• Le Chef national de l'APN applaudit le jugement confirmant à nouveau le droit de pêche rendu par la Cour d'appel de la C.-B.

    Le Chef national Shawn A-in-chut Atleo a déclaré aujourd'hui que les Premières Nations sont satisfaites du maintien, par la Cour d'appel de la C.-B., d'une importante décision prise antérieurement, reconnaissant les droits de pêche commerciale des nations Nuu-chah-nulth.

    À titre de principale partie demanderesse dans une poursuite entamée il y a dix ans au nom de la nation Ahousaht, d'où il est originaire, le Chef national Atleo a formulé le commentaire que voici : « Encore une fois, les tribunaux ont sanctionné nos droits inhérents à pêcher commercialement. Les Nuu-chah-nulth ont pleinement démontré que la récolte et la vente du poisson faisaient et font toujours partie intégrante de leur société et de leur économie. Les gouvernements n'ont désormais plus le choix et doivent se présenter à la table des négociations, ainsi que les enjoignent les tribunaux, afin de reconnaître ces droits et de parvenir à un accord. Les tentatives réitérées de la Couronne pour porter la cause en appel ont toutes échoué. Le moment est venu de mettre un terme à cet imbroglio juridique et de faire en sorte que nos droits soient respectés. »

    Depuis dix ans, les Nuu-chah-nulth tentent de faire reconnaître leur droit à une pratique économique ancestrale, conformément à la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. Le Chef national Atleo applaudit la décision rendue par la Cour et exhorte le gouvernement canadien à négocier de bonne foi avec les Nuu-chah-nulth afin que le jugement puisse être rapidement exécuté, après ces trois années et demie d'atermoiements.

    La cause a été portée devant le tribunal en 2003, lorsque les nations Nuu-chah-nulth ont déposé un bref d'assignation à l'encontre du Canada et de la Colombie-Britannique. En 2011, la Cour d'appel de la C.-B. confirmait le bien-fondé d'un jugement rendu par la Cour suprême de la province statuant que les nations Nuu-chah-nulth avaient le droit de s'engager dans la pêche commerciale. En mars 2012, la Cour suprême du Canada retournait le dossier à la Cour d'appel de la C.-B. à la lumière du jugement Lax Kw'alaams. La Cour d'appel de la C.-B. a maintenu sa décision antérieure, indiquant que les Nuu-chah-nulth ont effectivement le droit de récolter et de vendre le poisson.

    L'Assemblée des Premières Nations est l'organisme national qui représente les citoyens des Premières Nations au Canada. Suivez l'APN sur Twitter : @AFN_Updates, @AFN_Comms.


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  •   ICI XINGÚ, AMAZONIE, UN MESSAGE DU PEUPLE KAYAPÓ AU GOUVERNEMENT BRÉSILIEN ET AUX PEUPLES DU MONDE ENTIER

    ICI XINGÚ, AMAZONIE, UN MESSAGE DU PEUPLE KAYAPÓ AU GOUVERNEMENT BRÉSILIEN ET AUX PEUPLES DU MONDE ENTIER

    Le Cacique Raoni, aposant sa signature au Manifeste du Peuple Kayapó © Andre Vilela d'Elia

     

    MANIFESTE DU PEUPLE KAYAPÓ - village de Kokraimoro, 5 juin 2013.

    Nous, 400 caciques et chefs Mebengôkre/Kayapós de tous les villages des Terres Indigènes Kayapó, Menkragnoti, Badjonkôre, Baú, Capoto/Jarina, Xicrin do Catete, Panará et Las Casas, situés dans les États du Pará et du Mato Grosso, et les caciques des peuples Tapayuna et Juruna de l'état du Mato Grosso, avons été réunis du 3 au 5 juin 2013 dans le village Kokraimoro-PA, sur la rive droite du fleuve Xingu.

    Nous déclarons au gouvernement brésilien et à la société notre rejet des projets du gouvernement fédéral et du Congres visant à réduire nos droits traditionnels, nos droits sur nos terres et leurs ressources naturelles.

    Le PEC 215 [*Projet d’Amendement Constitutionnel 215] qui transfère du pouvoir exécutif au Congrès National l’approbation de la démarcation et la ratification des Terres Indigènes déjà homologuées est une insulte à nos droits. On nous dit que ce processus de démarcation sera participatif et démocratique, mais nous savons que cette proposition est une manœuvre du groupe ruralista [*Groupe des propriétaires fonciers] pour éviter de nouvelles démarcations et pour réduire celles qui sont déjà démarquées et homologuées.

    L’Ordonnance 303 émise par l’AGU [*Avocat-Général de l’Union] viole nos droits sur les territoires traditionnels que nous occupons et leurs ressources naturelles. Elle enfreint aussi notre droit à une consultation libre, préalable, informée et participative à chaque fois que le gouvernement envisage de mettre en œuvre des projets susceptibles d’avoir des conséquences directes ou indirectes sur notre peuple, notre culture et notre territoire. Nous rappelons qu’il s’agit là d’un droit garanti aussi par la Convention 169 de l’Organisation Internationale du Travail, ratifiée par le gouvernement brésilien.

    Le projet de loi 1610/96 actuellement en débat au Congrès permet l’entrée d’entreprises d’exploitation minière dans nos terres sans respecter nos opinions ni nos décisions. Nous n'accepterons pas d'exploitation minière sur notre territoire.

    Le gouvernement et le Congrès doivent se conformer aux articles 231 et 232 de la Constitution qui garantissent nos droits. Nous exigeons l'annulation de l’ensemble des ordonnances, décrets, projets de loi et projets d’amendements constitutionnels qui menacent ou qui portent préjudice aux peuples autochtones. Nous voulons que la Constitution Fédérale – que nous avons aidé à établir - reste telle qu'elle fut rédigée en 1988. Il y est écrit que ce sont les Indigènes, et non les Blancs, qui ont l’usufruit exclusif des richesses naturelles du sol, de la rivière et de la forêt dans les Terres Indigènes.

    Nous n'acceptons pas les locations de nos terres afin que les Blancs les remplissent de bétail et de soja, comme l’envisage le PEC 237/13 qui vise à autoriser des fermages de pâturage en Terre Indigène aux exploitants agricoles et entreprises agroalimentaires.

    Nous n'acceptons pas que les Forces Armées envahissent notre territoire sans notre autorisation, comme il est prévu par le décret n 7.957/2013. L’assassinat par l’Etat brésilien de l’un de nos pairs de l’ethnie Munduruku est une honte inacceptable qui ne doit plus jamais se répéter.

    Nous voulons une FUNAI plus forte qui travaille aux côtés des peuples autochtones et non pour les intérêts du gouvernement, des groupes politiques, des grandes entreprises et des propriétaires fonciers.

    Dès le début, nous, Mebengokre, caciques, chefs, guerriers, l’ensemble de nos communautés, n'avons pas accepté la construction de Belo Monte, ou tout autre barrage sur le Xingu car cela affaiblit notre peuple. Soyez en assurés : nous n'allons pas cesser de combattre.

    Le Brésil a une dette historique envers nous, peuples autochtones, qui ne sera jamais soldée. Cependant, nous ne sommes pas ici pour la recouvrer, mais seulement pour voir respectés nos droits inscrits dans la Constitution Fédérale de 1988. Nous sommes les premiers propriétaires de cette terre appelée Brésil, donc nous allons continuer à défendre notre terre, notre peuple et nos droits.

    Le gouvernement doit se préoccuper de la pauvreté au Brésil, de faire des lois pour améliorer la santé, pour mettre fin à la violence, à la corruption, au trafic de drogue, à tous les maux qui rongent la société brésilienne, et laisser les Indiens vivre en paix sur leurs terres!

