• Population autochtone en République du Congo. Photo: FNUAP

    9 août 2013 – À l'occasion de la Journée internationale des peuples autochtones, observée chaque année le 9 août, des responsables des Nations Unies ont exhorté vendredi les gouvernements du monde entier à honorer leurs engagements dans le cadre des traités et des accords qu'ils ont signés avec ces communautés.

    « Nous devons garantir la participation des peuples autochtones – femmes et hommes– à tous les niveaux de la prise de décisions », a plaidé le Secrétaire général Ban Ki-moon, dans un message, ajoutant que « les traités, accords et autres arrangements constructifs qui lient les États, leurs citoyens et les peuples autochtones favorisent une meilleure compréhension des opinions et valeurs des peuples autochtones […], en mettant en place un projet politique et des cadres nécessaires à la coexistence harmonieuse de différentes cultures ».

    On compte dans le monde plus de 370 millions d'autochtones répartis dans quelque 70 pays – soit 5% de la population mondiale.

    Le thème de cette année – « Les peuples autochtones et la création des alliances » –, vise à souligner l'importance du respect des arrangements entre États, citoyens et peuples autochtones. Ces accords sont conçus pour faire reconnaître le droit de ces populations à leurs terres, établir un cadre de vie pour tous et favoriser des échanges économiques.

    « Nous devons nous employer à renforcer les partenariats qui aideront à préserver leur vigueur culturelle tout en permettant de réduire la pauvreté et de favoriser l'intégration sociale et le développement durable », précise M. Ban, pour qui les autochtones doivent être associés aux débats sur la manière d'avancer plus vite vers la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement et sur l'élaboration du programme de développement pour l'après-2015.

    De son côté, la Haute Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, a déclaré que les traités, « même s'ils ont été signés ou conclus il y a plus d'un siècle », demeurent « la pierre angulaire de la protection de l'identité, des terres et des coutumes des peuples autochtones, et déterminent leurs relations avec l'Etat concerné ».

    A cet égard, Mme Pillay a rappelé l'importance de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, adoptée en 2007 par l'Assemblée générale pour promouvoir la reconnaissance, le respect et l'application des traités et autres arrangements conclus avec des États ou leurs successeurs.

    Pour célébrer le Journée, plus de 200 pagayeurs, dont nombre d'autochtones, accosteront aujourd'hui à New York, après avoir parcouru des centaines de kilomètres à cheval et en embarcation, afin d'honorer un traité signé en 1613 entre des immigrants hollandais et la tribu indienne Haudenosaunee.

    « Le Two Row Wampum est l'aîné de tous les traités conclus par la suite », a rappelé Oren Lyons, porte-parole de la nation Onondaga, qui a représenté à plusieurs reprises les Haudenosaunee à l'ONU et ailleurs. « Il fixe les termes d'une relation d'équité et de paix. La campagne d'aujourd'hui a pour objectif de rappeler à l'opinion publique l'importance de tels accords. »


    votre commentaire
  • Congo, République du  - Une consultation nationale pour la révision du plan d'action en faveur de l'amélioration des condtions de vie des populations autochtones en République du Congo s'ouvre lundi prochain, auprès du fonds des nations unies pour l'enfance (UNICEF).

    Au cours de cette consultation, plusieurs représentants des organisations nationales de défense des droits de l'homme et du réseau national des peuples autochtones du Congo (RENAPAC), les délégués départementaux des populations autochtones, les experts des différents ministères concernés et des partenaires des agences des Nations Unies, vont débattre de la nouvelle feuille de route pour des engagements renouvelés et concrets en faveur de la promotion et la protection des droits des populations autochtones.

    Selon Marius Biyékélé, chef du programme « Protection des femmes et des enfants » à l'UNICEF, les participants vont analyser les progrès réalisés, les forces, les faiblesses et les opportunités pour avoir une compréhension commune de la problématique autochtone et des défis actuels.

    « Ils vont s'informer sur ce qui a été fait par l'ensemble des partenaires dans le cadre établi ou en dehors du plan national d'action ; examiner le projet de plan d'action 2014-2015, formuler des recommandations et établir un consensus autour des futures orientations stratégiques », a-t-il expliqué.

    « La réalisation des droits des populations autochtones s' inscrit dans un processus qui prendra du temps et nécessite une coopération entre le Gouvernement, les organisations et communautés autochtones, la société civile et les partenaires au développement », a-t-il en outre souhaité.

    Prélude à la Consultation nationale une concertation des délégués autochtones venus de tous les départements, en vue de recueillir leurs observations et recommandations sur le draft du plan d'action se tiendra samedi à la capitale congolaise Brazzaville.

    Selon le recensement général de la population et de l'habitat réalisé en 2007, les peuples autochtones représentent 1,2% de la population totale congolaise, soit une communauté de 43.378 habitants, présents majoritairement dans les départements de la Likouala, Sangha, Lékoumou, Plateaux, Niari. Ils demeurent très vulnérables, privés de droits fondamentaux et sont exposés à l' extrême pauvreté, aux stéréotypes sociaux et multiples discriminations faites à leurs égards par les populations bantoues.

    Une étude de l'UNICEF révèle qu'environ 1 enfant autochtone sur 2 souffre de malnutrition et que deux fois plus d'enfants autochtones n'atteignent pas l'âge de 5 ans par rapport à la population en général.

    Par ailleurs, 50% de jeunes filles autochtones ont une première expérience sexuelle à 13 ans contre 31 % de femmes pour le reste dans la population générale congolaise, indique cette même étude selon laquelle, 1 adolescent autochtone sur 2 ne va pas à l'école.

    La première consultation nationale sur les peuples autochtones a été organisée en 2007 et avait abouti à la mise en place d'un plan d'action 2009-2013 sur l'amélioration des conditions de vie des peuples autochtones. La seconde consultation nationale devrait permettre aux différents partenaires, la mise en place d'un deuxième plan d'action 2014-2015, qui va succéder au premier.

     


    votre commentaire
  • Peuples autochtones : la cheffe des droits de l'homme de l'ONU appelle au respect des traités existants

     

    7 août 2013 – A l’avant-veille de la Journée internationale des peuples autochtones du monde, la cheffe des droits de l'homme des Nations Unies a exhorté mercredi les États à faire plus pour mettre en œuvre et renforcer leurs traités avec les peuples autochtones, peu importe depuis combien de temps ils ont été signés.

    « Même quand si ils ont été signés ou autrement convenus il y a plus d'un siècle, de nombreux traités demeurent la pierre angulaire de la protection de l'identité, de la terre et des coutumes des peuples autochtones, la détermination de la relation qu'ils ont avec l'Etat," a déclaré dans un communiqué la Haut Commissaire aux droits de l'homme, Navi Pillay. Elle a ajouté que les traités sont souvent une étape décisive pour mettre fin à une période de conflit, à l'exploitation et l'expropriation.

    "Le respect des traités a souvent été décrit comme un engagement sacré exigeant bonne foi par chacune des parties pour leur bonne application. Pourtant, trop souvent, les communautés autochtones sont obligés d'aller devant les tribunaux pour obliger les États à respecter leurs promesses ", a-t-elle ajouté, en soulignant le fait que l'exploitation et l'expropriation se poursuivent aujourd'hui.

