Retrouvez plus de photos dans l'ouvrage Les Indiens Kogis, la mémoire des possibles.
Crédit Photo: DR/Tchendukua
Au-delà du cercle polaire arctique, au nord de la Norvège, de la Suède, de la Finlande et sur la presqu'île de Kola en Russie vivent, estime-t-on, quelque 70 000 Samis. Samis, et pourquoi pas Lapons, comme on les nomme communément ? Sami vient de Sapmi qui signifie l'ensemble de leurs territoires et Lapon se rapproche du finnois lapp plus ou moins synonyme de "porteur de haillons". Des Samis unis par une même langue finno-ougrienne à neuf dialectes et une même histoire vieille de plus de dix mille ans.
Tentes traditionnelles à côté de l’enclos des rennes dans un village sami.
Le pays sami – Sápmi – s’étend sur le nord de la zone arctique de la Scandinavie et sur la péninsule de Kola en Russie. Les Nations Unies ont reconnu aux Sami le statut de peuple autochtone qui leur confère le droit de préserver et de développer leurs artisanats, leur langue, leur éducation, leurs pratiques d’élevage du renne, leurs traditions et leur identité. Il n’existe pas de recensement des Sami, mais leur population est estimée à quelque 70 000 personnes disséminées dans quatre pays : approximativement 20 000 en Suède, 40 000 en Norvège, 6 000 en Finlande et 2 000 en Russie (dans la péninsule de Kola).4
Les Sami étaient à l’origine nomades, vivant sous la tente en été et dans des huttes de tourbe plus solides pendant la saison froide. Certains continuent de vivre sous la tente, mais la plupart ont des logements modernes. Beaucoup sont partis s’établir dans le sud de la Suède. Aujourd’hui, dix pour cent seulement des Sami suédois vivent de l’élevage du renne, l’activité familiale étant souvent complétée par le tourisme ou la pêche.
Les Sami, parfois appelés le « peuple des huit saisons », vivent au rythme des phases de l’élevage du renne – mise bas, marquage, comptage, castration et abattage – qui ont chacune leur saison.
Les changements intervenus dans les droits de pacage et l’exploitation des terres forestières ont conduit à de nouvelles formes d’activités. En 2011, la Cour suprême a donné gain de cause aux Sami en reconnaissant leurs droits coutumiers sur certaines terres. C’est peut-être l’arrêt le plus important des temps modernes sur les questions juridiques concernant les Sami.
L’élevage du renne se limite aujourd’hui en grande partie à la production de viande. Lors de la transhumance traditionnelle, les éleveurs et leur famille accompagnaient leurs troupeaux à pied ou à ski. Désormais, beaucoup utilisent des motoneiges, des camions ou des hélicoptères, mais quelques-uns préfèrent encore le cheval.
Une partie des Sami vivent en montagne, d’autres dans des villages forestiers. Le village sami est une entité économique et administrative créée pour les besoins de l’élevage du renne et régie par la loi suédoise sur l’élevage du renne. Chaque village compte plusieurs élevages et dispose d’une aire de pacage séparée et clôturée. Beaucoup d’éleveurs s’occupent aussi de rennes dont les propriétaires travaillent ou vivent loin du village.
Vers la fin du XIXe siècle, un grand nombre de Sami se sont sédentarisés pour pratiquer une activité mixte associant l’agriculture et l’élevage du renne. Cependant, du fait de l’ancien mode de vie nomade de certains d’entre eux, les autorités ont été amenées à prendre des décisions controversées dont les effets se sont fait sentir pendant une bonne partie du XXe siècle. La loi de 1928 sur le pâturage des rennes limitait le droit de posséder des rennes et l’appartenance à un village sami aux éleveurs et à leur famille. Les nouvelles restrictions avaient pour conséquence que les éleveurs pratiquant l’exploitation mixte devaient abattre leur rennes ou perdaient le droit de les marquer.
L’élevage du renne est souvent une affaire de famille.
Aujourd’hui, les jeunes générations trouvent d’autres métiers et les Sami s’efforcent d’assouplir les réglementations pour permettre l’appartenance à un village Sami sans avoir à être propriétaire de rennes.
Les Sami ont leur propre langue, qui est parlée en Suède, en Norvège, en Finlande et en Russie. Elle est subdivisée en trois dialectes principaux : le sami du nord, dans la région la plus septentrionale, le sami de Lule autour de Jokkmokk, Gällivare et une partie de Tysfjord en Norvège, et le sami du sud dans le Västerbotten, le Jämtland et à proximité de la limite géographique du Sápmi en Härjedalen et en Dalécarlie.