    Nous ne reconnaissons pas comme nos représentants légitimes la Présidente de la République Dilma Roussef, ou les députés et sénateurs du Congrès, ou ceux qui siègent dans les commissions et sous-commissions stratégiques, qui décident de nos droits comme la sous-commission de délimitation des terres indigènes. La démarcation des Terres Indigènes doit rester du ressort du pouvoir exécutif.

    Nous ne sommes pas inquiets seulement pour nous et nos terres, mais aussi pour nos pairs qui sont encore isolés [nb: Il s’agit ici de Tribus d’Indiens isolés, c’est-à-dire sans contact avec la « civilisation ».]. Nous n'accepterons pas qu'ils soient contactés.

    Puisque nous n'avons pas de représentants au Congrès, nous allons mobiliser les Kayapós et d'autres partenaires pour affirmer à la société notre message: nous n'accepterons pas la réduction de nos droits et de nos terres. Nous allons nous battre à notre manière, en association avec l’ensemble du mouvement indigène et la société civile, en bloquant des routes, en occupant des chantiers, en nous adressant au Ministère Public et à la Cour Suprême.


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  • 2012   148 p.   17 €

       Ce magnifique ouvrage est illustré de nombreuses photographies sépia témoignant de la vie et de la sagesse du peuple amérindien. Agrémenté de l'avant-propos de James Tropser, chef Shoshone de la Danse du Soleil et des plus belles citations des chefs des temps anciens, il nous ouvre au monde sacré et traditionnel des Amérindiens.
       Judith et Michael Fitzgerald ont consacré de longues périodes de leur vie à découvrir, à travers le monde, les cultures traditionnelles et à participer à des cérémonies sacrées, parmi lesquelles les rites sacrés des tribus Apsaroke, Sioux, Cheyenne, Shoshone, Bannock et Apache. Michel Fitzgerald a écrit une douzaine de livres sur les religions du monde, et s'est concentré tout spécialement sur la spiritualité amérindienne.
    Il a reçu, avec félicitations, le titre de Docteur en Théorie et Philosophie des Lois (Jurisprudence) de l'Université d'Indiana. Michael a enseigné les Religions traditionnelles des Indiens d'Amérique du Nord dans le Département de formation continue de l'Université d'Indiana, à Bloomington. Michael et Judith ont été tous deux adoptés par la tribu Apsaroke (Crow) et la famille de feu Thomas Yellowtail, l'un des chefs spirituels Amérindiens les plus vénérés du siècle dernier.
       Judith Fitzgerald est diplômée de l'Université d'Indiana. Elle est artisan, calligraphe et designer graphique ; elle a collaboré avec Michael sur une série d'ouvrages à grand succès présentant des citations et paroles inspirantes — dont
      -Le Monde Sacré des Amérindiens (World Wisdom, 2003).
     Ils sont mariés, ont un fils à présent adulte, et vivent à Bloomington dans l'Indiana.

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  • Le pape François a reçu lundi le prix Nobel de la paix Adolfo Perez Esquivel et le chef de la communauté indigène argentine Qom, pour marqué son attention portée à la défense des cultures menacées des peuples indiens d'Amérique Latine.

    Ce peuple, qui vit surtout dans la province de Formosa au nord du pays, réclame depuis des années de pouvoir récupérer des terres lui appartenant, selon lui. Ses militants ont été l'objet d'agressions au cours des derniers mois ayant causé la mort d'au moins deux jeunes gens.

    Félix Díaz, qui dirige la communauté qom "la Primavera" à Formosa, et à qui le pape avait déjà manifesté son soutien par téléphone en mai après son élection, a pu exprimer au pape ses inquiétudes pour "le territoire et l'identité culturelle" de son peuple, selon un communiqué du Vatican.

    En mai, le pape François avait téléphoné à Diaz en lui disant : "je prie pour les qom. Je connais vos revendications et j'espère qu'elles seront écoutées", selon ses propos rapportés par les médias argentins.

    Félix Díaz s'est plaint d'avoir demandé de manière répétée une audience à la présidente argentine Cristina Kirchner, sans jamais être reçue.

    Selon des chiffres officiels argentins, quelque 60.000 qom, vivent dans une grande pauvreté et majoritairement dans les provinces du nord.

    Le pape jésuite accorde une grande importance à la cause des peuples indigènes, estimant que le christianisme doit être à la pointe de la défense de leurs droits.

    En canonisant une religieuse colombienne, Laura Montoya en mai, le pape avait salué en elle "la mère spirituelle des indigènes", qui "respectait et ne s'opposait pas à leur culture". Cette femme avait défendu les droits des indigènes de Colombie dans la première moitié du XXe siècle.

    Adolfo Pérez Esquivel, pourtant très critique à l'égard de l'Eglise argentine, rendait visite pour la deuxième fois en trois mois au pape François.

    Le prix Nobel de la paix 1980 avait rappelé la "complicité" de l'Eglise dans le "génocide" perpétré par les Conquistadores contre les peuples indigènes, dans un communiqué de presse avant sa visite.

    "En même temps, il y a eu de nombreux prêtres et ordres religieux qui se sont rangés aux côtés des peuples indigènes face à l'oppression. Ce n'est pas un hasard si un jésuite latino-américain demande de recevoir et d'écouter les peuples indigènes", s'était-il félicité.


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  • Les pays mélanésiens, réunis vendredi à Nouméa, ont affiché des positions divergentes à l'égard des séparatistes de Papouasie occidentale, province mélanésienne d'Indonésie, tout en prônant le dialogue avec Jakarta.

    Le Groupe du Fer de Lance Mélanésien (GFLM), qui rassemble la Papouasie Nouvelle-Guinée, le Vanuatu, Fidji, les îles Salomon ainsi que le Front de Libération National Kanak Socialiste (FLNKS) de Nouvelle-Calédonie, réunissait son sommet annuel du 19 au 21 juin à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie (territoire français du Pacifique).

    A l'invitation du FLNKS, une délégation de la Coalition nationale pour la libération de la Papouasie occidentale y a participé et a demandé à adhérer au GMFL.

    Fidji et la Papouasie Nouvelle-Guinée, état indépendant à l'est de cette province indonésienne, se sont montrés réticents à l'adhésion du mouvement séparatiste.

    "La Papouasie Nouvelle-Guinée reconnaît que la Papouasie occidentale fait partie intégrante de l'Indonésie", a déclaré Léo Dion, vice-Premier ministre papou.

    A l'inverse Gordon Darcy Lilo, chef du gouvernement des îles Salomon, a condamné "les violations des droits de l'homme et les atrocités commises dans cette région", soutenant le droit à l'autodétermination du peuple de Papouasie occidentale.

    Le premier ministre de Vanuatu, Moana Carcasses, a apporté "un soutien sans faille au statut de membre à part entière" de la coalition séparatiste papoue au sein de l'organisation régionale et a dénoncé les exactions du pouvoir indonésien.

    Dans son communiqué final, le groupe du Fer de Lance a toutefois choisi de privilégier "le dialogue" avec l'Indonésie, qui depuis 2011 dispose d'un statut d'observateur au sein du GMFL et dont le vice-ministre des Affaires étrangères était présent à Nouméa.

    "Il faut que l'on puisse engager des discussions constructives, sans que ce soit ressenti comme une intrusion dans les affaires internes de l'Indonésie", a déclaré Victor Tutugoro, président du Fer de Lance.

    Chef de la délégation de Papouasie occidentale, Otto Oudowame a déclaré "ne pas être déçu parce que sa demande d'adhésion sera réexaminée", précisant qu'une délégation du Fer de Lance allait se rendre dans sa province.

    Rattachée à l'Indonésie depuis 1969, la Papouasie occidentale est le théâtre d'un conflit, largement ignoré sur la scène internationale, entre des séparatistes papous et l'armée indonésienne mais dénoncé par des organisations de défense des droits de l'Homme. Survival International, mouvement de défense des peuples indigènes, estime à 100.000 le nombre de civils "tués depuis l'occupation indonésienne".


