•  Liberia : le développement de l’agro-industrie menace les forêts et les moyens de subsistance des communautés locales

     

    Ruines d’une maison abandonnée dans la plantation de palmier à huile de Sime Darby. Un puits situé à proximité et des restes de canne à sucre, de bananiers et de limettiers poussant entre les jeunes palmiers à huile témoignent des usages et de l’occupation précédents par la communauté. (Photo : Tom Lomax)
    Forest Peoples Programme | avril 2012

    Liberia : le développement de l’agro-industrie menace les forêts et les moyens de subsistance des communautés locales

    Le développement de l’agro-industrie en Afrique représente une grave menace pour les forêts et les moyens de subsistance des peuples africains. Là où la gouvernance est faible et où les droits des communautés locales et des peuples autochtones sont incertains, le développement agricole se fait au détriment de la population locale.

    La prise de conscience des répercussions sociales et écologiques du développement de l’agro-industrie en Asie du Sud-Est a mené à de nouvelles normes pour une croissance acceptable de l’huile de palme. La Table ronde pour une huile de palme durable (RSPO), un processus de certification volontaire de tierces parties, a adopté une série de principes et critères en grande partie cohérents avec une approche fondée sur les droits, et cherche à éloigner le développement de l’huile de palme des forêts primaires et des zones critiques à haute valeur de conservation (HCV), tout en interdisant la prise de contrôle des terres coutumières sans le consentement libre, préalable et éclairé (FPIC) des communautés. Le respect de la norme de la RSPO s’impose de plus en plus comme une exigence pour pouvoir accéder au marché européen, et les grands conglomérats producteurs d’huile de palme qui cherchent à préserver leur part de marché adhèrent désormais à la RSPO.

    Début septembre 2011, une conférence de presse tenue par les communautés locales à Grand Cape Mount, au Liberia, a dénoncé la prise de contrôle et la destruction des terres de ces communautés pour le développement de l’huile de palme par le conglomérat malaisien Sime Darby. Les communautés locales ont déposé une plainte formelle auprès de la RSPO à travers le Forest Peoples Programme et le représentant juridique qu’elles ont désigné, Green Advocates. En réponse, Sime Darby a gelé ses activités dans la zone contestée et, à travers le secrétariat de la RSPO, a accepté d’entamer des négociations bilatérales avec les communautés afin de résoudre les différends.

    Terre coutumière défrichée et plantée de jeunes palmiers à huile sans le consentement libre, préalable et éclairé de la communauté. Tout comme la terre utilisée pour la production alimentaire et les matériaux de construction, à droite de la photo la terre a été défrichée et cultivée sur le cimetière d’un village, et à gauche (hors de la photo), une partie substantielle d’une forêt sacrée des femmes a également été défrichée et cultivée. (Photo : Tom Lomax)

    En décembre 2011, le Forest Peoples Programme a organisé la première réunion entre les communautés locales et des dirigeants de Sime Darby de Malaisie et du Liberia, afin d’examiner les solutions possibles à ces conflits. La réunion bilatérale a permis d’accomplir des progrès importants pour convenir d’un processus de résolution du différend foncier. Néanmoins, peu après cette réunion, les négociations entre les communautés et Sime Darby se sont interrompues, le gouvernement du Liberia ayant insisté pour que les communautés traitent directement avec lui et non pas avec l’entreprise.

    Le 2 janvier 2012, la Présidente du Liberia et plusieurs Ministres se sont rendus à Grand Cape Mount afin d’y rencontrer les communautés, et ont informé ces dernières qu’il était de leur devoir de ne pas faire obstacle à Sime Darby et qu’elles ne devaient pas se laisser tromper pas les organisations de la société civile. Les communautés ont néanmoins présenté 14 points auxquels elles exigent qu’une solution soit apportée. L’avocat des communautés, Alfred Brownell, de Green Advocates, a expliqué la situation à la Présidente, qui a semblé affirmer que le gouvernement n’avait pas autorisé le défrichement des terres des communautés pour le développement de l’huile de palme. La Présidente a ensuite mis sur pied un comité interministériel dirigé par le Ministre des affair es intérieures afin de résoudre ces problèmes au moyen de trois sous-comités traitant des indemnisations, de l’eau et de la terre. Le gouvernement a réitéré que les négociations entre Sime Darby et les communautés ne pouvaient se poursuivre, mais que toute négociation devait avoir lieu entre les communautés et le gouvernement.

