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    Survival est partenaire de Charlie’s Country, un film de Rolf de Heer

    Ce film nous invite au voyage en nous immergeant dans le quotidien de Charlie, un ancien danseur et guerrier aborigène, perdu entre deux cultures, qui décide de retourner vivre dans le bush à la manière des anciens.
    Rolf de Heer questionne une nouvelle fois la culture aborigène et met en lumière les difficultés de ces communautés à pouvoir elles-mêmes protéger leur terre et leur avenir. Entre force tranquille et dignité poétique, l’acteur australien David Gulpilil livre avec humour et profondeur une prestation magnifique.

     

     

     

     


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  • Arte consacre une journée à ces peuples traditionnels menacés aux quatre coins du monde, dont la survie importe si peu aux civilisations dominantes qui les détruisent

    C'EST UNE HISTOIRE que connaissent tous les anciens de l'école de la rue de Lille. Un amateur parisien apprend une langue africaine rare aux Langues O' et veut absolument la pratiquer. Il s'enfonce profondément dans la brousse africaine et trouve enfin un vieil homme avec qui il peut converser sans difficulté dans la langue en question. A la fin, le vieil homme lui demande: « Où avez-vous donc appris cette langue?

    - A l'Institut national des Langues et Civilisations orientales de Paris.

    - Moi aussi. »

    On estime que toutes les deux semaines une langue disparaît dans le monde. A ce rythme, la moitié des 6 000 à 7 000 langues parlées aujourd'hui ne sera plus qu'un souvenir d'ici à la fi n du siècle. Mais il n'y a pas que les langues qui s'éteignent, les peuples aussi. Et les sociétés dites évoluées n'écoutent que d'une oreille leurs cris de détresse. Le rouleau compresseur de la civilisation de masse a condamné à l'avance ces peuples autochtones, ou indigènes, ainsi que leur culture, leurs traditions, leur mode de vie venus du fond des âges. Expulsion, épidémie, barrage hydroélectrique, exploitation minière ou pétrolière, déforestation: par tous les moyens, les civilisations dominantes les absorbent ou les détruisent. Toute la journée, Arte rend hommage à ces populations éparpillées autour du globe.

    Des fantômes clochardisés sur leur propre terre

    « Papous, entre deux mondes », de Daniel Vigne (à 20h50), nous transporte en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Lorsqu'il se rend compte que son niveau de qualification est insuffisant pour vivre décemment en ville, Benneth, un jeune homme de 27 ans, s'interroge sur son avenir et décide de retourner dans son village au bord du fleuve Sepik, à douze heures de pirogue, pour devenir un « homme crocodile ». Le rituel d'initiation est long et douloureux puisque le corps doit être scarifié pour imiter les écailles du saurien. Mais chez les Iatmuls, où les femmes sont quantité négligeable, pour jouer un rôle dans la communauté il faut en passer par là. Benneth endure stoïquement l'épreuve, et renouer avec la tradition semble dissiper ses états d'âme.

    Hélas, lorsqu'on découvre de quelle façon les gisements aurifères sont exploités par les compagnies occidentales, le déséquilibre du rapport de force saute aux yeux. Avant que les Blancs n'arrivent, les Papous ignoraient la valeur de l'or. Maintenant qu'ils la connaissent, ils en sont réduits à être des fantômes clochardisés sur leur propre terre. En attendant, le fleuve Sepik déroule ses anneaux sous un ciel toujours plus lourd, et les Iatmuls, dont les sculptures rituelles s'arrachent en vente publique, assistent à l'effondrement inéluctable de leur système de vie traditionnel.

    On estime que toutes les deux semaines, une langue disparaît dans le monde.

    Vivre à l'écart du monde et rejeter toute idée étrangère

    Chez les Pirahãs, tout dépend aussi du fleuve. Le passionnant documentaire de Michael O'Neill et Randall Wood, « la Langue cachée d'Amazonie » (à 22h50), nous introduit auprès de cette peuplade heureuse. Le secret de leur bonheur est sans doute de vivre à l'écart du monde et de rejeter toute idée étrangère. Pour avoir passé sept ans chez eux avec femme et enfants dans les années 1970, Daniel Everett les connaît bien. A l'époque, il était missionnaire. Non seulement il n'a pas réussi à en convertir un seul, mais leur béatitude a eu raison de sa foi. Les Pirahãs ne se soucient ni du passé ni de l'avenir, d'où leur très grande tranquillité d'esprit. Ils n'ont pas de système de numérotation (« peu », « davantage » et « beaucoup » leur suffi sent), ne disposent pas de mots pour désigner les couleurs, et leur langue ne s'embarrasse pas de subtilités grammaticales.