Le gouvernement suédois a donné au Sameting, l’Assemblée sami, une influence accrue et des moyens financiers pour préserver la langue sami. Dix-huit communes ont été constituées afin de protéger, promouvoir, préserver et développer la culture sami, et des groupes consultatifs doivent y être mis en place.
Environ 6 000 Sami parlent leur langue maternelle – le sami du nord pour 90 pour cent d’entre eux.
Le sami est une langue riche. Il existe par exemple plus d’une centaine de façons de désigner la neige. Mais si les termes descriptifs abondent, il n’y a pas de genres : ainsi, le pronom personnel son s’utilise indifféremment pour un homme ou une femme, et peut désigner un animal ou un objet.
Jusqu’à 1950, le sami écrit ne concordait pas avec l’alphabet suédois. Depuis, sept lettres complémentaires y ont été ajoutées pour représenter des sons zézayants qui n’existent pas en suédois et des règles d’orthographe ont été publiées en 1979. Tout cela explique sans doute en partie pourquoi un bon nombre de Sami âgés ne savent ni lire ni écrire leur propre langue.
La fierté du patrimoine sami se reflète entre autres dans le port du costume traditionnel, en particulier le kolt, autrefois vêtement de travail, devenu maintenant une tenue de fête. Il en existe diverses variantes selon l’origine géographique. Traditionnellement bleus, les costumes sont d’au moins douze types, avec des modèles différents pour les hommes et les femmes. Certains redessinent leur costume en utilisant des motifs caractéristiques propres à leur famille. La mode contemporaine a aussi son impact. Les jeunes Sami tendent à préférer un style traditionnel en soie de couleurs vives.
Les jeunes Sami préfèrent la soie de couleurs vives pour leur tenue traditionnelle.
Le kolt est toujours porté dans les grandes occasions, baptêmes, enterrements, mariages, confirmations. La version masculine est plus courte que la féminine, mais tend à être plus longue dans le sud du Sápmi que dans le nord. Ceinture, chaussures lacées, châle ou plastron, faux col et bonnet sont parmi les accessoires du kolt. Ce col, autrefois destiné à protéger du vent, tend à devenir aujourd’hui une cape décorée. Il est porté par les hommes dans le nord et par les femmes dans le sud. Les garnitures varient, mais les Sami de Lule préfèrent en général l’argent ou l’étain, les Sami du sud les perles et les Sami du nord tissus de couleur vive bordés d’un galon.
Un centre d’éducation sami, de niveau secondaire, a été fondé en 1942. Aujourd’hui établi à Jokkmokk, dans le nord de la Suède, il propose des formations à l’élevage du renne, à la cuisine traditionnelle, à l’artisanat et à la langue sami. Il a le statut de fondation, avec un conseil d’administration composé de membres des associations sami SSR et RSÄ, ainsi que de la commune de Jokkmokk.
Les élèves vivent en internat pendant les périodes scolaires et disposent de locaux d’étude et de travail modernes.
Il y a six écoles sami en Suède : à Karesuando, Lannavaara, Kiruna, Gällivare, Jokkmokk et Tärnaby, dans le sud du Sápmi.
En Suède, des formations supérieures en langue sami sont dispensées par les universités d’Umeå et d’Uppsala. Le centre de recherches sami (CeSam), à Umeå, coordonne les recherches sur la culture, la langue, l’histoire et les communautés sami, et prend l’initiative de nouvelles recherches.
Des établissements préscolaires sami contribuent aussi à entretenir la langue sami et à la transmettre à la jeune génération. Il en existe dans certaines communes. Des parents ont formé des crèches coopératives telles que Vaerien Maanah (Enfants des montagnes), fondée en 2010 dans le sud du Sápmi.
Les traditions sami se transmettent par l’école maternelle sami, publique ou coopérative.
L’action politique des Sami pour accroître leur influence et leur autonomie a commencé dans les années 1950 avec la création d’associations sami. Aujourd’hui, les Sami sont largement représentés par quatre organisations : un parti politique (LSS), deux fédérations nationales (RSÄ et SSR) et une organisation de jeunesse, Saminuorra. Axées sur différents centres d’intérêts, elles jouent pour l’essentiel un rôle de groupes de pression.
Depuis 1993, les Sami ont leur propre organe parlementaire élu par la population, l’Assemblée sami (Sameting), qui a pour mission de défendre, promouvoir et coordonner toutes les questions d’intérêt pour les Sami.
L’Assemblée sami est élue tous les quatre ans. Elle a 31 membres, qui se réunissent trois fois par an dans différentes localités de Suède. Au long des années, la représentation des partis politiques a évolué, tant pour l’orientation que pour le nombre. Le Sameting est financé par des subventions du gouvernement suédois et compte un représentant politique employé à plein temps, son président.
