• drapeau Aborigène

       L'origine du drapeau Aborigène




        Il a été crée en 1972 par l'artiste Aborigène Harold Thomas.
       Les couleurs et formes du drapeau représentent divers aspects du continent austral et de la culture Aborigène. Ainsi, le noir symbolise la couleur de peau des premiers habitants, le rouge représente la terre du désert centrale et le sang versé depuis 2 siècles, et le jaune symbolise le soleil qui donne la vie.
       En 1995, le drapeau aborigène fut reconnu par le gouvernement comme un drapeau officiel. 

    Equateur : La justice communautaire à l’origine de lynchages mortels

    Des indigènes équatoriens ont bravé la justice ordinaire de leur pays en immolant par le feu deux individus de sexe masculin, un acte clairement considéré comme un assassinat mais que les auteurs légitiment en évoquant le recours à la justice communautaire, admise selon eux par la Constitution.

    Pedro Velasco et Víctor Naranjo, âgés respectivement de 26 et 27 ans, ont péri par le feu le 23 mai à Loreto, imbibés d’essence après une bagarre, a signalé à l’AFP le procureur Pio Palacios de la province d’Orellana (Amazonie, sud), où les faits ont se sont déroulés.

    D’après différents témoins, une violente dispute aurait éclaté suite à un différend foncier et « l’un des dirigeants de la communauté, Mario Alvarado, a considéré qu’ils devaient être brûlés vifs », a expliqué le magistrat. « Ils ont été attachés, pieds et mains liés, frappés et ensuite Alvarado a amené de l’essence, les a arrosés et immolés jusqu’à ce qu’ils soient complètement brûlés », a affirmé Pio Palacios en précisant que les assassins des deux hommes avaient aussi versé de l’aji, un condiment alimentaire très piquant, dans leurs yeux.

     

    Suite aux évènements, Mario Alvarado et sept autres personnes ont été placés en détention provisoire sous le chef d’accusation d’assassinat, mais le commanditaire du meurtre se défend en invoquant la loi indigène qui permet l’application de la justice communautaire, un droit qui apparaît dans la Constitution approuvée en septembre 2008 par les autorités équatoriennes.

    Cependant, le magistrat n’admet pas qu’un tel acte de barbarie puisse s’inscrire dans le cadre de la justice communautaire « Cet argument ne tient pas. La Constitution reconnaît aux peuples indigènes la possibilité de résoudre des conflits à condition qu’ils respectent la loi et les droits de l’Homme. En outre, la peine de mort n’existe pas en Equateur ». En effet, la constitution équatorienne de 2008, insufflée par le président Correa exige que ces mécanismes de justice communautaire « ne soient pas contraires à la législation en vigueur et aux droits de l’homme reconnus dans les textes ».

    Le mandataire équatorien a ajouté « qu’il fallait réglementer cette conduite », tandis que le leader indigène Santiago Santi retorque qu’il n’y a « aucune crédibilité dans la justice commune » et que « lorsqu’un jugement est rendu par une juridiction indigène, la justice commune doit s’y plier ».

     

    Le décès des deux jeunes s’est produit tandis qu’une affaire similaire avait déjà été à l’origine d’une polémique en Equateur après qu’Orlando Quishpe eut reçu des coups de fouet devant plusieurs milliers de personnes. Ce châtiment corporel se substituait à une condamnation qui devait lui être appliquée au sein de sa communauté pour avoir tué un homme en suivant ce mode opératoire.

    La Constitution équatorienne reconnaît la justice indigène en établissant que les communautés indigènes « pourront exercer des fonctions juridiques, en accord avec leurs traditions ancestrales et leur droit propre, dans le cadre de leur environnement ». Mais la constitution précise que les autorités indigènes pourront appliquer leur justice » pour  traîter des conflits internes, qui ne sont pas contraires à la Constitution et aux droits humains reconnus par les textes constitutionnels ».

    Le juriste Ramiro Aguilar déclare qu’ en accord avec la Constitution, la justice indigène ne peut pas traiter des affaires d’intérêt public dont la responsabilité d’intervention revient à l’Etat, comme c’est le cas pour un assassinat. Selon lui, les décisions prises par une communauté ne peuvent pas aller à l’encontre des droits humains, en appliquant un jugement qui s’apparente à de la « torture ».

    Le constitutionnaliste Ernesto López, pour sa part, affirme que l’Etat doit garantir que les manifestations de justice communautaires s’exercent dans le cadre des canons constitutionnels.

    « En Equateur, il n’y a pas une seule justice indigène car les diverses communautés appliquent la justice selon leurs propres concepts ». De nombreuses pratiques de justice communautaire vont à l’encontre des préceptes de la Constitution ».

    Dans le but d’instaurer un débat durant laquelle serait analysée la différence entre justice ordinaire et justice indigène en Equateur, les dirigeants des différentes communautés indigènes de la province se sont réunis samedi 5 juin pour revenir sur la polémique lancée ces derniers jours. Durant cet évènement ont participé : Delfín Tenesaca, président de la Ecuarrunari, Manuel Ainaguano président du Mouvement Indigène de Tungurahua et les représentants des différentes communautés. Evènement qui s’est tenu dans le Salon de l’Hôtel Guayaquil.

     

     

    Pérou : les violences contre des Indigènes doivent faire l'objet d'une enquête

     
     
    Il y a un an, le 5 juin 2009, une manifestation organisée par des Indigènes afin de dénoncer l'exploitation des ressources naturelles sur les terres qu'ils occupaient traditionnellement s'est soldée par la mort de 33 personnes.

    Plus de 200 autres personnes ont été blessées lorsque la police a mis fin à ce rassemblement, qui se tenait depuis 50 jours sur un tronçon de route – appelé Curva del Diablo – conduisant à Bagua et Bagua Grande, dans le département d'Amazonas (Pérou).

    Parmi les victimes figuraient vingt-trois policiers, cinq habitants des villes de la région et cinq Indigènes. À ce jour, on ignore toujours ce qu'il est advenu d'un policier.

    Les manifestants dénonçaient le fait que des lois relatives à l'exploitation des ressources naturelles sur des terres traditionnellement occupées par des peuples indigènes aient été adoptées sans que les populations en question aient été consultées, alors même que ces dispositions pouvaient affecter leurs droits.

    Le droit des peuples indigènes d'être consultés au sujet de toute mesure législative ou administrative qui les concerne est reconnu par la Convention 169 de l'Organisation internationale du travail (OIT) et la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones.

    Le 27 mai, Alberto Pizango, dirigeant de l'une des principales organisations indigènes du pays, l'AIDESEP (Asociación Interétnica de Desarrollo de la Selva Peruana), a été arrêté à son retour du Nicaragua, où il s'était exilé.

    Cet homme avait fui il y a près d'un an, après que des poursuites avaient été engagées contre lui pour les violences commises à Bagua.

    Il avait été relâché le lendemain mais, comme d'autres dirigeants indigènes, il est toujours sous le coup d'accusations qu'Amnesty International estime injustifiées. En effet, celles-ci ne semblent pas fondées sur des éléments de preuve concrets et pourraient être motivées par des considérations politiques.

    Il y a moins d'un mois, le 19 mai, le Congrès péruvien a adopté une loi prévoyant que les peuples indigènes soient consultés sur les questions les affectant. Amnesty International considère ce texte comme un pas important vers la reconnaissance des droits des peuples indigènes.

    Il est désormais essentiel que le président le promulgue afin qu'il puisse être appliqué sans délai et fasse l'objet d'une consultation en bonne et due forme des populations indigènes concernées.

    Les centaines de victimes et de familles de victimes des violences et des violations des droits humains commises il y a un an à Bagua ¬– parmi lesquelles figurent les 23 policiers et les 10 civils qui ont perdu la vie – n'ont toujours pas obtenu justice, et les centaines de blessés non plus.

    À ce jour, personne n'a été jugé dans le cadre de cette affaire. Trois manifestants indigènes sont encore en prison, plus d'une dizaine demeure sous le coup d'un mandat d'arrêt et de nombreux autres doivent toujours répondre de certaines accusations. En revanche, aucun policier ou représentant de l'État n'a été inculpé.

    Conférence Mondiale des Peuples sur le Changement Climatique et les Droits de la Terre-Mère

    Accord des peuples du 22 avril 2010, Cochabamba, Bolivie

    Aujourd’hui, notre Terre-Mère est blessée et l’avenir de l’humanité est en péril.

    Si la planète se réchauffe de plus de 2º C, comme l’implique ledit « Accord de Copenhague », il y a 50 % de chances que les dommages que subirait notre Terre-Mère soient totalement irréversibles. 20 % à 30 % des espèces seraient en danger d’extinction. De vastes étendues de forêt seraient touchées, les sécheresses et les inondations toucheraient différentes régions de la planète, les déserts s’étendraient et la fonte des pôles et des glaciers dans les Andes et l’Himalaya s’aggraverait. De nombreux états insulaires disparaîtraient et l’Afrique subirait un accroissement de la température de plus de 3º C. De même, la production d’aliments réduirait à l’échelle mondiale avec des conséquences catastrophiques pour la survie des habitants de vastes régions de la planète, et le nombre de personnes souffrant de famine dans le monde, qui dépasse déjà 1,02 milliard, augmenterait de façon dramatique.

     

    Les entreprises et les gouvernements des pays dits « les plus développés », avec la complicité d’une partie de la communauté scientifique, réduisent la question du changement climatique à une élévation de la température sans en aborder la cause qui est le système capitalisme.

    Nous sommes confrontés à la crise ultime du modèle de civilisation patriarcal fondé sur la soumission et à la destruction des êtres humains et de la nature qui s’est accéléré avec la révolution industrielle.

    Le système capitaliste nous a imposé une logique de concurrence, de progrès et de croissance illimitée. Ce régime de production et de consommation repose sur la recherche de gains sans limites, en séparant l’être humain de la nature et en instaurant une logique de domination sur cette dernière, transformant tout en marchandise : l’eau, la terre, le génome humain, les cultures ancestrales, la biodiversité, la justice, l’éthique, les droits des peuples, et la vie elle-même.

    En régime capitaliste, la Terre-Mère est simplement la source des matières premières et les êtres humains ne sont que des moyens de production et de consommation, des personnes qui ont de la valeur en fonction de ce qu’ils possèdent et non par ce qu’ils sont.

    Le capitalisme a besoin d’une puissante industrie militaire pour mener à bien son entreprise d’accumulation et pour assurer le contrôle des territoires et des ressources naturelles, en usant de répression contre la résistance des peuples. Il s’agit d’un système impérialiste qui colonise la planète.

    L’humanité est aujourd’hui à la croisée des chemins : poursuivre sur la voie du capitalisme, de la mise à sac et de la mort ou emprunter le chemin de l’harmonie avec la nature et du respect de la vie.

    Nous exigeons la fondation d’un nouveau système qui rétablisse l’harmonie avec la nature et entre les êtres humains. L’équilibre avec la nature n’est possible que s’il y a équité entre les êtres humains.

    Nous proposons aux peuples du monde de récupérer, de revaloriser et de renforcer les connaissances, les savoirs et les pratiques ancestrales des Peuples indigènes, affirmés dans l’expérience et la proposition du « Vivre bien », en reconnaissant la Terre-Mère comme un être vivant, avec lequel nous avons une relation indivisible, interdépendante, complémentaire et spirituelle.

     (Suite)

    La sécheresse en Australie menace les coutumes aborigènes

    LLa sécheresse qui a sévi durant plusieurs années dans le bassin de Murray Darlingau sud-est de l'Australie n'a pas seulement eu des effets néfastes sur l'agriculture. Les communautés autochtones ont pu observer, au quotidien, des transformations de l'environnement propres à mettre en péril leurs coutumes ancestrales. Et même si la pluie est revenue, la crainte de l'avenir s'est installée. 

