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Le chef Raoni : "Nous respectons les Blancs, que les Blancs nous respectent"
Le 6 décembre, à Niort, le chef Raoni a de nouveau demandé l’aide de la France pour la préservation de la forêt amazonienne et le soutien des populations indigènes.
Le chef indien Raoni était hier à Niort à l'invitation de la députée maire socialiste Geneviève Gaillard. Comme il l'a fait à Paris, jeudi dernier, auprès du Président de la République François Hollande, le cacique a demandé le soutien des élus et de la population française dans son combat contre la déforestation qui menace ses territoires, les peuples indigènes qui y vivent et, au-delà, « l'humanité tout entière ».
« Le gouvernement français doit m'aider à préserver la forêt, a-t-il répété hier en kayapo, sa langue natale. Nous y vivons grâce à la chasse et à la pêche. Si nous n'avons plus de forêt, nous ne survivrons pas. » (>> voir la vidéo)
Bloquer les tronçonneuses
Le combat mené depuis plus de vingt ans par Raoni, rejoint par le chanteur Sting, a déjà permis la sanctuarisation d'une partie de la forêt amazonienne où vivraient quelque 7.000 indigènes. Le cacique cherche maintenant à intégrer à cet ensemble une ultime partie, c'est l'objet de cette dernière campagne européenne qu'il va poursuivre dans les prochains jours aux Pays-Bas, en Suisse, en Allemagne et à Strasbourg où il espère être reçu par des députés européens. Cette extension couperait l'accès au fleuve et freinerait ainsi les intrusions tant des orpailleurs que des tronçonneuses. C'est aussi pour collecter les fonds nécessaires à la réalisation des tranchées de cette délimitation qu'il multiplie les interventions publiques.
« Nous respectons les Blancs, que les Blancs nous respectent, a-t-il conjuré hier à Niort. Et demandez aux Brésiliens de respecter les peuples autochtones ! »
Cette supplique intervient à quelques jours de la visite en France de la présidente du Brésil, Dilma Roussef, annoncée à Paris mardi prochain. Au côté de François Hollande, elle doit ouvrir un « Forum du progrès social ». Hier à Niort, Gert-Peter Bruch, le vice-président de l'association Planète Amazone qui accompagne depuis vingt-trois ans le combat du chef Raoni, a vivement critiqué Dilma Roussef : « Elle est la seule chef d'État du Brésil qui ait toujours refusé de le recevoir », s'est-il insurgé, dénonçant aussi « un appareil législatif brésilien qui, petit à petit, remet en cause toutes les lois de défense des populations indigènes ».
Le chef Raoni a quitté Niort avec un chèque de 17.000 €, total des dons consentis, notamment par la Ville, le département des Deux-Sèvres et la région Poitou-Charentes, à sa fondation.
en savoir plus
Hier, à l'occasion de la visite à Niort (Deux-Sèvres) du chef indien Raoni, le président de l'association Intelligence Verte Philippe Desbrosses qui l'accompagnait a annoncé la création imminente d'un « tribunal international pour les crimes contre l'environnement et pour le futur de l'Humanité ».
Cette instance doit être portée sur les fonts baptismaux lors d'une conférence de presse prévue ce vendredi au Palais d'Iéna, à Paris (siège parisien du Conseil économique, social et environnemental).
Composée de personnalités de la société civile – dont des juristes – ce « tribunal » s'autorisera à condamner de façon « symbolique et morale » les États, sociétés ou entreprises dont les actions mettent l'environnement en péril, a dévoilé M. Desbrosses, ajoutant qu'« il est temps que les citoyens disposent d'un outil pour dénoncer les désastres que nous faisons subir à la planète ».
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