Le droit de vote appartient à ceux qui sont inscrits sur les listes électorales sami, ouvertes aux personnes qui parlent la langue sami à leur foyer et qui se réclament de l’appartenance à la société sami. Le nombre d’électeurs inscrits a augmenté ces dernières années, en particulier par suite de l’intérêt grandissant des jeunes Sami pour les questions politiques et d’une tendance accrue des plus âgés à accepter leur ethnicité.
Le Sameting a exprimé le souhait de construire une maison parlementaire d’inspiration sami à Kiruna.
Parmi les diverses questions à l’ordre du jour, un objectif fait l’unanimité dans les partis politiques : une plus grande autonomie. Actuellement, le Sameting n’est habilité à traiter que les affaires concernant la chasse et la pêche, l’élevage du renne, l’indemnisation des dommages causés par les prédateurs, la langue et la culture sami.
Les parlements sami de Finlande, de Norvège et de Suède ont élaboré une convention nordique commune afin de renforcer leur position en tant que peuple minoritaire et peser sur les décisions relatives aux affaires sami.
Le Sameting a donné aux Sami des moyens de défendre leur culture, leurs traditions et leur langue en faisant de certaines communes des centres administratifs. Cela leur a apporté de nouvelles possibilités de promouvoir leurs intérêts, notamment par l’engagement de personnel de langue sami dans les maisons de retraite, l’enseignement de l’histoire sami à l’école de base et des panneaux d’information en sami dans les écoles et autres bâtiments publics.
Un autre centre d’intérêt est la cuisine traditionnelle sami. Les anciennes générations avaient coutume d’utiliser toutes les parties du renne et la viande était un élément essentiel de leur alimentation. Bien des jeunes Sami veulent redécouvrir des plats en voie de disparition et les recettes locales traditionnelles ont trouvé de nouveaux adeptes, chez les Sami comme chez les non-Sami. Et des mets classiques sont revisités avec une touche d’innovation – le carpaccio de renne, par exemple.
Le renne est au coeur de la culture sami, il fournit la nourriture et les matières premières des objets usuels. Les Sami transmettent leur connaissance du renne par l’enseignement formel, mais aussi par le contact direct d’une génération à l’autre. Traditionnellement, rien n’était jeté, la peau et les bois servaient à faire des chaussures et des couteaux, la viande était consommée immédiatement ou transformée.
Les produits de l’artisanat sami, duodji, sont faits de matériaux naturels. Ils ont souvent des formes doucement arrondies, agréables au toucher mais fonctionnelles. Une ornementation raffinée était et reste importante pour mettre en valeur l’habileté de l’artisan et perpétuer les modèles familiaux et culturels.
Beaucoup de Sami font de l’artisanat pour améliorer leurs revenus, mais rares sont ceux qui peuvent en vivre. Un label de qualité garantit à l’acheteur l’authenticité des produits de l’artisanat sami et atteste que leur créateur est un artisan reconnu.
Des styles et des matériaux nouveaux ont fait leur apparition dans l’artisanat sami, qui emploie aujourd’hui une gamme de techniques comme le moulage des métaux, les arts visuels et la photographie. Plus la forme d’art est moderne, plus elle est accessible aux jeunes Sami.
Le joik est un chant traditionnel, à l’origine étroitement lié à la religion sami. Considéré comme une pratique païenne et barbare, il a longtemps été interdit par les autorités.
Le joik, qui peut décrire une personne ou une chose, se transmet de génération en génération. Son style est déterminé par son origine. Le joik des Sami du sud est mêlé de cris d’animaux, celui du nord est souvent la description d’un lieu.
La chanteuse Sofia Jannok au festival de jazz de Stockholm.
La musique sami d’aujourd’hui est un mélange de joik, de rock et de musique contemporaine. Sofia Jannok, par exemple, a interprété le tube d’ABBA Waterloo en sami pour la sélection suédoise du concours Eurovision de la chanson 2011. Mari Boine et Wimme Saari sont d’autres chanteurs qui allient joik traditionnel et pop. Nils-Aslak Valkeapää, plus connu sous le nom de Áillohaš, a vu très tôt le joik comme un art et a composé de nombreuses oeuvres poétiques.
Le théâtre est une expression artistique plus récente, souvent inspirée de légendes ou récits d’autrefois. La grande tradition des conteurs sami a trouvé de nouvelles perspectives avec le théâtre. Le Théâtre sami de Giron (nom sami de Kiruna) monte chaque année plusieurs productions.
le territoire des samis
Mapuche signifie “peuple de la Terre” en mapudungun (langue parlée par ce peuple indigène).
