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Brésil : des Indiens tués pour la terre
Les conflits entre grands propriétaires terriens et tribusse multiplient. Avec parfois des assauts violents de la police.
Oziel Gabriel, un Indien de l'ethnie Terena, avait 35 ans. Il est mort la semaine dernière d'une balle dans l'estomac, tirée par la police fédérale. Au cours de l'assaut, vingt-huit autres de ses pairs ont été blessés. Les autorités tentaient d'expulser les Indiens qui avaient investi une partie de leur territoire ancestral occupé par un éleveur.
Depuis, le Brésil a le regard tourné vers la petite ville de Sidrôlandia, dans l'Etat du Mato Grosso do Sul (proche du Paraguay), où se déroule le conflit. Ce n'est pourtant pas le seul. Les Indiens rappellent que 503 d'entre eux ont été assassinés entre 2003 et 2010, dont 273 appartiennent à la seule ethnie Guarani Kaiowa.
Parallèlement, 555 Indiens de la même tribu se sont suicidés, pendus pour la plupart. Selon le Conseil Indigéniste Missionnaire (Cimi), lié à la Conférence Nationale des Évêques du Brésil, les conflits pour la terre conduisent à une « véritable extermination des Indiens ». En deux ans et demi de mandat, la présidente Dilma Rousseff n'a jamais reçu aucune délégation d'Indiens, dénonce le Cimi, « alors que durant le seul mois de mai, elle a rencontré cinq fois les représentants des grands propriétaires terriens ».
Le gouvernement s'oppose déjà aux Indiens sur la question des barrages hydroélectriques : celui de Belo Monte, en Amazonie, devrait entraîner le déplacement de 20 000 d'entre eux. Il envisage désormais de retirer à la Funai, l'agence gouvernementale qui gère les questions liées aux peuples indigènes, la responsabilité de la délimitation des réserves. Il voudrait la confier à l'Embrapa, un organisme agricole public pour que la productivité des terres soit aussi prise en compte.
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