• Aidons l’Association des peuples autochtones du Nord

    Le gouvernement russe a dissout l’Association des peuples autochtones du Nord, de la Sibérie et de l’Extrême-Orient de la Fédération de Russie (RAIPON)

     

    Le gouvernement russe a dissout l’Association des peuples autochtones du Nord, de la Sibérie et de l’Extrême-Orient de la Fédération de Russie (RAIPON), une organisation publique non gouvernementale. Ces activités ont été interrompues le 1er novembre 2012 par la résolution numéro 2332 du ministre russe de la justice, affirmant que sa charte violait la loi.

    L’arrêté, a provoqué un « choc » au sein de l’ONG, a déclaré un de ses responsables, Rodion Souliandziga, considérant que cette décision était « politique ».

    « Notre charte est en vigueur depuis 22 ans et nous n’avions jusqu’à présent eu aucun problème », a-t-il dit à l’AFP. « Ils essaient de nous faire taire » a-t-il ajouté, « ils veulent nous éliminer ». L’association, qui compte 400 membres à travers la Russie et représente 41 peuples autochtones, critique depuis longtemps les politiques de la Russie vis-à-vis de ces peuples vivant dans les vastes territoires de Sibérie du nord et d’Extrême-Orient, riches en hydrocarbures. La Russie a récemment accéléré ses projets énergétiques dans l’Arctique. Le géant gazier Gazprom a lancé la production sur son gisement géant de Bovanenkovo le mois dernier et le numéro un du pétrole russe Rosneft prévoit des projets d’exploration offshore avec des compagnies occidentales.

    L’affaire survient alors que les ONG font face à des restrictions croissantes en Russie, après l’adoption d’une série de lois, parmi lesquelles un texte qualifiant d’« agents de l’étranger » les ONG bénéficiant de subvention étrangères. L’association, qui a déjà dû mettre un terme à ses projets internationaux en raison de cette loi, va faire appel de cette décision de justice devant la Cour suprême, même si cela « n’a aucune chance » d’aboutir, a indiqué M. Souliandziga. Si elle est déboutée, elle aura six mois pour se dissoudre, a-t-il précisé.

    Appel de RAIPON aux Russes et aux organisations internationales

    Chers partenaires et amis,

    Nous en appelons à votre soutien pour prévenir la fermeture de RAIPON, qui, riche d’une expérience et autorité depuis plus de 20 ans, est essentielle à nos peuples aujourd’hui. L’Association russe des Peuples autochtones du Nord (RAIPON) a besoin de votre soutien concernant la suspension injustifiée de ses activités par le ministre russe de la justice. Au cours de ces deux dernières années, le RAIPON a fait l’objet d’une pression grandissante émanant de diverses agences fédérales et ayant pour but de lui retirer son statut fédéral. Nous considérons qu’il s’agit d’une tentative visant à diviser le mouvement des peuples autochtones en Russie et à le remplacer par une organisation subordonnée prête à acquiescer aux décisions qui seront fondamentalement en contradiction avec les intérêts vitaux des peuples autochtones.

    Tant le processus législatif que les actions des autorités fédérales et régionales ont apporté des preuves évidentes de cette tentative au cours des dernières années. Nous avons pu observer un véritable affaiblissement de la protection légale conçue pour préserver le mode de vie traditionnelle des peuples autochtones. Beaucoup d’autorités fédérales et régionales utilisent diverses voies pour entraver les droits des peuples autochtones de participer à des activités de gestion traditionnelle. En premier lieu les parcelles de pêche et de chasse qui ont alimenté nos peuples depuis des siècles sont mises aux enchères et transmises à de grandes entreprises. Les entreprises autochtones sont saisies par des pilleurs.

    RAIPON a fermement résisté à cette pression en critiquant les autorités qui ont échoué dans la mise en œuvre de leur politique gouvernementale relative aux peuples autochtones et qui ont violé les droits collectifs de ces derniers tels que garantis par la Constitution russe.

    Le plus surprenant est le fait que l’agence fédérale établie pour mettre en œuvre cette politique gouvernementale – le ministre du développement régional, ou plutôt les bureaucrates de ce ministre – est un des plus grand adversaire de RAIPON. Le ministre a systématiquement soutenu que seul celui-ci possède le droit et la capacité de déterminer comment les peuples autochtones doivent vivre, refusant ainsi d’autoriser la participation des peuples autochtones dans la définition de leur avenir.

    Nous espérons que la Cour suprême de la Fédération de Russie considèrera de manière impartiale la requête que nous avons introduite contre la décision controversée du ministre russe de la justice et que le RAIPON sera autorisé à reprendre ses activités.

    Transmettez s’il-vous-plaît la lettre ci dessous au:
    Président russe Vladimir Poutine,
    Premier ministre Dimitri Medvedev
    Ministre de la justice Alexandre Konovalov.

    Pour envoyer cette lettre :
    1. Au Président de la Russie Vladimir Poutine
    a. Pour envoyer le message électronique, utilisez le formulaire électronique suivant.
    Vous pouvez joindre le fichier aux lettres.
    b.Pour envoyer cette lettre par la poste, utilisez l’adresse suivante : Russia, Moscow, Ilyinka st. 23, 103132

    2.Au Premier ministre Dimitri Medvedev
    a. Pour envoyer le message électronique, utilisez le formulaire électronique suivant.
    Vous pouvez joindre le fichier aux lettres.
    b.Pour envoyer cette lettre par la poste, utilisez l’adresse suivante - Russia, Moscow, Krasnopresnenskaya naberezhnaya 2, 103274

    3.Au ministre de la justice de la Fédération de Russie Alexander Konovalov
    a. Pour envoyer le message électronique, utilisez le formulaire électronique suivant
    Vous pouvez joindre le fichier aux lettres.
    b.Pour envoyer cete lettre par la poste, utilisez l’adresse suivante - Russia, Moscow, Zhitnaya st. 14. GSP-1, 119991

    Pour en savoir plus:

    Analyse détaillé de la situation par Dmitry Berezhkov Vice-président de l’Association russe des peuples autochtones du Nord, de la Sibérie et de l’Extrême-Orient (RAIPON).


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  • Déclin dramatique des rennes du Canada


    Dans le monde entier, des peuples indigènes tels que les Nenets de Russie, sont dépendants de leurs rennes.
     

    Selon les dénombrements officiels, un troupeau de rennes, qui était autrefois le plus grand du monde, a été réduit à une infime portion de sa taille originale.

    Le troupeau de la rivière George, au Canada, évalué autrefois à 8 à 900 000 têtes, n’en comptait plus l’été dernier que 27 600.

    Le déclin dramatique et sans précédent de leur troupeau a suscité la vive préoccupation des peuples indigènes de la région qui craignent pour leur survie.

    Un ensemble de facteurs caractérise ce déclin, que des ministres du gouvernement ont qualifié de ‘considérable et terrifiant’.

    Les rennes, appelés caribous en Amérique du Nord, tiennent une place centrale dans la vie et la culture de nombreux peuples indigènes des régions sub-arctiques. La baisse de 63% de leur population ces deux dernières années les a profondément traumatisés.

    George Rich, un aîné innu du nord-est du Canada, a confié à Survival : ‘ L’exploitation et l’exploration minières à outrance est l’une des principales causes de la disparition des caribous. La compagnie Quest Minerals a, par exemple, récemment annoncé qu’elle projetait de construire une route qui traversera le cœur de l’aire de mise bas du caribou et que des hélicoptères et des avions survoleront la zone pour atteindre les sites d’exploration’.