Leur histoire
Avant l’arrivée des Espagnols sur le continent, ils occupaient un vaste teritoire de part et d’autres de la Cordillère des Andes. De la province de Buenos Aires au sud de la Patagonie en passant par le Chili, ce peuple sédentaire vit de la chasse, de la pêche, de l’agriculture et de l’élevage au sein d’une société organisée détenant ses propres codes. Ni l’empire inca, ni les conquistadors espagnols parviendront à les soumettre et les dominer, ce sont d’ailleurs les seuls indigènes à conserver leur totale autonomie. Les Mapuches réussiront à mettre en place des frontières permettant de limiter leur territoire (Patagonie, Chaco et une vaste partie de la Pampa).
Arrive alors en 1860 un aventurier français répondant au nom de Orélie Antoine de Tounens se passionant pour ce peuple. Vivant en immersion avec eux, il se proclame roi de Patagonie et se lance dans la création d’un Etat à part entière. Il crée un drapeau, une constitution et un hymne. Alertés de cela, les Chiliens décident de contre-attaquer et tuent des milliers de Mapuches dont le roi en place.
Photo – Source: talcahuanofotos
Qui sont les Mapuches ?
On compte pas moins de 600 000 Mapuches au Chili (soit 4% de la population) et 200 000 en Argentine à l’heure actuelle. Incessantes victimes des gouvernements dictatoriaux, Pinochet et Videla se dédient à les chasser des terres souveraines. En 1994 l’Argentine reconnaît enfin la présence de peuples indigènes sur son territoire et officalise le bilinguisme. Les Mapuches restent un peuple très bien organisé avec des associations, des confédérations et le désir de conserver leur identité culturelle plus que jamais.
Pratiquant une culture de tradition orale, ils vénèrent les esprits des ancêtres et ne possèdent pas de lieux de recueillement. Bons guerriers, ils manient l’arc et le javelot avec aisance et s’adonnent à un sport proche du hockey: le palín.
Vous reconnaîtrez ce peuple par l’explosion de couleurs qui saute aux yeux dès que vous les apercevez. Les femmes arborent de gros colliers, des broches, des boucles d’oreilles, des bracelets ou encore des diadèmes faits d’argent et de tissus. Les hommes affectionnent leur cheveux et tout ce que l’on peut y poser dessus.
Voilà un bel exemple d’une communauté qui a su préserver ses traditions !
L'Institut Brésilien de Géographie et de Statistique - IBGE a publié les premiers résultats du recensement de la population effectué entre le 1er août et le 31 0ctobre 2010. Le Brésil comptait 190'755'800 résidents au 1er août 2010. Ils étaient 169'799'200 en 2000, soit une augmentation de près de 21 millions d'habitants (+12,34%) au cours de cette période.
À l'occasion de ce comptage, 817'900 personnes se sont déclarées "Indigènes". Elles étaient 734'000 lors du précédent recensement, soit une augmentation de 83'900 personnes, une progression de 11,43%. Les indigènes représentent maintenant 0,43% de la population brésilienne.
Ils sont les plus nombreux (168'680) dans l'État d'Amazonas, où ils représentent 4,8% de la population. Les 49'600 indigènes de l'État de Roraima représentent 11% de la population de cet État : c'est la plus forte proportion enregistrée dans le pays. 315'180 indigènes habitent dans des zones urbaines (38,5%) et 502'780 dans des zones rurales (61,5%).
L'Amazonie légale* compte près de 25,5 millions d'habitants, soit 13,35% de la population du pays. Les indigènes y sont près de 383'700, soit 1,5% de la population de cette partie du Brésil, mais près de 47% de tous les indigènes du Brésil. En Amazonie légale, 19% des indigènes habitent dans des zones urbaines et 81% dans des zones rurales.
Lors du recensement de 1991, il avait été dénombré 294'000 indigènes représentant 0,2% de la population brésilienne. L'augmentation de 150% constatée entre 1991 et 2000 est essentiellement due au nombre d'indigènes qui vivaient dans des zones urbaines, notamment dans le sud du Brésil qui, précédemment, avaient été classés dans d'autres catégories.
Ce recensement est à situer dans le contexte historique. En avril 1500, l'amiral portugais Pedro Álvares Cabral débarque sur le site de Porto Seguro, au sud de l'actuelle ville de Salvador. C'est le début de la colonisation du Brésil par les Portugais. Variable selon les sources, le nombre des "natifs" vivant alors sur l'actuel territoire brésilien est estimé entre 2,3 et 5 millions. La colonisation a failli entraîner l'extermination complète de ces "Peuples premiers". Les raisons de cette tragédie sont bien connues : asservissement, maladies, mauvais traitements, accaparement des terres, massacres**, etc.
On compte actuellement un peu plus de 230 peuples différents, parlant encore près de 180 langues. Une véritable richesse culturelle !