    La Haut Commissaire a souligné l'importance de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, qui a été adoptée en 2007 pour protéger les droits des quelque 370 millions d'autochtones dans le monde et de promouvoir la reconnaissance, le respect et l'application des traités et autres arrangements conclus avec les États ou leurs successeurs.

    « J'encourage les États à prendre des mesures concrètes pour honorer et renforcer les traités qu'ils ont conclus avec les peuples autochtones et coopérer avec eux dans la mise en œuvre de nouveaux accords ou d'autres arrangements constructifs à travers des négociations transparentes, inclusives et participatives», a déclaré Mme Pillay.

    Le thème de la Journée internationale des peuples autochtones cette année - célébrée chaque année le 9 août depuis 1995 - est « Honorer les traités, accords et autres arrangements constructifs." Il vise à mettre en évidence l'importance d’honorer les arrangements entre les Etats, les citoyens et les peuples autochtones qui ont été conçus pour reconnaître les droits des peuples autochtones sur leurs terres et établir un cadre pour vivre harmonieusement et nouer des relations économiques.

    Ce message souligne la nécessité pour les États et les peuples autochtones d’établir des relations basées sur la confiance, le respect mutuel, la primauté du droit et l'affirmation de la culture et des coutumes des peuples autochtones, déclare Navi Pillay.

    L'ONU va marquer la Journée de cette année avec un événement spécial organisé vendredi à New York, en présence de hauts fonctionnaires de l'ONU et de quelque 2 000 représentants de peuples autochtones originaires du monde entier.

    Le même jour, des centaines de rameurs autochtones et non autochtones, qui doivent arriver à Manhattan après avoir parcouru des milliers de kilomètres sur des pirogues et à cheval. Cet événement entend commémorer la conclusion du "Traité des deux voies parallèles" (" Two Row Wampum Treaty") conclu en 1613 entre les immigrants hollandais et le Haudenosaunee, une confédération de six nations, avec la capitale du peuple Onondaga dans l'État de New York.

    En 2014, l'ONU tiendra la première Conférence mondiale sur les peuples autochtones, une réunion plénière de haut niveau rassemblant les États Membres de l'ONU. Deux cents participants autochtones des sept régions seront invités, selon le site internet de l'événement.


    votre commentaire
  • Une compagnie minière condamnée pour avoir profané un site aborigène sacré

    Pour la première fois, une entreprise a été condamnée en Australie pour avoir profané un site sacré aborigène. La société minière OM Manganèse a été jugée coupable, vendredi 2 août, d’avoir provoqué l’effondrement d’une partie du site de Two Women Sitting Down, dans l’Etat de Northern Territory. L’entreprise avait été autorisée à ouvrir une mine, mais elle devait éviter la zone sacrée. Mais des explosifs auraient été utilisés, et des fissures inquiétantes lui avaient d’ailleurs été signalées pendant les travaux. Montant de l’amende : 100 000 euros. 

     

    Une compagnie minière australienne a été condamnée à une amende pour avoir profané un site aborigène sacré.

    Cette condamnation est considérée comme le premier succès dans une action engagée par une autorité gouvernementale contre une compagnie minière pour avoir détruit un site sacré, même si ces actes ont eu lieu à plusieurs reprises dans le passé.

    La compagnie, OM Manganese, exploite le gisement de manganèse de Bootu Creek dans le Territoire du Nord depuis 2005.

    Mais l’an dernier, l’utilisation d’explosifs pour ouvrir de nouveaux filons a causé l’effondrement d’une partie d’une ancienne formation rocheuse, connue sous le nom de ‘Deux femmes assises’.

    Ce site est sacré pour le clan Kunapa, qui est son propriétaire traditionnel et son dépositaire.

    Ben Scambary, chef de l’Autorité de protection des sites aborigènes, a déclaré : ‘Ce site se rapporte à… une histoire du Temps du rêve, celle d’un rat marsupial et d’un bandicoot qui se battent pour une proie. La roche a pris la couleur rouge foncée de leur sang déversé dans le combat.

    Gina Smith, porte-parole de la communauté de Kunapa a déploré : ‘Ce site restera toujours un lieu sacré pour nous, mais il a été profané et nous ne savons pas quoi faire’.

    Ce site fait partie d’un chant sacré kunapa, un chemin invisible reliant les événements du Temps du rêve aborigène.

    Le magistrat, Sue Oliver, a jugé que la compagnie OM Manganèse avait privilégié ‘ses affaires et le profit’ aux dépens de son devoir de protection du site sacré.


    votre commentaire
  • Les États doivent redoubler d'efforts pour respecter et renforcer leurs traités avec les peuples autochtones, indépendamment du moment de leur signature, a indiqué mercredi la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme Navi Pillay.

    « Même s'ils ont été signés ou conclus il y a plus d'un siècle, de nombreux traités restent la pierre angulaire de la protection de l'identité, des terres et des coutumes des peuples autochtones, et déterminent leurs relations avec l'État concerné. Ils sont donc aujourd'hui encore d'une importance majeure pour les droits de l'homme», a dit Navi Pillay , dans une déclaration faite à l'occasion de la Journée internationale des peuples autochtones, le 9 août.

    Ces traités constituent souvent une étape décisive pour mettre un terme à une période de conflit, d'exploitation et d'expropriation, a précisé la Haut-Commissaire.

    « Le respect des traités a souvent été décrit comme un engagement sacré nécessitant la bonne foi de chacune des parties en présence pour assurer leur mise en oeuvre effective. Pourtant, trop souvent, les communautés autochtones sont contraintes d'aller en justice pour forcer les États à tenir leurs promesses », a-t- elle dit.

    Navi Pillay a souligné l'importance de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, déclaration adoptée en 2007 pour promouvoir la reconnaissance, le respect et l'application des traités et autres arrangements conclus avec des États ou leurs successeurs.

    « Le message de cette Journée internationale des peuples autochtones est de construire des alliances et de respecter les traités.

    Cela nous rappelle la nécessité de redoubler d'efforts pour établir un partenariat entre les États et les peuples autochtones basé sur la confiance, le respect mutuel, l'état de droit et l'affirmation de la culture et des coutumes des peuples autochtones», a déclaré Navi Pillay.


    votre commentaire
  • A l'approche de la Journée internationale des peuples autochtones le 9 Août, OIT Info se penche sur l'aide apportée par la convention n° 169 de l'OIT relative aux peuples indigènes et tribaux, 1989, à une tribu de Nord-Est du Pérou pour faire entendre sa voix.

    «Palo Duro» (Bâton Dur) est un arbre presque incassable du Nord-Est du Pérou, dans la région amazonienne proche de la frontière colombienne.

    C'est aussi le symbole des Maijunas, une communauté qui lutte depuis la conquête espagnole pour revendiquer ses terres ancestrales convoitées par les bûcherons et les braconniers.

