pays.

    « Les inégalités de conditions sociales et économiques sont extrêmes pour les Maoris, ce qui se manifeste dramatiquement par l'incarcération continue et persistante d'un grands nombre d'individus maoris », a-t-il ajouté en soulignant que ce « déni des Droits humains pour les Maoris » doit cesser.

    L'expert indépendant a par ailleurs salué le récent soutien de la Nouvelle-Zélande à la Déclaration de l'ONU sur les droits des peuples autochtones. « Cette Déclaration a pour but de réparer les conséquences actuelles de la négation historique des droits d'auto-détermination des peuples autochtones », a-t-il précisé.

    James Anaya a encouragé le pays à mettre en application le Traité de Waitangi signé en 1840 qui pose les bases de l'auto-détermination du peuple maori. Ce traité « est l'un des exemples les plus importants dans le monde » qui tente de répondre aux doléances des peuples autochtones.

    « Cependant, lors de ma visite j'ai entendu des plaintes sur le processus de mise en oeuvre du Traité », a-t-il déploré. Selon l'expert, le manque de négociations a provoqué un manque de transparence pour l'appropriation et le contrôle de territoires par les Maoris.

    Enfin, James Anaya exhorte le gouvernement de la Nouvelle-Zélande à assurer le respect des principes consacrés par le Traité de Waitangi. « D'après ce que j'ai pu observer, les principes du Traité sont vulnérables au bon vouloir politique », a-t-il conclu.

    Émilie Barrucand, la fille de Raoni

            Pour cette jeune ethnologue, l’action se passe là-bas, dans la forêt. Avec son association, Wayanga, soutenue par la fondation Albert II de Monaco, Émilie Barrucand apporte son appui aux Kayapos afin de sauvegarder leur culture ancestrale.

         Depuis dix ans, Émilie Barrucand partage sa vie entre la France et le Brésil, dans le village du grand cacique, en plein cœur de l’Amazonie. Si la jeune française parle aujourd’hui couramment leur langue, son premier séjour chez les Kayapos n’a pas été de tout repos. Émilie se souvient : « Je ne comprenais ni leur langage, ni leurs coutumes, ni leurs blagues. Je croyais parfois qu’ils me menaçaient. J’ai mis du temps à réaliser qu’ils avaient en fait beaucoup d’humour. Et qu’ils s’amusaient. Qu’ils me testaient ! ».

                     « Le destin »

        À l’âge où toutes les petites filles jouent à la poupée, elle se passionne pour les peuples autochtones et « la grande forêt ». À 15 ans, Tristes tropiques, le plus célèbre livre de Claude Levi-Strauss, scellera son destin. Cette fois, c’est sûr, elle veut consacrer sa vie à défendre les peuples indigènes d’Amazonie. L’idée ne la quittera plus. Elle rencontre Raoni en 2001 lors de son passage en Europe pour sensibiliser « les Blancs » à l’avenir de l’Amazonie et lui expose son projet de soutien aux peuples autochtones. Décidant de lui faire confiance, Raoni l’invite à le suivre en terre kayapo. « Le destin ! », lance-t-elle, comme pour tenter d’expliquer l’inexplicable. Après quatre longs mois d’immersion sous la canopée, Émilie Barrucand parvient à se faire accepter de tous les leaders politiques indigènes : Kayapo, Pareci, Irantxe, Bororo, Juruna…

                      Bébé en écharpe, à la kayapo

        De retourn en Franc, elle crée l´association Wayange, « chamene » en kayapo. Objectif : défendre les droits, les terres et la culture de ces peuples. Une démarche encouragée à quatre reprises par différents prix (Défi Jeune, Bourse de l´Aventure, Bourse Créavenir et, plus récemment, le Prix Conscience). En France, Émilie écrit un livre, Wayanga, l´Amazonie en sursis (Cherche Midi-2005) et, au Brésil, elle entame un long travail d’archivage pour aider les Indiens à conserver leur patrimoine culturel et la mémoire des anciens. « Ce sont toujours eux qui me disent ce qu’ils souhaitent réaliser. Je ne leur impose aucun projet. Je suis juste un instrument à leur service », précise l’ethnologue. Elle revient tout juste d’un séjour de trois mois dans la « grande forêt ». Pas seule cette fois, mais avec son fils de 3 mois qu’elle a tenu à présenter, sans tarder, à sa « seconde famille ». Bébé en écharpe -à la kayapo-, carnet de notes dans une main, enregistreur dans l’autre, elle garde la même détermination. « Les Indiens d’Amazonie sont toute ma vie. Je me suis engagée à tout faire pour les aider. Jamais je ne pourrai les abandonner. »

                       L’interview d’Émilie Barrucand par Audrey Mouge.

         Comment est né ce projet d’archivage du patrimoine culturel kayapo ?
         C’est Raoni qui me l’a demandé. Il est très préoccupé par l’avenir de son peuple. Les Kayapos ont vu ce qui est arrivé aux peuples autochtones d’Amazonie qui ont glissé vers notre monde. Ils ont suivi le modèle blanc. Ils ont perdu leurs terres, leur culture et doivent aujourd’hui faire face à des problèmes de délinquance, d’alcoolisme ou de suicide.

         Comment avez-vous procédé ?
         J’ai collecté les mémoires de Raoni, mais aussi celles d’autres chefs kayapos des villages voisints. Un travail colossal qui m’a permis de mettre à leur disposition une collection de CD rassemblant plus de trente heures d’enregistrement : chants, danses, mythes, cérémonies, histoires… Je leur ai également rapporté des archives photos et vidéos témoignant de leurs premiers contacts avec les Blancs. Ces films les ont beaucoup émus et ont créé une vraie dynamique commune autour du projet.

        Qu’allez-vous faire de ces archives ?
         Toujours conformément aux souhaits des Indiens kayapos, un Centre de préservation de la culture mebengokre (nom originel du peuple kayapo), financé par mon association Wayanga, va prochainement être construit, dans le respect de l’architecture locale. Les Kayapos pourront ainsi conserver, sur leurs propres terres, toutes ces archives en un lieu unique protégé de l’humidité, de la chaleur, des insectes et de la poussière.

        En quoi la préservation de la mémoire des anciens peut aider à la survie des peuples kayapos ?
         Les Indiens n’ont jamais eu un comportement prédateur envers la forêt. La protection de l’environnement fait partie intégrante de leur culture. Préserver la mémoire des anciens, c’est préserver leur rapport à la terre et perpétuer la tradition de pratiquer une gestion durable de la nature. C’est aussi inciter les jeunes kayapos à perpétrer ce mode de vie. Résister aux sirènes du monde moderne. Et les encourager à assurer la relève.

        Pour continuer à mener ses projets, Wayanga a besoin de votre soutien :

       Association Wayanga
               26, rue Damrémont
                       75018 Paris
                         www.planetattitude.com

    L'inquiétude quant aux droits des peuples autochtones plane sur le lancement du partenariat REDD+ au moment où les négociations des Nations Unies reprennent

    Le partenariat intérimaire REDD+ a été lancé à Oslo le 27 mai 2010 avant la reprise des négociations de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) à Bonn, du 31 mai au 11 juin 2010. Cinquante délégués des gouvernements des pays REDD et des pays donateurs ont adopté une déclaration qui comprend les principes et les modalités de travail de la nouvelle initiative de partenariat intérimaire REDD+. Le respect des droits des peuples autochtones et le soutien à la mise en œuvre des garanties actuellement discutées au sein de la CCNUCC ne figurent pas parmi les principes du partenariat, et à ce jour le processus a manifestement manqué de transparence et de participation.     Le partenariat intérimaire REDD+ (Interim REDD+ Partnership)crée un espace pour les gouvernements et les institutions qui s'engagent en faveur de la réduction des émissions causées par le déboisement et la dégradation des forêts (REDD) afin qu'ils puissent partager des informations et des expériences, et développer des instruments garantissant la cohérence et l'efficacité. La Papouasie-Nouvelle-Guinée et le Japon seront les premiers à co-présider le partenariat, et seront suivis du Brésil et de la France en 2011. Le Fonds de partenariat pour la réduction des émissions de carbone forestier (FCPF) et UNREDD se chargeront des tâches de secrétariat.

    Le respect des droits des peuples autochtones et le soutien à la mise en œuvre des garanties actuellement discutées au sein de la CCNUCC ne figurent pas parmi les principes du partenariat, et à ce jour le processus a manifestement manqué de transparence et de participation. Il a été affirmé que le partenariat ne sapera pas les progrès au sein de la CCNUCC. Toutefois, jusqu'à la mise en place effective d'un fonds climatique avec un mécanisme REDD, la préparation se fera sous l'égide du partenariat intérimaire REDD+, formellement à l'extérieur du système des Nations Unies.

    Les gouvernements accélèrent la cadence : une première réunion technique du partenariat aura lieu au Brésil en juillet, alors que Nagoya accueillera la deuxième réunion officielle en octobre, en même temps que la Conférence des parties (CdP10) de la Convention sur la diversité biologique (CDB). Entre-temps, aucun progrès significatif en matière de REDD n'a été réalisé lors de la réunion du Groupe de travail spécial de l'action concertée à long terme au titre de la Convention (AWG-LCA) à Bonn. L'Organe subsidiaire chargé de fournir des avis scientifiques et technologiques (OSASTT) de la CCNUCC a adopté un document contenant un projet de conclusions sur la REDD, axé sur le renforcement des capacités pour l'application des méthodologies du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), qui ignore les recommandations de la CdP15 de la CCNUCC visant au développement d'une approche en faveur de l'engagement des peuples autochtones dans la surveillance, l'établissement de comptes rendus et la vérification (MRV). Un document informel (comprenant un texte sur la REDD) a été présenté par le président du Groupe de travail spécial de l'action concertée à long terme (AWG-LCA) pour encourager de nouvelles négociations en août et en octobre.  
     
    Acronymes
    AWG-LCA Groupe de travail spécial de l'action concertée à long terme au titre de la Convention
    CdP Conférence des parties
    CCNUCC Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques
    FCPF Fonds de partenariat pour la réduction des émissions de carbone forestier (de la Banque mondiale)
    OSASTT Organe subsidiaire chargé de fournir des avis scientifiques et technologiques (de la CCNUCC)
    REDD+ Réduction des émissions causées par le déboisement et la dégradation des forêts dans les pays en développement - Plus
         

    Les Pygmées nous mettent en garde

    Les membres des communautés pygmées du Cameroun ont lancé un message clair à la suite des discussions du sommet de Copenhague sur le changement climatique : leurs droits sur leurs forêts doivent être respectés.

    Selon l’ONG Forest Peoples Programme, les Pygmées baka, bagyeli et bakola craignent que les projets visant à combattre le changement climatique ne les excluent de leurs forêts et déplorent que le changement climatique affecte déjà leurs forêts.

    L’un des éléments centraux des négociations internationales en cours sur le changement climatique est le processus REDD visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre résultant de la déforestation et de la dégradation des forêts. Les projets réalisés dans le cadre du REDD pourraient contribuer à protéger les forêts et les communautés qui en dépendent, mais seulement s’ils sont développés avec la pleine participation des peuples concernés et s’ils incluent leurs droits à la terre.

    La dernière version de REDD, REDDplus, s’attache à la conservation, à la gestion des forêts et à l’augmentation des stocks de carbone qui sont source d’inquiétude pour les peuples indigènes. Les Pygmées ont souffert à la fois de la déforestation de leurs terres et des programmes de conservation qui les en ont exclus.

    Les communautés pygmées du Cameroun annoncent qu’elles n’accepteront le processus REDD que si leurs droits territoriaux et leur droit au consentement libre, préalable et informé sur les projets qui les concernent sont respectés et que si elles reçoivent des parts équitables des bénéfices de ces projets.

    ‘Si nous parlons de conservation, alors les Baka sont les meilleurs protecteurs de la nature. Nous vivons ici depuis des temps immémoriaux et les forêts n’ont pas disparu. Ceux qui prétendent aujourd’hui préserver les forêts sont ceux qui les pillent. Nous assistons chaque jour à l’abattage de larges pans de notre forêt. N’est-ce pas ce même gouvernement qui autorise cette destruction ?’ Daniel Njanga, Cameroun.

    Pillage du bois amazonien à cause de la demande américaine

    Selon un nouveau rapport de l’organisation environnementale Upper Amazon Conservancy, des exploitants illégaux d’acajou sont en train de piller les territoires des Indiens isolés d’Amazonie péruvienne.

    Le rapport indique que cette exploitation destructrice constitue la ‘preuve que le Pérou ne parvient pas à honorer ses engagements environnementaux et forestiers inscrits dans l’Accord de libre échange (ALE) signé en 2009 avec les Etats-Unis’, parce que ‘plus de 80% de l’acajou péruvien [est] exporté aux Etats-Unis’. Le rapport de l’UAC a été rendu public un mois après que la Secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton se soit rendue au Pérou pour rencontrer le président Alan Garcia et ait affirmé que ‘les États-Unis et le Pérou s’unissent pour protéger l’environnement’.

    Le rapport révèle également comment les exploitants forestiers se jouent des autorités péruviennes et nord-américaines en prétendant que l’acajou a été légalement abattu. L’exploitation ‘se poursuivra tant que le gouvernement américain ne refusera pas de manière unilatérale l’acajou douteux du Pérou’, peut-on lire.

    Le rapport de l’UAC contient les photos d’un camp de bûcherons et de l’abattage d’acajous dans la réserve Murunahua censée être destinée à l’usage exclusif des Indiens isolés du sud-est du Pérou. Il révèle que l’exploitation forestière est ‘généralisée’ dans la réserve, et qu’un ‘vaste réseau de chemins d’exploitation’ utilisé par ‘plus d’une douzaine de tracteurs’ relie la réserve à l’un des principaux affluents de l’Amazone.

    Les Indiens isolés de la réserve ‘n’ont pas de défenses naturelles contre les maladies transmises par les étrangers et sont menacés par tout type de contact’, explique le rapport. Il dénonce également que l’exploitation forestière viole la ‘Convention sur le commerce international des espèces menacées d’extinction’ (CITES), qui vise à protéger l’acajou.