    Les projets industriels canadiens ont détruit une grande partie des pâturages, affectant gravement les routes migratoires des caribous.

    Un troupeau de caribous en migration, leur population est de plus en plus réduite.
    Un troupeau de caribous en migration, leur population est de plus en plus réduite.
     

    Le déclin du troupeau a conduit certains biologistes à désapprouver les pratiques de chasse des Innu qui ont vivement réagi. Ainsi Georg Rich a-t-il fait valoir : ‘Le gouvernement nous accuse toujours, nous les peuples indigènes, mais il oublie que nous coexistons depuis des générations avec les caribous et que nous avons une profonde relation avec eux’.

    Les Innu appellent à un meilleur contrôle de leurs territoires et de leurs ressources et demandent à être partie prenante dans les décisions qui affectent leurs terres et les animaux qui y vivent.

    Il est facile de reprocher aux peuples indigènes de pratiquer la surchasse puisqu’ils n’ont généralement pas la possibilité de se défendre de ces accusations. Mais il a été largement prouvé qu’ils sont les meilleurs gardiens de leur environnement. Quand les gouvernements et les scientifiques le comprendront-ils enfin ? Nous devons commencer à écouter ce que les peuples indigènes ont à nous dire sur les problèmes qui affectent leurs propres terres : ils le savent mieux que quiconque’.


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  • Le chef indien Raoni heureux de plaider la cause de l'Amazonie à l'Elysée

    Le chef indien brésilien Raoni, arborant une coiffe à plumes jaunes et son fameux plateau labial, a plaidé vendredi 23 novembre la cause de l'Amazonie et des peuples autochtones à l'Elysée où il a été reçu par le président François Hollande.

    Raccompagné sur le perron de l'Elysée par le chef de l'Etat, Raoni, qui serait âgé de 82 ans, s'est dit heureux de cette rencontre, se félicitant du soutien du président de la République, des Français de l'Europe et du monde, concluant son bref message par un : Je vous embrasse.

    Le chef de l'Etat a salué son parcours personnel et son engagement courageux pour la préservation de l'environnement, a déclaré pour sa part l'Elysée dans un communiqué.

    François Hollande a rappelé la mobilisation de la France pour la préservation des grandes forêts primaires et la protection des peuples autochtones qui y vivent, en Amazonie comme partout dans le monde, a poursuivi la présidence.

    Le président, selon l'Elysée, a fait valoir aussi l'action de la France en faveur du développement durable de la zone amazonienne en Guyane, soulignant l'importance d'une participation des peuples autochtones aux débats et négociations qui engagent leur avenir.

    Le chef Raoni effectue actuellement une tournée en Europe qui doit le mener également en Allemagne, en Suisse et en Hollande pour soutenir la campagne Urgence Amazonie, organisée par Planète Amazone avec le soutien de la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et pour l'Homme et Amazon Watch.

    Quand on a tendance à camper sur nos propres intérêts locaux, nationaux ou régionaux, il vient nous rappeler que ce sont des enjeux universels, que les changements climatiques, la déforestation, la perte de la biodiversité vont affecter l'humanité toute entière, a déclaré Nicolas Hulot, qui accompagnait le chef Raoni à l'Elysée.

    Selon l'ex-animateur de l'émission de télévision Ushuaïa, l'impact de projets agricoles ou miniers français sur la forêt amazonienne a été évoqué lors de cet entretien, tout comme le barrage géant de Belo Monte, sur le fleuve Xingu, un affluent de l'Amazone dans le nord du Brésil.

    Le chef indien est un opposant à ce projet, qui a vu le groupe Alstom signer un contrat de 500 millions d'euros avec une compagnie brésilienne pour la fourniture de deux turbines.

    Selon Nicolas Hulot, François Hollande plaidera la cause (de Raoni) et des peuples indigènes et de la forêt amazonienne auprès de la présidente brésilienne Dilma Rousseff, attendue en France le 11 décembre pour une visite d'Etat.

    Le chef indien Raoni heureux de plaider la cause de l'Amazonie à l'Elysée


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  • Fortement liée aux inégalités territoriales, la pauvreté des enfants indigènes se maintient à des niveaux inquiétants : les jeunes issus des peuples autochtones souffrent d’un manque d’accès à l’éducation et à l’eau potable trois fois supérieur à celui des autres enfants de leur âge.

    L’appauvrissement systématique des peuples

    Logement, éducation et accès aux services de base sont autant de domaines dans lesquels les enfants indigènes affichent un retard flagrant par rapport au reste de la population. Comment expliquer de telles différences ?

    Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) et la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPAL) estiment qu’il est impossible de lutter contre la pauvreté chronique des enfants indigènes sans considérer l’appauvrissement systématique auquel leurs peuples ont été soumis.

    Pour que soient respectés les droits fondamentaux de tous les enfants, indépendamment de leur origine, les gouvernements doivent s’employer à garantir la survie des peuples autochtones, dont l’héritage constitue l’une des richesses du continent.

    L’éducation bilingue, une méthode efficace

    Dans un rapport intitulé « Le droit au bien-être pour l’enfance indigène : situation et progrès en Amérique latine », les deux organismes signalent que 88 % des indigènes de moins de 18 ans souffrent d’au moins une forme de privation sociale, contre 63 % pour l’ensemble de la population.

    La CEPAL et l’UNICEF considèrent qu’il s’agit d’une violation flagrante du droit des enfants à une vie et à un développement normaux, se traduisant par des coûts élevés pour la société en matière de capacités humaines et d’intégration sociale.

    Près de 6,3 % des enfants indigènes âgés de 7 à 18 ans ne vont pas à l’école ou l’abandonnent sans avoir pu terminer un cycle scolaire.

    Pour les spécialistes, la seule méthode efficace pour lutter contre ce phénomène consiste à encourager le développement d’une éducation interculturelle bilingue.

    Des inégalités parfois liées à l’isolement

    Dans d’autres domaines essentiels, la situation est tout aussi préoccupante, puisque 30,5 % des enfants indigènes n’ont pas accès à l’eau potable et que 65 % d’entre eux sont privés d’un logement décent. Ils sont également 51,8 % à ne bénéficier d’aucun type d’assainissement des eaux.

    Pour les organismes des Nations unies, ces importantes disparités sont étroitement liées aux inégalités territoriales. Bien souvent, les peuples autochtones vivent dans des zones rurales, où l’accès aux services de base et l’offre de biens et de services publics sont extrêmement limités.


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  •  

    Lancement de la revue Elohi - Peuples indigenes et environnement.

    Elohi – Peuples indigènes et environnement est une nouvelle revue dont l’ambition est d’explorer le rapport intime que les peuples qui se disent — ou qui sont définis comme — indigènes établissent avec leur environnement.
    Globalement, l’objectif de la revue est d’explorer les rapports qu’entretiennent les peuples du monde avec leur environnement naturel immédiat. Par «peuples indigènes», nous faisons référence non aux peuples parfois dits «primitifs» ou «premiers», deux termes qui nous semblent trop chargés de connotations péjoratives. Nous retiendrons le sens étymologique d’indigène pour nous intéresser davantage aux peuples engendrés par et en un lieu spécifique. Que cette indigénéité ne soit que purement imaginaire importe peu. Si elle contribue à façonner l’identité d’un peuple, elle est fondamentale, digne d’intérêt et, nous le croyons, peut-être riche d’enseignements. Cette caractéristique indigène, qui se manifeste chez certains par la croyance ancestrale d’être littéralement enfantés par la « Terre-Mère », conditionne souvent le rapport que les peuples entretiennent avec leur environnement. Pour le moins, Elohi – Peuples indigènes et environnement veut interroger l’idée que l’indigénéité donne lieu à un rapport particulier à la terre, c’est-à-dire un rapport déterminé par la croyance même qu’a un peuple d’être issu d’un lieu spécifique.