    Dans un documentaire tourné par de jeunes Aborigènes, formés à la caméra par le réalisateur Carl Kudell, les aînés de la communauté autochtone de Ngarrindjeri expliquent leurs craintes pour la survie de leurs traditions, profondément liées à la terre et aux rivières. Le film, tourné en 2009 et intitulé Nukkan, Kungun, Yunnan, a été sélectionné pour le Festival du film des droits de l'homme de New York, où il sera présenté. Ce festiva a lieu à new York du 10 au 24 juin 2010.  http://www.hrw.org/en/iff/new-york

    Pour cette communauté qui se définit comme "un peuple d'eau douce" et vit au bord du lac Alexandrina, le documentaire est une façon de se faire entendre. "Un peuple d'eau douce, cela veut dire que nous tirons traditionnellement notre alimentation des lacs. Cela fait toujours partie de notre culture. Mais, peu à peu, ces habitudes sont bouleversées par le manque d'eau", explique Edie Carter, éducatrice pour jeunes à Meningie, qui a participé au documentaire.

    Les anciens de la communauté n'avaient jamais rien vu de tel. "Enfant, j'ai été élevé dans un mode de vie semi-traditionnel. On pouvait toujours aller chercher de la nourriture, car le fleuve était vivant. Je n'ai jamais connu une telle sécheresse", explique ainsi dans le film le vieux Tom Trevorrow.

    Depuis 2006, la faiblesse des précipitations a réduit le débit des rivières et causé la salinisation de l'embouchure du fleuve Murray. Les arbres à baies se font plus rares. "Avant, on allait cueillir des baies, mais c'est de moins en moins possible", commente Edie Carter. Les pratiques culturelles comme le tissage de paniers sont touchées. "Le tissage nécessite de pouvoir récolter des joncs. Jusqu'il y a peu, il suffisait de sortir de Meningie pour les trouver, maintenant cela prend deux à trois heures", se plaint Mme Carter.

    Pour les anciens, la vision des rives asséchées est une source d'angoisse. "Que va-t-on laisser aux enfants ? Les terres et les eaux sont un corps vivant. Nous croyons que tout est lié. Si la terre et le fleuve meurent, nous mourons avec eux", explique encore Tom Trevorrow.

    Pour les Ngarrindjeri, la terre et les fleuves ont été créés au temps du "Dreaming". La naissance de chaque montagne, de chaque cours d'eau, est expliquée par un mythe, une histoire particulière. Des fleuves ou des animaux qui disparaissent et c'est la mémoire du temps qui s'envole aussi.

    Les Pygmées: discrimination sanitaire

         Les Pygmées, moins bien soignés que les gorilles des réserves desquelles on les a expulsés…. 

        CONTACT   (Pour aider  les Pygmées )

       Un monde pygmée (association loi 1901)
       25 rue du docteur Finlay
        75015 Paris
         France                 mail : ocourtemanche@yahoo.fr

       A un jet de souche des scieries éco-certifiées et labellisées "gestion durable", les Pygmées tombent comme des mouches.

       Victimes d’un isolement social, les Pygmées sont aussi victimes d’un isolement sanitaire.
    Il n'ont quasiment  jamais eu accès à aucun système de santé.
       Personne ou presque ne va les soigner.
       Dans le Parc National de N’Doki-Nouabélé (nord Congo), ils sont moins bien soignés que les gorilles.
    Des spécialistes de médecine tropicale accusent (1).                                                                                        

         Les Pygmées ont de nos jours un « profil épidémiologique » désastreux, l'équivalent de celui des Grands Noirs des années 1950, c’est-à-dire nul, comme à l'époque où l’Afrique n’avait pas encore été la cible des grandes campagnes mondiales de vaccination.

         Pourquoi cette situation inique ??? 
      - Discriminés socialement, les Pygmées le sont aussi médicalement.
      - Miséreux et opprimé, le Pygmée n’ose pas fréquenter les rares centres de santé,
      - Aucun programme de santé international, local, vertical ou humanitaire ne les concerne ni ne les atteint, ou presque.

           « Là où s’arrête la piste commence le pian »

        "NOUS SOIGNONS CEUX QUE LE MONDE OUBLIE" : quel beau slogan d'une grande association humanitaire française (commençant par un M) !
       Pourtant, aucun des 300 à 600 000 Pygmées (on ne sait !) d'Afrique centrale n'a jamais vu la couleur des blouses blanches de nos French Doctors...
        Pourtant, "des caractères de très grande vulnérabilité et de forte identité culturelle prévalent au lancement d'une mission" précisait récemment la même ONG dans une de ses revues consacrée aux "peuples autochtones oubliés".

        Encore une confirmation du dicton : "Là où s'arrête la piste commence le pian"...

       Les Pygmées sont oubliés de tous, au point qu’un spécialiste mondiale du pian, horrible maladie défigurante et délabrante qui affecte particulièrement leurs enfants (que l’OMS tenta d’éradiquer lors de sa première campagne mondiale) en a même fait un adage resté célèbre : « là où s’arrête la piste commence le pian ».                                                  Enfant atteint de pian

      Les Pygmées : des réservoirs à virus ignorés des ONG

        En effet, bien après son éradication supposée vers 1948, l’OMS observa peu à peu sa résurgence chez les Grands Noirs d’Afrique centrale qui étaient en contact avec les Pygmées. Il fallut se rendre à l’évidence : on avait oublié de soigner ces habitants des forêts !!!
        Oubliés, à en devenir des réservoirs à virus pour leurs voisins bantous !!!

        60 ans après, c’est pareil et pire : des enfants pygmées continuent de souffrir et de disparaître, en silence, dans leurs huttes de feuilles, à 7 heures de Paris, à ½ heure de marche de nos braves scieries européennes estampillées "gestion durable" ...

     (Suite)

    Les Indiens Isolés

           En danger de disparition

        Au cœur de l’Amazonie péruvienne vivent des groupes d’Indiens qui n’ont volontairement aucun contact avec le monde extérieur.

        Les ouvriers pétroliers et les bûcherons qui pénètrent sur leurs terres les exposent à la contagion de maladies qu’ils ne connaissent pas. Si l’on ne met pas un terme à ces invasions, ils ne survivront pas.

        Survival estime qu’il existe une quinzaine de groupes isolés au Pérou. Ils habitent tous dans les régions les plus reculées de la forêt amazonienne.

        Parmi eux figurent les Cacataibos, les Isconahua, les Matsigenka, les Mashco-Piro, les Mastanahua, les Murunahua (ou Chitonahua), les Nanti et les Yora.

          De nombreuses menaces

        Tous ces peuples sont confrontés aux graves menaces qui pèsent sur leurs terres, leur mode de vie et leur existence même. Si l’on n’agit pas d’urgence, ils disparaîtront.

        Ils sont extrêmement vulnérables à toute forme de contact avec des étrangers en raison de leur faible immunité     envers les maladies infectieuses occidentales.

         La législation internationale reconnaît le droit à la terre des peuples indigènes et leur droit d’y vivre comme ils le souhaitent.

        Cette législation n’est respectée ni par le gouvernement péruvien ni par les compagnies qui envahissent les terres indigènes.

        De bonnes raisons pour rester isolés

        Tout ce que nous savons sur ces Indiens confirme qu’ils ne souhaitent aucun contact avec le monde extérieur.    Dans les très rares occasions où ils ont été aperçus ou contactés, ils ont clairement manifesté leur intention d’être laissés en paix.

        Ils réagissent parfois avec agressivité pour défendre leur territoire ou bien ils laissent des signes de mise en garde contre toute approche.

        La plupart de ces Indiens ont par le passé été victimes de violences extrêmes et de maladies transmises par les étrangers. Pour nombre d’entre eux, cette souffrance est toujours d’actualité. Ils ont donc de très bonnes raisons de refuser le contact.

         Que pouvons-nous faire?

       Survival exhorte le gouvernement péruvien à protéger ces Indiens isolés en interdisant la prospection pétrolière, l’exploitation forestière et toute autre forme d’extraction de ressources naturelles sur leurs terres. 

        Le gouvernement doit reconnaître les Indiens comme les propriétaires légitimes de leurs terres.

     

        Suite à une campagne menée par Survival dans les années 1990, en collaboration avec l’organisation indigène locale FENAMAD, la compagnie pétrolière Mobil s’est retirée d’une région du sud-est du Pérou habitée par des Indiens non contactés.

     

    Aidez-nous à défendre les droits de ces Indiens, qui sont les peuples les plus vulnérables du monde.

     

    Votre soutien est crucial pour la défense des droits des Indiens isolés :

    Les Anuak et les terres agricoles


     

       L’Éthiopie est aujourd’hui l’une des principales cibles de la ruée sur les terres agricoles dans le monde. Le gouvernement éthiopien a déclaré publiquement qu’il entend fournir 3 millions d’hectares de terres cultivables aux investisseurs étrangers et il semble qu’un million d’hectares aient déjà fait l’objet d’un accord. Une bonne partie des terres acquises par les investisseurs se trouvent dans la province de Gambela, une zone fertile qui est la patrie du peuple Anuak. Les Anuak sont un peuple indigène qui a toujours vécu à Gambela ; ils pratiquent l’agriculture, le pastoralisme, la chasse et la cueillette.

        GRAIN a discuté avec Nyilaw Ochalla, un Anuak qui vit en exil au Royaume-Uni, afin de mieux comprendre les conséquences pour les Anuak et les autres communautés locales de cette nouvelle vague d’acquisitions de terres en Éthiopie.

         GRAIN : Comment ces projets à large échelle vont-ils affecter l’agriculture des Anuak ?

        Nyikaw Ochalla : Les Anuak sont un peuple différent qui a toujours été très proche de son environnement. En tant qu’indigènes, ils sont marginalisés depuis de nombreuses années par le gouvernement. Ils vivent principalement de l’agriculture, de la chasse et de la pêche, mais certains vivent aussi du pastoralisme.

        Ce qui attire à Gambela les investisseurs étrangers, c’est la fertilité des terres. Mais la région n’est fertile que parce que les populations locales ont toujours entretenu et conservé leurs écosystèmes grâce à leurs pratiques agricoles. Elles n’ont peut-être pas eu accès à l’éducation moderne mais elles appliquent des méthodes de culture traditionnelles, dont la rotation. Quand arrive la saison des pluies, elles se déplacent vers les zones plus sèches et à la saison sèche, elles reviennent vers les rivières ; de cette façon, elles assurent une gestion efficace de leur environnement. Ainsi toutes les terres de la région sont utilisées. Chaque communauté a son propre territoire dont elle s’occupe ; un territoire comprend les rivières et les terres agricoles. C’est donc un mythe propagé par le gouvernement et les investisseurs que de prétendre qu’il existe à Gambela des terres à l’abandon ou des terres inutilisées.

        La tendance actuelle est aux projets agricoles à grande échelle, et beaucoup de gens arrivent à Gambela persuadés de détenir les meilleures pratiques agricoles. Le gouvernement présume que la terre est fertile, mais les projets qu’il poursuit dans la région vont dévaster le sol. Nous observons déjà à Gambela une augmentation des températures due au changement climatique, augmentation qui fragilise les terres. Ces grands projets vont détruire les pratiques de la population indigène et ruiner la fertilité du sol, comme on a déjà pu le constater dans d’autres régions d’Éthiopie. Ce sont justement des mauvaises pratiques agricoles, encouragées par le gouvernement sans prendre en considération la santé à long terme des sols, qui expliquent en partie pourquoi l’Éthiopie souffre de famines à répétition.

         Les populations locales sont-elles au courant de ces accords qui sont signés par le gouvernement avec des investisseurs étrangers sur les terres de Gambela ?

