• Santé des peuples premiers du Canada

    Les peuples premiers du Canada plus vulnérables que le reste de la population ?

    Au Canada, l’inquiétude des autorités sanitaires se concentrent également sur quelques cas sévères de grippe (tous virus confondus), observés dans la réserve de Garden Hill (province du Manitoba), mais la préoccupation des pouvoirs publics est plus certainement liée à la pénurie de professionnels de santé attachés « aux peuples premiers » qu’aux données épidémiologiques. De fait, le Canada se concentre aujourd’hui plus certainement sur le bilan de l’épidémie de 2009-2010 qu’à une éventuelle recrudescence de la grippe A (H1N1) cet hiver. Plusieurs rapports et enquêtes ont été publiés ces derniers jours qui dénotent qu’à la différence de la France, la polémique n’est pas la caractéristique première de ces analyses post crise, même si elles ne sont pas dénuées de critiques.

    Résolution du Forum International pour la Justice Climatique

    1. A l’appel de centaines d’organisations mexicaines et internationales venant de tous les continents, nous, ouvriers, paysans, peuples indigènes, organisations de femmes, militants du mouvement urbain populaire, environnementalistes, ONGs, militants en général et intellectuels, nous nous sommes réunis à Cancún entre les 5 et 10 décembre, en même temps qu’avait lieu la Conférence des Nations Unies sur le Changement Climatique (COP 16). Notre présence à Cancún est le fruit d’un large et intense processus d’éducation populaire et d’ateliers de discussions, au Mexique et ailleurs, visant à avancer dans la construction d’une compréhension commune, de consensus et de propositions unitaires.

    Nous cherchons à former peu à peu un grand sujet social, national et international, plurisectoriel et unitaire, qui soit capable d’exiger que les gouvernements du monde parviennent à des accords contraignants, vérifiables et justes et que des sanctions soient prévues contre ceux qui ne les respectent pas. Ces accords doivent affronter les causes profondes et structurelles de la crise climatique qui ont pour origine le modèle de production et de consommation qui ne conçoit la nature qu’en tant que source de richesses et de gains et non comme la Pacha Mama (Terre-Mère) sur laquelle il est nécessaire de vivre en harmonie, dans l’équilibre et la justice.

    Il est urgent de trouver des solutions face à la réalité et aux effets sociaux et environnementaux provoqués par le réchauffement climatique global ; on ne peut pas compter sur le réalisme politique et le conformisme des puissants qui ont mis en péril la survie de la planète.

    Au sein de ce processus, nous représentons le Dialogue Climatique – Espace Mexicain qui est un large comité international cherchant l’unité avec ceux qui luttent pour sauver cette planète et qui croient qu’il est prioritaire et nécessaire d’impulser des changements systémiques.

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    En pays massaï, le long chemin contre l’excision

    Officiellement proscrite depuis 2002, l’excision est largement pratiquée. Au Kenya, une association organise un « rite alternatif de passage »

    «Quand j’ai dit à mes parents que je refusais d’être excisée, ils m’ont rétorqué que je devrai respecter la tradition. Un soir, je les ai entendus organiser la cérémonie, je me suis enfuie », confie Shelvin Naisimoi.

    C’était en janvier 2008, elle avait 12 ans. Depuis, elle est réfugiée dans le foyer de l’association Tasaru Ntomonok Initiative (TNI), qui offre un abri aux jeunes Massaï menacées d’excision ou de mariage forcé.

    Dans cette tribu, les vacances de Noël sont accueillies dans l’angoisse par de nombreuses fillettes. « Les excisions sont très souvent pratiquées en décembre, lorsque les filles rentrent de l’école pour les grandes vacances », explique Agnes Pareyio, coordinatrice de Tasaru.

    Officiellement proscrite depuis 2002, l’excision des jeunes filles reste pratiquée par de très nombreuses ethnies au Kenya. Chez les Massaï, mais aussi chez les Samburu, les Kisii, les Meru, les Kalenjin, les Pokot ou les Somali, la quasi-totalité des filles subissent le rituel dès 10 ou 12 ans, pour être mariées peu après.

    Elle a fui le domicile familial

    Monica Sururu, 15 ans, y a été contrainte il y a deux ans, sans même savoir de quoi il s’agissait. « Ma mère m’a juste dit : demain, nous allons chez le médecin. » En mars dernier, elle a fui le domicile familial. « Mes parents voulaient me marier de force à un homme de 60 ans. Je suis allée voir mon pasteur, qui en a parlé au chef de notre district. Ils m’ont aidée à me réfugier ici. »

    Situé dans la ville de Narok, à 150 km à l’ouest de Nairobi, le foyer, ouvert en 2002, peut héberger 48 pensionnaires mais en accueille souvent plus. Sa fondatrice, Agnes Pareyio, est une célébrité% (Suite)

    A Cancun, les peuples autochtones craignent un accord sur les forêts sans eux

    Ils connaissent parfaitement la forêt, savent comment la préserver et souffrent directement de la déforestation: au coeur d'un des grands dossiers en négociation à la conférence climat de Cancun, les peuples autochtones craignent pourtant de ne pas être entendus.

    Le mécanisme REDD + (Réduction des émissions dues à la Déforestation et à la Dégradation des forêts), est présenté comme l'un des rares "fruits mûrs" qui pourrait faire l'objet d'une décision lors de ces négociations qui rassemblent plus de 190 pays.

    Il consiste à amener les pays qui abritent de précieuses forêts tropicales, comme le Brésil, l'Indonésie ou les pays du bassin du Congo, à éviter de les couper et à les protéger, en leur versant des compensations financières.

    Un sujet central quand on sait que les émissions de gaz à effet de serre liées à la déforestation représentent jusqu'à 20% du total.

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    Les peuples premiers ont beaucoup à nous apprendre

     

    On les appelle peuples premiers ou peuples racines, natifs d'un lieu ou d'une région, parce qu'on sait qu'ils sont originaires de cet endroit depuis toujours et qu'ils entretiennent avec ce lieu un rapport privilégié. Depuis les tribus Quechua, Yawanawa, Kuntanawa ou Ashaninka en Amérique du Sud jusqu'aux Inuits dans le grand Nord, en passant par les Aborigènes d'Australie, on les retrouve dans toutes les régions du Monde. Ils sont les gardiens de la Nature de ces lieux, des traditions, et entretiennent un rapport authentique et équilibré avec leur écosystème. Ils en connaissent les fragilités et les moyens de garder l'équilibre. Surtout, ils savent qu'ils sont totalement dépendants de leur écosystème et que la survie de leur peuple en dépend. Aujourd'hui, ils sont directement menacés par les déséquilibres engendrés par notre modèle de développement. 

    Eux ont gardé un rapport équilibré entre l'Homme et la Nature, un rapport d'interdépendance qu'ils contemplent a chaque instant, dans leur vie de tous les jours. Ils n'ont pas instrumentalisé la Nature, ils la respectent et la vénèrent. Ils ne croient aucunement pouvoir la dominer, la maîtriser, ils savent qu'ils ne sont qu'une petite partie de cette Nature, un maillon, et qu'ils doivent jouer leur partition a l'intérieur du rôle qui leur est confié, pas au-delà, car ils risqueraient de déstabiliser les équilibres de la Nature, ce qui les conduirait à leur propre perte. 

    Ceci est d'une évidence enfantine pour tous les peuples premiers, un enfant de 5 ans en est déjà conscient dans leurs sociétés. Le concept de Développement Durable que nous érigeons comme un concept nouveau et salvateur pour le Monde n'est en rien une invention à leurs yeux, mais juste la traduction de ce rapport d'interdépendance de l'Homme avec son milieu et vis-a-vis des générations futures. Nous n'avons rien inventé, nous nous sommes juste rappelé ce que les peuples premiers n'ont eux jamais oublié. Ainsi, les solutions aux désordres actuels sont peut être aussi à aller chercher chez ces sages, ces peuples préservés, plutôt que dans les livres et les universités. 

    Il s'agit aussi de participer à leur protection car ils font partie du patrimoine mondial de l'humanité, ils sont une richesse pour le Monde et la "biodiversité des points de vue" sur le Développement Humain. Aujourd'hui, partout dans le Monde, ils sont menacés, leurs terres envahies, leurs savoirs et cultures détournés. Participer à leur protection et les écouter dans le message qu'ils ont a nous transmettre fait partie des clés de notre avenir, pour que nous retrouvions cet équilibre entre l'Homme et la Nature, pour que nous redevenions pleinement Humains, tout simplement. 

    Et les droits des peup)les autochtones dans les négociations climatiques?