    La réserve Murunahua a récemment été fermée aux compagnies pétrolières et gazières en raison des menaces que fait peser la prospection sur la vie des Indiens isolés qui y vivent.

    Stephen Corry, directeur de Survival, a déclaré aujourd’hui : ‘Il est intolérable que les citoyens américains continuent d’acheter du bois d’acajou péruvien si son exploitation met la survie des Indiens isolés en danger’.

    Télécharger le rapport (en anglais).

    Sous les sables bitumineux de l’Alberta : Or noir contre peuples premiers canadiens

    A force de cadeaux fiscaux, d’absence de régulation et de laxisme environnemental, les conservateurs au pouvoir en Alberta ont transformé, avec l’aide d’Ottawa, le nord de la province en un supermarché du pétrole sale au profit des multinationales et du voisin américain. La forêt boréale est sacrifiée, tout comme les premières nations de la région.

    Une seule « route de glace », ouverte de la mi-décembre à la mi-mars, traverse cinq rivières gelées et conduit à Fort Chipewyan, à 700 kilomètres au nord d’Edmonton, la capitale de l’Alberta. En dehors de l’hiver, il faut faire le voyage à bord d’un petit avion pour rejoindre cette province de l’ouest du Canada. Comptoir de traite de la fourrure fondé en 1788, «  Fort Chip » fut la première colonie britannique en Alberta. Malgré sa vue imprenable sur le lac Athabasca et ses îles boisées, l’unique hôtel est à vendre depuis des années — le tourisme n’a jamais décollé. Les journalistes qui viennent jusqu’ici le font rarement pour la beauté ou l’intérêt historique du site, mais pour le taux alarmant de cancers : 30 % de plus que la moyenne provinciale [1] . Pour beaucoup, le suspect numéro un se trouve à 230 kilomètres en amont, là où la rivière Athabasca serpente au milieu d’immenses mines à ciel ouvert et de 130 kilomètres carrés de bassins de décantation de l’industrie pétrolière.

    Ici se joue en effet la plus grande ruée vers l’or noir de l’ère moderne : plus de 170 milliards de barils, soit la deuxième réserve mondiale, sont enfouis sous la forêt boréale, sur une superficie équivalant au quart de la France. L’extraction et la transformation de ces sables bitumineux [2] nécessitent des quantités indécentes d’eau (cinq barils pour un de pétrole) et provoquent des dommages irréparables à l’environnement.

     (Suite)

    Bolivie : Indigènes contre indigènes

    En Bolivie, un grand mouvement indigène s’élève contre le gouvernement de Evo Morales, sur fond de projet de route vers le Brésil, passant au milieu de la forêt amazonienne. Au delà du débat politique —conserver la forêt intacte, ou favoriser le développement économique— ce mouvement indigène dévoile des craquelures dans le soutien d’ordinaire sans faille des organisations indigènes au gouvernement de Evo Morales, premier indien président de Bolivie. Même si on peut toujours s’interroger sur la noblesse des motivations des dirigeants de la CIDOB (qui ont la réputation d’être corrompus et de mener un grand train, bien loin de ceux qu’ils sont censés représenter), il s’agit d’une épreuve pour le gouvernement qui se montre souvent très rigide face aux critiques, même de son propre camp.

     (Suite)

    Les Pygmées aujourd'hui

       
    Histoire des Droits de l’Homme, pas du Pygmée

        Dans l’échelle des valeurs sociales et mentales de la plupart des voisins des Pygmées, ceux-ci se situent entre le chimpanzé et l’Homme. C’est ainsi.
        Ils n'ont d'ailleurs, en général, pas de carte d'identité.

        Les exceptionnels programmes d’éducation menés auprès d’écoliers et d’adultes "Grands Noirs"  pour leur prouver le contraire, et faire évoluer les mentalités, ne changent guère la donne.

        Traités comme des serfs, voire comme des « biens » par les populations, généralement bantoues, les Pygmées sont PARTOUT victimes de graves violations des droits de l’homme, dans les neufs pays où ils vivent, de la façade atlantique à la région des Grands Lacs.

        Les pires violations (meurtres, viols, tortures,...), guerre permanente oblige, sont surtout situées au Congo et en RDC (ex Zaïre), pays où le Pygmée n’y a jamais été recensé.
    Son éventuelle soudaine disparition du paysage n’émeut pas vraiment personne.

        Les autres violations (servage, violences physique, spoliation, mépris, injustice,..) sont unanimement répandues partout où le Pygmée vit.
       Ambiance...



                                                                                           Cuisine de singes

         « Les pygmées sont « de la petite viande qui parle »
     (adage zaïrois).

        Oubliés de l’Histoire, abandonnés par les Etats, les Pygmées n’ont droit en général à rien.
        Ni école, ni dispensaire, ni justice, ni droits civiques, ni même accès à la pompe à eau du village.
        Considérés comme des sous-hommes, ils sont absents de tous les secteurs, économique, politique, culturel.

        Les rares programmes les concernant consistent toujours à les sédentariser (éducation, agriculture, élevage), au lieu de viser à les maintenir, et c’est encore parfois possible ( !), dans des forêts préservées.

        Ainsi, encensés par les grandes ONG de sauvegarde de l’environnement pour leur culture de la conservation de la nature, les Pygmées n’en sont pas moins expulsés – sans ménagement ni indemnisation des forêts de leurs ancêtres en raison de la création de réserves et de parcs nationaux, au Congo, au Zaïre, au Cameroun….parfois protégées par ces mêmes ONG !!!

       Vu l’ « accueil » pour le moins odieux qui leur est réservé hors de leur forêt, nombreux sont ceux qui pensent comme ce Pygmée zaïrois qui a décidé de retourner y vivre avec toute sa famille : « C’est vrai que les éléphants, les buffles et les antilopes, nos cibles favorites, ont été décimés. Mais tout n’a pas disparu. Nous allons nous recycler dans la chasse aux taupes, aux boas….Nous ne pouvons pas vivre avec des gens qui ne nous aiment pas et qui se moquent de nous. »

     (Suite)

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  •    L'origine du drapeau Aborigène




        Il a été crée en 1972 par l'artiste Aborigène Harold Thomas.
       Les couleurs et formes du drapeau représentent divers aspects du continent austral et de la culture Aborigène. Ainsi, le noir symbolise la couleur de peau des premiers habitants, le rouge représente la terre du désert centrale et le sang versé depuis 2 siècles, et le jaune symbolise le soleil qui donne la vie.
       En 1995, le drapeau aborigène fut reconnu par le gouvernement comme un drapeau officiel. 

    Equateur : La justice communautaire à l’origine de lynchages mortels

    Des indigènes équatoriens ont bravé la justice ordinaire de leur pays en immolant par le feu deux individus de sexe masculin, un acte clairement considéré comme un assassinat mais que les auteurs légitiment en évoquant le recours à la justice communautaire, admise selon eux par la Constitution.

    Pedro Velasco et Víctor Naranjo, âgés respectivement de 26 et 27 ans, ont péri par le feu le 23 mai à Loreto, imbibés d’essence après une bagarre, a signalé à l’AFP le procureur Pio Palacios de la province d’Orellana (Amazonie, sud), où les faits ont se sont déroulés.

    D’après différents témoins, une violente dispute aurait éclaté suite à un différend foncier et « l’un des dirigeants de la communauté, Mario Alvarado, a considéré qu’ils devaient être brûlés vifs », a expliqué le magistrat. « Ils ont été attachés, pieds et mains liés, frappés et ensuite Alvarado a amené de l’essence, les a arrosés et immolés jusqu’à ce qu’ils soient complètement brûlés », a affirmé Pio Palacios en précisant que les assassins des deux hommes avaient aussi versé de l’aji, un condiment alimentaire très piquant, dans leurs yeux.

     

    Suite aux évènements, Mario Alvarado et sept autres personnes ont été placés en détention provisoire sous le chef d’accusation d’assassinat, mais le commanditaire du meurtre se défend en invoquant la loi indigène qui permet l’application de la justice communautaire, un droit qui apparaît dans la Constitution approuvée en septembre 2008 par les autorités équatoriennes.

    Cependant, le magistrat n’admet pas qu’un tel acte de barbarie puisse s’inscrire dans le cadre de la justice communautaire « Cet argument ne tient pas. La Constitution reconnaît aux peuples indigènes la possibilité de résoudre des conflits à condition qu’ils respectent la loi et les droits de l’Homme. En outre, la peine de mort n’existe pas en Equateur ». En effet, la constitution équatorienne de 2008, insufflée par le président Correa exige que ces mécanismes de justice communautaire « ne soient pas contraires à la législation en vigueur et aux droits de l’homme reconnus dans les textes ».

    Le mandataire équatorien a ajouté « qu’il fallait réglementer cette conduite », tandis que le leader indigène Santiago Santi retorque qu’il n’y a « aucune crédibilité dans la justice commune » et que « lorsqu’un jugement est rendu par une juridiction indigène, la justice commune doit s’y plier ».

     

    Le décès des deux jeunes s’est produit tandis qu’une affaire similaire avait déjà été à l’origine d’une polémique en Equateur après qu’Orlando Quishpe eut reçu des coups de fouet devant plusieurs milliers de personnes. Ce châtiment corporel se substituait à une condamnation qui devait lui être appliquée au sein de sa communauté pour avoir tué un homme en suivant ce mode opératoire.

    La Constitution équatorienne reconnaît la justice indigène en établissant que les communautés indigènes « pourront exercer des fonctions juridiques, en accord avec leurs traditions ancestrales et leur droit propre, dans le cadre de leur environnement ». Mais la constitution précise que les autorités indigènes pourront appliquer leur justice » pour  traîter des conflits internes, qui ne sont pas contraires à la Constitution et aux droits humains reconnus par les textes constitutionnels ».

    Le juriste Ramiro Aguilar déclare qu’ en accord avec la Constitution, la justice indigène ne peut pas traiter des affaires d’intérêt public dont la responsabilité d’intervention revient à l’Etat, comme c’est le cas pour un assassinat. Selon lui, les décisions prises par une communauté ne peuvent pas aller à l’encontre des droits humains, en appliquant un jugement qui s’apparente à de la « torture ».

    Le constitutionnaliste Ernesto López, pour sa part, affirme que l’Etat doit garantir que les manifestations de justice communautaires s’exercent dans le cadre des canons constitutionnels.

    « En Equateur, il n’y a pas une seule justice indigène car les diverses communautés appliquent la justice selon leurs propres concepts ». De nombreuses pratiques de justice communautaire vont à l’encontre des préceptes de la Constitution ».

    Dans le but d’instaurer un débat durant laquelle serait analysée la différence entre justice ordinaire et justice indigène en Equateur, les dirigeants des différentes communautés indigènes de la province se sont réunis samedi 5 juin pour revenir sur la polémique lancée ces derniers jours. Durant cet évènement ont participé : Delfín Tenesaca, président de la Ecuarrunari, Manuel Ainaguano président du Mouvement Indigène de Tungurahua et les représentants des différentes communautés. Evènement qui s’est tenu dans le Salon de l’Hôtel Guayaquil.

     

     

    Pérou : les violences contre des Indigènes doivent faire l'objet d'une enquête

     
     
    Il y a un an, le 5 juin 2009, une manifestation organisée par des Indigènes afin de dénoncer l'exploitation des ressources naturelles sur les terres qu'ils occupaient traditionnellement s'est soldée par la mort de 33 personnes.

    Plus de 200 autres personnes ont été blessées lorsque la police a mis fin à ce rassemblement, qui se tenait depuis 50 jours sur un tronçon de route – appelé Curva del Diablo – conduisant à Bagua et Bagua Grande, dans le département d'Amazonas (Pérou).

    Parmi les victimes figuraient vingt-trois policiers, cinq habitants des villes de la région et cinq Indigènes. À ce jour, on ignore toujours ce qu'il est advenu d'un policier.

    Les manifestants dénonçaient le fait que des lois relatives à l'exploitation des ressources naturelles sur des terres traditionnellement occupées par des peuples indigènes aient été adoptées sans que les populations en question aient été consultées, alors même que ces dispositions pouvaient affecter leurs droits.

    Le droit des peuples indigènes d'être consultés au sujet de toute mesure législative ou administrative qui les concerne est reconnu par la Convention 169 de l'Organisation internationale du travail (OIT) et la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones.

    Le 27 mai, Alberto Pizango, dirigeant de l'une des principales organisations indigènes du pays, l'AIDESEP (Asociación Interétnica de Desarrollo de la Selva Peruana), a été arrêté à son retour du Nicaragua, où il s'était exilé.

    Cet homme avait fui il y a près d'un an, après que des poursuites avaient été engagées contre lui pour les violences commises à Bagua.

    Il avait été relâché le lendemain mais, comme d'autres dirigeants indigènes, il est toujours sous le coup d'accusations qu'Amnesty International estime injustifiées. En effet, celles-ci ne semblent pas fondées sur des éléments de preuve concrets et pourraient être motivées par des considérations politiques.

    Il y a moins d'un mois, le 19 mai, le Congrès péruvien a adopté une loi prévoyant que les peuples indigènes soient consultés sur les questions les affectant. Amnesty International considère ce texte comme un pas important vers la reconnaissance des droits des peuples indigènes.

    Il est désormais essentiel que le président le promulgue afin qu'il puisse être appliqué sans délai et fasse l'objet d'une consultation en bonne et due forme des populations indigènes concernées.

    Les centaines de victimes et de familles de victimes des violences et des violations des droits humains commises il y a un an à Bagua ¬– parmi lesquelles figurent les 23 policiers et les 10 civils qui ont perdu la vie – n'ont toujours pas obtenu justice, et les centaines de blessés non plus.

    À ce jour, personne n'a été jugé dans le cadre de cette affaire. Trois manifestants indigènes sont encore en prison, plus d'une dizaine demeure sous le coup d'un mandat d'arrêt et de nombreux autres doivent toujours répondre de certaines accusations. En revanche, aucun policier ou représentant de l'État n'a été inculpé.

    Conférence Mondiale des Peuples sur le Changement Climatique et les Droits de la Terre-Mère

    Accord des peuples du 22 avril 2010, Cochabamba, Bolivie

    Aujourd’hui, notre Terre-Mère est blessée et l’avenir de l’humanité est en péril.