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  •  Posted in: EPO | Liberia

    IPS | 6.6.2013

    LIBERIA

    Wade C. L. Williams

    BOEGBOR, Libéria, 6 juin (IPS) - Sackie Qwemie travaille pour 'Equatorial Palm Oil' (EPO), l’entreprise qui a pris sa terre dans le nord-ouest du Libéria. Il travaille sur la plantation de l’EPO depuis trois ans parce que la terre qu'il exploitait autrefois a été offerte à travers un bail à cette société concessionnaire.

    Cette entreprise est basée dans le comté de Grand Bassa, l'une des 15 subdivisions politiques de ce pays d’Afrique de l’ouest.

    Son travail n'est pas plaisant, il y a un goût d'amertume, mais travailler pour l’entreprise qui lui a arraché sa terre est le seul moyen pour lui de survivre.

    Cet agriculteur, au début de ses 50 ans, fait partie des nombreux villageois et habitants de la communauté qui ont vu leurs terres saisies par l’entreprise, et leurs cultures détruites par des bulldozers.

    "Sur un endroit où j'avais l’habitude de développer mon jardin, ils sont venus et ont enlevé toutes mes 'bitterballs' (une petite espèce d'aubergine ronde), tous mes poivres, tout mon manioc, tout a été détruit", déclare Qwemie à IPS, pendant qu’il est assis sous une cabane à palabre à Boegbor, une ville du district quatre dans le comté de Grand Bassa.

    "J'avais la plus grande ferme ici; je suis venu de l'hôpital et j'ai appris l’information selon laquelle une machine a nettoyé ma ferme. Depuis ce temps, je ne suis plus sur ma propre ferme". Toutefois, Qwemie ignore la surface de terre qu’il a perdue.

    L'agriculteur a l’air fatigué et en colère pendant qu’il expose son cas, accusant le gouvernement libérien d'avoir cédé la terre à la société et d’avoir ignoré les intérêts de la population à laquelle elle profite. Il affirme que cette décision leur a créé de graves difficultés, puisque l'argent versé par l'EPO est petit et ne peut pas répondre aux besoins de leurs familles.

    "Maintenant, avant que je ne mange du poivre, je dois l'acheter. Je ne sais pas quoi dire, je ne peux pas combattre cette société parce qu'ils disent que le gouvernement a donné la terre à l'entreprise", explique Qwemie.

    L’EPO a repris la zone de concession 'Palm Bay', défrichant 34.398 hectares de terre pour le développement des palmiers à huile. Cette concession de 50 ans a été négociée et promulguée comme loi en 2011 avec la plantation des premiers nouveaux palmiers à huile. Elle a commencé à s'étendre au district quatre du comté de Grand Bassa il n’y a pas si longtemps.

    Cette expansion a également fâché la communauté locale ici, avec beaucoup de gens qui résistent à toute tentative pour plus d’expansion.

    "Les gens sont venus, ils ont détruit notre brousse, notre vie. Même le ruisseau, l'eau que nous buvons - ils l’ont endommagé", déclare Joe Bah, chef de Boegbor, tout en colère.

    Bah et les membres de sa communauté soutiennent qu'ils n'ont pas été consultés dans la mise en bail de leurs terres à l'EPO. Bah indique que l’entreprise a utilisé des bulldozers pour défricher les terres, y compris des terres ancestrales et des sites sacrés, sans aucun remords ni respect pour leur culture locale.

    "Toute cette brousse ici - c'était notre champ de manioc ..., les gens l’ont détruite, même nos hévéas. Il n'existe aucun endroit ici pour que nous développions une ferme, (pour cultiver des vivres) pour manger", dit-il à IPS.

    Les populations locales ont également accusé le gouvernement d'avoir utilisé le président du Conseil traditionnel national, le chef Zanzan Kawar, le plus vénéré chef traditionnel du pays, pour leur faire peur de revendiquer leurs droits sur la terre.

    "Quand Kawar est présent dans une communauté quelconque, tous les Zoes dans le comté de Grand Bassa et ailleurs dans tous les autres comtés peuvent être présents", explique Isaac Gartaryon, président des jeunes du district. Les Zoes sont de grands prêtres traditionnels qui sont supposés avoir des pouvoirs surnaturels et sont craints par la population locale. Les gens n'osent pas parler contre eux par crainte des conséquences.

    "Alors ils utilisent cette forte influence ... afin que personne ne puisse parler", déclare-t-il à IPS.

    Les citoyens du territoire qui se sont farouchement opposés à l'expansion de l'entreprise ont fait l'objet de vives critiques de la part des aînés de la communauté qui occupent des postes dans le gouvernement et sont des associés proches des responsables de l'entreprise, affirme Gartaryon.

    "Les jeunes, les femmes et les chefs n'ont pas été consultés (au sujet de l'expansion), alors nous avons résisté. Mais le Conseil traditionnel national maintient toujours sa position et dit que pour eux, le président de la République du Libéria a donné cette terre à (EPO) ... et que toute personne (qui s’oppose à cela) sera arrêtée", indique-t-il.

    Mais l'EPO soutient que la terre qu'elle occupe actuellement est celle qui lui a été louée dans des négociations avec le gouvernement en 2008. L’entreprise affirme qu'elle opère actuellement sur 13.000 hectares de terre, et n'a même pas occupé tout le territoire à cause de la résistance de la communauté locale.

    Concernant les allégations selon lesquelles la communauté n'a pas été consultée, Thomas Borshua Jr., comptable principal et administrateur à l'EPO, a déclaré: "Je ne dirais pas que c'est vrai. Nous avons tenu plusieurs réunions avec les chefs de la ville, des villages environnants et nous leur avions parlé".

    "Nous ne communiquons pas avec des gens individuellement; ils ont leurs dirigeants qui ont été présentés à l’entreprise pour parler en leur nom et c’est avec ces gens que la société a traité", explique-t-il à IPS.(FIN/2013)


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  • a mort d'un manifestant, tué par la police, ravive les tensions sur la démarcation des réserves indigènes.

    AMÉRIQUE LATINE Ignorée pendant des mois par le gouvernement de Dilma Rousseff, la question de la démarcation des réserves indigènes est devenue une bombe à retardement. Dans l'État du Mato Grosso do Sul, le principal front pionnier agricole, dans la région centre-ouest du Brésil, ce sont désormais les armes qui parlent. Tout a commencé le 15 mai, avec l'occupation par des Indiens de l'ethnie Terena d'une ferme à Sidrôlandia détenue par une figure politique locale. La terre avait déjà été reconnue en 2010 par le ministère de la Justice comme relevant du patrimoine ancestral des tribus, mais elle n'avait toujours pas été homologuée par la présidente, qui a le dernier mot sur la question. Dans la foulée, le propriétaire terrien a obtenu de la justice l'évacuation des Indiens par la police militaire et fédérale. L'assaut a été fatal : un Indien a été abattu par les forces de l'ordre, et 28 autres blessés. La tragédie a poussé les Terena à occuper d'autres fermes de la région, installées elles aussi sur des terres qu'ils revendiquent.

    Craignant un véritable bain de sang, les propriétaires ayant averti qu'ils étaient armés, et ne quitteraient pas leurs locaux, Brasilia vient de dépêcher une centaine de soldats sur place ainsi que le ministre de la Justice. En face, les Indiens crient à l'abandon par le pouvoir central. Des vingt dernières années, la présidente Dilma Rousseff est en effet celle qui a reconnu le moins de terres aux Indiens.

    Selon la Funai, l'agence gouvernementale qui gère les questions liées aux peuples indigènes, Fernando Henrique Cardoso (président de 1995 à 2002) leur a destiné 145 terres (41 millions d'hectares), et son successeur Luiz Inacio Lula da silva (2003-2010), 84 terres (18 millions d'hectares). En deux ans de pouvoir, Dilma a homologué 10 terres, pour un total de 966 000 hectares.

