• Les femmes pygmées sont quasiment exclues du système de soins périnatals congolais et accouchent le plus souvent à leur risques et périls, rapporte une étude du ministère congolais de la Santé et du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) présentée mardi 12 mars 2013 à Brazzaville.

    Selon cette étude réalisée en 2012, 93% des Congolaises en général accouchent dans un centre de santé, contre 4% seulement de femmes pygmées désignées dans le document comme femmes autochtones.

    Cette étude concerne les régions de la Likouala, de la Sangha (nord), des Plateaux (centre) et de la Lékoumou (sud-ouest) qui hébergent l'essentiel des 43.500 pygmées représentant à peine 2% de la population congolaise.

    Les consultations prénatales sont fréquentées par 94% des Congolaises enceintes en général mais par seulement 37% des autochtones enceintes, a expliqué à l'AFP David Lawson, représentant de l'UNFPA au Congo.

    D'après l'étude, 45% de Congolaises utilisent des méthodes contraceptives, tandis que les autochtones ne sont que 25% à le faire en raison de difficultés d'accès à la planification familiale.

    Alors que la moitié des autochtones déclarent ne pas avoir d'informations sur le VIH/sida dans un pays dont le taux de séroprévalence est de 3,2%, les études montrent que 99% des Congolais sont informés de l'épidémie et des modes de prévention.

    Les Pygmées vivent généralement en forêt ou à la périphérie des villages. Ils dépendent de la chasse, de la pêche et de la cueillette. En 2011, le Congo a promulgué une loi portant protection et promotion de leurs droits mais qui attend toujours ses textes d'application.

    Brazzaville a abrité du 11 au 15 mars une réunion préparatoire de la 12ème session de l'Instance permanente de l'ONU sur les peuples autochtones qui doit se tenir en mai à New York.


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  • Boracay, paradis du tourisme international, a été fréquenté l’an dernier par 1,2 million de vacanciers. Ce territoire ancestral des Ati, peuple autochtone de cette petite île des Visayas Occidentales, a perdu le 22 février dernier son porte-parole, Dexter Condez, 26 ans, abattu à la nuit tombée de six balles tirées à bout portant. Pour son enterrement, qui a eu lieu le 2 mars dernier en présence d’une foule d’un millier de personnes, Victoria Eliza Aquino-Dee...

    ... la sœur du président de la République Benigno Aquino, avait fait le déplacement. « Il était si jeune et promis à un avenir brillant. Ceux qui sont responsables de sa mort doivent être arrêtés et punis », a-t-elle déclaré à l’issue de la messe des funérailles.

    Le 22 février, vers 21h, Dexter Condez revenait d’une réunion qui avait rassemblé des responsables de la communauté Ati et des religieuses des Filles de la Charité, congrégation active à la Holy Rosary Parish Ati Mission, fondée en 2000 par les Filles de la Charité de Saint Vincent de Paul pour venir en aide aux quelque 40 familles Ati de Boracay, soit environ 200 personnes. Dexter Condez lui-même était membre de la Société de Saint Vincent de Paul. C’est en tant que porte-parole de la BOTA (Boracay Ati Tribal Organization) que le leader à cette réunion qui avait pour objet la mise en œuvre du titre de propriété accordé l’an dernier aux Ati par la Commission nationale des peuples indigènes.

    Rapidement après l’assassinat de Dexter Condez, la police a arrêté un suspect, garde de sécurité d’un hôtel de l’île, le Crown Regency Boracay Resorts, appartenant à une société basée à Cebu, la J. King & Sons Co. Inc.

    Habitants originels de Boracay, les Ati vivaient sans problème majeur sur leur île jusqu’aux années 1970, date de l’arrivée des premiers touristes. Commencée modestement autour d’établissements fréquentés par les backpackers, l’activité touristique s’est considérablement développée au point de faire de l’île une destination internationale très prisée. Des hôtels de luxe sont sortis de terre. Les Ati ont certes retiré quelques revenus de cette activité touristique (ouvriers sur les chantiers de construction ou petits commerçants) mais ils ont surtout perdu la maîtrise de leur île. Sur les seulement 1 032 hectares de l’île, le nombre des lots fonciers est passé de 270 à la fin des années 1970 à plus de 6 000 aujourd’hui. Le prix du m² a grimpé en flèche et on estime qu’un tiers des propriétés ne sont pas enregistrées légalement. Il n’est pas rare que des conflits fonciers entre hôteliers se règlent à coups de fusil.

    C’est dans ce contexte que les Ati, stigmatisés de plus pour la couleur foncée de leur peau, se sont trouvés complètement marginalisés sur leurs propres terres. Aidés par l’Eglise catholique, ils ont alors demandé à la Commission nationale des peuples indigènes de leur reconnaître un territoire spécifique, mais ce n’est qu’en janvier 2011, après plus de dix années de démarches, que celle-ci leur a accordé un « Titre de domaine ancestral ». Sur les 156 titres accordés par la commission aux peuples autochtones des Philippines, celui des Ati est assurément le plus petit, avec une superficie de seulement 2,1 hectares ! Située en bordure d’une crique préservée des constructions dans la partie sud de Boracay, la propriété s’est toutefois révélée inconstructible du fait de litiges engagés par trois groupes hôteliers. Et c’est le garde de sécurité de l’un d’entre eux, le Crown Regency Boracay Resorts, qui est soupçonné d’avoir abattu Dexter Condez.

    Dans le diocèse de Kalibo, dont le territoire comprend l’île de Boracay, la cause des peuples indigènes ainsi que la défense de l’environnement figurent au cœur des priorités de l’évêque, Mgr Jose Corazon Tumbagahan Tala-oc. Son engagement contre les grandes exploitations minières est connu de tous. Ce 2 mars, Mgr Tala-oc présidait les funérailles de Dexter Condez à Boracay. Dans son homélie, affirmant que le diocèse continuera à défendre les Ati, il a déclaré : « Nous poursuivrons la route à vos côtés dans votre combat pour la terre et la justice. Désormais, nous avons un héros à Boracay. »

    Par ailleurs, à Manille, une récente décision du président Aquino a été très mal accueillie par les défenseurs de l’environnement et des droits des peuples autochtones. Le 19 février dernier, le gouvernement a en effet annoncé que l’étude d’impact environnemental du géant minier Xstrata pour son projet de mine à ciel ouvert à Tampakan, sur les terres ancestrales du peuple B’lann, était recevable et conforme aux normes en vigueur aux Philippines. Cette décision ouvre la voie à une mise en place d’un investissement très controversé de 5,9 milliards de dollars, le plus important investissement étranger jamais réalisé dans le pays. Dès le lendemain 20 février, Mgr Dinualdo Gutierrez, évêque du diocèse catholique de Marbel, dénonçait la mesure gouvernementale : « [Benigno Aquino] n’est plus crédible. Il affirme que le peuple est ‘le patron’, mais ce n’est qu’un slogan, rien de plus ! »

    Enfin, sur le même sujet du projet minier de Tampakan, un juge de Digos City, à Mindanao, a mis en examen le lieutenant-colonel Alexis Noel Bravo et quinze de ses hommes pour l’assassinat de Juvy Capion et de deux de ses fils, âgés de 8 et 13 ans. Abattue en octobre dernier alors qu’elle était enceinte de trois mois, la jeune femme était l’épouse de Daguil Capion, membre du peuple B’lann et l’un des leaders de l’opposition au projet du groupe Xstrata. Prononcée hier 6 mars, cette mise en examen et le jugement qui suivra sont attentivement suivis aux Philippines par les militants des droits de l’homme qui y voient un test de la détermination présidentielle à défendre les droits de l’homme.
     


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  • Le Représentant du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), David Lawson, a fait part de sa satisfaction quant aux avancées réalisées en matière de protection des droits des peuples autochtones au Congo, ces dernières années.

    Au Congo, ces populations comptent 43,500 âmes, selon les chiffres du dernier recensement général de la    population. Alors qu'elles représentaient 10% de la population générale en 1997, elles ne sont plus que 2% aujourd'hui.

     

     

    Le Représentant de l'UNFPA a appelé l'attention des autorités congolaises et de la communauté internationale sur le danger d'extinction de ces populations dès 2010. Depuis, l'UNFPA s'est beaucoup investi avec le gouvernement et les représentants autochtones pour répondre à ce défi. M. Lawson salue ainsi le leadership du Président de la République et du gouvernement, sous l'impulsion du Ministre d'Etat, Ministre de la Justice et des Droits humains, Me Aimé-Emmanuel Yoka, et souligne les efforts accomplis, notamment dans l'appui à la mise en place d'un Réseau National des Populations Autochtones du Congo (RENAPAC) pour assurer le respect du principe de 'consultation préalable' des peuples autochtones sur toutes les questions les concernant et l'adoption d'une loi exemplaire pour l'Afrique et le monde, la loi n°. 05-2011 portantes protections et promotion des droits des populations autochtones du Congo. L'UNFPA aura apporté un appui significatif à ces dossiers, ainsi qu'à la préparation des décrets d'application de la loi, et au plaidoyer pour la prise en compte des questions autochtones dans les projets de loi de finances 2012 et 2013. L'UNFPA est également à l'origine de la préparation d'un Plan d'action d'urgence conjoint entre le gouvernement et les Nations Unies, 2013-2014, pour assurer une réponse immédiate et efficace aux besoins pressants de ces populations.

     

    Sur les droits à la santé, l'UNFPA soutient le gouvernement dans la santé de la reproduction des peuples autochtones, notamment la santé maternelle et la prévention du VIH/Sida. Concernant les droits civils et politiques, l'UNFPA appuie les efforts de prévention des violences sexuelles et les droits des femmes autochtones; le renforcement du leadership autochtone, à travers le renforcement des capacités de plaidoyer et d'action du RENAPAC et des associations autochtones; et avec l'appui financier du gouvernement américain,  la mobilisation et la participation des femmes autochtones aux processus électoraux de 2012- 2013, qui a permis un taux de participation des femmes autochtones aux élections législatives de 2012, quatre fois supérieur à celui de 2007.

     

    "Une meilleure santé reproductive, une plus grande autonomie économique et sociale des femmes autochtones, et dans la citoyenneté à travers la participation aux processus  électoraux, sont des gages du renforcement du leadership autochtone et de la défense par eux-mêmes de leurs propres droits" a déclaré le Représentant de l'UNFPA, tout en se félicitant que la venue de l'Instance permanente au Congo puisse engendrer une accélération de la mise en œuvre de la loi 05-2011 et une plus forte mobilisation du leadership africain sur ces questions. « Les peuples autochtones ne sont pas des victimes, ils doivent être acteurs de leur propre destin» a conclut David Lawson.

     

    Rappelons qu'au sein de cette Instance permanente, créée en 2001, qui veille à la mise en œuvre de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, fait unique aux Nations Unies, les représentants des gouvernements, des Nations Unies et des peuples autochtones ont les mêmes droits de parole et de vote. C'est la première fois que cette institution se réunit en Afrique.

    Aujourd'hui a commencé la visite officielle des membres de l'Instance permanente des Nations Unies sur les Questions autochtones en République du Congo, qui durera jusqu'au 15 mars prochain.


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  • Les représentantes de trois communautés autochtones de l’Inde, du Kenya et du Rwanda ont mis l’accent sur l’importance de l’éducation pour libérer les femmes autochtones de la double discrimination, sexuelle et ethnique, dont elles sont victimes. 

     

    La Coordonnatrice de « Asia Indigenious People Pact », Mme Shimreichon Luithui-Erni; la Directrice exécutive de « Il’laramak Communauty concerns », Mme Agnes Leina; et la Coordonnatrice de la « Communauté des potiers du Rwanda », Mme Marthe Muhawenimana, ont quitté un moment la séance de la Commission de la condition de la femme pour parler à la presse, au Siège des Nations Unies à New York.

     

    « Le seul moyen d’aller vers l’émancipation des femmes, en général, et des autochtones, en particulier, est d’instaurer la gratuité de l’éducation », a insisté la représentante de « Il’laramak Communauty concerns », qui défend cette communauté nomade kényane.  « La violence faite aux femmes ne s’arrêtera pas sans l’accès gratuit à l’éducation », a-t-elle insisté, commentant ainsi le thème principal de la cinquante-septième session de la Commission de la condition de la femme.  Elle a rappelé que les filles adolescentes qui n’ont pas les moyens de payer leur scolarité sont livrées au mariage précoce et forcé. 

     

    Son homologue de la « Communauté des potiers du Rwanda », avocat de la cause « twa »*, n’a pas dit autre chose: l’analphabétisme perpétue la marginalisation tout comme les pratiques culturelles discriminatoires.

     

    Nous devons expliquer à nos communautés, qu’en remettant en cause des pratiques comme les mutilations génitales et les mariages précoces et forcés, nous ne renions pas notre identité.  Nous rejetons seulement les aspects les plus négatifs de notre culture, ont dit de concert les trois femmes autochtones qui se sont félicitées de la capacité de leurs communautés à se mobiliser pour leurs droits. 

     

    La représentante de « Asia Indigenious People Pact » a ainsi fustigé la confiscation des terres autochtones et les projets immobiliers menés sans consulter les peuples concernés.  « Lorsqu’on se révolte, on nous considère comme des insurgés et on nous envoie l’armée », a-t-elle dénoncé.  La militarisation des terres autochtones, a-t-elle mis en garde, vient avec son lot de violences sexuelles dans un environnement où l’appauvrissement entraine déjà l’alcoolisme chez les hommes qui deviennent violents avec leurs femmes.   


    Il y a cinq ans, a renchéri la représentante de la « Communauté des potiers du Rwanda », je n’aurai pas osé soulever le problème de la violence, comme les mutilations génitales mais aujourd’hui les choses ont changé.  Elle a invité la presse à visionner sur « Youtube » « Beads of bondage » un documentaire de 38 minutes sur les initiatives des femmes de sa communauté.


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  • Les dirigeants des peuples autochtones de 27 pays prônent un développement autonome

    Rome, le 13 Février 2013 – La première réunion mondiale du Forum des peuples autochtones tenue au siège du Fonds International de Développement Agricole (FIDA) à Rome a clôturé ses travaux, le 12 février. Les 32 participants venant de 27 pays différents qui ont pris part aux travaux se sont engagés à protéger, respecter et promouvoir le développement autonome pour assurer que la croissance rurale et agricole soit synonyme de préservation de la culture et de l’identité autochtone.

    Ayant lieu en marge du 36ème Conseil des Gouverneurs du FIDA, ces deux jours de forum marquent le début d’un nouveau chapitre dans le travail de longue haleine réalisé par le FIDA avec les peuples autochtones, dont la plupart vit dans des zones rurales et souffre de manière disproportionnée de la pauvreté et de l’exclusion sociale.

     “Il y a trois ans, le FIDA a adopté une politique d’engagement aux côtés des peuples autochtones. Ce forum est une opportunité pour nous d’évaluer l’efficacité de nos actions, et d'améliorer la façon dont nous mettons en œuvre notre politique ", a déclaré Kanayo F. Nwanze, Président du FIDA. “Bien que nous reconnaissions et respections les nombreuses cultures distinctes, les moyens de subsistance et les traditions, nous sommes également conscients qu'il y a souvent un dénominateur commun entre les peuples autochtones, surtout en ce qui concerne les sociétés, les territoires et les ressources naturelles."

    Avant le forum, le FIDA et ses partenaires des communautés autochtones ont conduit une série de consultations, y compris des ateliers régionaux, qui ont identifié deux grandes priorités: accroître la participation totale et effective des peuples autochtones dans la conception et la mise en œuvre des projets financés par le FIDA et renforcer les organisations des peuples autochtones. L’une des nombreuses questions abordées lors du forum portait sur les droits des peuples autochtones de posséder et de gérer leurs territoires ancestraux. Les participants au forum vont maintenant synthétiser leurs discussions et conclusions dans un plan d'action et une déclaration qu'ils présenteront le 13 Février lors du Conseil des gouverneurs, l’organe suprême du FIDA.

    Les peuples autochtones comptent plus de 370 millions de personnes dans le monde. Bien qu'ils représentent moins de 5 pour cent de la population mondiale, ils représentent 15 pour cent de la pauvreté dans le monde. Dans de nombreux pays, ils sont les plus pauvres d'entre les pauvres et leur situation ne s'améliore pas aussi vite qu'elle le devrait, d'autant plus que près de 80 pour cent de la biodiversité mondiale se trouve dans des zones principalement habitées par les peuples autochtones.

    "De nombreux peuples autochtones, en particulier ceux qui se trouvent dans les zones les plus reculées, habitent aujourd’hui encore leurs territoires traditionnels", a déclaré Victoria Tauli-Corpuz, Directrice Générale de la Fondation Tebtebba. «Ce sont les derniers écosystèmes restants dans le monde, qui sont le mieux conservés et utilisés de manière durable, telles les forêts tropicales ou boréales, les tourbières, les zones marines et côtières. Le fait que les peuples autochtones continuent d'utiliser leur savoir traditionnel et leur coutume de gouvernance des territoires est l'un des facteurs qui a permis d’assurer cette conservation."
    “Puisque ce sont des zones où la biodiversité, les minéraux, le pétrole et le gaz peuvent encore être trouvés, les peuples autochtones sont confrontés à des menaces quotidiennes de voir leurs communautés déplacées de leurs territoires ou de subir des programmes de développement inappropriés”, a ajouté Tauli-Corpuz.

    La création du Forum permanent des Nations Unies sur les questions autochtones en 2000 a marqué un tournant, suivie par l'approbation en 2007 de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. Cela a été un succès de la campagne des peuples autochtones pour mieux se faire entendre au sein des institutions internationales. Le FIDA a soutenu les représentants des peuples autochtones pour établir un ensemble d'indicateurs précis pour mesurer le bien-être des peuples autochtones sur la base de leurs propres principes et perspectives.

    Le FIDA a pris une série d'initiatives et a accumulé une expérience précieuse dans l’établissement d’un dialogue constructif avec les peuples autochtones. Le FIDA finance environ 240 projets en cours, dont environ 30 pour cent soutiennent les communautés des peuples autochtones dans quelque 38 pays. Par exemple, le projet PROCORREDOR en Equateur conjugue la génération de revenus et la revitalisation culturelle. Les peuples autochtones, qui ont une tradition de l'artisanat, apprennent les nouvelles techniques de commercialisation et de présentation des produits afin qu'ils puissent tirer des bénéfices de l'industrie de l'écotourisme de l’Equateur en pleine croissance.

    “Nous, les peuples autochtones, avons appris avec le FIDA que nous devons dialoguer, travailler ensemble et être les principaux promoteurs de la politique et des pratiques pour vaincre la pauvreté. Ce Forum est un lieu idéal pour le dialogue, un lieu où l'on peut analyser ce que nous avons appris et où l'on peut parvenir à un accord afin d’améliorer le travail du FIDA dans nos pays” a déclaré Myrna Cunningham Kein, Membre de l'Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones.



    Communiqué de presse n°: FIDA/05/2013

    Le Fonds international de développement agricole (FIDA) œuvre aux côtés des populations rurales pauvres afin de leur permettre de cultiver et de vendre davantage de produits vivriers, d’accroître leurs revenus et de déterminer le cap de leur propre existence. Depuis 1978, le FIDA a investi dans des projets quelque 14,8 milliards d’USD sous forme de dons et de prêts à faible taux d’intérêt octroyés à des pays en développement, permettant à plus de 400 millions de personnes de se libérer par elles-mêmes de la pauvreté et favorisant ainsi la création de communautés rurales dynamiques. Le FIDA est une institution financière internationale et une agence spécialisée des Nations Unies dont le siège est à Rome – la plateforme alimentaire et agricole des Nations Unies. Il représente un partenariat unique, regroupant 172 membres, entre l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), d’autres pays en développement et l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

     


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  • La Banque africaine de développement (BAD) (http://www.afdb.org) a organisé, du 11 au 12 février 2012, un forum sur le développement économique des peuples autochtones d'Afrique. Cette rencontre a marqué l'engagement de la Banque envers ces populations pour s'assurer qu'ils profitent de la croissance économique, comme prévu dans sa Stratégie de croissance à moyen et long terme.

    Le forum a permis aux Peuples autochtones d'échanger avec une audience plus large et d'approfondir les discussions sur les questions de leur développement économique.

    Un débat franc et ouvert sur les moyens de renforcer la participation des populations autochtones dans les prises de décision et s'assurer que les avantages acquis profitent aux communautés d'une manière inclusive et durable est également prévu au cours de cette rencontre.

    Ce forum, qui s'est  étendu sur deux jours, a réuni des experts, des groupes représentant les peuples autochtones, la haute direction et le personnel de la BAD ainsi que d'autres parties prenantes, pour un partage de connaissances et d'expériences.

    Des experts africains seront également invités à se prononcer dans le cadre de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (DDPA).

    La cérémonie d'ouverture aura lieu lundi 11 Février 2013 à partir de 9h00. Des déclarations y seront prononcées par les personnalités suivantes: le Président de la Banque africaine de développement, Donald Kaberuka, la Commissaire aux Affaires Politiques de la Commission de l'Union africaine, Aisha Abdullahi, le Vice-président et Economiste en chef de la BAD, Mthuli Ncube, et la sous-ministre zambienne des chefs traditionnels et des affaires du Gouvernement, Berina Kawandami.

    Une discussion entre des panélistes de haut niveau est programmée mardi 12 Février 2013 à partir de 11h15, jour de la clôture du Forum. Y prendront part, Kanyinke Sena, membre du Forum des Nations Unies sur les questions autochtones, le Conseiller général à la Banque africaine de développement, Kalidou Gadio, le ministre ougandais de la Justice et des Affaires constitutionnelles du gouvernement, Kahinda Otafire, le ministre tanzanien du Développement communautaire, de la Parité et de l'Enfance, Ummy Mwalimu, le directeur de l'Institut africain de développement de la BAD, Victor Murinde et le Directeur Pays d'ActionAid au Nigeria, Hussaini Abdu.


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  • Dans la foulée de l'interdiction de chasse du caribou du Mushuau Atiku (troupeau de caribous de la rivière George) au Labrador annoncée par le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador le 28 janvier dernier1, les Nations innues et naskapie du Québec réitèrent leur intention de prendre les mesures nécessaires pour assurer le rétablissement du Mushuau Atiku (troupeau de caribous de la Rivière George) et dénoncent l'ingérence du gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador dans la gestion de celui-ci.

    En effet, suite à l'annonce du gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador, les Nations innues et naskapie du Québec ont tenu une rencontre d'urgence de deux jours sur le caribou intitulée « Atiku uauinakanu - On parle du caribou », à Uashat les 7 et 8 février 2013. Plus de 250 personnes (chasseurs, aînés, jeunes, femmes) ont participé en personne au délibéré de la rencontre qui était par ailleurs diffusée en direct sur les ondes de la Société de communication Atikamekw-Montagnais.

    Près de vingt-cinq représentants politiques de neuf communautés ont participé à cette rencontre d'urgence et en sont arrivées à la déclaration suivante au nom des nations innues et naskapie de la région du Québec :

    * Les Nations innues et naskapie du Québec ont une relation millénaire et sacrée avec le caribou et des règles de vie permettent la continuité de cette relation durable entre les Nations innues et naskapie du Québec et le caribou;

    * Les Nations innues et naskapie de la région du Québec prendront toutes les mesures nécessaires pour protéger et préserver le caribou;

    * Les Nations innues et naskapie du Québec ont des droits ancestraux, y compris le titre indien, et des droits issus de traités sur le Nitassinan au Québec et au Labrador;

    * Les Nations innues et naskapie du Québec ne sont pas responsables de la situation actuelle, soit le déclin du troupeau du Mushuau Atiku et déplorent la mauvaise gestion du caribou par les gouvernements du Québec, de Terre-Neuve-et-Labrador et du Canada;

    * Les Nations innues et naskapie du Québec sont fortement préoccupées par la présente situation car le déclin actuel est accentué par la pression importante des développements miniers, hydroélectriques et forestiers des dernières décennies, les changements climatiques et par la chasse sportive;

    * Finalement, les Nations innues et naskapie du Québec participeront à la Table ronde réunissant les leaders des sept groupes des Premières Nations et Inuit du Québec et du Labrador concernés par le Mushuau Atiku (caribou de la Rivière George) qui se tiendra au début du mois d'avril 2013.


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  • Un expert de l'ONU demande au Canada d'ouvrir un dialogue avec les dirigeants autochtones

    Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, James Anaya, a exhorté le 8 janvier 2013 le gouvernement du Canada et les dirigeants aborigènes à lancer un dialogue constructif, au lendemain des manifestations des communautés des « Nations premières » et de la grève de la faim commencée par la chef de la tribu Attawapiskat, Theresa Spence.

     

    « Je salue les informations selon lesquelles le Premier ministre canadien, Steven Harper, a accepté de rencontrer les chefs de tribus, le 11 janvier, pour discuter des problèmes liés aux droits des autochtones et au développement économique », a déclaré M. Anaya dans un communiqué de presse.

     

    « Le gouvernement canadien et les représentants tribaux doivent saisir cette opportunité dans un véritable esprit de bonne volonté et de partenariat », a-t-ajouté.

     

    L'annonce de la réunion fait suite à plusieurs semaines de protestations de dirigeants autochtones et de militants du groupe « Plus jamais inactifs ». La grève de la faim de Mme Spence dure depuis le 11 décembre.

     

    « Je voudrais me joindre à tous ceux qui sont préoccupés par l'état de santé de Mme Spence, qui devrait participer à la réunion cette semaine avec les dirigeants autochtones », a indiqué M. Anaya.

     

    Les manifestations reflète le mécontentement des communautés concernées s'agissant de la relation entre les tribus et le gouvernement fédéral, auquel il est reproché de nouvelles lois et des décrets qui ont un impact sur leurs conditions de vie et leurs moyens de subsistance.

     

    « Le dialogue entre le gouvernement et les tribus devrait être fondé sur le respect des dispositions de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones», a souligné le Rapporteur spécial, en rappelant que le gouvernement a affirmé « son engagement à continuer de travailler en partenariat avec les peuples autochtones dans un esprit de bonne volonté, de partenariat et de respect mutuel. »

     


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  • L'Australie veut à nouveau interdire l'alcool aux aborigènes

    La Première ministre australienne s'est alarmée le 6 février 2013 d'un regain de violence et de détresse sociale chez les aborigènes.

    La Première ministre Julia Gillard enjoint les Etats du nord à prendre des mesures draconiennes contre «les fleuves d'alcool» menaçant cette minorité autochtone.

    Julia Gillard demande aux responsables des régions concernées de rétablir une sorte de liste noire des gros buveurs instituée en 2011. Celle-ci avait été supprimée quelques mois plus tard alors qu'elle avait fait ses preuves, selon elle.

    D'immenses progrès ont été réalisés pour soustraire les aborigènes au régime d'exclusion sociale et de stigmatisation raciale. Ils y ont été soumis des décennies durant par la majorité blanche issue de l'émigration britannique.

    Les plus pauvres

    La mortalité infantile a été divisée par deux par exemple, mais l'alphabétisation a récemment reculé. En outre, les violences associées à l'excès d'alcool sont reparties à la hausse, a souligné la dirigeante travailliste.

    Selon des chiffres du ministère de la Justice du Territoire du Nord, les violences liées à l'abus d'alcool ont augmenté de 7% entre 2011 et 2012 dans les régions à forte population aborigène. Elles se situent au-dessus du chiffre record de 2010, avec 4109 faits déclarés l'an dernier. Or ces violences avaient nettement diminué après les mesures draconiennes prises en 2011.

    Les aborigènes représentent environ 2% des 20 millions d'habitants d'Australie. Largement défavorisés, ils font partie des Australiens les plus pauvres et leur espérance de vie est inférieure de plusieurs années à celle leurs compatriotes.

     


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  • Une nouvelle table ronde s’est tenue hier entre des représentants du gouvernement chilien et des leaders mapuches d’Araucanie. Il s’agit de la seconde rencontre organisée ces derniers jours afin d’analyser la situation dans la région (située à environ 800 km de la capitale), théâtre d’un conflit historique entre les autorités et les natifs autour d’un sujet majeur,  à savoir la possession des terres. 

    Andrés Chadwick

    Les représentants de certaines communautés indigènes comme le porte-parole du Consejo de Todas las Tierras, Aucán Huilcamán, où encore les organisateurs du récent Sommet mapuche Cerro Ñielol, qui réclament entre autres l’autodétermination, n’ont pas été conviés au rendez-vous. Les ministres de l’Intérieur Andrés Chadwick, et du Développement social, Joaquín Lavín, ont fait le déplacement à Temuco pour poursuivre le dialogue avec les dirigeants mapuches, dans le cadre d’une réunion organisée pour évoquer les faits de violence dans la région, mais aussi le problème de la représentativité du peuple natif et sa reconnaissance constitutionnelle. Jeudi dernier (16 janvier 2013), le président de la République chilien, Sebastián Piñera, avait écarté toute possibilité de concéder aux communautés indigènes le droit à l’autonomie et avait même refusé de participer au Sommet auquel il avait été convié.

    Un appel au dialogue mais Sebastián Piñera reste ferme sur ses positions

    « Le Chili est un pays multiculturel, mais nous sommes absolument convaincus que le Chili est un seul pays, une seule nation, nous sommes différents peuples, différentes cultures, mais un seul pays », a déclaré le chef de l’État. De son côté, Aucán Huilcamán conçoit l’autodétermination comme un régime autonome en accord avec les traités signés en 1823 et 1825 qui reconnaissent ce peuple natif comme une communauté à part entière évoluant sur un territoire défini. Lors de la précédente rencontre, un vent de mécontentement avait soufflé, de nombreux représentants natifs dénonçant le déploiement excessif de forces policières dans la région pour endiguer les tensions plus que jamais vivaces. Parmi, les revendications du peuple mapuche, le respect de la Convention 169 de l’Organisation internationale du travail (OIT) qui reconnaît le droit des peuples indigènes à être consultés préalablement avant la mise en place de projets ayant une incidence sur leurs terres ancestrales.

    Communauté mapuche

    Convention 169 « Consultation et participation » :
    « L’esprit de consultation et de participation constitue la pierre d’angle de la convention n° 169 sur laquelle reposent toutes ses dispositions. La convention exige que les peuples indigènes et tribaux soient consultés sur les questions qui les affectent. Elle exige également que ces peuples soient en mesure de s’engager dans une participation libre, préalable et informée dans les processus politiques et de développement qui les affectent ». Depuis son adoption, la convention n° 169 a gagné une certaine reconnaissance bien au-delà du nombre réel de pays qui l’ont ratifiée. Ses dispositions ont influencé bon nombre de documents politiques, de débats et de décisions juridiques au niveau régional et international, ainsi que des législations et des politiques nationales.

    La communauté mapuche s’appuie sur la Convention 169 de l’OIT pour revendiquer ses droits

    Or, comme le soulignent les représentants mapuches, une nouvelle menace plane, l’adoption de la Loi Hinzpeter (actuellement discutée au Congrès en vue de son approbation). Une loi qui ne fera que légitimer la répression des mouvements contestataires par la force, les acteurs de mouvements sociaux seront muselés et leurs actions condamnées mettant un terme à toute forme d’opposition aux décisions prises par le gouvernement. 

    La loi antiterroriste et la loi Hinzpeter clairement remises en cause

    Au titre de l’article 269 de la loi Hinzpeter, peuvent être punis d’une peine de prison de cinq cent quarante et un jours à trois ans ceux qui participent aux désordres de l’ordre public ou quelconques autres actes de violence : « Paralyser ou interrompre un service public comme les communautés hospitalières, les combustibles, les communications, les transports (…) Envahir ou occuper les services ou établissements commerciaux, industriels, éducatifs, religieux, privés ou municipaux (…) Empêcher ou altérer la libre circulation des personnes sur les ponts, les chemins ».

    « Nous voulons donner plus de pouvoirs aux carabiniers chiliens afin qu’ils luttent contre ceux qui agissent lâchement en se couvrant le visage, et portent atteinte à la police chilienne et aux citoyens », a déclaré le président, il y a moins d’une semaine après l’escalade de violence survenu en Araucanie qui a causé une vive émotion,  ajoutant « la loi permettra de renforcer et de rendre plus ferme la législation pour pouvoir combattre ces individus au visage caché ».

    Plus de 800 représentants mapuches réclament l’autodétermination politique de leur peuple et la pleine possession de leurs terres et ont exigé du président chilien qu’il présente ses excuses publiques pour les dommages causés à la communauté au sud du pays depuis des décennies.

    Incendie criminel en Araucanie

    Aucán Huilcamán, porte-parole du Consejo de Todas las Tierras a qualifié le processus historique appelé « Pacification de l’Araucanie » au moyen duquel l’État chilien prétend « culturiser » le peuple mapuche « d’actes de lèse-humanité » et a donc invité le chef de l’État à réparer et à indemniser la communauté pour les dommages causés ces 130 dernières années. En Araucanie résident environ 600 000 mapuches, ils sont confrontés aux entreprises agricoles et forestières qui s’approprient en toute légalité leurs terres.

    Un couple de latifundistas assassiné a ravivé les tensions dans la région

    La région connaît un sérieux regain de tension depuis l’assassinat d’un couple de propriétaires terriens survenu à l’occasion du cinquième anniversaire de la mort de Matías Catrileo (le 4 janvier 2012), un étudiant mapuche tué par la police. Werner Luchsinger et Vivian McKay sont morts dans l’incendie volontaire de leur propriété agricole après une attaque menée par une dizaine d’individus encagoulés. Sur place, des pamphlets faisant allusion à l’anniversaire de la mort de l’étudiant avaient été retrouvés, le ministre de l’Intérieur qualifiant cet assassinat rien de moins que « d’acte terroriste ». Cristian Larroulet, secrétaire général à la Présidence avait même évoqué de possibles ramifications avec des groupes terroristes extérieurs en mentionnant les FARC. Des propos très clairement nuancés (pour ne pas dire contredits) par une déclaration du ministre de l’Intérieur qui a affirmé que « Le gouvernement chilien n’est pas au courant de liens entre les organisations étrangères et des groupes terroristes pro mapuches » .

    Les victimes, l’agriculteur Werner Luchsinger, âgé de 75 ans, et son épouse Vivian McKay ont répliqué face à l’attaque, un suspect blessé par balle dans la région du thorax a été arrêté à 600 m de la propriété, il s’agit de Celestino Córdova Tránsito, âgé de 26 ans et membre de la communauté mapuche Juan Quintrupil. Il a été placé depuis en détention provisoire, le tribunal a donné un délai de six mois pour permettre l’investigation (dont 70 jours d’enquête secrète sous le couvert de la Loi antiterroriste) et établir la culpabilité ou pas du prévenu dans l’incendie volontaire de cette ferme qui a coûté la vie à deux personnes.

    La Loi antiterroriste fut promulguée par Augusto Pinochet sous le régime militaire chilien (1973-1990), plus précisément en 1984 pour faire face à la vague de protestations qui secouait le pays. La loi prévoit l’anonymat des témoins, ce qui rend plus que difficile et hasardeuse la réfutation des accusations et implique également une peine préventive de prison allant jusqu’à deux ans pour les présumés coupables. Le président chilien a déclaré « qu’il appliquerait sans états d’âme toute la rigueur de la loi » précisant qu’il ne s’agit pas d’une lutte contre le peuple mapuche, « mais contre une minorité d’individus violents et terroristes ».

    La communauté mapuche dans sa majorité a condamné l’attaque incendiaire menée contre le couple de latifundistas d’origine suisse  (d’autres attaques du même type ont eu lieu en janvier sans faire, fort heureusement de victimes), la dirigeante Natividad Llanquileo, a cependant accusé l’État de profiter de faits de violence isolés pour « militariser la zone » où vivent les Mapuches.

    Rodrigo Marilaf, qui fut le dirigeant du parti nationaliste mapuche Wallmapuwen, s’est lui aussi opposé à toute forme de violence considérant l’incendie de Vilcún « d’acte barbare » et imputant cette agression à un quelque groupuscule radical.

    Sommet mapuche

    Les natifs réclament au gouvernement chilien la restitution de 5 millions d’hectares au sud du Chili revendiquant la possession légitime de ses terres ancestrales. Les autorités chiliennes ont restitué 650 000 ha, un chiffre jugé dérisoire par les Mapuches qui se sentent spoliés de leurs terres, mais aussi et surtout de leurs droits.

    Cette flambée belliqueuse survient dans un contexte déjà lourd entre autorités et indigènes, le représentant mapuche Fidel Tranamil avait dénoncé sans détour l’État chilien en l’accusant de « commettre un génocide dissimulé envers le peuple mapuche », une déclaration qui apparaissait dans un rapport en octobre 2011 remis à la Commission de soutien au peuple mapuche afin d’attirer l’attention de l’ONU et du Parlement européen sur les abus commis par les autorités chiliennes envers le peuple indigène.

    Les Mapuches (un nom qui signifie « la gente de la tierra » ou « gens de la terre »), soit environ 700 000 individus sur une population totale de 16,5 millions, dénoncent, entre autres, la pression exercée par l’État chilien contre les terres de leur communauté, ils font mention aux multiples expropriations dont ils sont victimes et qui permettent la plantation d’eucalyptus et de pins dont le bois et la cellulose constituent des mannes financières, privant les Mapuches, entre autres, d’accès à l’eau.

    La région d’Araucanie compte un taux de pauvreté de 22, 9% contre 14,4% pour le reste du pays selon une enquête menée en 2011 et le taux de chômage est de 6,9%. Avec la région de BioBio, l’Araucanie est la région la plus pauvre du territoire chilien.


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  • Des Amérindiens manifestent pour leurs droits

    Theresa Spence, la chef d'Attawapiskat, lors d'une conférence de presse à Ottawa, le 11 janvier 2013.

    Plusieurs centaines d'Amérindiens canadiens ont manifesté le 11 janvier à Ottawa pour défendre leurs droits. Le Premier ministre Stephen Harper a pendant ce temps rencontré des chefs autochtones.

    Theresa Spence, la chef d'Attawapiskat, une petite communauté du nord de l'Ontario, qui poursuit une grève de la faim depuis un mois faisant d'elle la figure de proue du mouvement «Idle No More» (Nous ne sommes plus passifs), a notamment refusé de rencontrer Stephen Harper, tout comme les chefs des provinces de l'Ontario et du Manitoba (centre) et des Territoires du Nord-Ouest.

    Ainsi, le chef du gouvernement, entouré de trois ministres et de hauts responsables du ministère des Affaires autochtones, a prononcé un discours ouvrant la rencontre devant le chef national de l'Assemblée des Premières nations Shawn Atleo et une vingtaine de chefs régionaux.

    De nation à nation

    Theresa Spence, et d'autres chefs, avaient demandé que le Gouverneur général David Johnston, représentant de la Couronne britannique, participe à la rencontre aux côtés du Premier ministre, le débat devant porter notamment sur des traités conclus «de nation à nation» avec la monarchie britannique.

    «Nous leur offrons une occasion de régler les promesses non tenues des traités. Et tout ce que nous leur demandons est de tenir cette réunion et de s'asseoir avec nous», a-t-elle dit.

    Rassemblés d'abord autour de son tipi, les manifestants, dont beaucoup arboraient de magnifiques parures de plumes, ont marché jusqu'au parlement fédéral, distant d'un kilomètre, au son de leurs tambours traditionnels et portant les drapeaux multicolores de leurs tribus. Ils ont été rejoints par plusieurs centaines de personnes rassemblées dans les rues environnantes.

    Menaces de blocage

    Avant le début de la manifestation, les chefs amérindiens du Manitoba et de l'Ontario avaient menacé de bloquer les routes et les chemins de fer à partir du 16 janvier si MM. Harper et Johnston ne venaient pas ensemble à leur rencontre, dans un hôtel d'Ottawa.

    Le grand chef du Manitoba, Derek Nepinak, a menacé de «mettre l'économie canadienne à genoux» si les demandes des autochtones ne sont pas entendues. «Nous avons des guerriers qui se lèvent maintenant, qui sont prêts à aller jusque-là», a-t-il ajouté.

    Les autochtones exigent une discussion de fond sur le respect des droits inscrits dans les traités signés avec la Couronne et les conditions de vie dans les quelque 600 réserves du pays.

    Ils voudraient recevoir une partie des redevances que générera dans les années à venir l'exploitation de matières premières sur leurs territoires, dont le développement devrait attirer des investissements de 650 milliards de dollars.

     

     


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  • Au travers d'expériences radiophoniques, les peuples indigènes tentent de faire entendre leur voix et de défendre leur culture ancestrale.

     

    Les premières radios communautaires indigènes, Radio Huayacocotla et Radio Teocelo, naissent au Mexique en 1965 sous la forme de radios éducatives liées à l'Église. Elles se développent durant les années 1980 et se multiplient au début des années 1990, soutenue par le mouvement d'autonomie indigène promu par le mouvement zapatiste.

    La radio s'est imposée comme le mode de communication le plus efficace car elle dépasse l'isolement géographique et représente une technologie simple et économique pour les utilisateurs comme pour les producteurs. Elle repose sur la communication orale, principal facteur de transmission culturelle dans des régions fortement marquées par l'analphabétisme.

    Une explosion dans les années 80
    Dans un entretien avec le Petit Journal, le producteur de radio Ricardo Montejano raconte qu'il a créé au milieu des années 1980 des centres de production radiophonique dans une douzaine de communautés indigènes, dont les programmes étaient envoyés aux radios de l'Institut National Indigène (INI). "Ça a fonctionné quelques années mais les fonctionnaires de l'Institut se sont alarmés des contenus politiques des programmes, et m'ont accusé d'en être l'auteur. Ils n'avaient pas idée de ce dont sont capables les indiens" explique-t-il. Peu de temps après, l'INI décida de ne plus diffuser les programmes, mais les communautés se sont organisées pour créer leurs propres réseaux de diffusion.

    Un fort ancrage territorial
    On compte aujourd'hui près de deux cents radios de ce type, qui se différencient des radios commerciales, pirates ou sociales par le processus d'organisation communautaire qui les soutiennent, et les liens forts qu'elles établissent avec les communautés pour lesquelles elles émettent. Giovanna Gasparello, spécialiste de la communication alternative, explique, dans son entretien avec le Petit Journal, que la notion de territoire est essentielle pour comprendre le phénomène: "Les radios communautaires naissent du territoire physique mais aussi culturel, identitaire, et le renforcent à leur tour".

    Gasparello insiste sur le rôle de la participation collective: "Le modèle de ces radios est horizontal et participatif. Il n'y a plus des émetteurs d'un côté et des récepteurs de l'autre, mais des acteurs sociaux qui assument à tour de rôle les deux fonctions".

    Défendre une culture millénaire
    La création et diffusion radiophoniques en langues indigènes permettent la survivance des cultures ancestrales, en récupérant des histoires collectives qui ont été effacées du roman national. Elles permettent également de les réinventer grâce notamment à des programmes de promotion des droits de la femme, comme c'est le cas dans La Voz del Pueblo, radio des montagnes de Guerrero.

    Giovanna Gasparello assure que « d'un point de vue linguistique, la transmission au travers d'une langue indigène maintient son dynamisme et oblige la langue à se renouveler en communiquant des concepts modernes et des évènements actuels ».

    Radio Jën Poj, qui transmet depuis Tlahuitoltepec, dans l'État de Oaxaca, insiste: "Jën Poj signifie 'l'énergie du vent'. Au travers de ce projet, nous cherchons à recréer notre langue en nommant notre réalité avec nos propres mots".

    Face à la volonté historique de l'État mexicain d'intégrer les cultures indigènes sans en reconnaître les spécificités, la radio communautaire est un moyen efficace de promotion culturelle à l'intérieur des communautés mais aussi à l'extérieur. Antoni Castells i Talens, de l'Université de Veracruz, rappelle que "les médias de masse tendent à déshumaniser les indiens, en les présentant comme des victimes passives ou comme des guerriers nobles et courageux. Balayer les stéréotypes constitue alors une stratégie de résistance culturelle".

    "Les ondes aussi font partie du territoire"
    Ces radios se situent dans un vide juridique, entre les concessions commerciales et les permis délivrés aux universités et aux organismes gouvernementaux sans but lucratif. L'idée que "l'autonomie doit être exercée sans demander la permission" est défendue entre autres par Radio Ñomndaa, qui explique que "les ondes aussi font  partie du territoire, au même titre que l'eau ou la terre".

    Pour Ricardo Montejano, le contexte dans lequel s'inscrivent ces expériences de communication est essentiel: "Dans nos pays d'Amérique latine, le pouvoir se fonde sur l'ignorance. Ceux qui font usage de la liberté d'expression sont persécutés, comme mon ancêtre Belisario Dominguez à qui l'on a coupé la langue pour avoir dénoncé le coup d'État de Victoriano Huerta en 1913. Plus récemment  deux jeunes locutrices triqui de la Radio La Voz que Rompe el Silencio ont été assassinées en avril 2008. Même s'il leur a été accordé le prix national de journalisme à titre posthume, ces crimes restent impunis et le juge en charge de l'enquête a conclu qu'il n'y avait pas atteinte à la liberté d'expression".

    Dans ce contexte, les radios communautaires représentent, selon Giovanna Gasparello, "un espace très important pour la reconstitution, reproduction et innovation des cultures et identités collectives indigènes".


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  • Le chef Raoni : "Nous respectons les Blancs, que les Blancs nous respectent"

    Le 6 décembre, à Niort, le chef Raoni a de nouveau demandé l’aide de la France pour la préservation de la forêt amazonienne et le soutien des populations indigènes.

    Le chef indien Raoni était hier à Niort à l'invitation de la députée maire socialiste Geneviève Gaillard. Comme il l'a fait à Paris, jeudi dernier, auprès du Président de la République François Hollande, le cacique a demandé le soutien des élus et de la population française dans son combat contre la déforestation qui menace ses territoires, les peuples indigènes qui y vivent et, au-delà, « l'humanité tout entière ».

    « Le gouvernement français doit m'aider à préserver la forêt, a-t-il répété hier en kayapo, sa langue natale. Nous y vivons grâce à la chasse et à la pêche. Si nous n'avons plus de forêt, nous ne survivrons pas. » (>> voir la vidéo)

     Bloquer les tronçonneuses

    Le combat mené depuis plus de vingt ans par Raoni, rejoint par le chanteur Sting, a déjà permis la sanctuarisation d'une partie de la forêt amazonienne où vivraient quelque 7.000 indigènes. Le cacique cherche maintenant à intégrer à cet ensemble une ultime partie, c'est l'objet de cette dernière campagne européenne qu'il va poursuivre dans les prochains jours aux Pays-Bas, en Suisse, en Allemagne et à Strasbourg où il espère être reçu par des députés européens. Cette extension couperait l'accès au fleuve et freinerait ainsi les intrusions tant des orpailleurs que des tronçonneuses. C'est aussi pour collecter les fonds nécessaires à la réalisation des tranchées de cette délimitation qu'il multiplie les interventions publiques.

    « Nous respectons les Blancs, que les Blancs nous respectent, a-t-il conjuré hier à Niort. Et demandez aux Brésiliens de respecter les peuples autochtones ! »

    Cette supplique intervient à quelques jours de la visite en France de la présidente du Brésil, Dilma Roussef, annoncée à Paris mardi prochain. Au côté de François Hollande, elle doit ouvrir un « Forum du progrès social ». Hier à Niort, Gert-Peter Bruch, le vice-président de l'association Planète Amazone qui accompagne depuis vingt-trois ans le combat du chef Raoni, a vivement critiqué Dilma Roussef : « Elle est la seule chef d'État du Brésil qui ait toujours refusé de le recevoir », s'est-il insurgé, dénonçant aussi « un appareil législatif brésilien qui, petit à petit, remet en cause toutes les lois de défense des populations indigènes ».

    Le chef Raoni a quitté Niort avec un chèque de 17.000 €, total des dons consentis, notamment par la Ville, le département des Deux-Sèvres et la région Poitou-Charentes, à sa fondation.

    en savoir plus

    Hier, à l'occasion de la visite à Niort (Deux-Sèvres) du chef indien Raoni, le président de l'association Intelligence Verte Philippe Desbrosses qui l'accompagnait a annoncé la création imminente d'un « tribunal international pour les crimes contre l'environnement et pour le futur de l'Humanité ».

     Cette instance doit être portée sur les fonts baptismaux lors d'une conférence de presse prévue ce vendredi au Palais d'Iéna, à Paris (siège parisien du Conseil économique, social et environnemental).

    Composée de personnalités de la société civile – dont des juristes – ce « tribunal » s'autorisera à condamner de façon « symbolique et morale » les États, sociétés ou entreprises dont les actions mettent l'environnement en péril, a dévoilé M. Desbrosses, ajoutant qu'« il est temps que les citoyens disposent d'un outil pour dénoncer les désastres que nous faisons subir à la planète ».


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  • Déclin dramatique des rennes du Canada


    Dans le monde entier, des peuples indigènes tels que les Nenets de Russie, sont dépendants de leurs rennes.
     

    Selon les dénombrements officiels, un troupeau de rennes, qui était autrefois le plus grand du monde, a été réduit à une infime portion de sa taille originale.

    Le troupeau de la rivière George, au Canada, évalué autrefois à 8 à 900 000 têtes, n’en comptait plus l’été dernier que 27 600.

    Le déclin dramatique et sans précédent de leur troupeau a suscité la vive préoccupation des peuples indigènes de la région qui craignent pour leur survie.

    Un ensemble de facteurs caractérise ce déclin, que des ministres du gouvernement ont qualifié de ‘considérable et terrifiant’.

    Les rennes, appelés caribous en Amérique du Nord, tiennent une place centrale dans la vie et la culture de nombreux peuples indigènes des régions sub-arctiques. La baisse de 63% de leur population ces deux dernières années les a profondément traumatisés.

    George Rich, un aîné innu du nord-est du Canada, a confié à Survival : ‘ L’exploitation et l’exploration minières à outrance est l’une des principales causes de la disparition des caribous. La compagnie Quest Minerals a, par exemple, récemment annoncé qu’elle projetait de construire une route qui traversera le cœur de l’aire de mise bas du caribou et que des hélicoptères et des avions survoleront la zone pour atteindre les sites d’exploration’.

    Les projets industriels canadiens ont détruit une grande partie des pâturages, affectant gravement les routes migratoires des caribous.

    Un troupeau de caribous en migration, leur population est de plus en plus réduite.
    Un troupeau de caribous en migration, leur population est de plus en plus réduite.
     

    Le déclin du troupeau a conduit certains biologistes à désapprouver les pratiques de chasse des Innu qui ont vivement réagi. Ainsi Georg Rich a-t-il fait valoir : ‘Le gouvernement nous accuse toujours, nous les peuples indigènes, mais il oublie que nous coexistons depuis des générations avec les caribous et que nous avons une profonde relation avec eux’.

    Les Innu appellent à un meilleur contrôle de leurs territoires et de leurs ressources et demandent à être partie prenante dans les décisions qui affectent leurs terres et les animaux qui y vivent.

    Il est facile de reprocher aux peuples indigènes de pratiquer la surchasse puisqu’ils n’ont généralement pas la possibilité de se défendre de ces accusations. Mais il a été largement prouvé qu’ils sont les meilleurs gardiens de leur environnement. Quand les gouvernements et les scientifiques le comprendront-ils enfin ? Nous devons commencer à écouter ce que les peuples indigènes ont à nous dire sur les problèmes qui affectent leurs propres terres : ils le savent mieux que quiconque’.


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  • Le chef indien Raoni heureux de plaider la cause de l'Amazonie à l'Elysée

    Le chef indien brésilien Raoni, arborant une coiffe à plumes jaunes et son fameux plateau labial, a plaidé vendredi 23 novembre la cause de l'Amazonie et des peuples autochtones à l'Elysée où il a été reçu par le président François Hollande.

    Raccompagné sur le perron de l'Elysée par le chef de l'Etat, Raoni, qui serait âgé de 82 ans, s'est dit heureux de cette rencontre, se félicitant du soutien du président de la République, des Français de l'Europe et du monde, concluant son bref message par un : Je vous embrasse.

    Le chef de l'Etat a salué son parcours personnel et son engagement courageux pour la préservation de l'environnement, a déclaré pour sa part l'Elysée dans un communiqué.

    François Hollande a rappelé la mobilisation de la France pour la préservation des grandes forêts primaires et la protection des peuples autochtones qui y vivent, en Amazonie comme partout dans le monde, a poursuivi la présidence.

    Le président, selon l'Elysée, a fait valoir aussi l'action de la France en faveur du développement durable de la zone amazonienne en Guyane, soulignant l'importance d'une participation des peuples autochtones aux débats et négociations qui engagent leur avenir.

    Le chef Raoni effectue actuellement une tournée en Europe qui doit le mener également en Allemagne, en Suisse et en Hollande pour soutenir la campagne Urgence Amazonie, organisée par Planète Amazone avec le soutien de la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et pour l'Homme et Amazon Watch.

    Quand on a tendance à camper sur nos propres intérêts locaux, nationaux ou régionaux, il vient nous rappeler que ce sont des enjeux universels, que les changements climatiques, la déforestation, la perte de la biodiversité vont affecter l'humanité toute entière, a déclaré Nicolas Hulot, qui accompagnait le chef Raoni à l'Elysée.

    Selon l'ex-animateur de l'émission de télévision Ushuaïa, l'impact de projets agricoles ou miniers français sur la forêt amazonienne a été évoqué lors de cet entretien, tout comme le barrage géant de Belo Monte, sur le fleuve Xingu, un affluent de l'Amazone dans le nord du Brésil.

    Le chef indien est un opposant à ce projet, qui a vu le groupe Alstom signer un contrat de 500 millions d'euros avec une compagnie brésilienne pour la fourniture de deux turbines.

    Selon Nicolas Hulot, François Hollande plaidera la cause (de Raoni) et des peuples indigènes et de la forêt amazonienne auprès de la présidente brésilienne Dilma Rousseff, attendue en France le 11 décembre pour une visite d'Etat.

    Le chef indien Raoni heureux de plaider la cause de l'Amazonie à l'Elysée


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  • Fortement liée aux inégalités territoriales, la pauvreté des enfants indigènes se maintient à des niveaux inquiétants : les jeunes issus des peuples autochtones souffrent d’un manque d’accès à l’éducation et à l’eau potable trois fois supérieur à celui des autres enfants de leur âge.

    L’appauvrissement systématique des peuples

    Logement, éducation et accès aux services de base sont autant de domaines dans lesquels les enfants indigènes affichent un retard flagrant par rapport au reste de la population. Comment expliquer de telles différences ?

    Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) et la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPAL) estiment qu’il est impossible de lutter contre la pauvreté chronique des enfants indigènes sans considérer l’appauvrissement systématique auquel leurs peuples ont été soumis.

    Pour que soient respectés les droits fondamentaux de tous les enfants, indépendamment de leur origine, les gouvernements doivent s’employer à garantir la survie des peuples autochtones, dont l’héritage constitue l’une des richesses du continent.

    L’éducation bilingue, une méthode efficace

    Dans un rapport intitulé « Le droit au bien-être pour l’enfance indigène : situation et progrès en Amérique latine », les deux organismes signalent que 88 % des indigènes de moins de 18 ans souffrent d’au moins une forme de privation sociale, contre 63 % pour l’ensemble de la population.

    La CEPAL et l’UNICEF considèrent qu’il s’agit d’une violation flagrante du droit des enfants à une vie et à un développement normaux, se traduisant par des coûts élevés pour la société en matière de capacités humaines et d’intégration sociale.

    Près de 6,3 % des enfants indigènes âgés de 7 à 18 ans ne vont pas à l’école ou l’abandonnent sans avoir pu terminer un cycle scolaire.

    Pour les spécialistes, la seule méthode efficace pour lutter contre ce phénomène consiste à encourager le développement d’une éducation interculturelle bilingue.

    Des inégalités parfois liées à l’isolement

    Dans d’autres domaines essentiels, la situation est tout aussi préoccupante, puisque 30,5 % des enfants indigènes n’ont pas accès à l’eau potable et que 65 % d’entre eux sont privés d’un logement décent. Ils sont également 51,8 % à ne bénéficier d’aucun type d’assainissement des eaux.

    Pour les organismes des Nations unies, ces importantes disparités sont étroitement liées aux inégalités territoriales. Bien souvent, les peuples autochtones vivent dans des zones rurales, où l’accès aux services de base et l’offre de biens et de services publics sont extrêmement limités.


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  • Le géant américain de l'agroalimentaire Bunge achète de la canne à sucre aux propriétaires terriens brésiliens qui ont spolié les territoires des indiens Guarani dans le centre-ouest du pays.

    Cette communauté de 225 Guarani dans l'Etat du Mato Grosso do Sul a lancé un appel à Survival et dénonce que l'invasion de la canne à sucre, associée à l'utilisation de machines et de pesticides, "ruine leur vie depuis quatre ans et entraîne des suicides d'Indiens", affirme l'ONG de défense des peuples indigènes.

    Les Guarani appellent à la délimitation de leur territoire et à l'expulsion de tous les Blancs qui "détruisent la forêt et s'enrichissent illégalement avec". Survival explique avoir écrit à Bunge pour qu'elle cesse "d'acheter de la canne à sucre cultivée sur les terres revendiquées par les Guarani".

    Mais la multinationale céréalière américaine "fortement impliquée dans le marché florissant des biocarburants au Brésil, ne s'est pas embarrassée de scrupules, soutenant qu'elle continuerait à acheter la canne à sucre cultivée sur le territoire ancestral des Guarani tant que les autorités brésiliennes ne l'auront pas délimité", déplore Survival.

    Suivre l'exemple de Shell

    Plus tôt cette année, Raizen, une compagnie joint-venture de biocombustibles entre Shell et le géant brésilien du sucre Cosan, avait renoncé à un projet controversé d'achat de canne à sucre cultivée sur un territoire guarani après une campagne d'envergure menée par les Indiens et Survival.

    De plus, la majorité des biocarburants du Brésil est tachée du sang des Indiens". Le Brésil est le second producteur d'éthanol du monde derrière les Etats-Unis et le premier exportateur mondial de ce biocarburant.

    "Ceux qui l'utilisent devraient savoir que leur choix soi-disant 'éthique' contribue à la mort et à la destruction totale des Indiens guarani. Bunge devrait suivre l'exemple de Shell et laisser la terre aux Guarani sans se cacher derrière l'excuse d'attendre la reconnaissance officielle du territoire, qui peut prendre encore plusieurs décennies".


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  • Son cheval de bataille, c’est la Terre, la mère nourricière durement malmenée. Pour la servir, Jéromine Pasteur partage son existence entre deux mondes.

    Elle avoue un attachement tout particulier pour les indiens Ashaninkas du Pérou et revient avec constance au pays de son enfance, le Jura. Elle possède une maison à Sirod, prend soin de ses parents qui résident à Sapois, fait ses emplettes à Champagnole, ville qui l’a vue grandir.

    Lorsqu’elle a pointé le bout de son nez, en novembre 1954, la famille Pasteur espérait un petit garçon qu’on aurait prénommé Jérôme. On déclinera donc le prénom au féminin en ce curieux Jéromine qui évoque irrésistiblement Géronimo, le fabuleux guerrier apache. Premier signe du destin peut-être.

    Au milieu des arbres de la forêt de Sapois, à 15 ans, Jéromine court avec une conviction chevillée au corps : « J’irai voir ailleurs. C’était comme une évidence qui m’habitait intensément. »

    Cet ailleurs, elle ne sait pas encore où il se situera avec précision, mais elle acquiert illico une autre certitude, c’est en bateau qu’elle le ralliera. Un voilier qu’elle va construire, patiemment, à partir d’une coque dénichée à Chaponost dans le Rhône. « Nous n’étions pas dans le besoin, mais je me suis débrouillée toute seule. » En parallèle, Jéromine poursuit des études de langues et d’art à Lyon. « Cela rassurait ma famille. » Quatre années d’efforts pour construire son coursier, amasser un trésor de guerre pour entamer l’aventure avec une certaine sérénité. Autant de mois pendant lesquels on regardait la jeune femme avec un certain scepticisme : « Ils pensaient que je ne partirais jamais. » Et puis, un jour, à 23 ans, elle se lance, revient, repart.

    1981 marque toutefois le véritable point de démarrage de trente et un ans de voyage « de mer en mer, de pays en pays ». Elle met le cap sur l’Afrique, puis l’Amérique du sud la happe. Les rencontres se succèdent et l’intuition de l’enfance s’incarne : « Oui, on peut vivre ailleurs autrement, au contact de ces peuples premiers qui vivent dans le respect et l’humilité face à la terre nourricière. Leurs rapports aux ancêtres forcent le respect également. Dans ces cultures, on ne lâche pas les anciens. »


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  • Controverse sur les statues de l'île de Pâques

    Les moaïs ont été déplacées à la verticale et non à l'horizontale, ce qui remet en cause la théorie de la déforestation de l'île pour leur transport.

    L'île de Pâques (Rapa Nui en pascuan) a été une des dernières îles du Pacifique à être colonisées par les Polynésiens. Leur date d'arrivée est toujours discutée, elle est estimée entre 400 et 1 200 de notre ère. L'attention est focalisée en ce moment sur la question de savoir comment les centaines de statues géantes (les moaïs) qui se dressent partout dans l'île ont pu être déplacées sur de longues distances.

    Une équipe de l'université de Californie conduite par Carl Lippo avance l'hypothèse que les anciens Pascuans les ont déplacées en position debout en les faisant pivoter sur leur base et non pas couchées, tirées sur des rondins de bois. Lors d'une expédition financée par la National Geographic, ils ont fait la démonstration qu'il suffisait pour cela de trois grandes cordes et de dix-huit solides gaillards. Leur étude est publiée en ligne dans le Journal of the Archaeological Science. Un film produit par la National Geographic a été diffusé cet été sur France 5.

     

    Les premiers habitants de l'île de Pâques ont taillé près d'un millier de statues géantes, les moaïs. La plus grande d'entre elles mesure 10 mètres de haut et pèse 74 tonnes. La plupart font 4 m de haut. De la carrière de basalte où elles étaient taillées jusqu'aux sites où elles sont encore postées, elles ont été déplacées sur cinq kilomètres de distance en moyenne. Plusieurs ont parcouru de 16 à 18 km. Près de 25 kilomètres de routes sont encore visibles aujourd'hui sur les images satellites.

    Le dos des statues taillé en deux fois

    Carl Lippo n'est pas le premier à avancer cette théorie. À la fin des années 1980, le célèbre archéologue norvégien Thor Heyerdahl avait déjà essayé de déplacer une statue en position verticale. Mais l'expérience s'était révélée peu concluante, elle était tombée et sa base s'était beaucoup abîmée en écrasant le sol.

    Carl Lippo et son équipe ont tout repris de zéro. Ils ont observé qu'avant d'être érigées sur leur emplacement définitif les statues ont le dos plus large et le centre de gravité situé très en avant. De plus, leur base étant légèrement convexe, elles sont en équilibre instable et pivotent facilement quand on les tire avec les cordes d'un côté et de l'autre. L'équilibre de ces grandes quilles est tellement fragile qu'il faut mettre des cales pour les empêcher de tomber. Une fois arrivés à destination, le dos des moaïs étaient taillé à nouveau, on leur posait des yeux de corail et une grande coiffe de tuf rouge.

    Les chercheurs ont construit une réplique de 7 m de haut sur le modèle des statues abandonnées en chemin. L'aisance avec laquelle ils sont parvenus à la «faire marcher» est frappante, comme le montre une vidéo. Carl Lippo estime qu'elles pouvaient parcourir ainsi 100 m en 40 minutes. Rien à voir avec les 100 m par jour calculés par Thor Heyerdahl. On peut être étonné que les Pascuans aient fait preuve d'une telle maîtrise pour déplacer des pièces aussi lourdes. Pour des navigateurs hors pair, elle n'a peut-être rien de surprenant.

    Les positions des statues tombées en chemin apportent de l'eau au moulin des chercheurs californiens. En effet, celles qui se sont renversées au cours de la phase de transport sont tombées la tête en avant dans les pentes descendantes et sur le dos dans les montées. Par ailleurs, 70 % des statues sont très abîmées à la base, ce qui laisse supposer qu'elles ont été déplacées dans la position debout.

    Incapables de les relever

    Pour Carl Lippo, les statues n'ont donc pas été mises à l'horizontale et tirées ensuite sur des poteaux de bois, comme le prétend une autre théorie. Ils estiment que les Pascuans étaient incapables de les relever. C'est pour cette raison qu'ils ont abandonné celles qui sont tombées en route. A leurs sortie de la carrière, les statues étaient déjà debout.

    L'histoire de l'île est étroitement liée à la problématique du transport des moaïs. Selon le géographe américain Jared Diamond, en charriant les statues sur des arbres, les anciens Pascuans ont complètement dévasté leur île. Sa déforestation totale a entraîné la destruction de son fragile écosystème, la disparition d'une grande partie des ressources naturelles et la misère de ses habitants.

    Dans son livre publié en 2005 (1), il fait de cette histoire de l'île de Pâques le signe avant-coureur de ce qui attend l'humanité si la dégradation de l'environnement continue au rythme actuel. Carl Lippo et son équipe remettent donc en cause la version de l'«écocide». Pour eux, la déforestation ne peut pas être indirectement attribuée aux statues. Il faut donc chercher d'autres pistes.

     


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  • Arctique/pétrole : les peuples sibériens se disent bâillonnés par Moscou

    La plus importante association russe de peuples indigènes a indiqué le 14 novembre 2012 que le gouvernement lui avait ordonné de cesser ses activités, et dénoncé une mesure politique pour faire taire le groupe très critique envers les projets énergétiques du pays, notamment dans l'Arctique.

    L'Association des peuples indigènes du Nord, de Sibérie et d'Extrême-Orient russe (Raipon) a reçu un ordre du ministère de la Justice de cesser ses activités, affirmant que sa charte violait la loi.

    L'arrêté, dont l'AFP a obtenu une copie, a provoqué un choc au sein de l'ONG, a déclaré un de ses responsables, Rodion Souliandziga, considérant que cette décision était politique.

    Notre charte est en vigueur depuis 22 ans et nous n'avions jusqu'à présent eu aucun problème, a-t-il dit à l'AFP. Ils essaient de nous faire taire a-t-il ajouté, ils veulent nous éliminer.

    L'association, qui compte 400 membres à travers la Russie et représente 41 groupes ethniques, critique depuis longtemps les politiques de la Russie vis-à-vis des peuples indigènes vivant dans les vastes territoires de Sibérie du nord et d'Extrême-Orient, riches en hydrocarbures.

    La Russie a récemment accéléré ses projets énergétiques dans l'Arctique. Le géant gazier Gazprom a lancé la production sur son gisement géant de Bovanenkovo le mois dernier et le numéro un du pétrole russe Rosneft prévoit des projets d'exploration offshore avec des compagnies occidentales.

    L'affaire survient alors que les ONG font face à des restrictions croissantes en Russie, après l'adoption d'une série de lois, parmi lesquelles un texte qualifiant d'agents de l'étranger les ONG bénéficiant de subvention étrangère.

    L'association, qui a déjà dû mettre un terme à ses projets internationaux en raison de cette loi, va faire appel de cette décision de justice devant la Cour suprême, même si cela n'a aucune chance d'aboutir, a indiqué M. Souliandziga.

    Si elle est déboutée, elle aura six mois pour se dissoudre, a-t-il précisé.


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