• La présidente brésilienne Dilma Roussef a annoncé mardi l'envoi de troupes fédérales afin d'éviter que de nouvelles violences éclatent à la suite de l'occupation de terrains agricoles, dans l'Etat amazonien du Mato Grosso do Sul. Plusieurs tribus indigènes y revendiquent leur héritage.

    José Cardozo, le ministre brésilien de la Justice, avait dans un premier temps temporisé, après la demande par des élus du Mato Grosso do Sul d'une intervention de l'armée.

    "Nous devons éviter de radicaliser une situation qui remonte loin dans l'histoire du Brésil", avait-il dit. "Nous n'allons pas jeter de l'huile sur le feu."

    Le ministre, qui doit rencontrer jeudi des représentants de différentes tribus, a par ailleurs démenti que le gouvernement comptait réduire le rôle du Funai, l'agence gouvernementale qui gère les questions liées aux peuples indigènes. Le Funai réserve actuellement 13% du territoire brésilien aux tribus indigènes, l'une des plus importantes proportions au monde.

    Le directeur de cabinet de la présidente Dilma Rousseff avait annoncé le mois dernier une réduction des pouvoirs du Funai, ce qui a provoqué la colère des tribus de l'Amazonie. "Le gouvernement nous a abandonnés", a regretté Deoclides de Paula, un chef indien. "Dilma ne soutient pas les peuples autochtones."

    Barrage de Belo Monte

    Les tensions se sont aggravées la semaine dernière, après la mort d'un Indien Terena d'une trentaine d'années, tué lors de l'évacuation par la police d'un terrain occupé et appartenant à un agriculteur du Mato Grosso do Sul.

    Les syndicats d'agriculteurs accusent de leur côté le Funai de chercher à les évincer de terrains qui sont pour certains contrôlés depuis plus de 150 ans par les descendants de colons européens.

    Le gouvernement brésilien est en outre confronté à l'occupation par des membres de la tribu Munduruku du site du futur barrage de Belo Monte, dans l'Etat du Para. Sa construction conduirait à l'évacuation de près de 20'000 Indiens.


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  • Mandawuy Yunupingu, militant et chanteur du groupe aborigène le plus célèbre d'Australie, s'est éteint dimanche soir. Il avait contribué à une meilleure compréhension entre Blancs et Aborigènes.

    L'Australie pleure sa star aborigène

    Mandawuy Yunupingu, le chanteur du groupe aborigène le plus célèbre d'Australie, Yothu Yindi, est mort de maladie à l'âge de 56 ans.

    Il était loué pour ses efforts en faveur d'une meilleure compréhension entre Blancs et Aborigènes.

    Yunupingu, musicien, parolier et militant, dont le nom signifie «le rocher qui va résister à tout», s'est éteint dimanche soir chez lui, dans la région de la Terre d'Arnhem (nord), des suites d'une maladie des reins.

    Il a été le premier Aborigène de cette région à obtenir un diplôme universitaire et le premier à devenir directeur d'école. Il avait été nommé Australien de l'année en 1992 pour ses efforts en faveur d'une meilleure compréhension entre sa communauté et celle des Blancs, descendants des colons ou fraîchement immigrés.

    Il a accédé à la notoriété internationale dans le domaine de la world-music, avec son groupe Yothu Yindi, créé en 1986, et le tube «Treaty» de 1992.

    «Nous avons perdu aujourd'hui une grande voix australienne dans le processus de réconciliation», a déclaré la Première ministre australienne Julia Gillard. «Nous avons aussi perdu un musicien au talent unique, un avocat passionné des Aborigènes et un véritable ami».

     


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  • Benki Piyanko (leader indigène) : "La prise de conscience est une question de survie"

    C’est un nouveau cri d’alarme que sont venus lancer les Indiens menacés d’Amazonie à la Global Conference. L’événement, tenu par les Ateliers de la Terre, se déroule jusqu’à demain soir au Palais de l’Unesco à Paris. Parmi ces ambassadeurs de la cause indigène, Benki Piyãko Ashaninka, leader d’une communauté descendant des Incas installée au Brésil, lutte depuis des années contre la déforestation qui menace leur survie.

    Benki Piyanko (leader indigène) : "La prise de conscience est une question de survie"

    Quel message portez-vous ?

    Je suis venu rappeler nos droits aux Occidentaux. Les projets d’exploration des forêts amazoniennes, la création de barrages et l’exploitation des minerais se font sur les terres indigènes très souvent sans même regarder nos savoirs et nos cultures. C’est une logique de destruction qui extermine nos peuples. 

    Quelles conséquences ont ces projets sur votre vie quotidienne ?

    Nous avons toujours vécu en harmonie avec la nature [dans un village dans  l’ouest du Brésil]. Nous ne dépendons que d’elle au quotidien. Or, aujourd’hui, nos forêts sont détruites et notre fleuve pollué, mettant à mal notre médecine et nos centres sacrés. Nous résistons, mais bien d’autres tribus ont déjà disparu.

    Vous luttez contre la déforestation depuis plus de vingt ans. Vous n'êtes jamais découragé ?   

    Nous souffrons encore des préjugés sur les Indiens. Nous sommes vus comme des peuples en retard sans comprendre. Mais, alors que les occidentaux sont dans une logique de destruction, nous prônons la protection de la nature. Nous avons réussi à sauver deux espèces d'animaux malgré la déforestation.

    Vous venez à Paris également défendre votre projet «Beija Flor». En quoi consiste-t-il ?   

    Il s’agit d’un centre où nous sensibilisons la jeunesse indigène à la protection de leur culture. Nous formons de jeunes leaders pour qu’ils assurent l’équilibre des générations futures. La prise de conscience est une question de survie. Si notre eau est polluée, où allons-nous aller ? si nos terres deviennent des déserts, où vivre sans semences ? A travers ce centre, je veux aussi montrer que des alternatives sont possibles, en respect avec les Indiens, écologiques et durables. Nous avons les connaissances pour inventer de nouveaux modèles de développement.

    Plus d'informations sur le projet Beija Flor : http://www.naturerights.com/projet-13.html


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  • La situation socio-économique du Brésil ne cesse de s'améliorer et des millions de personnes sortent de la misère, mais les grands projets de développement menacent les peuples indigènes, les paysans sans terre, les communautés de pêcheurs et les habitants des favelas, rapporte mercredi Amnesty International (AI).

    En 2012, de nombreux projets d'infrastructure urbaine en vue de la Coupe du monde de football 2014 et les jeux Olympiques de 2016 se sont soldés par des expulsions forcées de diverses communautés dans tout le Brésil, dénonce AI dans son dernier rapport annuel.

    L'organisation déplore que les familles sont souvent emmenées dans des zones éloignées avec de graves problèmes de sécurité.

    AI cite notamment le cas de la modernisation de la zone portuaire de Rio de Janeiro, où 800 maisons de la favela Providencia ont été démolies et les habitants relogés dans la zone ouest de la ville, sans services adéquats et dominée par les milices para-policières.

    L'organisation dénonce également que des centaines de communautés sont condamnées à vivre das des conditions déplorables parce que le gouvernement ne leur assure pas le droit à la terre.

    De grands travaux d'infrastructure comme le barrage géant de Belo Monte au coeur de l'Amazonie continuent, provoquant des impacts négatifs pour les populations indigènes, affirme AI.

    "Les initiatives entamées depuis longtemps pour identifier et délimiter les terres indigènes sont toujours paralysées", souligne le rapport.

    De nombreux défenseurs des droits de l'homme ont été menacés en raison de leur travail et en particulier "ceux qui défient les intérêts économiques", affirme encore AI qui déplore que le programme gouvernemental mis en place pour les protéger est "inconsistant".

    AI cite le cas d'un couple d'agriculteurs écologistes assassinés par des tueurs à Nova Ipixuna en Amazonie en mai 2011. La soeur de l'une des victimes reçoit des menaces depuis et n'avait toujours pas de protection fin 2012. Ou encore, le meurtre en juin 2012 à Rio de deux pêcheurs de l'Association (Ahomar) qui mène une campagne contre la construction d'un complexe pétrochimique dans la baie de Rio.

    Le rapport d'AI affirme que le d'homicides continue d'être élevé dans le pays et que les jeunes noirs en sont les principales victimes, surtout dans le nord et nord-est. AI dénonce aussi la "réponse violente des autorités qui emploient la force excessive et la torture" et les conditions "cruelles et dégradantes" des prisons.

    L'organisation relève toutefois certains progrès à Rio de Janeiro, notamment avec la politique d'implantation d'Unités de police pacificatrice (UPP) dans les favelas, d'où les trafiquants de drogue ont été expulsés.


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      Barrage hydroélectrique de Gibe III : une "catastrophe" imminente en Ethiopie

     15 avril 2013,

    autochtones_Omo_EthiopieLe barrage de Gibe III fera obstacle aux crues naturelles de la rivière Omo dont les tribus dépendent
    © Survival

    Trois rapports indépendants établissent que le barrage controversé de Gibe III, ainsi que l'accaparement des terres pour les plantations, risquent de provoquer une "catastrophe" imminente dans la vallée inférieure de l'Omo en Ethopie. Un demi-million de riverains autochtones d'Ethiopie et du Kenya vont être affectés par ces projets dont Survival International demande la suspension immédiate.

    Lake Turkana and the Lower Omo – Hydrological Impacts of Major Dam and Irrigation Projects (le lac Turkana et l'Omo inférieur – impacts hydrologiques du barrage et des projets d'irrigation) publié par le Centre d'études africaines de l'université d'Oxford prévoit que le projet Kuraz Sugar du gouvernement éthiopien provoquera une baisse de 22 mètres du niveau des eaux du lac Turkana, le plus grand lac du monde en milieu désertique. La majeure partie de la faune aquatique, vitale pour les Turkana et autres tribus riveraines, sera détruite.

    Les Bodi, les Kwegu et les Mursi sont expulsés de force pour faire place au projet Kuraz et conduits dans des camps de réinstallation où ils sont sommés de vendre leurs troupeaux et de ne conserver que quelques têtes de bétail. On a annoncé aux Bodi qu'ils ne bénéficieraient de l'aide alimentaire que lorsqu'ils auront accepté d'être déplacés.