    Sur le papier, tout est simple. Les négociations sur le climat sont un processus inter-étatique comparable à tous ceux qui ont déjà été organisés par l'ONU. Si un nombre suffisant de pays se mettent d'accord sur un accord ou une convention, celui-ci est approuvée par ceux-ci - sous l'égide de l'ONU - puis soumis à ratification par les parlements ou organes habilitées et enfin mis en œuvre. Des accords comme l'interdiction des mines anti-personnel ou la création de la cour internationale de justice ont été signés par des coalitions d'états, sans les Etats-Unis, et la première phase de négociations sur le climat ressemblait à ce processus : le protocole de Kyoto avait été élaboré par un grand nombre d'états, y compris les Etats-Unis qui, dans une deuxième étape, ne l'ont pas ratifiée, et mise en œuvre à partir de 2005, date à laquelle un nombre suffisant de pays l'avait ratifié.

    Mais en pratique ces mécanismes ne fonctionnent plus, et les mécanismes de négociations apparaissent beaucoup plus complexes que ce que les règles de l'ONU prévoient.

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    Les pygmées, peuple stigmatisé

    Un expert de l'Onu dénonce "la marginalisation extrême" dans laquelle vivent les minorités pygmées des pays d'Afrique de l'Est.

    Nous sommes sûrement nombreux au pays à avoir mauvaise conscience lorsqu'on évoque le sort des pygmées. Quand j'étais petit, les pygmées étaient marginalisés et sans terre. Ils appartenaient à des familles à qui ils devaient la survie. Ces batwa exécutaient des travaux champêtres. Jamais dans les maisons, bien sûr, car il était inimaginable de confier l'intimité domestique à ceux que tous considéraient comme forcément sorciers et voleurs.

    Seuls les sales boulots, comme enterrer un chien, leur étaient confiés. Le jour des fêtes, les familles pygmées, au complet, se devaient d'égayer les cérémonies... tout en restant à la périphérie afin que leurs corps suintant ne "souillent les respectables convives", pouvait-on entendre.

    Et à la fin, pour les remercier de ce divertissement, les pygmées batwa avaient droit aux restes de nourriture, jetés par terre ou au mieux dans des ustensiles usés... posés à même le sol. La règle sociale était claire: jamais un mutwa ne partagerait la table, et encore moins l'assiette avec "les gens" ("ntibosangira n'abantu")...

    Rien -ou presque- n'a changé depuis. Malgré les discours, les lois et quelques programmes tous remplis de bons principes, rien ou presque n'a changé des décennies après...

    Trois pygmés ont été sauvagement massacrées, lynchés par une foule qui les soupçonnait d'être des voleurs. C'était le 23 octobre dernier, au Burundi. Des maisons ont été brûlées; une grande partie de la communauté a dû se réfugier au Rwanda voisin.

    Immédiatement, avant toute enquête, les autorités administratives se sont empressées de faire la déclaration suivante: "Les Batwa ont attaqué et pillé trois familles de la localité et ont tenté de violer des jeunes filles capturées. C’est ainsi qu’un jeune garçon (...) a crié au secours et la population est vite intervenue".

    "Rien ne peut justifier des lynchages populaires. L'on sait par ailleurs que les membres de notre communauté deviennent souvent des proies faciles, des bouc-émissaires", a réagi à son tour un représentant des associations batwa.

    "Esclavage" et "marginalisation extrême". Au même moment au Congo-Brazzaville, le rapporteur spécial de l'Onu sur les droits des peuples autochtones James Anaya s'est rendu dans le Likouala et le Lékoumou pour constater les "conditions de marginalisation extrême" dans lesquels vivent les minorités pygmées du pays (10% de la population).

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    Les défis du premier Aborigène élu au parlement

    L’Australie a élu son tout premier député aborigène à l’occasion des élections législatives d’août 2010, un symbole d’espoir pour une société toujours en quête d’une réconciliation avec ses peuples indigènes.

    Ken Wyatt

    Un souffle de changement dans l’espace politique australien

    Après d’âpres batailles électorales qui n’ont pu départager le parti libéral et le parti travailliste aux législatives d’août 2010, les 150 députés du 43ème parlement de l’État fédéral australien pouvaient en cette journée du 14 septembre 2010 entamer leurs législatures avec la garantie de rudes batailles parlementaires à venir tant le gouvernement qui en est issu dispose d’une très étroite marge de manœuvre. 

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    Cultures locales et développement durable

        Les cultures locales de plus en plus valorisées par le développement durable

    Atlas marocain
         

    Le développement durable n’est pas que l’affaire des grands de la politique et de l’économie « modernes ». Depuis des millénaires, les populations locales de tous les continents développent une gestion des ressources en harmonie avec leur environnement, comme dans le cas de l’agdal au Maroc. Quand conservation de la culture rime avec préservation de la nature…

        Pourquoi et comment œuvrer pour intégrer les populations locales à la gestion durable des ressources ? Cette question est de plus en plus présente dans les réflexions autour du développement durable. En novembre dernier s’est tenu un colloque sur la gestion participative des ressources naturelles, organisé par l'association 4D et Alternatives économiques. A cette occasion, Didier Genin, chargé de recherche à l’Institut de Recherche sur le Développement (IRD), a insisté sur l'importance de connaître et reconnaître les usages traditionnels des ressources, en prenant exemple sur le cas du Maroc et de la Tunisie.
         Les cultures locales, reliques du passé ou promesses d’avenir?
        L’agdal est un système local d’organisation sociale et de gestion de la nature qui remonte à plus de 2000 ans dans le Haut Atlas marocain. Dans ces montagnes arides et semi-arides où les contraintes naturelles sont très fortes, l’agdal permet de préserver la biodiversité depuis la nuit des temps. Vécu comme un territoire sanctuaire, fermé et interdit par la malédiction d’un saint, cet espace communautaire ne peut pas faire l’objet d’une propriété individuelle. On le considérait jusqu’à peu comme une relique du passé qui faisait obstacle à la modernisation agricole du pays ; il est désormais à l’honneur des projets de développement durable du Maroc rural.
        Face aux difficultés des institutions dites modernes pour gérer les ressources sylvopastorales dans des milieux aussi contraignants que le Haut Atlas marocain, l’agdal trouve une résonnance nouvelle auprès des projets de développement. Le laboratoire Environnement Populations et Développement de l’IRD s’intéresse de près à ces savoirs traditionnels, qui permettent aux populations tunisiennes et marocaines de s’adapter à leur environnement depuis des millénaires.
         « Il faut rentrer dans la culture, sinon c’est l’échec »
         Si l’on valorise un mode participatif de gestion durable des ressources, c’est généralement pour faire accepter aux populations locales des projets de développement qui ne coïncident pas toujours avec leurs pratiques culturelles. Mais « être bon communicateur ne suffit pas. Il faut aussi rentrer dans la culture, sinon c’est l’échec », affirme Didier Genin. En intégrant la dimension culturelle dans les projets de développement, non seulement les populations adhèrent plus facilement à ces projets nés de la concertation de tous les acteurs, mais elles peuvent désormais concilier pratiques séculaires de gestion des ressources et défense de l’environnement.

    Initiatives durables

        Des initiatives durables récompensées dans les pays en développement

        Cette année encore, le SEED récompense cinq initiatives durables dans des pays en développement. Ce réseau fondé en 2002 par le PNUE, le PNUD et l’UICN œuvre au soutien de jeunes entreprises participant au développement  mais aussi à la gestion durable des ressources et à la lutte « contre la pauvreté ». Tour d'horizon de ces initiatives éco-responsables.

        Pour Achim Steiner, secrétaire général adjoint et directeur exécutif du PNUE, les lauréats 2009 montrent « qu'une faible émission de carbone, une meilleure efficacité dans l'exploitation des ressources et une économie verte sont plus des affaires de pays en développement avec de fortes communautés rurales qu'une affaire de pays développés. » Petite présentation de ces projets qui tentent de rendre notre planète plus verte !

          Sauver les sols grâce à l’huile essentielle au Zimbabwe
       Une association de petits exploitants agricoles du Zimbabwe a misé sur l'agriculture biologique pour inverser l’importante dégradation des sols. Leur projet : développer la production d’
    huile essentielle bio de Tharconanthus Camphoratus, un buisson local.

          Des mines écolos en Colombie 
       Dans le même ordre d’idée, une association en Colombie est récompensée pour avoir lancé un projet visant à réduire l’exclusion sociale résultant de l’exploitation illégale de mines, et les dégâts corrélatifs sur l’environnement. Une sorte de cahier des charges de normes environnementales et sociales pour les mineurs locaux a été proposée aux mineurs et est aujourd’hui suivie par plus de 1000 exploitations artisanales !