    Si la planète se réchauffe de plus de 2º C, comme l’implique ledit « Accord de Copenhague », il y a 50 % de chances que les dommages que subirait notre Terre-Mère soient totalement irréversibles. 20 % à 30 % des espèces seraient en danger d’extinction. De vastes étendues de forêt seraient touchées, les sécheresses et les inondations toucheraient différentes régions de la planète, les déserts s’étendraient et la fonte des pôles et des glaciers dans les Andes et l’Himalaya s’aggraverait. De nombreux états insulaires disparaîtraient et l’Afrique subirait un accroissement de la température de plus de 3º C. De même, la production d’aliments réduirait à l’échelle mondiale avec des conséquences catastrophiques pour la survie des habitants de vastes régions de la planète, et le nombre de personnes souffrant de famine dans le monde, qui dépasse déjà 1,02 milliard, augmenterait de façon dramatique.

     

    Les entreprises et les gouvernements des pays dits « les plus développés », avec la complicité d’une partie de la communauté scientifique, réduisent la question du changement climatique à une élévation de la température sans en aborder la cause qui est le système capitalisme.

    Nous sommes confrontés à la crise ultime du modèle de civilisation patriarcal fondé sur la soumission et à la destruction des êtres humains et de la nature qui s’est accéléré avec la révolution industrielle.

    Le système capitaliste nous a imposé une logique de concurrence, de progrès et de croissance illimitée. Ce régime de production et de consommation repose sur la recherche de gains sans limites, en séparant l’être humain de la nature et en instaurant une logique de domination sur cette dernière, transformant tout en marchandise : l’eau, la terre, le génome humain, les cultures ancestrales, la biodiversité, la justice, l’éthique, les droits des peuples, et la vie elle-même.

    En régime capitaliste, la Terre-Mère est simplement la source des matières premières et les êtres humains ne sont que des moyens de production et de consommation, des personnes qui ont de la valeur en fonction de ce qu’ils possèdent et non par ce qu’ils sont.

    Le capitalisme a besoin d’une puissante industrie militaire pour mener à bien son entreprise d’accumulation et pour assurer le contrôle des territoires et des ressources naturelles, en usant de répression contre la résistance des peuples. Il s’agit d’un système impérialiste qui colonise la planète.

    L’humanité est aujourd’hui à la croisée des chemins : poursuivre sur la voie du capitalisme, de la mise à sac et de la mort ou emprunter le chemin de l’harmonie avec la nature et du respect de la vie.

    Nous exigeons la fondation d’un nouveau système qui rétablisse l’harmonie avec la nature et entre les êtres humains. L’équilibre avec la nature n’est possible que s’il y a équité entre les êtres humains.

    Nous proposons aux peuples du monde de récupérer, de revaloriser et de renforcer les connaissances, les savoirs et les pratiques ancestrales des Peuples indigènes, affirmés dans l’expérience et la proposition du « Vivre bien », en reconnaissant la Terre-Mère comme un être vivant, avec lequel nous avons une relation indivisible, interdépendante, complémentaire et spirituelle.

     (Suite)

    La sécheresse en Australie menace les coutumes aborigènes

    LLa sécheresse qui a sévi durant plusieurs années dans le bassin de Murray Darlingau sud-est de l'Australie n'a pas seulement eu des effets néfastes sur l'agriculture. Les communautés autochtones ont pu observer, au quotidien, des transformations de l'environnement propres à mettre en péril leurs coutumes ancestrales. Et même si la pluie est revenue, la crainte de l'avenir s'est installée. 

    Dans un documentaire tourné par de jeunes Aborigènes, formés à la caméra par le réalisateur Carl Kudell, les aînés de la communauté autochtone de Ngarrindjeri expliquent leurs craintes pour la survie de leurs traditions, profondément liées à la terre et aux rivières. Le film, tourné en 2009 et intitulé Nukkan, Kungun, Yunnan, a été sélectionné pour le Festival du film des droits de l'homme de New York, où il sera présenté. Ce festiva a lieu à new York du 10 au 24 juin 2010.  http://www.hrw.org/en/iff/new-york

    Pour cette communauté qui se définit comme "un peuple d'eau douce" et vit au bord du lac Alexandrina, le documentaire est une façon de se faire entendre. "Un peuple d'eau douce, cela veut dire que nous tirons traditionnellement notre alimentation des lacs. Cela fait toujours partie de notre culture. Mais, peu à peu, ces habitudes sont bouleversées par le manque d'eau", explique Edie Carter, éducatrice pour jeunes à Meningie, qui a participé au documentaire.

    Les anciens de la communauté n'avaient jamais rien vu de tel. "Enfant, j'ai été élevé dans un mode de vie semi-traditionnel. On pouvait toujours aller chercher de la nourriture, car le fleuve était vivant. Je n'ai jamais connu une telle sécheresse", explique ainsi dans le film le vieux Tom Trevorrow.

    Depuis 2006, la faiblesse des précipitations a réduit le débit des rivières et causé la salinisation de l'embouchure du fleuve Murray. Les arbres à baies se font plus rares. "Avant, on allait cueillir des baies, mais c'est de moins en moins possible", commente Edie Carter. Les pratiques culturelles comme le tissage de paniers sont touchées. "Le tissage nécessite de pouvoir récolter des joncs. Jusqu'il y a peu, il suffisait de sortir de Meningie pour les trouver, maintenant cela prend deux à trois heures", se plaint Mme Carter.

    Pour les anciens, la vision des rives asséchées est une source d'angoisse. "Que va-t-on laisser aux enfants ? Les terres et les eaux sont un corps vivant. Nous croyons que tout est lié. Si la terre et le fleuve meurent, nous mourons avec eux", explique encore Tom Trevorrow.

    Pour les Ngarrindjeri, la terre et les fleuves ont été créés au temps du "Dreaming". La naissance de chaque montagne, de chaque cours d'eau, est expliquée par un mythe, une histoire particulière. Des fleuves ou des animaux qui disparaissent et c'est la mémoire du temps qui s'envole aussi.

    Les Pygmées: discrimination sanitaire

         Les Pygmées, moins bien soignés que les gorilles des réserves desquelles on les a expulsés…. 

        CONTACT   (Pour aider  les Pygmées )

       Un monde pygmée (association loi 1901)
       25 rue du docteur Finlay
        75015 Paris
         France                 mail : ocourtemanche@yahoo.fr

       A un jet de souche des scieries éco-certifiées et labellisées "gestion durable", les Pygmées tombent comme des mouches.

       Victimes d’un isolement social, les Pygmées sont aussi victimes d’un isolement sanitaire.
    Il n'ont quasiment  jamais eu accès à aucun système de santé.
       Personne ou presque ne va les soigner.
       Dans le Parc National de N’Doki-Nouabélé (nord Congo), ils sont moins bien soignés que les gorilles.
    Des spécialistes de médecine tropicale accusent (1).                                                                                        

         Les Pygmées ont de nos jours un « profil épidémiologique » désastreux, l'équivalent de celui des Grands Noirs des années 1950, c’est-à-dire nul, comme à l'époque où l’Afrique n’avait pas encore été la cible des grandes campagnes mondiales de vaccination.

         Pourquoi cette situation inique ??? 
      - Discriminés socialement, les Pygmées le sont aussi médicalement.
      - Miséreux et opprimé, le Pygmée n’ose pas fréquenter les rares centres de santé,
      - Aucun programme de santé international, local, vertical ou humanitaire ne les concerne ni ne les atteint, ou presque.

           « Là où s’arrête la piste commence le pian »

        "NOUS SOIGNONS CEUX QUE LE MONDE OUBLIE" : quel beau slogan d'une grande association humanitaire française (commençant par un M) !
       Pourtant, aucun des 300 à 600 000 Pygmées (on ne sait !) d'Afrique centrale n'a jamais vu la couleur des blouses blanches de nos French Doctors...
        Pourtant, "des caractères de très grande vulnérabilité et de forte identité culturelle prévalent au lancement d'une mission" précisait récemment la même ONG dans une de ses revues consacrée aux "peuples autochtones oubliés".

        Encore une confirmation du dicton : "Là où s'arrête la piste commence le pian"...

       Les Pygmées sont oubliés de tous, au point qu’un spécialiste mondiale du pian, horrible maladie défigurante et délabrante qui affecte particulièrement leurs enfants (que l’OMS tenta d’éradiquer lors de sa première campagne mondiale) en a même fait un adage resté célèbre : « là où s’arrête la piste commence le pian ».                                                  Enfant atteint de pian

      Les Pygmées : des réservoirs à virus ignorés des ONG

        En effet, bien après son éradication supposée vers 1948, l’OMS observa peu à peu sa résurgence chez les Grands Noirs d’Afrique centrale qui étaient en contact avec les Pygmées. Il fallut se rendre à l’évidence : on avait oublié de soigner ces habitants des forêts !!!
        Oubliés, à en devenir des réservoirs à virus pour leurs voisins bantous !!!

        60 ans après, c’est pareil et pire : des enfants pygmées continuent de souffrir et de disparaître, en silence, dans leurs huttes de feuilles, à 7 heures de Paris, à ½ heure de marche de nos braves scieries européennes estampillées "gestion durable" ...

     (Suite)

    Les Indiens Isolés

           En danger de disparition

        Au cœur de l’Amazonie péruvienne vivent des groupes d’Indiens qui n’ont volontairement aucun contact avec le monde extérieur.

        Les ouvriers pétroliers et les bûcherons qui pénètrent sur leurs terres les exposent à la contagion de maladies qu’ils ne connaissent pas. Si l’on ne met pas un terme à ces invasions, ils ne survivront pas.

        Survival estime qu’il existe une quinzaine de groupes isolés au Pérou. Ils habitent tous dans les régions les plus reculées de la forêt amazonienne.

        Parmi eux figurent les Cacataibos, les Isconahua, les Matsigenka, les Mashco-Piro, les Mastanahua, les Murunahua (ou Chitonahua), les Nanti et les Yora.

          De nombreuses menaces

        Tous ces peuples sont confrontés aux graves menaces qui pèsent sur leurs terres, leur mode de vie et leur existence même. Si l’on n’agit pas d’urgence, ils disparaîtront.

        Ils sont extrêmement vulnérables à toute forme de contact avec des étrangers en raison de leur faible immunité     envers les maladies infectieuses occidentales.

         La législation internationale reconnaît le droit à la terre des peuples indigènes et leur droit d’y vivre comme ils le souhaitent.

        Cette législation n’est respectée ni par le gouvernement péruvien ni par les compagnies qui envahissent les terres indigènes.

        De bonnes raisons pour rester isolés

        Tout ce que nous savons sur ces Indiens confirme qu’ils ne souhaitent aucun contact avec le monde extérieur.    Dans les très rares occasions où ils ont été aperçus ou contactés, ils ont clairement manifesté leur intention d’être laissés en paix.

        Ils réagissent parfois avec agressivité pour défendre leur territoire ou bien ils laissent des signes de mise en garde contre toute approche.

        La plupart de ces Indiens ont par le passé été victimes de violences extrêmes et de maladies transmises par les étrangers. Pour nombre d’entre eux, cette souffrance est toujours d’actualité. Ils ont donc de très bonnes raisons de refuser le contact.

         Que pouvons-nous faire?

       Survival exhorte le gouvernement péruvien à protéger ces Indiens isolés en interdisant la prospection pétrolière, l’exploitation forestière et toute autre forme d’extraction de ressources naturelles sur leurs terres. 

        Le gouvernement doit reconnaître les Indiens comme les propriétaires légitimes de leurs terres.

     

        Suite à une campagne menée par Survival dans les années 1990, en collaboration avec l’organisation indigène locale FENAMAD, la compagnie pétrolière Mobil s’est retirée d’une région du sud-est du Pérou habitée par des Indiens non contactés.

     

    Aidez-nous à défendre les droits de ces Indiens, qui sont les peuples les plus vulnérables du monde.

     

    Votre soutien est crucial pour la défense des droits des Indiens isolés :

    Les Anuak et les terres agricoles


     

       L’Éthiopie est aujourd’hui l’une des principales cibles de la ruée sur les terres agricoles dans le monde. Le gouvernement éthiopien a déclaré publiquement qu’il entend fournir 3 millions d’hectares de terres cultivables aux investisseurs étrangers et il semble qu’un million d’hectares aient déjà fait l’objet d’un accord. Une bonne partie des terres acquises par les investisseurs se trouvent dans la province de Gambela, une zone fertile qui est la patrie du peuple Anuak. Les Anuak sont un peuple indigène qui a toujours vécu à Gambela ; ils pratiquent l’agriculture, le pastoralisme, la chasse et la cueillette.

        GRAIN a discuté avec Nyilaw Ochalla, un Anuak qui vit en exil au Royaume-Uni, afin de mieux comprendre les conséquences pour les Anuak et les autres communautés locales de cette nouvelle vague d’acquisitions de terres en Éthiopie.

         GRAIN : Comment ces projets à large échelle vont-ils affecter l’agriculture des Anuak ?

        Nyikaw Ochalla : Les Anuak sont un peuple différent qui a toujours été très proche de son environnement. En tant qu’indigènes, ils sont marginalisés depuis de nombreuses années par le gouvernement. Ils vivent principalement de l’agriculture, de la chasse et de la pêche, mais certains vivent aussi du pastoralisme.

        Ce qui attire à Gambela les investisseurs étrangers, c’est la fertilité des terres. Mais la région n’est fertile que parce que les populations locales ont toujours entretenu et conservé leurs écosystèmes grâce à leurs pratiques agricoles. Elles n’ont peut-être pas eu accès à l’éducation moderne mais elles appliquent des méthodes de culture traditionnelles, dont la rotation. Quand arrive la saison des pluies, elles se déplacent vers les zones plus sèches et à la saison sèche, elles reviennent vers les rivières ; de cette façon, elles assurent une gestion efficace de leur environnement. Ainsi toutes les terres de la région sont utilisées. Chaque communauté a son propre territoire dont elle s’occupe ; un territoire comprend les rivières et les terres agricoles. C’est donc un mythe propagé par le gouvernement et les investisseurs que de prétendre qu’il existe à Gambela des terres à l’abandon ou des terres inutilisées.