    Humanitarian Catastrophe and Regional Armed Conflict Brewing in the Transborder Region of Ethiopia, Kenya and South Sudan (catastrophe humanitaire et conflit armé régional imminents dans la région transfrontalière d'Ethiopie, du Kenya et du Soudan), publié par le Groupe de travail sur les ressources africaines, conclut que 200 000 autochtones d'Ethiopie et 300 000 du Kenya souffriront des impacts irréversibles du barrage et des plantations.

    Il indique que le barrage interrompra la crue naturelle de la rivière Omo, que son écoulement sera réduit de 60 à 70% et que les moyens de subsistance des tribus riveraines et des plaines seront anéantis. Il prédit un "conflit interethnique majeur".

    The Downstream Impacts of Ethiopia's Gibe III Dam – East Africa's Aral Sea in the Making? (Les impacts en aval du barrage Gibe III en Ethiopie – une mer d'Aral en Afrique orientale?), publié par International Rivers annonce que les changements de régime hydrologique dus au barrage et l'irrigation associée pour les plantations qui utiliseront des fertilisants, conduiront à tuer toute vie dans certaines zones de l'Omo. Le rapport établit que "la destruction des moyens de subsistance dans l'Omo inférieur et la coercition nécessaire pour s'approprier les terres et les remplacer par des plantations agricoles affectera gravement la vie de 200 à 300 000 riverains autochtones". Il appelle à la cessation des financements du barrage.

    L'agence britannique pour le développement international (DFID) et l'agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID) sont les principaux bailleurs en Ethiopie. Toutes deux ont reçu de nombreux rapports sur les violations de droits de l'homme dans la vallée inférieure de l'Omo.

    Les représentants de DFID qui se sont rendus l'année dernière dans les villages mursi et bodi ont été informés sur les arrestations, les violences, la destruction des semences, les intimidations et les viols.

    En janvier 2012, pressée par Survival International et d'autres organisations, DFID a envoyé des représentants dans l'Omo inférieur pour interroger les Mursi et les Bodi qui les informèrent sur les arrestations et les violences, la destruction délibérée des stocks de semences, l'interdiction d'accès à la rivière Omo et le déploiement de l'armée pour intimider les riverains et les forcer à quitter leurs terres. On leur signala également de nombreux cas de viols.

    Il a fallu neuf mois à DFID pour rendre le rapport de sa visite qui conclut qu'une enquête plus approfondie devrait permettre de "confirmer" les allégations. DFID n'a cependant rien encore entrepris.

    DFID et USAID continuent de financer le programme éthiopien de "Protection de services basiques", sans lequel la relocalisation forcée de milliers riverains n'aurait probablement pas eu lieu.

    Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd'hui : "Les fonds britanniques financent la destruction de certains des plus célèbres peuples pastoraux d'Afrique. Ce qui devrait scandaliser les contribuables, mais ils ne seront probablement pas surpris. Le gouvernement britannique est réputé pour ses vœux pieux en ce qui concerne ses obligations envers les droits fondamentaux des peuples indigènes. Quant aux engagements de DFID sur les droits de l'homme en Ethiopie, ils n'ont aucune valeur puisque cette institution ignore à la fois ses propres normes et les conventions auxquelles elle a adhéré".

    Auteur    Survival International


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  •  « Plus marginalisé, tu meurs ! » Les Batwas au Burundi

    publié le 15/04/2013 sur La Vie.fr (blog de Bernard Ugueux)

    Les Batwas, longtemps marginalisés, se mettent debout grâce entre autres à « Action Batwa ».

    Les Batwas du Burundi peuvent être comparés aux pygmées d’autres pays d’Afrique, bien qu’ils n’en aient pas le type physique. C’est un groupe très minoritaire parmi la population du Burundi (composée surtout de Hutus et de Tutsis). C’est le peuple autochtone de cette région des Grands Lacs qui étaient alors couverte de forêts. Chasseurs nomades, ils vivaient de la cueillette, des produits de la nature, pratiquaient un habitat et un artisanat rudimentaires (tissage et poterie). A l’arrivée des autres populations, ils se sont enfoncés dans la forêt, se marginalisant et rendant quelques services aux envahisseurs sédentaires. Ni la colonisation ni l’Eglise ne les ont touchés au début de la période coloniale, les institutions s’intéressant en priorité aux groupes les plus accessibles et les plus nombreux. Les Batwas étaient plutôt un objet d’étude ethnographique qu’une cible pour le « développement ». Au fur et à mesure du recul de la forêt à cause de l’extension de l’agriculture et de l’élevage, les Batwas se sont retrouvés sans terre. Aujourd’hui, ils ne représentent qu’un pour cent de la population du pays, ce qui n’en fait pas une priorité pour les politiciens ou les stratèges ! Mais ce sont des êtres humains ! et un peuple très accueillant, comme j’ai pu le constater en les visitant du côté de Bubanza (voir photo). Ils forment des petits villages sédentaires sans terres et ont perdu leurs activités traditionnelles. Pratiquant l’endogamie, ils vivent dans une grande promiscuité.
    D’une extrême pauvreté, la plupart d’entre eux n’avaient pas d’état civil jusqu’il y a peu, et n’avaient donc pas accès aux soins de santé. Les enfants étaient rarement scolarisés, le taux de mortalité infantile reste très élevé, entre autres à cause de la pauvreté de l’habitat et du manque d’hygiène et de soins. Ce sont les plus pauvres et les plus marginalisés du Burundi. Même les paroisses n’arrivent pas à se pencher sur leur sort, submergées par une importante population pratiquante qu’elles arrivent à peine à gérer.
    Il a actuellement de belles lueurs d’espoir grâce à diverses initiatives de reconnaissance et de promotion de cette population. Parmi celles-ci, une des premières fut l’« Action Batwa » commencée par les Missionnaires d’Afrique en 1999. Parmi les animateurs, le Père ougandais Elias s’est intéressé à leur sort et leur a consacré son mémoire de maîtrise. Il a fallu commencer par l’apprivoisement, les visites amicales, l’écoute, le temps consacré à la présence pour créer la confiance et découvrir les problèmes de cette population si attachante. Petit à petit, l’« Action Batwa » a acheté des terres pour pouvoir leur garantir une sécurité de l’habitat et sur le plan alimentaire. Plus de 120 villages sont déjà concernés par cette action. Environ 1800 maisons ont été construites avec leur participation, des enfants envoyés à l’école (3000 dans le primaire et 200 dans le secondaire, quelques-uns déjà à l’université), un état-civil établi pour faciliter l’accès aux aides du gouvernement et l’enregistrement des mariages. Des micro-crédits sont alloués qui leur permettent de commencer de petits élevages (porcs, chèvres) et des cultures avec des semences sélectionnées.
    On leur donne également une formation sur leurs droits fondamentaux et sur la participation à la société civile. Petit à petit, ils deviennent conscients de leur dignité et osent prendre part à la vie communale (par exemple comme conseillers). Sur le plan politique, la représentation des Batwas reste symbolique et ce n'est que récemment qu'un petit nombre d'entre eux a fait une timide entrée dans certaines institutions étatiques par cooptation, comme au Sénat et à l'Assemblée nationale. Cela n’efface par la situation de marginalisation qu’ils subissent au quotidien, mais toutes ces petites avancées sont comme une aurore qui se lève. Les Batwas ont créé leur propre association, ils pratiquent le crédit-épargne entre eux. Ils ont commencé à s’organiser entre eux, ce qui est un des objectifs d’« Action Batwa ». Les missionnaires d’Afrique ont soutenu le projet de diverses façons, tout en restant discrets sur le plan de l’évangélisation. Le projet est reconnu « association sans but lucratif » par l’Etat et l’objectif n’est pas de convertir les gens. Cependant, la disponibilité des missionnaires pour ces exclus, leur présence discrète mais fidèle, éveillent des attentes sur le plan de la foi. Certains se sont inscrits pour le catéchuménat. Mais les animateurs de ce projet se refusent à en faire un moyen pour attirer des gens vers une Eglise plutôt qu’une autre.
    Le plus difficile, pour des populations longtemps opprimées, est de faire évoluer une mentalité de dominés et de dépasser leur sentiment d’infériorité. C’est une œuvre de longue haleine qui prendra plusieurs générations. Elle demande aussi un changement de mentalité de la part des autres groupes ethniques, des fonctionnaires de l’Etat, des bailleurs de fonds qui posent déjà des gestes de soutien ponctuels (d’autres ONG s’y intéressent). Enfin, d’après le Père Elias, une dynamique irréversible s’est mise en place et l’avenir est prometteur, surtout si le gouvernement accepte d’y prendre activement sa part.


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  •   L'accaparement des terres au centre d'un atelier sous-régional à Yaoundé

    Posted in: Cameroon
     
       
     
    Atelier accaparement des terres
    Ester Wolf, Responsable politique de développement Droit à l'alimentation à Pain Pour le Prochain (PPP) venue de la Suisse : "Nous sommes satisfaits de cet atelier..."
    YAOUNDEINFOS.COM | Mardi 16 avril 2013

    CAMEROUN: L'ACCAPAREMENT DES TERRES AU CENTRE D'UN ATELIER SOUS REGIONAL A YAOUNDE.

    « Protéger les communautés locales, les femmes et les minorités contre l’accaparement des terres » c’est le thème de cette importante rencontre organisée du 10 au 12 avril 2013.

    L’objectif principal de cet atelier était de renforcer les capacités et à mettre en commun les efforts soutenus pour protéger et défendre les communautés de petits exploitants agricoles contre la perte de leurs terres dont dépend leur vie.

    Il était aussi question au cours de cette rencontre de parvenir à un consensus sur les défis actuels des terres de l’Afrique de l’ouest de l’Afrique centrale en particulier les effets de la politique foncière sur les petits produits, les femmes et les groupes minoritaire ; de partager les expériences sur les stratégies ; de mettre en place et renforcer les cadres de lobbying et de plaidoyer pour exprimer et d’atténuer les problèmes fonciers. Il était également question d’élaborer des stratégies et des échanges sur la façon de soutenir les communautés dans leur lutte pour la terre avec en prime la planification des activités de suivi après l’atelier. Des participants, près de 40, venaient des Organisations de la Société Civile des pays de l’Afrique de l’ouest et du Centre, de Suisse et du Luxembourg.

    Organisé par le COMINSUD, point focal du Mouvement Camerounais pour le Droit à l’Alimentation (MOCAPDA) en partenariat avec le service de Développement des Eglises Protestantes de Suisse, Pain Pour le Prochain (PPP), l’atelier de Yaoundé s’inscrivait dans le processus lancé en 2012 lors de l’atelier régional du Bénin, faisant suite à l’appel de Dakar sur l’accaparement des terres, lancé en février 2011 au cours du Forum Social Mondial, signé par 250 organisations et présenté à la réunion des ministres d’agricultures du G20 à Paris en juin 2011.

