• Theresa Spence réélue à la tête de la réserve d'Attawapiskat

    Theresa Spence a été réélue à la tête du conseil de bande de la réserve autochtone d'Attawapiskat, en Ontario. Selon un responsable électoral local, Mme Spence a récolté 214 voix sur un total de 507.

    Le scrutin a eu lieu, mardi, en dépit d'une demande de report du Congrès des peuples autochtones (CPA) qui jugeait que l'élection devait avoir lieu plus tardivement pour permettre aux électeurs vivant hors de la réserve de s'exprimer.

     

    Selon les données du gouvernement fédéral, la communauté compte 3472 membres et 1489 d'entre eux sont installés à l'extérieur des limites de la localité.

     

    Le CPA dénonce le fait que ces derniers soient forcés de se rendre à Attawapiskat pour voter en personne.

     

    Theresa Spence en sera donc à un deuxième mandat de trois ans au sein de ce territoire cri du district de Kenora, sur la côte ouest de la Baie James, dans le nord ontarien.

     

    La chef Spence a acquis de la notoriété en ayant été au centre de la naissance du mouvement Idle No More, amorcé en décembre dernier. Elle avait alors mené pendant six semaines une grève de la faim pour attirer l'attention des Canadiens sur le sort des Premières nations.

     

    Elle a aussi voulu manifester son inquiétude face à la loi omnibus C-45 du gouvernement conservateur du premier ministre Stephen Harper qui, selon les Autochtones, brimait certains des droits qu'ils ont acquis lors de la signature de traités.

     

    Il y a deux ans, Attawapiskat a fait la manchette nationale en raison de la grave pénurie de logements qui a affecté la communauté. Des dizaines de personnes ont alors été contraintes à vivre dans des tentes, des roulottes ou des maisons en bois non isolées, dépourvues d'eau et d'électricité.

     


    votre commentaire
  • Un atelier national de formation sur le cadre international, régional et national de protection des droits des peuples autochtones se tiendra du 27 au 29 août prochain à la capitale congolaise, avec pour objectif global de renforcer les capacités des peuples autochtones sur les dispositions et mécanismes susceptibles de contribuer à une plus grande prise en compte de leurs droits, selon un communiqué parvenu hier jeudi. Organisé par le Centre des Nations Unies pour les Droits de l'Homme et de la Démocratie en Afrique Centrale (CNUDHDAC) en partenariat avec le ministère de la Justice du Congo et des agences du système des Nations Unies, cet atelier aura pour objectifs spécifiques de sensibiliser les communautés autochtones sur leurs droits; d'identifier avec les autochtones les portes d'entrée susceptibles de contribuer à la prise en compte effective de leurs droits.

    Selon le dossier de presse du CNUDHDAC dont le siège se trouve au Cameroun, cette formation vise également à renforcer le dialogue entre communautés autochtones et les autres communautés nationales et les autorités nationales ainsi qu'à stimuler la réflexion sur la mise en œuvre, au niveau local, des engagements pris par le gouvernement aux niveaux international et régional.

    Cet atelier réunira une trentaine de représentants autochtones en provenance de différentes provinces du Congo, quelques membres de l'administration congolaise, des organisations de la société civile œuvrant pour la promotion et la protection des droits des peuples autochtones au Congo.

    D'autres personnels des institutions seront comptés au nombre des personnes ressources, entre autres, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l'Homme, les Agences du Système des Nations Unies impliquées dans le Projet UNIPP au Congo.

    Le gouvernement congolais a entrepris plusieurs actions importantes qui contribuent à la reconnaissance, la promotion et la protection des droits des peuples autochtones à travers des mesures d'ordre légal, social et institutionnel, dans le but de réduire l'état de vulnérabilité dans lequel vivent les peuples autochtones du Congo, rappelle-t-on.

    Il s'agit sur le plan social de l'inauguration par le ministère des affaires sociales, de l'action humanitaire et de la solidarité du siège du Réseau National des Populations Autochtones du Congo (RENAPAC), le 30 novembre 2009. Une stratégie nationale de protection des droits des peuples autochtones a également été mise en place grâce à l'appui de certaines Agences du système des Nations Unies. Depuis 2007, le Congo abrite un Forum International sur les Populations Autochtones en Afrique Centrale (FIPAC).

    Sur le plan institutionnel, un Comité de suivi et d'évaluation de la promotion et de la protection des droits des populations autochtones a été mis en place au sein du ministère de la Justice et des droits humains.

    Sur le plan légal, le Président de la République, Denis Sassou-N'guesso, a promulgué une loi en 2011 portant sur la promotion et la protection des droits des peuples autochtones.


    votre commentaire
  • Le Pérou sabre un rapport officiel concernant les Indiens isolés

    Raya, un aîné nahua. Plus de la moitié de son peuple a été décimée après l'ouverture de son territoire à l'exploration pétrolière, au Pérou.

    Le Premier ministre péruvien a annoncé que son gouvernement avait sabré un rapport officiel alertant des dangers que représente un projet gazier controversé pour les Indiens isolés. C’est un signe supplémentaire de la forte pression exercée par les plus hautes autorités de l’Etat pour faire aboutir le projet.

    Ce rapport concernant le programme d’expansion du projet gazier géant de Camisea au sud-est de l’Amazonie péruvienne avait été publié par le ministère de la Culture, responsable des affaires indigènes.

    Le projet gazier se trouve au cœur d’une réserve créée pour protéger plusieurs tribus non contactées et isolées.

    Le rapport contient 83 ‘observations’ soulignant les dangers que ce programme d’expansion fait peser sur la vie des Indiens de la région. Il a été retiré du site internet du ministère quelques heures après avoir été mis en ligne et le gouvernement l’a maintenant définitivement abrogé.

    Le ministère de la Culture est chargé de protéger les droits des peuples indigènes et, à ce titre, il a le pouvoir de rejeter le projet d’expansion du projet gazier dans la réserve des Indiens.

    La mise au rebut de ce rapport a été fustigée par les organisations indigènes et une certaine presse péruvienne comme une manœuvre du gouvernement pour promouvoir le projet gazier, en dépit d’une forte opposition.

    Les Indiens nahua, qui ont été décimés après les premières explorations gazières dans la région, ont écrit au ministère lui demandant de renoncer à ce projet et plusieurs ministres ont démissionné, apparemment suite à des pressions les contraignant à l’approuver. 


    votre commentaire
  • Message du Directeur général de l'OIT à l'occasion de la Journée internationale des peuples autochtones

    Alors que nous célébrons les victoires remportées au fil des ans par les peuples autochtones, nous devons affirmer notre détermination à lutter contre les injustices qui empêchent encore ces peuples de vivre et de travailler dans la dignité.

    Le thème de cette année, " Les peuples autochtones et la création des alliances: Respecter les traités, accords et autres arrangements constructifs ", trouve un écho à l'OIT qui, des décennies durant, a acquis une expérience unique dans la création d'alliances et de partenariats au service des droits des peuples autochtones. Cette expérience prend appui sur le dialogue social et le tripartisme, piliers de notre modèle de gouvernance consistant à promouvoir la justice sociale, des relations professionnelles équitables et harmonieuses et le travail décent. Le dialogue social et le tripartisme sont aussi des outils essentiels pour défendre les droits sociaux des peuples autochtones.

    L'année prochaine, nous célébrerons le 25ème anniversaire de la Convention (n° 169) de l'OIT relative aux peuples indigènes et tribaux, 1989, élaborée en collaboration avec le système des Nations Unies. Cette convention, qui est le fruit d'un consensus des mandants tripartites de l'OIT, appelle les Etats à nouer des partenariats avec les peuples autochtones en consultant ces peuples et en les associant à la prise de décisions sur les questions qui les concernent. Cette année, nous avons publié un manuel sur la convention n° 169 pour donner une impulsion nouvelle à l'application de la convention. Ce manuel explique la convention et incite à conjuguer les efforts pour l'appliquer et à renforcer le dialogue entre les mandants tripartites de l'OIT et les peuples autochtones.