    Il ne reste plus que 400 Maijunas, vivant dans quatre villages de maisons aux toits de chaumes (Puerto Huamán, San Pedro de Totoya, Nueva Vida et Sucusari-Orejones ) entre les rivières Napo et Putumayo.

    La mise en place d'une grande zone protégée par le gouvernement de Loreto en 2012 a donné aux Maijunas l'occasion de faire entendre leurs voix pour la première fois. Il s'agissait d'essayer d'empêcher les chasseurs de tuer la faune locale - notamment les tapirs -, les bûcherons d'abattre les arbres et les pêcheurs d'empoisonner les rivières.

    Lors d'un processus de consultation inédit, les dirigeants Maijuna se sont rassemblés le mois dernier à Puerto Huamán (à quatre heures de bateau d'Iquitos, la capitale de la région Loreto) pour discuter des problèmes de la zone protégée. Des représentants des gouvernements régional et national étaient présents, ainsi que l'Organisation internationale du Travail (OIT). De nouvelles réunions sont prévues cette année.

    La réunion de Puerto Huamán représentait la première application de la loi nationale sur le droit de consultation. Cette loi, adoptée par le parlement péruvien en septembre 2011 - se fonde sur la convention n° 169 de l'OIT relative aux peuples indigènes et tribaux, 1989.

    Le droit des peuples autochtones à être consultés et à participer aux processus de décision qui les concernent est la pierre angulaire de la convention 169 de l'OIT. Elle est aussi au coeur de la loi péruvienne sur le droit à la consultation.

    Des pionniers

    Dorénavant, les Maijunas auront leur mot à dire dans la gestion de la zone protégée.

    «C'est sans doute un jour historique pour les peuples autochtones du Pérou», dit Oseas Barbarán, président de la Confederación de Nacionalidades Amazónicas del Perú (conférération des nationalités amazoniennes du Pérou ou CONAP). «C'est l'aboutissement d'un long et constant combat.»

    Il y a quarante ans, les Maijunas n'avaient même pas le droit d'aller à l'école. C'est seulement depuis dix ans qu'ils ont pris conscience de leurs droits fondamentaux. Privés de leur patrimoine, ils ont perdu une partie de leur identité. Les enfants ne parlent que l'espagnol, et plus la langue Maijuna, et beaucoup ne connaissent pas les contes et les chansons traditionnels. Protéger leur terre est le premier pas pour mettre fin à cette acculturation.

    Iván Lanegra, professeur d'université et ancien vice-ministre du pluriculturalisme, dit que ce processus de consultation n'est qu'un début: «C'est un défi énorme pour le gouvernement, car le processus de consultation ne suffit pas. Il doit s'accompagner de décisions politiques à long terme garantissant que l'ensemble du gouvernement répondra aux besoins des peuples autochtones

    Le rôle de l'OIT

    «L'OIT, avec son programme pour la promotion de la convention 169, qui a démarré en 2009 dans la région, a collaboré avec les autorités péruviennes pour introduire la nouvelle loi sur le droit à la consultation et sa réglementation. L'OIT va poursuivre sa coopération avec le gouvernement pour la mise en oeuvre de la loi en fournissant une assistance technique et une formation aux fonctionnaires et aux dirigeants de la communauté», déclare Liliam Landeo, coordinatrice nationale d'Amérique latine du programme de l'OIT pour la promotion de la convention 169, basée à Lima, Pérou.

    «Cette année, le thème de la Journée internationale des peuples autochtones, qui appelle au respect des traités, accords et autres dispositions, est l'occasion de nous souvenir du rôle essentiel joué par des instruments comme la convention 169 de l'OIT non seulement pour protéger et promouvoir les droits des peuples indigènes et tribaux, mais aussi pour instaurer des garanties juridiques pour l'investissement privé dans les pays qui l'ont ratifiée», ajoute-t-elle.

    L'OIT est responsable des seuls instruments internationaux actuellement en vigueur qui traitent exclusivement des droits des peuples autochtones. Ces instruments énoncent le principe selon lequel leurs cultures, modes de vie, traditions, et lois coutumières sont valables et doivent être respectées et protégées, et qu'il revient à ces communautés de définir leur priorités de développement.

    Il existe dans le monde plus de 370 millions d'autochtones qui se reconnaissent comme tels, répartis dans 70 pays. Rien qu'en Amérique latine, il y a plus de 400 groupes, qui ont chacun leur langue et leur culture, même si la plus grande concentration de peuples indigènes se trouve en Asie et dans le Pacifique - environ 70 pour cent.


    votre commentaire
  • Le cri du coeur d’un chef atikamekw

    Le chef Paul-Émile Ottawa, du Conseil atikamekw de Manawan

    « Même si les gens me disent que ça a toujours été ainsi, que c’est une tradition, ce n’est pas une raison suffisante pour que ça reste comme ça. Il faut forcer le changement ! » Paul-Émile Ottawa, le chef de bande du Conseil atikamekw de Manawan depuis 1999, propose aux siens de changer, mais de « changer sans brusquer ».

    « Je suis devenu chef en même temps qu’on changeait de siècle et de millénaire. Il est normal que ça paraisse un peu dans ce que je dis, dans ce que je propose de faire ! »

    Paul-Émile Ottawa parle. Il parle français, sa deuxième langue. Quelqu’un a-t-il déjà souligné à quel point il s’exprime admirablement en comparaison de nombre de ministres de Québec ou du fédéral ?

    Depuis un bon moment, Paul-Émile Ottawa est un de ceux qui se trouvent à la tête d’un mouvement de renaissance atikamekw. Il parle volontiers de « virages », de « cogestion », de « société responsable », de « refonte d’une existence ».

    « On nous a enfermés ici, au bout d’une route qui ne débouche sur rien. Il n’y a pas d’économie ici, pas d’usine, pas de commerces… Une abomination, une aberration ! Mais nous voulons vivre… On a hâte que le gouvernement mette quelqu’un de sérieux pour discuter et voir à régler avec nous la situation. »

    Paul-Émile Ottawa en appelle à un réveil. L’avenir risque d’être pire encore si on ne fait rien, plaide-t-il. « Si nous ne faisons rien pour les nôtres, nos enfants et nos petits-enfants nous diront peut-être que c’est de notre faute, ce qui nous est arrivé. »

    « Il faut que nous apprenions que la réussite, nous en sommes aussi capables. Malgré un taux de décrochage très élevé, nous avons tout de même désormais des jeunes qui vont au cégep, à l’université. Ce n’est pas facile. L’adaptation aux études supérieures n’est pas évidente. Certains ont des chocs. Mais ça vient… Certains y parviennent. À Manawan, on a désormais des diplômés. »

    Il y a un peu plus d’un an, les communautés atikamekws de Manawan, Wemotaci et Obedjiwan ont exercé des moyens de pression pour mettre au jour les piètres conditions de vie qui sont les leurs. Plusieurs décisions, notent-elles, continuent d’être prises à l’encontre de leurs intérêts les plus élémentaires. Les coupes forestières sans cogestion, les redevances injustes, les développements hydroélectriques discutables, l’implication réduite des Amérindiens au sein de l’économie locale, tout cela a contribué à accentuer le ras-le-bol des Atikamekws.