    Depuis qu'il ne cherche plus à les persuader de l'existence d'un enfer, Everett se consacre à la linguistique. A force de converser avec ses amis pirahãs, chez qui il retourne tous les ans, il s'est aperçu que leur langue n'était pas récursive. Autrement dit, que sa structure syntaxique ne permet pas de combiner plusieurs idées dans une même phrase. Mais cette propriété est considérée par beaucoup comme un des fondements du langage humain, et la thèse de l'ancien missionnaire est aussitôt jugée hérétique. Avec des conséquences cruelles pour les Pirahãs et leur seul ami blanc.


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  • "Les Himbas font leur cinéma" film

    Les Himbas font leur cinéma

    • Réalisateurs : Solenn Bardet
    • Format : PAL
    • Langue : Français
    • Région : Région 2 (Ce DVD ne pourra probablement pas être visualisé en dehors de l'Europe.
    • Rapport de forme : 1.78:1
    • Nombre de disques : 1
    • Studio : Gedeon
    • Date de sortie du DVD : 2 novembre 2012
    • Durée : 90 minutes

     

     

     DVD bilingue français-anglais (film de 52' et bonus de 40') en vente au profit des Himbas 15€ (+ 3€ de frais de port = 18 € pour France métropolitaine). Pour commande en nombre et pour l'étranger, frais de port communiqués sur demande à  kovahimba@gmail.com

      Quand un peuple premier prend son image en main...

    Las d'être filmés par les caméras du monde entier sans jamais avoir leur mot à dire, une vingtaine de Himbas de Namibie décident de se mettre en scène pour la caméra : cérémonies et relations aux ancêtres, secrets de beauté et dangers de la modernité, recettes de cuisines... Avec humour et sensibilité, loin des clichés habituels, les Himbas nous font découvrir leur monde !

    La réalisation d'un film sur eux-mêmes est pour ce peuple de tradition orale une première. C'est aussi l'aventure d'hommes et de femmes à la fois ancrés dans leurs traditions et tournés vers l'avenir qui ont décidé de devenir acteurs et découvrent le plaisir de se raconter, de jouer, d'inventer.

    Le film a été diffusé pour la première fois en mai 2012 sur France 5. Il est également présenté dans de nombreux festivals (Etonnants Voyageurs, Présence Autochtone à Montréal, Globe-Trotters, Le Grand Bivouac, etc.

    En Namibie, un groupe d'Himbas des deux sexes et de tous âges ont décidé de mettre en scène leur monde pour en faire un film et témoigner ainsi de leur identité : moments clefs de leur histoire, vie quotidienne, cérémonies et relations aux ancêtres, attraits et dangers de la modernité, mutations subies et choisies. La réalisation d'un film sur eux-mêmes sera pour les Himbas, peuple de tradition orale, une première. C'est aussi l'aventure d'hommes et de femmes tout à la fois ancrés dans leurs traditions et tournés vers l'avenir qui vont découvrir le plaisir de se raconter, de jouer, d'inventer, avec des moyens qui jusqu à présent ne leur ont livré qu'une image superficielle d'eux-mêmes. "

    Par Coline Beuvelet

    Dans Les Himbas font leur cinéma, ils s’amusent comme des fous à mimer leur quotidien, le déroulé d’une cérémonie de mariage ou des funérailles. Ils font les acteurs avec une conviction réjouissante, une bonne humeur contagieuse. On reprochera sans doute à Solenn Bardet d’imposer sa propre subjectivité dans certaines séquences (par exemple, une parodie de nos pubs pour shampooing). Reste que ce film annihile la distance qui, a priori, nous sépare des Himbas : on y voit moins des membres de tribus “primitives” que des hommes et des femmes dans toute leur humanité.

    Solenn Bardet commente des séquences de ce film :

    « Muhapikwa est ma meilleure amie himba. Nous nous connaissons depuis presque vingt ans. Je suis arrivée chez les Himbas en 1993. C’était un rêve de gamine, depuis toute petite je voulais partir seule en Afrique. A 18 ans, j’ai donc pris un avion pour l’Afrique du Sud et de fil en aiguille, je suis arrivée chez les Himbas. Je ne savais rien d’eux mais comme j’étais toute seule, sans rien, sans famille, sans bétail, les Himbas se sont sentis responsables de moi et très rapidement j’ai été adoptée par l’oncle et la tante de Muhapikwa.

    En vingt ans, les Himbas et moi avons vu arriver de nombreuses équipes de tournage. Je me souviens d’un hiver où nous en avons compté douze dans la région. De tous les continents : Corée, Brésil, Canada, Finlande… J’ai moi-même fait le guide pour Rendez-vous en terre inconnue ou Ushuaïa.