    La convention n° 169 a aussi été un instrument important pour constituer des alliances et consolider les partenariats avec le système des Nations Unies.

    En avril de cette année, nous avons eu le plaisir d'accueillir à la neuvième Réunion régionale européenne, qui s'est tenue à Oslo, le Grand Chef Edward John, Président de l'Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones. Il a parlé du rôle des normes internationales du travail, qui favorisent le respect des droits des peuples autochtones, et plaidé pour que les peuples autochtones soient inclus dans les mécanismes de dialogue social. Enfin, il a appelé de ses voeux une action ciblée pour lutter contre les inégalités dans le monde du travail et accroître les possibilités d'accès des peuples autochtones à des emplois de qualité, en se souciant tout particulièrement de la situation des femmes, des enfants et des jeunes autochtones.

    Une récente étude interinstitutionnelle sur le silence qui entoure la violence faite aux petites filles, aux adolescentes et aux jeunes femmes autochtones, intitulée Breaking the silence on violence against Indigenous Girls, Adolescents and Young Women et réalisée par l'OIT, ONU-Femmes, le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) et le Bureau du représentant spécial du Secrétaire général sur la violence à l'encontre des enfants, recommande une action concertée pour mettre un terme à cette violence. Elle met en évidence la nécessité de tisser, aussi entre les partenaires sociaux et les acteurs concernés, des alliances destinées à défendre les droits des peuples autochtones.

    A l'occasion de cette journée, l'OIT, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH), le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), l'UNICEF et le FNUAP ont appelé conjointement à appuyer le Partenariat des Nations Unies pour les peuples autochtones, initiative interinstitutionnelle lancée en 2011 pour promouvoir les alliances et les partenariats entre les peuples autochtones, les gouvernements et les partenaires sociaux à l'échelle nationale en vue de l'application effective de la convention n° 169 et de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. L'OIT a eu la satisfaction de collaborer avec des institutions partenaires pour défendre les droits des peuples autochtones dans le cadre de programmes conjoints en Bolivie, au Nicaragua, au Cameroun, en République centrafricaine, en République du Congo et au Népal, et d'un programme régional en Asie du Sud-Est.

    La réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies - Conférence mondiale sur les peuples autochtones - qui se tiendra en septembre 2014 et l'élaboration du programme de développement pour l'après-2015 sont d'autres occasions de renforcer les partenariats et les alliances avec les peuples autochtones dans le monde du travail et au-delà, afin de favoriser l'égalité d'accès qu'ils réclament au travail décent et à des moyens de subsistance durables.

    En cette importante journée, l'OIT réaffirme son engagement à s'associer à tous ceux qui oeuvrent en faveur de la réalisation des droits des peuples autochtones afin que ces peuples aient réellement la possibilité d'accéder au travail décent.


    1 commentaire
  • «Selon les critères internationaux, les peuples autochtones ou indigènes sont des peuples qui ont conservé à travers les âges, leurs systèmes traditionnels d'organisation, leurs façons de vivre et leurs cultures propres, malgré l'usure du temps et les influences externes», a rappelé la Ministre des Affaires sociales, Catherine Bakang Mbock, lors de la sixième édition de la jour¬née internationale des populations autochtones.

    Intégration socioéconomique et culturelle des populations autochtones vulnérables (Pav), sensibilisation des collectivités décentralisées sur leur rôle dans l'amélioration des conditions de vie des Pav à l'ère de la décentralisation: entre autres, c'est quelques résolutions prises par le gouvernement du Cameroun, à travers la Ministre Catherine Bakang Mbock, pour améliorer les conditions de vie de ces populations marginalisées.

    Communautés Mbororos et Pygmées du Cameroun, principales concernées, y étaient présentes. Chants, danses et autres youyous ont accompagnés des dons à eux offerts par le gouvernement et autres partenaires, pour l'amélioration de leurs conditions de vie. Pour le Ministre en charge des affaires sociales, des efforts sont faits par le gouvernement et les Nations-unies pour permettre « (...) en attendant, nous leurs avons apporté des appuis sanitaires; alimentaires, matériels. L'accent a été mis sur les équipements agros pastoraux. C'est pour montrer que l’accompagnement des Pav commence par le renforcement, de leurs capacités, pour que ces populations soient des populations productrices» se targuait-elle.

    «Nous acceptons l'offre qui nous est faite aujourd'hui, par le gouvernement camerounais et les Nations Unies, mais notre message reste claire. Nous n'avons ni faim, ni besoin de tous ces dons. Ce que nous nous voulons, c'est un système qui permet aux populations Mbororos de véritablement s'intégrer dans la société. Il y a actuellement plus de 600 Mbororos qui fréquentent les universités camerounaises. Il faut leurs trouver des emplois, ce serait une véritable avancée pour nous» réclame Yusufa Musa, originaire de la communauté Mbororos et étudiant en master Il histoire, à l'Université de Yaoundé I.


    Localisation

    Appelés Fulani par les Britanniques ou encore Peuls par les Français, les communautés Mbororos sont des éleveurs nomades répartis sur l'ensemble du territoire camerounais. Adamaoua, Nord-Ouest, extrême-nord ou la frontière avec le Nigeria, sont des lieux de forte concentration de cette communauté. Les communautés pygmées sont réparties en trois groupes. Les Bakas estimés à 40.000 personnes, sont localisés à l'Est et au Sud Cameroun. Les Bakola/Bagyelis (3700 personnes), occupent la partie méridionale du Cameroun. Les Bedzan (moins de 1000 personnes), se trouvent entre la savane et la forêt au centre du Cameroun.

    «L'Etat assure la protection des minorités et préserve le droit des populations autochtones, conformément à la loi» peut-on lire dans la constitution du Cameroun, du 18 janvier 1996. Avec plus de 250 ethnies, c'est depuis 2009 que le Cameroun célèbre officiellement la journée internationale des populations autochtones.


    votre commentaire
  • Vingt ans après, les Yanomami commémorent le massacre de Haximu

    Les survivants d’un horrible massacre qui coûta la vie à seize Indiens yanomami tués par des orpailleurs clandestins dénoncent ce crime vingt ans après, alors que les orpailleurs continuent d’envahir leur territoire.

    Le massacre de la communauté yanomami de Haximu en Amazonie vénézuélienne a été perpétré par 22 chercheurs d’or brésiliens en 1993. Dans cette violente attaque, les orpailleurs ont abattu des femmes, des enfants et des personnes âgées et démembré un bébé à la machette.

    Dans un rare entretien, Marisa et Leyde Yanomami, deux survivantes du massacre, ont déclaré : ‘Les orpailleurs ont abattu nos frères et nos sœurs, certains au fusil, ils ont tué notre père à coups de machette… Il nous est difficile d’en parler beaucoup parce que cela nous rend très tristes. Lorsque nous parlons de ce massacre, nous pensons à notre père’.

    Vingt ans plus tard, les territoires yanomami, tant au Brésil qu’au Venezuela, continuent d’être envahis par les orpailleurs clandestins qui polluent les rivières au mercure et détruisent la forêt. Les attaques continuent malgré une opération d’expulsion des orpailleurs du territoire yanomami lancée par les autorités brésiliennes.

    Au Venezuela, les Yanomami craignent une invasion à grande échelle de leur territoire, alors que la compagnie d’Etat chinoise CITIC a été contractée pour explorer, cartographier et recenser les réserves minérales du Venezuela, dont beaucoup se trouvent dans les territoires indigènes.