    Sommaire du n°1 :

    -- Lionel Larré, Laurence Machet & Antoine Ventura (Université Michel de
    Montaigne Bordeaux 3) : Avant-propos/Foreword/Prólogo
    -- Nathalie Jaëck (Université Michel de Montaigne Bordeaux 3), Introduction
    -- James W. Parins (University of Arkansas, Little Rock) : The Shifting
    Map of Cherokee Land Use Practices in Indian Territory.
    -- Ted Fortier (Seattle University) : The Death that Brings Life:
    Reclaiming Indigenous Identity Among the Coeur d?Alene Indians.
    -- Frédéric Dorel (Ecole Centrale de Nantes) : Nature vs. Culture?
    Several convergent contemporary anthropological approaches.
    -- Frédéric Allamel (International School of Indiana) : La terre vue du
    golfe: l?invention du paysage chez les Indiens Houmas.
    -- Régis Lafargue (Cour d?appel de Nouméa) : Le discours environnemental
    en Nouvelle-Calédonie ? transition entre deux cultures ?
    -- Jana Jetmarová (Universidad Pardubice) : El encuentro de Pachamama con
    la economía global: una reflexión sobre las paradojas del proyecto


    político boliviano. http://pub.u-bordeaux3.fr/index.php/revues/elohi.html


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  • Le Parlement indonésien débat d'un projet de loi pour la protection des peuples autochtones. Selon le président de la commission législative, cité par The Jakarta Post, ces peuples ont joué un rôle clé dans la défense de la nation sous l'ère coloniale, mais leurs droits sont toujours bafoués alors que leur nombre ne cesse d'augmenter.

    La question, dit-il, est de savoir ce qu'on définit par "peuples autochtones" ou s'il ne vaudrait pas mieux parler de "peuples usant de droits autochtones". Le secrétaire général de l'"alliance nationale des communautés coutumières (Aman)" affirme que depuis ces dix dernières années leurs principaux ennemis sont les compagnies minières et les plantations de palmiers à huile.

    Les peuples dits autochtones en Indonésie sont ceux qui cultivent des terres ou exploitent les ressources des forêts depuis des générations mais sans avoir de titre "légal" de propriété. Ce droit de propriété est "un droit autochtone", droit coutumier. Dès lors, les compagnies minières et les planteurs de palmiers à huile peuvent s’emparer de ces terres "sans propriétaire légal".


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  • Le géant américain de l'agroalimentaire Bunge achète de la canne à sucre aux propriétaires terriens brésiliens qui ont spolié les territoires des indiens Guarani dans le centre-ouest du pays.

    Cette communauté de 225 Guarani dans l'Etat du Mato Grosso do Sul a lancé un appel à Survival et dénonce que l'invasion de la canne à sucre, associée à l'utilisation de machines et de pesticides, "ruine leur vie depuis quatre ans et entraîne des suicides d'Indiens", affirme l'ONG de défense des peuples indigènes.

    Les Guarani appellent à la délimitation de leur territoire et à l'expulsion de tous les Blancs qui "détruisent la forêt et s'enrichissent illégalement avec". Survival explique avoir écrit à Bunge pour qu'elle cesse "d'acheter de la canne à sucre cultivée sur les terres revendiquées par les Guarani".

    Mais la multinationale céréalière américaine "fortement impliquée dans le marché florissant des biocarburants au Brésil, ne s'est pas embarrassée de scrupules, soutenant qu'elle continuerait à acheter la canne à sucre cultivée sur le territoire ancestral des Guarani tant que les autorités brésiliennes ne l'auront pas délimité", déplore Survival.

    Suivre l'exemple de Shell

    Plus tôt cette année, Raizen, une compagnie joint-venture de biocombustibles entre Shell et le géant brésilien du sucre Cosan, avait renoncé à un projet controversé d'achat de canne à sucre cultivée sur un territoire guarani après une campagne d'envergure menée par les Indiens et Survival.

    De plus, la majorité des biocarburants du Brésil est tachée du sang des Indiens". Le Brésil est le second producteur d'éthanol du monde derrière les Etats-Unis et le premier exportateur mondial de ce biocarburant.

    "Ceux qui l'utilisent devraient savoir que leur choix soi-disant 'éthique' contribue à la mort et à la destruction totale des Indiens guarani. Bunge devrait suivre l'exemple de Shell et laisser la terre aux Guarani sans se cacher derrière l'excuse d'attendre la reconnaissance officielle du territoire, qui peut prendre encore plusieurs décennies".


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  • Son cheval de bataille, c’est la Terre, la mère nourricière durement malmenée. Pour la servir, Jéromine Pasteur partage son existence entre deux mondes.

    Elle avoue un attachement tout particulier pour les indiens Ashaninkas du Pérou et revient avec constance au pays de son enfance, le Jura. Elle possède une maison à Sirod, prend soin de ses parents qui résident à Sapois, fait ses emplettes à Champagnole, ville qui l’a vue grandir.

    Lorsqu’elle a pointé le bout de son nez, en novembre 1954, la famille Pasteur espérait un petit garçon qu’on aurait prénommé Jérôme. On déclinera donc le prénom au féminin en ce curieux Jéromine qui évoque irrésistiblement Géronimo, le fabuleux guerrier apache. Premier signe du destin peut-être.

    Au milieu des arbres de la forêt de Sapois, à 15 ans, Jéromine court avec une conviction chevillée au corps : « J’irai voir ailleurs. C’était comme une évidence qui m’habitait intensément. »

    Cet ailleurs, elle ne sait pas encore où il se situera avec précision, mais elle acquiert illico une autre certitude, c’est en bateau qu’elle le ralliera. Un voilier qu’elle va construire, patiemment, à partir d’une coque dénichée à Chaponost dans le Rhône. « Nous n’étions pas dans le besoin, mais je me suis débrouillée toute seule. » En parallèle, Jéromine poursuit des études de langues et d’art à Lyon. « Cela rassurait ma famille. » Quatre années d’efforts pour construire son coursier, amasser un trésor de guerre pour entamer l’aventure avec une certaine sérénité. Autant de mois pendant lesquels on regardait la jeune femme avec un certain scepticisme : « Ils pensaient que je ne partirais jamais. » Et puis, un jour, à 23 ans, elle se lance, revient, repart.

    1981 marque toutefois le véritable point de démarrage de trente et un ans de voyage « de mer en mer, de pays en pays ». Elle met le cap sur l’Afrique, puis l’Amérique du sud la happe. Les rencontres se succèdent et l’intuition de l’enfance s’incarne : « Oui, on peut vivre ailleurs autrement, au contact de ces peuples premiers qui vivent dans le respect et l’humilité face à la terre nourricière. Leurs rapports aux ancêtres forcent le respect également. Dans ces cultures, on ne lâche pas les anciens. »


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  • Controverse sur les statues de l'île de Pâques

    Les moaïs ont été déplacées à la verticale et non à l'horizontale, ce qui remet en cause la théorie de la déforestation de l'île pour leur transport.