    Tous les participants à cet atelier sont unanimes : cette rencontre s’est présentée comme un lien logique pour donner un coup d’envoi aux éléments figurant dans la Déclaration du Bénin à savoir :Une politique agricole inclusive qui sécurise le foncier pour la souveraineté alimentaire ; Mettre en place une bonne gouvernance et des mécanismes transparents pour les accords et les transactions sur les terres ;maintenir une campagne régionale contre les transactions foncières défavorables ; célébrer chaque année la journée internationale pour la lutte des paysans ;et organiser des ateliers régionaux annuels sur la question de l’accaparement des terres.

    Atelier accaparement des terres
    Raphaël Meigno Bokagne (Inades formation Cameroun)
    Selon M. Meigno Bokagne Raphaël Ingénieur agronome et socio-économiste, « Cet atelier a été important sur un double plan. En temps qu’organisations de la société civile d’Afrique centrale et d’Afrique de l’ouest, il a permis de nous rapprocher, à partager nos expériences. Nous nous sommes rendus compte que le phénomène de l’accaparement des terres est réel et effectivement vécu aussi bien en Afrique centrale qu’en Afrique de l’ouest. Comme résolution forte il a été décidé que compte tenu de la complexité du phénomène il est important de continuer à le documenter de manière à obtenir des données et des positions fiables pour défendre et aider les communautés victimes à revendiquer leurs droits ».Il ajoute que « cet atelier a permis à l’administration de s’exprimer et à nous membres de la Société Civile d’échanger et de se rapprocher d’avantage, de créer une coalition et d’apporter notre contribution en temps que mandataires… ceux qui travaillent au quotidien avec les communautés rurales qui sont majoritairement affectées par le phénomène. Et de commun accord nous avons convenu que c’est un problème réel pour lequel il faut tous s’investir. En ce qui concerne particulièrement le Cameroun la question de la réforme foncière a véritablement été évoquée ».
    Ericien Pascal Nguiamba.

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  • Environ 200 indiens et pêcheurs qui occupaient depuis une semaine le chantier principal du barrage de Belo Monte, au coeur de l'Amazonie brésilienne, ont quitté les lieux jeudi soir, respectant un ordre judiciaire d'expulsion, a indiqué le service de presse du consortium chargé de la construction du barrage.

    "La décision d'expulsion a été prise par la procureur Selene Almeida (...) (Le consortium) Norte Energia informe que les indiens ont accepté de quitter le chantier jeudi", dit le communiqué envoyé à l'AFP précisant que l'entreprise a assuré le transport des occupants jusqu'à leurs villages dans la région du Tapajos.

    Le coût de la construction du barrage sur le Xingu, fleuve de l'Etat amazonien du Para, est estimé à plus de 13 milliards de dollars. Six mille ouvriers du chantier étaient au chômage technique depuis une semaine et environ 80 policiers avaient entouré le site.

    Les indigènes des ethnies Munduruku, Xypaia, Kuruaia, Canela et Jururna exigeaient que soit appliquée la loi dite de "consultation préalable des peuples indigènes" prévoyant que les autorités les consultent avant de prendre toute décision concernant leur habitat.

    Les négociations pour que les indiens quittent les lieux avec les représentants du parquet fédéral et de la Fondation nationale de l'Indien (Funai) ont duré plus de trois heures.

    "Nous sommes entrés pacifiquement, nous sommes sortis pacifiquement", a déclaré l'un des responsables de l'occupation Valdemir Munduruku à la TV Globo.

    Pour sortir, les indigènes ont exigé de ne pas être escortés par la police qui avait encerclé le chantier et ont fait des "danses de protestations" pour manifester leur colère de ne pas avoir été entendus par des membres du gouvernement.

    Belo Monte est le barrage le plus important en cours d'édification au Brésil et le troisième du monde. Il fournira 11.233 mégawatts. Sa mise en place entraînera l'inondation de 502 km2. Même si leurs terres ne seront pas inondées, l'édification du barrage risque de changer le mode de vie des communautés vivant aux alentours, qui ne pourront plus pêcher pour leur subsistance.

    Le gouvernement prévoit des investissements de 1,2 milliard de dollars d'ici à la fin des travaux pour réduire les impacts négatifs de la construction.

    La première turbine devrait être opérationnelle en 2015 et la dernière en 2019.


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  • Environ deux cents Indiens et pêcheurs occupent depuis cinq jours le chantier principal du barrage géant de Belo Monte, au coeur de l'Amazonie brésilienne, et exigent l'envoi d'un membre du gouvernement pour négocier.

    "Nous voulons être entendus. Nous demandons qu'un représentant le plus proche possible de la présidente Dilma Rousseff vienne nous voir", a déclaré lundi à l'AFP par téléphone l'un des responsables de l'occupation du barrage -la septième depuis juin-, Valdemir Munduruku.

    Les indigènes des ethnies Munduruku, Xypaia, Kuruaia, Canela et Jururna revendiquent que soit appliquée la loi dite de "consultation préalable des peuples indigènes" prévoyant que les autorités les consultent avant de prendre toute décision concernant leur habitat.

    "Ils devraient nous consulter mais au lieu de cela, on nous envoie la police et les soldats de la Force nationale; ils ne laissent pas entrer l'avocat qui nous défend", a déploré le cacique.

    Même si leurs terres ne seront pas inondées, l'édification du barrage risque de changer le mode de vie des communautés vivant aux alentours, qui ne pourront plus pêcher pour leur subsistance.

    Une attachée de presse du consortium public Norte Energia chargé de la construction du barrage sur le Xingu, fleuve de l'Etat amazonien du Para, d'un coût de plus de 13 milliards de dollars, a confirmé cette occupation lundi.

    "Les travaux ont été stoppés sur le chantier principal dénommé Belo Monte, celui où seront installées la plupart des turbines. C'est un arrêt partiel, de l'un des quatre chantiers", a affirmé le porte-parole à l'AFP depuis Brasilia.

    Six mille ouvriers sont au chômage technique depuis cinq jours et vendredi, environ 80 policiers ont entouré le site, sur lequel ne restent que les occupants.

    "Ce lundi, les chefs vont sortir du chantier pour donner une conférence de presse et diffuser une lettre avec nos revendications", a précisé M. Munduruku.

    Dans cette lettre, les Indiens et pêcheurs locaux affirment : "Vous pointez vos armes sur nos têtes. Vous assiégez nos terres avec des soldats et des camions. Vous faites disparaître nos poissons (...) Ce que nous voulons est simple : vous devez appliquer la loi de consultation préalable aux indigènes".

    Belo Monte est le barrage le plus important en cours d'édification au Brésil et le troisième du monde. Il fournira 11.233 mégawatts. Sa mise en place entraînera l'inondation de 502 km2.

    Le gouvernement prévoit des investissements de 1,2 milliard de dollars d'ici à la fin des travaux, pour réduire les impacts négatifs de la construction.

    La première turbine devrait être opérationnelle en 2015 et la dernière en 2019.


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  • Entourées par une plantation de caoutchouc à l'ouest, une plantation forestière à l'est et une palmeraie au sud, les 18 communautés locales qui vivent dans le département de l'Océan, dans le sud du Cameroun, ont mené une lutte acharnée pour les droits à leurs terres.

    En 2008, le gouvernement avait loué une grande partie de leurs terres forestières, environ 47.000 hectares, à l'entreprise internationale 'United Forest-Cameroun'.

    Mais seulement à travers une campagne soutenue et l'implication de l'Initiative pour les droits et les ressources (RRI, son sigle en anglais), une coalition mondiale d'organisations travaillant pour encourager le régime des terres forestières, ces communautés ont récupéré une partie de leurs terres grâce à un décret du Premier ministre en février 2012.

    Marcelin Biang est le chef d'Adjab, l'un des villages du département de l'Océan. Il a déclaré à IPS que malgré le redressement fait par le gouvernement, les terres retournées à la communauté n'étaient pas suffisantes.

    "Ces terres ont été données pour être exploitées à tous les 18 villages de cette région, qui a une population totale d'environ 7.000 habitants. Nous avons demandé 17.000 hectares, mais nous avons obtenu 13.922 hectares". Parce que les communautés ne pouvaient pas prouver la propriété de tous les 47.000 hectares, elles avaient négocié le retour de 17.000 hectares.

    Mais l'histoire de ces communautés témoigne de la nature précaire des droits fonciers des communautés locales en Afrique.

    "L'Afrique est en effet à un moment historique crucial quant à savoir qui est propriétaire des terres et, par extension, qui possède l'Afrique", a indiqué à IPS, Andy White, coordinateur de la RRI.

    Les études menées par la RRI montrent que, par rapport à d'autres continents, l'Afrique est bien à la traîne concernant la satisfaction des principales conditions pour garantir les droits fonciers des communautés.

    Moins de 12 pour cent des lois reconnaissant les droits fonciers des communautés et des peuples indigènes en Afrique sont adéquates.

    Les gouvernements africains possèdent et gèrent 97,9 pour cent des terres forestières par rapport à 36,1 pour cent de la propriété gouvernementale en Amérique latine et 67,8 pour cent en Asie.

    Depuis 2009, la RRI travaille en Afrique occidentale et centrale pour stopper l'accaparement des terres et les allocations de terres qui ne servent pas un véritable intérêt public.

    Le groupe a également tenté d'exhorter les gouvernements à reconnaître légalement les droits des pauvres des zones rurales, et à faire campagne pour des modèles plus équitables qui accordent aux communautés forestières un certain nombre de droits, y compris l'utilisation et l'accès aux ressources forestières.

    Mais seuls 13 pays sur les 24 dans les deux régions ont entrepris des efforts appréciables vers des réformes du régime foncier.

    "Quelque 13 pays ont élaboré des instruments fonciers statutaires. Ceux-ci comprennent des outils pour définir formellement de nouveaux droits des communautés, et pour garantir ou renforcer les droits existants".

    "Certains ont également créé des mécanismes institutionnels pour reconnaître et garantir les droits tels que les chartes foncières locales, les certificats fonciers communaux et la gestion conjointe des ressources forestières publiques", a indiqué White.