          Recyclage de lanternes au Bengladesh : du kerosène au solaire 
       Au Bangladesh, une ONG a développé une lanterne solaire à faible coût à partir de pièces recyclées de lanterne à kérosène très utilisées dans le pays ! Un dispositif innovant appelé "SuryaHurricane".

          Protocoles bio-culturels pour une bonne répartition des richesses
       Les organisations de la société civile en Afrique australe et en Inde ont développé des protocoles bio-culturels auprès de populations autochtones qui permettraient de partager correctement des bénéfices dans le cas où des initiatives en produisant seraient lancées.

           Gestion durable des déchets au Niger
        Mêmes des institutions peuvent être primées, comme c’est le cas au Niger pour avoir développé des systèmes de gestion durable des déchets permettant de maintenir un environnement urbain plus propre et plus sain.

        Ces cinq initiatives lauréates, (au cœur d’un réseau comprenant un certain nombre d'associations, d'ONG...,) se verront attribuer un prix sous la forme, non pas d’un soutien financier, mais d’une aide « en services » d’une valeur de 35 000 $. Cette aide a pour objectif d’aider ces entreprises à garantir leur établissement et à augmenter leur activité et comprend « l'accès à l'expertise, l'assistance technique, la réunion de partenaires et de réseaux de construction, le développement de plans d'affaires et l'identification des sources de financement ».

        Pour en savoir plus, consultez le site de SEED.

       Photo : FLickr/Seb Przd        Greenzer

    Audience historique au Congrès américain sur les violations de droits de l’homme à l’encontre des Papous

    Le Congrès des Etats-Unis a tenu une audience publique début octobre pour écouter les témoignages de Papous et d’universitaires concernant les violations de droits de l’homme en Papouasie occidentale. La séance, organisée par le Sous-Comité sur l’Asie, le Pacifique et l’environnement global était intitulée : ‘Crimes contre l’humanité : Quand l’Indonésie sera-t-elle tenue responsable pour ses abus délibérés et ses violations systématiques en Papouasie occidentale?’

    C’est la première fois que les Papous ont eu l’opportunité de s’exprimer au Congrès nord-américain sur les horreurs qu’ils ont vécues des mains des militaires indonésiens. Le Papou Henkie Rumbewas a décrit comment l’arrestation de son père, la disparition de deux de ses oncles et l’assassinat de son cousin par les militaires indonésiens l’ont poussé à dénoncer les abus de droits de l’homme et la répression politique en Papouasie occidentale.

    Anthropologue et expert de la Papouasie occidentale, Eben Kirksey a raconté qu’il se trouvait sur l’île de Biak en 1998 lorsqu’un massacre eut lieu. Depuis son hôtel il pouvait entendre la police et l’armée tirer sur une foule d’hommes, de femmes et d’enfants qui brandissaient le drapeau prohibé de la Papouasie occidentale.

    Un témoin oculaire avait confié à Eben Kirksey avoir vu les soldats charger des cadavres et des manifestants agonisants dans des camions. Les survivants avaient été embarqués à bord de navires de la marine puis jetés par-dessus bord. Les semaines suivantes, 32 cadavres avaient échoué sur le rivage, certains sans tête, sans mains ou sans parties génitales. Survival avait dénoncé ce massacre, mais les médias internationaux y avaient prêté peu d’attention et, malgré les appels internationaux pour la justice, il n’y a jamais eu d’enquête officielle et aucun soldat n’a été poursuivi en justice.

    Le membre du Congrès Eni Faleomavaega qui présidait l’audience a déclaré : ‘Il est indéniable que l’Indonésie a délibérément et systématiquement commis des crimes contre l’humanité et qu’elle doit maintenant en être tenue responsable".

    En juillet dernier, 50 membres du Congrès ont écrit au président Obama déclarant que de fortes présomptions de génocide à l’encontre des Papous pesaient sur le gouvernement indonésien. Ils ont également appelé le président à ‘faire en sorte que la Papouasie occidentale devienne l’une des plus hautes priorités de l’Administration’.

    Survival désigne les ‘Top 5 de la honte’ à l’occasion du Jour de Christophe Colomb

    Survival International marque la journée de la Conquête de l’Amérique (12 octobre) en faisant figurer au palmarès du ‘Top 5 de la honte’ les cinq multinationales les moins respectueuses des droits des peuples indigènes.

    Elles sont :

    GDF Suez. En partie détenue par l’Etat français, le géant énergétique GDF Suez est impliqué dans la construction du barrage de Jirau qui deviendra le plus grand ouvrage hydroélectrique du Brésil. La compagnie poursuit la construction du barrage en dépit des mises en garde des ONG dont Survival contre les dangers que représente le chantier pour les Indiens isolés qui vivent dans la région.

    - Perenco/Repsol. La compagnie franco-britannique Perenco et le géant pétrolier hispano-argentin Repsol-YPF exploitent le territoired’Indiens isolés au nord du Pérou. Parmi les recommandations de Perenco à ses ouvriers en cas d’attaque figure : ‘Effrayez-les, repoussez-les, ou dites-leur de rentrer chez eux’.

    Samling. Cette compagnie d’exploitation forestière malaisienne détruit les forêts des chasseurs-cueilleurs penan au Sarawak, dans la partie malaisienne de l’île de Bornéo. De nombreux Penan ont été arrêtés et emprisonnés pour avoir érigé des barricades contre la compagnie. James Ho, chef d’exploitation de Samling a déclaré : ‘Les Penan n’ont aucun droit sur ces forêts’.

    Wilderness Safaris. Ce tour-opérateur a récemment ouvert un lodge touristique de luxe dans la Réserve du Kalahari central au Botswana. Le lodge met à disposition des touristes une piscine et un bar alors que les Bushmen sont privés d’eau et interdits de chasse sur leur propre terre par le gouvernement. Andy Payne, directeur de Wilderness Safaris, a répondu à nos critiques en proférant : ‘Nous offrirons un verre d’eau à tout Bushman qui le sollicitera’.

    - Yaguarete Pora. La compagnie d’élevage brésilienne est résolue à détruire de grandes zones forestières du Chaco paraguayen où vivent des Indiens isolés ayoreo. Les membres déjà contactés de leurs familles revendiquent un titre de propriété depuis 1993. Yaguarete a dû s’acquitter d’une amende infligée par le gouvernement pour avoir dissimulé la présence des Indiens, mais la compagnie a bien l’intention de continuer la destruction de la forêt.

    Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd’hui : ‘Ces compagnies symbolisent tout ce que le Jour de Christophe Colomb représente – la quête de l’argent et du profit aux dépens de peuples qui veulent simplement vivre en paix sur leur propre terre. 518 ans après la conquête de l’Amérique et la décimation des Indiens qui s’est ensuivie, il est temps que les peuples indigènes soient traités avec plus de respect’.

    Les droits des peuples autochtones contre les intérêts de l’industrie minière de grande échelle

    Les Philippines sont un pays riche en ressources métalliques (or, cuivre et chrome) et non-métalliques du fait qu’elle se situe dans la zone appelée “Ceinture de feu du Pacifique”. Le Congrès philippin avec le Mining Act de 1995 a décidé d’accélérer l’industrialisation et d’encourager la croissance économique. Le Mining Act de 1995 est une loi sur l’exploitation minière à grande échelle ; il libéralise totalement l’industrie minière aux Philippines en autorisant des projets économiques 100 % étrangers. Cela est contraire à la Constitution de 1987 qui l’interdit.

    Plus précisément sur l’île de Luçon dans la région du Kasibu, la province de la Nueva Viscaya est partagée en trois zones : « 89,86 % de forêts, 8,52 % de terres agricoles et 0,59 % de résidences, routes et infrastructures » (extraits du rapport Large-scale mining projects in Nueva Vizcaya, Philippines, de PhilRights). La province est peuplée de 28 300 habitants qui sont répartis dans 30 « barangays » (la plus petite unité administrative des Philippines). Aujourd’hui, seuls 5 % de la population de cette région ne seraient pas autochtones. En 2005, dans le cadre de la loi de 1995, le gouvernement a voulu passer d’une exploitation traditionnelle à une exploitation à grande échelle, avec des techniques plus élaborées mais moins respectueuses de l’environnement. Les habitants des « barangays » de Pao et de Didipio sont victimes de l’installation d’entreprises australiennes (Royalco Resources Limited et OceanaGold) qui exploitent des mines via des filiales locales.

    Les Philippines n’ont pas ratifié la Convention n° 169 relative aux peuples indigènes et tribaux, mais a adopté en 1997 une loi sur les droits des communautés autochtones (Indigenous Peoples Rights Act en anglais) qui reconnait le droit de ces peuples à leurs domaines ancestraux. Le droit philippin exige que se tiennent des procédures de consultations (exigence non remplie dans le Pao) et si le projet est accepté, que les populations soient dédommagées (exigence non remplie dans le Didipio).