    Comme la plupart de ces équipes ne reviennent jamais montrer le film réalisé, depuis 2007, tous les ans je récolte tous les films faits sur les Himbas que j’ai pu trouver et je les projette aux Himbas. Rapidement, les Himbas ont été très critiques. Ils se demandaient pourquoi ils parlaient si peu dans ces films, pourquoi c’était toujours une voix off étrangère qui parlait à leur place (et qui en plus disait parfois des choses fausses), pourquoi on les voyait toujours faire la même chose.

    Moi-même, il m’est arrivé dans certains de ces films de ne pas reconnaître des Himbas avec qui j’avais pourtant vécu plusieurs mois. J’ai compris au bout d’un moment que c’était la manière dont ils étaient filmés qui me les rendait étranges et lointains. J’ai l’impression que, bien souvent, ces films montrent plus la projection des réalisateurs sur les Himbas que les Himbas eux-mêmes. Ils réduisent les Himbas au statut d’éleveur, ils les présentent comme de “bons sauvages”, mais sans vraiment toucher à leur humanité. Or les Himbas sont évidemment bien plus que cela. C’est ce que nous avons essayé de montrer avec notre film. »

    Pour plus d’information sur le film : le site de l'association Kovahimba  (avec des extraits du film)

    L’association Kovahimba a pour but d’aider les Himbas, peuple nomade de Namibie, à protéger et à valoriser leur culture ancestrale.

     

    "Les Himbas font leur cinéma" film

     

    Le VOYAGE KOVAHIMBA : 15 au 30 août 2013 // Immersion en pays himba

      Les Himbas qui ont participé au film "Les Himbas font leur cinéma !" ont décidé d'accueillir un groupe de 8 voyageurs auxquels ils feront partager, avec l'aide de Solenn Bardet, leur culture et leur mode de vie. L'association Kovahimba organise ce voyage à titre bénévole. Les bénéfices reviennent entièrement aux Himbas. En participant à ce voyage, vous apporterez votre contribution à la mise en oeuvre d'un développement initié localement et vous aiderez les Himbas à réaliser leurs projets. Les Himbas recevront ces 8 voyageurs privilégiés en invités ! Un peuple vous attend. Ce voyage de quinze jours sera aussi pour vous, l'occasion de découvrir les sites exceptionnels du Kaokoland, au nord de la Namibie.

     


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  • la terre des hommes rouges (DVD)

    • Acteurs: Claudio Santamaria, Chiara Caselli, Matheus Nachtergaele
    • Réalisateurs : Marco Bechis
    • Format : Couleur, Dolby, Cinémascope, PAL        Sous-titres : Français
    • Région : Région 2 (Ce DVD ne pourra probablement pas être visualisé en dehors de l'Europe. Plus d'informations sur les formats DVD/Blu-ray.).
    • Rapport de forme : 2.35:1     Nombre de disques : 1        Studio : Océan Films
    • Date de sortie du DVD : 20 août 2009
    • Durée : 106 minutes              Prix: 20 € environ
    • Moyenne des commentaires client :4.3 étoiles sur 5 (sur Amazon.fr)

    Contenu additionnel

    Film parlé en guarani et portugais
    "Sur la terre des Guarani" : making of (37')          Interview de la scénariste (7')
    Scènes coupées (8')            Photographies de João Ripper
    Notes sur la musique           Bandes-annonces
    Notes de production           Présentation de l'association Survival

    Synopsis

    La région du Mato Grosso au Brésil, de nos jours. Après le suicide de l'un des siens, Nadio, chef d'une tribu Guarani-Kaiowa, décide de dresser un campement sur les terres des Blancs. Pour lui comme pour le chaman, il s'agit de réparer une terrible injustice : récupérer les terres dont ils ont été spoliés autrefois. Malgré les menaces et les intimidations des propriétaires terriens, les indiens décident de rester sur place pour reprendre leurs droits, coûte que coûte. Désormais, deux mondes se font face : l'affrontement semble inévitable... 
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    Encore un film qui s'intéresse à d'autres que nous qui a été trop peu vu, et qu'il faut découvrir sans coup férir. Film à la fois fort et pas sudramatisé, La Terre des hommes rouges n'est ni un film anthropologique, ni un film où les "indigènes" (ici, les Indiens Guarani du Mato Grosso au Brésil) sont instrumentalisés pour les besoins de la fiction, fiction qui s'intéresse avant tout aux héros blancs le plus souvent.