Si certains peuples sont en contact avec les Blancs depuis cinq siècles, d'autres n'ont eu ce contact que beaucoup plus tard. Il existe encore plusieurs dizaines de groupes isolés. Tout récemment, ce 21 juin, la Fondation Nationale de l'Indien - FUNAI a confirmé l'existence d'un nouveau groupe d'indiens isolés dans la Vallée du Javari à l'ouest de l'État d'Amazonas.
Dans sa dernière "Newletter", l'association Survival France a mis en ligne une vidéo (3'34") sous-titrée en français, enregistrée en 2010 montrant un groupe d'indiens isolés vivant dans la région du rio Envira, non loin de la frontière avec Pérou. Il est possible de visionner cette vidéo au bas de cette note.
***
* L'Amazonie légale est constituée de neuf États : Acre, Amapá, Amazonas, Mato Grosso, Pará, Rondônia, Roraima et Tocantins et d'une partie du Maranhão,
** L'un des derniers massacres reconnu comme génocide par la justice brésilienne concerne les Yanomami. En juillet 1993, des garimpeiros (orpailleurs) ont massacré une douzaine de femmes, jeunes et enfants Yanomami, dans le village de Haximu (État de Roraima). Ces évènements sont décrits en détail par Bruce Albert dans le livre coécrit avec Davi Yanomami "La chute du ciel" (p. 627) aux éditions Plon - Paris.
Image : tableau du peintre brésilien Oscar Peraira da Silva représentant le débarquement de Cabral à Porto Seguro
Pour en savoir plus (en portugais) :
Pour visionner la vidéeo de Survival : http://www.uncontactedtribes.org/videobresil
Cette note a été publiée dans "AYA Info" No 61, de l'association "Appui aux indiens Yanomami d'Amazonie" - AYA - 15, Chemin de la Vi-Longe - CH - 1213 Onex / Genève - CCP 17-55066-2
Retrouvez plus de photos dans l'ouvrage Les Indiens Kogis, la mémoire des possibles.
Crédit Photo: DR/Tchendukua
Selon la légende, les Conquistadors, arrivés par la mer, avaient été attirés par un élément qui brillait dans la Sierra. Alors qu'ils avaient une culture très riche en orfèvrerie, les Kogis ont fait disparaître volontairement tout un pan de leur civilisation pour se protéger des envahisseurs. Depuis des siècles, ils s'habillent très simplement. Seul bijou porté par les femmes: un gros collier rouge.
Le retour des terres permet aux Kogis de préserver leur mode de vie. Les hommes comme les femmes cultivent la terre.
"Tisser un vêtement c'est comme tisser la vie", disent les Kogis. La communauté voit dans cette activité un geste spirituel, auquel s'adonnent aussi bien les femmes que les hommes. Ces derniers tissent les vêtements, les femmes s'occupent des "mochillas", les sacs que portent en permanence les Kogis.
Neuf pierres sculptées détiennent la mémoire de la culture Kogis. Des informations sont inscrites sur la création du monde, l'origine de la vie, les règles de leur société. Seuls quelques Mamus, chefs spirituels, savent interpréter ces dessins, situés sur une terre qui aujourd'hui n'appartient plus aux Kogis.
L'association aide également les Kogis à retrouver leurs objets rituels, dont ils ont été privés par les pilleurs. "Quand les Kogis récupèrent leurs terres, ils ont besoin d'effectuer un travail pour la rééquilibrer. Pour cela, ils utilisent des objets rituels", détaille Eric Julien. Il s'agit ici de cristaux de roche, dont chaque couleur a une signification. Le rouge, qui rappelle le sang, symbolise la vie.
Bien qu’occupant une région très vaste, les peuples dits « arctiques » présentent de nombreux points communs, à commencer bien sûr par leur remarquable adaptation aux conditions de froid extrême et de nombreuses caractéristiques de leur mode de vie traditionnel (outillage, vêtements, organisation sociale, transmission orale etc.). Leur mode de subsistance ancestral est basé, dans la plupart des cas et selon les régions, sur la chasse et la pêche, des mammifères marins en particulier, ou bien sur l’élevage transhumant de rennes.
Les principaux groupes de population dits « arctiques » sont :
Afin de résister aux diverses pressions exercées sur eux par le changement climatique et les enjeux économiques et géopolitiques de la région, ils sont de plus en plus nombreux à se faire représenter par diverses organisations auprès des organes politiques nationaux et internationaux. On retiendra notamment les six participants permanents au Conseil arctique, soutenus par le Secrétariat des peuples autochtones du Conseil de l’Arctique – IPS. On en dénombre six :
Il existe huit pays dits « arctiques » : la Norvège, la Suède, le Groenland rattaché au Danemark, la Finlande, la Russie, les Etats-Unis, le Canada et l’Islande. Dans les régions arctiques de ces pays, les populations autochtones sont largement minoritaires pour 6 de ces pays, d’à peu près la moitié au Canada, et largement majoritaire au Groenland.