    PHILIPPINES : L’EGLISE CATHOLIQUE DEMANDE PARDON AUX PEUPLES ABORIGÈNES

    Aux Philippines, l'Eglise catholique effectue une démarche de pardon envers les peuples aborigènes pour « les fautes commises » dans le passé, indique « Eglises d'Asie » (EDA), l'agence des Missions étrangères de Paris (MEP).

    C'est par un rite traditionnel aborigène de réconciliation, suivi d'une célébration eucharistique, que l'Eglise catholique ainsi que d'autres confessions chrétiennes ont voulu, dans une démarche inédite, exprimer une demande de pardon adressée aux aborigènes des Philippines pour « les fautes commises envers les communautés tribales ».

    Cette année, un rituel aborigène de réconciliation, le tong-tongan, s'est tenu à Baguio City, les 11 et 12 octobre, à l'issue de la semaine des peuples indigènes, les Eglises chrétiennes exprimant pour la première fois une demande de pardon.

    Mené par les anciens, le rite traditionnel a débuté par des discussions entre les représentants des Eglises et ceux des communautés aborigènes. Les groupes autochtones, après avoir exprimé leurs griefs (la non-protection de leurs droits, de leurs terres et de leur identité culturelle), ont ensuite accepté les demandes de pardon des représentants des Eglises, concluant la réconciliation par un traité de paix puis des échanges symboliques de cadeaux.

    Une célébration eucharistique a clôturé la manifestation en la cathédrale Notre-Dame de la Délivrance de Baguio City.

    Mapuches, les Chiliens dont on ne parle pas

    Ils sont chiliens. Ils sont une trentaine. Ils sont privés de liberté et en danger de mort, mais ce ne sont pas les mineurs bloqués dans une mine du nord du Chili dont les médias relatent le calvaire. Ce sont les « PPM » – les « prisonniers politiques mapuches », tels qu’ils se définissent eux-mêmes –, en grève de la faim depuis le 12 juillet dans les pénitenciers du sud du pays.

    Le Chili renâcle à reconnaître sa composition multiculturelle et laisse peu d’espace d’expression à ses huit peuples autochtones. La convention 169 de l’Organisation internationale du travail (OIT), seul accord international relatif aux peuples indigènes, n’est entrée en vigueur qu’en septembre 2009. Le fait que Mme Michèle Bachelet, présidente du pays de 2006 à 2010, ait tenu cet engagement de campagne, ne peut occulter qu’elle en a oublié un autre : celui de ne plus appliquer la législation antiterroriste aux militants mapuches.

     

    www.monde-diplomatique.fr/carnet/2010-09-15-Mapuches

    Le pape et les Pygmées. À la recherche de la religion première

    Des générations d’anthropologues ont étudié les sociétés primitives, espérant y trouver les traces de la religion des origines. Tour à tour, l’animisme des Pygmées, le totémisme des Aborigènes, le chamanisme des Bushmen ont été considérés comme la religion première. Mais ces théories ont été fortement critiquées, puis abandonnées. Il est possible aujourd’hui de reprendre la question sous un tout nouvel angle…

    En 1923, le pape Pie XI subventionna une expédition au cœur de la forêt africaine pour étudier les Pygmées (1). L’entreprise n’était pas missionnaire : il s’agissait de vérifier la théorie du « monothéisme primitif » selon laquelle les Pygmées croyaient en un dieu unique. C’est ainsi que des missionnaires ethnologues furent envoyés à la rencontre des petits hommes de la forêt. Parmi eux, il y avait le révérend père Paul Schebesta, missionnaire autrichien, qui fit plusieurs expéditions au Congo chez les Pygmées bambuti et leur consacra de nombreux ouvrages. Dans son livre Les Pygmées (Gallimard, 1940), il déclare avoir trouvé des coïncidences troublantes entre le dieu suprême des Pygmées, créateur de toutes choses, et celui de la Bible.
    Depuis, les ethnologues ont corrigé les vues du révérend père. Certes, il existe dans le panthéon pygmée un dieu suprême. On raconte que ce dieu a donné naissance à un premier couple, Tollé et sa sœur Ngolobanzo, qui ont donné naissance aux humains. Cependant, ce dieu, lointain et distant, n’intervient pas dans la vie ordinaire. En revanche, les mânes – autrement dit les esprits bienfaisants – sont des bons génies qui aident à la chasse ou protègent des maladies. Ils s’opposent aux démons et mauvais génies qui peuplent la forêt, et président aux nombreux rituels qui organisent la vie quotidienne : ils apparaissent dans les rites d’initiation, de chasse, de guérison, de fertilité, de funérailles, etc.
    Quittons maintenant la forêt équatoriale pour descendre à quelques centaines de kilomètres plus au sud. Là s’étend le grand désert du Kalahari. Ici, pas de végétation luxuriante ni d’animaux en abondance, mais un désert parsemé d’arbustes, de rochers et de rares points d’eau. C’est là qu’ont réussi à s’adapter les Bushmen. Comme les Pygmées, ils ont longtemps vécu en petites bandes de chasseurs-collecteurs. Eux aussi croient à l’existence d’esprits invisibles. Dans le panthéon des Bushmen san, il existe un dieu suprême : /Kaggen. Ce nom correspondant à celui de la mante religieuse, on en a déduit que les San vouaient un culte à la mante religieuse. En fait, précise David Lewis-Williams, « cet insecte était seulement l’une des manifestations de /Kaggen, lequel vivait normalement comme un San ordinaire, avec une famille pour laquelle il allait chasser. Il était à la fois bon et mauvais ou plutôt ni tout à fait bon ni tout à fait mauvais (2). »
    La religion des Bushmen a été qualifiée de « chamaniste » en raison des ressemblances avec les rituels pratiqués par les peuples de l’Arctique. Lorsqu’il s’agit de guérir un malade ou de faire venir la pluie, les hommes et femmes se réunissent à la veillée autour du feu. Ils chantent, dansent, frappent dans leurs mains jusqu’à ce que l’un d’entre eux – le guérisseur – entre en transe (3). Il prend alors contact avec le monde des esprits. C’est ainsi qu’il parvient (du moins le croit-on) à retirer la maladie du corps du malade.
    Ce rite très ancien est pratiqué également par les Bushmen kun qui vivent à plusieurs centaines de kilomètres des San. Il y a quelques années, les chercheurs ont découvert que les danses rituelles des San correspondaient à l’un des motifs des peintures rupestres retrouvées par les archéologues sur des parois rocheuses de la région (4).
    Remontons maintenant vers le nord-est du continent africain, chez les Nuers, qui vivent au sud du Soudan et en Ethiopie (5). Les Nuers sont célèbres chez les anthropologues depuis l’étude classique que leur a consacrée Edward E. Evans-Pritchard en 1940. Traditionnellement, les Nuers sont des éleveurs de bétail. Dans cette société patriarcale (pour ne pas dire machiste), semi-nomade, l’organisation complexe croise des liens de parenté (clans et lignages familiaux), territoriaux (villages) et unités politiques (tribus). Comme les Pygmées ou les Bushmen, les Nuers croient aussi en l’existence d’un dieu supérieur, Kwoth, qui vit quelque part dans le ciel et est le créateur de toutes choses. Kwoth n’est pas le seul à peupler le monde des divinités. Il côtoie les esprits des ancêtres et les divinités totémiques. Ces divinités claniques jouent aussi un grand rôle dans l’imaginaire de chaque clan (6). Par exemple, le lignage des Leng a pour totem « l’esprit-lion ». Les Leng vouent donc un culte à cet animal et ne peuvent ni le tuer ni en manger. L’animal totem est représenté par un « fétiche », caché dans une case et sorti uniquement lors des cérémonies. La religion des Nuers a été qualifiée de « totémique » en raison de la présence de ces ancêtres totems (7).

     (Suite)

    BAN KI-MOON SALUE LA REPRISE DU DIALOGUE POUR RÉGLER LA CRISE AVEC LES PRISONNIERS MAPUCHES AU CHILI

    Le Secrétaire général a suivi de près l’évolution de la situation liée à la grève de la faim des prisonniers du peuple autochtone mapuche au Chili.  Il reconnait les efforts du Gouvernement et accueille avec satisfaction la reprise du dialogue pour régler la crise actuelle.  Le Secrétaire général encourage tous les acteurs à rester engagés, à trouver le plus rapidement possible une solution et à éviter toute perte en vies humaines.


    Les Nations Unies réitèrent leur disposition à aider le Chili dans la mise en œuvre de la Convention 169 de l’Organisation internationale du Travail (OIT) relative aux peuples indigènes et tribaux, de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et des autres instruments internationaux pertinents.