    La COIAM, une fédération d’organisations indigènes d’Amazonie, a condamné les projets de CITIC : ‘Nous appelons le gouvernement national à reconsidérer d’urgence ce plan et ne pas permettre à cette compagnie de pénétrer dans les territoires et les communautés indigènes, compte tenu de ses impacts environnementaux et socio-culturels potentiellement destructeurs. Les vies et la survie physique et culturelle de nos générations futures dépendent de la protection appropriée de leur habitat et de leurs territoires’.

    Au Brésil, les Yanomami s’opposent avec véhémence à un projet de loi sur l’exploitation minière actuellement débattu au Congrès brésilien qui, s’il est approuvé, ouvrira le territoire yanomami et d’autres territoires indigènes à l’exploitation minière à grande échelle et entraînera l’afflux d’autres envahisseurs sur leurs territoires.

    Cinq des auteurs du massacre de Haximu ont été reconnus coupables de génocide, une décision qui fut alors considérée comme historique et sans précédent. Toutefois, un seul orpailleur reste aujourd’hui en prison. L’un d’entre eux, qui avait purgé une partie de sa peine, est retourné exploiter illégalement l’or sur le territoire yanomami. Il a été capturé à nouveau l’an dernier au cours d’une opération policière visant à expulser les orpailleurs du territoire.

     


    votre commentaire
  • Equateur: Correa se résout à exploiter le pétrole dans une réserve d'Amazonie

    QUITO (Pichincha) - Le président de l'Equateur, Rafael Correa, a demandé jeudi au Congrès l'autorisation d'exploiter le pétrole dans une importante réserve écologique d'Amazonie après avoir constaté l'échec d'un plan international pour éviter l'extraction.

    Avec une profonde tristesse, mais aussi avec une absolue responsabilité envers notre peuple et envers l'histoire, j'ai été obligé de prendre une des décisions les plus difficiles de tout mon gouvernement et de mettre fin à l'initiative qui tentait d'éviter l'extraction de pétrole dans une zone du Parc Yasuni, a déclaré le président socialiste dans un message adressé à la nation.

    En 2007, le président avait proposé à l'ONU de ne pas exploiter le bloc Ishpingo, Tambococha et Tiputini (ITT), dont les réserves sont estimées à 920 millions de barils de pétrole représentant 20% des réserves de l'Equateur, le plus petit pays membre de l'OPEP.

    En échange, il demandait à la communauté internationale une compensation de 3,6 milliards de dollars sur 12 ans à titre de contribution pour la lutte contre le réchauffement climatique et pour éviter l'émission de 400 millions de tonnes de CO2, responsables des gaz à effet de serre.

    Cependant, durant ces dernières années, l'Equateur n'a obtenu qu'à peine 13,3 millions de dollars, soit 0,37% des fonds attendus, selon M. Correa. Ces fonds, versés par des entreprises privées ou des pays comme la Belgique, le Chili, la France, l'Italie, l'Espagne et l'Indonésie, ont été déposés sur un compte administré par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), qui garantit le retour de l'argent aux donateurs.

    Le monde nous a lâchés, et c'est pourquoi j'ai décidé de solliciter auprès de l'Assemblée nationale la déclaration d'intérêt national approuvant l'exploitation du pétrole de Yasuni, a-t-il déclaré.

    Dans le cas où le Congrès autoriserait l'extraction du pétrole, elle ne pourrait pas se faire sur une zone supérieure à 1% du Parc national Yasuni, qui s'étend sur près d'un million d'hectares, a précisé le président Correa.

    Après les ressources fiscales, le pétrole est la 2e source de financement de l'Equateur, avec une production quotidienne de 500.000 barils.

    Les défenseurs de l'environnement estiment que l'exploitation totale ou partielle du bloc ITT portera préjudice à la richesse biologique de la région, tandis que les indigènes ont déjà averti qu'ils se mobiliseraient contre.

    Le Parc Yasuni, limitrophe du Pérou, est une forêt tropicale humide avec la plus grande biodiversité par kilomètre carré de toute l'Amazonie, a déclaré à l'AFP David Romo, co-directeur de la station scientifique de biodiversité Tiputini de l'Université San Francisco.

    Environ 11.000 indigènes quichuas et huaorani vivent dans ce parc.

     


    votre commentaire
  • Congo, République du  - Une consultation nationale pour la révision du plan d'action en faveur de l'amélioration des condtions de vie des populations autochtones en République du Congo s'ouvre lundi prochain, auprès du fonds des nations unies pour l'enfance (UNICEF).

    Au cours de cette consultation, plusieurs représentants des organisations nationales de défense des droits de l'homme et du réseau national des peuples autochtones du Congo (RENAPAC), les délégués départementaux des populations autochtones, les experts des différents ministères concernés et des partenaires des agences des Nations Unies, vont débattre de la nouvelle feuille de route pour des engagements renouvelés et concrets en faveur de la promotion et la protection des droits des populations autochtones.

    Selon Marius Biyékélé, chef du programme « Protection des femmes et des enfants » à l'UNICEF, les participants vont analyser les progrès réalisés, les forces, les faiblesses et les opportunités pour avoir une compréhension commune de la problématique autochtone et des défis actuels.

    « Ils vont s'informer sur ce qui a été fait par l'ensemble des partenaires dans le cadre établi ou en dehors du plan national d'action ; examiner le projet de plan d'action 2014-2015, formuler des recommandations et établir un consensus autour des futures orientations stratégiques », a-t-il expliqué.

    « La réalisation des droits des populations autochtones s' inscrit dans un processus qui prendra du temps et nécessite une coopération entre le Gouvernement, les organisations et communautés autochtones, la société civile et les partenaires au développement », a-t-il en outre souhaité.

    Prélude à la Consultation nationale une concertation des délégués autochtones venus de tous les départements, en vue de recueillir leurs observations et recommandations sur le draft du plan d'action se tiendra samedi à la capitale congolaise Brazzaville.

    Selon le recensement général de la population et de l'habitat réalisé en 2007, les peuples autochtones représentent 1,2% de la population totale congolaise, soit une communauté de 43.378 habitants, présents majoritairement dans les départements de la Likouala, Sangha, Lékoumou, Plateaux, Niari. Ils demeurent très vulnérables, privés de droits fondamentaux et sont exposés à l' extrême pauvreté, aux stéréotypes sociaux et multiples discriminations faites à leurs égards par les populations bantoues.

    Une étude de l'UNICEF révèle qu'environ 1 enfant autochtone sur 2 souffre de malnutrition et que deux fois plus d'enfants autochtones n'atteignent pas l'âge de 5 ans par rapport à la population en général.

    Par ailleurs, 50% de jeunes filles autochtones ont une première expérience sexuelle à 13 ans contre 31 % de femmes pour le reste dans la population générale congolaise, indique cette même étude selon laquelle, 1 adolescent autochtone sur 2 ne va pas à l'école.

    La première consultation nationale sur les peuples autochtones a été organisée en 2007 et avait abouti à la mise en place d'un plan d'action 2009-2013 sur l'amélioration des conditions de vie des peuples autochtones. La seconde consultation nationale devrait permettre aux différents partenaires, la mise en place d'un deuxième plan d'action 2014-2015, qui va succéder au premier.

     


    votre commentaire
  • Le cri du coeur d’un chef atikamekw

    Le chef Paul-Émile Ottawa, du Conseil atikamekw de Manawan

    « Même si les gens me disent que ça a toujours été ainsi, que c’est une tradition, ce n’est pas une raison suffisante pour que ça reste comme ça. Il faut forcer le changement ! » Paul-Émile Ottawa, le chef de bande du Conseil atikamekw de Manawan depuis 1999, propose aux siens de changer, mais de « changer sans brusquer ».

    « Je suis devenu chef en même temps qu’on changeait de siècle et de millénaire. Il est normal que ça paraisse un peu dans ce que je dis, dans ce que je propose de faire ! »

    Paul-Émile Ottawa parle. Il parle français, sa deuxième langue. Quelqu’un a-t-il déjà souligné à quel point il s’exprime admirablement en comparaison de nombre de ministres de Québec ou du fédéral ?