Les principaux groupes de population dits « arctiques » sont :
Inuit est le pluriel de Inuk qui signifie « homme ». Le nom « esquimaux » par lequel ils sont souvent désignés vient en réalité d’une langue qui leur est étrangère. Différentes étymologies ont été envisagées, sans qu’aucune ne puisse être confirmée avec certitude : dans la langue algonquine cree, parlée au Canada, ce terme pourrait signifier « les locuteurs d’une langue étrangère » (Mailhot 1978 ; Mailhot et al. 1980), « les fabricants de raquettes à neige » (Goddard 1984), ou encore « mangeurs de viande crue », une interprétation plus connue mais souvent réfutée par les linguistes. Quoi qu’il en soit ce terme est souvent perçu comme péjoratif, et le Conseil circumpolaire inuit (Inuit Circumpolar Council – ICC) a officiellement adopté la dénomination Inuit en 1977.
Les Inuit sont présents du Groenland à la pointe orientale de la Sibérie en passant par le nord du Canada et l’Alaska, où ils seraient arrivés depuis l’Asie en traversant le Détroit de Béring gelé à partir d’environ 8000 av. J.-C. Ils occupent plutôt les régions côtières et leur mode de subsistance traditionnel est essentiellement basé sur la chasse et la pêche, ce qui fait d’eux l’un des peuples les plus touchés par la diminution progressive de la banquise induite par le réchauffement climatique. Ils sont aujourd’hui environ 150 000, dont 50 000 au Groenland, 50 000 en Alaska, 40 000 au Canada et 1 500 en Sibérie. Leurs langues sont parfois considérées comme un vaste continuum dialectal (l’iñupiak-Inuktitut) ; la variante sud groenlandaise, le kalaallisut, est la première – et à ce jour l’unique – langue eskimo-aléoute à avoir obtenu le statut de langue nationale. Au Canada, les revendications territoriales des Inuit ont conduit à la création d’un territoire fédéral appelé Nunavut (« notre terre »), ainsi qu’une administration régionale dans la région québécoise du Nunavik.
Les Yupik (« homme vrai ») sont les Inuit d’Alaska et de l’extrémité orientale de la Sibérie. On compte environ 24 000 Yupik alaskiens (recensement américain de 2000) et 2500 Yupik sibériens. Une large partie de la population d’Alaska parle encore couramment la langue yupik.
Les Aléoutes, eux aussi rattachés à l’ensemble culturel inuit, occuperaient la région des îles aléoutiennes – entre la Russie et l’Alaska – depuis 70 siècles. Ils sont plus de 2000 aujourd’hui dont 600 en Russie. Il reste en tout environ 500 locuteurs de la langue aléoute, dont seulement 20 parlent les dialectes de l’est. Comme le dit l’Association aléoute internationale, le peuple aléoute est « séparé par des frontières, de larges distances et la ligne de changement de date, mais uni par la Mer de Béring et le Pacifique Nord ».
Les Yakoutes (ou Sakhas) occupent un très vaste territoire de l’est de la Russie comprenant la République de Sakha, un sujet fédéral de la Fédération de Russie. Ils constituent l’un des peuples de Russie les plus importants en nombre avec un total de plus de 300 000 personnes. Leur mode de vie traditionnel est semi-nomade avec l’usage de yourtes, et basé sur la chasse et l’élevage de divers animaux – qui varient selon les régions. Linguistiquement ils sont rattachés à la famille des langues turques, de même que les Dolganes. L’UNESCO a inscrit au patrimoine immatériel de l’humanité l’épopée yakoute « Olonkho », et alloué une bourse pour la mise en place d’une école nomade afin d’aider à préserver le mode de vie traditionnel yakoute.
Les Tchouktches, qui se désignent eux-même par le nom de Lygorawetlat, vivent en Russie dans le District autonome de Tchoukotka et au nord du Kamtchatka et de la Yakoutie. Ils sont environ 15 000 dont quelques milliers parleraient encore la langue tchouktche, classée comme « sévèrement en danger par l’UNESCO ». Leur mode de subsistance traditionnel est basé, selon la région, sur l’élevage de rennes ou la chasse de mammifères marins.