    Bain de sang...

          Bain de sang dans l'Amazonie péruvienne !

          dimanche 07 juin 2009 - 04:40  par Solidarité internationale 

       Vendredi 5 juin, la police péruvienne s'est déchaînée contre les populations indigènes de la province Amazonas qui bloquaient une route en appui à leurs demandes. Le bilan des extrêmement lourd, plusieurs morts, peut-être des dizaines, des dizaines de blessés, peut-être descentaines...

        Vendredi 5 juin au matin (midi heure européenne), la police péruvienne s'est déchaînée contre les populations indigènes de la province Amazonas qui bloquaient une route en appui à leurs demandes. Le bilan des extrêmement lourd, plusieurs morts, peut-être des dizaines, des dizaines de blessés, peut-être des centaines.
        Les informations sont encore assez confuses, la zone est bouclée par la police. Les affrontements se poursuivent.

       Cela fait 56 jours que les communautés indiennes du Pérou amazonien se sont soulevées contre des projets miniers ou pétroliers dans le Nord-Est. A la mi-mai, ils sont déclarés "en état d’insurrection". "Nous déclarons nos peuples en état d’insurrection contre le gouvernement du président Alan Garcia sur les territoires indigènes amazoniens", a déclaré à Lima le 15 mai dernier Alberto Pizango, président d’un collectif qui dit représenter 1350 communautés de 65 groupes ethniques, soit 600'000 personnes environ.


        Cet état d’insurrection signifie que "nos lois ancestrales ont désormais force de loi et que nous considérons comme une agression l’entrée d’une quelconque force sur nos territoires", avait averti M. Pizango. La solution, a-t-il poursuivi, "passe par une abrogation" de décrets législatifs de 2007 et 2008 qui assouplissent le cadre de l’exploitation minière, pétrolière, forestière ou de l’eau, par des firmes multinationales, sur des terres que les indigènes considèrent comme ancestrales.

             Mise à jour 19 heures

       Le chiffre des victimes ne cesse d'augmenter. Alberto Pizango, président de la Asociación Interétnica de Desarrollo de la Selva Peruana (AIDESEP), organisation qui regroupe les indigènes actuellement en grève, affirme connaître la mort "jusqu’à présent de 15 indigènes amazoniens". Alberto Pizango demande une "enquête internationale" sur les faits et a déclaré que le président Alan Garcia avait "ordonné le génocide".

        De son côté, d'après la coordination des radios locales (CNR), il y aurait 20 indigènes tués et 9 policiers.

        Les affrontements se poursuivent, les indigènes, après avoir mis le feu à de nombreux locaux officiels, sont en train d'attaquer le commissariat, d'après Radio La Voz.

        Le nombre de blessé ne cesse de croître et les deux hôpitaux de la zone sont maintenant débordés.

         L'électricité est semble-t-il coupée dans une grande partie de la zone, ce qui empêche les radios locales d'émettre.

         Mise à jour à 17 heures
        Les informations sont confuses. Les chiffres qui circulent parlent d'un nombre de morts entre 10 et 20. Cela s'est passé ce matin (mi-journée en Europe)


        Plusieurs morts et des dizaines de blessés, tel serait le résultat tragique de la répression menée par la Direction Nationale des Opérations Spéciale (DINOES) contre les indigènes de Bagua pendant une opération visant à les expulser de la route Fernando Belaúnde Terry qu'ils occupaient. Cette localité de la province de l'Amazonie péruvienne est située à 730 km au nord de Lima.

       Le président du comité de lutte provincial de Condorcanqui, Santiago Manuin Valera, aurait été assassiné par la police après avoir été visés par des armes de guerre dans la zone de Curva del Diablo où ils se sont concentrés.

        Le leader indigène Mateo Impi a annoncé que les policiers ne laissaient pas approcher des cadavres. "Nous demandons l'intervention de la Défense (du Peuple)", a-t-il ajouté.
        Le général Murua a ajouté que la circulation a été rétablie dans des circonstances difficiles mais que la route était maintenant dégagée. Auparavant, le président péruvien, Alan García, avait rendu responsables les "pseudo dirigeants des communautés natives qui impulsent des mesures de forces et de violence". Et d'ajouter : "Ils prétendent jouer à la révolution."

        De son côté, le directeur de la Police nationale, le général José Sánchez Farfán a déclaré que la police avait été "attaquée" et que quatre policiers avaient été tués avec des armes à feu par des indigènes lors des affrontements pour dégager la route.
        Peu après la phase initiale de la répression, les indigènes ont mis le feu au local du Parti Apriste Péruvien (parti du président), au local de COFOPRI, le siège de la direction de la province de Bagua et le local du PRONAA. L'hôpital de Bagua a fermé ses portes parce qu'il ne peut plus recevoir de blessés.

        Sources : Coordinadora Nacional de Radio, Peru.com, La Haine, etc.

    Fonte des glaces

    Problèmes économiques de l'artique

    Arctique: Poutine annonce un grand nettoyage des territoires russes

    La Russie a l'intention de réaliser un "nettoyage général" de ses territoires de l'Arctique, en évacuant notamment les décharges accumulées depuis des décennies, a annoncé jeudi le premier ministre Vladimir Poutine lors du forum international "Arctique, territoire de dialogue".

    "Nous avons l'intention de faire un vrai nettoyage général de nos territoires arctiques. Il s'agira de supprimer les décharges qui se sont accumulées pendant des décennies autour de nos villes et villages polaires, autour des gisements et des bases militaires, ainsi que dans la toundra et sur les îles de l'océan glacial Arctique", a déclaré le premier ministre.

    Selon lui, la Russie créera de nouveaux parcs nationaux et des réserves naturelles. M.Poutine a rappelé qu'en 2009, un parc national baptisé "Arctique russe" avait été inauguré dans les îles de l'archipel de Terre neuve. Sa superficie est de plus de 1,5 million d'hectares.

    "Actuellement, nous examinons conjointement avec nos collègues américains un projet de création du parc Beringuia qui s'étendra de la Tchoukotka à l'Alaska", a indiqué M. Poutine.

    Le prince Albert II de Monaco a appelé la communauté internationale « à aider le plus vite possible les peuples autochtones de l'Arctique afin de sauver leur héritage culturel qui appartient à toute l'humanité. Cet héritage fait partie du patrimoine mondial ». Après avoir rappelé que la Russie jouait un rôle prépondérant dans les efforts visant à protéger l'environnement des régions polaires, il a fait savoir que sa fondation coopérait fructueusement avec l'Université fédérale arctique, établissement d'enseignement supérieur fondée en 2010 à Arkhangelsk, par décret du président russe, Dmitri Medvedev. « Tous les hommes de bonne volonté doivent s'unir pour faire face à la dégradation de la situation. » Et d'espérer que l'Arctique deviendrait un territoire de coopération entre les chercheurs de différents pays.

    Par ailleurs, le souverain a été admis au conseil de tutelle de la Société géographique russe (SGR).

    « On connaît le prince de Monaco en tant qu'homme politique, mais aussi comme voyageur », a indiqué Sergueï Choïgou, ministre des Situations d'urgence et président de la Société géographique russe.

    Victoire en Indes

         Le gouvernement indien refuse la mine de bauxite de Vedanta : une « victoire historique » pour les droits des peuples indigènes

        24 août 2010    Index AI : PRE01/295/2010

        Amnesty International a qualifié ce mardi 24 août 2010 de victoire historique pour les droits humains des peuples indigènes la décision du gouvernement indien de refuser le projet de mine de bauxite dans les collines de Niyamgiri, dans l’État d’Orissa.

        Le ministère indien de l’Environnement et des Forêts a rejeté ce mardi 24 août 2010 le projet d’exploitation minière soumis par une filiale de la société Vedanta Resources, dont le siège est au Royaume-Uni, et l'entreprise minière d'État Orissa Mining Corporation. Il a conclu que ce projet, qui bafoue déjà amplement les lois relatives à l’environnement et aux forêts, foulerait aux pieds les droits humains des adivasis (aborigènes), notamment les Dongrias Kondhs, habitant ces collines.

         « Les Dongrias Kondhs et les populations locales luttent depuis des années en faveur de cette décision, qui est plus que bienvenue, a déclaré Madhu Malhotra, directeur adjoint du Programme Asie-Pacifique d’Amnesty International.

        « Les entreprises et le gouvernement de l’Orissa doivent désormais certifier qu’ils ne tenteront pas simplement de transférer ce projet vers un autre site sans apporter les garanties nécessaires. Ils doivent s’engager à respecter les droits humains des communautés indigènes et locales où que les entreprises s’implantent. »

        Amnesty International s’est également félicitée de la décision du gouvernement de suspendre la procédure visant à autoriser la multiplication par six des capacités de la raffinerie de Lanjigarh, au pied des collines de Niyamgiri, que gère Vedanta Aluminium, filiale de Vedanta. Un comité d’experts du gouvernement a en effet qualifié cette procédure d’illégale.

