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Des Amérindiens manifestent pour leurs droits
Theresa Spence, la chef d'Attawapiskat, lors d'une conférence de presse à Ottawa, le 11 janvier 2013.
Plusieurs centaines d'Amérindiens canadiens ont manifesté le 11 janvier à Ottawa pour défendre leurs droits. Le Premier ministre Stephen Harper a pendant ce temps rencontré des chefs autochtones.
Theresa Spence, la chef d'Attawapiskat, une petite communauté du nord de l'Ontario, qui poursuit une grève de la faim depuis un mois faisant d'elle la figure de proue du mouvement «Idle No More» (Nous ne sommes plus passifs), a notamment refusé de rencontrer Stephen Harper, tout comme les chefs des provinces de l'Ontario et du Manitoba (centre) et des Territoires du Nord-Ouest.
Ainsi, le chef du gouvernement, entouré de trois ministres et de hauts responsables du ministère des Affaires autochtones, a prononcé un discours ouvrant la rencontre devant le chef national de l'Assemblée des Premières nations Shawn Atleo et une vingtaine de chefs régionaux.
De nation à nation
Theresa Spence, et d'autres chefs, avaient demandé que le Gouverneur général David Johnston, représentant de la Couronne britannique, participe à la rencontre aux côtés du Premier ministre, le débat devant porter notamment sur des traités conclus «de nation à nation» avec la monarchie britannique.
«Nous leur offrons une occasion de régler les promesses non tenues des traités. Et tout ce que nous leur demandons est de tenir cette réunion et de s'asseoir avec nous», a-t-elle dit.
Rassemblés d'abord autour de son tipi, les manifestants, dont beaucoup arboraient de magnifiques parures de plumes, ont marché jusqu'au parlement fédéral, distant d'un kilomètre, au son de leurs tambours traditionnels et portant les drapeaux multicolores de leurs tribus. Ils ont été rejoints par plusieurs centaines de personnes rassemblées dans les rues environnantes.
Menaces de blocage
Avant le début de la manifestation, les chefs amérindiens du Manitoba et de l'Ontario avaient menacé de bloquer les routes et les chemins de fer à partir du 16 janvier si MM. Harper et Johnston ne venaient pas ensemble à leur rencontre, dans un hôtel d'Ottawa.
Le grand chef du Manitoba, Derek Nepinak, a menacé de «mettre l'économie canadienne à genoux» si les demandes des autochtones ne sont pas entendues. «Nous avons des guerriers qui se lèvent maintenant, qui sont prêts à aller jusque-là», a-t-il ajouté.
Les autochtones exigent une discussion de fond sur le respect des droits inscrits dans les traités signés avec la Couronne et les conditions de vie dans les quelque 600 réserves du pays.
Ils voudraient recevoir une partie des redevances que générera dans les années à venir l'exploitation de matières premières sur leurs territoires, dont le développement devrait attirer des investissements de 650 milliards de dollars.
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