    Critiques de l'Église catholique

    Certes, alors que les premières démarcations étaient situées en Amazonie, moins disputée, le processus est plus problématique dans l'ouest et le sud, à forte vocation agricole. Le Conseil indigéniste missionnaire (Cimi), lié à l'Église catholique, assure toutefois qu'il s'agit d'une « option délibérée » de la présidente, rappelant que 59 réserves attendent sa signature. La tension est montée d'un cran en mai quand le gouvernement a fait savoir qu'il envisageait de retirer à la Funai la responsabilité de démarquer des terres, estimant que ses critères anthropologiques étant insuffisants.

    Brasilia voudrait y associer les ministères de l'Agriculture et de la Réforme agraire, pour prendre en compte l'intérêt économique de ces terres, une décision vivement critiquée par dom Leonardo Steiner, le secrétaire général de la Conférence nationale des évêques du Brésil.


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  • Les conflits entre grands propriétaires terriens et tribusse multiplient. Avec parfois des assauts violents de la police.

    Oziel Gabriel, un Indien de l'ethnie Terena, avait 35 ans. Il est mort la semaine dernière d'une balle dans l'estomac, tirée par la police fédérale. Au cours de l'assaut, vingt-huit autres de ses pairs ont été blessés. Les autorités tentaient d'expulser les Indiens qui avaient investi une partie de leur territoire ancestral occupé par un éleveur.

    Depuis, le Brésil a le regard tourné vers la petite ville de Sidrôlandia, dans l'Etat du Mato Grosso do Sul (proche du Paraguay), où se déroule le conflit. Ce n'est pourtant pas le seul. Les Indiens rappellent que 503 d'entre eux ont été assassinés entre 2003 et 2010, dont 273 appartiennent à la seule ethnie Guarani Kaiowa.

    Parallèlement, 555 Indiens de la même tribu se sont suicidés, pendus pour la plupart. Selon le Conseil Indigéniste Missionnaire (Cimi), lié à la Conférence Nationale des Évêques du Brésil, les conflits pour la terre conduisent à une « véritable extermination des Indiens ». En deux ans et demi de mandat, la présidente Dilma Rousseff n'a jamais reçu aucune délégation d'Indiens, dénonce le Cimi, « alors que durant le seul mois de mai, elle a rencontré cinq fois les représentants des grands propriétaires terriens ».

    Le gouvernement s'oppose déjà aux Indiens sur la question des barrages hydroélectriques : celui de Belo Monte, en Amazonie, devrait entraîner le déplacement de 20 000 d'entre eux. Il envisage désormais de retirer à la Funai, l'agence gouvernementale qui gère les questions liées aux peuples indigènes, la responsabilité de la délimitation des réserves. Il voudrait la confier à l'Embrapa, un organisme agricole public pour que la productivité des terres soit aussi prise en compte.


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  • La présidente brésilienne Dilma Roussef a annoncé mardi l'envoi de troupes fédérales afin d'éviter que de nouvelles violences éclatent à la suite de l'occupation de terrains agricoles, dans l'Etat amazonien du Mato Grosso do Sul. Plusieurs tribus indigènes y revendiquent leur héritage.

    José Cardozo, le ministre brésilien de la Justice, avait dans un premier temps temporisé, après la demande par des élus du Mato Grosso do Sul d'une intervention de l'armée.

    "Nous devons éviter de radicaliser une situation qui remonte loin dans l'histoire du Brésil", avait-il dit. "Nous n'allons pas jeter de l'huile sur le feu."

    Le ministre, qui doit rencontrer jeudi des représentants de différentes tribus, a par ailleurs démenti que le gouvernement comptait réduire le rôle du Funai, l'agence gouvernementale qui gère les questions liées aux peuples indigènes. Le Funai réserve actuellement 13% du territoire brésilien aux tribus indigènes, l'une des plus importantes proportions au monde.

    Le directeur de cabinet de la présidente Dilma Rousseff avait annoncé le mois dernier une réduction des pouvoirs du Funai, ce qui a provoqué la colère des tribus de l'Amazonie. "Le gouvernement nous a abandonnés", a regretté Deoclides de Paula, un chef indien. "Dilma ne soutient pas les peuples autochtones."

    Barrage de Belo Monte

    Les tensions se sont aggravées la semaine dernière, après la mort d'un Indien Terena d'une trentaine d'années, tué lors de l'évacuation par la police d'un terrain occupé et appartenant à un agriculteur du Mato Grosso do Sul.

    Les syndicats d'agriculteurs accusent de leur côté le Funai de chercher à les évincer de terrains qui sont pour certains contrôlés depuis plus de 150 ans par les descendants de colons européens.

    Le gouvernement brésilien est en outre confronté à l'occupation par des membres de la tribu Munduruku du site du futur barrage de Belo Monte, dans l'Etat du Para. Sa construction conduirait à l'évacuation de près de 20'000 Indiens.


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  • Mandawuy Yunupingu, militant et chanteur du groupe aborigène le plus célèbre d'Australie, s'est éteint dimanche soir. Il avait contribué à une meilleure compréhension entre Blancs et Aborigènes.

    L'Australie pleure sa star aborigène

    Mandawuy Yunupingu, le chanteur du groupe aborigène le plus célèbre d'Australie, Yothu Yindi, est mort de maladie à l'âge de 56 ans.

    Il était loué pour ses efforts en faveur d'une meilleure compréhension entre Blancs et Aborigènes.

    Yunupingu, musicien, parolier et militant, dont le nom signifie «le rocher qui va résister à tout», s'est éteint dimanche soir chez lui, dans la région de la Terre d'Arnhem (nord), des suites d'une maladie des reins.

    Il a été le premier Aborigène de cette région à obtenir un diplôme universitaire et le premier à devenir directeur d'école. Il avait été nommé Australien de l'année en 1992 pour ses efforts en faveur d'une meilleure compréhension entre sa communauté et celle des Blancs, descendants des colons ou fraîchement immigrés.

    Il a accédé à la notoriété internationale dans le domaine de la world-music, avec son groupe Yothu Yindi, créé en 1986, et le tube «Treaty» de 1992.

    «Nous avons perdu aujourd'hui une grande voix australienne dans le processus de réconciliation», a déclaré la Première ministre australienne Julia Gillard. «Nous avons aussi perdu un musicien au talent unique, un avocat passionné des Aborigènes et un véritable ami».

     


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  • Benki Piyanko (leader indigène) : "La prise de conscience est une question de survie"

    C’est un nouveau cri d’alarme que sont venus lancer les Indiens menacés d’Amazonie à la Global Conference. L’événement, tenu par les Ateliers de la Terre, se déroule jusqu’à demain soir au Palais de l’Unesco à Paris. Parmi ces ambassadeurs de la cause indigène, Benki Piyãko Ashaninka, leader d’une communauté descendant des Incas installée au Brésil, lutte depuis des années contre la déforestation qui menace leur survie.

    Benki Piyanko (leader indigène) : "La prise de conscience est une question de survie"

    Quel message portez-vous ?

    Je suis venu rappeler nos droits aux Occidentaux. Les projets d’exploration des forêts amazoniennes, la création de barrages et l’exploitation des minerais se font sur les terres indigènes très souvent sans même regarder nos savoirs et nos cultures. C’est une logique de destruction qui extermine nos peuples. 

    Quelles conséquences ont ces projets sur votre vie quotidienne ?

    Nous avons toujours vécu en harmonie avec la nature [dans un village dans  l’ouest du Brésil]. Nous ne dépendons que d’elle au quotidien. Or, aujourd’hui, nos forêts sont détruites et notre fleuve pollué, mettant à mal notre médecine et nos centres sacrés. Nous résistons, mais bien d’autres tribus ont déjà disparu.

    Vous luttez contre la déforestation depuis plus de vingt ans. Vous n'êtes jamais découragé ?   