        « Les autorités doivent ordonner le nettoyage de la raffinerie de Lanjigarh, qui engendre une pollution de l’air et de l’eau, compromettant gravement les droits des populations voisines dont la vie est devenue insupportable », a expliqué Madhu Malhotra.

        Amnesty International a demandé aux autorités gouvernementales de mettre au point une procédure claire et transparente afin d’obtenir au préalable le consentement libre et éclairé des communautés indigènes susceptibles d’être touchées par ces projets et de respecter leur décision, conformément au droit national et international.

        Le rapport de l’expert mandaté par le ministère sur lequel se sont appuyées les décisions prises en ce 24 août 2010 recensait les violations juridiques et les atteintes aux droits humains imputables aux entreprises concernées. Ses conclusions et le rejet du projet vont dans le sens du rapport circonstancié qu’a publié Amnesty International en février 2010 sous le titre Ne détruisez pas nos vies pour produire du minerai. En Inde, des vies dévastées par une mine de bauxite et une raffinerie d’alumine.

         Depuis huit ans, les Dongrias Kondhs et les communautés vivant dans les collines de Niyamgiri protestent contre les projets d’exploitation de la bauxite par la filiale de Vedanta Resources, Sterlite Industries India, et l’Orissa Mining Corporation.

        Ils redoutaient que ce projet, prévu sur leurs sites sacrés, lieux d'habitation et terres traditionnelles, ne débouche sur des violations, en tant que peuples autochtones, de leurs droits à l’eau, à la nourriture, à la santé, au travail et de leurs droits garantissant la protection de leur culture et de leur identité.

        « Au terme d’années de lutte et de visites de nombreux comités, notre voix a fini par atteindre Delhi », s’est réjoui un responsable des Dongrias Kondhs.

    Afrique du Sud : La vie des Bushmen aujourd'hui

    Les 100.000 Bushmen, uniques descendants des premiers habitants d'Afrique australe tentent aujourd'hui de concilier traditions "mourantes" et confort de la vie moderne.

    Comme tous les Sud-Africains de leur âge, les jeunes Bushmen écoutent du R&B ou chattent sur leur téléphone portable. Ils regardent les séries télévisées cultes du moment, se baladent en voiture, font leurs courses à l'épicerie du coin et portent des vêtements à la mode.

    Le principal défi pour les plus âgés consiste à leur transmettre le savoir ancestral: la cueillette des plantes, la langue traditionnelle des clics, les chants et danses, la spiritualité ou encore la chasse aux antilopes, dont les peaux sont toujours utilisées pour l'artisanat, développé grâce au tourisme.
    "Les Bushmen vivent près de la nature. Même s'ils sont maintenant dans des villages, leur coeur appartient toujours au bush car c'est à cause du gouvernement qu'ils ont dû s'adapter à un nouveau style de vie", accuse Oupa Dawid Kruiper, leader traditionnel des 5000 Bushmen du désert du Kalahari en Afrique du Sud.

    Le prix de la modernité

    "Ma plus grande crainte, c'est de voir les traditions mourir", souligne l'ancien nomade en afrikaans, la langue des premiers colons blancs. Lui a vécu l'essentiel de sa vie dans le parc naturel du Kgalagadi, étendu entre l'Afrique du Sud, la Namibie et le Botswana.
    Colonisés et expulsés de leurs terres comme au Botswana, les Bushmen - également appelés Bochimans ou San - payent le prix de la modernité: pauvreté, alcoolisme, cannabis et sida ravagent la population en manque de services de base. A Andriesvale, dans le Kalahari sud-africain, la première école et une clinique rudimentaire se trouvent à 15 km.

    Répartis dans six pays d'Afrique australe, principalement au Botswana et en Namibie, ces hommes de petite taille à la peau claire tentent de changer la donne politique, en dépit de leurs divisions.
    "Les Bushmen du Botswana et d'Afrique du Sud ne sont pas intégrés au pouvoir en place contrairement à ce qui se fait en Namibie", note Andries Steenkamp, représentant du Conseil des San en Afrique du Sud.
    "Dans le Sud de l'Angola, ils commencent à s'organiser mais les plus mal lotis sont les Bushmen de Zambie et du Zimbabwe, sans aucune représentation", souligne cet habitant d'Andriesvale, qui espère voir un jour les Bushmen, unis, décider de leur futur.

    Investissements fonciers : Les peuples autochtones perdent leurs moyens d’existence

    Dans de nombreux nations asiatiques, africaines et sud-américaines, les populations autochtones sont chassées de leurs maisons : les autorités gouvernementales louent des centaines de milliers de hectares de terres appartenant aux populations locales qui, dans de très rares cas, possèdent des titres fonciers qui sont reconnus par les autorités. Bien que, dans de nombreux cas, leurs ancêtres aient vécu sur ces terres pendant des siècles, ces droits n’ont jamais été inscrits dans les registres cadastraux. Le mode de vie et d’existence d’un grand nombre de populations autochtones est sévèrement menacé par la vente de leurs terres. Pour eux, une telle vente n’est pas une question de profits, mais de survie.

    Le TUDI (Tribal Unity for Development Initiatives)

    Le TUDI (Tribal Unity for Development Initiatives) est un mouvement socioculturel des peuples indigènes au Wayanad, dans l'état du Kerala, en Inde. Les peuples indigènes en Inde sont appelés adivasis ou tribals. Les jésuites sont partis à leur rencontre

    Motivés et guidés par la Déclaration Vison de la Province jésuite du Kerala, en 1989 un groupe de jésuites, les pères Mathew Pullattu, Paul Vadakel, T.M. Joseph et le Frère Joseph Tekkekara arrivèrent dans une zone rurale du Wayanad, région vallonnée avec des arbres à feuilles persistantes, des plantations, une faune et une flore particulières, des montagnes et des vallées enveloppées dans la brume. Prenant en charge une école villageoise sous une direction hindoue, la Sarvodaya High School, Eachome, ils commencèrent un travail d'éducation parmi ces hommes socialement et économiquement opprimés, culturellement aliénés et politiquement marginalisés que sont les adivasis, les dalits et les paysans marginaux.

    La Déclaration Vison a clairement fait option pour les enfants de populations tribales dans notre école; mais ceux-ci n'y étaient pas nombreux pour plusieurs raisons. C'est là que le TUDI
    a pris naissance.

    Selon les statistiques officielles, il y a 36 communautés tribales au Kerala, connues comme Adivasis; elles sont 1,2% de la population du Kerala. Parmi les 14 districts de cet État, le Wayanad représente la plus forte concentration et 17% de la population du district de Wayanad, et 37% de l'ensemble de la population tribale du Kerala (recensement de 2001). Ce sont en majorité des cultivateurs et des paysans pratiquant la cueillette des produits de la forêt en dehors du bois. Ils ont hérité de la pratique de l'alternance des cultures et se nourrissent de la chasse et de la pêche.

    Par suite d'une forte migration des populations non-tribales du Kerala vers le Wayanad, les populations tribales ont été obligées de se déplacer vers les forêts de l'intérieur, ou bien, dépouillées de leurs terres, de vivre en colonies de coolies des propriétaires des terres, hindous, musulmans, jaïns ou chrétiens. Les plus grandes victimes sont les Punyias et les Adiyas, populations tribales devenues de véritables esclaves.

    La vie des peuples indigènes au Wayanad est très pathétique et leurs problèmes sont très graves. Ils sont confrontés à des questions qui sont: l'aliénation de la terre, un pourcentage élevé de la mortalité infantile, une extrême pauvreté, un pourcentage élevé de non-scolarisation, des déplacements rendus nécessaires en raison de projets patronnés par le gouvernement, une intervention anti-tribale d'organisations politiques ou bureaucratiques, une exploitation de: hommes par les propriétaires de terres, une «détribalisation». C'est pour répondre à toutes ces questions qu'en 1996 les jésuites du Kerala, sou la conduite des pères George Thenadikulam et Baby Chalil, ont initié le TUDI.

    La fin du TUDI est de promouvoir une société favorable aux dimensions écologiques, culturelles et humaines de la vie. C'est une «communauté» tribale à la recherche de nouveaux modèles d'un développement durable dans les situations sociales, économiques, culturelles et éducatives de la communauté tribale. Il veut maintenir et développer l'identité tribale, avec ce que sa culture et son folklore ont d'unique. Les activités du TUDI consistent en des programmes éducatifs promouvant une prise deconscience critique de sa culture, des activités favorisant le développement de la communauté, des recherches, la mise en place d'un réseau de travail et de conseil.

