• Droit au bien-être : les enfants indigènes sont toujours à la traîne

    Fortement liée aux inégalités territoriales, la pauvreté des enfants indigènes se maintient à des niveaux inquiétants : les jeunes issus des peuples autochtones souffrent d’un manque d’accès à l’éducation et à l’eau potable trois fois supérieur à celui des autres enfants de leur âge.

    L’appauvrissement systématique des peuples

    Logement, éducation et accès aux services de base sont autant de domaines dans lesquels les enfants indigènes affichent un retard flagrant par rapport au reste de la population. Comment expliquer de telles différences ?

    Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) et la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPAL) estiment qu’il est impossible de lutter contre la pauvreté chronique des enfants indigènes sans considérer l’appauvrissement systématique auquel leurs peuples ont été soumis.

    Pour que soient respectés les droits fondamentaux de tous les enfants, indépendamment de leur origine, les gouvernements doivent s’employer à garantir la survie des peuples autochtones, dont l’héritage constitue l’une des richesses du continent.

    L’éducation bilingue, une méthode efficace

    Dans un rapport intitulé « Le droit au bien-être pour l’enfance indigène : situation et progrès en Amérique latine », les deux organismes signalent que 88 % des indigènes de moins de 18 ans souffrent d’au moins une forme de privation sociale, contre 63 % pour l’ensemble de la population.

    La CEPAL et l’UNICEF considèrent qu’il s’agit d’une violation flagrante du droit des enfants à une vie et à un développement normaux, se traduisant par des coûts élevés pour la société en matière de capacités humaines et d’intégration sociale.

    Près de 6,3 % des enfants indigènes âgés de 7 à 18 ans ne vont pas à l’école ou l’abandonnent sans avoir pu terminer un cycle scolaire.

    Pour les spécialistes, la seule méthode efficace pour lutter contre ce phénomène consiste à encourager le développement d’une éducation interculturelle bilingue.

    Des inégalités parfois liées à l’isolement

    Dans d’autres domaines essentiels, la situation est tout aussi préoccupante, puisque 30,5 % des enfants indigènes n’ont pas accès à l’eau potable et que 65 % d’entre eux sont privés d’un logement décent. Ils sont également 51,8 % à ne bénéficier d’aucun type d’assainissement des eaux.

    Pour les organismes des Nations unies, ces importantes disparités sont étroitement liées aux inégalités territoriales. Bien souvent, les peuples autochtones vivent dans des zones rurales, où l’accès aux services de base et l’offre de biens et de services publics sont extrêmement limités.


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