• Les défenseurs autochtones se réunissent en Inde

    Les défenseurs autochtones se réunissent en Inde à l’occasion de la CdP 11 de la Convention sur la diversité biologique

    La semaine dernière, les peuples autochtones du monde entier se joignent aux leaders gouvernementaux des différents pays à l’occasion de la 11ème Conférence des Parties (CdP 11) de la Convention sur la diversité biologique à Hyderabad, en Inde. Cette importante réunion comporte des négociations cruciales pour les peuples autochtones, qui luttent pour la protection de leurs terres traditionnelles et attirent l’attention sur les aspects sociaux et culturels de la conservation et le respect de leurs droits, alors que les Parties à la Convention évaluent les progrès et l’efficacité du travail de la CDB à ce jour et élaborent de nouveaux plans et solutions pour affronter la crise mondiale de la biodiversité.

    Le Forest Peoples Programme participe à la CdP 11 pour soutenir une délégation de leaders autochtones et locaux et d’organisations de soutien locales du Bangladesh, du Cameroun, du Guyana, du Panama, du Suriname et de la Thaïlande, avec le Forum international des peuples autochtones sur la biodiversité (IIFB).

    Les peuples autochtones, qui sont les gardiens de la biodiversité des paysages depuis des siècles, jouent le rôle le plus important pour s’attaquer à la perte et la dégradation continues des écosystèmes. Leurs pratiques et savoirs traditionnels sont extrêmement précieux pour préserver et utiliser de façon durable les espèces et zones importantes, ainsi que pour contribuer à la recherche, à la surveillance et à la gestion relatives à la biodiversité. La participation pleine et effective des peuples autochtones et des communautés locales aux travaux de la Convention, à tous les niveaux, est essentielle à son succès à court et à long terme, et cette reconnaissance et cette intention doivent être reflétées dans les résultats de la réunion.

    Au vu du fait qu’ils font intrinsèquement partie de zones riches en biodiversité, les peuples autochtones et les communautés locales sont généralement les premiers à subir les effets graves et souvent irréversibles de la perte de biodiversité et du changement climatique, aggravés par des mesures venant du haut inadaptées pour répondre à ces questions, qui ne respectent pas véritablement les territoires, les droits et la pleine participation aux processus décisionnels importants des peuples autochtones. Les décisions prises par les Parties à la CDB à Hyderabad, qu’elles portent sur les biocombustibles, les aires protégées ou le changement climatique, ne doivent pas nuire aux peuples autochtones, à leurs terres ou à leurs moyens d’existence, mais doivent au contraire chercher à accroître les droits des peuples autochtones et en particulier à prendre en compte les questions liées au partage des coûts et des avantages.  

    La CdP 11 est en train de définir un nouveau plan d’action pour soutenir et encourager les pratiques coutumières durables des peuples autochtones, qui sont le reflet de leur interaction prudente et protectrice avec l’environnement naturel.  

    La définition du plan d’action sur l’utilisation coutumière durable est fondamentale. De récentes recherches montrent que de nombreux pays ne possèdent pas de politiques et de pratiques effectives pour soutenir et protéger l’utilisation coutumière durable des ressources naturelles par les peuples autochtones. En conséquence de cela, dans le monde entier les pratiques coutumières sont gravement menacées. La réticence des gouvernements à admettre que la garantie de l’utilisation durable par les communautés et les peuples autochtones passe par la reconnaissance de leurs droits à posséder, à contrôler et à gérer leurs terres et leurs ressources a toujours constitué un point de désaccord au sein de la CDB . En l’absence d’un régime foncier sûr, il est difficile pour eux d’appliquer, d’engendrer, de préserver et de transmettre leurs pratiques coutumières durables et les savoirs qui y sont associés. Ces liens devraient être clairement reconnus et soutenus par les Parties dans le nouveau plan d’action et d’autres décisions, au vu des engagements internationaux en vigueur pour défendre les droits aux terres, aux ressources et à la propriété des peuples autochtones et communautés locales, stipulés notamment dans la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (UNDRIP), les Directives volontaires pour une gouvernance responsable des régimes fonciers applicables aux terres, aux pêches et aux forêts dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale de la FAO et le document final de Rio+20.

    Cette semaine, les peuples autochtones feront également pression sur les Parties à la CDB afin qu’elles reformulent le terme obsolète « communautés autochtones et locales » et adoptent le terme « peuples autochtones et communautés locales », pour refléter adéquatement leurs différentes identités et conceptions du monde (la façon dont les peuples autochtones voient et comprennent le monde). Les peuples autochtones exigent ceci depuis l’adoption de la UNDRIP en 2007. L’affirmation du statut des peuples autochtones en tant que « peuples » est importante pour respecter et protéger pleinement leurs droits humains.

    Veuillez consulter la page spéciale consacrée à la CdP 11 de la CDB sur le site web du FPP pour suivre l’actualité en provenance d’Inde, notamment des informations contextuelles, des déclarations, des entretiens, des présentations et des opinions des peuples autochtones participant à la réunion.  

    Pour plus de renseignements :

    • Page spéciale consacrée à la CdP 11 de la CDB sur le site web du FPP : http://www.forestpeoples.org/tags/convention-biological-diversity-cop11-meeting-india

    • La Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (UNDRIP) : http://www.un.org/esa/socdev/unpfii/documents/DRIPS_fr.pdf

    • Directives volontaires pour une gouvernance responsable des régimes fonciers applicables aux terres, aux pêches et aux forêts dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale de la FAO : http://www.fao.org/nr/tenure/voluntary-guidelines/fr/

    • Document final de Rio+20 : http://daccess-dds-ny.un.org/doc/UNDOC/GEN/N11/476/11/PDF/N1147611.pdf?OpenElement


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