     (Suite)

    Communiqué de la 31e Assemblée Générale Annuelle de L'Assemblée des Premieres Nations

    Les Chefs et délégués des Premières Nations rassemblés sur les territoires visés par le traité no 1 demeurent solidaires et unis.

    Tel qu'énoncé dans notre Déclaration de 1982, nous sommes les peuples premiers de ce pays et nos lois et nos responsabilités proviennent du Créateur.

    Nos droits ont été affirmés dans la constitution du Canada et dans des arrêts de la Cour suprême du Canada; pourtant nos traités ne sont toujours pas honorés et notre titre et nos droits ne sont toujours pas respectés.

    La Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA) a été adoptée en 2007 en tant que norme internationale d'idéal à atteindre dans un esprit de partenariat et de respect mutuel et le Canada et les Premières Nations doivent en prendre acte et prendre des mesures en vue de sa mise en œuvre.

    Les Premières Nations affirment nos relations internationales, comme en témoigne la participation des ambassadeurs des Etats-Unis d'Amérique et de Bolivie.

    Les dirigeants des Premières Nations affirment nos droits et nos responsabilités envers notre monde naturel, notamment nos terres, nos eaux et l'ensemble des ressources.

    Les dirigeants des Premières Nations proposent une stratégie nationale sur les traités en vue de soutenir pleinement les nations visées par des traités dans l'exercice de leurs responsabilités et leurs droits issus de traités.

    Les dirigeants des Premières Nations affirment notre droit de bénéficier pleinement de notre titre autochtone et de nos droits.

    Les dirigeants des Premières Nations affirment nos responsabilités et nos droits en vertu desquels nos gouvernements des Premières Nations se doivent d'être pleinement responsables et de faire preuve de transparence vis-à-vis de tous nos citoyens, et soulignent le besoin urgent de concrétiser et perpétuer nos gouvernements au moyen de l'exercice de notre compétence et de l'édification de nos économies.

    Les dirigeants des Premières Nations affirment que les langues autochtones sont les premières langues de nos nations et des langues officielles du Canada.

    Les dirigeants des Premières Nations affirment que le contrôle par les Premières Nations de l'éducation des Premières Nations est une priorité nationale et appellent tous les gouvernements et l'ensemble de la population canadienne à soutenir l'éducation des Premières Nations.

    Les dirigeants des Premières Nations somment le Canada de s'acquitter de ses obligations vis-à-vis des Premières Nations du Canada et demandent la tenue d'un rassemblement national entre les Premières Nations et la Couronne en vue d'élaborer un processus et un plan exhaustif d'affirmation de nos droits, de nos traités et du titre autochtone pour progresser, tel qu'envisagé et approuvé par les Premières Nations.

    Les dirigeants des Premières Nations recherchent un financement garanti par voie législative pour assurer justice et équité au moyen de dispositions visant des transferts financiers directs au profit des Premières Nations afin que leurs gouvernements soient en mesure de répondre à leurs besoins et s'acquitter de leurs responsabilités.

    Les dirigeants des Premières Nations affirment le rôle des aînés et des anciens combattants qui guident notre vision ainsi que le rôle primordial des femmes dans tout ce qui importe à nos nations, et favorisent, soutiennent et encouragent pleinement le leadership de nos jeunes citoyens.

    Les dirigeants des Premières Nations, tel que stipulé dans nos résolutions, enjoignent le Chef national et le Comité exécutif national de recourir à des mesures et des contestations juridiques ainsi qu'à un dialogue intergouvernemental et une action directe, et notamment à des activités nationales en vue de sensibiliser et informer toutes les Canadiennes et les Canadiens en marge du présent communiqué.(22 juillet 2010)

    La forêt péruvienne réduite à peau de chagrin

    La forêt péruvienne réduite à peau de chagrin
    La déforestation, qui détruit chaque année des millions d’hectares de surfaces boisées à travers le monde, est à l’origine de 20% des émissions de gaz à effet de serre

    L’exploitation pétrolière, l’agriculture intensive mais surtout la déforestation ravagent les écosystèmes péruviens.

     

     

    Les forêts du Pérou seront-elles condamnées à devenir un vague souvenir, datant d’un temps où la nature possédait encore quelques jardins d’Eden ? Chaque année ce sont en tout cas près de 150 000 hectares de bois et de verdures, (NDLR : soit l’équivalent du Grand Londres ou de 15 fois la superficie de Paris intramuros) qui partent en fumée. Si le pays dispose d’importantes réserves forestières (près de 68 millions d’hectares) ce déboisement n’en est pas moins un véritable désastre écologique. « C’est absolument inacceptable parce que le Pérou est le neuvième pays du monde en termes de richesse forestière et le quatrième en termes de biodiversité », précise Beatriz Moreno, directrice du Défenseur du peuple, auteur d’un rapport sur le phénomène.

     

    Pour cet organe autonome chargé de défendre les droits constitutionnels « cette situation s’explique par la pression de l’agriculture nomade, son développement et les activités illégales ». Les terres péruviennes sont en outre de plus en plus prisées : depuis quelques années, les découvertes de réserves de pétrole abondantes ont attisé les convoitises des multinationales. Le groupe franco-britannique Perenco souhaite par exemple investir près de 1,4 milliards d’euros sur 4 ans pour développer ses exploitations pétrolières dans le nord du pays.

     

    Les forêts du Pérou, un trésor culturel et naturel

     

    Le Défenseur du peuple pointe aussi « les faiblesses des politiques forestières » des autorités et a appelé le gouvernement à « intervenir immédiatement » pour préserver cette « source de revenus et ce symbole de l’identité culturelle des peuples indigènes ». Certes un projet de loi sur la forêt et la faune silvestre a été transmis au Congrès, mais l’organisme a demandé au Parlement d’en améliorer la substance, en y intégrant notamment les revendications des Indigènes.

     

    Cette situation devient au fil du temps de plus en plus préoccupante, l’Amazonie étant LE temple mondial des biodiversités végétale et animale et un rempart contre le réchauffement climatique. Quand bien même la déforestation a reculé ces dernières années au niveau mondial, le poumon de la Terre reste gravement menacé. Le déboisement massif au Pérou est là pour nous le rappeler.

    Les Indiens du Brésil célèbrent la création de leur propre service de santé

    Les peuples indigènes de tout le Brésil célèbrent la création d’un nouveau service du ministère de la Santé qui sera chargé de veiller à l’assistance médicale des Indiens du pays.

    Après des années de mobilisation des Indiens et des organisations qui les soutiennent, le Sénat brésilien a voté à l’unanimité pour le nouvel organisme dénommé ‘Secrétariat de la santé indigène’.

    La décision du Sénat est une victoire historique pour les Indiens et a suscité de grandes manifestations de joie au sein de plusieurs groupes indiens rassemblés à Brasilia dans l’attente du résultat du vote.

    Les Indiens espèrent que le nouvel organisme, en se concentrant uniquement sur les communautés indigènes, pourra fournir un service de santé plus efficace que celui, fortement discrédité, auquel ils ont actuellement accès.

    Edmilson Terena, Indien terena, a déclaré : ‘Nous devons réorganiser un système devenu un chaos depuis dix ans. Maintenant, les choses doivent s’améliorer’.

    Clóvis Ambrósio, Indien wapixana, a ajouté : ‘Désormais nous devons commencer les plans pour tout changer. A la fin de l’année nous devrons avoir planifié notre nouveau système de santé au sein du secrétariat’.

    Le Secrétariat de la santé indigène prendra le relais de la Fondation nationale de la santé (FUNASA) qui a été accusée de corruption et critiquée pour ne pas répondre correctement aux besoins des Indiens.

    La FUNASA a été récemment impliquée dans un scandale par lequel des milliers d’Indiens yanomami d’Amazonie ont été privés de soins pendant plus de deux mois.

    La sénatrice Lúcia Vânia, qui a voté en faveur de la mesure, a déclaré : ‘Le gouvernement a fait un pas en avant en créant un nouveau secrétariat au sein du ministère de la Santé et en veillant à ce que les peuples autochtones puissent bénéficier d’une assistance médicale convenable’.

    Mexique : La communauté indigène reste vulnérable

    Le Conseil National de Population du Mexique a informé que la population mexicaine comprenait environ 14,2 millions d’indigènes (soit approximativement 10 % de la population totale) et que seulement 28.3 % de cette population oscillant entre 15 et 24 ans suivait une formation en milieu scolaire, tandis que 23.4 % de la population de cette même catégorie d’âge se trouvait sur le marché du travail (en particulier les individus de sexe masculin), selon des estimations officielles.