    Entre-temps, une lettre prétendument écrite par Sekou Belloe, l’un des signataires de la plainte des communautés à l’attention de la RSPO, a été envoyée à la RSPO pour retirer la plainte des communautés contre Sime Darby. Par la suite, le travail mené au Liberia en février 2012 par le FPP a établi que cette lettre n’avait pas été rédigée par les communautés et qu’elles ne l’avaient pas autorisée.

    Début février 2012, le personnel du FPP est retourné au Liberia afin d’aider les communautés à poursuivre le processus de la RSPO et à s’assurer que Sime Darby réponde à leurs plaintes. Le personnel du FPP s’est rendu dans les communautés et a découvert que leur environnement de forêts et de fermes avait été entièrement détruit par les bulldozers de Sime Darby afin d’y planter des palmiers à huile clonés de Malaisie. L’indemnisation versée pour avoir détruit les cultures des communautés (aucune compensation ne fut versée pour avoir pris leur terre) fut dérisoire, voire même jamais versée. Un membre de la communauté a déclaré :

    Balah montre ce qui était autrefois une crique utilisée par elle- même et son village comme source d’eau douce ainsi que pour la pêche. Suite au défrichement, au drainage et au remblayage effectués par Sime Darby, l’eau de la crique est désormais stagnante, posant des risques de propagation de maladies transmises par l’eau. La terre agricole de la famille de Balah a également été perdue au profit de la plantation de Sime Darby, sans son consentement libre, préalable et éclairé, et Balah doit désormais marcher pendant plusieurs heures pour trouver des terres sur lesquelles cultiver des aliments. (Photo : Tom Lomax)

    « Je possédais 334 arbres, mais n’ai reçu d’indemnisation que pour 134 arbres. On m’a dit que si je n’acceptais pas cela, je n’obtiendrais rien. Je n’avais pas le choix. Ils n’ont pas demandé la permission de prendre la terre. Ils ne versaient de l’argent par hectare qu’aux personnes qui possédaient des actes pour leur terre. Sime Darby a dit « le gouvernement nous a donné le pouvoir de faire cela ». Si nous avions eu le pouvoir de résister, nous ne les aurions pas laissés s’emparer de la terre ».

    La population locale avait été trompée quant à l’ampleur des destructions qui auraient lieu, et on lui avait également fait croire qu’une plantation de palmier à huile serait établie mais que les habitants garderaient leurs fermes. Il n’y eut aucune possibilité de s’opposer au processus : il s’agissait d’accepter l’indemnisation et de voir sa terre se faire détruire, ou de ne pas accepter l’indemnisation et de voir sa terre se faire détruire.

    Le FPP a tenté d’aider à sortir de cette impasse en tenant des réunions avec Sime Darby, des ministres du gouvernement du Liberia, des organisations de soutien aux communautés telles que Green Advocates et le Sustainable Development Institute (SDI, Liberia), ainsi qu’avec les communautés. Suite à ces réunions, à des réunions parallèles entre le Directeur du FPP et le personnel de Sime Darby en Malaisie, à un article d’opinion par Silas Siakor du SDI dans le New York Times, et à des négociations par Alfred Brownell de Green Advocates, des changements significatifs sont en cours, en particulier au niveau de la gestion de la situation par le gouvernement

    La Commission foncière du Liberia a désormais remplacé le Ministère des affaires intérieures dans la gestion de ces questions pour le compte du gouvernement. La Commission foncière a non seulement promis qu’elle s’assurerait que les terres des communautés dont les terres ont été saisies à Grand Cape Mount seraient démarquées et que leurs questions foncières seraient résolues, mais elle a également annoncé un changement majeur de la façon dont elle traitera des projets de développement de l’huile de palme au Liberia. Un gel des concessions futures aura lieu, et la Commission tentera de régulariser les terres « tribales » dans la zone de la concession accordée à Sime Darby, avant que l’entreprise ne s’étende davantage, et de résoudre les questions foncières en faveur des communautés dans la zone contestée de Grand Cape Mount. Si une telle approche est suivie, les plaintes des communautés et de leurs partenaires de la société civile auront véritablement été entendues et donné lieu à des actions concrètes. Tant l’entreprise que les communautés ont demandé au FPP de les aider à poursuivre le dialogue entre eux, si cela est nécessaire.