    Peut-être le premier film qui n'est ni sur des peuplades dans leur environnement d'origine ni sur leur disparition, ce film montre ce que c'est que d'être une communauté qui a été déplacée, spoliée de ses terres et parquée en réserve, aujourd'hui. En réduction constante, perdant ses forces les plus vives - certains jeunes se suicident par pendaison, fait avéré -, cette communauté décide de reprendre possession de ses terres. Mais le réalisateur et scénariste Marco Bechis a eu l'intelligence de ne pas surdramatiser l'affrontement qui en découle. Ce film relate comment des groupes humains se côtoient, comment l'un domine l'autre, comment cette domination peut éventuellement être renversée. Comment le désir et la sexualité jouent le rôle le plus pertubateur, les dominés ayant encore leur corps pour eux, même s'il sont obligés de le marchander pour travailler et subsister à grand peine. D'une grande intelligence et d'une grande probité dans ce qu'il montre, La Terre des hommes rouges est une très belle tentative de regarder le plus honnêtement possible la relation entre le possédant qui a tout à perdre et celui qui ne possède plus que lui-même, entre l'un et l'autre. Ce que Bechis a tiré de ses "acteurs" qui ne savaient pas même ce qu'était le cinéma et n'en comprenaient pas le fonctionnement est remarquable. Et ses plans, qui ne cherchent pas à être beaux pour le plaisir, rendent admirablement compte de ce que c'est que de vivre sur ces terres où la forêt n'existe plus que comme lisière. Ces habitants de la forêt qui n'existent plus que dans l'entre-deux sont devenus des héros de cinéma.

    Il est à noter que La Terre des hommes rouges vient peu après Ten Canoes / 10 canoës, 150 lances et 3 épouses de l'Australien Rolf de Heer, autre grand film ayant mis à contribution la population (en l'espèce, aborigène) pour la montrer dans sa complexité au cinéma. Les films ne se ressemblent pas, et dans le cas de Ten Canoes, les acteurs aborigènes sont littéralement co-auteurs du film, ce qui est moins le cas dans le film de Bechis. Mais tous deux forcent le respect par l'honnêteté de leur regard, qui milite subtilement pour ces populations en leur donnant une visibilité et une chair tout en évitant les deux écueils majeurs: le parternalisme et le misérabilisme. (Voir mon commentaire sur 10 canoës, 150 lances et 3 épouses, enfin disponible dans une édition dvd française). (commentaire publié sur Amazon.fr qui vend ce DVD) 
     

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  • Jean ROUCH

      Coffret de 4 DVD comprenant 8 heures de programmes et 15 films réalisés par Jean Rouch, Marcel Griaule, Luc de Heusch, François di Dio, Germaine Dieterlin et couvrant plus d’un demi siècle d’exploration africaine, de 1931 à 1984.

    DVD 1, Les fils de l'eau : Au pays des mages noirs, Les magiciens du Wanzerbe, Circoncision, Initiation à la danse des possédés, Bataille sur le grand fleuve, Yenendi : les hommes qui font la pluie.

    DVD 2, Le peuple de la falaise : Sur les traces du renard pâle - Recherches en pays dogon 1931-1983, Au pays des Dogons, Sous les masques noirs, Funérailles dogon du professeur Marcel Griaule, Cimetières dans la falaise, Le Dama d’Ambara.

    DVD 3, Sigui : Sigui synthèse (1967-1973). L’invention de la parole et de la mort.

    DVD 4, Le Rire et l'amitié : Foot Girafe, VW voyou.

     Réalisateurs : Jean Rouch   
    • Format : Noir et blanc, Couleur, Son HiFi, Cinémascope, PAL
    • Langue : Français
    • Région : Région 2 (Ce DVD ne pourra probablement pas être visualisé en dehors de l'Europe. Plus d'informations sur les formats DVD/Blu-ray.).
    • Rapport de forme : 1.33:1          Nombre de disques : 4
    • Studio : Editions Montparnasse
    • Date de sortie du DVD : 2 février 2010
    • Durée : 560 minutes                   Prix: 55 €

    • Contenu additionnel
    DVD 1 :
    Jean Rouch, chercheur et cinéaste (9')
    DVD 2 :
    Jean Rouch raconte la sortie des masques (11')
    L'école des masques de François di Dio (15')
    DVD 3 :
    Énigmes de Sirius de Jérôme Blumberg et Jean-Marc Bonnet-Bidaut (18')
    Jean Rouch raconte les Sigui (25')

    Synopsis

    Un cinéaste doit avoir des semelles de vent, partir ailleurs... C'est ainsi que Jean Rouch nous invite à de savoureuses rencontres, sérieuses ou joyeuses, dans l'univers mythologique des sociétés de la boucle du Niger. Il en a rapporté ces films, qui sont autant de contes universels.