    Depuis un bon moment, Paul-Émile Ottawa est un de ceux qui se trouvent à la tête d’un mouvement de renaissance atikamekw. Il parle volontiers de « virages », de « cogestion », de « société responsable », de « refonte d’une existence ».

    « On nous a enfermés ici, au bout d’une route qui ne débouche sur rien. Il n’y a pas d’économie ici, pas d’usine, pas de commerces… Une abomination, une aberration ! Mais nous voulons vivre… On a hâte que le gouvernement mette quelqu’un de sérieux pour discuter et voir à régler avec nous la situation. »

    Paul-Émile Ottawa en appelle à un réveil. L’avenir risque d’être pire encore si on ne fait rien, plaide-t-il. « Si nous ne faisons rien pour les nôtres, nos enfants et nos petits-enfants nous diront peut-être que c’est de notre faute, ce qui nous est arrivé. »

    « Il faut que nous apprenions que la réussite, nous en sommes aussi capables. Malgré un taux de décrochage très élevé, nous avons tout de même désormais des jeunes qui vont au cégep, à l’université. Ce n’est pas facile. L’adaptation aux études supérieures n’est pas évidente. Certains ont des chocs. Mais ça vient… Certains y parviennent. À Manawan, on a désormais des diplômés. »

    Il y a un peu plus d’un an, les communautés atikamekws de Manawan, Wemotaci et Obedjiwan ont exercé des moyens de pression pour mettre au jour les piètres conditions de vie qui sont les leurs. Plusieurs décisions, notent-elles, continuent d’être prises à l’encontre de leurs intérêts les plus élémentaires. Les coupes forestières sans cogestion, les redevances injustes, les développements hydroélectriques discutables, l’implication réduite des Amérindiens au sein de l’économie locale, tout cela a contribué à accentuer le ras-le-bol des Atikamekws.

    Une proposition d’entente avec le gouvernement québécois tarde toujours. « Une fois de plus, Québec vient de demander un délai », explique Paul-Émile Ottawa. « Et une fois de plus, pour démontrer sa bonne foi, le peuple atikamekw accepte d’attendre. Encore. »

    Mais ce n’est pas à travers une simple attente gouvernementale que le chef envisage la renaissance atikamekw. Il veut discuter au sein d’une commission de réflexion visant à établir des perspectives de refonte.

    « Arrêtons de faire le mort. Il faut se lever. N’attendons pas après le gouvernement. Les erreurs appartiennent au passé. Là, on doit choisir nos moyens pour l’avenir. »

    Provoquer les changements

    Il faut, croit-il, provoquer des changements structurels. Par où commencer ? Les exemples ne manquent pas. Les aînés de Manawan, explique-t-il, vont mourir loin des leurs, dans des maisons d’hébergement loin de la réserve. « Les aînés sont placés dans des établissements où ils ne comprennent même pas la langue. Il y a quelque chose de violent dans cette réalité. Il faut trouver un moyen d’avoir un lieu où les aînés pourront continuer de vivre dans leur communauté. C’est urgent. »

    Même la mort doit changer, plaide-t-il. Les rites funéraires sont à revoir. « On veille nos morts pendant trois jours, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, à la maison. Il y a des fleurs, des décorations partout, tout le monde pleure. Les gens viennent voir le défunt, jour et nuit. La famille n’en peut plus et étouffe avec ça. »

    Selon le chef, cette façon de faire a des effets pervers. « Il y a trois ou quatre ans, on a eu quatre ou cinq suicides en quelques mois seulement. Je ne pense pas que ce soit étranger à la façon dont on s’occupe de nos morts. Je ne dis pas que ce soit la seule cause, bien sûr, mais ça a sans doute un lien. Lorsqu’une de mes cousines s’est suicidée, il y a un jeune homme qui est venu la voir. Il a vu tout ce qu’on faisait pour elle. Il a trouvé ça beau, toute cette attention qu’on lui portait. Et il s’est dit qu’il voudrait bien qu’on lui consacre autant d’attention. Le soir même de sa visite, il s’est suicidé à son tour ! »

    Les Atikamekws doivent eux aussi avoir des salons funéraires ouverts à des heures précises, avec une mise à distance de la mort, croit Paul-Émile Ottawa. « Pourquoi ne pas changer ça ? On est rendus là. Ce n’est pas un bon motif de dire que c’est toujours ainsi pour que ça ne change pas. Ce sont des choses que l’on voulait changer avec une commission consultative. Bien sûr que les gouvernements sont coupables de ce qui nous est arrivé ! Mais là, on doit surtout choisir les moyens de notre avenir ensemble. »

    Les cicatrices

    Heureux d’abandonner la tonte de son gazon pour discuter autour d’une table de jardin, le chef du Conseil de bande parle d’hier et d’aujourd’hui. Il ne sait que trop bien le sort qui a été réservé aux siens par les compagnies forestières, par le comptoir d’exploitation de la Hudson Bay Company, par tous les magnats de l’électricité qui ont inondé les terres des siens, souvent sans même prévenir.

    Il a connu sa part de drames. « J’étais de la cohorte des pensionnats. J’ai été envoyé en Abitibi puis au Lac-Saint-Jean. Il est clair qu’il y avait une volonté de nous acculturer. Il y a eu à notre endroit une tentative d’extermination. »

    À Manawan comme dans les autres réserves, pratiquement personne n’est propriétaire de sa maison. « Tout le monde est locataire à vie chez eux ! Moi-même, je suis locataire. Dans cinquante ans, je vais payer encore. C’est très difficile d’être propriétaire parce qu’il faut que le conseil de bande endosse les prêts devant une institution financière. La loi n’a pas été faite pour que nous puissions acquérir. Moi, je vais finir par payer la valeur de ma maison deux ou trois fois, sans jamais être propriétaire. »

    Paul-Émile Ottawa espère beaucoup d’une éventuelle union plus solide des siens au sein du Conseil de la nation atikamekw. En juin dernier, en raison de tensions internes, Eva Ottawa a démissionné de ses fonctions de représentante des communautés de Manawan, Wemotaci et Obedjiwan. Les discussions sont pour l’instant au beau fixe. Et le gouvernement de Québec a demandé une fois de plus le report des discussions, observe à regret le chef du conseil de bande, élu au suffrage universel.


    votre commentaire
  • Le pape François coiffe un chapeau indien à plumes

    Le pape François a mis samedi la coiffe en plumes qu'un Indien de l'ethnie Pataxo venait de lui offrir par-dessus sa calotte. Il a posé ensuite tout sourire pour les photographes, sur la scène de l'Opéra de Rio.

    La scène s'est produite alors que le pape venait de prononcer un discours devant la classe dirigeante du Brésil et des représentants de la société civile. Le souverain pontife a alors salué un groupe d'Indiens Pataxo originaires de Coroa Vermelha, près de Porto Seguro (nord-est), le village où a été célébrée la première messe catholique au Brésil, le 26 avril 1500.

    Ubirai Pataxo, paré d'un morceau de bois lui traversant les narines et d'une jupe en paille, a retiré sa coiffe après l'accolade chaleureuse du pape qui l'a immédiatement posée sur sa tête.

    De nationalité argentine, François est le premier pape sud-américain de l'histoire, mais aussi le premier issu de l'ordre des Jésuites, qui a joué un rôle central dans l'évangélisation des Indiens du Nouveau Monde.

    "Cette coiffe est une amulette de protection qui fait le lien entre l'esprit et la terre. Il n'y a pas de meilleure personne pour recevoir cette coiffe que le pape", a dit l'indigène à la presse à sa sortie de l'Opéra."Je me sens très honoré. Nous sommes catholiques et le pape est un leader spirituel de tous les peuples", a ajouté Ubirai Pataxo.