    Nous souffrons encore des préjugés sur les Indiens. Nous sommes vus comme des peuples en retard sans comprendre. Mais, alors que les occidentaux sont dans une logique de destruction, nous prônons la protection de la nature. Nous avons réussi à sauver deux espèces d'animaux malgré la déforestation.

    Vous venez à Paris également défendre votre projet «Beija Flor». En quoi consiste-t-il ?   

    Il s’agit d’un centre où nous sensibilisons la jeunesse indigène à la protection de leur culture. Nous formons de jeunes leaders pour qu’ils assurent l’équilibre des générations futures. La prise de conscience est une question de survie. Si notre eau est polluée, où allons-nous aller ? si nos terres deviennent des déserts, où vivre sans semences ? A travers ce centre, je veux aussi montrer que des alternatives sont possibles, en respect avec les Indiens, écologiques et durables. Nous avons les connaissances pour inventer de nouveaux modèles de développement.

    Plus d'informations sur le projet Beija Flor : http://www.naturerights.com/projet-13.html


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  • La situation socio-économique du Brésil ne cesse de s'améliorer et des millions de personnes sortent de la misère, mais les grands projets de développement menacent les peuples indigènes, les paysans sans terre, les communautés de pêcheurs et les habitants des favelas, rapporte mercredi Amnesty International (AI).

    En 2012, de nombreux projets d'infrastructure urbaine en vue de la Coupe du monde de football 2014 et les jeux Olympiques de 2016 se sont soldés par des expulsions forcées de diverses communautés dans tout le Brésil, dénonce AI dans son dernier rapport annuel.

    L'organisation déplore que les familles sont souvent emmenées dans des zones éloignées avec de graves problèmes de sécurité.

    AI cite notamment le cas de la modernisation de la zone portuaire de Rio de Janeiro, où 800 maisons de la favela Providencia ont été démolies et les habitants relogés dans la zone ouest de la ville, sans services adéquats et dominée par les milices para-policières.

    L'organisation dénonce également que des centaines de communautés sont condamnées à vivre das des conditions déplorables parce que le gouvernement ne leur assure pas le droit à la terre.

    De grands travaux d'infrastructure comme le barrage géant de Belo Monte au coeur de l'Amazonie continuent, provoquant des impacts négatifs pour les populations indigènes, affirme AI.

    "Les initiatives entamées depuis longtemps pour identifier et délimiter les terres indigènes sont toujours paralysées", souligne le rapport.

    De nombreux défenseurs des droits de l'homme ont été menacés en raison de leur travail et en particulier "ceux qui défient les intérêts économiques", affirme encore AI qui déplore que le programme gouvernemental mis en place pour les protéger est "inconsistant".

    AI cite le cas d'un couple d'agriculteurs écologistes assassinés par des tueurs à Nova Ipixuna en Amazonie en mai 2011. La soeur de l'une des victimes reçoit des menaces depuis et n'avait toujours pas de protection fin 2012. Ou encore, le meurtre en juin 2012 à Rio de deux pêcheurs de l'Association (Ahomar) qui mène une campagne contre la construction d'un complexe pétrochimique dans la baie de Rio.

    Le rapport d'AI affirme que le d'homicides continue d'être élevé dans le pays et que les jeunes noirs en sont les principales victimes, surtout dans le nord et nord-est. AI dénonce aussi la "réponse violente des autorités qui emploient la force excessive et la torture" et les conditions "cruelles et dégradantes" des prisons.

    L'organisation relève toutefois certains progrès à Rio de Janeiro, notamment avec la politique d'implantation d'Unités de police pacificatrice (UPP) dans les favelas, d'où les trafiquants de drogue ont été expulsés.


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      Barrage hydroélectrique de Gibe III : une "catastrophe" imminente en Ethiopie

     15 avril 2013,

    autochtones_Omo_EthiopieLe barrage de Gibe III fera obstacle aux crues naturelles de la rivière Omo dont les tribus dépendent
    © Survival

    Trois rapports indépendants établissent que le barrage controversé de Gibe III, ainsi que l'accaparement des terres pour les plantations, risquent de provoquer une "catastrophe" imminente dans la vallée inférieure de l'Omo en Ethopie. Un demi-million de riverains autochtones d'Ethiopie et du Kenya vont être affectés par ces projets dont Survival International demande la suspension immédiate.

    Lake Turkana and the Lower Omo – Hydrological Impacts of Major Dam and Irrigation Projects (le lac Turkana et l'Omo inférieur – impacts hydrologiques du barrage et des projets d'irrigation) publié par le Centre d'études africaines de l'université d'Oxford prévoit que le projet Kuraz Sugar du gouvernement éthiopien provoquera une baisse de 22 mètres du niveau des eaux du lac Turkana, le plus grand lac du monde en milieu désertique. La majeure partie de la faune aquatique, vitale pour les Turkana et autres tribus riveraines, sera détruite.

    Les Bodi, les Kwegu et les Mursi sont expulsés de force pour faire place au projet Kuraz et conduits dans des camps de réinstallation où ils sont sommés de vendre leurs troupeaux et de ne conserver que quelques têtes de bétail. On a annoncé aux Bodi qu'ils ne bénéficieraient de l'aide alimentaire que lorsqu'ils auront accepté d'être déplacés.

    Humanitarian Catastrophe and Regional Armed Conflict Brewing in the Transborder Region of Ethiopia, Kenya and South Sudan (catastrophe humanitaire et conflit armé régional imminents dans la région transfrontalière d'Ethiopie, du Kenya et du Soudan), publié par le Groupe de travail sur les ressources africaines, conclut que 200 000 autochtones d'Ethiopie et 300 000 du Kenya souffriront des impacts irréversibles du barrage et des plantations.

    Il indique que le barrage interrompra la crue naturelle de la rivière Omo, que son écoulement sera réduit de 60 à 70% et que les moyens de subsistance des tribus riveraines et des plaines seront anéantis. Il prédit un "conflit interethnique majeur".

    The Downstream Impacts of Ethiopia's Gibe III Dam – East Africa's Aral Sea in the Making? (Les impacts en aval du barrage Gibe III en Ethiopie – une mer d'Aral en Afrique orientale?), publié par International Rivers annonce que les changements de régime hydrologique dus au barrage et l'irrigation associée pour les plantations qui utiliseront des fertilisants, conduiront à tuer toute vie dans certaines zones de l'Omo. Le rapport établit que "la destruction des moyens de subsistance dans l'Omo inférieur et la coercition nécessaire pour s'approprier les terres et les remplacer par des plantations agricoles affectera gravement la vie de 200 à 300 000 riverains autochtones". Il appelle à la cessation des financements du barrage.

    L'agence britannique pour le développement international (DFID) et l'agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID) sont les principaux bailleurs en Ethiopie. Toutes deux ont reçu de nombreux rapports sur les violations de droits de l'homme dans la vallée inférieure de l'Omo.

    Les représentants de DFID qui se sont rendus l'année dernière dans les villages mursi et bodi ont été informés sur les arrestations, les violences, la destruction des semences, les intimidations et les viols.

    En janvier 2012, pressée par Survival International et d'autres organisations, DFID a envoyé des représentants dans l'Omo inférieur pour interroger les Mursi et les Bodi qui les informèrent sur les arrestations et les violences, la destruction délibérée des stocks de semences, l'interdiction d'accès à la rivière Omo et le déploiement de l'armée pour intimider les riverains et les forcer à quitter leurs terres. On leur signala également de nombreux cas de viols.

    Il a fallu neuf mois à DFID pour rendre le rapport de sa visite qui conclut qu'une enquête plus approfondie devrait permettre de "confirmer" les allégations. DFID n'a cependant rien encore entrepris.

    DFID et USAID continuent de financer le programme éthiopien de "Protection de services basiques", sans lequel la relocalisation forcée de milliers riverains n'aurait probablement pas eu lieu.

    Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd'hui : "Les fonds britanniques financent la destruction de certains des plus célèbres peuples pastoraux d'Afrique. Ce qui devrait scandaliser les contribuables, mais ils ne seront probablement pas surpris. Le gouvernement britannique est réputé pour ses vœux pieux en ce qui concerne ses obligations envers les droits fondamentaux des peuples indigènes. Quant aux engagements de DFID sur les droits de l'homme en Ethiopie, ils n'ont aucune valeur puisque cette institution ignore à la fois ses propres normes et les conventions auxquelles elle a adhéré".

    Auteur    Survival International


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  •  « Plus marginalisé, tu meurs ! » Les Batwas au Burundi

    publié le 15/04/2013 sur La Vie.fr (blog de Bernard Ugueux)

    Les Batwas, longtemps marginalisés, se mettent debout grâce entre autres à « Action Batwa ».

    Les Batwas du Burundi peuvent être comparés aux pygmées d’autres pays d’Afrique, bien qu’ils n’en aient pas le type physique. C’est un groupe très minoritaire parmi la population du Burundi (composée surtout de Hutus et de Tutsis). C’est le peuple autochtone de cette région des Grands Lacs qui étaient alors couverte de forêts. Chasseurs nomades, ils vivaient de la cueillette, des produits de la nature, pratiquaient un habitat et un artisanat rudimentaires (tissage et poterie). A l’arrivée des autres populations, ils se sont enfoncés dans la forêt, se marginalisant et rendant quelques services aux envahisseurs sédentaires. Ni la colonisation ni l’Eglise ne les ont touchés au début de la période coloniale, les institutions s’intéressant en priorité aux groupes les plus accessibles et les plus nombreux. Les Batwas étaient plutôt un objet d’étude ethnographique qu’une cible pour le « développement ». Au fur et à mesure du recul de la forêt à cause de l’extension de l’agriculture et de l’élevage, les Batwas se sont retrouvés sans terre. Aujourd’hui, ils ne représentent qu’un pour cent de la population du pays, ce qui n’en fait pas une priorité pour les politiciens ou les stratèges ! Mais ce sont des êtres humains ! et un peuple très accueillant, comme j’ai pu le constater en les visitant du côté de Bubanza (voir photo). Ils forment des petits villages sédentaires sans terres et ont perdu leurs activités traditionnelles. Pratiquant l’endogamie, ils vivent dans une grande promiscuité.
    D’une extrême pauvreté, la plupart d’entre eux n’avaient pas d’état civil jusqu’il y a peu, et n’avaient donc pas accès aux soins de santé. Les enfants étaient rarement scolarisés, le taux de mortalité infantile reste très élevé, entre autres à cause de la pauvreté de l’habitat et du manque d’hygiène et de soins. Ce sont les plus pauvres et les plus marginalisés du Burundi. Même les paroisses n’arrivent pas à se pencher sur leur sort, submergées par une importante population pratiquante qu’elles arrivent à peine à gérer.
    Il a actuellement de belles lueurs d’espoir grâce à diverses initiatives de reconnaissance et de promotion de cette population. Parmi celles-ci, une des premières fut l’« Action Batwa » commencée par les Missionnaires d’Afrique en 1999. Parmi les animateurs, le Père ougandais Elias s’est intéressé à leur sort et leur a consacré son mémoire de maîtrise. Il a fallu commencer par l’apprivoisement, les visites amicales, l’écoute, le temps consacré à la présence pour créer la confiance et découvrir les problèmes de cette population si attachante. Petit à petit, l’« Action Batwa » a acheté des terres pour pouvoir leur garantir une sécurité de l’habitat et sur le plan alimentaire. Plus de 120 villages sont déjà concernés par cette action. Environ 1800 maisons ont été construites avec leur participation, des enfants envoyés à l’école (3000 dans le primaire et 200 dans le secondaire, quelques-uns déjà à l’université), un état-civil établi pour faciliter l’accès aux aides du gouvernement et l’enregistrement des mariages. Des micro-crédits sont alloués qui leur permettent de commencer de petits élevages (porcs, chèvres) et des cultures avec des semences sélectionnées.
    On leur donne également une formation sur leurs droits fondamentaux et sur la participation à la société civile. Petit à petit, ils deviennent conscients de leur dignité et osent prendre part à la vie communale (par exemple comme conseillers). Sur le plan politique, la représentation des Batwas reste symbolique et ce n'est que récemment qu'un petit nombre d'entre eux a fait une timide entrée dans certaines institutions étatiques par cooptation, comme au Sénat et à l'Assemblée nationale. Cela n’efface par la situation de marginalisation qu’ils subissent au quotidien, mais toutes ces petites avancées sont comme une aurore qui se lève. Les Batwas ont créé leur propre association, ils pratiquent le crédit-épargne entre eux. Ils ont commencé à s’organiser entre eux, ce qui est un des objectifs d’« Action Batwa ». Les missionnaires d’Afrique ont soutenu le projet de diverses façons, tout en restant discrets sur le plan de l’évangélisation. Le projet est reconnu « association sans but lucratif » par l’Etat et l’objectif n’est pas de convertir les gens. Cependant, la disponibilité des missionnaires pour ces exclus, leur présence discrète mais fidèle, éveillent des attentes sur le plan de la foi. Certains se sont inscrits pour le catéchuménat. Mais les animateurs de ce projet se refusent à en faire un moyen pour attirer des gens vers une Eglise plutôt qu’une autre.
    Le plus difficile, pour des populations longtemps opprimées, est de faire évoluer une mentalité de dominés et de dépasser leur sentiment d’infériorité. C’est une œuvre de longue haleine qui prendra plusieurs générations. Elle demande aussi un changement de mentalité de la part des autres groupes ethniques, des fonctionnaires de l’Etat, des bailleurs de fonds qui posent déjà des gestes de soutien ponctuels (d’autres ONG s’y intéressent). Enfin, d’après le Père Elias, une dynamique irréversible s’est mise en place et l’avenir est prometteur, surtout si le gouvernement accepte d’y prendre activement sa part.


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  •   L'accaparement des terres au centre d'un atelier sous-régional à Yaoundé

    Posted in: Cameroon
     
       
     
    Atelier accaparement des terres
    Ester Wolf, Responsable politique de développement Droit à l'alimentation à Pain Pour le Prochain (PPP) venue de la Suisse : "Nous sommes satisfaits de cet atelier..."
    YAOUNDEINFOS.COM | Mardi 16 avril 2013

    CAMEROUN: L'ACCAPAREMENT DES TERRES AU CENTRE D'UN ATELIER SOUS REGIONAL A YAOUNDE.

    « Protéger les communautés locales, les femmes et les minorités contre l’accaparement des terres » c’est le thème de cette importante rencontre organisée du 10 au 12 avril 2013.

    L’objectif principal de cet atelier était de renforcer les capacités et à mettre en commun les efforts soutenus pour protéger et défendre les communautés de petits exploitants agricoles contre la perte de leurs terres dont dépend leur vie.

    Il était aussi question au cours de cette rencontre de parvenir à un consensus sur les défis actuels des terres de l’Afrique de l’ouest de l’Afrique centrale en particulier les effets de la politique foncière sur les petits produits, les femmes et les groupes minoritaire ; de partager les expériences sur les stratégies ; de mettre en place et renforcer les cadres de lobbying et de plaidoyer pour exprimer et d’atténuer les problèmes fonciers. Il était également question d’élaborer des stratégies et des échanges sur la façon de soutenir les communautés dans leur lutte pour la terre avec en prime la planification des activités de suivi après l’atelier. Des participants, près de 40, venaient des Organisations de la Société Civile des pays de l’Afrique de l’ouest et du Centre, de Suisse et du Luxembourg.