    Banderole créée par les communautés de Grand Cape Mount pour protester contre la perte de leur terre coutumière au profit de Sime Darby sans leur consentement libre, préalable et éclairé. (Photo : Justin Kenrick)

    Nous suivrons tous l’évolution de cette question pour voir si l’engagement du gouvernement à agir est respecté, ou si un support supplémentaire est nécessaire. Nous saluons pour l’instant l’engagement de la Commission foncière pour résoudre ces questions dans le respect des droits des communautés, tout en s’assurant que l’entreprise conserve sa certification RSPO et en démontrant que le gouvernement s’engage pour garantir le bien-être de ses citoyens.

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    Si vous souhaitez souscrire au bulletin d’information de FPP cliquez ici ou envoyez un courriel à gemma@forestpeople.org. Le bulletin d’information est publié tous les deux mois ; des annonces supplémentaires ou des rapports peuvent aussi être envoyés très occasionnellement.


    Forest Peoples Programme
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  • Voici le message du Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, à l’occasion de la Journée internationale des peuples autochtones, célébrée le 9 août, placée cette année sous le thème des médias autochtones:

    Depuis que la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones a été adoptée il y a cinq ans, des autochtones et des groupes d’autochtones utilisent les médias traditionnels et nouveaux pour parler d’eux-mêmes et faire entendre leur voix.

     

    Cette année, la Journée internationale des peuples autochtones est placée sous le thème des médias autochtones, qui permettent aux voix autochtones de s’élever.  Les autochtones utilisent toute la gamme des moyens de communication –émissions de radio et télévision locales, films, documentaires, vidéos, presse écrite, Internet et médias sociaux– pour faire changer le discours ambiant, appeler l’attention de la communauté internationale sur les violations des droits de l’homme et susciter la solidarité mondiale.  Ils créent aussi leurs propres médias, qui reflètent leurs valeurs et les aident à combattre mythes et idées fausses.

     

    Les autochtones racontent des siècles de lutte contre l’injustice et la discrimination et réclament les ressources et les droits qui leur permettront de préserver leurs cultures, leurs langues, leurs formes de spiritualité et leurs traditions.  Ils proposent une conception différente des modèles de développement qui excluent le vécu autochtone.  Ils prônent le respect mutuel et la compréhension interculturelle indispensables à l’édification d’une société débarrassée de la pauvreté et des préjugés.

     

    En cette journée internationale, je m’engage à ce que les organismes des Nations Unies coopèrent sans réserve avec les peuples autochtones et avec leurs médias pour promouvoir l’application intégrale de la Déclaration.  Et je demande aux États Membres, ainsi qu’aux médias grand public, de donner aux peuples autochtones les moyens de présenter leur façon de voir les choses et de parler de ce qui compte pour eux et de ce à quoi ils aspirent.

     

    Nous devons utiliser les médias –autochtones et non autochtones, et surtout nouveaux– pour établir des passerelles et créer un monde vraiment interculturel qui célèbre la diversité; dans lequel les différentes cultures ne font pas que coexister, mais s’apprécient mutuellement pour ce qu’elles offrent et ont la possibilité d’apporter.


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  •  cyberaction mise en ligne le 11/07/2012  (Allez sur le site cyberaction pour signer la pétition)
    par : Amnesty Dunkerque
    Elle sera envoyée à : Ambassadeur de Colombie

    Elle prendra fin le : 31/08/2012

    Des paramilitaires ont menacé de mort des membres de la communauté de paix de San José de Apartadó, dans le nord de la Colombie. Les forces armées colombiennes reconnaissent la présence des paramilitaires mais elles se sont révélées incapables de protéger les civils.