     (Suite)

    Des compagnies pétrolières bannies des réserves d’Indiens isolés

        Un territoire réservé aux Indiens isolés en Amazonie péruvienne a été interdit d’accès aux compagnies gazières et minières.

        La décision a été annoncée le 21 mai 2010 lors d’un événement promotionnel organisé à Londres par Perupetro, la compagnie nationale péruvienne responsable de la promotion de l’exploration gazière et pétrolière dans le pays. La grande majorité de la réserve avait été précédemment ouverte à l’exploration par la compagnie brésilienne Petrobras dans une concession dite ‘Lot 110’.

        La réserve abrite l’un des derniers peuples indigènes isolés du monde, la tribu indienne Murunahua (ou Chitonahua). Leur premier contact avec le monde extérieur, au milieu des années 1990, fut catastrophique, il décima environ 50% de leur population.

        Néanmoins, Perupetro a également annoncé qu’elle s’apprêtait à ouvrir, en Amazonie principalement, 25 nouvelles concessions d’exploration pétrolière et gazière, soit 10 millions d’hectares. Cette décision a été aussitôt critiquée par l’organisation nationale des Indiens d’Amazonie péruvienne, AIDESEP, qui l’a qualifiée de ‘nouvelle provocation’ et de ‘nouvelle menace’ à l’égard de la population indigène du Pérou.

        La tournée promotionnelle de Perupetro a commencé à Houston début mai 2010. Le président de la compagnie, Daniel Saba, s’est déjà illustré à plusieurs reprises pour ses propos outrageants à l’égard des Indiens isolés dont il nie l’existence ou même le fait que des réserves aient spécialement été créées pour eux.

        La décision d’interdire l’accès de la réserve des Murunahua aux compagnies gazières et pétrolières dont la présence aurait été extrêmement dangereuse pour les Indiens qui n’auraient jamais pu donner leur consentement comme la loi l’exige est une très bonne chose.

        Mais Perupetro doit maintenant étendre cette interdiction à d’autres régions du Pérou : elle ne doit pas autoriser les compagnies à opérer dans les régions où elles n’ont pas obtenu le consentement libre, préalable et informé de la population locale – isolée ou pas.

    Chasse aux blancs à Kanawahaké

    Dans ce site, nous nous battons pour la protection des peuples autochtones qui sont le plus souvent pourchassés voire exterminés. Cependant, un fait immonde se déroule actuellement au Canada. Au Canada, les autochtones ont de nombreux avantages et ils n'hésitent pas à exagérer. Certes ils sont pauvres et illétrés mais le gouvernement répond favorablement à presque toutes leurs revendications. Ce n'est pas très glorieux de se comporter pire qu'un blanc même si les blancs sont souvent la perte des peuples autochtones. A Kanakahaké, les chefs d’une réserve près de Montréal expulsent ceux qui ne sont pas 100% Amérindiens. Votre grand-mère est blanche? Votre père est blanc? vous devez quitter la réserve dans laquelle vous avez toujours vécu!! LA HONTE! 

    Sur 8000 habitants, 300 ne seraient pas Mohawks. Les chefs indiens, à la suite de lettres anonymes de leurs compatriotes, ont décidé d’expulser un premier contingent de Blancs, dont les conjoints sont pourtant Mohawks. «Nous avons identifié un premier groupe de 26 personnes. Ils ont dix jours pour déguerpir», confie l’ancien chef Joe Delaronde, porte-parole du conseil de bande, qui gère la vie de la petite communauté. Les Mohawks qui se marient avec un étranger transgressent la tradition.If you marry out, get out(«si tu te maries en dehors de la communauté, va-t’en!»), dit le dicton mohawk. «Nous ne sommes pas Canadiens. Nous sommes Mohawks. Nous avons une histoire, une terre, une culture», dit Joe Delaronde.

    Les médias canadiens dénoncent la décision d’expulser des Blancs. Alors que les organisateurs des JO de Vancouver ont associé les premières nations dans les cérémonies d’ouverture et soutenu la vente d’artisanat amérindien, les Canadiens s’interrogent sur la situation des autochtones. A Kahnawake, les avis sont partagés. William, 29 ans, cuisinier du restaurant-épicerie «Dustin», lance: «Pourquoi 26 personnes et pas toutes? Il y a là un problème de justice.» Au «Dustin», les travailleurs de force engouffrent des petits déjeuners roboratifs. Des costauds, les épaules rentrées, plongent le nez dans leurs tasses de café. Regards en coin. Murmures. C’est une auscultation en règle. Ici, le Blanc est un étranger.

    Pete, un colosse rigolard, dit: «Un canard ne va pas vivre dans la maison du poulet.» Salopette ocre, veste noire matelassée, le Mohawk estironworker(ndlr: travailleur de l’acier sur les gratte-ciel) à New York. Depuis trente ans, il aligne les allers-retours entre son appartement de Brooklyn et sa réserve. Un travail aux Etats-Unis est source de fierté pour un peuple victime du paternalisme canadien. Joe Delaronde souligne: «Lorsque j’étais enfant, tous nos pères travaillaient commeironworkersà New York. Nous n’avons rien à voir avec les Canadiens.» Pete, lui non plus, n’aime pas les mélanges avec les Blancs: «Tu vas vivre avec les chevaux, ça ne veut pas dire que tu deviens cheval.»

    Gens «terrorisés»

    Les Blancs, eux, se terrent. L’un d’eux requiert l’anonymat. Il est marié à une Mohawk. Il vit depuis huit ans dans la réserve. «Je suis inquiet. Je suis très impliqué dans la vie de Kahnawake. J’espère qu’ils seront compréhensifs. Je comprends les autochtones. Ils ont été peu à peu dépossédés de tout.»

    Le petit peuple amérindien est au garde-à-vous devant les chefs du conseil de bande. «Ils divisent la communauté. Nous avons toujours adopté, protégé des non-Amérindiens. Des gens sont terrorisés. L’affaire peut très mal tourner, avec de la violence à la clé», déplore Steve Bonspiel, le rédacteur en chef du journal autochtone The Eastern Door. Le journaliste conclut: «Nous sommes une nation souveraine. Nous étions ici avant le Canada.»    

    Au Mexique, multiplication des violences contre les défenseurs des droits de l’homme

    Quatre experts indépendants des Nations unies ont demandé le 15 mai 2010 au gouvernement du Mexique d’agir de toute urgence pour mettre un terme aux violences contre les défenseurs des droits de l’homme, après l’assassinat de deux d’entre eux fin avril.

    contre les gangs de narcotrafiquants

    Le 27 avril, l’activiste Beatriz Alberta Carino Trujillo et l’observateur international Tyri Antero Jaakkola participaient à une mission d’observation de la situation des droits de l’homme à San Juan Copola, dans l’Etat de Oaxaca, dans le sud du Mexique, quand leur convoi a été la cible d’une embuscade tendue par des paramilitaires. Tous deux ont été tués, tandis que d’autres membres de la mission étaient blessés, certains s’enfuyant dans la forêt pour échapper à l’attaque. Deux membres d’une ONG locale mexicaine ont pu quitter leur cachette deux jours plus tard, l’un d’eux devant être hospitalisé après avoir reçu trois balles dans le corps. Deux autres membres du convoi, des reporters de l’hebdomadaire mexicain ‘Contralinea’, qui s’étaient également cachés, ont finalement été secourus par la police, plus de 48 heures après l’embuscade.

    Quatre experts indépendants des Nations unies ont fermement condamné mercredi 12 mai les meurtres de Beatriz Alberta Carino Trujillo et de Tyri Antero Jaakkola. Ils ont également mis en garde contre la détérioration de la situation sécuritaire pour les défenseurs des droits de l’homme et appelé le gouvernement mexicain à agir en urgence pour mettre un terme à ces violences.

    « Les défenseurs des droits de l’homme continuent de voir leur vie menacée au Mexique en raison de leur travail », a souligné la Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la situation des défenseurs des droits de l’homme, Margaret Sekaggya.

    « La situation au Mexique est extrêmement complexe et personne ne doute de la gravité du défi que constitue la lutte du gouvernement contre les gangs de narcotrafiquants », a ajouté de son côté le Rapporteur spécial des Nations unies sur les exécutions extrajudiciaires, Philippe Alston. « Mais il n’y a aucune explications pour justifier qu’aucune mesure forte ne soit prise quand des défenseurs des droits de l’homme, des journalistes ou n’importe qui d’autres est assassiné ». « Les défenseurs des droits de l’homme ne peuvent en aucun cas être victime de la guerre contre le trafic de drogue et la criminalité », a-t-il insisté.

    la milice contre la communauté des indiens Triquis

    De son côté, le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme et des libertés fondamentales des peuples autochtones, James Anaya, a rappelé que « l’augmentation des affrontements armés et des violences dans la communauté de San Juan Copola ces derniers mois n’affectent pas seulement les groupes armés mais aussi la population locale, en particulier les femmes et les enfants appartenant à la communauté des Triquis ».

    Selon la presse, cette ethnie d’environ 15.000 membres gère depuis 2007, de manière autonome, le village de San Juan Copola qui est désormais encerclé par une milice proche du gouverneur de l’Etat d’Oaxaca.

    « Le rôle des journalistes est crucial pour renforcer le respect des droits de l’homme, autant que pour la jouissance des droits et libertés de toute personne », a insisté pour sa part le Rapporteur spécial des Nations Unies pour la liberté d’opinion et d’expression, Franck La Rue.

    Les quatre experts ont donc appelé le gouvernement mexicain à agir immédiatement. « Les autorités doivent lancer en urgence une enquête impartiale sur cet évènement afin que les auteurs soient identifiés, déférés en justice et que des peines adéquates soient prononcées contre eux », ont-ils demandés, avant de préciser que « la communauté internationale suivra de près la réponse du gouvernement mexicain dans cette affaire ».

    Raoni

    « Il y a 10 ans, je suis venu pour vous expliquer ma  préoccupation devant la destruction de la forêt amazonienne. Je vous avais parlé des feux, du soleil brûlant des grands vents qui souffleraient si l'homme continuait à détruire la forêt.

    Vous m'avez soutenu et vous m'avez donné les moyens de démarquer nos terres ancestrales. C'est fait : c'est un territoire immense, plein de gibier, de fleurs et de fruits. C'est la plus belle forêt.
    Avant tout, à tous ceux qui nous ont donné de l’argent ou de l'aide, je veux dire, au nom de mon peuple Kayapo... merci... nambikwa… meikumbre.

    Je suis de retour, aujourd'hui, car ma préoccupation est revenue. J'ai appris que vous aussi, à présent êtes inquiets. Les grands vents sont venus et ont détruit votre forêt. Vous avez connu la peur que nous connaissons.

    Je vous le dis, si l'homme continue à détruire la terre, ces vents vont revenir avec encore plus de force... pas une fois... mais plusieurs fois... tôt ou tard. Ces vents vont tous nous détruire.

    Nous respirons tous un seul air, nous buvons tous une seule eau, nous vivons tous sur une seule Terre. Nous devons tous la protéger.

    Chez nous les invasions ont recommencé. Les bûcherons et les chercheurs d'or ne respectent pas la réserve. Nous n'avons pas les moyens de protéger cette immense forêt dont nous sommes les gardiens pour vous tous.

    J'ai besoin de votre appui. Et je vous le demande avant qu'il ne soit trop tard."

    Raoni

    Voici l'adresse du site de Raoni:

    http://www.raoni.fr/ 

    Le pillage de terres en Papouasie condamné aux Nations-Unies

    Le programme indonésien de confiscation de 1,6 millions d’hectares de terre destinés à l’agriculture à grande échelle en Papouasie a été condamné par l’organisation pan-indonésienne AMAN, le 23 avril dernier, à New York, au Forum permanent des Nations Unies sur les questions autochtones.