    Pour entrer dans l'Opéra, les Indiens avaient dû revêtir des tee-shirts des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) sur leurs parures traditionnelles de perles et de plumes." C'est un peu gênant. On a l'habitude d'être torse nu et pieds nus", a déclaré Suturiana Pataxo. Au moment de monter sur l'estrade pour rencontrer le pape, les Pataxos se sont débarrassés des maillots.

    En l'an 2000, lors des cérémonies des 500 ans de l'évangélisation du Brésil, l'Église brésilienne avait demandé officiellement "pardon" pour ses abus commis contre les Indiens et les Noirs pendant la colonisation. La population indigène représente aujourd'hui moins de 1% des 194 millions d'habitants du Brésil, et occupe 12% du territoire brésilien, essentiellement en Amazonie.

     

    Le pape François coiffe un chapeau indien à plumes

    Le pape François coiffe un chapeau indien à plumes


    votre commentaire
  • Les premiers ministres des provinces et des territoires du Canada, qui ont entamé mercredi leur rencontre annuelle à Niagara-on-the-Lake, en Ontario, réclament une enquête publique sur les femmes et les filles autochtones assassinées et portées disparues au pays, faisant augmenter la pression sur Stephen Harper pour qu'il emboîte le pas.

    La première ministre ontarienne, Kathleen Wynne, dit avoir constaté un appui en faveur de cette enquête lors d'une rencontre entre les premiers ministres et le Congrès des peuples autochtones.

    "Les premiers ministres rassemblés autour de la table se sont entendus pour appuyer l'appel pour une enquête publique nationale sur cette question très très importante qui concerne toutes nos juridictions et qui est extrêmement importante pour nous", a-t-elle dit à la suite de la réunion.

    Les premières ministres de l'Alberta et de Terre-Neuve, Alison Redford et Kathy Dunderdale, n'étaient pas présentes à la rencontre de mercredi, mais Mme Wynne a assuré que cela ne signifiait pas qu'elles n'étaient pas en faveur d'une enquête. De fait, les deux chefs de gouvernement ont plus tard annoncé leur appui.

    Une porte-parole de Mme Redford, contactée plus tard mercredi, a assuré que la première ministre appuyait l'idée d'une enquête publique.

    Mme Redford se trouvait à Toronto, mercredi, pour une rencontre avec le Bureau d'assurance du Canada et divers présidents de compagnies d'assurance, afin de tenter d'obtenir leur appui pour les municipalités du sud de l'Alberta dévastées par des inondations.

    Mme Dunderdale a quant à elle parlé d'une urgence familiale qui l'avait empêchée d'être présente à la rencontre, avant d'annoncer à son tour son accord pour l'enquête publique.

    L'appel des Premières Nations pour une enquête publique sur la violence faite aux femmes autochtones a gagné des partisans à travers le pays au cours des dernières années.

    Les leaders autochtones ont salué l'appui des premiers ministres, qualifiant le geste d'étape importante dans leur croisade en faveur d'une enquête.

    "C'est une importante démonstration d'appui", a lancé Shawn Atleo, le chef national de l'Assemblée des Premières Nations.


    votre commentaire
  • Dans son discours de clôture de la 34e Assemblée générale annuelle de l'Assemblée des Premières Nations (APN) tenue à Whitehorse, au Yukon, le Chef national, Shawn A-in-chut Atleo, a souligné que l'événement a été une formidable réussite et que les Premières Nations ont proposé des stratégies et des plans d'action portant sur les principaux enjeux auxquels sont confrontées les Premières Nations.

    Des centaines de Chefs des Premières Nations de toutes les régions du pays, accompagnés de près d'un millier de citoyens, d'Aînés et de jeunes des Premières Nations étaient rassemblés cette semaine sur les territoires de la Première Nation de Kwanlin Dün et du conseil Ta'an Kwäch'än pour réaffirmer la voie à suivre à partir des plans et des priorités établis par les Premières Nations.

    « Le fait que nos dirigeants et nos citoyens aient pris le temps de se rendre jusqu'ici et de consacrer leur réflexion et leur énergie aux nombreux enjeux cruciaux auxquels font face les Premières Nations est un témoignage de leur dévouement », a déclaré le Chef national Shawn Atleo. Il a aussi exprimé ses sincères remerciements aux communautés et à la région qui les a accueillis, partageant généreusement leurs riches cultures nordiques et leur donnant de nombreux exemples de grand courage, de résilience et de détermination pour réussir.

    « Tout au long de la semaine, les dirigeants et les citoyens des Premières Nations se sont réunis au cours de cérémonies et ont écouté les enseignements des Aînés, des femmes et des jeunes », a indiqué le Chef national Atleo. « Nous en sommes sortis unis avec une orientation claire quant aux stratégies que nous prendrons au cours des jours et des mois à venir pour faire respecter nos droits, nos titres et nos traités, et obliger le Canada à collaborer avec nous en partenariat, car, qu'il le veuille ou non, nous allons de l'avant. »

    L'Assemblée a adopté des résolutions décisives afin de promouvoir un plan d'action national pour mettre fin à la violence faite aux femmes, poursuivre le contrôle par les Premières Nations de l'éducation des Premières Nations, mettre en œuvre un plan d'action national pour le logement des Premières Nations, protéger les droits des Premières Nations en ce qui a trait à leurs territoires traditionnels, créer des possibilités d'investissement et de croissance économique pour les Premières Nations, participer activement aux préparatifs de la Conférence mondiale sur les peuples autochtones des Nations Unies en 2014, ainsi qu'à d'autres enjeux importants. Le Chef national a déclaré que les rapports du gouvernement sur les expériences faites sur les enfants des Premières Nations dans les années 1940 et 1950 ont galvanisé les délégués lors de l'Assemblée qui ont ainsi proposé et adopté une résolution d'urgence exhortant le gouvernement fédéral à dévoiler tous les documents portant sur ces faits afin d'indemniser les victimes, de réparer leurs torts, et, enfin, de mener un travail de sensibilisation systématique visant à informer la population sur ce tragique chapitre de l'histoire canadienne.

    « Nous quittons cette Assemblée en nous rappelant les paroles de nos Aînés et de nos maîtres autochtones qui nous disent que nous devons unir nos efforts en favorisant le soutien et le respect mutuels, alors que nous continuons à tracer notre propre chemin », a déclaré le Chef national Atleo. « Nous sommes tous des nations souveraines avec nos propres priorités, mais nous allons de l'avant vers une destination commune, celle de respecter nos droits, d'accomplir nos responsabilités et de travailler aujourd'hui pour l'avenir de nos enfants. Nous savons que nous sommes forts lorsque nous faisons front commun. »

    L'Assemblée des Premières Nations est l'organisme national qui représente les citoyens des Premières Nations au Canada. Suivez l'APN sur Twitter : @AFN_Comms, @AFN_Updates.


    votre commentaire
  • Des centaines d'indiens venus de tout le Brésil ont exigé mi-avril 2013 devant le Congrès à Brasilia qu'il repousse un paquet de réformes qui, selon eux, bénéficieront au puissant secteur agricole mais menaceront leurs droits sur leurs terres ancestrales et leur survie.

    "Nous sommes opposés à l'invasion de nos terres. Nous sommes les premiers habitants, l'(homme) blanc nous chasse, cela ne nous plaît pas. Ils doivent nous respecter", a solennellement déclaré dans sa langue, devant des parlementaires et des représentants indigènes de tout le pays, le fameux cacique Raoni, arborant un large disque en bois dans sa lèvre inférieure et une couronne de plumes jaunes.

    "Nous exigeons que ces projets de loi meurtriers soient repoussés. Là où nous avons grandi et vécu se trouve l'esprit du peuple indigène, l'esprit de l'eau, l'esprit des forêts, nous n'abandonnerons pas ces terres", a renchéri Oriel Guarani Kaiowa, membre de l'ethnie Guarani, dans le centre-ouest du Brésil.