    La population indigène est principalement représentée dans les États de Oaxaca, Chiapas, Veracruz, Yucatán, État de México, Puebla, Hidalgo et Guerrero, parmi ces États, figurent les municipalités avec les taux les plus bas concernant le niveau d’éducation, l’accès à la santé ou encore le revenu net par famille (plus particulièrement au sein des États du Chiapas, Oaxaca et Guerrero).

    Dans un communiqué diffusé dans le cadre de La Journée Mondiale des Indigènes célébrée le 9 août (décrétée en 1994 par les Nations-Unis) le Conapo a révélé que 4.3 % des jeunes indigènes ne bénéficient d’aucune formation scolaire, 11.7 % ont suivi une scolarité partielle à l’école primaire, 21.3 % une scolarité totale à l’école primaire et 62.6 % ont un niveau équivalent à la fin de collège (une fin de scolarité évaluée vers 14-15 ans). A titre de comparaison, le taux d’analphabétisme parmi la population non indigène, atteint les 8.3 %, tandis que, parmi la population indigène ce taux monte à 25.5 %, selon des chiffres émis en 2005 par la Comisión Nacional para el Desarrollo de los Pueblos Indígenas.

    Sur les bases de l’Enquête Nationale de la Dynamique démographique 2009 (Enadid), il apparaît que, même si 91.8 % de la population indigène âgée de moins de 15 ans est scolarisée, seulement 28.3 % des 15-24 ans poursuivent leurs études au-delà du collège. Les chiffres montrent également qu’il y a de fortes disparités entre les catégories d’âges mais aussi les sexes, et enfin ils révèlent que durant ces dernières années, près des 2/3 de la population indigène atteignent un niveau de scolarité équivalent à la fin de collège ou plus.

    Concernant les pratiques sexuelles des femmes indigènes en âge de procréer (tranche d’âge située entre 15 et 49 ans), les chiffres de la Enadid 2009 montrent que 85.1 % des femmes indigènes connaissent au moins un moyen de contraception, comme la pilule contraceptive, les préservatifs, la stérilisation chirurgicale ou les injections contraceptives. Toutefois, bien que plus de 80 % de la population féminine ait connaissance des moyens contraceptifs existants, le taux de femmes indigènes en âge de procréer, qui de fait se trouvent en couple ou en concubinage et qui utilisent régulièrement un moyen de contraception, est de seulement 58.3 % en 2009.

    Lors de la Journée des Peuples indigènes, l’archevêque du Chiapas, Rogelio Cabrera López, a déclaré que l’État, fortement marqué par la richesse de ses communautés autochtones, doit poursuivre ses efforts afin de parvenir au développement total des peuples indigènes, le groupe ethnique qui, en raison de ses conditions de vie, s’avère à travers les siècles comme le plus vénérable.

    Dans cette optique, il faut renforcer les services d’éducation, de santé, d’alimentation, d’accès à la justice et améliorer leurs conditions de vie sociale et communautaire, ainsi que les moyens de productions agricoles leur permettant de cultiver les aliments destinés à leur propre consommation. La situation économique, sociale et culturelle des peuples indigènes doit être améliorée dans le respect des caractéristiques distinctives des communautés et de leurs propres initiatives.

    Ban Ki-moon, secrétaire à l’ONU, considère que les peuples indigènes sont encore victimes de racisme, de pauvreté disproportionnée et d’une santé précaire. Dans de nombreuses sociétés, « leur langue, leur religion et leur culture sont stigmatisées et rejetées ».  « Il existe encore une énorme brèche entre la Déclaration et la réalité sur le terrain » et les indigènes continuent de subir les ravages de la marginalisation, a souligné Navi Pillay, haut mandataire à l’ONU chargé des Droits de l’Homme.

    75.7 % de la population indigène du Mexique vit dans un état de pauvreté multidimensionnel, selon le Conseil National à la Politique de Développent Social (Coneval).

    De plus, 2 700 000 indigènes, soit 39 % de la population, se trouvent dans un état de pauvreté multidimensionnelle extrême, en accord avec un communiqué de l’organisme.

    Le Coneval considère comme habitants se trouvant dans une situation de pauvreté multidimensionnelle, les individus qui présentent au moins une carence sociale et qui n’ont pas les moyens de subvenir à leurs besoins les plus évidents. Dans la catégorie « pauvreté extrême » on retrouve les individus qui n’ont pas les moyens de se nourrir.

    Selon des chiffres du Coneval, les individus se trouvant dans une pauvreté multidimensionnelle manquent en moyenne de 3.7 nécessités sociales. Près de la moitié, soit 49.9 %, n’ont pas accès à l’éducation, 52.2 % n’ont pas accès aux services de santé, tandis que 85.5 % ne bénéficient pas de protection sociale.

    50.3 % des indigènes souffrent d’un réel manque de confort au sein de leur foyer, 54 % n’ont pas accès aux services basiques au sein de leur habitation tandis que 42.1 % n’ont pas la possibilité de s’alimenter.

    José del Val, directeur du Programme Mexicain Nation Multiculturelle de la UNAM, a assuré que la population indigène du Mexique se trouve dans une situation très délicate, la pire qu’elle ait connu selon lui.

     » En tous lieux, il y a des problèmes, ils ont des problèmes avec les barrages, avec les forêts, avec les mines qu’ils ont au-dessus d’eux, nous arrivons à une situation tragique, ce qui se passe c’est que les peuples indigènes revêtent à chaque fois moins d’importance au sein de la société mexicaine », a-t-il ajouté lors d’une interview.

    L’ethnologue accuse les autorités de l’État de ne pas porter leur intérêt vers des négociations éventuelles avec les indigènes du Chiapas afin de mettre fin à la situation marginale dans laquelle ils évoluent.

    Pour Del Val, il est urgent de faire valoir les droits indigènes, lesquels, précise-t-il, sont reconnus au niveau international et dans la propre constitution mexicaine, afin que ces communautés puissent participer pleinement à la vie politique de leur pays.

    Il remet en question les chiffres que publie le Coneval car il indique que dans le pays, il n’existe pas un véritable recensement des populations indigènes ni un Institut Civil qui garantit la véracité des informations.

    « Tous les ans on nous dit qu’un certain nombre d’indigènes n’ont pas accès à l’éducation, on met donc en place des plans d’action pour permettre à tous d’accéder à la scolarité, mais dans les faits il ne se passe rien, rien n’a changé à l’heure actuelle ».

    « Non à la complaisance, les peuples autochtones continuent de souffrir »

    Le présent message a été publié par le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Navi Pillay, pour marquer la Journée internationale des peuples autochtones, le 9 août.

    GENÈVE (9 août 2010) - « Nous avons entrepris de célébrer les progrès réalisés dans la concrétisation des droits de l’homme pour les peuples autochtones, mais cette journée internationale des peuples autochtones nous offre également l’occasion de rappeler qu’il n’y a aucune raison d’être complaisant. Les violations continuées des droits des peuples autochtones, dans toutes les régions du monde, méritent notre plus grande attention et action.

    Le décalage entre les principes énoncés dans la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et leur mise en œuvre demeure important, car les peuples autochtones continuent de souffrir de la discrimination, la marginalisation dans des domaines tels que la santé et l’éducation, la pauvreté extrême, la négligence de leurs préoccupations environnementales, la dépossession de leurs terres traditionnelles et l’exclusion de la participation effective aux processus de prise de décisions. Il est particulièrement déconcertant de remarquer que ceux qui œuvrent à corriger ces maux soient, trop souvent, persécutés pour leur plaidoyer en faveur des droits de l’homme.

    Dans un certain nombre de pays, de nouvelles mesures ont été prises pour donner une voix aux peuples autochtones dans la prise de décision et relever les violations de droits de l’homme. Nous sommes également encouragés par le fait que le soutien à la Déclaration se poursuit de manière expansive, y compris dans les pays qui ont initialement voté contre ce texte remarquable.

    Cependant, nous devons redoubler nos efforts afin de construire un véritable « Partenariat dans l’action et la dignité » - le thème choisi par l’Assemblée générale des Nations Unies pour la deuxième décennie internationale des peuples autochtones - comme nous travaillons ensemble à la pleine réalisation des droits affirmés dans la Déclaration sur les droits des peuples autochtones pour la survie, la dignité et le bien-être des peuples autochtones dans le monde.

    Nous devons ramener les droits et la dignité de ceux qui souffrent le plus au centre de nos efforts. Ceci exige des changements dans les pratiques, mais nous avons également besoin de lois et institutions améliorées, sans lesquelles les avancées ne sont pas durables.

    A l’occasion de cette journée internationale, réaffirmons notre engagement à traduire les mots de la Déclaration en action effective. Tenir cette promesse est notre obligation ».


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