    AMAN a condamné ‘les menaces actuelles et imminentes de violation des droits territoriaux des peuples indigènes en Indonésie, notamment à Bornéo, à Sulawesi, en Papouasie occidentale et à Sumatra’, avec une mention spéciale pour le nouveau projet gouvernemental, ‘Merauke Integrated Food and Energy Estate [MIFEE]’

    ‘MIFEE est conçu pour développer une production alimentaire intégrée couvrant l’agriculture, l’horticulture et l’élevage sur 1,6 millions d’hectares de forêts de plaines et de marais [mais] les zones affectées [constituent] le territoire Anim-ha, appartenant aux peuples indigènes de Malind’, affirme AMAN.

    ‘Ce type de programme économique à grande échelle en territoire indigène, qui n’a pas obtenu le consentement libre, préalable et informé des principaux intéressés, ne fera qu’aggraver la situation des droits de l’homme, conduisant à des expulsions forcées et autres violations des droits humains… Cette industrie aura des impacts majeurs sur leurs moyens d’existence en bouleversant l’écosystème et en menaçant leur souveraineté alimentaire.

    ‘Ce programme alimentaire est censé attirer 6,4 millions de travailleurs migrants à Merauke et en Papouasie… A Merauke, qui ne compte que 174 170 habitants, ce programme menacera gravement les peuples indigènes qui vivent dans ces régions et qui deviendront minoritaires, et pourra même conduire à leur extinction. C’est, si nous pouvons le dire, un génocide structurel et systématique.’

    La déclaration d’AMAN se conclut par un certain nombre de requêtes, dont la visite, à Merauke (sud de la Papouasie), du Rapporteur spécial des Nations Unies sur les peuples indigènes et l’ouverture d’une enquête sur MIFEE.

    Depuis que la Papouasie a été occupée par l’Indonésie en 1963, les Papous ont subi une violente répression. Les violations continuelles des droits de l’homme par l’’armée indonésienne ont fait des milliers de morts parmi les Papous.

    Emissions à ne pas manquer

         Dimanche 16 mai  à 0h35   sur France Ô :

        "Le cri d'appel des pasteurs peuls"

      Entre les sècheresses à répétition, , les conflits avec les cultivateurs, l'explosion démographique, l'économie de marché (concurrence des viandes importées) , l'insécurité à cause des bandes armées, les  éleveurs nomades peuls voient leur mode de vie menacé, dans l'indifférence  de tous.

     

         Mercredi 19 mai  à 20h35  sur Arte:

       "Histoire de l'Afrique du Sud"

        Comment les Hottentots et les Bochimans ont perdu leur espace vital, leur identité  et leurs repères ....

     

      Jeudi 20 mai à 0h40 sur France 5

           "Kogis, le message des derniers hommes"

      Dans la Sieera Nevada de Santa Marta, en Colombie, se trouve la dernière société précolombienne épargnée par l'influence occidentale; ils luttent pour survivre, cernés par l'armée et les guérillas....

    Brésil : l’extraction du latex fournit des revenus aux autochtones

    Les Rikbaktsa, communauté autochtone dispersée sur 34 villages et 400 000 hectares de l’État du Mato Grosso, dans le nord-ouest du Brésil, reçoivent une rémunération fixe en échange de leur travail d’extraction du latex des arbres à caoutchouc originaires. Cette activité était couramment pratiquée dans leur communauté depuis plus de 70 ans, mais le nombre réduit d’acheteurs et la compétition croissante de l’étranger les a contraints à abandonner cette pratique non-polluante il y a un peu plus de 20 ans. La constitution d’un partenariat entre les autorités du Mato Grosso, Michelin (le fabricant international de pneus) et le PNUD a permis aux Rikbaktsa de reprendre cette activité il y a deux ans. De ce fait, les jeunes ont le choix de rester dans leurs villages plutôt que d’aller travailler sur les fermes de la région.

    Carlos Castro, responsable du Groupe pour l’environnement du PNUD Brésil, explique que l’utilisation durable de la forêt dans ces réserves autochtones contribue pour une large part à réduire les risques d’exploitation forestière et autres pratiques destructrices. « Notre stratégie consiste à soutenir les activités économiques des autochtones tout en encourageant la production respectueuse de l’environnement, comme moyen de préservation de quelques-unes des forêts les plus diversifiées du monde  », a-t-il déclaré. « Cela veut dire qu’a l’heure actuelle les peuples autochtones produisent un latex de haute qualité dans une région qui a subi les niveaux de déforestation les plus élevés du Brésil au cours des 10 dernières années et dont les arbres à caoutchouc auraient pu être coupés ou brûlés sans même avoir été explorées. Les ressources génétiques ainsi été épargnées constituent un élément irremplaçable de notre planète ».

    Le projet Préservation et utilisation durable de la biodiversité forestière du nord-ouest du Mato Grosso   financé par le Fonds pour l’environnement mondial offre des stages de formation aux membres de la communauté Rikbaktsa, leur permettant d’améliorer la qualité du latex de manière à satisfaire aux exigences du marché. L’Association des peuples autochtones Rikbaktsa se charge de la gestion de leurs forêts, encourageant les pratiques respectueuses à la fois de leurs traditions et de l’environnement. Près de 200 familles en ont bénéficié au cours des deux dernières années. Grâce à l’équipement mis à leur disposition et à la formation qu’ils reçoivent, les autochtones extraient du latex de 20.000 arbres originaires de la région.

    Rikbaktsa                         que inaugura el comienzo de una sesión de capacitación sobre control de calidad del látex.

    Photo: Laércio Miranda/PNUD Brésil
    Cérémonie Rikbaktsa à l’occasion d’une séance de formation
    en matière de contrôle qualitatif du latex.

    De la forêt à l’industrie automobile

    L’Association des Rikbaktsa a demandé le soutien du PNUD Brésil pour donner une impulsion aux négociations avec Michelin. Conformément à l’accord conclu entre l’association, Michelin et la Fondation nationale des peuples autochtones (connue sous l’acronyme de FUNAI au Brésil) le fabricant international de pneus s’est engagé à acheter toute la production de latex des Rikbaktsa, à un prix supérieur de 30% au prix du marché,  à condition que le produit satisfasse les exigences de qualité de l’entreprise. Pour les aider à y arriver, Michelin offre de l’équipement, organise des stages de formation et familiarise les membres de la communauté aux méthodes de contrôle qualitatif, notamment dans les installations de stockage du latex, élément essentiel du processus de production.

    Les Rikbaktsa extraient à présent 10 tonnes de latex par an,  et la production devrait s’élever à 15 tonnes par an. Les revenus des familles autochtones ont augmenté aussi, passant de 800 reals (soit environ 460 dollars des États-Unis) en 2008, à 1.500 reals (soit 860 dollars) par mois.

    « Tout le monde en profite », affirme Carlos Castro. « Michelin estime que la qualité du latex des arbres originaires est supérieure à celle extraite des arbres plantées, même dans la même région. Cette activité a également le mérite d’encourager le développement  économique,  de conserver les ressources génétiques naturelles et de sauvegarder la diversité culturelle et sociale des peuples autochtones. Et comme les arbres n’ont pas été brûlés ou coupés, le bioxyde de carbone a été conservé dans la forêt plutôt que d’être relâché dans l’atmosphère ».

    Avant  l’extraction du latex, les Rikbaktsa pratiquaient la cueillette et la vente du castanheiro, mais ne travaillaient pas pendant les périodes de sécheresse.

    « Cette activité était intermittente et ils étaient toujours à la recherche d’autres activités génératrices de revenus », explique Paulo Skiripi, président de l’Association des peuples autochtones Rikbaktsa. “A la fin de la saison des cueillettes, la plupart des jeunes allaient travailler sur les exploitations des environs. Certains n’en revenaient jamais. Désormais, ils peuvent rester ici, à extraire du latex”.

    Sa priorité, dit-il, est d’assurer que les jeunes restent près des villages, « à proximité de leurs familles, de leur culture et de leur langue. Aujourd’hui, nous sommes dispersés dans des  villages petits et grands, éloignés les uns des autres. Je suis convaincu que l’extraction du latex nous aidera à développer nos communautés et à garder et préserver nos terres », dit-il.

    Le projet d’extraction du latex est en train de s’étendre à deux territoires autochtones limitrophes. D’autres peuples autochtones, comme les Arara et les Cinta Larga, ont exprimé leur intérêt de participer à cette entreprise.

    Sauvegarder la mémoire des peuples autochtones par l’audiovisuel

        Le Bureau de l’UNESCO à Quito vient d’achever la mise en œuvre de son projet de Sauvegarde de la mémoire des peuples autochtones par l’audiovisuel. Ce projet a permis à l’Association des producteurs audiovisuels quechuas (APAK) d’Imbabura (Equateur) de renforcer ses capacités et de réaliser un documentaire sur l’identité culturelle des peuples autochtones.     Les ateliers de formation et le tournage du documentaire se sont déroulés sur trois semaines ; l’encadrement était assuré par des experts nationaux et internationaux. Seize membres de l’association APAK ont suivi les ateliers, qui portaient sur toutes les étapes de la réalisation : pré-production, écriture du scénario, utilisation de la caméra, du son et de la lumière, montage et postproduction.

         Le documentaire produit dans le cadre du projet et intitulé Ñukanchik (“nous”) traite de la question de l’expression des peuples autochtones, de la discrimination et de l’identité culturelle.

         En outre, un studio audiovisuel complet a été offert à l’APAK, ce qui permettra à ses membres de réaliser le tournage, le montage et la postproduction de contenus en utilisant les toutes dernières technologies. L’UNESCO espère que cet équipement contribuera à renforcer les capacités en communication de la communauté quechua de manière durable.

        L’APAK est la seule association quechua en Equateur qui se consacre à la production audiovisuelle. A travers ses contenus, reflet des réalités locales, l’APAK veut donner libre cours à une expression libre et pluraliste afin de renforcer et de revitaliser l’identité culturelle quechua. L’association cherche actuellement à distribuer ses productions à l’échelle nationale et souhaite se développer sur la scène internationale.

    Les autochtones de la forêt interpellent les gouvernants

        Pour la première fois depuis que le forum national sur les forêts du Cameroun se tient (on en est à la 3e édition), les peuples autochtones ont eu droit à la parole. C'était le 30 mars 2010, au palais des congrès de Yaoundé, lors d'un « side event » organisé par les ONG Centre pour l'environnement et le développement, Greengrant fund, Forest peoples programm (FPP) et Adebago.

         Les peuples autochtones des forêts, plus communément appelés Pygmées, ont profité de ce qu'on leur donne (enfin) la parole pour poser leurs problèmes de manière directe en ce qui concerne la gestion du patrimoine forestier dans le pays. Et les interpellations sont nombreuses. La directrice du Centre d'action pour le développement durable des autochtones pygmées (CADDAP) est montée la première au créneau. « Nous voulons nous étendre vers le développement, mais en préservant notre identité et notre dignité », a-t-elle dit à l'adresse des décideurs politiques, organisations internationales et autre acteurs intervenant dans le secteur forestier. Mais encore, elle souhaite voir les pygmées totalement intégrés dans le processus de définition des politiques de développement qui les concernent.

        En réalité, « nous ne sommes pas impliqués dans ce qui se passe dans les politiques de développement », accuse la directrice du CADDAP. Elle cite notamment les conditions d'accès aux financements des programmes. « Nous voulons que les fonds alloués pour la préservation de l'environnement arrivent réellement aux organisations Baka », souhaite-t-elle. Privés de la forêt, les peuples pygmées se sont tournés vers des activités génératrices de revenus pour vivre. Le CADDAP a mis en place, depuis 2007, sept groupements intercommunautaires (GIC) dont quatre pour l'élevage des hérissons et trois pour l'élevage des poulets. Mais, il faut plus de financements pour étendre ces activités afin qu'elles bénéficient aux pygmées.