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    • Acteurs : David Gulpilil, Crusoe Kurddal
    • Réalisateurs : Rolf de Heer, Peter Djigirr
    • Format : Couleur, PAL
    • Langue : Anglais
    • Sous-titres : Français
    • Région : Région 2 (Ce DVD ne pourra probablement pas être visualisé en dehors de l'Europe. Plus d'informations sur les formats DVD/Blu-ray.).
    • Nombre de disques : 1
    • Studio : Memento Films
    • Date de sortie du DVD : 3 mai 2011
    • Durée : 91 minutes       Tous publics     20 € environ

    Contenu additionnel

    Molly Reynolds : The Balanda and the Bark canoës (52')

    Synopsis

    En des temps reculés, dans le Nord de l'Australie. Le jeune Dayindi convoite l'une des trois femmes de son frère aîné, Ridjimaril et menace ainsi la loi tribale. Afin de ramener Dayindi dans le droit chemin, le vieux Minygululu lui raconte une légende du passé d'amours interdits, d'enlèvement, de sorcellerie et de vengeance qui tourne mal. 
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     Ce film sorti en France fin 2006 n'avait jusqu'à présent droit qu'à une édition dvd britannique (zone 2 donc, tout à fait lisible sur n'importe quel lecteur), avec une très belle copie et des sous-titres disponibles en anglais seulement. C'est elle qui est reprise quasiment à l'identique sur ce dvd français édité par le distributeur français du film, Memento. La différence étant bien sûr que des sous-titres français sont disponibles, ce qui devrait permettre à plus de gens de le découvrir. Enfin! 

    Ten Canoes, titre traduit en français par 10 Canoës, 150 lances et 3 épouses, est un film précieux. Sorti il y a plus de quatre ans et passé beaucoup trop inaperçu, ce film australien a été réalisé par un des plus grands réalisateurs (très éclectique) de ce pays, Rolf de Heer. Film sur la culture aborigène, écrit avec le concours d'un des acteurs aborigènes les plus connus en Australie, (David Gulpilil), et interprété strictement par des Aborigènes, Ten Canoes n'a rien d'une oeuvre muséale. Elle se propose de faire revivre une culture en regardant certes vers le passé, historique autant que mythique, mais grâce à la mémoire des personnes vivantes. La plupart des scènes recréées, mais aussi évidemment des histoires racontées, sont ainsi issues de la mémoire des récits et des pratiques de leurs ancêtres par les acteurs ayant participé au film. Ce faisant, les acteurs ont ainsi pour certains réappris à construire un canoë ou à partir à la chasse aux oeufs.

    Mais il ne faut pas donner l'impression qu'il s'agit d'un cours sur la culture aborigène, car c'est loin d'être le cas. Avec des temporalités différentes, le film se présente à la fois comme un récit mythique et comme une fable, le centre étant l'histoire d'un homme qui convoite la femme de son frère (voir synopsis ci-dessus). Mais la grande force du film, c'est d'emmener le récit toujours ailleurs, la vision du monde qui est portée par le récit reflétant la façon dont le temps et le récit donnent forme à cette civilisation de façon bien différente de la nôtre. Il faut se laisser porter par la voix d'un conteur qui laisse de la place à la digression, à l'humour, voire à la moquerie (vis-à-vis des personnages, mais aussi de son auditeur). Le film est d'ailleurs plein d'un humour irrésistible, même si il est aussi poignant dans la façon qu'il a de recréer un monde de façon très belle - la photo, qu'elle soit en couleurs ou en noir et blanc, selon le temps du récit, est toujours magnifique - tout en faisant ressentir sa précarité.

    Au moment de l'anniversaire de Claude Lévi-Strauss, Arte avait diffusé ce film, et certains ont pu dire que c'est un film qu'il devrait aimer. Je ne me hasarderais pas à en dire autant, mais ce qui est certain, c'est qu'un film qui respecte autant une culture sans pour autant la figer dans une perfection et une nostalgie perdues me semble remarquable. Toujours vivante, vue pour sa singularité mais pas comme un modèle, la culture aborigène n'est pas ici regardée sous un angle ethnographique mais est profondément respectée et montrée dans la complexité de sa pensée et de son rapport au monde. Savoir que parmi ces acteurs, certains vivent dans des conditions extrêmement précaires et probablement en butte à un racisme ordinaire pénible - le fils de David Gulpilil, lui-même acteur dans le film, a même été assassiné peu après sa sortie: il s'agirait apparemment d'un crime raciste - ne rend que plus poignant et nécessaire un tel film. Pas seulement parce qu'il permettrait de susciter un peu de respect vis-à-vis d'une culture en voie de dilution et de disparition, mais parce qu'il montre à quel point les forces sont encore vives quand il s'agit de recréer ce qui fait le fondement d'une culture, même s'il n'en reste plus que des traces ou une mémoire.