    Organisé par le COMINSUD, point focal du Mouvement Camerounais pour le Droit à l’Alimentation (MOCAPDA) en partenariat avec le service de Développement des Eglises Protestantes de Suisse, Pain Pour le Prochain (PPP), l’atelier de Yaoundé s’inscrivait dans le processus lancé en 2012 lors de l’atelier régional du Bénin, faisant suite à l’appel de Dakar sur l’accaparement des terres, lancé en février 2011 au cours du Forum Social Mondial, signé par 250 organisations et présenté à la réunion des ministres d’agricultures du G20 à Paris en juin 2011.

    Tous les participants à cet atelier sont unanimes : cette rencontre s’est présentée comme un lien logique pour donner un coup d’envoi aux éléments figurant dans la Déclaration du Bénin à savoir :Une politique agricole inclusive qui sécurise le foncier pour la souveraineté alimentaire ; Mettre en place une bonne gouvernance et des mécanismes transparents pour les accords et les transactions sur les terres ;maintenir une campagne régionale contre les transactions foncières défavorables ; célébrer chaque année la journée internationale pour la lutte des paysans ;et organiser des ateliers régionaux annuels sur la question de l’accaparement des terres.

    Atelier accaparement des terres
    Raphaël Meigno Bokagne (Inades formation Cameroun)
    Selon M. Meigno Bokagne Raphaël Ingénieur agronome et socio-économiste, « Cet atelier a été important sur un double plan. En temps qu’organisations de la société civile d’Afrique centrale et d’Afrique de l’ouest, il a permis de nous rapprocher, à partager nos expériences. Nous nous sommes rendus compte que le phénomène de l’accaparement des terres est réel et effectivement vécu aussi bien en Afrique centrale qu’en Afrique de l’ouest. Comme résolution forte il a été décidé que compte tenu de la complexité du phénomène il est important de continuer à le documenter de manière à obtenir des données et des positions fiables pour défendre et aider les communautés victimes à revendiquer leurs droits ».Il ajoute que « cet atelier a permis à l’administration de s’exprimer et à nous membres de la Société Civile d’échanger et de se rapprocher d’avantage, de créer une coalition et d’apporter notre contribution en temps que mandataires… ceux qui travaillent au quotidien avec les communautés rurales qui sont majoritairement affectées par le phénomène. Et de commun accord nous avons convenu que c’est un problème réel pour lequel il faut tous s’investir. En ce qui concerne particulièrement le Cameroun la question de la réforme foncière a véritablement été évoquée ».
    Ericien Pascal Nguiamba.

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  • Environ 200 indiens et pêcheurs qui occupaient depuis une semaine le chantier principal du barrage de Belo Monte, au coeur de l'Amazonie brésilienne, ont quitté les lieux jeudi soir, respectant un ordre judiciaire d'expulsion, a indiqué le service de presse du consortium chargé de la construction du barrage.

    "La décision d'expulsion a été prise par la procureur Selene Almeida (...) (Le consortium) Norte Energia informe que les indiens ont accepté de quitter le chantier jeudi", dit le communiqué envoyé à l'AFP précisant que l'entreprise a assuré le transport des occupants jusqu'à leurs villages dans la région du Tapajos.

    Le coût de la construction du barrage sur le Xingu, fleuve de l'Etat amazonien du Para, est estimé à plus de 13 milliards de dollars. Six mille ouvriers du chantier étaient au chômage technique depuis une semaine et environ 80 policiers avaient entouré le site.

    Les indigènes des ethnies Munduruku, Xypaia, Kuruaia, Canela et Jururna exigeaient que soit appliquée la loi dite de "consultation préalable des peuples indigènes" prévoyant que les autorités les consultent avant de prendre toute décision concernant leur habitat.

    Les négociations pour que les indiens quittent les lieux avec les représentants du parquet fédéral et de la Fondation nationale de l'Indien (Funai) ont duré plus de trois heures.

    "Nous sommes entrés pacifiquement, nous sommes sortis pacifiquement", a déclaré l'un des responsables de l'occupation Valdemir Munduruku à la TV Globo.

    Pour sortir, les indigènes ont exigé de ne pas être escortés par la police qui avait encerclé le chantier et ont fait des "danses de protestations" pour manifester leur colère de ne pas avoir été entendus par des membres du gouvernement.

    Belo Monte est le barrage le plus important en cours d'édification au Brésil et le troisième du monde. Il fournira 11.233 mégawatts. Sa mise en place entraînera l'inondation de 502 km2. Même si leurs terres ne seront pas inondées, l'édification du barrage risque de changer le mode de vie des communautés vivant aux alentours, qui ne pourront plus pêcher pour leur subsistance.

    Le gouvernement prévoit des investissements de 1,2 milliard de dollars d'ici à la fin des travaux pour réduire les impacts négatifs de la construction.

    La première turbine devrait être opérationnelle en 2015 et la dernière en 2019.


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  • Environ deux cents Indiens et pêcheurs occupent depuis cinq jours le chantier principal du barrage géant de Belo Monte, au coeur de l'Amazonie brésilienne, et exigent l'envoi d'un membre du gouvernement pour négocier.

    "Nous voulons être entendus. Nous demandons qu'un représentant le plus proche possible de la présidente Dilma Rousseff vienne nous voir", a déclaré lundi à l'AFP par téléphone l'un des responsables de l'occupation du barrage -la septième depuis juin-, Valdemir Munduruku.

    Les indigènes des ethnies Munduruku, Xypaia, Kuruaia, Canela et Jururna revendiquent que soit appliquée la loi dite de "consultation préalable des peuples indigènes" prévoyant que les autorités les consultent avant de prendre toute décision concernant leur habitat.

    "Ils devraient nous consulter mais au lieu de cela, on nous envoie la police et les soldats de la Force nationale; ils ne laissent pas entrer l'avocat qui nous défend", a déploré le cacique.

    Même si leurs terres ne seront pas inondées, l'édification du barrage risque de changer le mode de vie des communautés vivant aux alentours, qui ne pourront plus pêcher pour leur subsistance.

    Une attachée de presse du consortium public Norte Energia chargé de la construction du barrage sur le Xingu, fleuve de l'Etat amazonien du Para, d'un coût de plus de 13 milliards de dollars, a confirmé cette occupation lundi.

    "Les travaux ont été stoppés sur le chantier principal dénommé Belo Monte, celui où seront installées la plupart des turbines. C'est un arrêt partiel, de l'un des quatre chantiers", a affirmé le porte-parole à l'AFP depuis Brasilia.

    Six mille ouvriers sont au chômage technique depuis cinq jours et vendredi, environ 80 policiers ont entouré le site, sur lequel ne restent que les occupants.

    "Ce lundi, les chefs vont sortir du chantier pour donner une conférence de presse et diffuser une lettre avec nos revendications", a précisé M. Munduruku.

    Dans cette lettre, les Indiens et pêcheurs locaux affirment : "Vous pointez vos armes sur nos têtes. Vous assiégez nos terres avec des soldats et des camions. Vous faites disparaître nos poissons (...) Ce que nous voulons est simple : vous devez appliquer la loi de consultation préalable aux indigènes".

    Belo Monte est le barrage le plus important en cours d'édification au Brésil et le troisième du monde. Il fournira 11.233 mégawatts. Sa mise en place entraînera l'inondation de 502 km2.

    Le gouvernement prévoit des investissements de 1,2 milliard de dollars d'ici à la fin des travaux, pour réduire les impacts négatifs de la construction.

    La première turbine devrait être opérationnelle en 2015 et la dernière en 2019.


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  • Indiens Yanomami du Brésil

    les indiens Yanomami du Brésil.

    Indiens Yanomami du Brésil

    Indiens Yanomami du Brésil

    Indiens Yanomami du Brésil

    Indiens Yanomami du Brésil

    Indiens Yanomami du Brésil

    Indiens Yanomami du Brésil


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  • La Namibie doit s'attaquer à l'insécurité foncière des populations autochtones, plaide un expert de l'ONU

    La Namibie doit redoubler d'efforts pour empêcher que les groupes autochtones ne perdent leurs terres et garantir la pérennité de leurs traditions et coutumes, a affirmé jeudi un expert indépendant de l'ONU.

