• Salon du livre : les plumes amérindiennes font rayonner l’âme des autochtones

    PAPEETE, jeudi 14 novembre 2013. La 13e édition de Lire en Polynésie à suivre jusqu’à dimanche soir à la Maison de la culture de Papeete est un lieu d’échanges d’une grande richesse. Sur le paepae, brève rencontre avec deux auteurs amérindiens. Virginia Pésémapéo Bordeleau est issue du peuple Cris, nation autochtone d’Amérique du Nord, plus précisément du Québec. Louis-Karl Picard-Sioui est, lui, issu du peuple Wendat, membre du clan des loups dont la réserve indienne de Wendake, est située au cœur même de Québec.

    Ces deux auteurs sont deux voix en Amérique du Nord des peuples autochtones et d’expression francophone. «Les auteurs autochtones sont publiés au Québec depuis une quarantaine d’années seulement. Nous sommes enfin pris au sérieux. Mon dernier roman est un vrai succès de librairie» plaisante Virginia. Ce roman, «L’amant du Lac» est le premier livre érotique écrit par une romancière amérindienne du Québec. Une histoire d’amour et de plaisir entre un métis et une indienne Algonquine près du lac Appittibbi. Pour nous autres, lecteurs du Pacifique ou européens, forcément le dépaysement est total.

    Pour autant, il y a des similitudes avec la Polynésie et son peuple premier qui s’exprime également par la littérature. Les auteurs autochtones amérindiens du Québec ont désormais pris leur envol. «Il y a eu en 2012 plus de livres d’auteurs amérindiens publiés qu’au cours des 30 dernières années» renchérit Louis-Karl Picard-Sioui, auteur notamment de poèmes, de contes, de pièces de théâtre qui mettent en scène ces peuples premiers. «La réserve indienne d’où je viens est située en plein milieu du Québec. Wendake c’est un peu le village d’Astérix, sauf que là-bas ce sont les Gaulois qui sont tout autour de nous» ! Par leur appartenance à des nations indiennes, ces deux auteurs font vivre l’âme des autochtones car ce sont dans leurs racines qu’ils puisent leur inspiration. Pourtant, pas question de nostalgie, ni de retour sur le passé. «J’écris depuis longtemps déjà un roman de science fiction ! Nos livres parlent de notre vie, mais ne restent pas que sur le passé, au contraire, ils ont un but vers le futur. Mais je crois que nos valeurs sont plus proches de la spiritualité de l’Homme que les valeurs occidentales de jouissance à court terme. Elles sont plus intemporelles» poursuit Louis-Karl Picard-Sioui.



    Rencontre ce dimanche
    Virginia Pésémapéo Bordeleau et Louis-Karl Picard-Sioui sont à rencontrer particulièrement ce dimanche 17 novembre au salon du livre de 11 heures à 12 heures pour une discussion sur le rêve indien. «Le rêve fait partie intégrante de l’univers amérindien, un autre aspect d’une réalité vivante dont les messages et les leçons sont apportés sous une forme animale. Les êtres aimés nous reviennent ainsi la nuit pour nous rassurer sur leur sort ou nous diriger vers notre destinée, une expérience vécue personnellement. Parfois il s’agit d’un message prémonitoire afin (peut être) d’adoucir l’impact d’une épreuve à venir».


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