        L'autre interpellation est venue de Jules Njoma, représentant des peuples autochtones du département de la Boumba et Ngoko (région de l'Est), à propos de la révision de la loi forestière qui est en cours. « L'ordonnance de 1974 et la loi de 1994 font ressortir une contradiction avec notre manière de vivre. Avec la création des parcs nationaux, des forêts communales et autres unités administratives, nous n'avons plus accès à notre environnement d'origine, ce qui empêche l'observance de nos us et coutumes », soutient-il. Il met en avant le fait que nul ne peut suivre le modernisme tant que ses droits ancestraux et culturels ne sont pas respectés. « Le gouvernement veut conserver la forêt. C'est une bonne chose. Mais, il faut savoir que nous avons été les premiers et que nous sommes toujours les premiers conservateurs de cette forêts », invective Jules Njoma. « Nous voulons que l'Etat nous consulte d'abord avant de penser à la révision de la loi sur les forêts », émet-il comme doléance.

         Les Pygmées veulent également que l'idée selon laquelle ce sont eux qui détruisent ou utilisent mal la forêt soit abolie. « Quand on nous dit de replanter les arbres de la forêt, est-ce que c'est d'abord nous qui les avons abattus ? », demande un Bagueri de la région d'Akom 2, qui s'exprimait sur l'incidence des changements climatiques dus à la déforestation. Jeannette Aboa, originaire du Dja et Lobo, se plaint pour sa part de l'exploitation forestière. « Nous n'avons plus de pharmacopée. Nous n'avons plus de quoi vivre.

        La forêt c'est notre mamelle nourricière et elle nous est interdite aujourd'hui », se plaint-elle. Les politiques, qui pour la première fois ne sont pas interpellés par des intermédiaires au sujet des préoccupations des peuples autochtones, devraient au moins tenir compte de toutes ces doléances, au lieu de s'asseoir dans des bureaux cossus et climatisés à Yaoundé et décider du sort de ceux qui vivent dans la forêt.

    Mexique : les plantations de palmiers pénètrent la Selva Lacandona

    En janvier 2010, le Congrès de l’État de Chiapas a approuvé le financement de la construction d’une usine de fabrication d’huile de palme. Peu après, des dizaines de familles de la municipalité d’Ocosingo ont été expulsées de leur territoire, qui sera affecté à l’expansion des plantations de palmiers africains.
    Des dizaines d’agents de police fortement armés sont arrivés dans la forêt en hélicoptères et ont sorti violemment de leurs maisons les hommes, les femmes et les enfants ; ils ont brûlé leurs logements et, sans explication aucune, les ont transportés à la ville de Palenque.

    Tandis que le gouvernement fait des discours sur la conservation et la protection de la zone, il en expulse ceux qui, jusqu’au moment présent, ont rendu possible cette conservation, et il remplace les écosystèmes indigènes par des plantations de palmiers africains en régime de monoculture.

    Les plantations de palmiers à huile sont présentées comme “écologiques”, comme si la production d’agrocarburants dérivés de l’huile de palme était une solution au changement climatique. En plus d’être fausses, les déclarations de ce genre omettent toute mention des graves répercussions de ces plantations, telles que les violations des droits des populations locales et des peuples autochtones qui ont lieu en ce moment au Chiapas.

    En outre, les plantations de palmiers à huile étant une des causes principales du déboisement, elles accélèrent le changement climatique par la libération du carbone stocké dans les forêts, elles détruisent les moyens de subsistance et la souveraineté alimentaire de millions de petits agriculteurs, peuples autochtones et autres communautés, et elles ont un fort impact sur l’environnement. Elles ont besoin de produits chimiques qui empoisonnent les travailleurs et les populations et qui polluent le sol et l’eau. Les plantations de palmiers à huile éliminent la diversité biologique et épuisent l’eau douce.

    En définitive, les plantations pour la production de papier et d’agrocarburants (comme dans le cas du palmier à huile) aggravent les conditions de vie et de survie des populations locales et ne sont avantageuses que pour une poignée d’entreprises qui s’enrichissent au prix de la destruction environnementale et sociale.
    wrm.org.uy

    Un projet de GDF-Suez met en danger les dernières tribus isolées d'Amazonie

    Le groupe GDF-Suez a entrepris en 2008 la construction de l'un des plus grands barrages du Brésil. D'une capacité de 3 300 MW, le barrage de Jirau, qui devrait entrer en exploitation d'ici deux ans, fait partie d'un programme controversé qui prévoit la construction de quatre centrales hydroélectriques dans le bassin de la rivière Madeira, un affluent de l'Amazone. Ce projet, le plus important d'Amérique latine à l'heure actuelle, s'inscrit dans le "Programme de croissance accélérée" lancé en 2007 par le président Lula : il représente plusieurs centaines de kilomètres carrés de retenue d'eau, dont 258 km2 pour le seul barrage de Jirau ; il menace non seulement la diversité biologique et socioculturelle de la région, l'intégrité des territoires occupés par les peuples indigènes, les communautés riveraines et d'autres populations locales vivant dans la région du bassin de la Madeira, mais aussi la survie même de certaines des dernières tribus isolées du monde. (Suite)

    Les peuples autochtones : autonomie et relations intergouvernementales

    David C. Hawkes « Les peuples autochtones : autonomie et relations intergouvernementales », Revue internationale des sciences sociales 1/2001 (n° 167), p. 167-176. Bien qu’il n’y ait peut-être pas de liens entre ces deux phénomènes, le nationalisme des autochtones s’amplifie dans le monde depuis trente ans, à mesure que s’accroissent les pressions de l’internationalisation et de la mondialisation. En tant que « peuples » au sens du droit international, les communautés autochtones revendiquent le droit de disposer d’elles-mêmes. Mais, sauf dans les situations les plus dramatiques, ce droit doit s’exercer dans le cadre des États existants. Comme il y a beaucoup plus de "nations" que d’États sur la terre, il faut essayer de faire droit aux revendications des autochtones dans ce qu’on peut appeler des « États multinationaux ». Des États fédéraux comme l’Australie, le Canada, le Mexique, les États-Unis ou la Russie en sont des exemples.

     Le droit des peuples autochtones à disposer d’eux-mêmes dans le cadre des États s’affirme souvent sur deux plans à la fois : ils demandent 1) une plus large autonomie (souvent sous la forme d’un gouvernement autonome), et 2) une plus large représentation au sein des organes de décision de l’État (ils demandent parfois qu’un certain nombre de sièges leur soient réservés dans les assemblées législatives, ou que les institutions de l’État chargées du règlement des différends soient réformées en leur faveur). Ces deux expressions du droit des autochtones à disposer d’eux-mêmes correspondent exactement, me semble-t-il, aux deux piliers du fédéralisme : l’autonomie et le partage du pouvoir. Je vais essayer de montrer dans cet article comment le droit des peuples autochtones à disposer d’eux-mêmes peut s’exercer dans un État fédéral.

     

      (Suite)

    Huit mois après le passage du typhon Morakot, les sols restent très fragiles

    Le typhon Morakot qui a dévasté le sud de Taiwan du 7 au 9 août 2009 a durablement fragilisé les sols et les a rendus plus vulnérables à de futures intempéries, note le mensuel taiwanais en langue chinoise Common Wealth dans son dernier numéro.

    Les vents violents et les pluies torrentielles qui se sont alors abattus sur l’île ont entraîné des glissements de terrain et des coulées de boue d’une ampleur inégalée. Au total, 1,2 milliard de m3 de sédiments ont été emportés, un phénomène qui a affecté 51 200 ha de terres – deux fois la superficie de la ville de Taipei –, rapporte le magazine.

    Taiwan est un assemblage de formations géologiques fragmentées et aucun endroit n’y est à l’abri de glissements de terrains, note dans les colonnes de Common Wealth Hsieh Meng-lung, maître de conférences au département de Géologie de l’Université nationale de Taiwan (NTU). Les berges de la Laonong, dans les montagnes du district de Kaohsiung, sont particulièrement exposées, ajoute-t-il.

    Un comité de reconstruction composé de 75 spécialistes et dirigé par Chen Hung-yu, professeur à la NTU, a été chargé par le Cabinet d’évaluer si les 144 villages aborigènes qui ont été évacués lors de la catastrophe peuvent être ou non reconstruits aux mêmes emplacements. Aujourd’hui, dans certains endroits, explique Chen Chen-chuan, le directeur adjoint du comité, une simple pluie printanière peut provoquer un glissement de terrain. Et le responsable d’appeler à la mobilisation générale : « Nous devons redoubler d’efforts sur tous les fronts, tant en matière de prévention des catastrophes naturelles que de reconstruction, respecter la nature et apprendre à faire face aux typhons et aux autres défis climatiques ».

    Les participants à la Conférence mondiale de télévision aborigène, organisée du 9 au 12 mars dans le district de Taitung par la chaîne de télévision aborigène de Taiwan (TITV) et la chaîne publique PTS, sont, eux aussi, revenus sur la situation des aborigènes affectés par les catastrophes climatiques. Les peuples indigènes dans le monde sont parmi ceux qui polluent le moins, mais subissent de plein fouet les effets des dérèglements climatiques, a noté Jolan Hsieh, maître de conférences à la faculté d’Etudes indigènes de l’Université nationale Dong Hwa.

    Face à ces défis, Masao Aki, le directeur de TITV, a souligné le rôle essentiel joué par les médias aborigènes en cas de désastre. Présent à cette conférence, l’ambassadeur des îles Marshall à Taiwan, Phillip Kabua, a quant à lui souligné l’urgence des actions à prendre face à la crise climatique.

    Les autochtones contre la colonisation des forêts

    L'inclusion des forêts dans le marché du carbone dans son format REDD (Réduction des émissions dues au déboisement et à la dégradation) a été approuvée par le système des Nations unies mais n'obtient pas l'adhésion des autochtones.

    En 2009, le Secrétaire général de cette organisation a présenté le programme ONU-REDD, qui est mis en oeuvre par trois organismes : la FAO, le PNUE et le PNUD, en étroite collaboration avec la Banque mondiale.

    Ce programme, composé d'une série de plans et de crédits destinés à compenser les émissions de carbone, a été rejeté par de nombreuses organisations sociales, écologistes et de peuples autochtones, lesquelles ont dénoncé l'initiative REDD en tant que fausse solution au changement climatique.

    Le Forum international des peuples autochtones sur le changement climatique a déclaré : "Le système REDD n'avantagera pas les peuples autochtones ; en fait, il provoquera de plus nombreuses violations des droits de ces peuples il nous volera notre terre, il provoquera des déplacements forcés, il empêchera l'accès et mettra en péril les méthodes agricoles indigènes, il détruira la diversité biologique et la diversité culturelle et provoquera des conflits sociaux. Grâce à ce système, les États et les négociants en carbone auront davantage de pouvoir sur nos forêts".

    Les peuples autochtones impliqués dans la gestion des forêts communautaires

    Pour éviter la marginalisation des peuples autochtones en RDC, il est souhaitable d’initier une approche pouvant les aider à obtenir un dossier d’attribution et de gestion communautaires des forêts.

    Il s’observe depuis la promulgation du code forestier en 2002 que la gestion des ressources forestières par les communautés locales crée souvent des conflits. Le dernier en date est celui survenu à Oshwe entre celles-ci et un concessionnaire forestier. Il convient de relever aussi que les pygmées considérés comme peuples autochtones en RDC, font l’objet -contrairement à la déclaration des Nations-unies sur les peuples autochtones -d’une marginalisation dans la gestion des forêts. Des études de terrain prouvent de plus que leur implication dans le processus de prise de décision dans la gestion des forêts des communautés locales est relativement limitée.

