• Hommes racines

     

    Le nouveau projet de Pierre de Vallombreuse souhaite mettre en lumière la relation intime qui lie l’homme à son environnement, afin de promouvoir une réflexion sur l’humanité durable dont le corollaire est la protection de la nature.
    En rencontrant 10 peuples solidement ancrés dans leur territoire, et d’autres, déracinés, qui tentent de retrouver une part de leur identité, le travail photographique de Pierre de Vallombreuse montre la profonde mutation de la nature dans notre monde contemporain. Il aborde aussi l’impact des bouleversements écologiques (déforestation, réchauffement climatique, pollution…).
    Vulnérables et souvent en première ligne, les peuples autochtones sont aux prises avec des questions cruciales pour l’ensemble de l’humanité. Ils sont souvent les derniers dépositaires des savoirs essentiels à la préservation de la biodiversité.

    Hommes racines


    La sortie du livre de Pierre de Vallombreuse, Hommes Racines, a été l'occasion d'une rencontre – débat sur le thème de la diversité. Le constat est sans appel : les peuples autochtones sont menacés par les bouleversements écologiques et par le développement économique.

    La présentation du livre de photographies de Pierre de Vallombreuse consacré aux peuples autochtones, Hommes Racines*, a été l'occasion d'une rencontre – débat sur le thème «Diversité en voie de disparition». Organisé au Centre Georges Pompidou, ce débat s'est déroulé entre Pierre de Vallombreuse, Pierre Rabhi, agriculteur et philosophe, Julian Burger, professeur de droit spécialiste du droit des peuples autochtones, et Jacques Rocher, président de la Fondation Yves Rocher – Institut de France. Le sujet a attiré pas moins de 180 personnes.

    D'emblée, Pierre de Vallombreuse a affirmé être «un résistant en lutte contre la disparition de la diversité». Les peuples autochtones sont en effet menacés. «Dans chaque pays, il existe une compagnie minière intéressée par le sous-sol», a poursuivi le photographe, qui déplore cette «prédation de l'Homme sur l'Homme».

    Pierre Rabhi pour sa part parle de «confiscation du bien public» et souligne qu'il y a encore un milliard d'individus qui meurent de faim sur Terre. «J'ai un gros contentieux avec la modernité», a-t-il expliqué avec le calme qui le caractérise, «on assiste à une standardisation de la culture par la structure idéologique. C'est une forme de colonisation de l'imaginaire». Cela ne l'empêche pas de faire l'éloge «du génie créateur de la société civile» et de rester convaincu que «c'est à nous de construire notre futur».

    Cela passe par l'éducation, la transmission des savoirs. «Et par la définition des droits des peuples», a rappelé Julian Burger, qui a été responsable du programme des peuples autochtones du Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l'Homme de Genève. Il a rappelé les trois principes fondamentaux qui sous-tendent les droits de ces peuples : la non-discrimination, la libre détermination et le droit à contrôler leurs terres et leurs ressources.

    Jacques Rocher avait apporté une note positive en expliquant que «notre société a besoin d'éclaireurs» et que l'on était là face à quelques-uns d'entre eux ! La Fondation Yves Rocher soutient le travail de Pierre de Vallombreuse depuis cinq ans. Au fil de sa carrière, ce photographe a accumulé pas moins de 141.000 clichés sur 41 peuples auprès desquels il a séjourné et auprès desquels il retourne régulièrement. Il a conclu le débat par une note poétique en racontant qu'au cours d'un de ses séjours, un homme lui avait demandé : «Il y a la lune, chez toi, aussi ?».

    * Hommes Racines, préfacé par Pierre Rabhi, Editions de La Martinière, septembre 2012, 224 pages

     


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