    Une proposition d’entente avec le gouvernement québécois tarde toujours. « Une fois de plus, Québec vient de demander un délai », explique Paul-Émile Ottawa. « Et une fois de plus, pour démontrer sa bonne foi, le peuple atikamekw accepte d’attendre. Encore. »

    Mais ce n’est pas à travers une simple attente gouvernementale que le chef envisage la renaissance atikamekw. Il veut discuter au sein d’une commission de réflexion visant à établir des perspectives de refonte.

    « Arrêtons de faire le mort. Il faut se lever. N’attendons pas après le gouvernement. Les erreurs appartiennent au passé. Là, on doit choisir nos moyens pour l’avenir. »

    Provoquer les changements

    Il faut, croit-il, provoquer des changements structurels. Par où commencer ? Les exemples ne manquent pas. Les aînés de Manawan, explique-t-il, vont mourir loin des leurs, dans des maisons d’hébergement loin de la réserve. « Les aînés sont placés dans des établissements où ils ne comprennent même pas la langue. Il y a quelque chose de violent dans cette réalité. Il faut trouver un moyen d’avoir un lieu où les aînés pourront continuer de vivre dans leur communauté. C’est urgent. »

    Même la mort doit changer, plaide-t-il. Les rites funéraires sont à revoir. « On veille nos morts pendant trois jours, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, à la maison. Il y a des fleurs, des décorations partout, tout le monde pleure. Les gens viennent voir le défunt, jour et nuit. La famille n’en peut plus et étouffe avec ça. »

    Selon le chef, cette façon de faire a des effets pervers. « Il y a trois ou quatre ans, on a eu quatre ou cinq suicides en quelques mois seulement. Je ne pense pas que ce soit étranger à la façon dont on s’occupe de nos morts. Je ne dis pas que ce soit la seule cause, bien sûr, mais ça a sans doute un lien. Lorsqu’une de mes cousines s’est suicidée, il y a un jeune homme qui est venu la voir. Il a vu tout ce qu’on faisait pour elle. Il a trouvé ça beau, toute cette attention qu’on lui portait. Et il s’est dit qu’il voudrait bien qu’on lui consacre autant d’attention. Le soir même de sa visite, il s’est suicidé à son tour ! »

    Les Atikamekws doivent eux aussi avoir des salons funéraires ouverts à des heures précises, avec une mise à distance de la mort, croit Paul-Émile Ottawa. « Pourquoi ne pas changer ça ? On est rendus là. Ce n’est pas un bon motif de dire que c’est toujours ainsi pour que ça ne change pas. Ce sont des choses que l’on voulait changer avec une commission consultative. Bien sûr que les gouvernements sont coupables de ce qui nous est arrivé ! Mais là, on doit surtout choisir les moyens de notre avenir ensemble. »

    Les cicatrices

    Heureux d’abandonner la tonte de son gazon pour discuter autour d’une table de jardin, le chef du Conseil de bande parle d’hier et d’aujourd’hui. Il ne sait que trop bien le sort qui a été réservé aux siens par les compagnies forestières, par le comptoir d’exploitation de la Hudson Bay Company, par tous les magnats de l’électricité qui ont inondé les terres des siens, souvent sans même prévenir.

    Il a connu sa part de drames. « J’étais de la cohorte des pensionnats. J’ai été envoyé en Abitibi puis au Lac-Saint-Jean. Il est clair qu’il y avait une volonté de nous acculturer. Il y a eu à notre endroit une tentative d’extermination. »

    À Manawan comme dans les autres réserves, pratiquement personne n’est propriétaire de sa maison. « Tout le monde est locataire à vie chez eux ! Moi-même, je suis locataire. Dans cinquante ans, je vais payer encore. C’est très difficile d’être propriétaire parce qu’il faut que le conseil de bande endosse les prêts devant une institution financière. La loi n’a pas été faite pour que nous puissions acquérir. Moi, je vais finir par payer la valeur de ma maison deux ou trois fois, sans jamais être propriétaire. »

    Paul-Émile Ottawa espère beaucoup d’une éventuelle union plus solide des siens au sein du Conseil de la nation atikamekw. En juin dernier, en raison de tensions internes, Eva Ottawa a démissionné de ses fonctions de représentante des communautés de Manawan, Wemotaci et Obedjiwan. Les discussions sont pour l’instant au beau fixe. Et le gouvernement de Québec a demandé une fois de plus le report des discussions, observe à regret le chef du conseil de bande, élu au suffrage universel.


    votre commentaire
  • 2007    341 p.    21 €

      Suite à une noyade, Xavier Péron fait, jusqu'à l'adolescence, un rêve étrange où un homme drapé de rouge l'entraîne dans une ronde de milliers d'enfants, autour d'un gigantesque rocher sphérique. Lorsqu'il rencontre, en 1982, au Kenya, cet homme, Kenny - porte-parole le plus respecté de la cause maasaï -, il prend conscience qu'il a été choisi pour recevoir et transmettre l'énergie de ce peuple pastoral emblématique d'Afrique. Et découvre que les signes, et coïncidences troublantes, qui se sont accumulés depuis l'enfance ont balisé son chemin...

      Dans l'extraordinaire espace initiatique des Maasaï, au coeur de la beauté brute et libre du Rift, Xavier Péron nous fait partager ses fabu­leuses expériences de classe d'âge, ses aventures intimes mais aussi ses évolutions, ses doutes et ses engagements...

      Spécialiste des Maasaï, Xavier Péron a quitté le monde universitaire pour se consacrer à diffuser leur cri d'alarme. Il a co-réalisé deux documentaires sur les Maasaï : Maasaïitis (avec Cédric Klapisch, Canal+, 1991) et Maasaï, Terre interdite, (avec Kristin Sellefyan, 2006).

    Extrait du prologue :

    Vous êtes le résultat de ce que vous avez pensé.
    Le Bouddha.

    Dimanche 8 octobre 2006, Karrec-Hir, pays pagan, grande marée d'automne, coefficient de 114, une heure avant l'étalé de basse mer

     Une fine bruine tombe sans bruit d'un ciel uniformément gris ; je foule à grandes enjambées un long moutonnement de dunes aux lourds relents de pourriture iodée. Pays breton de la fin des terres habitées, pays de mon enfance, pèlerinage des marées d'équinoxe que je ne manque sous aucun prétexte. Leur exhalaison suffit souvent à me remémorer en une suite rapide de sensations vives les scènes clés de mes premières années, mais aussi leur raison d'être au regard de ce que j'ai vécu depuis en des lieux pourtant si différents. Cette année ne fera pas exception. J'y revois les épais tapis de goémon séchant sous la surveillance étroite d'alouettes suspendues en l'air. Je me souviens que le varech entassé qui fermentait sous une calotte de terre formait comme des huttes rondes, somme toute pas très éloignées des habitations maasaï, sortes de paniers renversés recouverts de terre et de bouse, que je connaîtrais plus tard. Le décor de plis et de bosses à l'infini d'herbes blondes qui, dans un fondu de brume grise, fourmille des pépiements de myriades d'oiseaux des marais - bécasseaux, pluviers, barges et aigrettes - renforce cette évocation du pays maasaï. À l'inverse, au Kenya, combien de fois ne me suis-je imaginé, au sommet d'une ondulation couleur de blé, soûlé d'une même cacophonie de limicoles, franchir cette dune-ci pour me retrouver face à la mer.
      Coïncidences mystérieuses, à l'instar de la place qui est la mienne au sein de ma fratrie : neuvième et dernière position, quand le neuf est le chiffre sacré des Maasaï. La numérologie, avec une rare obstination, m'a toujours indiqué la voie de quelque chose d'essentiel.

    votre commentaire
  • Le Chili a jugé mercredi comme "non fondées" les remarques faites la veille par un responsable onusien demandant aux autorités de ne plus invoquer la loi anti-terroriste, un lourd arsenal pénal datant de la dictature, à l'encontre de la communauté Mapuche.

