• Les Chefs de l'Assemblée des Premières Nations terminent leur assemblée spéciale

    L'assemblée spéciale des Chefs de l'Assemblée des Premières Nations (APN) s'est conclue aujourd'hui à Gatineau (Québec) par des orientations et une stratégie sur les priorités auxquelles les Premières Nations doivent absolument donner suite, notamment la consolidation et l'éducation du peuple autochtone, l'élaboration d'une stratégie sur l'énergie pour les Premières Nations, la dynamisation des traités et des droits des Premières Nations, l'aboutissement des revendications générales sur le territoire, la mobilisation des jeunes ainsi que l'avènement de communautés des Premières Nations stables et sécuritaires.

    « Cette semaine, les leaders des quatre coins du pays ont réitéré sans relâche et à l'unanimité que l'assertion de la juridiction des Premières Nations, de leurs droits, de leurs titres et des traités inhérents constitue la voie à suivre si les Premières Nations veulent contrôler toutes les activités qui affectent leur vie, leurs terres et leurs citoyens, », a déclaré le Chef régional de l'APN pour la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve-et-Labrador, Morley Googoo. « Parallèlement, les Premières Nations réaffirment leur détermination à prendre en main leur éducation, une question primordiale qui a surgi durant cette assemblée. Les Premières Nations ont confirmé par voie de résolution qu'elles ne tolèreraient pas moins qu'une approche en vertu de laquelle elles garderont la maîtrise d'une éducation qui valorise leurs langues et leurs cultures, assortie d'un financement stable, juste et durable. La proposition qu'avance actuellement le gouvernement fédéral est inacceptable et le moment est venu pour l'État de faire un pas en avant pour travailler avec nous à l'élaboration d'une solution qui aidera nos enfants et nos étudiants à réussir. Pour le bien de nos enfants, nous devons agir maintenant et nous devons faire ce qu'il convient immédiatement. »

    Près de mille délégués se sont réunis à Gatineau, au Québec, pour l'assemblée spéciale des Chefs de l'APN qui s'est déroulée cette semaine, du 10 au 12 décembre. Les Anciens, les jeunes, les leaders et les citoyens des Premières Nations se sont rassemblés afin de dialoguer et de forger une stratégie pour la nouvelle année. Entre-temps, le Chef national de l'APN, Shawn A-in-chut Atleo, se trouvait à Johannesburg, en Afrique du Sud, pour y représenter les Premières Nations à l'occasion des cérémonies organisées à la mémoire de Madiba Nelson Mandela.

    « À la base même de leur travail, les Premières Nations réaffirment leurs droits et leurs titres, et passent à l'action », a déclaré le Chef régional de l'APN pour la Saskatchewan Perry Bellegarde. « Nous maintiendrons nos efforts pour structurer le travail un traité à la fois, puis insisterons auprès du gouvernement fédéral pour qu'il respecte l'honneur de la Couronne et applique les traités conformément à leur esprit et à leur intention. »

    Faisant allusion au décès de Madiba Nelson Mandela, la Chef régionale de l'APN pour la Colombie-Britannique, Jody Wilson-Raybould, a formulé ce commentaire : « La disparition d'un grand leader et visionnaire amorce certes une période de deuil, mais se veut aussi un moment d'introspection et de contemplation. La mort de Madiba est un moment important pour nous tous, au Canada. Les premiers ministres antérieurs reçoivent des éloges mérités parce qu'ils ont appuyé les efforts pour mettre fin à l'apartheid. Pourtant, en cet instant même, notre propre pays lutte toujours pour réconcilier la préexistence de nos peuples et Nations avec la prétendue souveraineté de la Couronne. Nous devons composer avec la réalité que la plupart de nos peuples ne se gouvernent pas eux-mêmes, mais subissent le joug d'autrui et sont tenus à l'écart du reste des Canadiens en vertu de la Loi sur les Indiens, instrument législatif que les artisans de l'Afrique du Sud coloniale eux-mêmes ont consulté quand ils ont érigé le carcan juridique de l'apartheid. Il faut accélérer le travail de réconciliation entamé au Canada. Comme beaucoup de Chefs en ont fait la réflexion cette semaine, la confiance s'effrite de plus en plus au sein des peuples autochtones, surtout à la lumière du développement des ressources envisagé et du projet de loi fédéral concernant l'éducation de nos enfants. Pour rebâtir cette confiance, le Canada doit, de son côté, s'engager à développer un vaste cadre de réconciliation fondé sur la reconnaissance, cadre qui guidera tous les ministères et favorisera un engagement significatif avec les Premières Nations. Pareil cadre fait actuellement défaut et il n'existe pas de mécanismes, ou très peu, autorisant le rapprochement, même s'il existe une volonté politique en ce sens. Il s'agit là d'un problème national qui nécessite qu'on s'y attarde entièrement et requiert l'engagement des plus hautes sphères gouvernementales. Au-delà des excuses offertes en 2008, au-delà de l'important travail de divulgation de la vérité et de guérison, la réconciliation signifie modifier les lois et reformuler les politiques. Les institutions politiques des Premières Nations doivent être légitimement reconnues et respectées. »

    Les délégués ont adopté des résolutions touchant plusieurs dossiers prioritaires. Celles-ci seront finalisées puis affichées sur le site www.afn.ca au cours des semaines à venir.

    L'Assemblée des Premières Nations est l'organisme national qui représente les citoyens des Premières nations au Canada. Suivez l'APN sur Twitter @AFN_Comms, @AFN_Updates.

    SOURCE Assemblée des Premières Nations


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