    Un autre film est sorti par la suite, qui faisait de la collaboration avec les populations indigènes un préalable à l'établissement d'un récit de fiction: La Terre des hommes rouges du réalisateur italo-argentin Marco Bechis. Passé pratiquement complètement inaperçu, c'est pourtant là aussi un film passionnant, aux résonances plus contemporaines que celles de Ten Canoes, et bien différentes. Deux films admirables, chacun à sa manière.

    Autres films australiens présentant des personnages aborigènes auxquels Gulpilil a collaboré: le fondamental Walkabout de Nicolas Roeg, qui a modifié la façon dont ils étaient représentés au cinéma; Rabbit Proof Fence / Le Chemin de la liberté de Philip Noyce; The Tracker de Rolf de Heer; et le formidable western australien The Proposition de John Hillcoat.

    Note sur l'édition: en plus de présenter une très bonne copie, le complément est indispensable. Ne ratez pas le making-of (52') "Les Balandas et les canots d'écorce" de Molly Reynolds, il est une fois n'est pas coutume passionnant et éclaire les principes et méthodes qui ont prévalu à la conception et à la réalisation de ce film très littéralement extraordinaire. VO sans sous-titres et VOSTF uniquement, pour le film comme pour le documentaire. (Commentaire publié sur Amazon.fr )

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  • Terres indiennes (DVD )

       DVD Terres indiennes. Quatre siècles d'histoire des Etats-Unis racontés par les Indiens. 

    Arte Editions, 2010, coffret de 3 DVD, 5 films, 6h 30 de programmes. Version originale en anglais, sous-titres français.  35 €

     Des historiens, des spécialistes des cultures indiennes et des réalisateurs se sont associés pour décrypter l'histoire des 'Américains d'origine' à travers quelques étapes-clé de leur histoire.

    Retraçant en cinq épisodes les épreuves qu'ils ont endurées et leur esprit de résistance manifesté de 1621 à l'époque contemporaine, du Mayflower à l'American Indian Movement des années 1970, les auteurs se sont attachés à démonter les stéréotypes attribués aux Indiens, 'féroces guerriers' pour les uns, 'êtres pacifiques attachés à leur terre' pour les autres, tout en affirmant leur rôle dans la construction des Etats-Unis :

    Film 1. Au temps du Mayflower de Sharon Grimberg, Cathleen O'Connell et Chris Eyre

    En 1621, dans l'actuel Massachusetts, Massasoit, grand sachem des Wampanoag, négocia avec un groupe de colons anglais en déroute qui, affamés et malades, luttaient désespérément pour leur survie. Un demi-siècle plus tard, une guerre éclata entre les colons et une confédération d'Indiens de Nouvelle-Angleterre. Cinq décennies d'occupation anglaise, les mauvais traitements, la contamination de maladies mortelles et une dégradation généralisée de l'environnement avaient miné les Indiens et affecté leur mode de vie. Mais le fils de Massasoit prit la direction des opérations avec d'autres tribus alliées et réussit à résister aux Anglais.

    Film 2. La vision de Tecumseh de Ric Burns et Chris Eyre

    En 1805, Tenskwatawa de la tribu des Shawnees entre en transes et déclare que les Indiens se sont fourvoyés en adoptant la culture des Blancs au détriment de leurs propres traditions et pratiques spirituelles. Des années durant, il anime un mouvement de renouveau spirituel qui attire des milliers d'adeptes dans diverses tribus du Midwest. Son frère Tecumseh réunit de son côté une fédération militaire et politique de tribus indiennes pour endiguer l'expansion des colons vers l'Ouest. La perspective, jamais aussi proche, d'un Etat indien indépendant fut annihilée en 1812 par la mort de Tecumseh lors d'une bataille. Le grand guerrier Shawnee entrera néanmoins dans l'histoire comme un symbole de la fierté et de l'identité indiennes.

    Film 3. La piste des larmes de Chris Eyre et Mark Zwonitzer

    Le réalisateur s'est attaché à décrire l'acharnement et la résistance de la nation cherokee dans la première moitié du XIXe siècle. Les Cherokee s'étaient opposés par tous les moyens à l'expulsion de leurs terres du sud-est des Etats-Unis, y compris en s'assimilant, en adoptant le mode de vie et les lois des Européens, en se convertissant au christianisme et même en défendant leur cause devant la Cour Suprême des Etats-Unis.