    "Il ne nous paraît pas approprié qu'un observateur des Nations unies, qui n'a aucune responsabilité sur la sécurité du pays, émette un avis qui manque de fondement et d'information", a annoncé le ministre de l'Intérieur et de la Sécurité Andres Chadwick.

    "J'ai l'impression que les opinions qu'il a émises l'ont été par manque d''information", a-t-il répété devant la presse.

    La veille, le rapporteur spécial de l'ONU sur la protection des droits de l'homme dans la lutte anti-terroriste, Ben Emmerson, avait "recommandé que cesse tout usage de la législation anti-terroriste au sujet des revendications territoriales mapuches" au terme d'une visite de deux semaines.

    Selon l'expert en droit international, cette législation "a été utilisée comme mode de discrimination contre" cette minorité indigène. "Elle a été appliquée de manière confuse, débouchant sur une véritable injustice, elle a altéré le droit à un procès équitable et a été perçue comme stigmatisante", a estimé M. Emmerson.

    La loi anti-terroriste, qui date de la dictature de Augusto Pinochet (1973-1990), prévoit des peines beaucoup plus sévères que la législation ordinaire et soumet les accusés à des conditions de défense rendues difficiles par l'allongement de la détention préventive et le recours à des témoins anonymes.

    "Notre pays n'est pas à l'abri des actions terroristes, et face à elles nous avons besoin d'une loi spéciale qui permette de les combattre", a encore martelé M. Chadwick.

    Cette loi a été fréquemment invoquée ces dernières décennies contre les Mapuches, première minorité indigène du pays (700.000 personnes, quelque 6% de la population chilienne) qui réclame la restitution de terres "ancestrales" prises par l'État à la fin du 19e siècle dans leur fief de la région de l'Araucanie, dans le sud chilien. Aujourd'hui ces terres appartiennent à de grands groupes forestiers.

    L'Araucanie connaît des phases de tension récurrente depuis la radicalisation il y a dix ans environ du mouvement mapuche, avec des occupations de terres et des sabotages d'engins forestiers. Au moins 13 Mapuches ont trouvé la mort dans le cadre de ces actions ces dernières années.


    votre commentaire
  • Le pape François coiffe un chapeau indien à plumes

    Le pape François a mis samedi la coiffe en plumes qu'un Indien de l'ethnie Pataxo venait de lui offrir par-dessus sa calotte. Il a posé ensuite tout sourire pour les photographes, sur la scène de l'Opéra de Rio.

    La scène s'est produite alors que le pape venait de prononcer un discours devant la classe dirigeante du Brésil et des représentants de la société civile. Le souverain pontife a alors salué un groupe d'Indiens Pataxo originaires de Coroa Vermelha, près de Porto Seguro (nord-est), le village où a été célébrée la première messe catholique au Brésil, le 26 avril 1500.

    Ubirai Pataxo, paré d'un morceau de bois lui traversant les narines et d'une jupe en paille, a retiré sa coiffe après l'accolade chaleureuse du pape qui l'a immédiatement posée sur sa tête.

    De nationalité argentine, François est le premier pape sud-américain de l'histoire, mais aussi le premier issu de l'ordre des Jésuites, qui a joué un rôle central dans l'évangélisation des Indiens du Nouveau Monde.

    "Cette coiffe est une amulette de protection qui fait le lien entre l'esprit et la terre. Il n'y a pas de meilleure personne pour recevoir cette coiffe que le pape", a dit l'indigène à la presse à sa sortie de l'Opéra."Je me sens très honoré. Nous sommes catholiques et le pape est un leader spirituel de tous les peuples", a ajouté Ubirai Pataxo.

    Pour entrer dans l'Opéra, les Indiens avaient dû revêtir des tee-shirts des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) sur leurs parures traditionnelles de perles et de plumes." C'est un peu gênant. On a l'habitude d'être torse nu et pieds nus", a déclaré Suturiana Pataxo. Au moment de monter sur l'estrade pour rencontrer le pape, les Pataxos se sont débarrassés des maillots.

    En l'an 2000, lors des cérémonies des 500 ans de l'évangélisation du Brésil, l'Église brésilienne avait demandé officiellement "pardon" pour ses abus commis contre les Indiens et les Noirs pendant la colonisation. La population indigène représente aujourd'hui moins de 1% des 194 millions d'habitants du Brésil, et occupe 12% du territoire brésilien, essentiellement en Amazonie.

     

    Le pape François coiffe un chapeau indien à plumes

    Le pape François coiffe un chapeau indien à plumes


    votre commentaire
  • 2012   188 p.  18,25 €

      Ce magnifique ouvrage illustré de photographies inédites est un hommage à la gloire des femmes amérindiennes du XIXe siècle, ces femmes nomades qui complétaient parfaitement les grands chefs et les guerriers. Leurs paroles, leurs visages, témoignent de façon éloquente et poignante de la sagesse, de la force et de la beauté d'âme qui les caractérisaient. Les histoires traditionnelles, les légendes et les rituels illustrent le rôle important joué par le féminin dans la culture sacrée des tribus.
     Judith et Michael Fitzgerald ont consacré de longues périodes de leur vie à découvrir, à travers le monde, les cultures traditionnelles et à participer à des cérémonies sacrées, parmi lesquelles les rites sacrés des tribus Apsaroke, Sioux, Cheyenne, Shoshone, Bannock et Apache. Michel Fitzgerald a écrit une douzaine de livres sur les religions du monde, et s'est concentré tout spécialement sur la spiritualité amérindienne. Il a reçu, avec félicitations, le titre de Docteur en Théorie et Philosophie des Lois (Jurisprudence) de l'Université d'Indiana. Michael a enseigné les Religions traditionnelles des Indiens d'Amérique du Nord dans le Département de formation continue de l'Université d'Indiana, à Bloomington. Michael et Judith ont été tous deux adoptés par la tribu Apsaroke (Crow) et la famille de feu Thomas Yellowtail, l'un des chefs spirituels Amérindiens les plus vénérés du siècle dernier.
       Judith Fitzgerald est diplômée de l'Université d'Indiana. Elle est artisan, calligraphe et designer graphique ; elle a collaboré avec Michael sur une série d'ouvrages à grand succès présentant des citations et paroles inspirantes — dont
       -Le Monde Sacré des Amérindiens (World Wisdom, 2003).
      Ils sont mariés, ont un fils à présent adulte, et vivent à Bloomington dans l'Indiana.
     Janine Pease (qui signe la préface), présidente fondatrice du Collège Little Big Horn de l'Agence Crow dans le Montana, fut la présidente du Consortium pour les Etudes Supérieures des Amérindiens. Directrice de la Fondation pour le Collège Amérindien, et membre du Conseil National Consultatif sur l'Education Indienne, elle est vice-présidente du Collège des Montagnes Rocheuses pour les Affaires Amérindiennes. Dr Pease, membre des tribus Crow et Hidatsa, a reçu plusieurs récompenses prestigieuses : le titre d'Educatrice Indienne de l'Année, la Bourse MacArthur du Genious Award » (pour récompenser le talent) et le prix ACLU (American Civil Liberties Union, Union pour les Libertés Civiles Américaines) Jeanette Rankin. Elle a été nommée l'une des "Cent Personnalités du Siècle dans le Montana" par le Missoulian Magazine, désignée comme "Quelqu'un du Montana qui marque les mémoires" par le Montana Magazine, et reconnue comme l'une des quatorze plus importants leaders Amérindiens du XXe siècle dans le New Warriors par R. David Edmonds.