    Le principal projet de loi refusé par les indiens est un amendement constitutionnel qui transférerait du gouvernement au Congrès les compétences pour délimiter les terres indigènes et les parcs de préservation environnementale.

    "Confier le contrôle de la délimitation des terres indiennes à un Congrès (où siège) un puissant groupe du secteur agricole est un danger", a expliqué à l'AFP le député Mariton de Holanda, coordinateur du Front parlementaire de défense des peuples indigènes.

    Un autre projet de réforme prévoit l'octroi de concessions à des agriculteurs à l'intérieur des terres indiennes.

    Environ 300 indiens comparaissaient mardi devant une commission de la Chambre des députés pour exposer leurs requêtes et ont décidé de ne pas quitter les lieux jusqu'à ce que leurs demandes soient satisfaites.

    Les terres indigènes occupent 12% du territoire brésilien. Mais beaucoup de terres sont encore en attente d'une reconnaissance officielle en tant que territoires indiens. La majeure partie d'entre elles sont occupées par des colons, dans des zones où l'agriculture s'est largement développée.

    "Jamais je n'accepterai la déforestation dans les aires indigènes, jamais je n'accepterai la construction de barrage hydroélectrique et l'exploitation minière sur des terres indigènes", a conclu le chef Raoni, qui a dit vouloir exposer ses arguments à la présidente Dilma Rousseff.

    Au Brésil, qui compte 194 millions d'habitants, on recense 896.900 indiens, répartis en 305 ethnies qui parlent 274 langues, selon le dernier recensement officiel.


    votre commentaire
  • Le pape a reçu lundi 24 juin 2013 le prix Nobel de la paix argentin Adolfo Perez Esquivel et Félix Díaz, chef de la communauté indigène argentine Qom, qui se plaint d'avoir demandé de manière répétée une audience à la présidente argentine Cristina Kirchner, sans jamais être reçu. Ce dernier a pu exprimer au pape ses inquiétudes pour « le territoire et l'identité culturelle » de son peuple.


    votre commentaire
  • La représentante du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (Unicef) au Congo, Marianne Flach, qui est arrivée au terme de son mandat de 4 ans dans le pays, a plaidé mardi à la capitale Brazzaville, pour le respect de la culture des peuples autochtones.

    Mme Flach a fait ce plaidoyer au cours d'un

    entretien avec le ministre congolais de la Culture et des Arts, Jean Claude Gakosso, rappelant que "le respect de cette culture est mentionné dans la loi de la protection des peuples autochtones".

    A cette occasion, elle a fait savoir que 50 nouveaux plans ont été élaborés dans la période allant de 2009 à 2013, précisant que ceux-ci vont de 2014-2018.

    "Notre intention est d'associer tous les partenaires ici au Congo qui vont

    travailler avec les peuples autochtones, à savoir le gouvernement, les agences des Nations Unies, les ONGs, le secteur privé et

    les autochtones eux-mêmes afin que cette activité soit coordonnée", a-t-elle souligné.

    Pour la fonctionnaire du système des Nations Unies, le ministère de la culture et des arts a un rôle important à jouer dans le développement de ces plans. Aussi a-t-elle demandé au ministre Gakosso d'appuyer les évaluations de ces plans qui commenceront au mois de septembre prochain.

    Ces plans, a-t-on appris, seront développés dans certains départements, puis au plan national. Plusieurs ministères vont travailler avec les Nations Unis et le ministère des affaires sociales, a expliqué Mme Flach qui s'est réjouie d'avoir passé de nombreux moments très forts avec le gouvernement congolais dans le cadre de sa mission.

    En effet, durant son mandat, la représentante de l'Unicef a noté l'adoption par le Parlement congolais de deux lois, à savoir la loi sur la protection de la culture des peuples autochtones et celle relative à la protection de l'enfance.


    votre commentaire
  •   ICI XINGÚ, AMAZONIE, UN MESSAGE DU PEUPLE KAYAPÓ AU GOUVERNEMENT BRÉSILIEN ET AUX PEUPLES DU MONDE ENTIER

    ICI XINGÚ, AMAZONIE, UN MESSAGE DU PEUPLE KAYAPÓ AU GOUVERNEMENT BRÉSILIEN ET AUX PEUPLES DU MONDE ENTIER

    Le Cacique Raoni, aposant sa signature au Manifeste du Peuple Kayapó © Andre Vilela d'Elia

     

    MANIFESTE DU PEUPLE KAYAPÓ - village de Kokraimoro, 5 juin 2013.

    Nous, 400 caciques et chefs Mebengôkre/Kayapós de tous les villages des Terres Indigènes Kayapó, Menkragnoti, Badjonkôre, Baú, Capoto/Jarina, Xicrin do Catete, Panará et Las Casas, situés dans les États du Pará et du Mato Grosso, et les caciques des peuples Tapayuna et Juruna de l'état du Mato Grosso, avons été réunis du 3 au 5 juin 2013 dans le village Kokraimoro-PA, sur la rive droite du fleuve Xingu.

    Nous déclarons au gouvernement brésilien et à la société notre rejet des projets du gouvernement fédéral et du Congres visant à réduire nos droits traditionnels, nos droits sur nos terres et leurs ressources naturelles.

    Le PEC 215 [*Projet d’Amendement Constitutionnel 215] qui transfère du pouvoir exécutif au Congrès National l’approbation de la démarcation et la ratification des Terres Indigènes déjà homologuées est une insulte à nos droits. On nous dit que ce processus de démarcation sera participatif et démocratique, mais nous savons que cette proposition est une manœuvre du groupe ruralista [*Groupe des propriétaires fonciers] pour éviter de nouvelles démarcations et pour réduire celles qui sont déjà démarquées et homologuées.

    L’Ordonnance 303 émise par l’AGU [*Avocat-Général de l’Union] viole nos droits sur les territoires traditionnels que nous occupons et leurs ressources naturelles. Elle enfreint aussi notre droit à une consultation libre, préalable, informée et participative à chaque fois que le gouvernement envisage de mettre en œuvre des projets susceptibles d’avoir des conséquences directes ou indirectes sur notre peuple, notre culture et notre territoire. Nous rappelons qu’il s’agit là d’un droit garanti aussi par la Convention 169 de l’Organisation Internationale du Travail, ratifiée par le gouvernement brésilien.

    Le projet de loi 1610/96 actuellement en débat au Congrès permet l’entrée d’entreprises d’exploitation minière dans nos terres sans respecter nos opinions ni nos décisions. Nous n'accepterons pas d'exploitation minière sur notre territoire.

    Le gouvernement et le Congrès doivent se conformer aux articles 231 et 232 de la Constitution qui garantissent nos droits. Nous exigeons l'annulation de l’ensemble des ordonnances, décrets, projets de loi et projets d’amendements constitutionnels qui menacent ou qui portent préjudice aux peuples autochtones. Nous voulons que la Constitution Fédérale – que nous avons aidé à établir - reste telle qu'elle fut rédigée en 1988. Il y est écrit que ce sont les Indigènes, et non les Blancs, qui ont l’usufruit exclusif des richesses naturelles du sol, de la rivière et de la forêt dans les Terres Indigènes.

    Nous n'acceptons pas les locations de nos terres afin que les Blancs les remplissent de bétail et de soja, comme l’envisage le PEC 237/13 qui vise à autoriser des fermages de pâturage en Terre Indigène aux exploitants agricoles et entreprises agroalimentaires.

    Nous n'acceptons pas que les Forces Armées envahissent notre territoire sans notre autorisation, comme il est prévu par le décret n 7.957/2013. L’assassinat par l’Etat brésilien de l’un de nos pairs de l’ethnie Munduruku est une honte inacceptable qui ne doit plus jamais se répéter.

