• Brésil: les projets de développement menacent certaines communautés (Amnesty)

    La situation socio-économique du Brésil ne cesse de s'améliorer et des millions de personnes sortent de la misère, mais les grands projets de développement menacent les peuples indigènes, les paysans sans terre, les communautés de pêcheurs et les habitants des favelas, rapporte mercredi Amnesty International (AI).

    En 2012, de nombreux projets d'infrastructure urbaine en vue de la Coupe du monde de football 2014 et les jeux Olympiques de 2016 se sont soldés par des expulsions forcées de diverses communautés dans tout le Brésil, dénonce AI dans son dernier rapport annuel.

    L'organisation déplore que les familles sont souvent emmenées dans des zones éloignées avec de graves problèmes de sécurité.

    AI cite notamment le cas de la modernisation de la zone portuaire de Rio de Janeiro, où 800 maisons de la favela Providencia ont été démolies et les habitants relogés dans la zone ouest de la ville, sans services adéquats et dominée par les milices para-policières.

    L'organisation dénonce également que des centaines de communautés sont condamnées à vivre das des conditions déplorables parce que le gouvernement ne leur assure pas le droit à la terre.

    De grands travaux d'infrastructure comme le barrage géant de Belo Monte au coeur de l'Amazonie continuent, provoquant des impacts négatifs pour les populations indigènes, affirme AI.

    "Les initiatives entamées depuis longtemps pour identifier et délimiter les terres indigènes sont toujours paralysées", souligne le rapport.

    De nombreux défenseurs des droits de l'homme ont été menacés en raison de leur travail et en particulier "ceux qui défient les intérêts économiques", affirme encore AI qui déplore que le programme gouvernemental mis en place pour les protéger est "inconsistant".

    AI cite le cas d'un couple d'agriculteurs écologistes assassinés par des tueurs à Nova Ipixuna en Amazonie en mai 2011. La soeur de l'une des victimes reçoit des menaces depuis et n'avait toujours pas de protection fin 2012. Ou encore, le meurtre en juin 2012 à Rio de deux pêcheurs de l'Association (Ahomar) qui mène une campagne contre la construction d'un complexe pétrochimique dans la baie de Rio.

    Le rapport d'AI affirme que le d'homicides continue d'être élevé dans le pays et que les jeunes noirs en sont les principales victimes, surtout dans le nord et nord-est. AI dénonce aussi la "réponse violente des autorités qui emploient la force excessive et la torture" et les conditions "cruelles et dégradantes" des prisons.

    L'organisation relève toutefois certains progrès à Rio de Janeiro, notamment avec la politique d'implantation d'Unités de police pacificatrice (UPP) dans les favelas, d'où les trafiquants de drogue ont été expulsés.


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