    votre commentaire
  • Les premiers ministres des provinces et des territoires du Canada, qui ont entamé mercredi leur rencontre annuelle à Niagara-on-the-Lake, en Ontario, réclament une enquête publique sur les femmes et les filles autochtones assassinées et portées disparues au pays, faisant augmenter la pression sur Stephen Harper pour qu'il emboîte le pas.

    La première ministre ontarienne, Kathleen Wynne, dit avoir constaté un appui en faveur de cette enquête lors d'une rencontre entre les premiers ministres et le Congrès des peuples autochtones.

    "Les premiers ministres rassemblés autour de la table se sont entendus pour appuyer l'appel pour une enquête publique nationale sur cette question très très importante qui concerne toutes nos juridictions et qui est extrêmement importante pour nous", a-t-elle dit à la suite de la réunion.

    Les premières ministres de l'Alberta et de Terre-Neuve, Alison Redford et Kathy Dunderdale, n'étaient pas présentes à la rencontre de mercredi, mais Mme Wynne a assuré que cela ne signifiait pas qu'elles n'étaient pas en faveur d'une enquête. De fait, les deux chefs de gouvernement ont plus tard annoncé leur appui.

    Une porte-parole de Mme Redford, contactée plus tard mercredi, a assuré que la première ministre appuyait l'idée d'une enquête publique.

    Mme Redford se trouvait à Toronto, mercredi, pour une rencontre avec le Bureau d'assurance du Canada et divers présidents de compagnies d'assurance, afin de tenter d'obtenir leur appui pour les municipalités du sud de l'Alberta dévastées par des inondations.

    Mme Dunderdale a quant à elle parlé d'une urgence familiale qui l'avait empêchée d'être présente à la rencontre, avant d'annoncer à son tour son accord pour l'enquête publique.

    L'appel des Premières Nations pour une enquête publique sur la violence faite aux femmes autochtones a gagné des partisans à travers le pays au cours des dernières années.

    Les leaders autochtones ont salué l'appui des premiers ministres, qualifiant le geste d'étape importante dans leur croisade en faveur d'une enquête.

    "C'est une importante démonstration d'appui", a lancé Shawn Atleo, le chef national de l'Assemblée des Premières Nations.


    votre commentaire
  • L'Etat est le seul propriétaire de la terre en RDC, toute autre personne n'en a qu'un droit de jouissance. Le ministre des affaires foncières, Robert Mbwinga, l'a déclaré samedi 20 juillet à Kinshasa à la clôture de l'atelier de trois jours sur l'optimisation de la gouvernance foncière et des ressources naturelles. Il a affirmé que les chefs coutumiers sont les gardiens de la terre sur lesquelles leurs communautés exercent des activités. Ce qui ne leur permet pas de vendre ces espaces-là, comme c'est le cas aujourd'hui, s'est-il indigné.

    Selon le ministre des affaires foncières, le droit de propriété de la terre est reconnu à l'Etat seul par la législation en vigueur :

    « C'est la loi Bakajika en 66, c'est la loi foncière en 73, et c'est la constitution de la République. Et les communautés locales, les peuples autochtones qui ont le droit de jouissance parce que c'est cela que l'Etat accorde ».

    Robert Mbwinga a cependant annoncé que le gouvernement compte intégrer les autorités coutumières dans le processus d'attribution de la terre.


    votre commentaire
  • Dans son discours de clôture de la 34e Assemblée générale annuelle de l'Assemblée des Premières Nations (APN) tenue à Whitehorse, au Yukon, le Chef national, Shawn A-in-chut Atleo, a souligné que l'événement a été une formidable réussite et que les Premières Nations ont proposé des stratégies et des plans d'action portant sur les principaux enjeux auxquels sont confrontées les Premières Nations.

    Des centaines de Chefs des Premières Nations de toutes les régions du pays, accompagnés de près d'un millier de citoyens, d'Aînés et de jeunes des Premières Nations étaient rassemblés cette semaine sur les territoires de la Première Nation de Kwanlin Dün et du conseil Ta'an Kwäch'än pour réaffirmer la voie à suivre à partir des plans et des priorités établis par les Premières Nations.

    « Le fait que nos dirigeants et nos citoyens aient pris le temps de se rendre jusqu'ici et de consacrer leur réflexion et leur énergie aux nombreux enjeux cruciaux auxquels font face les Premières Nations est un témoignage de leur dévouement », a déclaré le Chef national Shawn Atleo. Il a aussi exprimé ses sincères remerciements aux communautés et à la région qui les a accueillis, partageant généreusement leurs riches cultures nordiques et leur donnant de nombreux exemples de grand courage, de résilience et de détermination pour réussir.

    « Tout au long de la semaine, les dirigeants et les citoyens des Premières Nations se sont réunis au cours de cérémonies et ont écouté les enseignements des Aînés, des femmes et des jeunes », a indiqué le Chef national Atleo. « Nous en sommes sortis unis avec une orientation claire quant aux stratégies que nous prendrons au cours des jours et des mois à venir pour faire respecter nos droits, nos titres et nos traités, et obliger le Canada à collaborer avec nous en partenariat, car, qu'il le veuille ou non, nous allons de l'avant. »

    L'Assemblée a adopté des résolutions décisives afin de promouvoir un plan d'action national pour mettre fin à la violence faite aux femmes, poursuivre le contrôle par les Premières Nations de l'éducation des Premières Nations, mettre en œuvre un plan d'action national pour le logement des Premières Nations, protéger les droits des Premières Nations en ce qui a trait à leurs territoires traditionnels, créer des possibilités d'investissement et de croissance économique pour les Premières Nations, participer activement aux préparatifs de la Conférence mondiale sur les peuples autochtones des Nations Unies en 2014, ainsi qu'à d'autres enjeux importants. Le Chef national a déclaré que les rapports du gouvernement sur les expériences faites sur les enfants des Premières Nations dans les années 1940 et 1950 ont galvanisé les délégués lors de l'Assemblée qui ont ainsi proposé et adopté une résolution d'urgence exhortant le gouvernement fédéral à dévoiler tous les documents portant sur ces faits afin d'indemniser les victimes, de réparer leurs torts, et, enfin, de mener un travail de sensibilisation systématique visant à informer la population sur ce tragique chapitre de l'histoire canadienne.