    En Afrique de l'est, des pays comme la Tanzanie et l'Ouganda ont fait preuve d'un engagement ferme à améliorer la gouvernance et à freiner la corruption en reconnaissant les droits coutumiers et les droits fonciers des communautés.

    Felician Kilahama, président en Tanzanie de la Commission des forêts de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, déclare: "En Tanzanie, où les ressources de la faune et de la pêche se trouvent sur des terres communautaires, une loi sur le foncier villageois, qui habilite les villages à posséder ces terres, est adoptée par la commission nationale de la terre".

    "Le titre foncier est donné au village, et le gouvernement ou conseil de village, composé de 25 membres, est chargé de veiller à ce que toutes les ressources appartiennent et profitent au village", a indiqué Kilahama à IPS.

    L'Ouganda a également enregistré des succès similaires, selon Eddie Nsamba, le directeur exécutif de 'Consult Surveyors and Planners Uganda', un cabinet d'évaluation des impacts sur l'environnement.

    "La gouvernance foncière en Ouganda a changé; l'Etat a investi les terres dans les citoyens de l'Ouganda au lieu d'y investir lui-même. L'Etat possède 10 pour cent des terres. Ce que le gouvernement fait, c'est de jouer le rôle de régulation et de contrôle des terres", a expliqué Nsamba à IPS.

    En 1998, l'Ouganda a reconnu la propriété coutumière et traditionnelle des terres. On estime qu'environ 80 pour cent des terres du pays sont possédées de cette façon. Mais ces cas sont loin d'être des modèles parfaits.

    "Partout où les réformes ont eu lieu dans les pays d'Afrique occidentale et centrale depuis 2009, elles n'ont pas couvert tout un paquet de droits", a souligné à IPS, Michael Richards, un économiste des ressources naturelles à l'organisation non gouvernementale 'Forest Trends'.

    "Les réformes qui ont été opérées couvrent généralement ce qui paraît être un ensemble plus faible et essentiellement révocable de droits (les droits à l'accès, l'utilisation, la gestion et à l'extraction), mais pas les droits de propriété".

    Les défis auxquels les pays africains sont confrontés sont grands et les progrès lents, a indiqué à IPS, Phil René Oyono, un expert indépendant sur les ressources naturelles.

    "Au Gabon par exemple, les nouvelles lois sur le foncier adoptées en 2012 révisent principalement la structure des droits au foncier afin de fournir un régime plus souple pour la transaction commerciale sur les terres", a-t-il dit.


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  •   Nous sommes les Anciens des Masaï de Tanzanie, l’une des plus anciennes tribus d’Afrique. Le gouvernement vient d'annoncer qu’il prévoyait d’expulser des milliers de familles de nos terres pour permettre aux touristes de tuer lions et léopards. Les expulsions peuvent commencer d'un instant à l'autre.

    Masai en dangerL’an dernier, lorsque nous avons entendu parler de ce projet pour la première fois, près d’un million de membres d’Avaaz s'étaient mobilisés pour nous aider. La tempête médiatique que vous avez créée a forcé le gouvernement à abandonner ses projets pendant plusieurs mois. Mais le président a attendu que l’attention des médias retombe pour relancer ce projet qui vise à nous déposséder de nos terres. Aujourd’hui encore, nous avons besoin de votre aide de toute urgence.

    Le président Kikwete ne se soucie pas de nous, mais on a vu qu'il était sensible à la pression médiatique et citoyenne -- la votre! Nous n'avons peut être que quelques heures. S’il vous plaît, nous avons besoin de votre mobilisation à nos côtés pour défendre nos terres, notre peuple et nos majestueux animaux. Parlez-en autour de vous avant qu’il ne soit trop tard. Cet appel représente notre dernier espoir:

    http://www.avaaz.org/fr/avec_les_masai_b_fr/?bvVpjbb&v=23511

    Notre peuple vit sur ces terres en Tanzanie et au Kenya depuis des siècles. Nous respectons les animaux et vivons dans le respect de notre délicat écosystème. Mais depuis des années, le gouvernement cherche à gagner de l’argent en mettant nos terres à la disposition des émirs et des rois du pétrole pour qu’ils y organisent leurs safaris meurtriers. En 2009 déjà, les autorités ont tenté de nous expulser pour faire place à ces expéditions de chasse. Nous avons résisté. Nous avons été arrêtés et brutalisés par centaines. L’an dernier des princes fortunés ont tiré sur des oiseaux depuis des hélicoptères. Ces crimes vont à l’encontre des valeurs de notre culture.

    Aujourd’hui, le gouvernement annonce qu’il va raser une grande partie de notre terrain pour créer un soi-disant « corridor biologique pour la faune sauvage », mais nous ne sommes pas dupes: il s’agit d’une ruse pour sacrifier nos majestueux animaux aux entreprises qui organisent les chasses pour touristes fortunés. Le gouvernement prétend que ces nouvelles dispositions sont un compromis, mais leurs conséquences sur le mode de vie de notre peuple seront désastreuses. Nous serons déplacés par centaines, et nous perdrons nos maisons et les terres sur lesquelles vivent nos animaux.

    Le président Kikwete sait que cette affaire pourrait susciter la controverse chez les touristes qui se rendent en Tanzanie et représentent une source de revenus essentielle. Il craint donc pour l’image de son pays. Si nous pouvons organiser une mobilisation mondiale plus forte encore que l’an dernier, si nous mettons la Tanzanie sous le feu des médias, il devra réfléchir à deux fois. Soutenez-nous maintenant pour demander à Jakaya Kikwete d’arrêter de vendre son pays:

    http://www.avaaz.org/fr/avec_les_masai_b_fr/?bvVpjbb&v=23511

    Cette spoliation de nos terres pourrait signifier la fin des Masaï dans cette partie de la Tanzanie. Nombreux sont ceux qui déclarent préférer mourir plutôt que d’être déracinés. Au nom de notre peuple et des animaux qui paissent sur nos terres, soutenez-nous pour faire changer d’avis notre président.

    Avec espoir et détermination,

    Les Anciens Masaï du district de Ngorongoro

    SOURCES

    Vous ne partirez plus en safari (Courrier International)
    http://www.courrierinternational.com/article/2010/02/11/vous-ne-partirez-plus-en-safari

    Chassés de leurs terres, les Masaï de Tanzanie sont menacés (Rue89)
    http://www.rue89.com/2010/06/27/chasses-de-leurs-terres-les-masai-sont-menaces-156143

    Des Maasai expulsés et incarcérés pour faire place à des concessions de chasse (Survival France)
    http://www.survivalfrance.org/actu/4887">http://www.survivalfrance.org/actu/4887">http://www.survivalfrance.org/actu/4887


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  •   L’histoire de Karapiru, la vie en fuite

     

     

     

    Dans sa langue natale, son nom signifie ‘Faucon’. Cependant, même avec l’acuité visuelle que ce nom évoque, Karapiru n’aurait jamais pu prévoir la tragédie qui s’est abattue sur son peuple, la tribu awá du nord-est du Brésil. Il n’aurait jamais pu imaginer que ce jour-là il devrait fuir et s’enfoncer dans la forêt pour sauver sa vie, une balle lui brûlant le dos, sa famille décimée par des hommes de main armés. Il n’aurait pas pu non plus se douter que ce jour violent serait le premier d’une décennie de solitude et de silence.

    La terre ancestrale de Karapiru se trouve dans l’Etat du Maranhão, bordée à l’ouest par les denses forêts amazoniennes et à l’est par le Cerrado, une savane riche en biodiversité. Pour les Awá, la terre n’a qu’un seul nom : Harakwá, ou ‘l’endroit que nous connaissons’.

    Les 460 membres de la tribu awá vivent principalement de la chasse (pecari, tapir ou singe) et de la cueillette (baies, fruits et noix sauvages). Ils se nourrissent aussi de miel qu’ils récoltent dans les nids d’abeilles perchés au sommet des grands arbres. Les chasseurs se déplacent dans la forêt avec des arcs de près de deux mètres de long, souvent la nuit, en éclairant le chemin à l’aide de torches faites de résine d’arbre. Mais toute nourriture n’est pas bonne à prendre, ainsi le vautour, la chauve-souris ou le paresseux à trois orteils, sont interdits.

    Un chasseur awá aux aguets
     
    Un chasseur awá aux aguets
    © Survival

    Les Awá élèvent beaucoup d’animaux de compagnie, souvent les petits des animaux qu’ils viennent de chasser devenus orphelins et ils partagent leur hamac avec les coatis et leurs mangues avec les perruches vertes. Les femmes nourrissent même au sein les singes hurleurs et les capucins et sont réputées pour allaiter de petits cochons.

    L’année awá est divisée en saisons des ‘pluies’ et de ‘soleil’. La pluie est contrôlée par des créatures célestes, les ‘maria’ qui sont les maîtres de grands réservoirs dans le ciel. Quand la lune est pleine, les hommes, leurs cheveux noirs tachetés de blanc par du duvet de vautour royal, communient avec les esprits par des chants qui les amènent dans un état de transe, lors d’un rituel sacré qui dure jusqu’à l’aube.

    Cérémonie awá
     
    Cérémonie awá
    © Survival

    Pendant des siècles, leur mode de vie a été en parfaite symbiose avec la forêt tropicale. Puis, au cours de quatre décennies, ils ont été témoins de la destruction de leur terre natale – plus de 30% de l’un de leurs territoires a été rasé – et du meurtre de leur peuple par les karaí, ou non-Indiens. Aujourd’hui, ils sont non seulement l’une des dernières tribus de chasseurs-cueilleurs du Brésil, mais également l’une des tribus les plus menacées au monde.

    La terrible histoire de Karapiru a véritablement commencé il y a 45 ans avec une découverte due au hasard, lors d’une étude aérienne des ressources minérales de la région effectuée par des géologues nord-américains. Lorsque l’hélicoptère eut besoin de faire le plein, le pilote décida d’atterrir sur un haut sommet dénué d’arbres des monts Carajás. L’un des géologues remarqua des pierres gris-noir sur le sol qu’il reconnut aussitôt comme étant du minerai de fer. En réalité, sous ses pieds, le sol était jonché de ce qu’un magazine de géologie désignerait plus tard comme ‘une couche épaisse de Jaspilite et des lentilles d’hématite dure’. Pour les profanes, cela signifie que les prospecteurs venaient de mettre la main sur l’un des dépôts de fer les plus riches de la planète.