    Plus d'infos

    Le 28 juin 2012, alors qu’ils se rendaient dans le hameau voisin d’El Porvernir, dans le département d’Antioquia, deux membres du Conseil interne de la communauté de paix ont été suivis par 50 paramilitaires qui portaient des armes dont l’utilisation est restreinte aux forces armées. Ces paramilitaires, qui se font appeler « Forces gaitánistes de Colombie », ont menacé de tuer Fabio Graciano, agriculteur. Cet homme a déjà reçu de telles menaces le 20 juin dernier, lorsque des paramilitaires ont occupé la ferme appartenant à sa famille à El Porvenir. Son frère, Oscar Mario Graciano, a été menacé de mort le 11 mai.
    Le 28 juin, un paramilitaire se trouvait à proximité du domicile d’un paysan, au hameau de La Esperanza, qui fait partie de la communauté de paix. Il affirmait être perdu. Lorsqu’on lui a dit qu’il devrait demander son chemin aux forces armées postées à 15 minutes de là, il a répondu qu’il n’avait pas le droit d’approcher ses employeurs. La veille, un membre du Bataillon Veléz de la 17e brigade, visiblement impliqué dans la mort de huit membres de la communauté de paix le 21 février 2005, a reconnu que plusieurs hameaux de San José de Apartadó étaient sous le contrôle des Forces gaitánistes de Colombie, tandis que d’autres étaient sous le contrôle des guérilleros. Au cours des derniers mois, des paramilitaires et des membres des forces armées ont été vus à plusieurs reprises dans la région. Le 18 juin, la communauté de paix a estimé qu’environ 400 paramilitaires étaient postés entre El Porvenir et La Esperanza, et qu’une centaine d’entre eux étaient installés sur ses terres.


    COMPLÉMENT D’INFORMATION

    La communauté de paix de San José de Apartadó est composée de personnes vivant dans plusieurs hameaux et villages de la municipalité d’Apartadó, dans le département d’Antioquia (nord-ouest de la Colombie), qui défendent leur droit de ne pas être entraînées dans le conflit armé en Colombie et refusent de prendre parti. Elles refusent de porter les armes et de fournir des renseignements ou un soutien logistique aux différentes parties au conflit. En retour, elles exigent que ces dernières ne viennent pas sur leurs terres et qu’elles respectent leur décision de ne pas participer aux hostilités et de ne collaborer avec aucune d’elles.

    Depuis la création de cette communauté de paix, le 23 mars 1997, plus de 170 de ses membres et d’autres civils ont été tués ou ont fait l’objet d’une disparition forcée, tandis que d’autres ont été victimes de menaces ou d’agressions sexuelles. Les personnes appartenant à cette communauté sont constamment en danger. La majorité de ces homicides est perpétrée par des paramilitaires qui continuent d’agir avec le soutien ou le consentement d’agents des forces armées dans cette zone. Une partie des meurtres est imputable aux guérilleros. Au cours des 10 dernières années, bon nombre de civils n’appartenant pas à la communauté de paix mais ayant des liens avec ses membres ou vivant dans la région, ont également été tués. Beaucoup de ces homicides coïncident avec les vagues de menaces adressées aux habitants de San José de Apartadó dans le but, semble-t-il, d’intimider cette population.

    Les civils qui défendent leur droit de ne pas être impliqués dans le conflit armé colombien se heurtent à la suspicion et à l’hostilité de l’armée, des paramilitaires et des guérilleros.

    Les groupes paramilitaires colombiens sont censés avoir été démobilisés dans le cadre d’un programme lancé par le gouvernement en 2003, mais les homicides et les menaces proférées contre des défenseurs des droits humains et d’autres membres vulnérables de la société civile dans différentes régions du pays montrent qu’ils sont toujours actifs.

    Noms : Fabio Graciano (h), Oscar Mario Graciano (h) et les autres membres de la communauté de paix (hommes et femmes)


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  • Aujourd’hui, c’est le 22ième anniversaire de la « crise d’Oka de 1990 », ou du siège de Kanehsatake. Qu’est ce qui a changé depuis ce temps ? Beaucoup de choses, par exemple une plus grande sensibilisation du public aux questions, l’histoire et les réalités des peuples autochtones au Canada et dans le monde entier.

