Des véhicules font la queue pour entrer dans la réserve des Jarawa le long de la route Andaman Trunk Road. © G Chamberlain/ Survival |
L’enregistrement clandestin d’un tour-opérateur dans les îles Andaman proposant à un journaliste de soudoyer un policier avec une somme de 10 à 15 000 roupies (145 à 215 euros) prouve que les scandaleux safaris humains sont toujours pratiqués avec la complicité de la police locale.
L’enregistrement a été effectué le mois dernier par le journaliste britannique Gethin Chamberlain.
Interrogé sur le prix d’une excursion chez les Jarawa, le tour-opérateur basé à Port Blair a indiqué : ‘Pour le voyage, il faut compter… véhicule et le reste… de 25 à 30 000 roupies, quelque chose comme ça. Car la police demande entre 10 et 15. Plus le véhicule et quelques cadeaux aux tribaux comme… des fruits, des biscuits…’
Rattrapés par le scandale international que de telles révélations ont provoqué, les fonctionnaires de l’administration des îles ont prétendu que la vidéo récemment diffusée par The Observer apportant la preuve de l’implication de la police dans ces safaris humains avait été tournée il y a dix ans, bien avant que des mesures préventives n’aient été prises – mais ce nouvel enregistrement confirme qu’ils ont toujours lieu.
Survival International avait déjà dénoncé l’existence de ces safaris humains en 2010.
Réagissant à ces dernières révélations, le professeur Anvita Abbi, de l’université Jawaharlal Nehru, spécialiste des tribus des îles Andaman, a déclaré : ‘Cela s’est produit sous l’œil des autorités. Comment l’administration peut-elle prétendre ne pas en avoir eu connaissance?’
Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd’hui : ‘Cet enregistrement apporte la preuve concrète que ces safaris humains continuent encore aujourd’hui. Et s’ils ont encore lieu, c’est uniquement à cause de la route ‘Andaman Trunk Road’ qui traverse la réserve des Jarawa. Dix ans après l’ordre de la Cour Suprême de fermer cette route, il est scandaleux que l’administration andamane ne l’ait pas encore fermée. Le gouvernement pourrait mettre un terme à ces safaris aujourd’hui – en fermant définitivement la route.’
Lire la transcription de l’enregistrement (en anglais), décembre 2011
Man: There is the, if you want, two procedure… one is, the illegal, you go on the… on the… way on the road Baratang, in the, in the vehicle four-wheeler. That time (if) the vehicle is less vehicle, traffic will be less, then easily you can meet and taking photograph (unclear).
If the traffic is more, back side also car, front also car, bus, then it’s not possible. ..(unclear) sit in the vehicle, go and come back from that place.
(Unclear… for easy one… now, not…) How many days you stay here?
Gethin: Three or four.
Man: Three or four days. Ah… visit in next time because we can arrangement with the police department. He taking some money. You can get duty on there.
Gethin: Is it safe? Am I going to get arrested? (laughs)
Man: No it’s a (unclear). No no not like that, we can safely… we can give the money safely. Because there that is the security man of that tribal.
Gethin: (noise – okay? Yeah?)
Man: You understand?
Gethin: Yeah.
Man: You can attach with that person, deal with that person, who are the… who will be the safeguard of tribal.
Gethin: Yeah.
Man: You can consult with them. You give… you take some money (loud car noise… unclear) give to the tribal…
Gethin: then?
Man: Then you ask, ask, 10,000 15,000 like that, money. That…
Gethin: It’s a lot of money.
Man: Then you can meeting, take your time, and come back.
Gethin: How long do you go for?
Man: You go early morning 4 o clock from this place and next day come back.
Gethin: How much (unclear)?
Man: For the trip, uh, vehicle and… all like (unclear) 25 to 30,000 like that. Because the policeman take 10 to 15 like that. And vehicle and some gift to the tribals also… like fruits, biscuits… you can take some gift items too.