    Leur découverte donna rapidement lieu à un gigantesque projet de développement, le Projet Grand Carajás, financé par les Etats-Unis, le Japon, la Banque mondiale et la CEE. Il englobait un barrage, une fonderie d’aluminium, des usines de production de charbon de bois et des fermes d’élevage de bétail. Les routes qui furent ouvertes détruisirent des pans entiers de forêt primaire et une voie ferrée de 900 kilomètres qui traverse le territoire awá pour atteindre la côte fut construite pour transporter les ouvriers et le minerai. Mais le joyau de ce titanesque projet industriel était un immense gouffre creusé dans le sol – si grand qu’il pouvait être vu de l’espace – et qui deviendrait, avec le temps, la plus grande mine à ciel ouvert du monde.

    La mine et la voie de chemin de fer de Carajás ont donné le départ à l'invasion du territoire awá  
    La mine et la voie de chemin de fer de Carajás ont donné le départ à l'invasion du territoire awá
    © Peter Frey/Survival

    Le Projet Grand Carajás était dévastateur pour l’environnement et les Indiens qui vivaient dans la région, en dépit du fait qu’en échange d’un prêt d’un milliard de dollars, les financeurs avaient demandé au gouvernement brésilien de garantir que les territoires indigènes seraient délimités et protégés.

    Mais il y avait une fortune à tirer de la forêt qui fut vite envahie par une ruée de colons de toutes sortes, d’éleveurs et de bûcherons. Des excavateurs gigantesques creusaient la terre, déchirant les couches de sol et de pierres pour atteindre le minerai, bauxite et manganèse. Les rivières furent contaminées et des arbres centenaires furent abattus et brûlés. Le noir de la cendre de charbon avait remplacé le vert profond du feuillage de la forêt : Harakwá est devenu une représentation polluée, traumatisante et boueuse de l’enfer.

    Pour les prospecteurs, les Awá n’étaient rien de plus qu’un obstacle entre eux et ce trésor ; une nuisance primitive qui devait tomber en même temps que les arbres. Les Awá étaient pris en étau entre eux et les dollars que les cailloux généreraient.

    Ils ont donc entrepris de les anéantir.

    Pour arriver à leurs fins, certains étaient très inventifs : plusieurs Awá sont morts après avoir ingurgité de la farine mélangée à un insecticide anti-fourmi, ‘cadeau’ d’un fermier local. D’autres n’hésitaient pas à tirer sur les Indiens, là où ils se trouvaient – à la maison, devant leurs familles, Karapiru en a été victime.

    De ses propres mots

    Karapiru se souvient de la tragédie dont sa famille a été victime

    Karapiru croyait qu’il était le seul membre de sa famille à avoir survécu à ce massacre. Les assassins avaient tué sa femme, son fils, sa fille, sa mère, ses frères et ses sœurs. Un autre de ses fils avait été blessé et capturé.
    Profondément traumatisé, Karapiru s’échappa dans la forêt, une charge de grenaille de plomb dans le bas de son dos. ‘Je n’arrivais pas à guérir ma blessure. Je ne pouvais rien mettre dessus et je souffrais beaucoup’, a-t-il raconté à Fiona Watson, de Survival. ‘Les plombs me brûlaient le dos et je saignais abondamment. Je ne sais pas comment ma blessure ne s’est pas infectée. Mais j’ai réussi à échapper aux Blancs’.

    Au cours des dix années qui suivirent, Karapiru n’eut de cesse de fuir. Il marcha plus de 600 kilomètres à travers les collines boisées et les plaines de l’Etat du Maranhão, traversant les dunes de sable des restingas et les larges cours d’eau qui abondent dans la région.

    Il était terrifié, affamé et seul. ‘C’était très dur’, a-t-il raconté à Fiona Watson, ‘Je n’avais pas de famille pour m’aider et personne à qui parler’. Il réussit à survivre en mangeant du miel et de petits oiseaux, des perruches, colombes et grives à ventre rouge. La nuit, lorsqu’il dormait dans les hautes branches des grands copaiba, parmi les orchidées et les lianes, il entendait le cri des singes hurleurs dans la canopée. Et quand le chagrin et la solitude devenaient trop pesants – ‘parfois je n’aime pas me rappeler tout ce qui m’est arrivé’ – il se parlait doucement à lui-même, ou fredonnait pendant qu’il marchait.

    Plus d’une décennie après avoir assisté au meurtre de sa famille, Karapiru a été surpris par un fermier à la périphérie d’un village dans l’Etat voisin de Bahia. Il marchait dans une parcelle de forêt qui avait été brûlée, en portant une machette, quelques flèches, des récipients d’eau et un gros morceau de cochon sauvage boucané.

    Karapiru suivit le fermier jusqu’au village, où il trouva refuge chez un homme en échange de menus travaux. La nouvelle se répandit vite qu’un homme solitaire, un Indien ‘inconnu’ qui parlait une langue que personne ne comprenait, était sorti de la forêt.

    Il était un homme qui avait passé dix ans à ‘fuir de tout’ sauf de son chagrin. ‘J’étais très triste’, raconte-t-il. Mais tout comme il n’aurait jamais pensé qu’il endurerait de longues années de souffrance, ‘Faucon’ ne pouvait prévoir le bonheur qu’il ressentirait bientôt.

    A suivre…  (2 vidéo sur le site de Survival)

    Par Joanna Eede

     

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  •   Dans ce pays d’Afrique australe, le « Peuple d’ocre » a vu disparaître le braconnage sur son territoire grâce aux « Conservancies », un système unique qui mêle gestion environnementale, chasse et tourisme.

     Les Himbas se font gardiens du temple de la faune de NamibieAssise devant sa minuscule hutte en branchages et boue séchée, Zehenewa Tchisutwa raconte à son mari sa mésaventure matinale. Comme chaque jour, à l’aube, elle a parfait l’enduit rouge sur son corps, revêtu sa coiffe et sa ceinture en peau de chèvre et, ainsi, presque nue, s’en est allée, avec le bétail familial, parcourir les dix kilomètres qui la séparent du premier point d’eau. Mais, à son arrivée – oh ! frayeur ! – un autre animal assoiffé occupait déjà la place. « C’était un rhinocéros noir ! Pendant que je dispersais mes bêtes, je me suis adressée à lui. Je lui ai dit que je le laissais volontiers se désaltérer le premier, car je n’oublie jamais combien il est essentiel pour nous, Himbas, et que je reviendrais plus tard avec mes vaches et mes veaux. Puis, je me suis enfuie à toutes jambes ! »

    Les Himbas se font gardiens du temple de la faune de NamibieLes rencontres insolites, voire dangereuses, entre fermiers et faune sauvage, sont fréquentes sur le territoire aride et rocailleux de la Conservancy d’Orupembe, « territoire de conservation » situé dans l’extrémité nord-ouest de la Namibie. Sur cette vaste plaine de 3 500 km2, encerclée de montagnes basaltiques et traversée de lits de rivières asséchées, les pâturages sont rares et l’eau, une denrée précieuse. Mais accepter de côtoyer, et même de partager, leurs ressources vitales avec hyènes, guépards et rhinocéros, en échange des rentrées financières que ceux-ci leur rapportent, c’est le choix que les Himbas – aussi appelés Peuple d’ocre – d’Orupembe ont fait en 2003, au titre du système namibien des Conservancies, une politique de gestion de la faune sauvage unique au monde. De fait, en 1996, soit à peine six ans après son indépendance, la Namibie, pays largement désertique, grand comme une fois et demie la France, prend le contrepied de ses voisins africains en matière de préservation des espèces en danger. Au lieu de développer les parcs nationaux et les réserves privées, elle décide d’octroyer la propriété d’une partie du territoire national, avec les animaux sauvages qui la peuplent, aux populations locales, dont la mission est d’en assurer la préservation. En échange, celles-ci se voient promettre d’importantes rentrées financières, grâce aux contrats de chasse et de tourisme qu’elles sont libres de passer, sans aucun droit de regard ou de retenue de la part du gouvernement central.

    Récompenses internationales

    « En fait, l’histoire des Conservancies a commencé dans les années 1980 », rappelle Garth Owen-Smith. Ce militant écologiste de 68 ans, Namibien d’origine sud-africaine, et sa femme, Margaret Jacobsohn, anthropologue namibienne, sont les instigateurs de ce système original de gestion de la faune sauvage, qui leur a valu depuis moult récompenses et marques de reconnaissance internationales. A l’époque, rhinocéros et éléphants sont en voie d’extinction, en raison d’un braconnage massif. Le pays, alors en proie à des sécheresses répétées, ne parvient plus à nourrir ses quelque 2 millions d’habitants, tandis que l’administration sud-africaine de l’apartheid, qui a pris les rênes de la Namibie, a accordé les meilleures terres à une poignée de fermiers blancs. Le commerce illégal d’ivoire procure un formidable revenu de substitution et, dans les villages, les braconniers font figure de héros, leurs actes relevant du défi à l’occupant.

    En 1983, le couple débarque dans la province du Kaokoveld, dans le nord-ouest du pays, où le braconnage fait le plus de ravages, avec l’idée de renverser la tendance. Il n’a alors que la force de ses arguments pour convaincre la population de protéger sa faune afin d’en tirer profit à une échéance, toutefois, encore imprécise. Pourtant, l’argument passe, car il représente, pour ces populations rurales, dénuées de toute autre ressources que celles fournies par leur environnement, l’occasion de reprendre possession de celui-ci. En outre, c’est leur redonner un rôle, une dignité et une identité, bafouée jusque-là par une administration sud-africaine oppressive, qui les a destitués de tout droit de chasse, leur interdisant de fait de se nourrir à partir d’animaux encore en abondance, comme les antilopes ou les phacochères.

    Vaste consultation populaire

    Les Himbas se font gardiens du temple de la faune de NamibieL’étape psychologique étant franchie, les deux militants peuvent engager, dans les villages les plus touchés par le fléau, la création de brigades anti-braconnage qu’ils rémunèrent, à l’époque, de leurs deniers personnels. Parallèlement, pour éviter tout retour à une tentation de chasse aux animaux gros buveurs d’eau, leur ONG, l’IRDNC (Développement rural intégré et protection des ressources naturelles), avec le soutien du WWF, creuse des points d’eau en dehors des zones habitées. « Comme tout un chacun, ici, nous espérions l’indépendance rapide de la Namibie. Mais, pour notre projet, elle était, en outre, essentielle, pour que celui-ci concrétise vite ses promesses », se souvient Margaret Jacobsohn. L’arrivée d’un nouveau régime en Afrique du Sud – celui du Président Frederik de Klerk, décidé à mettre fin à l’apartheid – marque l’arrêt de vingt-trois ans de combats contre la Swapo (Organisation du peuple du Sud-Ouest africain), le mouvement de libération de Namibie. Au lendemain de l’indépendance, en 1990, le parti accède au pouvoir.