    Il y a la Déclaration des Nations Unies sur les droits des Peuples autochtones, le Mécanisme d’Experts sur les droits des Peuples autochtones, et d’un rapporteur spécial sur les droits des Peuples autochtones, beaucoup de progrès au niveau international. Mais au sein du Canada lui-même, la législation et les politiques d’assimilation ont été renforcées. En dépit d’une reconnaissance officielle par le gouvernement du Canada de la Déclaration des Nations Unies en Novembre 2010, très peu de changements ont eu lieu relativement à aux fondements coloniaux de la Loi sur les Indiens, loi à partir de laquelle le Canada détermine ses relations avec les Peuples autochtones.

    Les excuses pour les pensionnats ne sont que des paroles sur papier, aucune action pour mettre en oeuvre l’esprit des excuses. Nous, Peuples autochtones, vons la responsabilité et l’obligation de respecter les enseignements de nos ancêtres dans la protection, la promotion de nos traités de nos langues, nos traditions, et de nos droits à l’autodétermination.

    Avec Kanehsatake/Oka, 22 ans plus tard, pas plus de changements, le vol des terres et la mise en œuvre de la Loi sur la gestion des terres de Kanesatake, adoptée par 2 voix, tout en ignorant les voix et les droits des personnes de la Longhouse, l’exploitation de nos terres, des ressources et des peuples .

    Beaucoup de changements sont nécessaires. Nous devons insuffler la vie dans la Déclaration des Nations Unies, restaurer, revitaliser et régénérer nos langues, cultures et traditions. Alors que nous célébrons ce 22ième anniversaire solennel de la crise d’Oka 1990 - le siège de Kanehsatake, engageons-nous à apporter des changements positifs, à prendre l’initiative dans la mise en œuvre de la Déclaration des Nations Unies en collaboration avec nos lois coutumières et traités.

    Les excuses du gouvernement pour mettre constamment les Peuples autochtones en danger en raison de leur refus de décoloniser notre relation et de respecter nos droits à l’autodétermination, sont un pas en avant pour la réconciliation nécessaire et la restitution entre nos peuples.

    Cet article a été écrit par Katsi’tsakwas Ellen Gabriel - Kanien’kehá:ka Nation - Clan de la tortue

    22e anniversaire de la « crise d’Oka de 1990 » ou siège de Kanehsatake

    Connue pour son rôle de porte-parole des Mohawks lors de la crise d’Oka, Ellen Gabriel est une activiste Kanien’kehá:ka (Mohawk) soutenue par son peuple et elle est particulièrement impliquée dans sa communauté. Elle a participé au développement du curriculum scolaire d’éducation à Kanehsatake puis à l’enseignement en art avec les jeunes du primaire. Elle a fait partie d’une équipe pour la préservation de la langue Mohawk et elle a participé à l’élaboration de vidéos racontant les légendes du peuple Iroquois ainsi que celles de sa communauté. Ellen Gabriel a été présidente de l’Association Femmes Autochtones du Québec inc. (FAQ) et est actuellement candidate au poste de Chef National de l’Assemblée des Premières Nations (AFN).


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  • La CSI et ses organisations affiliées guatémaltèques CUSG, CTGC et UNSITRAGUA ont condamné l’attentat perpétré ce 4 juillet contre Lolita Chavez, dirigeante du Conseil des peuples K’iche’ (Consejo de Pueblos de K’iche’ - CPK) et du Conseil des peuples de l’Occident (Consejo de Pueblos de Occidente).

    Le CPK avait organisé une manifestation pacifique à Santa Cruz del Quiché pour dénoncer la conduite raciste et arrogante du maire Estuardo Castro du Partido Patriota (PP) à l’égard des peuples autochtones et la corruption qui gangrène son administration.

    D’après les informations parvenues à la CSI, la manifestation touchait à sa fin lorsque des individus armés de bâtons, de machettes et de poignards se sont attaqués aux membres du Conseil faisant plusieurs blessés, dont quatre femmes. La cible de leur attaque était Lolita Chavez, dirigeante de l’organisation. Heureusement, ils n’ont pas réussi à l’atteindre. Appelée d’urgence, la police est arrivée sur les lieux 25 minutes plus tard et s’est mise à rudoyer les membres des communautés. Par la suite, le maire, accompagné de soldats, s’est rendu au sein d’autres communautés pour menacer les membres du CPK et a porté plainte auprès du Procureur des droits humains (PDH) contre les militants et défenseurs de la terre et des droits territoriaux.