    Film 4. Geronimo de Dustinn Craig et Sarah Colt

    La tribu de Geronimo, guerrier et chamane apache chiricahua, ayant été contrainte de s'installer en 1872 dans une réserve en Arizona, il mena régulièrement avec ses hommes des opérations de représailles et de pillages contre les Mexicains et les Américains. Bientôt réputé pour sa férocité, mais aussi pour ses stratégies hors pair, il devint l'homme à abattre pour les colons blancs, tout en suscitant aussi des dissensions au sein des tribus apaches qui souvent préféraient pactiser avec les Blancs. Maintes fois capturé puis évadé, Geronimo finira par se rendre avec une poignée de fidèles en 1886. Il aura été le dernier grand guerrier indien à s'opposer par les armes au gouvernement des Etats-Unis.

    Film 5. Wounded Knee de Stanley Nelson.

    Des dizaines d'Indiens lakota de la réserve de Pine Ridge, rejoints par des militants de l'American Indian Movement et par des Indiens de diverses tribus venus d'autres Etats, occupèrent en 1973 la bourgade de Wounded Knee - site symbolique du dernier massacre d’Indiens par les troupes américaines à peine un siècle plus tôt - dans le but de lutter contre la misère économique, le racisme des Blancs et la gestion désastreuse de la réserve. Assiégés par une impressionnante force armée, les insurgés finirent par se rendre après la mort de deux d’entre eux. Les médias couvrirent largement l’événement qui dura 71 jours. Wounded Knee représente un tournant dans la lutte des Indiens pour être enfin reconnus, puisqu’il mènera à leur entrée dans la vie politique du pays et à une revitalisation de leur culture.

     


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  • Samson et Delilah (DVD)

    Why Not Productions, 2009, 101 mn, version originale en anglais et warlpiri, sous-titres français.

    Rowan McNamara , Marissa Gibson , Warwick Thornton Tous publics
     

    Ecrit et réalisé par le cinéaste aborigène Warwick Thornton et joué principalement par des acteurs aborigènes, ce film a obtenu de nombreuses récompenses, dont la Caméra d’or au Festival de Cannes 2009. Il a été salué par la critique comme l'un des plus grands films, lors de sa sortie en Australie.

    Samson et Delilah sont Aborigènes et vivent dans une communauté du désert du centre de l’Australie. Quand le malheur s’abat sur eux, ils décident de s’enfuir et s’embarquent dans un véritable périple à travers le pays pour survivre.

    Tout en racontant l'histoire d'amour entre les deux adolescents, ce film aborde les problèmes de la violence à laquelle sont confrontés les Aborigènes dans l'Australie contemporaine.

       Quand raconter une histoire est une urgence, une nécessité vitale, celle-ci devient alors universelle, transcendant les cultures, offrant son récit avec une rare sincérité. --Vincent Thabourey - Positif


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    Le dernier voyage de Tanya (DVD )

    Memento Films,   2010,  75 mn.   Sortie DVD en 2011.   22€


    Film de Aleksei Fedorchenko, prix de la critique internationale au Festival de Venise 2010.

    Le réalisateur russe signe ici un magnifique film-poème en nous entraînant dans un voyage bouleversant aux confins de l'histoire de son pays.

    A la mort de son épouse Tanya, Miron aspire à un dernier voyage avec sa bien-aimée respectant le rituel des Méria, une ancienne tribu russe dont les traditions perdurent. Accompagné de son meilleur ami Aist, ils sillonnent la Russie.

    Comme le veut la coutume, Miron partage avec son ami les souvenirs les plus intimes de sa vie conjugale. Mais au bord du lac sacré sur les berges duquel ils font leurs adieux à Tanya, Miron se rend compte qu’il n’était pas le seul à l’aimer...  

    Contenu additionnel

    Interview du réalisateur
    Interview du chef opérateur
    Scène coupée
    Filmographie du réalisateur
    Bande-annonce

     


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  • filmer le monde

    Editions Montparnasse, 2011, coffret de 10 DVD, 25 documentaires, tous primés au festival Jean Rouch.

     Prix: 75 €


    DVD 1Chaque année depuis 1982, le festival créé par le cinéaste et ethnologue est l’occasion de projeter des films exceptionnels, tournés aux quatre coins du monde.