    « La Swapo s’est montrée immédiatement ouverte à notre projet. Cela correspondait à ses idéaux, celui de redonner du pouvoir aux Namibiens. Toutefois, c’était un acte courageux que de prendre le risque d’octroyer aux populations la responsabilité de préserver la faune sauvage, car tout aurait pu mal tourner. Et puis, au même moment, nos voisins prenaient le chemin inverse, avec une centralisation de la politique de conservation », précise l’anthropologue. Plus audacieux encore, selon elle, surtout dans un contexte africain peu démocratique, est la vaste consultation populaire qui s’engage, et à laquelle l’IRDNC apporte son assistance. Les questions posées ? Comment entendez-vous assurer cette mission de préservation ? Comment imaginez-vous protéger vos familles, vos récoltes et votre bétail des animaux dangereux ? Comment espérez-vous tirer des revenus de la faune sauvage ? Quelles sont vos aspirations en termes de développement ?

    76 Conservancies en 2012

    Une année de ce processus débouche, en 1996, sur la loi qui donne naissance aux Conservancies, créées les unes après les autres, sur la base d’une demande émanant des communautés villageoises, et dont la délimitation géographique est également décidée collectivement. De deux la première année, le nombre de Conservancies est passé à 76 en 2012, ce qui signifie qu’en incluant les deux parcs nationaux que compte la Namibie, c’est près de la moitié du pays (42 %) qui est aujourd’hui zone protégée pour la faune sauvage ! « Depuis vingt-cinq ans, il n’y a pas eu un seul rhinocéros abattu dans les Conservancies, alors que dans les autres pays d’Afrique australe, les problèmes de braconnage ont repris. Nous sommes le seul pays au monde où la faune sauvage croît en dehors des parcs nationaux », s’enorgueillit Garth Owen-Smith.

    Un rhinocéros à 50 mètres

    Les Himbas se font gardiens du temple de la faune de NamibieDans leur vieux 4x4 qui ne craint plus les éboulements rocheux et les arbres morts en travers de la piste, Henry Tchimbiru et Kakuurisa Otchivinda, deux des trois gardes antibraconnage de la Conservancy d’Orupembe, traquent de leurs jumelles l’un des trois rhinocéros présents sur le territoire. Ils ont pris note de l’incident ayant provoqué la frayeur de la jeune fermière himba, plus tôt le matin, pour délimiter leur zone de recherche. Au bout de près de trois heures à suivre les traces et les déjections fraîches de l’animal, les deux rangers trouvent Katuuru, un magnifique mâle de 6 ans, endormi à seulement 50 mètres d’eux. Henry évalue son périmètre de déplacement dans la journée et griffonne quelques notes dans le registre destiné à cet effet. « Notre rôle n’est plus celui de faire la chasse aux braconniers, car il n’en existe plus. Depuis que la faune leur appartient, les Himbas en prennent soin. En revanche, dans une région aussi sèche que la nôtre, animaux sauvages et domestiques sont en concurrence pour l’eau et les pâturages. Aussi, en fonction de ce que nous observons quotidiennement des mouvements des espèces sauvages, nous dirigeons les fermiers de la Conservancy vers un coin ou un autre de la plaine », explique le ranger.

    Toutefois, malgré leurs efforts de « médiation », les conflits entre Himbas et faune surviennent de temps à autre, nécessairement. A Orupembe, on compte en moyenne 100 têtes de bétail perdues chaque année entre les crocs d’un félin. « Constater les décès, cela fait partie aussi de nos interventions, explique Kakuurisa. Lorsqu’un fermier a perdu l’une de ses bêtes, nous nous rendons sur place pour vérifier qu’il avait bien pris les mesures préventives recommandées, comme celles d’éviter le vagabondage de ses bêtes près d’un point d’eau au crépuscule, ou bien celle de leur mise dans un enclos, la nuit. Car c’est à partir de notre constat que seront déclenchées les compensations. »

    Pour assurer la pérennité du processus, la politique des Conservancies se devait en effet d’inclure un système de réparation. Au départ, il s’agissait d’une assurance souscrite par chaque Conservancy, à partir de ses rentrées annuelles, complétées par de l’argent de donateurs internationaux. Puis, il y a deux ans, dans un souci d’équité, le gouvernement namibien a décidé de reprendre la charge de l’assurance et de distribuer annuellement 60 000 dollars namibiens (6 000 euros) à chacune d’entre elles. « A la fin de l’année, on fait les comptes, et chaque fermier reçoit, en fonction de la taille de la bête perdue – vache, chèvre ou mouton –, un montant en proportion de la somme totale », précise Henry.

    Attirer des chasseurs

    A l’ombre d’un acacia, pendant que son bétail s’abreuve au puits, Uriparo Nujigere fait ses comptes. « L’an dernier, nous avons empoché 140 000 dollars namibiens (14 000 euros) de revenus. Ce qui est beaucoup, en proportion de notre petit nombre : seulement 400 Himbas sur tout le territoire. C’est le tourisme qui nous rapporte le plus », commente le président de la Conservancy d’Orupembe. En sus du campement qu’elle a elle-même construit, la communauté abrite deux lodges privés qui, selon les principes en vigueur, ont obligation de signer un partenariat avec la Conservancy, visant à reverser une partie des bénéfices et à promouvoir le recrutement de personnel local. « Une partie de ces revenus sert à payer les salaires des rangers et des employés du campement communal. Nous utilisons une autre partie pour assurer les repas des enfants dans notre école, et une troisième partie pour l’organisation de nos fêtes traditionnelles. Il reste enfin une petite somme que nous distribuons individuellement à chacun. Dans les années à venir, nous espérons bien attirer plus de chasseurs car nous avons du bon gibier, et la chasse, ça rapporte », ajoute-t-il, malicieux.

    Les deux rangers ont rejoint le président de la Conservancy sous son arbre et lui rendent compte de leur patrouille du jour. « Notre rôle est essentiel dans l’allocation des quotas de chasse aux Conservancies par le gouvernement, intervient Henry. Nous participons au recensement de la faune sauvage qu’organisent, chaque année, en juin, les autorités. En fonction de la croissance par espèce, celles-ci décident du nombre de bêtes pouvant être abattues. La chasse paraît être un acte antipréservation, mais pas ici, en Namibie, où elle est pratiquée de manière durable. »

    Effluves citronnés

    Sur la colline avoisinante, un groupe de femmes s’affaire autour d’arbustes épineux. Il s’agit de commiphoras, produisant une résine aux effluves citronnés, dont les Himbas se sont toujours parfumées et qu’aujourd’hui elles recueillent pour le compte d’une société française. « Cette collecte a rapporté 70 000 dollars namibiens (7 000 euros) aux 64 femmes qui l’ont pratiquée. C’est énorme ! Aujourd’hui, celles-ci sont rompues aux négociations avec les tour-opérateurs et ont su faire valoir leurs droits dans cette entreprise-là », précise Uriparo Nujigere. « C’est aussi le résultat de la politique novatrice de l’Etat namibien qui, après ceux sur la faune, a concédé la totalité de ses droits de propriété sur la flore et les forêts à des populations locales ayant, depuis quinze ans, fait preuve d’une bonne gestion environnementale. Au final, nous avons plus que gagné notre pari, conclut Margaret Jacobsohn, car au-delà d’une préservation qui fonctionne, les Conservancies ont permis de créer, dans un pays africain largement rural, une société civile forte. C’est du jamais vu ! »


    Sources de cet article

     Le site (touristique) de la Conservancy

     Le site de l’ONG IRDNC

     Bande-annonce du film Les Himbas font leur cinéma

      La rédactrice :   Corinne Moutout

    Tout au long de l’année 2013, vous retrouverez dans les pages de « Terra eco » les rencontres de Corinne Moutout, qui s’est lancée, en famille, dans un tour du monde journalistique. Elle entend témoigner de quelques-unes des milliers d’initiatives qui émergent et qui contribuent, chaque jour, à construire un monde durable. Ce périple l’emmènera dans pas moins de onze pays. Première étape : le Sénégal. Retrouvez aussi ces reportages dans l’émission « C’est pas du vent », sur l’antenne de RFI : www.rfi.fr/emission/cest-pas-vent


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  • Une nouvelle fois, les explorations pétrolières risquent de mettre en péril la survie de groupes d’Indiens isolés dans la forêt péruvienne. L’affaire a été portée à l’attention des organisations par l’Indepa, le Département des affaires indigènes du gouvernement péruvien, qui a évoqué au cours d’une réunion avec celles-ci le projet de suppression de la réserve. Survival International ne cesse depuis lors de tenter d’élucider ce projet et d’obtenir un engagement gouvernemental clair et décisif quant à l’abandon de celui-ci.


    Dès que la controverse a été déclenchée, Survival International a contacté le ministre péruvien de la culture, qui a officiellement annoncé que la réserve Murunahua, remise en question par le projet d’exploration pétrolière, ne serait pas fermée, qu’il ne s’agissait que de rumeurs. Il s’est également engagé à prendre des mesures pour protéger les Indiens isolés. Cet engagement a été perçu comme une grande victoire pour l’ONG Survival International, habituée à faire pression sur des gouvernements pour forcer ceux-ci à respecter les droits des peuples indigènes. Mais la joie aura été de courte durée.

    En effet, quelques jours à peine après que le ministre de la Culture eut pris l’engagement de protéger cette réserve d’Indiens isolés, le Département des affaires étrangères a annoncé l’intention du gouvernement péruvien d’ouvrir les réserves d’Indiens isolés aux compagnies pétrolières. Ce choix intervient quelques jours à peine avant la mise en place du nouveau gouvernement. De nouvelles lois permettraient effectivement à l’État d’accorder aux compagnies pétrolières et gazières un accès libre aux réserves, quels que soient les risques engendrés pour les Indiens isolés.

    Pourtant, les législations péruvienne et internationale indiquent que les populations indigènes doivent être consultées sur tout projet affectant leurs territoires. Malheureusement, le mode de vie même de ces Indiens empêche l’application de ce principe.