    « La situation actuelle au Guatemala est totalement inacceptable » a déclaré Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI. « La situation de racisme, d’intolérance et de discrimination à laquelle se voient confrontés les peuples autochtones est inexcusable ! Les autorités doivent s’assurer que les municipalités et les entreprises respectent les droits des communautés, en commençant par la Convention 169 de l’OIT. »

    Dans une lettre adressée aux autorités guatémaltèques, la CSI demande instamment au président Otto Perez Molina de prendre les mesures qui s’imposent pour garantir le respect du droit de consultation, les conventions internationales et la Déclaration des Nations Unies relative aux droits des peuples autochtones, outre la Constitution du Guatemala. D’autre part, la CSI appelle les autorités guatémaltèques à retrouver sans délai les auteurs matériels et intellectuels des attentats et des assassinats contre des dirigeants du peuple K’iche’.


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  • La Commission baleinière internationale (CBI), réunie au Panama, a prolongé mardi les droits de chasse à la baleine accordés aux peuples indigènes de trois pays, malgré l'opposition des pays latino-américains à la pêche aux cétacés dans les Caraïbes.

    Au cours de sa réunion annuelle, l'organisme a voté par 48 voix contre 10 le maintien des quotas de chasse pour les six prochaines années en Alaska (nord-ouest des Etats-Unis), dans le nord de la Russie et à Saint Vincent et Grenadines (dans les Caraïbes).

    Les propositions des Etats-Unis et de la Russie ont bénéficié d'un large soutien, mais les protecteurs de l'environnement ont accusé Saint Vincent et Grenadines d'utiliser des méthodes de chasse cruelles et de présenter de façon abusive une pratique moderne comme étant traditionnelle.

    Neuf des pays ayant voté contre étaient latino-américains, parmi lesquels le Brésil et l'Argentine, à l'avant-garde des efforts pour protéger les baleines.

    L'Australie et la Nouvelle-Zélande, fermement opposées aux campagnes de pêche menées par le Japon près de leurs eaux territoriales, et les pays européens ont appuyé les demandes, estimant que la pêche par les peuples indigènes s'effectuait à petite échelle et ne mettait pas les espèces en danger.

    La veille, un vote en faveur de la création d'un sanctuaire pour baleines dans l'Atlantique sud avait de nouveau échoué, en raison notamment de l'opposition du Japon.

    Le Panama accueille depuis lundi et jusqu'à vendredi la 64e réunion de la Commission baleinière internationale (CBI), organisme mondial qui a adopté en 1946 une Convention internationale pour la régulation de la chasse à la baleine.

    Selon des chiffres présentés par des associations écologistes, plus de deux millions de baleines ont été abattues au XXe siècle par l'industrie de la pêche, plaçant ce mammifère marin au bord de l'extinction. Leur commerce générerait 2,1 milliards de dollars de recettes par an.


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  •  Birmanie : alerte à la répression contre la minorité Rohingya

    Global Voices"         Rezwan · Traduit par Claire Ulrich

     

     

    Six semaines après le début des affrontements entre les Rohingyas et les Rakhaines dans l’Etat de Rakhine à l’ouest du Myanmar (Birmanie) qui ont provoqué un nouvel afflux de réfugiés à la frontière du Bangladesh, Amnesty International signale une augmentation des attaques ciblées et autres actes de répressions par les forces de sécurité contre la minorité des Rohingyas et des musulmans.

    Plus de 100 personnes ont été tuées depuis le début des violences et on estime le nombre des personnes déplacées à plus de 50 000. La BBC a publié sur son site un témoignage de terrain sur la terreur à laquelle les Rohingyas font face.

    Mais on trouve aussi sur les sites birmans des informations selon lesquelles des bandes organisées de Rohingyas auraient également intensifié leurs attaques.

