CAMEROUN: L'ACCAPAREMENT DES TERRES AU CENTRE D'UN ATELIER SOUS REGIONAL A YAOUNDE.
« Protéger les communautés locales, les femmes et les minorités contre l’accaparement des terres » c’est le thème de cette importante rencontre organisée du 10 au 12 avril 2013.
L’objectif principal de cet atelier était de renforcer les capacités et à mettre en commun les efforts soutenus pour protéger et défendre les communautés de petits exploitants agricoles contre la perte de leurs terres dont dépend leur vie.
Il était aussi question au cours de cette rencontre de parvenir à un consensus sur les défis actuels des terres de l’Afrique de l’ouest de l’Afrique centrale en particulier les effets de la politique foncière sur les petits produits, les femmes et les groupes minoritaire ; de partager les expériences sur les stratégies ; de mettre en place et renforcer les cadres de lobbying et de plaidoyer pour exprimer et d’atténuer les problèmes fonciers. Il était également question d’élaborer des stratégies et des échanges sur la façon de soutenir les communautés dans leur lutte pour la terre avec en prime la planification des activités de suivi après l’atelier. Des participants, près de 40, venaient des Organisations de la Société Civile des pays de l’Afrique de l’ouest et du Centre, de Suisse et du Luxembourg.
Organisé par le COMINSUD, point focal du Mouvement Camerounais pour le Droit à l’Alimentation (MOCAPDA) en partenariat avec le service de Développement des Eglises Protestantes de Suisse, Pain Pour le Prochain (PPP), l’atelier de Yaoundé s’inscrivait dans le processus lancé en 2012 lors de l’atelier régional du Bénin, faisant suite à l’appel de Dakar sur l’accaparement des terres, lancé en février 2011 au cours du Forum Social Mondial, signé par 250 organisations et présenté à la réunion des ministres d’agricultures du G20 à Paris en juin 2011.
Tous les participants à cet atelier sont unanimes : cette rencontre s’est présentée comme un lien logique pour donner un coup d’envoi aux éléments figurant dans la Déclaration du Bénin à savoir :Une politique agricole inclusive qui sécurise le foncier pour la souveraineté alimentaire ; Mettre en place une bonne gouvernance et des mécanismes transparents pour les accords et les transactions sur les terres ;maintenir une campagne régionale contre les transactions foncières défavorables ; célébrer chaque année la journée internationale pour la lutte des paysans ;et organiser des ateliers régionaux annuels sur la question de l’accaparement des terres.
Selon M. Meigno Bokagne Raphaël Ingénieur agronome et socio-économiste, « Cet atelier a été important sur un double plan. En temps qu’organisations de la société civile d’Afrique centrale et d’Afrique de l’ouest, il a permis de nous rapprocher, à partager nos expériences. Nous nous sommes rendus compte que le phénomène de l’accaparement des terres est réel et effectivement vécu aussi bien en Afrique centrale qu’en Afrique de l’ouest. Comme résolution forte il a été décidé que compte tenu de la complexité du phénomène il est important de continuer à le documenter de manière à obtenir des données et des positions fiables pour défendre et aider les communautés victimes à revendiquer leurs droits ».Il ajoute que « cet atelier a permis à l’administration de s’exprimer et à nous membres de la Société Civile d’échanger et de se rapprocher d’avantage, de créer une coalition et d’apporter notre contribution en temps que mandataires… ceux qui travaillent au quotidien avec les communautés rurales qui sont majoritairement affectées par le phénomène. Et de commun accord nous avons convenu que c’est un problème réel pour lequel il faut tous s’investir. En ce qui concerne particulièrement le Cameroun la question de la réforme foncière a véritablement été évoquée ».
Ericien Pascal Nguiamba.