    Ce projet n’est pas isolé et d’autres Indiens pourraient se voir dépossédés de leurs terres au profit de compagnies pétrolières, pour le bénéfice de l’État. Survival International s’emploie à faire respecter le droit des Indiens isolés, et appelle à la cessation de tout projet d’exploration pétrolière pouvant leur nuire. L’association met en avant le risque réel d’extinction qui plane sur ces peuples, et en appelle au gouvernement à protéger cette population. Sans ces Indiens isolés, l’existence même du Département des affaires indigènes deviendrait obsolète.


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  • Le gouvernement péruvien entend fermer une réserve d'Indiens jusqu'alors protégée située près de la frontière avec le Brésil. Depuis plusieurs années, des bucherons illégaux envahissent cette région et menacent alors les indigènes de la réserve Murunahua.

    Proche de la frontière brésilienne, la réserve d'Indiens Murunahua avait pour but de protéger le peuples indigènes de la région. En février, le gouvernement avait annoncé vouloir collaborer avec le Brésil pour mieux protéger cette zone, mais comme le déplore l'association de protection des peuples indigènes Survival sur son site Internet, le département des affaires indigènes (INDEPA) a aujourd'hui l'intention de fermer la réserve Murunahua, pensant qu'elle n'abrite plus d'Indiens isolés.

    Or l’organisation américaine Upper Amazon Conservancy (UAC) a récemment observé et prouvé la présence d'Indiens dans la zone, de même qu'elle a dénoncé la coupe illégale de bois dont ils sont victimes, et l’existence de cinq campements de bûcherons à l’intérieur de la réserve. Pour Survival, cette situation est le fait d'une manoeuvre des autorités péruviennes. Celles-ci auraient fermé les yeux sur la coupe illégale de bois. La présence de ces bucherons ayant fait fuir nombre d'indigènes, le gouvernement a ensuite estimé que la réserve n'abritait plus d'indigènes, et pouvait donc être fermée. "Les Indiens isolés qui vivent dans cette réserve sont les victimes involontaires d’une manœuvre cynique des autorités péruviennes. Le gouvernement n’ayant rien fait pour empêcher l’invasion massive de bûcherons, les Indiens ont vraisemblablement fui au Brésil – et maintenant il annonce la suppression de la réserve puisque les Indiens n’y vivent plus… J’espère que tous ceux qui ont été touchés par les images diffusées en février manifesteront leur indignation au gouvernement péruvien devant un tel projet", explique Stephen Corry, le directeur de Survival International.

    Pour l’ancien expert des Indiens isolés au département des affaires indigènes du gouvernement brésilien, Jose Meirelles, "il est totalement absurde de supprimer cette réserve". L'homme se dit "prêt à parier que cette décision est étroitement liée aux intérêts de l’exploitation forestière et pétrolière".


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  • Il y a 8 peuples autochtones au Costa Rica, pour une population totale de 104 143 personnes, soit environ 2,4% de la population nationale. Beaucoup vivent dans 24 territoires autochtones juridiquement reconnus liés à des titres de propriété, ainsi que sur des terres traditionnellement occupées, mais qui ne sont actuellement pas reconnues ou pour lesquelles ils ne possèdent pas de titres de propriété. La plupart des territoires des peuples autochtones ont été occupés massivement et illégalement par des personnes non-autochtones, notamment dans certains cas extrêmes où 98% de la terre sont détenus par des personnes non-autochtones.

    La reconnaissance des territoires autochtones débuta à la fin des années 1930 et l’occupation illégale de ces territoires est attestée au moins depuis les années 1960, lorsque des rapports officiels de l’État reconnurent que la situation était grave et urgente. Malheureusement, aucune action concrète n’a toutefois été prise pour s’attaquer à ce problème. En 1977, le Costa Rica adopta la Loi autochtone, qui stipulait que ces territoires étaient « inaliénables et imprescriptibles, non-transmissibles et réservés exclusivement aux communautés autochtones ». Néanmoins, les actions et les omissions du Costa Rica enfreignent son droit national et ses obligations internationales, puisqu’elles approuvent implicitement cette occupation illégale. Ces actions et omissions ont eu de graves conséquences pour les peuples autochtones, qui ne peuvent exercer pleinement leurs droits de propriété et jouir de ces droits, tout comme d’autres droits connexes.

    Des études[1] indiquent qu'il s’agit d’un problème d'envergure nationale, puisque 6087 personnes non-autochtones occupent illégalement 43% (142 386,77 hectares) des terres attribuées légalement aux peuples autochtones. Dans deux territoires seulement sur les 24 territoires autochtones, les peuples autochtones possèdent 100% des terres pour lesquelles ils détiennent des titres ; dans cinq territoires (20,75%), ils détiennent entre 75 et 90% des terres ; dans quatre territoires (16,66%), ils possèdent entre 58 et 60% des terres ; et dans six territoires (25%), ils possèdent entre 32 et 50% des terres. Dans les sept territoires restants (29,16%), ils détiennent moins d’un quart des terres pour lesquelles ils possèdent des titres de propriété, et dans trois de ces territoires ils possèdent moins de 10% des terres.

    Au cours de l'année écoulée, les peuples autochtones et leurs leaders ont été attaqués uniquement pour avoir demandé la protection de leurs droits fonciers. Depuis février 2012, la haine raciale et les tensions envers les peuples autochtones ont donné lieu à deux tentatives d’assassinat sur des leaders autochtones (Pablo Sibas Sibas du peuple teribe et Sergio Rojas, leader des Bribri de Salitre), alors que plus de vingt personnes ont été gravement blessées. La tentative d'assassinat contre Sergio Rojas a été en partie provoquée par le Conseil municipal de Buenos Aires, qui l’a déclaré persona non grata. Récemment, le 6 janvier 2013, trois membres des Bribri de Salitre, non-armés et pacifiques, qui ont participé à la récupération des terres occupées illégalement sur leurs territoires, ont été attaqués à minuit par des assaillants non-autochtones armés. Wilbert Ortiz a été touché par un coup de feu à la jambe, Marcos Obando Delgado a été blessé par une machette, son dos a été profondément lacéré et deux de ses doigts ont été sectionnés, enfin Mainor Ortiz Delgado a également été blessé par une machette et torturé avec une tige en fer chaude, ce qui a marqué sa poitrine à vie. Il est certain que ces attaques ont causé de graves traumatismes physiques et psychologiques.

    Suite à cette attaque, l’Ombudsman national du Costa Rica et le bureau de pays des Nations Unies ont publié un communiqué de presse conjoint[2] qui condamne ces actes de violence et exhorte l’État à prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger la vie et l’intégrité physique de toutes les personnes impliquées dans le conflit. Ils ont lancé un appel afin que « ces situations soient résolues par des moyens pacifiques, dans le respect du cadre juridique et des droits des personnes autochtones à leur territoire ».

    Ces actions violentes et atroces à l’égard de personnes autochtones et de leurs leaders sont sans précédent dans l'histoire récente du Costa Rica et sont symptomatiques du fait que l’État a négligé de prendre adéquatement en compte la question des droits fonciers, malgré les demandes des peuples autochtones et les recommandations des organes internationaux des droits humains, tels que le CERD des Nations Unies et le Rapporteur spécial sur les droits des peuples autochtones.



    [1] Pour plus de renseignements et chifres, voir (en anglais seulement): http://tinyurl.com/as7feb6

    [2] http://www.pnud.or.cr/index.php?option=com_content&view=article&id=1510:preocupacion-por-los-hechos-de-violencia-ocurridos-en-el-territorio-indigena-de-salitre&catid=49:reduccie-la-pobreza-desigualdad-y-exclusi&Itemid=101 (en espagnol uniquement)


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  • L'Association burundaise " Unissons-nous pour la promotion des Batwa" (UNIPROBA) a lancé mercredi à Bujumbura le projet pour la promotion de l'égalité des sexes des peuples autochtones "Batwa" du Burundi de 200.000 USD.

    Ce projet de deux ans, financé par ONU FEMMES, a pour finalité la participation des femmes autochtones burundaises dans les organes de prise de décision au niveau local, et garantir une protection sociale des femmes batwa des milieux ruraux, a précisé Mme Libérate Nicayenzi, présidente de l'UNIPROBA.

    Les femmes autochtones Batwa du Burundi rencontrent beaucoup de défis qui limitent leur participation équitable dans les organes de prise de décision, ainsi que leur jouissance des droits politiques, civils, économiques et sociaux, au même titre que les hommes Batwa, a-t-elle dit.

    En effet, a-t-elle noté, ces femmes ne sont pas engagées au niveau civique car elles se considèrent comme des citoyens de seconde zone.

    L'autre défi est le manque de leadership local qui permettrait de soulever les problèmes auxquels elles se heurtent dans leur vie quotidienne.

    Par ailleurs, les Batwa et plus particulièrement les femmes Batwa, sont victimes de plusieurs violations à cause de l' ignorance des droits et au manque des ressources financières, a fait remarquer Mme Nicayenzi.

    Ils ne peuvent pas facilement accéder à la justice pour demander réparations, indemnisations, ou poursuites des auteurs de ces violations.

    Les femmes autochtones sont victimes des violences basées sur le genre. Elles font des mariages illégaux, sont congédiées au gré de leurs maris et s'adonnent aux travaux manuels qui sont mal ou non rémunérés, a-t-elle signalé.


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  • La première chaîne de télévision autochtone a été officiellement lancée le 8 décembre 2012 avec le soutien de l’Etat argentin. Wall Kintun TV est présentée comme un espace de parole des mapuches de Bariloche qui prétend interpeller et impliquer la population de toute la région qui jusqu’à présent ne pouvait recevoir que la chaîne 6 du groupe Clarín critiquée pour ne pas traiter l’information locale.

    La responsable de production Inalén Antillanca a indiqué que Wall Kintun (qui signifie « chercher autour de soi » selon les sources consultées) prétend être un canal interculturel diffusant des émissions culturelles sur la réalité et l’actualité du peuple mapuche. Selon son directeur Diego Pereyra, la chaîne offre des programmes pour enfants en langue mapuche, propose des films sur les droits humains, des entrevues, des débats et des informations sur les peuples autochtones d’autres provinces argentines.

    La majorité des journalistes de la chaîne sont de jeunes mapuches de Bariloche expérimentés et formés dont beaucoup d’entre eux ont présenté ou produit des émissions radiophoniques.

    La direction de la chaîne espère pouvoir s’autofinancer par la vente d’espaces publicitaires et le sponsoring local. Toute la production utilisera des logiciels gratuits.