    Nous voulons une FUNAI plus forte qui travaille aux côtés des peuples autochtones et non pour les intérêts du gouvernement, des groupes politiques, des grandes entreprises et des propriétaires fonciers.

    Dès le début, nous, Mebengokre, caciques, chefs, guerriers, l’ensemble de nos communautés, n'avons pas accepté la construction de Belo Monte, ou tout autre barrage sur le Xingu car cela affaiblit notre peuple. Soyez en assurés : nous n'allons pas cesser de combattre.

    Le Brésil a une dette historique envers nous, peuples autochtones, qui ne sera jamais soldée. Cependant, nous ne sommes pas ici pour la recouvrer, mais seulement pour voir respectés nos droits inscrits dans la Constitution Fédérale de 1988. Nous sommes les premiers propriétaires de cette terre appelée Brésil, donc nous allons continuer à défendre notre terre, notre peuple et nos droits.

    Le gouvernement doit se préoccuper de la pauvreté au Brésil, de faire des lois pour améliorer la santé, pour mettre fin à la violence, à la corruption, au trafic de drogue, à tous les maux qui rongent la société brésilienne, et laisser les Indiens vivre en paix sur leurs terres!

    Nous ne reconnaissons pas comme nos représentants légitimes la Présidente de la République Dilma Roussef, ou les députés et sénateurs du Congrès, ou ceux qui siègent dans les commissions et sous-commissions stratégiques, qui décident de nos droits comme la sous-commission de délimitation des terres indigènes. La démarcation des Terres Indigènes doit rester du ressort du pouvoir exécutif.

    Nous ne sommes pas inquiets seulement pour nous et nos terres, mais aussi pour nos pairs qui sont encore isolés [nb: Il s’agit ici de Tribus d’Indiens isolés, c’est-à-dire sans contact avec la « civilisation ».]. Nous n'accepterons pas qu'ils soient contactés.

    Puisque nous n'avons pas de représentants au Congrès, nous allons mobiliser les Kayapós et d'autres partenaires pour affirmer à la société notre message: nous n'accepterons pas la réduction de nos droits et de nos terres. Nous allons nous battre à notre manière, en association avec l’ensemble du mouvement indigène et la société civile, en bloquant des routes, en occupant des chantiers, en nous adressant au Ministère Public et à la Cour Suprême.


    votre commentaire
  • Les pays mélanésiens, réunis vendredi à Nouméa, ont affiché des positions divergentes à l'égard des séparatistes de Papouasie occidentale, province mélanésienne d'Indonésie, tout en prônant le dialogue avec Jakarta.

    Le Groupe du Fer de Lance Mélanésien (GFLM), qui rassemble la Papouasie Nouvelle-Guinée, le Vanuatu, Fidji, les îles Salomon ainsi que le Front de Libération National Kanak Socialiste (FLNKS) de Nouvelle-Calédonie, réunissait son sommet annuel du 19 au 21 juin à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie (territoire français du Pacifique).

    A l'invitation du FLNKS, une délégation de la Coalition nationale pour la libération de la Papouasie occidentale y a participé et a demandé à adhérer au GMFL.

    Fidji et la Papouasie Nouvelle-Guinée, état indépendant à l'est de cette province indonésienne, se sont montrés réticents à l'adhésion du mouvement séparatiste.

    "La Papouasie Nouvelle-Guinée reconnaît que la Papouasie occidentale fait partie intégrante de l'Indonésie", a déclaré Léo Dion, vice-Premier ministre papou.

    A l'inverse Gordon Darcy Lilo, chef du gouvernement des îles Salomon, a condamné "les violations des droits de l'homme et les atrocités commises dans cette région", soutenant le droit à l'autodétermination du peuple de Papouasie occidentale.

    Le premier ministre de Vanuatu, Moana Carcasses, a apporté "un soutien sans faille au statut de membre à part entière" de la coalition séparatiste papoue au sein de l'organisation régionale et a dénoncé les exactions du pouvoir indonésien.

    Dans son communiqué final, le groupe du Fer de Lance a toutefois choisi de privilégier "le dialogue" avec l'Indonésie, qui depuis 2011 dispose d'un statut d'observateur au sein du GMFL et dont le vice-ministre des Affaires étrangères était présent à Nouméa.

    "Il faut que l'on puisse engager des discussions constructives, sans que ce soit ressenti comme une intrusion dans les affaires internes de l'Indonésie", a déclaré Victor Tutugoro, président du Fer de Lance.

    Chef de la délégation de Papouasie occidentale, Otto Oudowame a déclaré "ne pas être déçu parce que sa demande d'adhésion sera réexaminée", précisant qu'une délégation du Fer de Lance allait se rendre dans sa province.

    Rattachée à l'Indonésie depuis 1969, la Papouasie occidentale est le théâtre d'un conflit, largement ignoré sur la scène internationale, entre des séparatistes papous et l'armée indonésienne mais dénoncé par des organisations de défense des droits de l'Homme. Survival International, mouvement de défense des peuples indigènes, estime à 100.000 le nombre de civils "tués depuis l'occupation indonésienne".


    votre commentaire
  •  Posted in: EPO | Liberia

    IPS | 6.6.2013

    LIBERIA

    Wade C. L. Williams

    BOEGBOR, Libéria, 6 juin (IPS) - Sackie Qwemie travaille pour 'Equatorial Palm Oil' (EPO), l’entreprise qui a pris sa terre dans le nord-ouest du Libéria. Il travaille sur la plantation de l’EPO depuis trois ans parce que la terre qu'il exploitait autrefois a été offerte à travers un bail à cette société concessionnaire.

    Cette entreprise est basée dans le comté de Grand Bassa, l'une des 15 subdivisions politiques de ce pays d’Afrique de l’ouest.

    Son travail n'est pas plaisant, il y a un goût d'amertume, mais travailler pour l’entreprise qui lui a arraché sa terre est le seul moyen pour lui de survivre.

    Cet agriculteur, au début de ses 50 ans, fait partie des nombreux villageois et habitants de la communauté qui ont vu leurs terres saisies par l’entreprise, et leurs cultures détruites par des bulldozers.

    "Sur un endroit où j'avais l’habitude de développer mon jardin, ils sont venus et ont enlevé toutes mes 'bitterballs' (une petite espèce d'aubergine ronde), tous mes poivres, tout mon manioc, tout a été détruit", déclare Qwemie à IPS, pendant qu’il est assis sous une cabane à palabre à Boegbor, une ville du district quatre dans le comté de Grand Bassa.

    "J'avais la plus grande ferme ici; je suis venu de l'hôpital et j'ai appris l’information selon laquelle une machine a nettoyé ma ferme. Depuis ce temps, je ne suis plus sur ma propre ferme". Toutefois, Qwemie ignore la surface de terre qu’il a perdue.

    L'agriculteur a l’air fatigué et en colère pendant qu’il expose son cas, accusant le gouvernement libérien d'avoir cédé la terre à la société et d’avoir ignoré les intérêts de la population à laquelle elle profite. Il affirme que cette décision leur a créé de graves difficultés, puisque l'argent versé par l'EPO est petit et ne peut pas répondre aux besoins de leurs familles.

    "Maintenant, avant que je ne mange du poivre, je dois l'acheter. Je ne sais pas quoi dire, je ne peux pas combattre cette société parce qu'ils disent que le gouvernement a donné la terre à l'entreprise", explique Qwemie.

    L’EPO a repris la zone de concession 'Palm Bay', défrichant 34.398 hectares de terre pour le développement des palmiers à huile. Cette concession de 50 ans a été négociée et promulguée comme loi en 2011 avec la plantation des premiers nouveaux palmiers à huile. Elle a commencé à s'étendre au district quatre du comté de Grand Bassa il n’y a pas si longtemps.

    Cette expansion a également fâché la communauté locale ici, avec beaucoup de gens qui résistent à toute tentative pour plus d’expansion.