    Raison pour laquelle Forests Monitor, dans le cadre du projet «Mode de gestion des forêts des communautés locales en RDC», a animé, du 18 au 19 mars 2010, en collaboration avec le Conseil pour la défense de légalité par la traçabilité (Codelt), un forum national portant sur « la gestion des conflits, peuples autochtones et forêts des communautés locales ».

    A en croire M. Prosper Situasendua, point focal de la foresterie communautaire au ministère de l’Environnement, Conservation de la Nature et Tourisme (ECNT) et modérateur du forum, l’objectif du forum était d’initier une approche pouvant aider les peuples autochtones d’obtenir un dossier d’attribution et de gestion communautaires des forêts.

    Cela, après avoir vérifié -à la suite de deux communications faites sur le concept « peuples autochtones » exposé par Me Augustin Mpoy du Codelt et celle portant sur les Icebergs de la reconnaissance des droits fonciers des pygmées en RDC animée par l’abbé Willy Loyombo de la Dynamique des groupes des peuples autochtones (Dgpa)- si le système congolais de gouvernance des forêts autorise une telle démarche.

    Malheureusement, comme l’a démontré Me Mpoy, les textes juridiques sont muets à cet égard malgré que, seul l’article 51 de la Constitution de la République engage l’Etat à assurer la protection des groupes vulnérables et de toutes les minorités. Avant de démontrer que la constitution ainsi que le code forestier congolais sont muets sur le concept de « peuple autochtone ». Et de préciser, les textes d’application du code forestier pris à partir de 2008 font constamment mention de ce concept aux côtés d’un autre : celui de «communauté locale ».

    Il s’est demandé finalement s’il est juridiquement envisageable que des groupes marginalisés autres que les communautés locales puissent tirer avantage de l’article 22 du code forestier. Pour sa part, l’abbé Willy Loyombo a stigmatisé les blocages liés à la reconnaissance des droits des pygmées. Il a identifié, à cet effet, la méconnaissance de la Convention 196 de l’Organisation internationale du travail (Oit), le droit foncier congolais et la citoyenneté de façade ou la non reconnaissance juridique et constitutionnelle des pygmées.

    A la fin des travaux, les participants ont convenu de tirer avantage de l’article 22 du code forestier.

    Mais aussi, de s’identifier sous caution du groupe social dominant ou en tant que communauté locale. Ils ont convenu aussi de trouver des modalités particulières, à l’instar de celle de la mise en œuvre des mécanismes de gestion et d’exploitation intégrant les intérêts des groupes marginalisés.

    En Thaïlande, la disparition des « hommes de la forêt »

    « Un reflet profond brillait dans leurs yeux sombres. Je n’ai jamais vu une telle expression de physionomie chez des êtres humains. Seuls les animaux avaient à ma connaissance ces regards tâtonnants, hésitants, éperdument inquiets. » C’est ainsi que l’ethnographe autrichien Hugo Adolf Bernatzik, de l’université de Graz, donne, en 1938, sa première impression, un peu négative, de sa rencontre avec les Yumbri de la frontière lao-siamoise (Die Geister der Gelben Blätter, Verlag F. Bruckmann, Munich). Ce minuscule peuple nomade de chasseurs-cueilleurs, pratiquement inconnu avant cette date, menait, depuis des siècles, une existence discrète au cœur des forêts primaires de la péninsule indochinoise, sous de multiples noms [1].

    L’ouvrage décrit, entre deux récits de grande chasse, d’autres ethnies déjà connues, comme les Hmong et les Moken, mais les Yumbri, par leur existence et leurs valeurs, semblent remonter à la nuit des temps. Retombée dans l’oubli, cette ethnie montagnarde, actuellement appelée Mrabri, a fait l’objet de quelques études ethnologiques depuis les années 1950. Avec la disparition rapide de la forêt primaire, ils ont subi de terribles évolutions de leur espace naturel. Peuple pacifique, ils ont été méprisés et même chassés [2] lorsqu’ils nomadisaient dans les zones d’altitude du nord de la Thaïlande. Décimés par la guérilla, les bombes et les mines dans les années 1970, ils sont devenus ouvriers agricoles sous-payés et marginalisés – ainsi qu’un enjeu pour de nouvelles organisations religieuses cherchant des âmes à christianiser. Les conversions de bouddhistes étant rares, ces dernières orientent leur prosélytisme vers les ethnies minoritaires

    Dans cette région en mutation permanente, il est primordial de bien comprendre l’organisation de l’espace social pour envisager avec réalisme le devenir des 350 Mrabri noyés dans une Thaïlande de 66 millions d’habitants. Au Laos, leur nombre est passé de plus de 300 vers 1950 à 15 personnes en 2005 [3]. Leur zone de nomadisation en Birmanie ne permet pas d’obtenir des informations sur la persistance de leur présence dans cet espace en proie à des conflits, notamment entre la junte militaire et les Karen.

    Leur survie culturelle dépend essentiellement de la politique foncière, des actions gouvernementales vis-à-vis des petits groupes minoritaires et des relations établies avec les autres habitants de la région. Cette situation est identique pour de nombreuses minorités des cinq continents qui, occupant réellement un territoire et soutenus par des avocats efficaces, ont pu obtenir, par la voie juridique, des accords souvent favorables sur le plan financier et le droit foncier, comme les Cris de la baie James au Canada ou certaines populations indiennes d’Amérique du Nord et plus récemment en Amérique du Sud.

    Dans le cas des Mrabri, nomades sans terres, ces arguments sont difficiles à mettre en avant. Ils se heurtent à l’antériorité affirmée de la présence des autres ethnies montagnardes, et aucune archive écrite ne les mentionne avant la fin du XIXe siècle. La position officielle des autorités est claire : les plus anciens occupants de l’actuelle Thaïlande sont les Thaïs, ce qui historiquement et linguistiquement est inexact. En effet, la langue des Mrabri appartenant à la famille austro-asiatique, que l’on considère comme la grande famille de langues autochtones de l’Asie du Sud-Est, on peut raisonnablement penser que ce petit peuple est présent sur le territoire depuis plus longtemps que ceux de la famille taï ou kadaï [4].

    Aujourd’hui encore, même s’ils sont reconnus comme citoyens thaïlandais depuis le début des années 2000, la place des Mrabri n’est pas clairement définie chez les autres ethnies, qui les considèrent même, parfois, comme des Phi (esprits). Leur surnom d’« esprits des feuilles jaunes » reste ainsi un sujet fréquent de mépris et d’incompréhension pour les autres populations dans les conversations et les légendes.

    Les Mrabri nomadisaient en petits groupes de trois à quinze membres dans une forêt primitive assez riche pour les nourrir en pratiquant un troc très limité avec les ethnies sédentaires de la région. Les relations quelquefois très difficiles avaient entretenu, chez les nomades, une peur absolue des étrangers. Ils vivaient donc en dehors de tout contact en conservant leur langue très ancienne, leurs croyances et leur mode de vie traditionnels. Les arrivées successives de populations réfugiées ou déplacées, souvent des Hmong venus du Laos pour fuir la guerre du Vietnam, ont provoqué la disparition assez rapide de la forêt, surexploitée ou brûlée pour des raisons stratégiques ou pour obtenir des terres destinées à l’agriculture. Dans les années 1970-1980, les territoires boisés d’une altitude supérieure à 800 - 1 000 mètres, qui étaient délaissés par les ethnies sédentaires, sont ainsi devenus des terres produisant des cultures très rentables. Les Mrabri, qui n’avaient aucune notion de l’argent et ne possédaient même pas d’identité, se sont peu à peu retrouvés dans un état de misère extrême et obligés, pour survivre, de se louer aux paysans, qui coupaient leur propre forêt.

    Certains d’entre eux ont alors été approchés par des missionnaires évangéliques [5], qui ont essayé de les fidéliser – quelquefois par la force –, le but final étant l’assimilation et la modernisation qui facilitent la conversion. Les enfants sont séparés des parents et placés dans des familles hmong chrétiennes. Si un groupe essaie de repartir vivre en nomades, la mission peut quelquefois aller très loin pour le ramener dans la « bonne voie ». Ces organisations religieuses sont puissantes, possèdent de gros moyens et récoltent beaucoup d’argent. Leurs actions sont basées sur la traduction de la Bible dans les langues autochtones et sur l’acculturation au mode de vie moderne des populations minoritaires. Deux femmes Mrabri ont ainsi été envoyées aux Etats-Unis en 2007 et présentées dans des réunions de collecte de fonds. Les missions présentent pratiquement les Mrabri vivant hors de la religion chrétienne comme des délinquants. De même que la plupart des peuples premiers, les Mrabri pratiquent le culte des génies, avec des croyances extrêmement complexes toujours bien présentes malgré les conversions.

    Cette situation difficile économiquement et moralement s’est progressivement installée dans deux villages des provinces de Nan et de Phrae, dans le nord de la Thaïlande, non loin du Laos. Ces villages étant dépourvus de terre, ils ne permettent pas une agriculture autosuffisante, ce qui pousse les Mrabri à accepter une dépendance totale envers leurs « bienfaiteurs » prosélytes ou leurs employeurs dans le cadre d’un système de bas salaires, d’avances d’argent et d’endettement financier et moral. Car le droit foncier thaïlandais sur la propriété des sols, après dix ans d’occupation prouvée, a donné raison à ceux qui ont essarté illégalement la forêt pour cultiver en pérennisant la présence et la propriété des terres aux occupants.

    L’ancienne notion de partage absolu de tout bien entrant dans la communauté a progressivement disparu. Les évangélistes monnayent ainsi les conversions en offrant des cadeaux de plus en plus importants aux plus influents ou aux convertis. Motos, télévisions, radios, lecteurs de MP3 et cadenas pour protéger ces biens ont envahi les lieux. Cela s’accompagne de promesses allant jusqu’à la grossesse possible pour des couples stériles si l’on se convertit. Les suicides sont également apparus, les Mrabri n’assimilant que très difficilement cette évolution trop rapide et sans nuance. En 1975-1976, un groupe de seize Mrabri fuyant la guérilla au Laos était arrivé dans un camp de réfugiés de la région. En quelques mois, la moitié se laissa peu à peu mourir d’anorexie mentale [6]. C’est un peu le même phénomène de déracinement qui provoque aujourd’hui ces suicides de personnes très jeunes ayant reçu une éducation trop éloignée de leur culture traditionnelle tout en étant séparées de leurs parents. Les drogues [7] et l’alcool sont aussi des moyens destructeurs de fidéliser les nomades auprès des gens qui se servent d’eux. La tristesse est de plus en plus apparente.

    En 2007, un projet a été élaboré autour d’un des villages, mais a été sabordé par un pasteur évangélique qui a proclamé la présence de mauvais esprits capables de dévorer les entrailles des Mrabri qui s’y installeraient. L’été 2009 a vu la reprise de ce projet dans une zone plus isolée, proche de la frontière du Laos. Les conditions en sont meilleures, puisqu’il est soutenu directement par la Fondation de la princesse Maha Chakri Sirindhorn, seconde fille du roi de Thaïlande. Les Mrabri peuvent s’installer comme ils le souhaitent sur un territoire de plusieurs centaines de kilomètres carrés de « bonne forêt » sans village. Environ quatre-vingts Mrabri se sont déjà établis après avoir quitté le missionnaire de New Tribes établi à Phrae. Le site est interdit à la visite, même pour les chercheurs, et personne ne les ennuie pour l’instant. Les Mrabri pourraient bénéficier de ce calme pour se reconstruire culturellement et retrouver un habitat naturel plus proche de leur existence traditionnelle.