     

    Dans son dernier rapport en date, le Rapporteur spécial sur les droits des peuples autochtones, James Anaya, souligne que la perte généralisée de terres et de ressources par les groupes autochtones namibiens sous l'ère coloniale et l'apartheid n'a pas été compensée.

     

    « À tout point de vue, les membres de la communauté San ont essuyé les pertes les plus considérables et continuent d'en subir aujourd'hui les conséquences sociales, économiques et culturelles », a-t-il indiqué, ajoutant que ce peuple utilise et occupe les terres dans le cadre de divers arrangements, dont aucun n'est vraiment adéquat ni sans problèmes.

     

    M. Anaya a donc exhorté la Namibie à se mobiliser pour résoudre les problèmes d'insécurité foncière, dans le respect des traditions historiques. Il a également appelé le gouvernement à renforcer les mesures qui assurent aux peuples autochtones la possibilité garder intactes leurs cultures, y compris à l'égard de leurs terres traditionnelles, les autorités et les langues.

     

    « La Namibie est un pays riche d'une grande diversité culturelle et ethnique diverse, à laquelle contribuent les peuples autochtones, qui ont été marginalisés à bien des égards », a-t-il dit, ajoutant que le gouvernement devait revoir et réformer sa législation et politiques pertinentes pour lutter contre la discrimination, renforcer la diversité culturelle, dans le respect des principes de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones ».

     

    Dans son rapport, M. Anaya met également en lumière des développements positifs, notamment dans les domaines de la santé et de l'éducation. « Depuis l'indépendance de la Namibie en 1990, le gouvernement a fait de nombreuses réalisations importantes pour rejeter une partie de l'héritage destructeur du colonialisme et l'apartheid », a-t-il relevé.

     

    Destiné à être présenté au Conseil des droits de l'homme des Nations Unies en septembre, le rapport a été préparé à partir de recherches et d'informations recueillies auprès du gouvernement et des représentants de communautés autochtones venus dans la capitale, Windhoek.

    Les Rapporteurs spéciaux du Conseil des Droits de l'Homme des Nations Unies sont des experts indépendants qui exercent leurs fonctions à titre personnel et indépendamment de toute organisation ou gouvernement.

     



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  • Entourées par une plantation de caoutchouc à l'ouest, une plantation forestière à l'est et une palmeraie au sud, les 18 communautés locales qui vivent dans le département de l'Océan, dans le sud du Cameroun, ont mené une lutte acharnée pour les droits à leurs terres.

    En 2008, le gouvernement avait loué une grande partie de leurs terres forestières, environ 47.000 hectares, à l'entreprise internationale 'United Forest-Cameroun'.

    Mais seulement à travers une campagne soutenue et l'implication de l'Initiative pour les droits et les ressources (RRI, son sigle en anglais), une coalition mondiale d'organisations travaillant pour encourager le régime des terres forestières, ces communautés ont récupéré une partie de leurs terres grâce à un décret du Premier ministre en février 2012.

    Marcelin Biang est le chef d'Adjab, l'un des villages du département de l'Océan. Il a déclaré à IPS que malgré le redressement fait par le gouvernement, les terres retournées à la communauté n'étaient pas suffisantes.

    "Ces terres ont été données pour être exploitées à tous les 18 villages de cette région, qui a une population totale d'environ 7.000 habitants. Nous avons demandé 17.000 hectares, mais nous avons obtenu 13.922 hectares". Parce que les communautés ne pouvaient pas prouver la propriété de tous les 47.000 hectares, elles avaient négocié le retour de 17.000 hectares.

    Mais l'histoire de ces communautés témoigne de la nature précaire des droits fonciers des communautés locales en Afrique.

    "L'Afrique est en effet à un moment historique crucial quant à savoir qui est propriétaire des terres et, par extension, qui possède l'Afrique", a indiqué à IPS, Andy White, coordinateur de la RRI.

    Les études menées par la RRI montrent que, par rapport à d'autres continents, l'Afrique est bien à la traîne concernant la satisfaction des principales conditions pour garantir les droits fonciers des communautés.

    Moins de 12 pour cent des lois reconnaissant les droits fonciers des communautés et des peuples indigènes en Afrique sont adéquates.

    Les gouvernements africains possèdent et gèrent 97,9 pour cent des terres forestières par rapport à 36,1 pour cent de la propriété gouvernementale en Amérique latine et 67,8 pour cent en Asie.

    Depuis 2009, la RRI travaille en Afrique occidentale et centrale pour stopper l'accaparement des terres et les allocations de terres qui ne servent pas un véritable intérêt public.

    Le groupe a également tenté d'exhorter les gouvernements à reconnaître légalement les droits des pauvres des zones rurales, et à faire campagne pour des modèles plus équitables qui accordent aux communautés forestières un certain nombre de droits, y compris l'utilisation et l'accès aux ressources forestières.

    Mais seuls 13 pays sur les 24 dans les deux régions ont entrepris des efforts appréciables vers des réformes du régime foncier.

    "Quelque 13 pays ont élaboré des instruments fonciers statutaires. Ceux-ci comprennent des outils pour définir formellement de nouveaux droits des communautés, et pour garantir ou renforcer les droits existants".

    "Certains ont également créé des mécanismes institutionnels pour reconnaître et garantir les droits tels que les chartes foncières locales, les certificats fonciers communaux et la gestion conjointe des ressources forestières publiques", a indiqué White.

    En Afrique de l'est, des pays comme la Tanzanie et l'Ouganda ont fait preuve d'un engagement ferme à améliorer la gouvernance et à freiner la corruption en reconnaissant les droits coutumiers et les droits fonciers des communautés.

    Felician Kilahama, président en Tanzanie de la Commission des forêts de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, déclare: "En Tanzanie, où les ressources de la faune et de la pêche se trouvent sur des terres communautaires, une loi sur le foncier villageois, qui habilite les villages à posséder ces terres, est adoptée par la commission nationale de la terre".

    "Le titre foncier est donné au village, et le gouvernement ou conseil de village, composé de 25 membres, est chargé de veiller à ce que toutes les ressources appartiennent et profitent au village", a indiqué Kilahama à IPS.

    L'Ouganda a également enregistré des succès similaires, selon Eddie Nsamba, le directeur exécutif de 'Consult Surveyors and Planners Uganda', un cabinet d'évaluation des impacts sur l'environnement.

    "La gouvernance foncière en Ouganda a changé; l'Etat a investi les terres dans les citoyens de l'Ouganda au lieu d'y investir lui-même. L'Etat possède 10 pour cent des terres. Ce que le gouvernement fait, c'est de jouer le rôle de régulation et de contrôle des terres", a expliqué Nsamba à IPS.

    En 1998, l'Ouganda a reconnu la propriété coutumière et traditionnelle des terres. On estime qu'environ 80 pour cent des terres du pays sont possédées de cette façon. Mais ces cas sont loin d'être des modèles parfaits.

    "Partout où les réformes ont eu lieu dans les pays d'Afrique occidentale et centrale depuis 2009, elles n'ont pas couvert tout un paquet de droits", a souligné à IPS, Michael Richards, un économiste des ressources naturelles à l'organisation non gouvernementale 'Forest Trends'.

    "Les réformes qui ont été opérées couvrent généralement ce qui paraît être un ensemble plus faible et essentiellement révocable de droits (les droits à l'accès, l'utilisation, la gestion et à l'extraction), mais pas les droits de propriété".

    Les défis auxquels les pays africains sont confrontés sont grands et les progrès lents, a indiqué à IPS, Phil René Oyono, un expert indépendant sur les ressources naturelles.

    "Au Gabon par exemple, les nouvelles lois sur le foncier adoptées en 2012 révisent principalement la structure des droits au foncier afin de fournir un régime plus souple pour la transaction commerciale sur les terres", a-t-il dit.


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