        La tendance actuelle est aux projets agricoles à grande échelle, et beaucoup de gens arrivent à Gambela persuadés de détenir les meilleures pratiques agricoles. Le gouvernement présume que la terre est fertile, mais les projets qu’il poursuit dans la région vont dévaster le sol. Nous observons déjà à Gambela une augmentation des températures due au changement climatique, augmentation qui fragilise les terres. Ces grands projets vont détruire les pratiques de la population indigène et ruiner la fertilité du sol, comme on a déjà pu le constater dans d’autres régions d’Éthiopie. Ce sont justement des mauvaises pratiques agricoles, encouragées par le gouvernement sans prendre en considération la santé à long terme des sols, qui expliquent en partie pourquoi l’Éthiopie souffre de famines à répétition.

         Les populations locales sont-elles au courant de ces accords qui sont signés par le gouvernement avec des investisseurs étrangers sur les terres de Gambela ?

     (Suite)

    Des compagnies pétrolières bannies des réserves d’Indiens isolés

        Un territoire réservé aux Indiens isolés en Amazonie péruvienne a été interdit d’accès aux compagnies gazières et minières.

        La décision a été annoncée le 21 mai 2010 lors d’un événement promotionnel organisé à Londres par Perupetro, la compagnie nationale péruvienne responsable de la promotion de l’exploration gazière et pétrolière dans le pays. La grande majorité de la réserve avait été précédemment ouverte à l’exploration par la compagnie brésilienne Petrobras dans une concession dite ‘Lot 110’.

        La réserve abrite l’un des derniers peuples indigènes isolés du monde, la tribu indienne Murunahua (ou Chitonahua). Leur premier contact avec le monde extérieur, au milieu des années 1990, fut catastrophique, il décima environ 50% de leur population.

        Néanmoins, Perupetro a également annoncé qu’elle s’apprêtait à ouvrir, en Amazonie principalement, 25 nouvelles concessions d’exploration pétrolière et gazière, soit 10 millions d’hectares. Cette décision a été aussitôt critiquée par l’organisation nationale des Indiens d’Amazonie péruvienne, AIDESEP, qui l’a qualifiée de ‘nouvelle provocation’ et de ‘nouvelle menace’ à l’égard de la population indigène du Pérou.

        La tournée promotionnelle de Perupetro a commencé à Houston début mai 2010. Le président de la compagnie, Daniel Saba, s’est déjà illustré à plusieurs reprises pour ses propos outrageants à l’égard des Indiens isolés dont il nie l’existence ou même le fait que des réserves aient spécialement été créées pour eux.

        La décision d’interdire l’accès de la réserve des Murunahua aux compagnies gazières et pétrolières dont la présence aurait été extrêmement dangereuse pour les Indiens qui n’auraient jamais pu donner leur consentement comme la loi l’exige est une très bonne chose.

        Mais Perupetro doit maintenant étendre cette interdiction à d’autres régions du Pérou : elle ne doit pas autoriser les compagnies à opérer dans les régions où elles n’ont pas obtenu le consentement libre, préalable et informé de la population locale – isolée ou pas.

    Chasse aux blancs à Kanawahaké

    Dans ce site, nous nous battons pour la protection des peuples autochtones qui sont le plus souvent pourchassés voire exterminés. Cependant, un fait immonde se déroule actuellement au Canada. Au Canada, les autochtones ont de nombreux avantages et ils n'hésitent pas à exagérer. Certes ils sont pauvres et illétrés mais le gouvernement répond favorablement à presque toutes leurs revendications. Ce n'est pas très glorieux de se comporter pire qu'un blanc même si les blancs sont souvent la perte des peuples autochtones. A Kanakahaké, les chefs d’une réserve près de Montréal expulsent ceux qui ne sont pas 100% Amérindiens. Votre grand-mère est blanche? Votre père est blanc? vous devez quitter la réserve dans laquelle vous avez toujours vécu!! LA HONTE! 

    Sur 8000 habitants, 300 ne seraient pas Mohawks. Les chefs indiens, à la suite de lettres anonymes de leurs compatriotes, ont décidé d’expulser un premier contingent de Blancs, dont les conjoints sont pourtant Mohawks. «Nous avons identifié un premier groupe de 26 personnes. Ils ont dix jours pour déguerpir», confie l’ancien chef Joe Delaronde, porte-parole du conseil de bande, qui gère la vie de la petite communauté. Les Mohawks qui se marient avec un étranger transgressent la tradition.If you marry out, get out(«si tu te maries en dehors de la communauté, va-t’en!»), dit le dicton mohawk. «Nous ne sommes pas Canadiens. Nous sommes Mohawks. Nous avons une histoire, une terre, une culture», dit Joe Delaronde.

    Les médias canadiens dénoncent la décision d’expulser des Blancs. Alors que les organisateurs des JO de Vancouver ont associé les premières nations dans les cérémonies d’ouverture et soutenu la vente d’artisanat amérindien, les Canadiens s’interrogent sur la situation des autochtones. A Kahnawake, les avis sont partagés. William, 29 ans, cuisinier du restaurant-épicerie «Dustin», lance: «Pourquoi 26 personnes et pas toutes? Il y a là un problème de justice.» Au «Dustin», les travailleurs de force engouffrent des petits déjeuners roboratifs. Des costauds, les épaules rentrées, plongent le nez dans leurs tasses de café. Regards en coin. Murmures. C’est une auscultation en règle. Ici, le Blanc est un étranger.

    Pete, un colosse rigolard, dit: «Un canard ne va pas vivre dans la maison du poulet.» Salopette ocre, veste noire matelassée, le Mohawk estironworker(ndlr: travailleur de l’acier sur les gratte-ciel) à New York. Depuis trente ans, il aligne les allers-retours entre son appartement de Brooklyn et sa réserve. Un travail aux Etats-Unis est source de fierté pour un peuple victime du paternalisme canadien. Joe Delaronde souligne: «Lorsque j’étais enfant, tous nos pères travaillaient commeironworkersà New York. Nous n’avons rien à voir avec les Canadiens.» Pete, lui non plus, n’aime pas les mélanges avec les Blancs: «Tu vas vivre avec les chevaux, ça ne veut pas dire que tu deviens cheval.»

    Gens «terrorisés»

    Les Blancs, eux, se terrent. L’un d’eux requiert l’anonymat. Il est marié à une Mohawk. Il vit depuis huit ans dans la réserve. «Je suis inquiet. Je suis très impliqué dans la vie de Kahnawake. J’espère qu’ils seront compréhensifs. Je comprends les autochtones. Ils ont été peu à peu dépossédés de tout.»

    Le petit peuple amérindien est au garde-à-vous devant les chefs du conseil de bande. «Ils divisent la communauté. Nous avons toujours adopté, protégé des non-Amérindiens. Des gens sont terrorisés. L’affaire peut très mal tourner, avec de la violence à la clé», déplore Steve Bonspiel, le rédacteur en chef du journal autochtone The Eastern Door. Le journaliste conclut: «Nous sommes une nation souveraine. Nous étions ici avant le Canada.»    

    Au Mexique, multiplication des violences contre les défenseurs des droits de l’homme

    Quatre experts indépendants des Nations unies ont demandé le 15 mai 2010 au gouvernement du Mexique d’agir de toute urgence pour mettre un terme aux violences contre les défenseurs des droits de l’homme, après l’assassinat de deux d’entre eux fin avril.

    contre les gangs de narcotrafiquants

    Le 27 avril, l’activiste Beatriz Alberta Carino Trujillo et l’observateur international Tyri Antero Jaakkola participaient à une mission d’observation de la situation des droits de l’homme à San Juan Copola, dans l’Etat de Oaxaca, dans le sud du Mexique, quand leur convoi a été la cible d’une embuscade tendue par des paramilitaires. Tous deux ont été tués, tandis que d’autres membres de la mission étaient blessés, certains s’enfuyant dans la forêt pour échapper à l’attaque. Deux membres d’une ONG locale mexicaine ont pu quitter leur cachette deux jours plus tard, l’un d’eux devant être hospitalisé après avoir reçu trois balles dans le corps. Deux autres membres du convoi, des reporters de l’hebdomadaire mexicain ‘Contralinea’, qui s’étaient également cachés, ont finalement été secourus par la police, plus de 48 heures après l’embuscade.

    Quatre experts indépendants des Nations unies ont fermement condamné mercredi 12 mai les meurtres de Beatriz Alberta Carino Trujillo et de Tyri Antero Jaakkola. Ils ont également mis en garde contre la détérioration de la situation sécuritaire pour les défenseurs des droits de l’homme et appelé le gouvernement mexicain à agir en urgence pour mettre un terme à ces violences.

    « Les défenseurs des droits de l’homme continuent de voir leur vie menacée au Mexique en raison de leur travail », a souligné la Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la situation des défenseurs des droits de l’homme, Margaret Sekaggya.

    « La situation au Mexique est extrêmement complexe et personne ne doute de la gravité du défi que constitue la lutte du gouvernement contre les gangs de narcotrafiquants », a ajouté de son côté le Rapporteur spécial des Nations unies sur les exécutions extrajudiciaires, Philippe Alston. « Mais il n’y a aucune explications pour justifier qu’aucune mesure forte ne soit prise quand des défenseurs des droits de l’homme, des journalistes ou n’importe qui d’autres est assassiné ». « Les défenseurs des droits de l’homme ne peuvent en aucun cas être victime de la guerre contre le trafic de drogue et la criminalité », a-t-il insisté.

    la milice contre la communauté des indiens Triquis

    De son côté, le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme et des libertés fondamentales des peuples autochtones, James Anaya, a rappelé que « l’augmentation des affrontements armés et des violences dans la communauté de San Juan Copola ces derniers mois n’affectent pas seulement les groupes armés mais aussi la population locale, en particulier les femmes et les enfants appartenant à la communauté des Triquis ».

    Selon la presse, cette ethnie d’environ 15.000 membres gère depuis 2007, de manière autonome, le village de San Juan Copola qui est désormais encerclé par une milice proche du gouverneur de l’Etat d’Oaxaca.

    « Le rôle des journalistes est crucial pour renforcer le respect des droits de l’homme, autant que pour la jouissance des droits et libertés de toute personne », a insisté pour sa part le Rapporteur spécial des Nations Unies pour la liberté d’opinion et d’expression, Franck La Rue.

    Les quatre experts ont donc appelé le gouvernement mexicain à agir immédiatement. « Les autorités doivent lancer en urgence une enquête impartiale sur cet évènement afin que les auteurs soient identifiés, déférés en justice et que des peines adéquates soient prononcées contre eux », ont-ils demandés, avant de préciser que « la communauté internationale suivra de près la réponse du gouvernement mexicain dans cette affaire ».

    Raoni

    « Il y a 10 ans, je suis venu pour vous expliquer ma  préoccupation devant la destruction de la forêt amazonienne. Je vous avais parlé des feux, du soleil brûlant des grands vents qui souffleraient si l'homme continuait à détruire la forêt.

    Vous m'avez soutenu et vous m'avez donné les moyens de démarquer nos terres ancestrales. C'est fait : c'est un territoire immense, plein de gibier, de fleurs et de fruits. C'est la plus belle forêt.
    Avant tout, à tous ceux qui nous ont donné de l’argent ou de l'aide, je veux dire, au nom de mon peuple Kayapo... merci... nambikwa… meikumbre.

    Je suis de retour, aujourd'hui, car ma préoccupation est revenue. J'ai appris que vous aussi, à présent êtes inquiets. Les grands vents sont venus et ont détruit votre forêt. Vous avez connu la peur que nous connaissons.

    Je vous le dis, si l'homme continue à détruire la terre, ces vents vont revenir avec encore plus de force... pas une fois... mais plusieurs fois... tôt ou tard. Ces vents vont tous nous détruire.

    Nous respirons tous un seul air, nous buvons tous une seule eau, nous vivons tous sur une seule Terre. Nous devons tous la protéger.

    Chez nous les invasions ont recommencé. Les bûcherons et les chercheurs d'or ne respectent pas la réserve. Nous n'avons pas les moyens de protéger cette immense forêt dont nous sommes les gardiens pour vous tous.

    J'ai besoin de votre appui. Et je vous le demande avant qu'il ne soit trop tard."

    Raoni

    Voici l'adresse du site de Raoni:

    http://www.raoni.fr/ 

    Le pillage de terres en Papouasie condamné aux Nations-Unies

    Le programme indonésien de confiscation de 1,6 millions d’hectares de terre destinés à l’agriculture à grande échelle en Papouasie a été condamné par l’organisation pan-indonésienne AMAN, le 23 avril dernier, à New York, au Forum permanent des Nations Unies sur les questions autochtones.

    AMAN a condamné ‘les menaces actuelles et imminentes de violation des droits territoriaux des peuples indigènes en Indonésie, notamment à Bornéo, à Sulawesi, en Papouasie occidentale et à Sumatra’, avec une mention spéciale pour le nouveau projet gouvernemental, ‘Merauke Integrated Food and Energy Estate [MIFEE]’

    ‘MIFEE est conçu pour développer une production alimentaire intégrée couvrant l’agriculture, l’horticulture et l’élevage sur 1,6 millions d’hectares de forêts de plaines et de marais [mais] les zones affectées [constituent] le territoire Anim-ha, appartenant aux peuples indigènes de Malind’, affirme AMAN.

    ‘Ce type de programme économique à grande échelle en territoire indigène, qui n’a pas obtenu le consentement libre, préalable et informé des principaux intéressés, ne fera qu’aggraver la situation des droits de l’homme, conduisant à des expulsions forcées et autres violations des droits humains… Cette industrie aura des impacts majeurs sur leurs moyens d’existence en bouleversant l’écosystème et en menaçant leur souveraineté alimentaire.

    ‘Ce programme alimentaire est censé attirer 6,4 millions de travailleurs migrants à Merauke et en Papouasie… A Merauke, qui ne compte que 174 170 habitants, ce programme menacera gravement les peuples indigènes qui vivent dans ces régions et qui deviendront minoritaires, et pourra même conduire à leur extinction. C’est, si nous pouvons le dire, un génocide structurel et systématique.’