    Wall Kintun TV a été créée dans le cadre de la loi 26 522 sur les Services de Communication Audiovisuelle connue comme la Loi sur les Médias promulguée en octobre 2009 et dans la suite de créations de radios autochtones. Cette loi a remplacé la loi sur la Radiodiffusion n°22 285 adopté par la dictature militaire en 1980 et est présenté par l’Etat comme le signe d’une démocratisation des moyens de communication en Argentine.

    Pour en savoir plus: http://sogip.wordpress.com/


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  • Le 26 février 2013, à Paris Hôtel Marriott Rive Gauche en présence de Wilson Pastor, ministre des Ressources Naturelles Non Renouvelables équatorien, les entreprises Françaises sont conviées à prendre part au 11ème appel d'offre pétrolier lancé par l'équateur sur le centre-sud de l'équateur.
    Les peuples et nationalités indiennes qui vivent sur les territoires ancestraux concernés s'opposent fermement à ce 11ème appel d'offre et appellent à la conscience des entreprises pétrolières françaises.

     

    [26 Février 2013]

    Ce 11ème appel d'offre est une atteinte à leurs droits collectifs garantis par la Constitution et les Traités Internationaux relatifs aux Droits Humains. Par ailleurs, le processus de "consultation" des peuples indiens ne respecte pas les standards internationaux relatifs à la Consultation Préalable, Libre et Informée (CPLI) établis para la Cour Interaméricaine des Droits de l'Homme (CIDH) lors de la sentence du “Cas Sarayaku” en juillet 2012

    Lettre ouverte de la CONFENIAE à la communauté internationale et aux entreprises pétrolières publiques et privées

    La Confédération des Nationalités Indigènes de l'Amazonie Equatorienne (CONFENIAE) et nos alliés de la Nation Achuar d'Equateur (NAE), la Nation Shiwiar, Sapara, Shuar, le peuple ancestral de Huito, le peuple originaire Kichwa de Sarayaku (TAYJASARUTA), l'association des Femmes Waorani d'Equateur, exprimons notre refus catégorique du processus de promotion internationale du 11ème appel d'offre pétrolier, qui concerne le centre-sud de l'Amazonie équatorienne, qui affectera nos territoires ancestraux.

    Demande d’annulation du 11e appel d’offre pétrolier
    Lors de nos déclarations antérieures, nous avons exigé l'annulation de l'appel d'offre pétrolier car il représente une atteinte à la nos droits collectifs garantis par la Constitution et les Traités Internationaux relatifs aux Droits Humains. Nous demandons aux entreprises pétrolières publiques et privées du monde entier de NE PAS PARTICIPER au 11ème appel d'offre pétrolier, ce projet pétrolier affecte les territoire ancestraux indigènes ce qui constitue une violation des droits de sept nationalités indigènes d'Equateur.

    Non respect de la Consultation Préalable, Libre et Informée
    La “socialisation” du projet pétrolier réalisée dans les communautés, qui se veut être une Consultation Préalable des peuples et nationalités concernées, ne respecte pas les standards internationaux relatifs à la Consultation Préalable, Libre et Informée établis para la Cour Interaméricaine des Droits de l'Homme lors de la sentence du “Cas Sarayaku”, sentence qui n'a pas encore été prise en compte par l'Etat Equatorien. Ce qui démontre bien que les projets pétroliers ne respectent pas les droits des communautés indigènes. L'histoire se répète... Nous appelons la communauté internationale à nous soutenir et à rester vigilants en se solidarisant avec les Peuples et Nationalités Indigènes de l'Amazonie Equatorienne afin que notre cosmovision, nos forêts tropicales et nos espace de vie, qui sont en danger à cause du 11ème appel d'offre pétrolier, soient préservés et respectés.
    Franco Viteri, Président de la Confédération des Nationalités Indigènes de l'Amazonie Equatorienne (CONFENIAE) Jaime Vargas, Président de la Nationalité Achuar del Ecuador (NAE) Fernando Santi, Président de la Nationalité Shiwiar del Ecuador (NASHIE) Manari Ushigua, Président de Fédération Binacional Zapara Ecuador – Perú (FEBZEP), Manuel Maiche, Président de la Nation Shuar del Ecuador (NASHE) Darío Jaramillo, Président du Peuple Ancestral de Huito José Gualinga, Président du Peuple Originaire Kichwa de Sarayaku Manuela Ima, Présidente de l'Association de Femmes Waorani d’Equateur (AMWAE) Francisco Shiki, Président de la Fédération Interprovinciale de Centres Shuar (FICSH) Cristóbal Jimpikit, Fédération de la Nation Shuar de Pastaza (FENASHP)


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  • L'enquêteur correctionnel du Canada, Howard Sapers, est d'avis que le système carcéral fédéral n'offre pas les mêmes chances aux détenus autochtones qu'aux non autochtones et que la situation empire, même 20 ans après l'adoption d'une loi pour rectifier le tir.

    En conférence de presse à Ottawa, M. Sapers a fait part du contenu de son rapport, déposé jeudi à la Chambre des communes, sur la surreprésentation des Autochtones dans les pénitenciers fédéraux, ainsi que sur le sous-financement et la sous-utilisation des mesures prévues pour ces détenus dans la Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous condition, promulguée en 1992.

    Les Autochtones forment environ 4 % de la population totale du Canada, mais selon les plus récents chiffres, ils représentent près du quart des hommes incarcérés et environ le tiers des femmes incarcérées dans les établissements fédéraux. Ce nombre passe à 55 % au Pénitencier de la Saskatchewan et à plus de 60 % au pénitencier Stony Mountain, au Manitoba.

    De façon générale, les détenus autochtones ont de plus longues peines, passent davantage de temps en isolement, ont moins de chance de bénéficier tôt d'une liberté conditionnelle et sont plus à risque de voir cette liberté révoquée pour des délits mineurs.

    Le rapport examine ensuite comment le système carcéral applique deux articles de loi. L'un permet le transfert, dans des établissements communautaires autochtones, de détenus qui seraient autrement envoyés en établissement fédéral, tandis que l'autre permet aux communautés autochtones de participer à la remise en liberté d'un délinquant. Ces outils sont rarement utilisés, a constaté M. Sapers.

    Peu de mesures appliquées

    Seulement 68 places dans quatre pavillons de ressourcement ont été créées depuis 1992, pour appliquer l'article sur les établissements communautaires. Même à plein rendement, ces places ne pourraient accueillir que 2 % des Autochtones détenus en établissement fédéral. De plus, trois des quatre installations sont situées dans des réserves, alors qu'une majorité de délinquants autochtones sont mis en liberté en milieu urbain.

    Pour ce qui est de l'implication de la communauté, M. Sapers souligne que le processus est enlisé dans l'administration et mal compris de toutes parts. Il ajoute que parmi les 19 000 employés de Service correctionnel Canada, seulement 12 agents coordonnent le processus dans tout le Canada.

    L'enquêteur correctionnel recommande d'augmenter de façon importante le financement accordé aux programmes de réinsertion dans la communauté. Il suggère aussi de créer un poste de sous-commissaire des services correctionnels aux Autochtones, de créer des formations auprès des forces de l'ordre pour qu'elles soient mieux équipées pour intervenir auprès des Autochtones et de mieux inclure les aînés des communautés autochtones qui accueillent un délinquant remis en liberté conditionnelle.

    Le système carcéral accomplit ses visées, selon Ottawa

    Accusé à la Chambre des communes de ne pas prendre la crise au sérieux par le chef de l'opposition officielle, Thomas Mulcair,  le premier ministre Stephen Harper a d'abord rappelé que les prisonniers avaient « été déterminés coupables d'actes criminels par des cours indépendantes », avant d'ajouter : « Les Autochtones sont malheureusement plus souvent victimes de crimes violents que les autres Canadiens. C'est la raison pour laquelle [...] nous prenons au sérieux notre responsabilité de protéger la société canadienne ».

    Le ministre récemment nommé aux Affaires autochtones, Bernard Valcourt, s'est inquiété pour les victimes des prisonniers autochtones, se disant incapable de commenter les données sur leur surreprésentation carcérale. « Je ne peux pas expliquer ça, je ne suis pas devin », a-t-il lancé, renvoyant la question à son collègue de la Sécurité publique.

    Le ministre Vic Toews n'a pas précisé s'il acceptait les recommandations, mais dans une déclaration transmise à Radio-Canada, il a affirmé que le système carcéral corrigeait  les comportements criminels.

    Le porte-parole néo-démocrate en matière de sécurité publique, Randall Garrison, a accusé les conservateurs au pouvoir de ne pas avoir su transférer des responsabilités aux communautés autochtones censées accueillir des délinquants. Il a fait valoir qu'il s'attendait en plus à des compressions visant le système correctionnel dans le prochain budget.

    Quant à son collègue et ancien leader cri Roméo Saganash, il a affirmé que le premier ministre Harper ne connaissait pas le dossier. « Cela démontre une chose évidente : ça en prend encore beaucoup plus, des rencontres entre les chefs autochtones et le premier ministre du Canada. »

    Jonathan Rudin, un des coauteurs du rapport Par-delà les divisions culturelles : un rapport sur les Autochtones et la justice pénale au Canada, déposé par la Commission royale sur les peuples autochtones en 1996, a parlé d'un manque d'engagement et de ressources de la part du gouvernement et des services correctionnels. Selon lui, le fait d'avoir un programme ne suffit pas; encore faut-il qu'il ait un effet. Sinon, il ne devrait pas être offert, croit l'expert en justice autochtone.

    Alors que l'Association des libertés civiles de Colombie-Britannique utilisait le terme « raciste » pour décrire le système correctionnel canadien, le président par intérim de la Commission canadienne des droits de la personne, David Langtry, a décrit les problèmes relevés par le rapport comme étant « sérieux et troublants ».

    Pour sa part, Shawn Atleo, grand chef de l'Assemblée des Premières Nations, a fait valoir qu'il était temps que le système pénal s'arrime avec les communautés autochtones pour réinsérer les repris de justice et prévenir la récidive.

    Le dépôt du rapport spécial de l'enquêteur est un geste rare. Un tel document n'a été produit qu'une seule autre fois, il y a 20 ans, et il avait mené à l'établissement d'une commission royale d'enquête sur le traitement des femmes emprisonnées. Le vieil établissement carcéral pour femmes de Kingston, en Ontario, avait été fermé par la suite.

     

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