• Jéromine Pasteur défend l’idée d’une « écologie du cœur »

    Son cheval de bataille, c’est la Terre, la mère nourricière durement malmenée. Pour la servir, Jéromine Pasteur partage son existence entre deux mondes.

    Elle avoue un attachement tout particulier pour les indiens Ashaninkas du Pérou et revient avec constance au pays de son enfance, le Jura. Elle possède une maison à Sirod, prend soin de ses parents qui résident à Sapois, fait ses emplettes à Champagnole, ville qui l’a vue grandir.

    Lorsqu’elle a pointé le bout de son nez, en novembre 1954, la famille Pasteur espérait un petit garçon qu’on aurait prénommé Jérôme. On déclinera donc le prénom au féminin en ce curieux Jéromine qui évoque irrésistiblement Géronimo, le fabuleux guerrier apache. Premier signe du destin peut-être.

    Au milieu des arbres de la forêt de Sapois, à 15 ans, Jéromine court avec une conviction chevillée au corps : « J’irai voir ailleurs. C’était comme une évidence qui m’habitait intensément. »

    Cet ailleurs, elle ne sait pas encore où il se situera avec précision, mais elle acquiert illico une autre certitude, c’est en bateau qu’elle le ralliera. Un voilier qu’elle va construire, patiemment, à partir d’une coque dénichée à Chaponost dans le Rhône. « Nous n’étions pas dans le besoin, mais je me suis débrouillée toute seule. » En parallèle, Jéromine poursuit des études de langues et d’art à Lyon. « Cela rassurait ma famille. » Quatre années d’efforts pour construire son coursier, amasser un trésor de guerre pour entamer l’aventure avec une certaine sérénité. Autant de mois pendant lesquels on regardait la jeune femme avec un certain scepticisme : « Ils pensaient que je ne partirais jamais. » Et puis, un jour, à 23 ans, elle se lance, revient, repart.

    1981 marque toutefois le véritable point de démarrage de trente et un ans de voyage « de mer en mer, de pays en pays ». Elle met le cap sur l’Afrique, puis l’Amérique du sud la happe. Les rencontres se succèdent et l’intuition de l’enfance s’incarne : « Oui, on peut vivre ailleurs autrement, au contact de ces peuples premiers qui vivent dans le respect et l’humilité face à la terre nourricière. Leurs rapports aux ancêtres forcent le respect également. Dans ces cultures, on ne lâche pas les anciens. »


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