    La déclaration d’AMAN se conclut par un certain nombre de requêtes, dont la visite, à Merauke (sud de la Papouasie), du Rapporteur spécial des Nations Unies sur les peuples indigènes et l’ouverture d’une enquête sur MIFEE.

    Depuis que la Papouasie a été occupée par l’Indonésie en 1963, les Papous ont subi une violente répression. Les violations continuelles des droits de l’homme par l’’armée indonésienne ont fait des milliers de morts parmi les Papous.

    Emissions à ne pas manquer

         Dimanche 16 mai  à 0h35   sur France Ô :

        "Le cri d'appel des pasteurs peuls"

      Entre les sècheresses à répétition, , les conflits avec les cultivateurs, l'explosion démographique, l'économie de marché (concurrence des viandes importées) , l'insécurité à cause des bandes armées, les  éleveurs nomades peuls voient leur mode de vie menacé, dans l'indifférence  de tous.

     

         Mercredi 19 mai  à 20h35  sur Arte:

       "Histoire de l'Afrique du Sud"

        Comment les Hottentots et les Bochimans ont perdu leur espace vital, leur identité  et leurs repères ....

     

      Jeudi 20 mai à 0h40 sur France 5

           "Kogis, le message des derniers hommes"

      Dans la Sieera Nevada de Santa Marta, en Colombie, se trouve la dernière société précolombienne épargnée par l'influence occidentale; ils luttent pour survivre, cernés par l'armée et les guérillas....

    Brésil : l’extraction du latex fournit des revenus aux autochtones

    Les Rikbaktsa, communauté autochtone dispersée sur 34 villages et 400 000 hectares de l’État du Mato Grosso, dans le nord-ouest du Brésil, reçoivent une rémunération fixe en échange de leur travail d’extraction du latex des arbres à caoutchouc originaires. Cette activité était couramment pratiquée dans leur communauté depuis plus de 70 ans, mais le nombre réduit d’acheteurs et la compétition croissante de l’étranger les a contraints à abandonner cette pratique non-polluante il y a un peu plus de 20 ans. La constitution d’un partenariat entre les autorités du Mato Grosso, Michelin (le fabricant international de pneus) et le PNUD a permis aux Rikbaktsa de reprendre cette activité il y a deux ans. De ce fait, les jeunes ont le choix de rester dans leurs villages plutôt que d’aller travailler sur les fermes de la région.

    Carlos Castro, responsable du Groupe pour l’environnement du PNUD Brésil, explique que l’utilisation durable de la forêt dans ces réserves autochtones contribue pour une large part à réduire les risques d’exploitation forestière et autres pratiques destructrices. « Notre stratégie consiste à soutenir les activités économiques des autochtones tout en encourageant la production respectueuse de l’environnement, comme moyen de préservation de quelques-unes des forêts les plus diversifiées du monde  », a-t-il déclaré. « Cela veut dire qu’a l’heure actuelle les peuples autochtones produisent un latex de haute qualité dans une région qui a subi les niveaux de déforestation les plus élevés du Brésil au cours des 10 dernières années et dont les arbres à caoutchouc auraient pu être coupés ou brûlés sans même avoir été explorées. Les ressources génétiques ainsi été épargnées constituent un élément irremplaçable de notre planète ».

    Le projet Préservation et utilisation durable de la biodiversité forestière du nord-ouest du Mato Grosso   financé par le Fonds pour l’environnement mondial offre des stages de formation aux membres de la communauté Rikbaktsa, leur permettant d’améliorer la qualité du latex de manière à satisfaire aux exigences du marché. L’Association des peuples autochtones Rikbaktsa se charge de la gestion de leurs forêts, encourageant les pratiques respectueuses à la fois de leurs traditions et de l’environnement. Près de 200 familles en ont bénéficié au cours des deux dernières années. Grâce à l’équipement mis à leur disposition et à la formation qu’ils reçoivent, les autochtones extraient du latex de 20.000 arbres originaires de la région.

    Rikbaktsa                         que inaugura el comienzo de una sesión de capacitación sobre control de calidad del látex.

    Photo: Laércio Miranda/PNUD Brésil
    Cérémonie Rikbaktsa à l’occasion d’une séance de formation
    en matière de contrôle qualitatif du latex.

    De la forêt à l’industrie automobile

    L’Association des Rikbaktsa a demandé le soutien du PNUD Brésil pour donner une impulsion aux négociations avec Michelin. Conformément à l’accord conclu entre l’association, Michelin et la Fondation nationale des peuples autochtones (connue sous l’acronyme de FUNAI au Brésil) le fabricant international de pneus s’est engagé à acheter toute la production de latex des Rikbaktsa, à un prix supérieur de 30% au prix du marché,  à condition que le produit satisfasse les exigences de qualité de l’entreprise. Pour les aider à y arriver, Michelin offre de l’équipement, organise des stages de formation et familiarise les membres de la communauté aux méthodes de contrôle qualitatif, notamment dans les installations de stockage du latex, élément essentiel du processus de production.

    Les Rikbaktsa extraient à présent 10 tonnes de latex par an,  et la production devrait s’élever à 15 tonnes par an. Les revenus des familles autochtones ont augmenté aussi, passant de 800 reals (soit environ 460 dollars des États-Unis) en 2008, à 1.500 reals (soit 860 dollars) par mois.

    « Tout le monde en profite », affirme Carlos Castro. « Michelin estime que la qualité du latex des arbres originaires est supérieure à celle extraite des arbres plantées, même dans la même région. Cette activité a également le mérite d’encourager le développement  économique,  de conserver les ressources génétiques naturelles et de sauvegarder la diversité culturelle et sociale des peuples autochtones. Et comme les arbres n’ont pas été brûlés ou coupés, le bioxyde de carbone a été conservé dans la forêt plutôt que d’être relâché dans l’atmosphère ».

    Avant  l’extraction du latex, les Rikbaktsa pratiquaient la cueillette et la vente du castanheiro, mais ne travaillaient pas pendant les périodes de sécheresse.

    « Cette activité était intermittente et ils étaient toujours à la recherche d’autres activités génératrices de revenus », explique Paulo Skiripi, président de l’Association des peuples autochtones Rikbaktsa. “A la fin de la saison des cueillettes, la plupart des jeunes allaient travailler sur les exploitations des environs. Certains n’en revenaient jamais. Désormais, ils peuvent rester ici, à extraire du latex”.

    Sa priorité, dit-il, est d’assurer que les jeunes restent près des villages, « à proximité de leurs familles, de leur culture et de leur langue. Aujourd’hui, nous sommes dispersés dans des  villages petits et grands, éloignés les uns des autres. Je suis convaincu que l’extraction du latex nous aidera à développer nos communautés et à garder et préserver nos terres », dit-il.

    Le projet d’extraction du latex est en train de s’étendre à deux territoires autochtones limitrophes. D’autres peuples autochtones, comme les Arara et les Cinta Larga, ont exprimé leur intérêt de participer à cette entreprise.

    Sauvegarder la mémoire des peuples autochtones par l’audiovisuel

        Le Bureau de l’UNESCO à Quito vient d’achever la mise en œuvre de son projet de Sauvegarde de la mémoire des peuples autochtones par l’audiovisuel. Ce projet a permis à l’Association des producteurs audiovisuels quechuas (APAK) d’Imbabura (Equateur) de renforcer ses capacités et de réaliser un documentaire sur l’identité culturelle des peuples autochtones.     Les ateliers de formation et le tournage du documentaire se sont déroulés sur trois semaines ; l’encadrement était assuré par des experts nationaux et internationaux. Seize membres de l’association APAK ont suivi les ateliers, qui portaient sur toutes les étapes de la réalisation : pré-production, écriture du scénario, utilisation de la caméra, du son et de la lumière, montage et postproduction.

         Le documentaire produit dans le cadre du projet et intitulé Ñukanchik (“nous”) traite de la question de l’expression des peuples autochtones, de la discrimination et de l’identité culturelle.

         En outre, un studio audiovisuel complet a été offert à l’APAK, ce qui permettra à ses membres de réaliser le tournage, le montage et la postproduction de contenus en utilisant les toutes dernières technologies. L’UNESCO espère que cet équipement contribuera à renforcer les capacités en communication de la communauté quechua de manière durable.

        L’APAK est la seule association quechua en Equateur qui se consacre à la production audiovisuelle. A travers ses contenus, reflet des réalités locales, l’APAK veut donner libre cours à une expression libre et pluraliste afin de renforcer et de revitaliser l’identité culturelle quechua. L’association cherche actuellement à distribuer ses productions à l’échelle nationale et souhaite se développer sur la scène internationale.

    Les autochtones de la forêt interpellent les gouvernants

        Pour la première fois depuis que le forum national sur les forêts du Cameroun se tient (on en est à la 3e édition), les peuples autochtones ont eu droit à la parole. C'était le 30 mars 2010, au palais des congrès de Yaoundé, lors d'un « side event » organisé par les ONG Centre pour l'environnement et le développement, Greengrant fund, Forest peoples programm (FPP) et Adebago.

         Les peuples autochtones des forêts, plus communément appelés Pygmées, ont profité de ce qu'on leur donne (enfin) la parole pour poser leurs problèmes de manière directe en ce qui concerne la gestion du patrimoine forestier dans le pays. Et les interpellations sont nombreuses. La directrice du Centre d'action pour le développement durable des autochtones pygmées (CADDAP) est montée la première au créneau. « Nous voulons nous étendre vers le développement, mais en préservant notre identité et notre dignité », a-t-elle dit à l'adresse des décideurs politiques, organisations internationales et autre acteurs intervenant dans le secteur forestier. Mais encore, elle souhaite voir les pygmées totalement intégrés dans le processus de définition des politiques de développement qui les concernent.

        En réalité, « nous ne sommes pas impliqués dans ce qui se passe dans les politiques de développement », accuse la directrice du CADDAP. Elle cite notamment les conditions d'accès aux financements des programmes. « Nous voulons que les fonds alloués pour la préservation de l'environnement arrivent réellement aux organisations Baka », souhaite-t-elle. Privés de la forêt, les peuples pygmées se sont tournés vers des activités génératrices de revenus pour vivre. Le CADDAP a mis en place, depuis 2007, sept groupements intercommunautaires (GIC) dont quatre pour l'élevage des hérissons et trois pour l'élevage des poulets. Mais, il faut plus de financements pour étendre ces activités afin qu'elles bénéficient aux pygmées.

        L'autre interpellation est venue de Jules Njoma, représentant des peuples autochtones du département de la Boumba et Ngoko (région de l'Est), à propos de la révision de la loi forestière qui est en cours. « L'ordonnance de 1974 et la loi de 1994 font ressortir une contradiction avec notre manière de vivre. Avec la création des parcs nationaux, des forêts communales et autres unités administratives, nous n'avons plus accès à notre environnement d'origine, ce qui empêche l'observance de nos us et coutumes », soutient-il. Il met en avant le fait que nul ne peut suivre le modernisme tant que ses droits ancestraux et culturels ne sont pas respectés. « Le gouvernement veut conserver la forêt. C'est une bonne chose. Mais, il faut savoir que nous avons été les premiers et que nous sommes toujours les premiers conservateurs de cette forêts », invective Jules Njoma. « Nous voulons que l'Etat nous consulte d'abord avant de penser à la révision de la loi sur les forêts », émet-il comme doléance.

         Les Pygmées veulent également que l'idée selon laquelle ce sont eux qui détruisent ou utilisent mal la forêt soit abolie. « Quand on nous dit de replanter les arbres de la forêt, est-ce que c'est d'abord nous qui les avons abattus ? », demande un Bagueri de la région d'Akom 2, qui s'exprimait sur l'incidence des changements climatiques dus à la déforestation. Jeannette Aboa, originaire du Dja et Lobo, se plaint pour sa part de l'exploitation forestière. « Nous n'avons plus de pharmacopée. Nous n'avons plus de quoi vivre.

        La forêt c'est notre mamelle nourricière et elle nous est interdite aujourd'hui », se plaint-elle. Les politiques, qui pour la première fois ne sont pas interpellés par des intermédiaires au sujet des préoccupations des peuples autochtones, devraient au moins tenir compte de toutes ces doléances, au lieu de s'asseoir dans des bureaux cossus et climatisés à Yaoundé et décider du sort de ceux qui vivent dans la forêt.

    Mexique : les plantations de palmiers pénètrent la Selva Lacandona

    En janvier 2010, le Congrès de l’État de Chiapas a approuvé le financement de la construction d’une usine de fabrication d’huile de palme. Peu après, des dizaines de familles de la municipalité d’Ocosingo ont été expulsées de leur territoire, qui sera affecté à l’expansion des plantations de palmiers africains.
    Des dizaines d’agents de police fortement armés sont arrivés dans la forêt en hélicoptères et ont sorti violemment de leurs maisons les hommes, les femmes et les enfants ; ils ont brûlé leurs logements et, sans explication aucune, les ont transportés à la ville de Palenque.

    Tandis que le gouvernement fait des discours sur la conservation et la protection de la zone, il en expulse ceux qui, jusqu’au moment présent, ont rendu possible cette conservation, et il remplace les écosystèmes indigènes par des plantations de palmiers africains en régime de monoculture.

    Les plantations de palmiers à huile sont présentées comme “écologiques”, comme si la production d’agrocarburants dérivés de l’huile de palme était une solution au changement climatique. En plus d’être fausses, les déclarations de ce genre omettent toute mention des graves répercussions de ces plantations, telles que les violations des droits des populations locales et des peuples autochtones qui ont lieu en ce moment au Chiapas.

    En outre, les plantations de palmiers à huile étant une des causes principales du déboisement, elles accélèrent le changement climatique par la libération du carbone stocké dans les forêts, elles détruisent les moyens de subsistance et la souveraineté alimentaire de millions de petits agriculteurs, peuples autochtones et autres communautés, et elles ont un fort impact sur l’environnement. Elles ont besoin de produits chimiques qui empoisonnent les travailleurs et les populations et qui polluent le sol et l’eau. Les plantations de palmiers à huile éliminent la diversité biologique et épuisent l’eau douce.