    L'île de Pâques (Rapa Nui en pascuan) a été une des dernières îles du Pacifique à être colonisées par les Polynésiens. Leur date d'arrivée est toujours discutée, elle est estimée entre 400 et 1 200 de notre ère. L'attention est focalisée en ce moment sur la question de savoir comment les centaines de statues géantes (les moaïs) qui se dressent partout dans l'île ont pu être déplacées sur de longues distances.

    Une équipe de l'université de Californie conduite par Carl Lippo avance l'hypothèse que les anciens Pascuans les ont déplacées en position debout en les faisant pivoter sur leur base et non pas couchées, tirées sur des rondins de bois. Lors d'une expédition financée par la National Geographic, ils ont fait la démonstration qu'il suffisait pour cela de trois grandes cordes et de dix-huit solides gaillards. Leur étude est publiée en ligne dans le Journal of the Archaeological Science. Un film produit par la National Geographic a été diffusé cet été sur France 5.

     

    Les premiers habitants de l'île de Pâques ont taillé près d'un millier de statues géantes, les moaïs. La plus grande d'entre elles mesure 10 mètres de haut et pèse 74 tonnes. La plupart font 4 m de haut. De la carrière de basalte où elles étaient taillées jusqu'aux sites où elles sont encore postées, elles ont été déplacées sur cinq kilomètres de distance en moyenne. Plusieurs ont parcouru de 16 à 18 km. Près de 25 kilomètres de routes sont encore visibles aujourd'hui sur les images satellites.

    Le dos des statues taillé en deux fois

    Carl Lippo n'est pas le premier à avancer cette théorie. À la fin des années 1980, le célèbre archéologue norvégien Thor Heyerdahl avait déjà essayé de déplacer une statue en position verticale. Mais l'expérience s'était révélée peu concluante, elle était tombée et sa base s'était beaucoup abîmée en écrasant le sol.

    Carl Lippo et son équipe ont tout repris de zéro. Ils ont observé qu'avant d'être érigées sur leur emplacement définitif les statues ont le dos plus large et le centre de gravité situé très en avant. De plus, leur base étant légèrement convexe, elles sont en équilibre instable et pivotent facilement quand on les tire avec les cordes d'un côté et de l'autre. L'équilibre de ces grandes quilles est tellement fragile qu'il faut mettre des cales pour les empêcher de tomber. Une fois arrivés à destination, le dos des moaïs étaient taillé à nouveau, on leur posait des yeux de corail et une grande coiffe de tuf rouge.

    Les chercheurs ont construit une réplique de 7 m de haut sur le modèle des statues abandonnées en chemin. L'aisance avec laquelle ils sont parvenus à la «faire marcher» est frappante, comme le montre une vidéo. Carl Lippo estime qu'elles pouvaient parcourir ainsi 100 m en 40 minutes. Rien à voir avec les 100 m par jour calculés par Thor Heyerdahl. On peut être étonné que les Pascuans aient fait preuve d'une telle maîtrise pour déplacer des pièces aussi lourdes. Pour des navigateurs hors pair, elle n'a peut-être rien de surprenant.

    Les positions des statues tombées en chemin apportent de l'eau au moulin des chercheurs californiens. En effet, celles qui se sont renversées au cours de la phase de transport sont tombées la tête en avant dans les pentes descendantes et sur le dos dans les montées. Par ailleurs, 70 % des statues sont très abîmées à la base, ce qui laisse supposer qu'elles ont été déplacées dans la position debout.

    Incapables de les relever

    Pour Carl Lippo, les statues n'ont donc pas été mises à l'horizontale et tirées ensuite sur des poteaux de bois, comme le prétend une autre théorie. Ils estiment que les Pascuans étaient incapables de les relever. C'est pour cette raison qu'ils ont abandonné celles qui sont tombées en route. A leurs sortie de la carrière, les statues étaient déjà debout.

    L'histoire de l'île est étroitement liée à la problématique du transport des moaïs. Selon le géographe américain Jared Diamond, en charriant les statues sur des arbres, les anciens Pascuans ont complètement dévasté leur île. Sa déforestation totale a entraîné la destruction de son fragile écosystème, la disparition d'une grande partie des ressources naturelles et la misère de ses habitants.

    Dans son livre publié en 2005 (1), il fait de cette histoire de l'île de Pâques le signe avant-coureur de ce qui attend l'humanité si la dégradation de l'environnement continue au rythme actuel. Carl Lippo et son équipe remettent donc en cause la version de l'«écocide». Pour eux, la déforestation ne peut pas être indirectement attribuée aux statues. Il faut donc chercher d'autres pistes.

     


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  • Arctique/pétrole : les peuples sibériens se disent bâillonnés par Moscou

    La plus importante association russe de peuples indigènes a indiqué le 14 novembre 2012 que le gouvernement lui avait ordonné de cesser ses activités, et dénoncé une mesure politique pour faire taire le groupe très critique envers les projets énergétiques du pays, notamment dans l'Arctique.

    L'Association des peuples indigènes du Nord, de Sibérie et d'Extrême-Orient russe (Raipon) a reçu un ordre du ministère de la Justice de cesser ses activités, affirmant que sa charte violait la loi.

    L'arrêté, dont l'AFP a obtenu une copie, a provoqué un choc au sein de l'ONG, a déclaré un de ses responsables, Rodion Souliandziga, considérant que cette décision était politique.

    Notre charte est en vigueur depuis 22 ans et nous n'avions jusqu'à présent eu aucun problème, a-t-il dit à l'AFP. Ils essaient de nous faire taire a-t-il ajouté, ils veulent nous éliminer.

    L'association, qui compte 400 membres à travers la Russie et représente 41 groupes ethniques, critique depuis longtemps les politiques de la Russie vis-à-vis des peuples indigènes vivant dans les vastes territoires de Sibérie du nord et d'Extrême-Orient, riches en hydrocarbures.

    La Russie a récemment accéléré ses projets énergétiques dans l'Arctique. Le géant gazier Gazprom a lancé la production sur son gisement géant de Bovanenkovo le mois dernier et le numéro un du pétrole russe Rosneft prévoit des projets d'exploration offshore avec des compagnies occidentales.

    L'affaire survient alors que les ONG font face à des restrictions croissantes en Russie, après l'adoption d'une série de lois, parmi lesquelles un texte qualifiant d'agents de l'étranger les ONG bénéficiant de subvention étrangère.

    L'association, qui a déjà dû mettre un terme à ses projets internationaux en raison de cette loi, va faire appel de cette décision de justice devant la Cour suprême, même si cela n'a aucune chance d'aboutir, a indiqué M. Souliandziga.

    Si elle est déboutée, elle aura six mois pour se dissoudre, a-t-il précisé.


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  • L’exposition présente pour la première fois en Europe un mouvement artistique majeur, né à Papunya dans le désert d’Australie centrale, au début des années 1970. 

    En transposant sur des panneaux de bois les motifs de peintures rituelles éphémères, les artistes Aborigènes de Papunya créèrent une nouvelle forme d'art. Ces œuvres changèrent la manière d’appréhender le territoire et de concevoir l’histoire de l’art australien.

    Avec près de 200 toiles et 70 objets, l’exposition présente les sources iconographiques et spirituelles du mouvement de Papunya et retrace son évolution depuis les premiers panneaux jusqu’aux grandes toiles des années 80 et 90.