Les Toungouses : les Evènes, ou Lamoutes (« peuple de l’océan »), occupent un vaste territoire à l’extrême est de la Russie. Ils seraient environ 20 000, dont la moitié seulement parlerait encore la langue évène. Quant aux Evenks, ils seraient environ 30 000 en Russie et autant en Chine. En Russie, ils vivent dans la taïga sibérienne, sur un territoire qui couvre les deux tiers est du pays. Leur mode de vie traditionnel est basé sur la chasse, la pêche et l’élevage de rennes, et une grande partie de la population parle toujours l’evenki. Une école nomade, créée en 2006 grâce aux efforts de l’anthropologue française Alexandra Lavrillier, permet à certains enfants Evenks de suivre leur scolarité sans quitter leur famille et leur culture traditionnelle. Il est à espérer qu’elle serve de modèle pour le développement d’un système d’éducation adapté aux cultures locales…
Les Komis habitent essentiellement le République komie – sujet de la fédération de Russie – et la côte sud-est de la péninsule de Kola au nord ouest de la Russie. Ils seraient pas loin de 400 000. Leur langue, le komi, fait partie de la famille finno-ougrienne – la même que le hongrois, le finnois et le same. La partie la plus septentrionale de la population perpétue toujours le mode de vie ancestral d’éleveurs nomades de rennes.
Les Samis (ou Sames) habiteraient le nord de la Scandinavie depuis l’antiquité ; la communauté scientifique postule même une occupation vieille de plus de 12 000 ans. Ils sont présents sur une vaste région qui couvre le nord de la Suède, de la Norvège et de la Finlande, et une grande partie de la péninsule de Kola en Russie. Cette région, la Laponie, est classé au Patrimoine mondial matériel par l’Unesco, et l’un des derniers grands sites naturels préservés d’Europe. Cependant la population, elle, est de moins en moins désignée par le terme « Lapons » car il est aujourd’hui souvent perçu comme péjoratif. Le terme choisi pour l’autodétermination est Sàmi ou Saami ; l’usage en français n’est pas encore arrêté entre « Same » et « Sami », mais le premier est souvent utilisé pour parler de la langue, et le second pour désigner le peuple. Leur mode de vie traditionnel est basé la chasse et – plus tardivement – l’élevage de rennes, qui est toujours pratiqué par une partie de la population.
Ils seraient environ 100 000, dont une majorité vivent dans le nord de la Norvège. Ce peuple, bien que minoritaire et transfrontalier, est organisé politiquement : un Conseil sami a été créé en 1956, et il existe des parlements samis dans les trois pays scandinaves depuis les années 1990. Les langues sames, qui font partie de la famille finno-ougrienne au même titre que le komi et le hongrois, et sont parlées par un total de 35 000 locuteurs, sont dans l’ensemble très menacées. L’ONU a publié au début de l’année 2011 un rapport exhortant les gouvernements de Suède, Norvège et Finlande à accentuer leurs efforts afin de préserver ces langues.
Les peuples arctiques se sont adaptés très rapidement au mode de vie « occidental » qui s’est imposé à eux au cours du dernier siècle, mais restent pour beaucoup attachés à leur mode de vie traditionnel et à leur culture qu’ils souhaitent préserver. Ils sont de plus en plus conscients de la nécessité d’être représentés auprès des organes politiques nationaux et internationaux afin de faire valoir leurs droits et de mieux résister aux différentes pressions qui s’exercent sur eux.
Le Secrétariat des peuples autochtones du Conseil de l’Arctique (IPS – Arctic Council Indigenous People’s Secretariat) a pour mission de soutenir les organisations internationales de peuples autochtones qui ont le statut de participant permanent au Conseil de l’Arctique. On en dénombre six :
Sources :
http://en.wikipedia.org/wiki/Eskimo
http://inuitcircumpolar.com/index.php?Lang=En&ID=1
http://www.inuit.org/index.php?id=182
http://www.institut-polaire.fr/ipev/documents/les_petits_peuples_du_nord_de_la_russie
http://www.sorosoro.org/le-tchouktche
http://www.parl.gc.ca/Content/LOP/ResearchPublications/prb0815-f.htm#leconseil
http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/europe/russie-2demo.htm
http://rolexawards.com/en/the-laureates/alexandralavrillier-home.jsp
D'après: http://www.underthepole.com/fr/milieu-polaire/les-peuples-de-larctique/
Pendant des siècles, les premiers habitants de l’Amérique du Nord ont été définis en grande partie par d’autres, à commencer par Christophe Colomb, qui a utilisé à tort le terme Indiens pour désigner les divers peuples établis dans les Amériques.
Aujourd’hui, les attitudes à l’égard des peuples « autochtones » évoluent, et il en est de même des termes employés pour décrire ce segment de la population. Or, il est souvent difficile de savoir quels sont les termes à utiliser, quelles sont les nuances qui les distinguent sur le plan juridique et à qui ils s’appliquent.