    « Nous quittons cette Assemblée en nous rappelant les paroles de nos Aînés et de nos maîtres autochtones qui nous disent que nous devons unir nos efforts en favorisant le soutien et le respect mutuels, alors que nous continuons à tracer notre propre chemin », a déclaré le Chef national Atleo. « Nous sommes tous des nations souveraines avec nos propres priorités, mais nous allons de l'avant vers une destination commune, celle de respecter nos droits, d'accomplir nos responsabilités et de travailler aujourd'hui pour l'avenir de nos enfants. Nous savons que nous sommes forts lorsque nous faisons front commun. »

    L'Assemblée des Premières Nations est l'organisme national qui représente les citoyens des Premières Nations au Canada. Suivez l'APN sur Twitter : @AFN_Comms, @AFN_Updates.


    votre commentaire
  • Des centaines d'indiens venus de tout le Brésil ont exigé mi-avril 2013 devant le Congrès à Brasilia qu'il repousse un paquet de réformes qui, selon eux, bénéficieront au puissant secteur agricole mais menaceront leurs droits sur leurs terres ancestrales et leur survie.

    "Nous sommes opposés à l'invasion de nos terres. Nous sommes les premiers habitants, l'(homme) blanc nous chasse, cela ne nous plaît pas. Ils doivent nous respecter", a solennellement déclaré dans sa langue, devant des parlementaires et des représentants indigènes de tout le pays, le fameux cacique Raoni, arborant un large disque en bois dans sa lèvre inférieure et une couronne de plumes jaunes.

    "Nous exigeons que ces projets de loi meurtriers soient repoussés. Là où nous avons grandi et vécu se trouve l'esprit du peuple indigène, l'esprit de l'eau, l'esprit des forêts, nous n'abandonnerons pas ces terres", a renchéri Oriel Guarani Kaiowa, membre de l'ethnie Guarani, dans le centre-ouest du Brésil.

    Le principal projet de loi refusé par les indiens est un amendement constitutionnel qui transférerait du gouvernement au Congrès les compétences pour délimiter les terres indigènes et les parcs de préservation environnementale.

    "Confier le contrôle de la délimitation des terres indiennes à un Congrès (où siège) un puissant groupe du secteur agricole est un danger", a expliqué à l'AFP le député Mariton de Holanda, coordinateur du Front parlementaire de défense des peuples indigènes.

    Un autre projet de réforme prévoit l'octroi de concessions à des agriculteurs à l'intérieur des terres indiennes.

    Environ 300 indiens comparaissaient mardi devant une commission de la Chambre des députés pour exposer leurs requêtes et ont décidé de ne pas quitter les lieux jusqu'à ce que leurs demandes soient satisfaites.

    Les terres indigènes occupent 12% du territoire brésilien. Mais beaucoup de terres sont encore en attente d'une reconnaissance officielle en tant que territoires indiens. La majeure partie d'entre elles sont occupées par des colons, dans des zones où l'agriculture s'est largement développée.

    "Jamais je n'accepterai la déforestation dans les aires indigènes, jamais je n'accepterai la construction de barrage hydroélectrique et l'exploitation minière sur des terres indigènes", a conclu le chef Raoni, qui a dit vouloir exposer ses arguments à la présidente Dilma Rousseff.

    Au Brésil, qui compte 194 millions d'habitants, on recense 896.900 indiens, répartis en 305 ethnies qui parlent 274 langues, selon le dernier recensement officiel.


    votre commentaire
  • L'un des chefs autochtones les plus critiques du pays, Derek Nepinak, dit avoir jeté sa carte de statut d'Indien pour "s'affranchir".

    M. Nepinak, de l'Assemblée des chefs du Manitoba, a lancé sa carte à la poubelle lors d'une réunion de chefs opposés à l'Assemblée des Premières Nations (APN) à Onion Lake, en Saskatchewan.

    Au dire du chef, le statut d'Indien a été créé en vertu de politiques racistes conçues pour contrôler les peuples autochtones.

    Selon lui, les Premières Nations doivent réaffirmer leur identité plutôt que laisser des fonctionnaires gouvernementaux déterminer qui a le droit d'appartenir à une communauté autochtone.

    L'APN tient cette semaine son congrès annuel à Whitehorse, au Yukon, alors qu'une réunion rivale est organisée en Saskatchewan.

    M. Nepinak a affirmé lors de cette réunion que l'APN était incapable de parvenir à des résultats lorsqu'il est question d'améliorer les traités en vigueur avec le gouvernement fédéral.


    votre commentaire
  • Grâce à l’appui du Ministère des Affaires étrangères de la Norvège, ASFC met en œuvre, depuis novembre 2012, un projet visant à renforcer les capacités de représentation juridique en matière de litige des droits des peuples autochtones.

    Le projet permet notamment la mise en œuvre d’un programme de stages et de mentorat pour de jeunes guatémaltèques d’origine autochtone, de formations en matière de litige stratégique pour les avocats et juristes de la société civile ainsi que d’un appui technique pour trois institutions, soit le Cabinet de droits humains (BDH), le Cabinet de Rabinal (ABJPR) et l’Association d’avocats et notaires mayas (AANM).

    L’un des résultats les plus importants est certes la conclusion du procès pour génocide contre l’ex-chef d’État José Efraín Ríos Montt (malgré son « annulation » pour vices de procédures), dans lequel la stagiaire auprès du BDH, Melva Mendoza, une autochtone de la communauté maya mam, a activement participé à la préparation des témoins.


    Il faut aussi mentionner que la violence sexuelle envers les femmes de la communauté autochtone ixil – la communauté qui a victime du génocide allégué dans le procès Ríos Montt – a été rendue visible et constitutive du crime de génocide, ce qui est une première au pays et qui constitue l’un des résultats attendus du projet.

    Le projet a aussi permis aux communautés autochtones d’être explicitement reconnues comme sujet de droit dans un cas mené par l’AANM, qui concerne le droit à la propriété des terres.

    Finalement, tous les stagiaires guatémaltèques ont souligné l’importance du projet dans leur processus d’apprentissage et de conscientisation à titre de futur(e)s avocat(e)s défenseur(e)s des droits humains.

    La première formation qui porte sur le litige stratégique pour la défense du droit des peuples autochtones à la propriété et aux ressources naturelles, se conclura par ailleurs le 19 juillet 2013. Au total, 12 heures de formation ont été offertes à plus de 30 participants.


    votre commentaire
  • 2012     300 p.   19,50€

      Corine Sombrun rencontre Enkhetuya, chamane du peuple Tsataan, au nord de la Mongolie, à l'orée des années 2000. Cette femme à la personnalité exceptionnelle, qui vit encore dans un univers autarcique où, de génération en génération, on élève des rennes et on respecte les esprits de la nature, va lui transmettre un enseignement millénaire fait de rites et de cérémonies, gardiens de l'harmonie du monde.