     


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  •   Ronkh Sous surveillance : Accaparement de terres et jacqueries …

    Published: 05 Nov 2012
    Posted in: Italy | Senegal   
       
     

    Leral.net | 5 Novembre 2012    Jacqueries au Sénégal

    Ronkh Sous surveillance : Accaparement de terres et jacqueries …

    Le projet Senhuile-Senethanol fait une fois de plus l’actu, négativement, dans la communauté rurale de Ronkh. Le projet italien, chassé de Fanaye, est venu s’y réfugier. Pour dire le vrai, on l’y a installé. Avec l’aval des populations et chefs de village, démarchés et convaincus par un milliardaire d’ami du chef de l’Etat, avait-on assuré. Mais à l’arrivée nombreuses défections et viol de plans d’aménagement retenus d’accord partie. Il s’en est suivi les violences qui défrayent la chronique.

    Nous avons souvent attiré l’attention dans ces colonnes sur le danger que représente l’accaparement des terres. Nous avons également réclamé des éclaircissements sur la réforme foncière du président Sall. La réponse n’est pas venue. Mais n’incitent pas à l’optimisme les propos du Premier ministre sur le besoin en terres des investisseurs étrangers et nationaux, la réinstallation du projet italien à Ronkh, pourtant abandonné ou gelé par le régime de Wade, après la tragédie de Fanaye, l’érection de nouvelles fermes agricoles par l’ancien ministre de l’Agriculture qui rêvait d’agropoles et tracteurs indiens, exactement comme ses prédécesseurs.

    La jacquerie de Ronkh est une alerte de plus après Kédougou, Bane, Fanaye et autres localités moins médiatisées. Le candidat Macky Sall avait promis durant la campagne électorale un audit foncier. Il ne l’a pas encore lancé, alors que 650.000 hectares ont été cédés, c’est-à-dire 30 % des terres cultivables qui restent au Sénégal. Dans des conditions d’une exceptionnelle opacité.

    Les événements de Ronkh pousseront peut-être le président de la république à réveiller la Loi d’Orientation agro-sylvo-pastorale, voie royale de sortie crise du monde rural. Il peut également abroger la Loi d’orientation agro-sylvo-pastorale (Loasp) gelée par le président Wade ou enterrée, car elle faisait la part belle aux exploitations familiales. Elle ne répondait pas à sa vision d’une agriculture à base de capitaux intensifs et essentiellement tournée vers les exportations. La Loasp n’a pas aussi l’heur de plaire à son successeur. Sans préjuger de ce que fera le président Sall en matière de politique agricole et de réforme foncière, force est de constater qu’il fait tout comme son prédécesseur.

    En tout cas, la gestion de l’affaire Senhuile-Senethanol, marquée par une étrange précipitation, n’est pas des plus heureuses. Bref, le président Sall est assis sur un baril de poudre, alors que Ronkh et autres Kédougou annoncent les jacqueries de demain. Ah la terre !

    En tous cas, les spécialistes de l’Initiative Prospective Agricole et Rurale (IPAR) qui planchent avec sérieux sur le sujet, avaient lancé, quelques jours avant le premier tour de la Présidentielle, une Note d’alerte dont nous conseillons vivement la lecture ou la relecture. Au président Sall en premier bien entendu. A lire sur le portail d’informations lesenegais.net la « Note d’alerte sur les transactions foncières à grande échelle au Sénégal ». En format Pdf.
    La rédaction (Leral.net )

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    Le président Sarayaku José Gualinga parle devant la Cour interaméricain des droits de l'homme. | © Cour interaméricain des droits de l'homme

    Une juridiction régionale consacrée aux droits humains s’est prononcée en faveur de la communauté indigène de Sarayaku, en Amazonie équatorienne. C'est une victoire capitale pour les peuples indigènes.

    L’arrêt Sarayaku c. Équateur de la Cour interaméricaine des droits de l’homme (CIDH), rendu public mercredi 25 juillet 2012, met fin à une bataille juridique menée depuis une décennie par le peuple indigène kichwa de Sarayaku – aidé par son avocat Mario Melo et ceux du Centre pour la justice et le droit international – après qu’une compagnie pétrolière étrangère a été autorisée à empiéter sur les terres traditionnelles de cette communauté au début des années 2000 sans qu’on l’ait consultée.

    Depuis son village, le chef de la communauté, José  Gualinga, a exprimé sa joie: «La communauté de Sarayaku est extrêmement satisfaite de cette victoire, obtenue grâce aux efforts de notre peuple et à l’aide et la solidarité d’organisations consacrées aux droits des peuples indigènes.»

    Mario Melo, l’avocat de cette communauté, a expliqué que «ce jugement favorable pour la communauté de Sarayaku est le fruit d’un effort considérable de la part de ses membres, qui ont joué un rôle essentiel à chaque étape de la procédure. Rien que pour cela, il mérite d’être reconnu comme un tournant dans le combat permanent mené par les peuples indigènes pour récupérer leurs droits.»

    La CIDH a estimé que l’État équatorien bafouait le droit de la communauté à être consultée, ainsi que ses droits à la propriété et son identité culturelle.

    Communauté indigène en danger

    Cette juridiction siégeant au Costa Rica a en outre déclaré l’Équateur responsable d’avoir mis en grand danger la vie et l’intégrité physique des membres de la communauté de Sarayaku lorsque la compagnie pétrolière a placé plus de 1 400 kg d’explosifs à haute puissance sur le territoire de ce peuple indigène.

    «Ce jugement aura une grande portée sur les pays de toute la région – il fait très clairement comprendre que les États ont la responsabilité de mettre en œuvre des processus de consultation spéciaux avant de s’engager dans des projets de développement ayant une incidence sur les peuples indigènes et leurs droits, a déclaré Fernanda Doz Costa, chercheuse d’Amnesty International spécialiste des droits économiques, sociaux et culturels dans les pays d’Amérique.

    «Il établit en détail la manière dont la consultation doit être entreprise: en toute bonne foi, par le biais de procédures adaptées au contexte culturel qui visent à obtenir un consentement. Ainsi, l’exploration ou l’extraction de ressources naturelles ne peut se faire au détriment des moyens de survie physique ou culturelle d’une communauté indigène sur ses propres terres.»

    L’arrêt de la CIDH survient à un moment crucial où les peuples indigènes de tout le continent américain sont privés du droit de se faire entendre dans des décisions qui ont souvent des conséquences désastreuses pour leur survie même.

    Constructions sur les territoires indigènes sans consultation

    Les autorités de nombreux pays d’Amérique continuent de planifier et de construire des autoroutes, des oléoducs, des barrages hydroélectriques et des mines à ciel ouvert à l’intérieur et à proximité de territoires indigènes sans avoir obtenu préalablement le consentement libre et éclairé des populations concernées.

    José Gualinga est convaincu que la victoire de la communauté de Sarayaku aura un impact sur toute la région.

    «Nous resterons vigilants pour veiller à ce que le jugement soit observé et que les territoires des peuples indigènes en Équateur et dans tous les pays d’Amérique soient respectés en présence d’activités d’extraction néfastes telles que l’exploration pétrolière. Vivent la communauté de Sarayaku et les peuples indigènes du continent!», a-t-il ajouté.

    Amnesty International se félicite que l’Équateur ait accepté la responsabilité de l’État dans cette affaire – qu’il a reconnue en avril dernier – et que, selon des informations parues dans les médias, les autorités aient déjà annoncé qu’elles respecteraient l’arrêt de la CIDH.

    L’organisation appelle l’Équateur à se conformer à toutes les décisions de la CIDH, en particulier lorsqu’il sollicitera de futures offres pour l’exploration pétrolière, en respectant d’abord son devoir de consulter la communauté de Sarayaku et les autres peuples indigènes dont les territoires pourraient être touchés. En plus d’être effectuées à l’avance, ces consultations doivent être pertinentes et conformes aux normes internationales en la matière, notamment celles fixées par la CIDH dans l’arrêtSaramaka c. Suriname en 2007.