Il est pourtant essentiel d’utiliser les bons termes si l’on veut entretenir des relations positives et respectueuses avec les membres des Premières Nations, les Inuits et les Métis. Et si l’on veut éviter d’utiliser des termes jugés discriminatoires ou insultants. Par exemple, il est généralement considéré comme désobligeant d’appeler les Inuits des Esquimaux.
La présente Note de la Colline offre quelques points de repère dans ce labyrinthe terminologique.
La terminologie et l’identité sont étroitement liées. Les mots que nous utilisons pour nous décrire contribuent à définir notre identité. Ainsi, la terminologie peut exprimer la façon dont un groupe se voit et se décrit.
En 2008, par exemple, les 42 collectivités de la Nation Anishinabek de l’Ontario ont adopté une résolution contre l’utilisation du mot Aboriginal (Autochtone). Elles ont expliqué que ce mot représentait une autre forme d’assimilation et de déracinement.
La résolution de la Nation Anishinabek donne une idée de certaines des tensions qui entourent la signification et l’application de termes utilisés pour désigner des groupes qui ont été opprimés au cours de leur histoire et qui cherchent à se réapproprier leur identité et à se définir en fonction de leurs réalités sociales.
Selon la définition donnée au paragraphe 35(2) de la Loi constitutionnelle de 1982, « peuples autochtones » s’entend « des Indiens, des Inuit[s] et des Métis ». Pour cette raison, peuples autochtones est souvent employé pour désigner à la fois les membres des Premières Nations (les Indiens), les Inuits et les Métis.
Même s’il est aujourd’hui considéré comme désuet, le terme Indien a un sens juridique précis selon la Loi sur les Indiens, et son utilisation peut être indiquée dans certaines circonstances.
Il y a trois catégories d’Indiens : les Indiens inscrits, les Indiens non inscrits et les Indiens visés par un traité. Le collectif Première Nation est l’équivalent contemporain d’Indien et désigne les Indiens inscrits et non inscrits (membres des Premières Nations), mais il n’a aucune valeur juridique.
Les termes Première Nation et collectivité de(s) Première(s) Nation(s) sont aussi employés fréquemment à la place du terme bande, qui apparaît dans la Loi sur les Indiens. De nombreuses collectivités préfèrent ces termes et ont changé leur nom en conséquence.
Il y a deux façons de définir les Métis. On peut les décrire comme les personnes dont les ancêtres habitaient l’Ouest et le Nord du Canada et ont reçu une terre ou un certificat de Métis. Autrement dit, il s’agit des descendants de la nation métisse historique. Une définition plus large englobe tous les gens qui ont à la fois des ancêtres autochtones et non autochtones et qui se considèrent eux‑mêmes comme Métis.
Les Inuits forment un peuple circumpolaire qui vit principalement dans quatre régions du Canada : le territoire du Nunavut, le Nunavik, le Nunatsiavut et la région désignée des Inuvialuit. Prises ensemble, ces régions sont appelées l’Inuit Nunangat. Si Inuk est, étymologiquement, le singulier d’Inuits, l’usage français privilégie maintenant Inuit pour désigner une seule personne (contrairement à l’anglais, qui conserve Inuk).
Autant que possible, il est préférable de parler des membres des peuples autochtones en faisant référence de façon précise à leur identité ou à leur nation. On dira par exemple « une artiste haida », « un pilote cri » ou « un chercheur mohawk ».
Même s’il est utilisé couramment dans les médias, le nom propre Autochtone devrait être évité. Le mot peut cependant être employé comme adjectif. Ainsi, on parlera des « peuples autochtones » plutôt que des « Autochtones ».
Il convient également d’éviter le possessif « nos peuples autochtones », particulièrement en raison du contexte historique. Il est préférable de dire « les peuples autochtones du Canada ». Il est aussi recommandé de mettre des majuscules à Première Nation, ainsi qu’à Inuit et Métis – et à Autochtone, s’il faut l’employer – lorsqu’ils sont utilisés comme noms (comme on le ferait en parlant d’un Iranien ou d’un Français) et d’accorder les adjectifs autochtone, inuit et métis – ainsi que les noms correspondants, d’ailleurs – en genre et en nombre (comme on le ferait pour iranien ou français).
On trouvera des guides du bon usage sur le site Web d’Affaires autochtones et Développement du Nord Canada et ailleurs. Pour plus de clarté, voici d’autres conseils fournis par l’organisation inuite nationale, l’Inuit Tapiriit Kanatami (27 ko, 2 pages) :
Cela dit, même ces termes peuvent évoluer au fil des ans, à mesure que leur sens est contesté, débattu et reconstitué en fonction de perceptions sociales changeantes.