    Une femme parmi les femmes de David MacDougall et Judith MacDougall (1981, 70 min, Kenya)
    La Boucane de Jean Gaumy (1984, 36 min, France)

    DVD 2
    Le Maître des chèvres - Sacrifice et divination chez les Hamar du sud de l’Ethiopie de Ivo Strecker (1985, 44 min, Ethiopie)
    Amir, la vie d’un musicien afghan réfugié à Peshawar, Pakistan de John Baily (1986, 53 min, Pakistan)
    Cuyagua - Les diables dansants de Paul Henley, (1987, 41 min, Venezuela)

    DVD 3
    Maîtres des rues de Dirk Dumon (1990, 51 min, République Démocratique du Congo / Zaïre)
    Les Kayapo sortent de la forêt de Michael Beckham (1989, 53 min, Brésil)

    DVD 4
    Zaïre - Le cycle du serpent de Thierry Michel (1992, 82 min, République Démocratique du Congo / Zaïre)
    Ishi, le dernier Yahi de Jed Riffe et Pamela Roberts (1992, 57 min, États-Unis)
    Sans père ni mari de Cai Hua (1995, 26 min, Chine)

    DVD 5
    Sivas, terre des poètes de Said Manafi et Werner T. Bauer (1995, 79 min, Turquie)
    Le Père, le Fils et le Saint Torum de Mark Soosaar (1997, 89 min, Russie)

    DVD 6
    Conversations avec Dundiwuy Wanambi de Ian Dunlop (1995, 52 min, Australie)
    Le Départ de Damien de Pierpont (1998, 52 min, Japon)
    Mout Tania - Mourir deux fois de Ivan Boccara (1999, 56 min, Maroc)

    DVD 7
    Chef ! de Jean-Marie Teno (1999, 61 min, Cameroun)
    Indo Pino de Martine Journet et Gérard Nougarol (2002, 84 min, Indonésie)

    DVD 8
    Une famille du Kalahari - Le Mythe assassin de John Marshall et Claire Ritchie (2003, 86 min, Namibie)
    Les Mineurs de Hongfeng Zhang (2003, 52 min, Chine)
    Sidheswri Ashram - Une journée dans un restaurant communautaire de Calcutta de Virginie Valissant-Brylinski et Bénédicte Jouas (2004, 40 min, Inde)

    DVD 9
    Grand-mère Taimagura de Yoshihiko Sumikawa (2004, 110 min, Japon)
    Cabale à Kaboul de Dan Alexe (2007, 87 min, Afghanistan)

    DVD 10
    Un dimanche à Pripiat de Blandine Huk et Frédéric Cousseau (2006, 26 min, Ukraine)
    Cuba - L’art de l’attente de Eduardo Lamora (2007, 80 min, Cuba)
    Les Mursis caméra au poing de Ben Young et Olisarali Olibui (2009, 55 min, Ethiopie)

    Compléments
    Les Fils de l’eau, film (inédit) de Jean Rouch, en collaboration avec Roger Rosfelder (1953, 54 min, Niger). Récit de la mission ethnographique du cinéaste, dans la boucle du fleuve Niger, jusqu’aux falaises du pays dogon, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.
    Le film ethnographique est une discipline émerveillée... livret de 32 pages.


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  • 8e feu

     

    Ce dossier réunit les différentes productions de Radio-Canada sur les Autochtones à la télévision, à la radio et sur le web. La grande série documentaire 8e feu, diffusée en quatre épisodes à la télévision les vendredis à 21 h du 6 au 27 janvier, démontre pourquoi il faut rétablir la relation entre le Canada et les peuples autochtones. À la Première Chaîne, une série radiophonique de trois émissions, L’avenir est indien, diffusée les 8, 11 et 15 janvier à 11 h, donne la parole aux Autochtones de trois communautés du Québec. Toujours à la Première Chaîne, l’émission spéciale De la raquette à l’Internet,  diffusée le 22 janvier à 20 h, s’intéresse à l’évolution des cultures autochtones. L’autre histoire, présentée à Radio Canada International, est une série de six chroniques avec l’anthropologue Serge Bouchard, qui va à la découverte de la géopolitique amérindienne au Canada à l'arrivée des Européens. Quant au dossier web Terres autochtones en vue, il s’intéresse aux échanges entre gouvernements et Premières Nations sur l'occupation du territoire et le partage des ressources au pays. Vous trouverez aussi dans ce dossier des archives de Radio-Canada.


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  • Africa. Le sang et la beauté

    A la découverte des peuples autochtones africains, leurs traditions, leurs mœurs, leurs modes de vie. Ces héros ont pour noms : les Bochimans, les Pygmées, les Berbères nomades, les Surmas, les Hamers, les Himbas, les Yorubas, les Dogons… Tous vivent hors du temps et de l’occidentalisation. Tous préservent les coutumes de leurs ancêtres, croient en leurs propres dieux et protègent leur univers de la mondialisation.

    Ce film sort le 4 janvier 2012 en France


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