    «Les consultations ne peuvent pas simplement consister à partager des décisions qui ont déjà été prises. Au contraire, l’Équateur doit fournir un réel effort pour établir un dialogue franc et honnête, fondé sur la confiance et le respect mutuels, dans le but de parvenir à un consensus – cela implique de ne pas imposer quoi que ce soit aux peuples indigènes ni démarrer brusquement des projets qui auront des répercussions considérables sur leurs droits, a souligné Fernanda Doz Costa.

    Pression pour faire taire les voix qui s'opposent

    «La pratique inquiétante, relevée par Amnesty International dans un récent rapport, consistant à utiliser tout l’arsenal disponible pour dissuader les personnes d’exprimer leur désaccord vis-à-vis de projets qui affecteront leur environnement et leurs terres, ainsi qu’à discréditer et à attaquer les dirigeants indigènes, n’est certainement pas propice au dialogue de bonne foi ordonné par la Cour.»

    L’organisation exhorte les autres États de la région à intervenir immédiatement et de manière décisive pour remédier à la situation des centaines d’autres peuples indigènes confrontés à des problèmes semblables à ceux de la communauté de Sarayaku. Ils doivent notamment appliquer des mesures élémentaires pour éviter des atteintes similaires aux droits humains dans le futur, y compris en élaborant une législation relative à la consultation, en formant les fonctionnaires nationaux et en offrant des voies de recours.

    «Après cet arrêt, aucun pays du continent ne peut nier avoir l’obligation de mettre en œuvre un processus de consultation approprié et participatif auprès des peuples indigènes, en tenant compte de leurs pratiques culturelles», a noté Fernanda Doz Costa.

    Les Kichwas de Sarayaku et Amnesty International ont produit un documentaire, Les descendants du jaguar, qui traite du combat mené par cette communauté pour défendre ses droits.


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  • Les aborigènes d'Australie, une minorité marginalisée

    Aborigènes à Roebourne (nord-ouest de l'Australie) le 18 juin 2008

    Les 470.000 aborigènes d’Australie (sur 22 millions d’habitants), premiers habitants de ce pays-continent, sont aujourd’hui moins d’un demi-million. Pour autant, cette minorité, opprimée depuis l’arrivée des Européens il y a deux siècles, reste de nos jours paria dans son propre pays. Même si des progrès ont été accomplis ces dernières années.

    «Nous nous excusons pour les lois et les politiques des parlements et gouvernements successifs qui ont infligé à nos concitoyens australiens (aborigènes, NDLR) une profonde peine, une profonde souffrance et de grandes pertes». Le 13 février 2008, le premier ministre travailliste australien, Kevin Rudd, prononçait un discours au parlement de Canberra pour «supprimer une grande tache de l’âme de la Nation». Une étape importante, «historique» pour certains, de la reconnaissance de la communauté autochtone.

    En novembre 2010, la nouvelle Première ministre, Julia Gillard, entend aller plus loin et appelle à la tenue d’un référendum national pour l’introduction dans la Constitution d’un paragraphe sur la reconnaissance des autochtones. Il s’agirait notamment de supprimer deux articles (25 et 51) justifiant la ségrégation. Dans le même temps, Julia Gillard annonce une loi reconnaissant les peuples indigènes et la nécessité de promouvoir leur bien-être (Act of Recognition).

    Mais en septembre 2012, le discours de son gouvernement a changé. Celui-ci annonce que le référendum est repoussé. Motif : «Il faut admettre qu’il n’y a pas pour le moment de prise de conscience» en faveur d’un changement dans la Constitution, selon les termes de la secrétaire d’Etat chargée du dossier, Jenny Macklin. Une manière de dire que l’opinion australienne n’est pas prête. Le sentiment d’une «supériorité» coloniale, avec son cortège de brimades et de persécutions n’a peut-être pas tout à fait disparu...


    Les aborigènes d'Australie, une minorité marginalisée

    Figures taillées dans le roc par d'anciens aborigènes; péninsule de Burrup (nord-ouest de l'Austraie), 17-6-2012. 

     
    «Générations volées»
    C’est en 1770 que le navigateur James Cook prend possession du territoire australien au nom de la Couronne britannique qui proclame celui-ci terra nullius, sans maître, principe supprimé seulement en 1992. En clair, pour Albion, ce territoire n’appartient à personne et peut donc être colonisé à volonté. Peu importe que pour les aborigènes, la terre, sacrée, «soit le noyau de toute spiritualité». Les indigènes sont donc à la fois spoliés de leur moyen de subsistance et de leur rapport au monde.

    D’une manière générale, la discrimination et la marginalisation des autochtones se sont poursuivies jusqu’à nos jours. Au XXe siècle, les «massacres généralisés» et l’asservissement laissent la place à un autre sombre épisode de l’histoire australienne : les «générations volées», entre 1901 et 1969. Pendant cette période, «sur ordre du gouvernement», des dizaines de milliers d’enfants «aborigènes métissés de sang blanc ont été arrachés à leurs mères et placés dans des orphelinats, des missions ou des familles d’accueil censés en faire ‘de bons petits Australiens’». «L’assimilation est le but. Jusqu’à ce que tous les aborigènes vivent comme tout Australien blanc», explique en 1937 la Conférence du Commonwealth sur la situation des indigènes.

    Cet épisode a été dénoncé explicitement par Kevin Rudd dans son discours devant le Parlement : «Nous demandons pardon pour les atteintes à la dignité et l’humiliation imposées à un peuple fier et à une culture fière». Mais dans le même temps, il excluait toute compensation financière. Ce qui a fait dire aux leaders de la communauté aborigène qu’il s’agissait d’une demande de pardon «à prix réduit» (cut-price)


    Une espérance de vie moindre que celle des autres Australiens
    Aujourd’hui, globalement, malgré les excuses et les reconnaissances officielles, de nombreux aborigènes australiens continuent à vivre aux marges de la société. Avec toutes les conséquences que cela représente pour leur communauté, particulièrement touchée par la délinquance, l’alcoolisme et le suicide. Conséquence : l’espérance de vie des Australiens blancs dépasse de 17 ans celle des autochtones.

    D’autres chiffres apportent la preuve de cette marginalisation. Ainsi, 25% des personnes détenues dans les prisons du pays sont d’origine autochtone. Un pourcentage qui s’élève à 60% dans les prisons pour jeunes. En Nouvelle-Galles du Sud (sud-est), le plus peuplé des Etats australiens, où vit près d’un tiers de la communauté aborigène du pays, le taux d’hospitalisation pour des affections respiratoires chroniques est 240 % plus élevé pour les membres de cette communauté que pour le reste de la population !

    Pour la Première ministre australienne, de profonds changements culturels sont nécessaires pour «briser le cycle de la responsabilité entre le gouvernement australien et les populations aborigènes». Et Julia Gillard d’ajouter : leurs conditions de vie ne s'amélioreront que grâce à une «prise de responsabilité individuelle».

    Au vu des chiffres, on est sans doute encore loin du compte. Pourtant, quelques signes montrent que les mentalités australiennes commencent à changer. Ainsi, des tour-opérateurs programment des excursions prenant en compte l’histoire des autochtones. On explique ainsi notamment aux visiteurs du Kings Park à Perth (sud-ouest) comment les actions des premiers habitants de l’Australie sont à l’origine du paysage local.