    La gestion de la forêt devrait pouvoir leur être confiée en s’inspirant des expériences menées avec des populations autochtones dans plusieurs pays d’Asie du Sud-Est. Mais la plus grande prudence est de rigueur, car dans ce type d’aménagement social forestier les dérives possibles sont nombreuses. En Indonésie, les autorités se sont servies de cette autogestion pour sédentariser et « normaliser les nomades ». En Thaïlande, des expériences mises sur pied dans les années 1970 avaient vu la plantation de dizaines de millions de pins de la même espèce. Des essais de plantations mixtes de tecks espacés et de cultures ont échoué car les accords avec les populations locales, souvent flous et seulement oraux, n’ont pas été respectés. Et, si ces restaurations forestières fabriquent bien ce que l’on appelle statistiquement des « forêts », on est tout de même très loin de la forêt tropicale primaire. Tout ceci doit conduire à une démarche lente, patiente et raisonnée, sans souci de productivité et de rentabilité immédiates.

    Dans l’expérience menée avec les Mrabri, un petit « centre culturel » est en cours d’installation. Quelques jeunes nomades dynamiques pourront y réaliser une présentation de leur peuple aux éventuels visiteurs. Mais les habitations sont beaucoup plus enfoncées dans la forêt et ne se visitent plus, contrairement à ce qui se faisait dans l’ancien village, où les touristes fouillaient partout avec des demandes quelquefois inquiétantes ou malsaines.La prostitution se développe toujours. Elle touche maintenant les minorités ethniques en Asie du Sud-Est en dehors des circuits connus de tourisme sexuel qui sont une séquelle durable de la guerre du Vietnam.

    Les Mrabri sont salariés par la Fondation de la princesse Maha Chakri Sirindhorn pour des travaux agricoles d’autosuffisance à usage familial, et éventuellement pour la construction de leurs maisons, dont ils choisissent librement l’implantation : avec d’autres ou complètement isolés. Le principe général de ce territoire est simple : « permettre aux Mrabri de préserver leur identité ».

    La possibilité de fréquenter l’école est un problème à résoudre. Le projet d’origine souhaitait une école adaptée à une meilleure compréhension de la société moderne, et qui préserve la langue et la culture spécifiques des Mrabri. En utilisant les anciens dans le système éducatif, il sera possible de transmettre aux plus jeunes les connaissances traditionnelles et l’importance de leurs origines. Le bilinguisme est toujours difficile à admettre pour les institutions gouvernementales, mais les Mrabri sont très peu nombreux, n’ont aucune revendication d’indépendance territoriale et sont aujourd’hui très fiers de leur nationalité thaïlandaise et de leur droit de vote. Reste à trouver un très difficile équilibre entre développement raisonné et culture traditionnelle.

    Il est sans doute heureux que ce projet soit réalisé avec l’appui d’une autorité thaïlandaise reconnue et très respectée nationalement. Les tentatives auprès de grands organismes internationaux n’ont rien donné car ce projet ne concernait que trois cent cinquante personnes au plus. En cas de réussite, cet exemple d’installation donnera peut-être des idées pour d’autres aides aux ethnies nomades isolées qui sont aujourd’hui trop souvent des proies très rentables pour les promoteurs, les développeurs et les évangélistes.

    Notes

    Yuwadee Bootwaiwoothi est doctorante en ethnolinguistique, chargée de cours de siamois à l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco), Paris.

    [1] Eux-mêmes se nomment ou se sont nommés Yumbri, Mrabri ou Mlabri (« hommes de la forêt »). Les Thaïlandais les appelaient Phi Tong Leuang (« esprits des feuilles jaunes »).

    [2] Le révérend Garland Bare, médecin à l’hôpital de Pua, signale, dans un courrier de 1962, la mort de quatre Mrabri tués par des chasseurs alors qu’ils récoltaient du miel dans les grands arbres.

    [3] De 1964 à 1973, 2 millions de tonnes de bombes contenant de 80 à 260 millions de sous-munitions ont été larguées sur le Laos, qui comptait alors 3 millions d’habitants. Le Laos recevait également les bombes inutilisées au Vietnam lors des missions depuis la Thaïlande. Cf. rapport du Sénat n° 118 (2006-2007), Institut des Nations unies pour la recherche sur le désarmement (Unidir), 2005, et Comité internatinal de la Croix-Rouge UXO Laos 2008.

    [4] Cf. Gilles Delouche, Méthode de thaï, vol. 1, L’Asiathèque, Paris, 1991.

    [5] Pour les Mrabri, il s’agit du groupe évangélique New Tribes, d’origine nord-américaine, qui intervient dans le monde entier en employant 3 200 personnes sur un budget de 64 millions de dollars (en 2007). Ce groupe gère également un organisme linguistique, SIL, qui a pour mission de traduire la Bible dans les langues des ethnies côtoyées, sous couvert d’études linguistiques. Son implication dans les politiques locales est obscure. Cf. aussi L. J. Calvet, La Guerre des langues, Payot, Paris, 1987, p. 204.

    [6] Cf. Jean-Pierre Willem, Les Naufragés de la liberté : le dernier exode des Méos, Edition S.O.S., Paris, 1980.

    [7] La partie thaïlandaise du Triangle d’or n’est plus un très gros producteur d’opium, mais la Birmanie voisine inonde la région de drogues : héroïne, mais aussi drogues synthétiques particulièrement dangereuses et addictives.

    La voie de la reconnaissance pour les autochtones


    Tipis dressés dans le centre-ville de Vancouver  (Canada) pour la Journée nationale des

    Tipis dressés dans le centre-ville de Vancouver (Canada) pour la Journée nationale des autochtones, en 2004. (REUTERS)

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    Après la Nouvelle-Zélande lundi et l'Australie en 2009, les Etats-Unis ont annoncé mardi leur décision de réexaminer leur position officielle à propos de la déclaration de l'ONU sur les droits des autochtones, adoptée en 2007. Dernier pays réfractaire, le Canada pourrait bientôt suivre ces exemples. Mais les changement de position officielle n'atténuent pas toutes les inquiétudes, en particulier sur les vélléités d'autonomie des autochtones.

    «Il n'existe pas d'histoire américaine sans histoire amérindienne», a jugé mardi l'ambassadrice américaine aux Nations unies Susan Rice, à l'occasion d'une réunion consacrée aux peuples autochtones. La diplomate a rendu public le revirement américain et n'a pas caché que l'administration Obama répondait là à une revendication des associations amérindiennes des Etats-Unis. La déclaration devrait permettre de définir un cadre de discussion entre les autorités et les représentants des tribus sur les affaires amérindiennes.

    Susan Rice a également insisté sur les réalisations concrètes de lutte contre les discriminations raciales et sociales dont sont victimes les autochtones, à l'image de la réforme de la santé en ce qui concerne «les inégalités d'accès aux soins». Irène Bellier, anthropologue à l'EHESS note l'évolution du discours américain mais précise que la traduction politique «prendra sûrement encore un peu de temps». Barack Obama avait évoqué en octobre les difficultés d'une communauté «ignorée par notre gouvernement pendant trop longtemps».

    Velléités séparatistes

    La décision de la Nouvelle-Zélande de revenir lundi sur son refus initial n'a pas été sans déclencher de polémique. L'ancien ministre des Affaires étrangères Hon Wiston Peters, cité par le le site néo-zélandais Scoop, a dénoncé le «cauchemar pour les générations futures» que représenterait l'émergence d'une nation maori «séparée».

    Pour l'heure, la déclaration onusienne n'a pas de conséquence légale, mais le parti maori a déjà prévenu qu'elle serait utilisée en justice pour défendre ses revendications. L'idée d'une convention internationale contraignante n'a pour autant pas encore été mise sur la table des négociations.

    L'Australie était revenu en 2009 sur son vote lors de l'Assemblée générale des Nations unies deux ans plus tôt. Avec le ralliement de la Nouvelle-Zélande et des Etats-Unis, le Canada est désormais le dernier pays ouvertement contre la déclaration sur les droits des peuples autochtones. Tonya Gonnella Frichner, membre nord-américaine de l'instance onusienne des peuples autochtones a toutefois déclaré lundi avoir bon espoir que la position du pays évolue. La Cour suprême canadienne n'a d'ailleurs pas attendu la conclusion des négociation pour se référer explicitement au projet de déclaration.

    La déclaration résulte de plus de vingt années de négociations. L'opposition, menée par le groupe surnommé CANZUS (Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, Etats-Unis), a porté sur la question centrale de l'autodétermination, avec la crainte susciter des velléités séparatistes. «Mais les autochtones sont peu nombreux à demander l'indépendance», entend préciser Irène Bellier. C'est la sortie de l'invisibilité qui est surtout en jeu, car il était selon la chercheuse jusqu'ici «plus facile dans ces pays de voir ses droits reconnus pour les nouveaux immigrants que pour les occupants ancestraux».

    Brésil: des indigènes vont occuper le terrain du barrage géant de Belo Monte (cacique)

     Des groupes indigènes du Brésil vont occuper le terrain où le gouvernement veut construire le barrage de Belo Monte, censé devenir le troisième plus grand du monde et qu'ils jugent dévastateur pour l'environnement, a indiqué mercredi à l'AFP le cacique Luiz Xipaya.

    Des groupes indigènes du Brésil vont occuper le terrain où le gouvernement veut construire le barrage de Belo Monte, censé devenir le troisième plus grand du monde et qu'ils jugent dévastateur pour l'environnement, a indiqué mercredi à l'AFP le cacique Luiz Xipaya.

    "Les embarcations sont en train de sortir et nous nous attendons à ce que demain (jeudi) le territoire soit occupé. Nous construirons là-bas un village permanent et nous ne sortirons pas de là tant que le projet sera à l'ordre du jour", a dit Luiz Xipaya par téléphone.

    Des écologistes, indigènes et habitants de la région, appuyés par le chanteur britannique Sting, le réalisateur d'Avatar James Cameron ou l'actrice Sigourney Weaver, ont perdu mardi la bataille judiciaire qu'ils avaient engagée pour que le projet soit annulé.

    Un consortium brésilien Norte Energia, dirigé par une filiale de la compagnie publique Electrobras, a effectivement remporté l'appel d'offres pour la construction du gigantesque barrage en Amazonie à l'issue d'une bataille judiciaire à rebondissements.

    "Les peuples indigènes se sentent menacés par ce projet et sont très agités", a expliqué le cacique, qui préside le Conseil indigène local.

    Environ 150 indigènes s'installeront sur les lieux "mais pour la fin du mois nous voulons être 500 et demander des renforts", a dit Xipaya. "Notre objectif est d'y installer mille indiens", a-t-il ajouté.

    La Bolivie accueille la Conférence mondiale des peuples contre le changement climatique

    En Bolivie, se tient depuis lundi 19 avril 2010, et pour quatre jours, la première Conférence mondiale des peuples contre le changement climatique. Plus de 14 000 participants sont attendus, boliviens et étrangers, représentants d’organisations sociales, de défense de l’environnement et de peuples indigènes. Une deuxième chance pour les négociations internationales sur le réchauffement climatique après l'échec de Copenhague. 

    Au programme de la conférence, des groupes de travail sur des sujets comme le projet de déclaration universelle des droits de la « Terre mère », la dette climatique des pays du Nord envers ceux du Sud, ou encore la création d'un tribunal international de justice climatique. Il s'agit organiser les propositions et requêtes des peuples du Sud, inquiets du blocage des négociations internationales sur le réchauffement global.