    "Les gens sont venus, ils ont détruit notre brousse, notre vie. Même le ruisseau, l'eau que nous buvons - ils l’ont endommagé", déclare Joe Bah, chef de Boegbor, tout en colère.

    Bah et les membres de sa communauté soutiennent qu'ils n'ont pas été consultés dans la mise en bail de leurs terres à l'EPO. Bah indique que l’entreprise a utilisé des bulldozers pour défricher les terres, y compris des terres ancestrales et des sites sacrés, sans aucun remords ni respect pour leur culture locale.

    "Toute cette brousse ici - c'était notre champ de manioc ..., les gens l’ont détruite, même nos hévéas. Il n'existe aucun endroit ici pour que nous développions une ferme, (pour cultiver des vivres) pour manger", dit-il à IPS.

    Les populations locales ont également accusé le gouvernement d'avoir utilisé le président du Conseil traditionnel national, le chef Zanzan Kawar, le plus vénéré chef traditionnel du pays, pour leur faire peur de revendiquer leurs droits sur la terre.

    "Quand Kawar est présent dans une communauté quelconque, tous les Zoes dans le comté de Grand Bassa et ailleurs dans tous les autres comtés peuvent être présents", explique Isaac Gartaryon, président des jeunes du district. Les Zoes sont de grands prêtres traditionnels qui sont supposés avoir des pouvoirs surnaturels et sont craints par la population locale. Les gens n'osent pas parler contre eux par crainte des conséquences.

    "Alors ils utilisent cette forte influence ... afin que personne ne puisse parler", déclare-t-il à IPS.

    Les citoyens du territoire qui se sont farouchement opposés à l'expansion de l'entreprise ont fait l'objet de vives critiques de la part des aînés de la communauté qui occupent des postes dans le gouvernement et sont des associés proches des responsables de l'entreprise, affirme Gartaryon.

    "Les jeunes, les femmes et les chefs n'ont pas été consultés (au sujet de l'expansion), alors nous avons résisté. Mais le Conseil traditionnel national maintient toujours sa position et dit que pour eux, le président de la République du Libéria a donné cette terre à (EPO) ... et que toute personne (qui s’oppose à cela) sera arrêtée", indique-t-il.

    Mais l'EPO soutient que la terre qu'elle occupe actuellement est celle qui lui a été louée dans des négociations avec le gouvernement en 2008. L’entreprise affirme qu'elle opère actuellement sur 13.000 hectares de terre, et n'a même pas occupé tout le territoire à cause de la résistance de la communauté locale.

    Concernant les allégations selon lesquelles la communauté n'a pas été consultée, Thomas Borshua Jr., comptable principal et administrateur à l'EPO, a déclaré: "Je ne dirais pas que c'est vrai. Nous avons tenu plusieurs réunions avec les chefs de la ville, des villages environnants et nous leur avions parlé".

    "Nous ne communiquons pas avec des gens individuellement; ils ont leurs dirigeants qui ont été présentés à l’entreprise pour parler en leur nom et c’est avec ces gens que la société a traité", explique-t-il à IPS.(FIN/2013)


    votre commentaire
  • a mort d'un manifestant, tué par la police, ravive les tensions sur la démarcation des réserves indigènes.

    AMÉRIQUE LATINE Ignorée pendant des mois par le gouvernement de Dilma Rousseff, la question de la démarcation des réserves indigènes est devenue une bombe à retardement. Dans l'État du Mato Grosso do Sul, le principal front pionnier agricole, dans la région centre-ouest du Brésil, ce sont désormais les armes qui parlent. Tout a commencé le 15 mai, avec l'occupation par des Indiens de l'ethnie Terena d'une ferme à Sidrôlandia détenue par une figure politique locale. La terre avait déjà été reconnue en 2010 par le ministère de la Justice comme relevant du patrimoine ancestral des tribus, mais elle n'avait toujours pas été homologuée par la présidente, qui a le dernier mot sur la question. Dans la foulée, le propriétaire terrien a obtenu de la justice l'évacuation des Indiens par la police militaire et fédérale. L'assaut a été fatal : un Indien a été abattu par les forces de l'ordre, et 28 autres blessés. La tragédie a poussé les Terena à occuper d'autres fermes de la région, installées elles aussi sur des terres qu'ils revendiquent.

    Craignant un véritable bain de sang, les propriétaires ayant averti qu'ils étaient armés, et ne quitteraient pas leurs locaux, Brasilia vient de dépêcher une centaine de soldats sur place ainsi que le ministre de la Justice. En face, les Indiens crient à l'abandon par le pouvoir central. Des vingt dernières années, la présidente Dilma Rousseff est en effet celle qui a reconnu le moins de terres aux Indiens.

    Selon la Funai, l'agence gouvernementale qui gère les questions liées aux peuples indigènes, Fernando Henrique Cardoso (président de 1995 à 2002) leur a destiné 145 terres (41 millions d'hectares), et son successeur Luiz Inacio Lula da silva (2003-2010), 84 terres (18 millions d'hectares). En deux ans de pouvoir, Dilma a homologué 10 terres, pour un total de 966 000 hectares.

    Critiques de l'Église catholique

    Certes, alors que les premières démarcations étaient situées en Amazonie, moins disputée, le processus est plus problématique dans l'ouest et le sud, à forte vocation agricole. Le Conseil indigéniste missionnaire (Cimi), lié à l'Église catholique, assure toutefois qu'il s'agit d'une « option délibérée » de la présidente, rappelant que 59 réserves attendent sa signature. La tension est montée d'un cran en mai quand le gouvernement a fait savoir qu'il envisageait de retirer à la Funai la responsabilité de démarquer des terres, estimant que ses critères anthropologiques étant insuffisants.

    Brasilia voudrait y associer les ministères de l'Agriculture et de la Réforme agraire, pour prendre en compte l'intérêt économique de ces terres, une décision vivement critiquée par dom Leonardo Steiner, le secrétaire général de la Conférence nationale des évêques du Brésil.


    votre commentaire
  • Les conflits entre grands propriétaires terriens et tribusse multiplient. Avec parfois des assauts violents de la police.

    Oziel Gabriel, un Indien de l'ethnie Terena, avait 35 ans. Il est mort la semaine dernière d'une balle dans l'estomac, tirée par la police fédérale. Au cours de l'assaut, vingt-huit autres de ses pairs ont été blessés. Les autorités tentaient d'expulser les Indiens qui avaient investi une partie de leur territoire ancestral occupé par un éleveur.

    Depuis, le Brésil a le regard tourné vers la petite ville de Sidrôlandia, dans l'Etat du Mato Grosso do Sul (proche du Paraguay), où se déroule le conflit. Ce n'est pourtant pas le seul. Les Indiens rappellent que 503 d'entre eux ont été assassinés entre 2003 et 2010, dont 273 appartiennent à la seule ethnie Guarani Kaiowa.

    Parallèlement, 555 Indiens de la même tribu se sont suicidés, pendus pour la plupart. Selon le Conseil Indigéniste Missionnaire (Cimi), lié à la Conférence Nationale des Évêques du Brésil, les conflits pour la terre conduisent à une « véritable extermination des Indiens ». En deux ans et demi de mandat, la présidente Dilma Rousseff n'a jamais reçu aucune délégation d'Indiens, dénonce le Cimi, « alors que durant le seul mois de mai, elle a rencontré cinq fois les représentants des grands propriétaires terriens ».

    Le gouvernement s'oppose déjà aux Indiens sur la question des barrages hydroélectriques : celui de Belo Monte, en Amazonie, devrait entraîner le déplacement de 20 000 d'entre eux. Il envisage désormais de retirer à la Funai, l'agence gouvernementale qui gère les questions liées aux peuples indigènes, la responsabilité de la délimitation des réserves. Il voudrait la confier à l'Embrapa, un organisme agricole public pour que la productivité des terres soit aussi prise en compte.


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique