• Arctique/pétrole : les peuples sibériens se disent bâillonnés par Moscou

    Arctique/pétrole : les peuples sibériens se disent bâillonnés par Moscou

    La plus importante association russe de peuples indigènes a indiqué le 14 novembre 2012 que le gouvernement lui avait ordonné de cesser ses activités, et dénoncé une mesure politique pour faire taire le groupe très critique envers les projets énergétiques du pays, notamment dans l'Arctique.

    L'Association des peuples indigènes du Nord, de Sibérie et d'Extrême-Orient russe (Raipon) a reçu un ordre du ministère de la Justice de cesser ses activités, affirmant que sa charte violait la loi.

    L'arrêté, dont l'AFP a obtenu une copie, a provoqué un choc au sein de l'ONG, a déclaré un de ses responsables, Rodion Souliandziga, considérant que cette décision était politique.

    Notre charte est en vigueur depuis 22 ans et nous n'avions jusqu'à présent eu aucun problème, a-t-il dit à l'AFP. Ils essaient de nous faire taire a-t-il ajouté, ils veulent nous éliminer.

    L'association, qui compte 400 membres à travers la Russie et représente 41 groupes ethniques, critique depuis longtemps les politiques de la Russie vis-à-vis des peuples indigènes vivant dans les vastes territoires de Sibérie du nord et d'Extrême-Orient, riches en hydrocarbures.

    La Russie a récemment accéléré ses projets énergétiques dans l'Arctique. Le géant gazier Gazprom a lancé la production sur son gisement géant de Bovanenkovo le mois dernier et le numéro un du pétrole russe Rosneft prévoit des projets d'exploration offshore avec des compagnies occidentales.

    L'affaire survient alors que les ONG font face à des restrictions croissantes en Russie, après l'adoption d'une série de lois, parmi lesquelles un texte qualifiant d'agents de l'étranger les ONG bénéficiant de subvention étrangère.

    L'association, qui a déjà dû mettre un terme à ses projets internationaux en raison de cette loi, va faire appel de cette décision de justice devant la Cour suprême, même si cela n'a aucune chance d'aboutir, a indiqué M. Souliandziga.

    Si elle est déboutée, elle aura six mois pour se dissoudre, a-t-il précisé.


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