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  • http://lh6.ggpht.com/-p0HvE7N85kE/TYB-Rkf73PI/AAAAAAAAH4I/rwLD8QNAt1k/palais%252520du%252520peuple%252520Photo%252520John%252520Bompengo%252520%25252816%252529.JPG

    La promotion des droits fondamentaux des peuples autochtones préoccupe au plus haut point les députés nationaux. Ce qui justifie l’organisation à Kinshasa d’un atelier relatif aux droits fondamentaux des peuples autochtones pygmées en RDC. Un atelier destiné au renforcement des capacités du collectif des parlementaires pour la promotion et la défense des droits des peuples autochtones.

    Les députés nationaux, membres du Collectif des parlementaires pour la promotion et la défense des droits des peuples autochtones, réfléchissent depuis jeudi 1er novembre 2012 à l’hôtel Venus sur les droits fondamentaux et spécifiques des autochtones pygmées.

    Au travers de cet atelier, ce collectif d’élus pense échanger autour de principales questions ayant trait aux droits des autochtones pygmées ; des droits contenus dans divers instruments juridiques internationaux et leur application dans le contexte de la République démocratique du Congo. Organisé par la Dynamique des groupes peuples autochtones (DGPA), cet atelier bénéficie de l’assistance technique de Rainforest Foundation Norway (RFN).

    A l’issue des travaux, une situation critique des droits des peuples autochtones sera bien défendue, avant d’être largement reconnue. Ce qui permettra à ce que toutes les parties prenantes puissent œuvrer dans le sens de promouvoir et de protéger les droits des peuples autochtones. Les députés membres du collectif, en ce qui les concernent, pourront ainsi disposer d’éléments nécessaires pouvant faciliter leurs actions de plaidoyer auprès de l’Assemblée nationale et autres institutions de la République.

    Dans son mot d’ouverture, la présidente du Comité d’administration de la DGPA, Adolphine Muley, a émis le vœu de voir cet atelier aboutir à des résultats concrets. Pour elle, la RDC fournit déjà, à ce jour, des efforts considérables dans le cadre de la reconnaissance des droits des peuples autochtones.    

    Pour sa part, le président du Collectif des parlementaires pour la promotion et la défense des droits des peuples autochtones, Bruno Lapika Dimomfu, a circonscrit le cadre dans lequel cet atelier est organisé, avant de rappeler la genèse du collectif.

    Rappelons que jusqu’à présent, la RDC n’a jamais ratifié la convention n°169 de l’Organisation internationale de travail (OIT), relative aux peuples indigènes et tribaux de 1989. Cependant, l’Assemblée générale des Nations unies, prenant acte de la recommandation faite par le Conseil des droits de l’Homme dans sa résolution 2 du 29 juin 2007 par laquelle il a adopté le texte de la déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, qui énonce un certain nombre de dispositions.

    Parmi celles-ci, l’encouragement des Etats à respecter et à mettre effectivement en œuvre toutes leurs obligations applicables aux peuples autochtones. Et ce, en vertu des instruments internationaux. En particulier ceux relatifs aux droits de l’Homme, en consultation et en coopération avec les peuples concernés.


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  • Sécuriser les droits fonciers des peuples autochtones et des communautés rurales pauvres


    Forum foncier Afrique 2012
    du 7 au 8 novembre 2012
    Hôtel Franco, Yaoundé, Cameroun

    Sécuriser les droits fonciers des peuples autochtones et des communautés rurales pauvres


    Le premier Forum foncier Afrique se déroulera du 7 au 8 novembre 2012 à Yaoundé, au Cameroun. Organisé autour du thème « Sécuriser les droits fonciers des peuples autochtones et des communautés rurales pauvres », ce forum portera sur les questions essentielles de politique et de gouvernance foncière et servira de plateforme aux acteurs pour mettre l'accent sur la nécessité impérieuse de rendre les politiques foncières mondiales, régionales et nationales plus favorables aux pauvres, inclusives et adaptées à la situation des communautés marginalisées, comme la voie vers un développement équitable en Afrique.

    Organisé par MBOSCUDA (Mbororo Social and Cultural Development Association), l’objectif principal du forum est de sensibiliser les acteurs et leur permettre de mieux comprendre les liens entre un accès équitable et sécurisé des communautés pauvres à la terre et la transformation économique en Afrique. Cette réunion leur offrira une occasion unique d’examiner les options politiques et les stratégies pour rendre la mise en œuvre des politiques plus efficace et plus bénéfique pour les communautés et les groupes de populations pauvres et marginalisés d'Afrique.

    DE QUOI S’AGIT-IL :    Forum foncier Afrique 2012

    PARTICIPANTS :          Discours spécial d’introduction sur les droits fonciers des populations autochtones en Afrique, par le Dr. Manu Ibrahim, professeur à l’Université de Dschang

    Madame Jacqueline Koung à Béssiké, Ministre des domaines, du cadastre et des affaires foncières, Cameroun

                                        M. El Hadj Jaji Manu Gidado, Président national de MBOSCUDA
    M. Odenda Lumumba, Président de ILC Afrique
    M. Michael Taylor, Coalition internationale pour l’accès à la terre, Chargé de programme sur l'Afrique et la politique globale

    ainsi que de nombreux autres dirigeants du débat sur la gouvernance foncière en Afrique

     

    QUAND :                      Du mercredi 7 au jeudi 8 novembre 2012

                                        Lieu : Hôtel Franco PO. 3336, 5347, Yaoundé ; Tél. : +237 22 20 13 07/ 22 20 13 09

                                        Localité : Yaoundé, Cameroun

     

    PRÉCISIONS :  Pour participer au Forum foncier Afrique, ou pour plus d’informations, veuillez contacter :

    SHEI William KANJ, à l’adresse sheikanjo@yahoo.com ou

    Musa USMAN : musandamba@yahoo.com

    http://www.landcoalition.org/fr/events/1re-forum-foncier-afrique-securiser-les-droits-fonciers-des-peuples-autochtones-et-des-commun

    Streaming:webcasting.ifad.org/landforum

    Twitter: #landforum et @landcoalition

     

    À propos de la Coalition internationale pour l’accès à la terre
    La Coalition internationale pour l’accès à la terre (ILC) est une alliance mondiale d’organisations intergouvernementales et de la société civile, œuvrant ensemble pour promouvoir l’accès sécurisé et équitable à la terre, et des droits fonciers pour les pauvres, hommes et femmes, par le biais du plaidoyer, de la concertation, du partage des connaissances et du renforcement des capacités. www.landcoalition.org


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  • Brésil : une communauté indigène risque d'être expulsée

     

    Le processus de délimitation des terres ancestrales des peuples indigènes lancé par les autorités brésiliennes accumule les retards.

    Les autorités brésiliennes doivent immédiatement suspendre la décision de justice ordonnant d'expulser une communauté indigène guarani-kaiowá d'une portion de ses terres ancestrales, a déclaré Amnesty International après que les personnes concernées ont juré de mourir ensemble plutôt que d'être chassées de leur territoire.

    Il s'agit des quelque 170 membres – dont 70 enfants – de la communauté de Pyelito Kue/Mbarakay, installée près d'Iguatemi, dans l'État méridional du Mato Grosso do Sul (Brésil). Ceux-ci sont en effet visés par un ordre d'expulsion qu'un tribunal fédéral régional a confirmé le 17 septembre.

    Ils occupent deux hectares de forêt sur les berges du cours d'eau Hovy depuis que des hommes armés ont totalement rasé leurs habitations, il y a près d'un an.