    En définitive, les plantations pour la production de papier et d’agrocarburants (comme dans le cas du palmier à huile) aggravent les conditions de vie et de survie des populations locales et ne sont avantageuses que pour une poignée d’entreprises qui s’enrichissent au prix de la destruction environnementale et sociale.
    wrm.org.uy

    Un projet de GDF-Suez met en danger les dernières tribus isolées d'Amazonie

    Le groupe GDF-Suez a entrepris en 2008 la construction de l'un des plus grands barrages du Brésil. D'une capacité de 3 300 MW, le barrage de Jirau, qui devrait entrer en exploitation d'ici deux ans, fait partie d'un programme controversé qui prévoit la construction de quatre centrales hydroélectriques dans le bassin de la rivière Madeira, un affluent de l'Amazone. Ce projet, le plus important d'Amérique latine à l'heure actuelle, s'inscrit dans le "Programme de croissance accélérée" lancé en 2007 par le président Lula : il représente plusieurs centaines de kilomètres carrés de retenue d'eau, dont 258 km2 pour le seul barrage de Jirau ; il menace non seulement la diversité biologique et socioculturelle de la région, l'intégrité des territoires occupés par les peuples indigènes, les communautés riveraines et d'autres populations locales vivant dans la région du bassin de la Madeira, mais aussi la survie même de certaines des dernières tribus isolées du monde. (Suite)

    Les peuples autochtones : autonomie et relations intergouvernementales

    David C. Hawkes « Les peuples autochtones : autonomie et relations intergouvernementales », Revue internationale des sciences sociales 1/2001 (n° 167), p. 167-176. Bien qu’il n’y ait peut-être pas de liens entre ces deux phénomènes, le nationalisme des autochtones s’amplifie dans le monde depuis trente ans, à mesure que s’accroissent les pressions de l’internationalisation et de la mondialisation. En tant que « peuples » au sens du droit international, les communautés autochtones revendiquent le droit de disposer d’elles-mêmes. Mais, sauf dans les situations les plus dramatiques, ce droit doit s’exercer dans le cadre des États existants. Comme il y a beaucoup plus de "nations" que d’États sur la terre, il faut essayer de faire droit aux revendications des autochtones dans ce qu’on peut appeler des « États multinationaux ». Des États fédéraux comme l’Australie, le Canada, le Mexique, les États-Unis ou la Russie en sont des exemples.

     Le droit des peuples autochtones à disposer d’eux-mêmes dans le cadre des États s’affirme souvent sur deux plans à la fois : ils demandent 1) une plus large autonomie (souvent sous la forme d’un gouvernement autonome), et 2) une plus large représentation au sein des organes de décision de l’État (ils demandent parfois qu’un certain nombre de sièges leur soient réservés dans les assemblées législatives, ou que les institutions de l’État chargées du règlement des différends soient réformées en leur faveur). Ces deux expressions du droit des autochtones à disposer d’eux-mêmes correspondent exactement, me semble-t-il, aux deux piliers du fédéralisme : l’autonomie et le partage du pouvoir. Je vais essayer de montrer dans cet article comment le droit des peuples autochtones à disposer d’eux-mêmes peut s’exercer dans un État fédéral.

     

      (Suite)

    Huit mois après le passage du typhon Morakot, les sols restent très fragiles

    Le typhon Morakot qui a dévasté le sud de Taiwan du 7 au 9 août 2009 a durablement fragilisé les sols et les a rendus plus vulnérables à de futures intempéries, note le mensuel taiwanais en langue chinoise Common Wealth dans son dernier numéro.

    Les vents violents et les pluies torrentielles qui se sont alors abattus sur l’île ont entraîné des glissements de terrain et des coulées de boue d’une ampleur inégalée. Au total, 1,2 milliard de m3 de sédiments ont été emportés, un phénomène qui a affecté 51 200 ha de terres – deux fois la superficie de la ville de Taipei –, rapporte le magazine.

    Taiwan est un assemblage de formations géologiques fragmentées et aucun endroit n’y est à l’abri de glissements de terrains, note dans les colonnes de Common Wealth Hsieh Meng-lung, maître de conférences au département de Géologie de l’Université nationale de Taiwan (NTU). Les berges de la Laonong, dans les montagnes du district de Kaohsiung, sont particulièrement exposées, ajoute-t-il.

    Un comité de reconstruction composé de 75 spécialistes et dirigé par Chen Hung-yu, professeur à la NTU, a été chargé par le Cabinet d’évaluer si les 144 villages aborigènes qui ont été évacués lors de la catastrophe peuvent être ou non reconstruits aux mêmes emplacements. Aujourd’hui, dans certains endroits, explique Chen Chen-chuan, le directeur adjoint du comité, une simple pluie printanière peut provoquer un glissement de terrain. Et le responsable d’appeler à la mobilisation générale : « Nous devons redoubler d’efforts sur tous les fronts, tant en matière de prévention des catastrophes naturelles que de reconstruction, respecter la nature et apprendre à faire face aux typhons et aux autres défis climatiques ».

    Les participants à la Conférence mondiale de télévision aborigène, organisée du 9 au 12 mars dans le district de Taitung par la chaîne de télévision aborigène de Taiwan (TITV) et la chaîne publique PTS, sont, eux aussi, revenus sur la situation des aborigènes affectés par les catastrophes climatiques. Les peuples indigènes dans le monde sont parmi ceux qui polluent le moins, mais subissent de plein fouet les effets des dérèglements climatiques, a noté Jolan Hsieh, maître de conférences à la faculté d’Etudes indigènes de l’Université nationale Dong Hwa.

    Face à ces défis, Masao Aki, le directeur de TITV, a souligné le rôle essentiel joué par les médias aborigènes en cas de désastre. Présent à cette conférence, l’ambassadeur des îles Marshall à Taiwan, Phillip Kabua, a quant à lui souligné l’urgence des actions à prendre face à la crise climatique.

    Les autochtones contre la colonisation des forêts

    L'inclusion des forêts dans le marché du carbone dans son format REDD (Réduction des émissions dues au déboisement et à la dégradation) a été approuvée par le système des Nations unies mais n'obtient pas l'adhésion des autochtones.

    En 2009, le Secrétaire général de cette organisation a présenté le programme ONU-REDD, qui est mis en oeuvre par trois organismes : la FAO, le PNUE et le PNUD, en étroite collaboration avec la Banque mondiale.

    Ce programme, composé d'une série de plans et de crédits destinés à compenser les émissions de carbone, a été rejeté par de nombreuses organisations sociales, écologistes et de peuples autochtones, lesquelles ont dénoncé l'initiative REDD en tant que fausse solution au changement climatique.

    Le Forum international des peuples autochtones sur le changement climatique a déclaré : "Le système REDD n'avantagera pas les peuples autochtones ; en fait, il provoquera de plus nombreuses violations des droits de ces peuples il nous volera notre terre, il provoquera des déplacements forcés, il empêchera l'accès et mettra en péril les méthodes agricoles indigènes, il détruira la diversité biologique et la diversité culturelle et provoquera des conflits sociaux. Grâce à ce système, les États et les négociants en carbone auront davantage de pouvoir sur nos forêts".

    Les peuples autochtones impliqués dans la gestion des forêts communautaires

    Pour éviter la marginalisation des peuples autochtones en RDC, il est souhaitable d’initier une approche pouvant les aider à obtenir un dossier d’attribution et de gestion communautaires des forêts.

    Il s’observe depuis la promulgation du code forestier en 2002 que la gestion des ressources forestières par les communautés locales crée souvent des conflits. Le dernier en date est celui survenu à Oshwe entre celles-ci et un concessionnaire forestier. Il convient de relever aussi que les pygmées considérés comme peuples autochtones en RDC, font l’objet -contrairement à la déclaration des Nations-unies sur les peuples autochtones -d’une marginalisation dans la gestion des forêts. Des études de terrain prouvent de plus que leur implication dans le processus de prise de décision dans la gestion des forêts des communautés locales est relativement limitée.

    Raison pour laquelle Forests Monitor, dans le cadre du projet «Mode de gestion des forêts des communautés locales en RDC», a animé, du 18 au 19 mars 2010, en collaboration avec le Conseil pour la défense de légalité par la traçabilité (Codelt), un forum national portant sur « la gestion des conflits, peuples autochtones et forêts des communautés locales ».

    A en croire M. Prosper Situasendua, point focal de la foresterie communautaire au ministère de l’Environnement, Conservation de la Nature et Tourisme (ECNT) et modérateur du forum, l’objectif du forum était d’initier une approche pouvant aider les peuples autochtones d’obtenir un dossier d’attribution et de gestion communautaires des forêts.

    Cela, après avoir vérifié -à la suite de deux communications faites sur le concept « peuples autochtones » exposé par Me Augustin Mpoy du Codelt et celle portant sur les Icebergs de la reconnaissance des droits fonciers des pygmées en RDC animée par l’abbé Willy Loyombo de la Dynamique des groupes des peuples autochtones (Dgpa)- si le système congolais de gouvernance des forêts autorise une telle démarche.

    Malheureusement, comme l’a démontré Me Mpoy, les textes juridiques sont muets à cet égard malgré que, seul l’article 51 de la Constitution de la République engage l’Etat à assurer la protection des groupes vulnérables et de toutes les minorités. Avant de démontrer que la constitution ainsi que le code forestier congolais sont muets sur le concept de « peuple autochtone ». Et de préciser, les textes d’application du code forestier pris à partir de 2008 font constamment mention de ce concept aux côtés d’un autre : celui de «communauté locale ».

    Il s’est demandé finalement s’il est juridiquement envisageable que des groupes marginalisés autres que les communautés locales puissent tirer avantage de l’article 22 du code forestier. Pour sa part, l’abbé Willy Loyombo a stigmatisé les blocages liés à la reconnaissance des droits des pygmées. Il a identifié, à cet effet, la méconnaissance de la Convention 196 de l’Organisation internationale du travail (Oit), le droit foncier congolais et la citoyenneté de façade ou la non reconnaissance juridique et constitutionnelle des pygmées.

    A la fin des travaux, les participants ont convenu de tirer avantage de l’article 22 du code forestier.

    Mais aussi, de s’identifier sous caution du groupe social dominant ou en tant que communauté locale. Ils ont convenu aussi de trouver des modalités particulières, à l’instar de celle de la mise en œuvre des mécanismes de gestion et d’exploitation intégrant les intérêts des groupes marginalisés.

    En Thaïlande, la disparition des « hommes de la forêt »

    « Un reflet profond brillait dans leurs yeux sombres. Je n’ai jamais vu une telle expression de physionomie chez des êtres humains. Seuls les animaux avaient à ma connaissance ces regards tâtonnants, hésitants, éperdument inquiets. » C’est ainsi que l’ethnographe autrichien Hugo Adolf Bernatzik, de l’université de Graz, donne, en 1938, sa première impression, un peu négative, de sa rencontre avec les Yumbri de la frontière lao-siamoise (Die Geister der Gelben Blätter, Verlag F. Bruckmann, Munich). Ce minuscule peuple nomade de chasseurs-cueilleurs, pratiquement inconnu avant cette date, menait, depuis des siècles, une existence discrète au cœur des forêts primaires de la péninsule indochinoise, sous de multiples noms [1].

    L’ouvrage décrit, entre deux récits de grande chasse, d’autres ethnies déjà connues, comme les Hmong et les Moken, mais les Yumbri, par leur existence et leurs valeurs, semblent remonter à la nuit des temps. Retombée dans l’oubli, cette ethnie montagnarde, actuellement appelée Mrabri, a fait l’objet de quelques études ethnologiques depuis les années 1950. Avec la disparition rapide de la forêt primaire, ils ont subi de terribles évolutions de leur espace naturel. Peuple pacifique, ils ont été méprisés et même chassés [2] lorsqu’ils nomadisaient dans les zones d’altitude du nord de la Thaïlande. Décimés par la guérilla, les bombes et les mines dans les années 1970, ils sont devenus ouvriers agricoles sous-payés et marginalisés – ainsi qu’un enjeu pour de nouvelles organisations religieuses cherchant des âmes à christianiser. Les conversions de bouddhistes étant rares, ces dernières orientent leur prosélytisme vers les ethnies minoritaires

    Dans cette région en mutation permanente, il est primordial de bien comprendre l’organisation de l’espace social pour envisager avec réalisme le devenir des 350 Mrabri noyés dans une Thaïlande de 66 millions d’habitants. Au Laos, leur nombre est passé de plus de 300 vers 1950 à 15 personnes en 2005 [3]. Leur zone de nomadisation en Birmanie ne permet pas d’obtenir des informations sur la persistance de leur présence dans cet espace en proie à des conflits, notamment entre la junte militaire et les Karen.

    Leur survie culturelle dépend essentiellement de la politique foncière, des actions gouvernementales vis-à-vis des petits groupes minoritaires et des relations établies avec les autres habitants de la région. Cette situation est identique pour de nombreuses minorités des cinq continents qui, occupant réellement un territoire et soutenus par des avocats efficaces, ont pu obtenir, par la voie juridique, des accords souvent favorables sur le plan financier et le droit foncier, comme les Cris de la baie James au Canada ou certaines populations indiennes d’Amérique du Nord et plus récemment en Amérique du Sud.

    Dans le cas des Mrabri, nomades sans terres, ces arguments sont difficiles à mettre en avant. Ils se heurtent à l’antériorité affirmée de la présence des autres ethnies montagnardes, et aucune archive écrite ne les mentionne avant la fin du XIXe siècle. La position officielle des autorités est claire : les plus anciens occupants de l’actuelle Thaïlande sont les Thaïs, ce qui historiquement et linguistiquement est inexact. En effet, la langue des Mrabri appartenant à la famille austro-asiatique, que l’on considère comme la grande famille de langues autochtones de l’Asie du Sud-Est, on peut raisonnablement penser que ce petit peuple est présent sur le territoire depuis plus longtemps que ceux de la famille taï ou kadaï [4].

    Aujourd’hui encore, même s’ils sont reconnus comme citoyens thaïlandais depuis le début des années 2000, la place des Mrabri n’est pas clairement définie chez les autres ethnies, qui les considèrent même, parfois, comme des Phi (esprits). Leur surnom d’« esprits des feuilles jaunes » reste ainsi un sujet fréquent de mépris et d’incompréhension pour les autres populations dans les conversations et les légendes.

    Les Mrabri nomadisaient en petits groupes de trois à quinze membres dans une forêt primitive assez riche pour les nourrir en pratiquant un troc très limité avec les ethnies sédentaires de la région. Les relations quelquefois très difficiles avaient entretenu, chez les nomades, une peur absolue des étrangers. Ils vivaient donc en dehors de tout contact en conservant leur langue très ancienne, leurs croyances et leur mode de vie traditionnels. Les arrivées successives de populations réfugiées ou déplacées, souvent des Hmong venus du Laos pour fuir la guerre du Vietnam, ont provoqué la disparition assez rapide de la forêt, surexploitée ou brûlée pour des raisons stratégiques ou pour obtenir des terres destinées à l’agriculture. Dans les années 1970-1980, les territoires boisés d’une altitude supérieure à 800 - 1 000 mètres, qui étaient délaissés par les ethnies sédentaires, sont ainsi devenus des terres produisant des cultures très rentables. Les Mrabri, qui n’avaient aucune notion de l’argent et ne possédaient même pas d’identité, se sont peu à peu retrouvés dans un état de misère extrême et obligés, pour survivre, de se louer aux paysans, qui coupaient leur propre forêt.

    Certains d’entre eux ont alors été approchés par des missionnaires évangéliques [5], qui ont essayé de les fidéliser – quelquefois par la force –, le but final étant l’assimilation et la modernisation qui facilitent la conversion. Les enfants sont séparés des parents et placés dans des familles hmong chrétiennes. Si un groupe essaie de repartir vivre en nomades, la mission peut quelquefois aller très loin pour le ramener dans la « bonne voie ». Ces organisations religieuses sont puissantes, possèdent de gros moyens et récoltent beaucoup d’argent. Leurs actions sont basées sur la traduction de la Bible dans les langues autochtones et sur l’acculturation au mode de vie moderne des populations minoritaires. Deux femmes Mrabri ont ainsi été envoyées aux Etats-Unis en 2007 et présentées dans des réunions de collecte de fonds. Les missions présentent pratiquement les Mrabri vivant hors de la religion chrétienne comme des délinquants. De même que la plupart des peuples premiers, les Mrabri pratiquent le culte des génies, avec des croyances extrêmement complexes toujours bien présentes malgré les conversions.

    Cette situation difficile économiquement et moralement s’est progressivement installée dans deux villages des provinces de Nan et de Phrae, dans le nord de la Thaïlande, non loin du Laos. Ces villages étant dépourvus de terre, ils ne permettent pas une agriculture autosuffisante, ce qui pousse les Mrabri à accepter une dépendance totale envers leurs « bienfaiteurs » prosélytes ou leurs employeurs dans le cadre d’un système de bas salaires, d’avances d’argent et d’endettement financier et moral. Car le droit foncier thaïlandais sur la propriété des sols, après dix ans d’occupation prouvée, a donné raison à ceux qui ont essarté illégalement la forêt pour cultiver en pérennisant la présence et la propriété des terres aux occupants.

    L’ancienne notion de partage absolu de tout bien entrant dans la communauté a progressivement disparu. Les évangélistes monnayent ainsi les conversions en offrant des cadeaux de plus en plus importants aux plus influents ou aux convertis. Motos, télévisions, radios, lecteurs de MP3 et cadenas pour protéger ces biens ont envahi les lieux. Cela s’accompagne de promesses allant jusqu’à la grossesse possible pour des couples stériles si l’on se convertit. Les suicides sont également apparus, les Mrabri n’assimilant que très difficilement cette évolution trop rapide et sans nuance. En 1975-1976, un groupe de seize Mrabri fuyant la guérilla au Laos était arrivé dans un camp de réfugiés de la région. En quelques mois, la moitié se laissa peu à peu mourir d’anorexie mentale [6]. C’est un peu le même phénomène de déracinement qui provoque aujourd’hui ces suicides de personnes très jeunes ayant reçu une éducation trop éloignée de leur culture traditionnelle tout en étant séparées de leurs parents. Les drogues [7] et l’alcool sont aussi des moyens destructeurs de fidéliser les nomades auprès des gens qui se servent d’eux. La tristesse est de plus en plus apparente.

    En 2007, un projet a été élaboré autour d’un des villages, mais a été sabordé par un pasteur évangélique qui a proclamé la présence de mauvais esprits capables de dévorer les entrailles des Mrabri qui s’y installeraient. L’été 2009 a vu la reprise de ce projet dans une zone plus isolée, proche de la frontière du Laos. Les conditions en sont meilleures, puisqu’il est soutenu directement par la Fondation de la princesse Maha Chakri Sirindhorn, seconde fille du roi de Thaïlande. Les Mrabri peuvent s’installer comme ils le souhaitent sur un territoire de plusieurs centaines de kilomètres carrés de « bonne forêt » sans village. Environ quatre-vingts Mrabri se sont déjà établis après avoir quitté le missionnaire de New Tribes établi à Phrae. Le site est interdit à la visite, même pour les chercheurs, et personne ne les ennuie pour l’instant. Les Mrabri pourraient bénéficier de ce calme pour se reconstruire culturellement et retrouver un habitat naturel plus proche de leur existence traditionnelle.

    La gestion de la forêt devrait pouvoir leur être confiée en s’inspirant des expériences menées avec des populations autochtones dans plusieurs pays d’Asie du Sud-Est. Mais la plus grande prudence est de rigueur, car dans ce type d’aménagement social forestier les dérives possibles sont nombreuses. En Indonésie, les autorités se sont servies de cette autogestion pour sédentariser et « normaliser les nomades ». En Thaïlande, des expériences mises sur pied dans les années 1970 avaient vu la plantation de dizaines de millions de pins de la même espèce. Des essais de plantations mixtes de tecks espacés et de cultures ont échoué car les accords avec les populations locales, souvent flous et seulement oraux, n’ont pas été respectés. Et, si ces restaurations forestières fabriquent bien ce que l’on appelle statistiquement des « forêts », on est tout de même très loin de la forêt tropicale primaire. Tout ceci doit conduire à une démarche lente, patiente et raisonnée, sans souci de productivité et de rentabilité immédiates.

    Dans l’expérience menée avec les Mrabri, un petit « centre culturel » est en cours d’installation. Quelques jeunes nomades dynamiques pourront y réaliser une présentation de leur peuple aux éventuels visiteurs. Mais les habitations sont beaucoup plus enfoncées dans la forêt et ne se visitent plus, contrairement à ce qui se faisait dans l’ancien village, où les touristes fouillaient partout avec des demandes quelquefois inquiétantes ou malsaines.La prostitution se développe toujours. Elle touche maintenant les minorités ethniques en Asie du Sud-Est en dehors des circuits connus de tourisme sexuel qui sont une séquelle durable de la guerre du Vietnam.

    Les Mrabri sont salariés par la Fondation de la princesse Maha Chakri Sirindhorn pour des travaux agricoles d’autosuffisance à usage familial, et éventuellement pour la construction de leurs maisons, dont ils choisissent librement l’implantation : avec d’autres ou complètement isolés. Le principe général de ce territoire est simple : « permettre aux Mrabri de préserver leur identité ».

    La possibilité de fréquenter l’école est un problème à résoudre. Le projet d’origine souhaitait une école adaptée à une meilleure compréhension de la société moderne, et qui préserve la langue et la culture spécifiques des Mrabri. En utilisant les anciens dans le système éducatif, il sera possible de transmettre aux plus jeunes les connaissances traditionnelles et l’importance de leurs origines. Le bilinguisme est toujours difficile à admettre pour les institutions gouvernementales, mais les Mrabri sont très peu nombreux, n’ont aucune revendication d’indépendance territoriale et sont aujourd’hui très fiers de leur nationalité thaïlandaise et de leur droit de vote. Reste à trouver un très difficile équilibre entre développement raisonné et culture traditionnelle.

    Il est sans doute heureux que ce projet soit réalisé avec l’appui d’une autorité thaïlandaise reconnue et très respectée nationalement. Les tentatives auprès de grands organismes internationaux n’ont rien donné car ce projet ne concernait que trois cent cinquante personnes au plus. En cas de réussite, cet exemple d’installation donnera peut-être des idées pour d’autres aides aux ethnies nomades isolées qui sont aujourd’hui trop souvent des proies très rentables pour les promoteurs, les développeurs et les évangélistes.

    Notes

    Yuwadee Bootwaiwoothi est doctorante en ethnolinguistique, chargée de cours de siamois à l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco), Paris.

    [1] Eux-mêmes se nomment ou se sont nommés Yumbri, Mrabri ou Mlabri (« hommes de la forêt »). Les Thaïlandais les appelaient Phi Tong Leuang (« esprits des feuilles jaunes »).

    [2] Le révérend Garland Bare, médecin à l’hôpital de Pua, signale, dans un courrier de 1962, la mort de quatre Mrabri tués par des chasseurs alors qu’ils récoltaient du miel dans les grands arbres.

    [3] De 1964 à 1973, 2 millions de tonnes de bombes contenant de 80 à 260 millions de sous-munitions ont été larguées sur le Laos, qui comptait alors 3 millions d’habitants. Le Laos recevait également les bombes inutilisées au Vietnam lors des missions depuis la Thaïlande. Cf. rapport du Sénat n° 118 (2006-2007), Institut des Nations unies pour la recherche sur le désarmement (Unidir), 2005, et Comité internatinal de la Croix-Rouge UXO Laos 2008.

    [4] Cf. Gilles Delouche, Méthode de thaï, vol. 1, L’Asiathèque, Paris, 1991.

    [5] Pour les Mrabri, il s’agit du groupe évangélique New Tribes, d’origine nord-américaine, qui intervient dans le monde entier en employant 3 200 personnes sur un budget de 64 millions de dollars (en 2007). Ce groupe gère également un organisme linguistique, SIL, qui a pour mission de traduire la Bible dans les langues des ethnies côtoyées, sous couvert d’études linguistiques. Son implication dans les politiques locales est obscure. Cf. aussi L. J. Calvet, La Guerre des langues, Payot, Paris, 1987, p. 204.

    [6] Cf. Jean-Pierre Willem, Les Naufragés de la liberté : le dernier exode des Méos, Edition S.O.S., Paris, 1980.

    [7] La partie thaïlandaise du Triangle d’or n’est plus un très gros producteur d’opium, mais la Birmanie voisine inonde la région de drogues : héroïne, mais aussi drogues synthétiques particulièrement dangereuses et addictives.

    La voie de la reconnaissance pour les autochtones


    Tipis dressés dans le centre-ville de Vancouver  (Canada) pour la Journée nationale des

    Tipis dressés dans le centre-ville de Vancouver (Canada) pour la Journée nationale des autochtones, en 2004. (REUTERS)

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    Après la Nouvelle-Zélande lundi et l'Australie en 2009, les Etats-Unis ont annoncé mardi leur décision de réexaminer leur position officielle à propos de la déclaration de l'ONU sur les droits des autochtones, adoptée en 2007. Dernier pays réfractaire, le Canada pourrait bientôt suivre ces exemples. Mais les changement de position officielle n'atténuent pas toutes les inquiétudes, en particulier sur les vélléités d'autonomie des autochtones.

    «Il n'existe pas d'histoire américaine sans histoire amérindienne», a jugé mardi l'ambassadrice américaine aux Nations unies Susan Rice, à l'occasion d'une réunion consacrée aux peuples autochtones. La diplomate a rendu public le revirement américain et n'a pas caché que l'administration Obama répondait là à une revendication des associations amérindiennes des Etats-Unis. La déclaration devrait permettre de définir un cadre de discussion entre les autorités et les représentants des tribus sur les affaires amérindiennes.

    Susan Rice a également insisté sur les réalisations concrètes de lutte contre les discriminations raciales et sociales dont sont victimes les autochtones, à l'image de la réforme de la santé en ce qui concerne «les inégalités d'accès aux soins». Irène Bellier, anthropologue à l'EHESS note l'évolution du discours américain mais précise que la traduction politique «prendra sûrement encore un peu de temps». Barack Obama avait évoqué en octobre les difficultés d'une communauté «ignorée par notre gouvernement pendant trop longtemps».

    Velléités séparatistes

    La décision de la Nouvelle-Zélande de revenir lundi sur son refus initial n'a pas été sans déclencher de polémique. L'ancien ministre des Affaires étrangères Hon Wiston Peters, cité par le le site néo-zélandais Scoop, a dénoncé le «cauchemar pour les générations futures» que représenterait l'émergence d'une nation maori «séparée».

    Pour l'heure, la déclaration onusienne n'a pas de conséquence légale, mais le parti maori a déjà prévenu qu'elle serait utilisée en justice pour défendre ses revendications. L'idée d'une convention internationale contraignante n'a pour autant pas encore été mise sur la table des négociations.

    L'Australie était revenu en 2009 sur son vote lors de l'Assemblée générale des Nations unies deux ans plus tôt. Avec le ralliement de la Nouvelle-Zélande et des Etats-Unis, le Canada est désormais le dernier pays ouvertement contre la déclaration sur les droits des peuples autochtones. Tonya Gonnella Frichner, membre nord-américaine de l'instance onusienne des peuples autochtones a toutefois déclaré lundi avoir bon espoir que la position du pays évolue. La Cour suprême canadienne n'a d'ailleurs pas attendu la conclusion des négociation pour se référer explicitement au projet de déclaration.

    La déclaration résulte de plus de vingt années de négociations. L'opposition, menée par le groupe surnommé CANZUS (Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, Etats-Unis), a porté sur la question centrale de l'autodétermination, avec la crainte susciter des velléités séparatistes. «Mais les autochtones sont peu nombreux à demander l'indépendance», entend préciser Irène Bellier. C'est la sortie de l'invisibilité qui est surtout en jeu, car il était selon la chercheuse jusqu'ici «plus facile dans ces pays de voir ses droits reconnus pour les nouveaux immigrants que pour les occupants ancestraux».

    Brésil: des indigènes vont occuper le terrain du barrage géant de Belo Monte (cacique)

     Des groupes indigènes du Brésil vont occuper le terrain où le gouvernement veut construire le barrage de Belo Monte, censé devenir le troisième plus grand du monde et qu'ils jugent dévastateur pour l'environnement, a indiqué mercredi à l'AFP le cacique Luiz Xipaya.