    Le 10 juin 2012, le gouvernement du Myanmar a déclaré l’état d’urgence dans l’Etat de Rakhine, toujours en vigueur dans certaines zones. Amnesty International déclare aussi :

    « La police des frontières du Myanmar (nasaka), l’armée et la police ont conduit des opérations d’envergure dans les zones en majorité Rohingya. Des centaines de personnes, principalement des hommes et des adolescents, ont été détenus, presque tous sont maintenus au secret et certains ont été victimes de mauvais traitements. »

    Restless Beings, responsable d’un projet au Myanmar, écrit :

    « Au cours des deux dernières semaines, la Birmanie a restreint et limité la pression auprès de la communauté internationale. Alors que les opportunités économiques qu’offrent la Birmanie sont soulignées, et que l’Amérique est favorable à la levée des sanctions contre la Birmanie, depuis 40 jours, et ce n’est pas fini, les appels à l’aide des Rohingyas ne sont toujours pas entendus.

    Nos sources nous disent que des milliers de Rohingyas ont été arrêtés dans les communes autour de Maungdaw et conduits à la prison de Buthidaung où ils sont continuellement torturés : 40 prisonniers sont extraits de leur cellule pour être violemment battus chaque matin et chaque soir. »

    Cette vidéo présente une séquence non montée de la répression contre les Rohingyas [avertissement, images violentes] :

    Le sort des Rohingyas de Birmanie

    Mohamed Mufiz, fils d’une victime de l’Etat de Rakhine, raconte :

    « Notre communauté Rohingya dans l’état de Rakhine est dans la bouche du Fantôme de la mort (des hooligans nationalistes organisés en bandes) et nous demandons vraiment à la communauté internationale de nous sauver à temps, tout à la fois des plans du gouvernement du Myanmar et du projet de la population de l’Etat de Rakhine de nous éradiquer de la surface de notre île ancestrale. »

    Une coalition de 58 associations de la société civile, conduite par Refugees International, le Projet Arakan et le Fonds pour l’égalité des droits - a condamné les atrocités commises contre la communauté des Rohingya.

    Cependant, différents rapports signalent que certaines associations de moines ont distribué de leur côté des tracts incitant à ne pas fréquenter la communauté Rohingya, et qu’elles auraient bloqué l’aide humanitaire pour qu’elle ne parvienne pas à destination.

    Angry Asian Buddhist écrit :

    « Je défends les droits des musulmans Rohingya en Birmanie, tout comme je défends les droits des bouddhistes Jumma au Bangladesh. Je condamne la violence contre les deux communautés, et je condamne l’histoire de persécutions et d’oppression qui ne peut tout simplement pas être effacée du jour au lendemain. Je condamne de plus la simplification des conflits politiques et socio-économiques en conflit religieux entre “bouddhistes‘ et musulmans.’

    Pendant ce temps, des manifestations ont eu lieu dans le monde en défense des Rohingya.

    Dans une interview, le Dr Habib Siddiqui a résumé ce qui se passe au Myanmar :

    ‘Le fond du problème remonte à la loi de 1982 sur la citoyenneté, qui ne considère pas les Rohingya comme des citoyens birmans. Ils sont des étrangers. Ils doivent prouver leur nationalité. Et cette loi est absurde, quand on sait que les ancêtres des Rohingya sont arrivés en Arakan il y a des milliers d’années. Comme les historiens pourraient vous le dire, les Rakhaines ou les bouddhistes ne sont pas arrivés en Arakan avant peut-être le 10ème siècle. On dit que les dynasties précédentes était des Indiens, qui ont régné sur des peuples apparentés aux bengalis.’

    Zaw Lwin Oo montre que, contrairement à l’idée répandue que les musulmans d’Arakan s’y sont installés récemment, ils s’y sont tous installés voici des siècles. Le blogueur dresse la liste des noms des rois musulmans depuis le 15ème siècle.

    Nizam Ahmed, sur le site E-Bangladesh, écrit :

    ‘Le nombre des réfugiés recensés dans deux camps à Kutupalang et Nayapara dans le district de Cox’s Bazar a atteint plus de 30 000 en début d’année, le Myanmar ne les ayant pas laissés rentrer chez eux, en dépit d’engagements et promesses répétées.’

    La Ministre bangladaise des Affaires étrangères, Madame Dipu Moni, a demandé au gouvernement du Myanmar de rapatrier immédiatement les réfugiés arrivés du Myanmar et les citoyens birmans sans papiers du Bangladesh.


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