    « Nous ne sommes pas venus ici pour nous serrer la main ou pour faire connaissance. Nous sommes là pour travailler. Il s’agit de sauver la vie, de sauver le futur de nos enfants. Il s’agit de sauver la planète Terre », a annoncé David Choquehuanca. Pour le ministre bolivien des Affaires étrangères, une énorme responsabilité pèse sur cette conférence de Cochabamba : ne pas revivre un «nouveau Copenhague » lors du prochain sommet sur le réchauffement climatique qui doit se tenir au Mexique à la fin de l’année.

    Dans la troisième ville de Bolivie, ils sont donc plusieurs milliers de militants à débarquer des quatre coins de la planète avec un objectif en tête : adresser aux gouvernants un message venu du peuple. « Ici, nous sommes dans une vision plus populaire, déclare Luis Ernesto Espinoza, leader indigène et écologiste bolivien. Une vision des mouvements sociaux, moins officielle, moins gouvernementale, une vision allant du bas vers le haut et non du haut vers le bas. Une vision qui appelle les gouvernants à écouter la voix des majorités, la voix des peuples indigènes, à entendre l’urgence du moment que nous traversons. Nous sommes dans une époque qui demande des changements radicaux, qui demande de modifier certains modes de vie et certaines formes de développement», ajoute-t-il.

    Côté gouvernements, seuls les alliés politiques d’Evo Morales ont répondu à l’invitation, comme le président vénézuélien Hugo Chavez, ou celui du Nicaragua Daniel Ortega. La Bolivie était l'un des cinq pays à s'opposer frontalement à l'accord proposé par les Etats-Unis à la conférence de Copenhague sur le changement climatique en décembre dernier.

     

    Les peuples autochtones pygmées du Sud-Kivu victimes des tracasseries dans le voisinage du parc de Kahuzi Biega

    Les pygmées vivant à proximité du parc de Kahuzi-Biega dans le Sud-Kivu, n’arrivent plus à vaquer à leurs activités quotidiennes, car ils subissent des tracasseries de tout genre de la part des hommes en uniforme et des agronomes.

    Les peuples autochtones « pygmées » vivant dans le voisinage du parc de Kahuzi-Biega dans la province du Sud-Kivu subissent des tracasseries de tout genre de la part des hommes en uniforme et des agronomes, a indiqué dernièrement à la presse M. Batumike Ruimbanya député provincial élu de cette entité décentralisée.

    M. Batumike, également, représentant de ces peuples, a souligné que les pygmées éprouvent d’énormes difficultés dans leurs activités. Ils n’ont plus accès à leur terre en vue d’exercer leurs activités de cueillette et d’agriculture de peur d’être arrêtés et acheminés par les hommes en uniforme, les traquent et les maltraitent dans la forêt située dans les environs dudit parc avant d’être acheminé au tribunal de Kavumo.


    Il y a également les agronomes qui se constituent en un organe de tracasseries au lieu d’être des conseillers d’agriculteurs, a-t-il renchéri. Le député provincial a émis le vœux de voir l’inspection générale des services judiciaires et tous les autres services de la police nationale intervenir pour sécuriser ce coin afin de permettre aux populations autochtones de vaquer à leurs occupations quotidiennes.

    Combien de pays se ruent vers l'Arctique?

    Il semble que l'époque des "petites réunions entre amis » sur l’Arctique touche à sa fin. C'est maintenant l’époque d'une grande réorganisation de l'Arctique et de l'Océan Arctique Glacial qui approche.

    La récente rencontre du G-5 Arctique qui s'est tenue le 29 mars à Chelsea (Canada) a montré que les pays qui se bousculent à la porte de l'Arctique sont bien plus nombreux que ceux qui bordent cette région nordique. La Chine nottament et il est peu probable que quiconque ose l'empêcher d'accéder au pôle Nord. Puisque les choses évoluent rapidement vers le partage des immenses richesses naturelles de l'Arctique, on ne peut s'attendre à rien d'autre.

    Il est temps de cesser de s'étonner du nombre de pays non riverains de l'Arctique qui font la queue pour obtenir leur part du gâteau, et cela ne concerne pas seulement ses richesses pétrolières et gazières. L'Arctique présente aussi une autre particularité naturelle exceptionnelle qui peut parfaitement être rapportée au domaine des "monopoles naturels". Avec le réchauffement climatique, les voies maritimes du Nord (celles du Canada et de la Russie) deviennent accessibles pendant une période de plus en plus prolongée. En cas de navigation ouverte durant toute l'année, la route maritime, disons de la Chine vers l'Allemagne ou de la Chine vers l'Est des Etats-Unis, se réduira d'environ 6000 à 7000 km (dans chaque direction).

    Les Canadiens qui ont accueilli le 29 mars le groupe des cinq Etats côtiers de l'Arctique (la Russie, les Etats-Unis, le Canada, le Danemark et la Norvège) ont été critiqués par la Secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton. Cette dernière a déclaré qu'il ne convenait pas de se réunir à huis clos et de ne pas inviter l'Islande, la Suède et la Finlande ainsi que les peuples autochtones à ce genre de conférences.

    Hillary Clinton a souligné que l'Islande, la Suède et la Finlande étaient aussi des pays arctiques et qu'ils avaient les mêmes droits aux ressources se trouvant sous les eaux, à la surface et dans les eaux de l'Océan Arctique que tous les autres participants à la conférence sur la coopération arctique prévue pour les 22-23 avril à Moscou. Il s'agit de la conférence "Arctique - Territoire du dialogue", un forum international sans précédent sur l'Arctique. Il sera le premier projet international de la Société géographique russe rétablie et l'Agence RIA Novosti sera son partenaire médiatique. La conférence portera sur les questions de mise en valeur et de prospection des ressources naturelles, y compris sur le plateau continental arctique, sur les activités environnementales et le développement de l'infrastructure du transport dans la région.

    Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a dû expliquer que le G-5 Arctique ne lésait nullement le Conseil de l'Arctique, qu'il n'était qu'un mécanisme informel en complément de celui-ci. Rappelons que le Conseil de l'Arctique (principale organisation régionale de l'Arctique fondée en 1996 à l'initiative de la Finlande) regroupe le Danemark, la Finlande, l'Islande, le Canada, la Norvège, la Russie, la Suède et les Etats-Unis. Le Conseil est une structure plus vaste que l'Arctique même. Parmi les "observateurs arctiques" du Conseil, on cite déjà la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne, les Pays-Bas, la Pologne, l'Espagne, la Chine, l'Italie et la Corée du Sud.

    Ce n'est pas pour rien que les Américains ont fait des reproches aux Canadiens et défendu les pays qui n'ont pas été invités. Washington et Ottawa se disputent depuis longtemps les secteurs importants de la mer de Beaufort. N'importe quels alliés peuvent être utiles, surtout en prévision du partage de l'Arctique où presque tout le monde a des intérêts à défendre.

    Les Danois se querellent depuis longtemps avec les Canadiens qui plantent constamment leur drapeau sur les secteurs danois du Groenland; les Canadiens en font de même avec les Etats-Unis; les Norvégiens réclament près de 175000 km2 de notre plateau continental de la mer de Barents et, quant à la Russie, elle ne parvient toujours pas à s’entendre avec les Etats-Unis sur le partage de la fameuse ligne Chevardnadze-Baker dans le Nord du Pacifique.

    A présent, l'empire céleste scrute attentivement l'Arctique.

    La Chine passe déjà, dans ses programmes scientifiques arctiques, de la théorie aux études appliquées. Pour ses missions polaires, elle dispose du plus grand brise-glace entièrement modernisé XueLong (ou le Dragon des Neiges). A propos, il avait été construit dès l'époque soviétique en Ukraine. La Chine ne prétend nullement aux richesses cachées sous le plateau continental arctique, car elle n'a pas les droits juridiques necessaires. Mais elle attend le moment où les pays riverains établiront un ordre juridique dans les mers polaires, introduiront des règles transparentes et compréhensibles de passage par leurs eaux et délimiteront les frontières, les champs de pétrole et de gaz, etc. La plus grande économie du monde pourra y investir, transporter ses produits via ces pays ou importer les leurs. Et il s'agit d'investissements vraiment fabuleux.

    La Russie, le Canada, les Etats-Unis, le Danemark et la Norvège ont toujours réclamé, en se fondant sur leurs "droits héréditaires", tout ce qui se trouve dans le bassin de l'Océan Arctique. A présent, ils devront concerter les "revendications héréditaires". Et cela sera plus difficile que de découvrir le pôle Nord.

    Or noir contre peuples premiers canadiens; Sous les sables bitumineux de l’Alberta

    A force de cadeaux fiscaux, d’absence de régulation et de laxisme environnemental, les conservateurs au pouvoir en Alberta ont transformé, avec l’aide d’Ottawa, le nord de la province en un supermarché du pétrole sale au profit des multinationales et du voisin américain. La forêt boréale est sacrifiée, tout comme les premières nations de la région.

    Une seule « route de glace », ouverte de la mi-décembre à la mi-mars, traverse cinq rivières gelées et conduit à Fort Chipewyan, à 700 kilomètres au nord d’Edmonton, la capitale de l’Alberta. En dehors de l’hiver, il faut faire le voyage à bord d’un petit avion pour rejoindre cette province de l’ouest du Canada. Comptoir de traite de la fourrure fondé en 1788, « Fort Chip » fut la première colonie britannique en Alberta. Malgré sa vue imprenable sur le lac Athabasca et ses îles boisées, l’unique hôtel est à vendre depuis des années — le tourisme n’a jamais décollé. Les journalistes qui viennent jusqu’ici le font rarement pour la beauté ou l’intérêt historique du site, mais pour le taux alarmant de cancers : 30 % de plus que la moyenne provinciale (1). Pour beaucoup, le suspect numéro un se trouve à 230 kilomètres en amont, là où la rivière Athabasca serpente au milieu d’immenses mines à ciel ouvert et de 130 kilomètres carrés de bassins de décantation de l’industrie pétrolière.

    Ici se joue en effet la plus grande ruée vers l’or noir de l’ère moderne : plus de 170 milliards de barils, soit la deuxième réserve mondiale, sont enfouis sous la forêt boréale, sur une superficie équivalant au quart de la France. L’extraction et la transformation de ces sables bitumineux (2) nécessitent des quantités indécentes d’eau (cinq barils pour un de pétrole) et provoquent des dommages irréparables à l’environnement.

    « Il y a cinquante ans, si une ou deux personnes de la communauté mouraient dans l’année, c’était beaucoup. En 2009, durant le seul mois d’avril, nous en avons enterré sept. Que se passe-t-il ici ? » Tout en grattant des billets de loterie, M. Alec Bruno ajoute avec fatalisme : « D’ici quelques décennies, je ne vois pas ce qu’il restera pour les jeunes générations. Nous sommes un peuple qui vit de la terre, et tout cela est en train de disparaître. » Il range les tickets ; le gros lot sera pour une autre fois. Cet « ancien » des Amérindiens Chipewyan Athabasca (3) siège, sans illusion, dans les comités consultatifs mis en place par les compagnies pétrolières : « Elles ont déjà les autorisations avant de venir nous voir ! On ne peut pas les arrêter, on essaye juste de leur faire modifier leurs pratiques pour limiter les atteintes à l’environnement et minimiser les risques pour nous qui vivons en aval. »

    Il y a une dizaine d’années, les habitants de Fort Chipewyan ont commencé à pêcher des poissons difformes au goût de pétrole. Puis le médecin local a été confronté à plusieurs cas d’un cancer rare des voies biliaires dont l’incidence est, normalement, de 1 sur 100 000. Or il y a ici à peine un millier d’habitants. Au printemps 2006, le Dr John O’Connor s’interroge publiquement sur la responsabilité de l’industrie pétrolière. Mal lui en prend. Santé Canada, l’administration fédérale, le poursuit pour « attitude non professionnelle » causant « une inquiétude injustifiée ». Meurtri par ces attaques, il quitte la région en 2007.

     (Suite)

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