      Tout en évoquant l'enfance d'Enkhetuya, née en 1957 en pleine taïga, son dur apprentissage de chamane dans une République populaire qui en interdit la pratique, ce récit passionnant retrace l'histoire d'un peuple de nomades qui a vécu comme à l'aube de l'humanité pour basculer il y a peu dans l'ère du marché planétaire.
      Corine Sombrun appartient à cette lignée rare d'écrivains qui placent l'esprit humain et ses facultés largement inexploitées au coeur de leur recherche ; elle poursuit ici une quête initiée avec le Journal d'une apprentie chamane.

      Pianiste et reporter pour BBC World Service dans une autre vie, Corine Sombrun a raconté dans ses précédents ouvrages ses incroyables aventures en Amazonie
       -Journal d'une apprentie chamane
     et en Mongolie, où les esprits de la steppe l'ont adoubée chamane à son corps défendant
       -Mon initiation chez les chamanes,
       -Les tribulations d'une chamane à Paris.
     Son dernier livre,
       -Sur les pas de Geronimo,
      bientôt traduit aux États-Unis, retrace sa rencontre avec Harlyn Geronimo, et le combat exemplaire de son grand-père. Elle est également à l'origine du premier protocole de recherche sur la transe chamanique mongole étudiée par les neurosciences en collaboration avec des chercheurs français et nord-américains.

       Introduction: 

    "J'effectuais un reportage en Mongolie pour la BBC quand le chamane Balgir m'a reconnue comme l'une des leurs. Il a alors confié mon apprentissage à Enkhetuya, une chamane de l'ethnie des Tsaatans.
    Ce «peuple des rennes», originaire de la région de Touva en Sibérie et dont l'habitation est le tipi, a perpétué jusqu'au milieu du XXe siècle un mode de vie nomade remontant à l'âge du bronze. Sédentarisé en 1957 par le gouvernement de la République populaire mongole, il a été regroupé sur le site de Tsagaannuur, à la frontière nord-ouest de la Mongolie. Leurs rennes sont devenus la propriété de l'État et des quotas de productivité ont été imposés. En quelques années, les troupeaux, confinés dans des fermes, ont été décimés par les maladies. La plupart des Tsaatans ont dû renoncer à l'élevage et ont sombré dans l'alcoolisme. Face à ce constat, le gouvernement les a de nouveau autorisés à nomadiser dans la taïga. À la seule condition que leurs bêtes soient numérotées et les quotas d'élevage maintenus.
    En 1992, après l'adoption d'une nouvelle Constitution et le retrait des troupes de l'ancienne Union soviétique de Mongolie, les rennes ont été restitués aux Tsaatans.
    Enkhetuya vivait sur la rive ouest du lac Khovsgol, à cent quatre-vingt-quinze kilomètres au sud-ouest du lac Baïkal, quand je l'ai rencontrée en 2001. Les Tsaatans ne comptaient plus alors qu'une trentaine de familles, réparties de part et d'autre de la rivière Shishged. Une population et une culture en voie de disparition, m'avait-on dit. Mais j'étais loin d'imaginer qu'en seulement dix ans, j'allais être le témoin d'un effacement bien plus rapide que celui annoncé par les prévisions les plus pessimistes.
    Avant que ce peuple des rennes ne disparaisse à jamais, il m'a donc semblé important de transmettre son quotidien, ses traditions et leur transformation. Conséquence d'une mondialisation qui allait bouleverser la mémoire et l'équilibre d'un mode de vie ancestral."    CS

    Revue de presse

      Enfin un bon livre sur la Mongolie ! Depuis le fabuleux
      -Bêtes, Hommes et Dieux, de Ferdynand Ossendowski,
       qui date (tout de même...) de 1924, le pays de Gengis Khan a surtout suscité des odes gnangnan au nomadisme. La Française Corine Sombrun rompt avec cette "tradition", en nous racontant la vie d'Enkhetuya ("Rayon bienfaiteur"), née en 1957 dans la tribu des Tsaatan, cette minorité du nord de la Mongolie qui vit dans des tipis (et non des yourtes) et se déplace à dos de renne (et non de cheval), popularisée chez nous par l'émission Rendez-vous en terre inconnue, avec Virginie Efira...
      Il faut bien l'avouer, les récits sur le chamanisme ressemblent souvent à un bric-à-brac un peu fumeux. Ici, ils prennent un tour poétique, en prise directe sur l'immensité de la steppe, le froid de l'hiver, les hurlements des loups. Corine Sombrun elle-même sera initiée. (Jérôme Dupuis - L'Express, octobre 2012 )

    votre commentaire
  • Le pape a reçu lundi 24 juin 2013 le prix Nobel de la paix argentin Adolfo Perez Esquivel et Félix Díaz, chef de la communauté indigène argentine Qom, qui se plaint d'avoir demandé de manière répétée une audience à la présidente argentine Cristina Kirchner, sans jamais être reçu. Ce dernier a pu exprimer au pape ses inquiétudes pour « le territoire et l'identité culturelle » de son peuple.


    votre commentaire
  • La représentante du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (Unicef) au Congo, Marianne Flach, qui est arrivée au terme de son mandat de 4 ans dans le pays, a plaidé mardi à la capitale Brazzaville, pour le respect de la culture des peuples autochtones.

    Mme Flach a fait ce plaidoyer au cours d'un

    entretien avec le ministre congolais de la Culture et des Arts, Jean Claude Gakosso, rappelant que "le respect de cette culture est mentionné dans la loi de la protection des peuples autochtones".

    A cette occasion, elle a fait savoir que 50 nouveaux plans ont été élaborés dans la période allant de 2009 à 2013, précisant que ceux-ci vont de 2014-2018.

    "Notre intention est d'associer tous les partenaires ici au Congo qui vont

    travailler avec les peuples autochtones, à savoir le gouvernement, les agences des Nations Unies, les ONGs, le secteur privé et

    les autochtones eux-mêmes afin que cette activité soit coordonnée", a-t-elle souligné.

    Pour la fonctionnaire du système des Nations Unies, le ministère de la culture et des arts a un rôle important à jouer dans le développement de ces plans. Aussi a-t-elle demandé au ministre Gakosso d'appuyer les évaluations de ces plans qui commenceront au mois de septembre prochain.

    Ces plans, a-t-on appris, seront développés dans certains départements, puis au plan national. Plusieurs ministères vont travailler avec les Nations Unis et le ministère des affaires sociales, a expliqué Mme Flach qui s'est réjouie d'avoir passé de nombreux moments très forts avec le gouvernement congolais dans le cadre de sa mission.

    En effet, durant son mandat, la représentante de l'Unicef a noté l'adoption par le Parlement congolais de deux lois, à savoir la loi sur la protection de la culture des peuples autochtones et celle relative à la protection de l'enfance.


    votre commentaire