    Des groupes indigènes du Brésil vont occuper le terrain où le gouvernement veut construire le barrage de Belo Monte, censé devenir le troisième plus grand du monde et qu'ils jugent dévastateur pour l'environnement, a indiqué mercredi à l'AFP le cacique Luiz Xipaya.

    "Les embarcations sont en train de sortir et nous nous attendons à ce que demain (jeudi) le territoire soit occupé. Nous construirons là-bas un village permanent et nous ne sortirons pas de là tant que le projet sera à l'ordre du jour", a dit Luiz Xipaya par téléphone.

    Des écologistes, indigènes et habitants de la région, appuyés par le chanteur britannique Sting, le réalisateur d'Avatar James Cameron ou l'actrice Sigourney Weaver, ont perdu mardi la bataille judiciaire qu'ils avaient engagée pour que le projet soit annulé.

    Un consortium brésilien Norte Energia, dirigé par une filiale de la compagnie publique Electrobras, a effectivement remporté l'appel d'offres pour la construction du gigantesque barrage en Amazonie à l'issue d'une bataille judiciaire à rebondissements.

    "Les peuples indigènes se sentent menacés par ce projet et sont très agités", a expliqué le cacique, qui préside le Conseil indigène local.

    Environ 150 indigènes s'installeront sur les lieux "mais pour la fin du mois nous voulons être 500 et demander des renforts", a dit Xipaya. "Notre objectif est d'y installer mille indiens", a-t-il ajouté.

    La Bolivie accueille la Conférence mondiale des peuples contre le changement climatique

    En Bolivie, se tient depuis lundi 19 avril 2010, et pour quatre jours, la première Conférence mondiale des peuples contre le changement climatique. Plus de 14 000 participants sont attendus, boliviens et étrangers, représentants d’organisations sociales, de défense de l’environnement et de peuples indigènes. Une deuxième chance pour les négociations internationales sur le réchauffement climatique après l'échec de Copenhague. 

    Au programme de la conférence, des groupes de travail sur des sujets comme le projet de déclaration universelle des droits de la « Terre mère », la dette climatique des pays du Nord envers ceux du Sud, ou encore la création d'un tribunal international de justice climatique. Il s'agit organiser les propositions et requêtes des peuples du Sud, inquiets du blocage des négociations internationales sur le réchauffement global.

    « Nous ne sommes pas venus ici pour nous serrer la main ou pour faire connaissance. Nous sommes là pour travailler. Il s’agit de sauver la vie, de sauver le futur de nos enfants. Il s’agit de sauver la planète Terre », a annoncé David Choquehuanca. Pour le ministre bolivien des Affaires étrangères, une énorme responsabilité pèse sur cette conférence de Cochabamba : ne pas revivre un «nouveau Copenhague » lors du prochain sommet sur le réchauffement climatique qui doit se tenir au Mexique à la fin de l’année.

    Dans la troisième ville de Bolivie, ils sont donc plusieurs milliers de militants à débarquer des quatre coins de la planète avec un objectif en tête : adresser aux gouvernants un message venu du peuple. « Ici, nous sommes dans une vision plus populaire, déclare Luis Ernesto Espinoza, leader indigène et écologiste bolivien. Une vision des mouvements sociaux, moins officielle, moins gouvernementale, une vision allant du bas vers le haut et non du haut vers le bas. Une vision qui appelle les gouvernants à écouter la voix des majorités, la voix des peuples indigènes, à entendre l’urgence du moment que nous traversons. Nous sommes dans une époque qui demande des changements radicaux, qui demande de modifier certains modes de vie et certaines formes de développement», ajoute-t-il.

    Côté gouvernements, seuls les alliés politiques d’Evo Morales ont répondu à l’invitation, comme le président vénézuélien Hugo Chavez, ou celui du Nicaragua Daniel Ortega. La Bolivie était l'un des cinq pays à s'opposer frontalement à l'accord proposé par les Etats-Unis à la conférence de Copenhague sur le changement climatique en décembre dernier.

     

    Les peuples autochtones pygmées du Sud-Kivu victimes des tracasseries dans le voisinage du parc de Kahuzi Biega

    Les pygmées vivant à proximité du parc de Kahuzi-Biega dans le Sud-Kivu, n’arrivent plus à vaquer à leurs activités quotidiennes, car ils subissent des tracasseries de tout genre de la part des hommes en uniforme et des agronomes.

    Les peuples autochtones « pygmées » vivant dans le voisinage du parc de Kahuzi-Biega dans la province du Sud-Kivu subissent des tracasseries de tout genre de la part des hommes en uniforme et des agronomes, a indiqué dernièrement à la presse M. Batumike Ruimbanya député provincial élu de cette entité décentralisée.

    M. Batumike, également, représentant de ces peuples, a souligné que les pygmées éprouvent d’énormes difficultés dans leurs activités. Ils n’ont plus accès à leur terre en vue d’exercer leurs activités de cueillette et d’agriculture de peur d’être arrêtés et acheminés par les hommes en uniforme, les traquent et les maltraitent dans la forêt située dans les environs dudit parc avant d’être acheminé au tribunal de Kavumo.


    Il y a également les agronomes qui se constituent en un organe de tracasseries au lieu d’être des conseillers d’agriculteurs, a-t-il renchéri. Le député provincial a émis le vœux de voir l’inspection générale des services judiciaires et tous les autres services de la police nationale intervenir pour sécuriser ce coin afin de permettre aux populations autochtones de vaquer à leurs occupations quotidiennes.

    Combien de pays se ruent vers l'Arctique?

    Il semble que l'époque des "petites réunions entre amis » sur l’Arctique touche à sa fin. C'est maintenant l’époque d'une grande réorganisation de l'Arctique et de l'Océan Arctique Glacial qui approche.

    La récente rencontre du G-5 Arctique qui s'est tenue le 29 mars à Chelsea (Canada) a montré que les pays qui se bousculent à la porte de l'Arctique sont bien plus nombreux que ceux qui bordent cette région nordique. La Chine nottament et il est peu probable que quiconque ose l'empêcher d'accéder au pôle Nord. Puisque les choses évoluent rapidement vers le partage des immenses richesses naturelles de l'Arctique, on ne peut s'attendre à rien d'autre.

    Il est temps de cesser de s'étonner du nombre de pays non riverains de l'Arctique qui font la queue pour obtenir leur part du gâteau, et cela ne concerne pas seulement ses richesses pétrolières et gazières. L'Arctique présente aussi une autre particularité naturelle exceptionnelle qui peut parfaitement être rapportée au domaine des "monopoles naturels". Avec le réchauffement climatique, les voies maritimes du Nord (celles du Canada et de la Russie) deviennent accessibles pendant une période de plus en plus prolongée. En cas de navigation ouverte durant toute l'année, la route maritime, disons de la Chine vers l'Allemagne ou de la Chine vers l'Est des Etats-Unis, se réduira d'environ 6000 à 7000 km (dans chaque direction).

    Les Canadiens qui ont accueilli le 29 mars le groupe des cinq Etats côtiers de l'Arctique (la Russie, les Etats-Unis, le Canada, le Danemark et la Norvège) ont été critiqués par la Secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton. Cette dernière a déclaré qu'il ne convenait pas de se réunir à huis clos et de ne pas inviter l'Islande, la Suède et la Finlande ainsi que les peuples autochtones à ce genre de conférences.

    Hillary Clinton a souligné que l'Islande, la Suède et la Finlande étaient aussi des pays arctiques et qu'ils avaient les mêmes droits aux ressources se trouvant sous les eaux, à la surface et dans les eaux de l'Océan Arctique que tous les autres participants à la conférence sur la coopération arctique prévue pour les 22-23 avril à Moscou. Il s'agit de la conférence "Arctique - Territoire du dialogue", un forum international sans précédent sur l'Arctique. Il sera le premier projet international de la Société géographique russe rétablie et l'Agence RIA Novosti sera son partenaire médiatique. La conférence portera sur les questions de mise en valeur et de prospection des ressources naturelles, y compris sur le plateau continental arctique, sur les activités environnementales et le développement de l'infrastructure du transport dans la région.

    Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a dû expliquer que le G-5 Arctique ne lésait nullement le Conseil de l'Arctique, qu'il n'était qu'un mécanisme informel en complément de celui-ci. Rappelons que le Conseil de l'Arctique (principale organisation régionale de l'Arctique fondée en 1996 à l'initiative de la Finlande) regroupe le Danemark, la Finlande, l'Islande, le Canada, la Norvège, la Russie, la Suède et les Etats-Unis. Le Conseil est une structure plus vaste que l'Arctique même. Parmi les "observateurs arctiques" du Conseil, on cite déjà la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne, les Pays-Bas, la Pologne, l'Espagne, la Chine, l'Italie et la Corée du Sud.

    Ce n'est pas pour rien que les Américains ont fait des reproches aux Canadiens et défendu les pays qui n'ont pas été invités. Washington et Ottawa se disputent depuis longtemps les secteurs importants de la mer de Beaufort. N'importe quels alliés peuvent être utiles, surtout en prévision du partage de l'Arctique où presque tout le monde a des intérêts à défendre.

    Les Danois se querellent depuis longtemps avec les Canadiens qui plantent constamment leur drapeau sur les secteurs danois du Groenland; les Canadiens en font de même avec les Etats-Unis; les Norvégiens réclament près de 175000 km2 de notre plateau continental de la mer de Barents et, quant à la Russie, elle ne parvient toujours pas à s’entendre avec les Etats-Unis sur le partage de la fameuse ligne Chevardnadze-Baker dans le Nord du Pacifique.

    A présent, l'empire céleste scrute attentivement l'Arctique.

    La Chine passe déjà, dans ses programmes scientifiques arctiques, de la théorie aux études appliquées. Pour ses missions polaires, elle dispose du plus grand brise-glace entièrement modernisé XueLong (ou le Dragon des Neiges). A propos, il avait été construit dès l'époque soviétique en Ukraine. La Chine ne prétend nullement aux richesses cachées sous le plateau continental arctique, car elle n'a pas les droits juridiques necessaires. Mais elle attend le moment où les pays riverains établiront un ordre juridique dans les mers polaires, introduiront des règles transparentes et compréhensibles de passage par leurs eaux et délimiteront les frontières, les champs de pétrole et de gaz, etc. La plus grande économie du monde pourra y investir, transporter ses produits via ces pays ou importer les leurs. Et il s'agit d'investissements vraiment fabuleux.

    La Russie, le Canada, les Etats-Unis, le Danemark et la Norvège ont toujours réclamé, en se fondant sur leurs "droits héréditaires", tout ce qui se trouve dans le bassin de l'Océan Arctique. A présent, ils devront concerter les "revendications héréditaires". Et cela sera plus difficile que de découvrir le pôle Nord.

    Or noir contre peuples premiers canadiens; Sous les sables bitumineux de l’Alberta

    A force de cadeaux fiscaux, d’absence de régulation et de laxisme environnemental, les conservateurs au pouvoir en Alberta ont transformé, avec l’aide d’Ottawa, le nord de la province en un supermarché du pétrole sale au profit des multinationales et du voisin américain. La forêt boréale est sacrifiée, tout comme les premières nations de la région.

    Une seule « route de glace », ouverte de la mi-décembre à la mi-mars, traverse cinq rivières gelées et conduit à Fort Chipewyan, à 700 kilomètres au nord d’Edmonton, la capitale de l’Alberta. En dehors de l’hiver, il faut faire le voyage à bord d’un petit avion pour rejoindre cette province de l’ouest du Canada. Comptoir de traite de la fourrure fondé en 1788, « Fort Chip » fut la première colonie britannique en Alberta. Malgré sa vue imprenable sur le lac Athabasca et ses îles boisées, l’unique hôtel est à vendre depuis des années — le tourisme n’a jamais décollé. Les journalistes qui viennent jusqu’ici le font rarement pour la beauté ou l’intérêt historique du site, mais pour le taux alarmant de cancers : 30 % de plus que la moyenne provinciale (1). Pour beaucoup, le suspect numéro un se trouve à 230 kilomètres en amont, là où la rivière Athabasca serpente au milieu d’immenses mines à ciel ouvert et de 130 kilomètres carrés de bassins de décantation de l’industrie pétrolière.

    Ici se joue en effet la plus grande ruée vers l’or noir de l’ère moderne : plus de 170 milliards de barils, soit la deuxième réserve mondiale, sont enfouis sous la forêt boréale, sur une superficie équivalant au quart de la France. L’extraction et la transformation de ces sables bitumineux (2) nécessitent des quantités indécentes d’eau (cinq barils pour un de pétrole) et provoquent des dommages irréparables à l’environnement.

    « Il y a cinquante ans, si une ou deux personnes de la communauté mouraient dans l’année, c’était beaucoup. En 2009, durant le seul mois d’avril, nous en avons enterré sept. Que se passe-t-il ici ? » Tout en grattant des billets de loterie, M. Alec Bruno ajoute avec fatalisme : « D’ici quelques décennies, je ne vois pas ce qu’il restera pour les jeunes générations. Nous sommes un peuple qui vit de la terre, et tout cela est en train de disparaître. » Il range les tickets ; le gros lot sera pour une autre fois. Cet « ancien » des Amérindiens Chipewyan Athabasca (3) siège, sans illusion, dans les comités consultatifs mis en place par les compagnies pétrolières : « Elles ont déjà les autorisations avant de venir nous voir ! On ne peut pas les arrêter, on essaye juste de leur faire modifier leurs pratiques pour limiter les atteintes à l’environnement et minimiser les risques pour nous qui vivons en aval. »

    Il y a une dizaine d’années, les habitants de Fort Chipewyan ont commencé à pêcher des poissons difformes au goût de pétrole. Puis le médecin local a été confronté à plusieurs cas d’un cancer rare des voies biliaires dont l’incidence est, normalement, de 1 sur 100 000. Or il y a ici à peine un millier d’habitants. Au printemps 2006, le Dr John O’Connor s’interroge publiquement sur la responsabilité de l’industrie pétrolière. Mal lui en prend. Santé Canada, l’administration fédérale, le poursuit pour « attitude non professionnelle » causant « une inquiétude injustifiée ». Meurtri par ces attaques, il quitte la région en 2007.

     (Suite)

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