    Si l'ordre d'expulsion était appliqué, ils n'auraient d'autre choix que de camper en bordure de route, ce qui les placerait dans une situation extrêmement dangereuse et les couperait de leurs terres ancestrales et de leur mode de vie.

    « La communauté de Pyelito Kue/Mbarakay a fait clairement comprendre que la chasser une nouvelle fois de ses terres ancestrales reviendrait à provoquer purement et simplement l'extinction de sa culture ; l'ordre d'expulsion doit donc être suspendu immédiatement », a déclaré Átila Roque, directeur de la section brésilienne d'Amnesty International.

    La communauté est revenue vivre sur ses terres ancestrales – actuellement revendiquées par les producteurs de soja et de cane à sucre venus s'y établir – en novembre 2011, après qu'un camion entier d'hommes armés ont lancé une attaque contre son campement précédent, situé au bord d'un chemin de terre. Les assaillants ont tiré des balles en caoutchouc sur les habitants et incendié les cabanes et autres biens.

    Depuis la réinstallation de la communauté, les agriculteurs barrent les points d'entrée et les Guaranis-Kaiowás ne peuvent donc pas scolariser leurs enfants, avoir accès à des soins de santé ni s'approvisionner en denrées alimentaires. La communauté s'est plainte de ses conditions de vie terribles et des menaces dont elle est victime ; elle se trouve pratiquement en état de siège.

    « Les autorités doivent immédiatement faire en sorte que la communauté de Pyelito Kue/Mbarakay ait accès aux biens et services de base, notamment la nourriture, l'eau et les soins de santé. Toutes les informations faisant état de menaces à son encontre doivent donner lieu à une enquête approfondie », a ajouté Átila Roque.

    Le parquet fédéral a contesté les démarches entreprises par les agriculteurs, qui ont saisi les tribunaux pour tenter de faire expulser les Guaranis-Kaiowás. Selon lui, le juge n'a pas tenu compte d'un rapport technique publié en mars 2012 par la Fondation nationale de l'Indien (FUNAI), qui démontre sans équivoque que la communauté vit sur des terres occupées traditionnellement par les Guaranis-Kaiowás.

    La communauté a réaffirmé son droit à disposer de ses terres ancestrales et juré de résister à toutes les actions qui viseraient à l'en déloger.

    Dans une lettre ouverte au gouvernement et au responsable du pouvoir judiciaire, ses membres ont écrit : « Nous savons que nous allons être chassés des berges par les tribunaux, mais nous avons décidé de ne pas partir. En tant que peuple indigène installé sur ces terres de longue date, nous avons décidé d'y être tués ensemble. »

    Amnesty International a exhorté les autorités brésiliennes à remplir les obligations que leur imposent des accords internationaux et la Constitution en procédant à toutes les délimitations de terres qui restent à effectuer afin de déterminer l'étendue des territoires occupés historiquement par des peuples indigènes.

    Les Guaranis-Kaiowás

    L'État du Mato Grosso do Sul comprend certaines des zones indigènes les plus petites, les plus pauvres et les plus densément peuplées du Brésil.

    Quelque 60 000 Guaranis-Kaiowás y mènent une existence précaire, la désintégration des structures sociales ayant pour conséquence un taux élevé de violences, de suicides et de malnutrition. Ils sont globalement en mauvaise santé et vivent dans des conditions misérables.

    Frustrés par la lenteur du processus de délimitation des terres, les Guaranis-Kaiowás ont commencé à se réinstaller sur leurs terres ancestrales mais ils font l'objet de manœuvres d'intimidation et d'expulsions violentes.

    En novembre 2007, le ministère de la Justice, le parquet fédéral, la FUNAI et 23 responsables indigènes ont signé un accord (Termo de Ajustamento de Conduta, TAC) engageant la FUNAI à identifier 36 terres ancestrales guaranis-kaiowás, notamment celles de Pyelito Kue/Mbarakay, d'ici au mois d'avril 2010.

    Ce processus n'est toujours pas achevé en raison du manque de ressources et de différends juridiques.

    En attendant qu'il le soit, plusieurs communautés guaranis-kaiowás sont contraintes à s'installer au bord des autoroutes. Elles sont menacées par les agents de sécurité engagés pour les empêcher de se réinstaller sur leurs terres, et sont en proie à des problèmes de santé en raison des conditions de vie précaires dans leurs abris temporaires et du manque de soins médicaux. Par ailleurs, un grand nombre de personnes sont tuées ou blessées dans des accidents de la route.


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  • Une manifestation pour les droits de l’homme perturbe la visite du président indonésien à Londres

    Une manifestation pour les droits de l’homme perturbe la visite du président indonésien à Londres

    Une manifestation organisée par Survival International et des dizaines de militants de droits de l’homme a perturbé le début de la première visite officielle d’un président indonésien à Londres depuis 33 ans.

    Les manifestants ont brandi des pancartes et lancé des slogans devant la résidence du Premier ministre britannique dénonçant le triste record des violations de droits de l’homme en Indonésie, la répression brutale des tribus de Papouasie occidentale et les relations que le Royaume-Uni entretient avec une unité anti-terrorriste indonésienne impliquée dans le meurtre de leaders indépendantistes.

    Le président Susilo Bambang Yudhoyono (SBY) restera trois jours dans la capitale britannique et résidera au palais de Buckingham. Durant son séjour, il rencontrera plusieurs membres du Parlement.

    La manifestation à Downing Street a rassemblé les sympathisants de Survival International, Tapol, Down to Earth, Amnesty International, Christian Solidarity Worldwide, Progressio et Free West Papua.

    Survival brandissait des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : ‘SBY : halte au massacre des Papous’, ou encore ‘Cameron : halte au financement des escadrons de la mort indonésiens’.

    Les manifestants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : ‘SBY : halte au massacre des Papous’, ou encore ‘Cameron : halte au financement des escadrons de la mort indonésiens’.
    Les manifestants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : ‘SBY : halte au massacre des Papous’, ou encore ‘Cameron : halte au financement des escadrons de la mort indonésiens’.
    © Survival

    La Papouasie occidentale est sous tutelle indonésienne depuis 1963 et la répression des tribus par les forces de sécurité y est monnaie courante.

    Les relations du Royaume-Uni avec un ‘escadron de la mort’ indonésien, déployé avec violence pour supprimer les Papous qui revendiquent pacifiquement l’indépendance, suscitent également de graves préoccupations.

    Le Détachement spécial 88 a été créé pour combattre le terrorisme suite aux attentats de Bali en 2002. L’entraînement de ses troupes est financé par le Royaume-Uni, l’Australie et les Etats-Unis.

    Le programme anti-terroriste britannique alloue des centaines de milliers d’euros au ‘Centre de Jakarta pour la coopération en matière d’application de la loi’, chargé de former ce détachement.

    Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd’hui : La manifestation d’aujourd’hui envoie un puissant message au gouvernement britannique qui doit assumer la responsabilité d’interpeller l’Indonésie sur son triste record en matière de violations des droits de l’homme. Le traitement réservé aux peuples indigènes dans ce pays est inacceptable’.

     


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  • Bandundu : Le RRN exige la signature du décret sur les concessions forestières aux communautés locales

    Le Réseau Ressources Naturelles (RRN) exige urgemment la signature  par le Gouvernement du décret portant attribution des concessions forestières aux communautés locales et aux peuples autochtones. Ceci mettrait ces derniers à l'abri de l'exploitation  forestière sauvage pratiquée par les industriels et artisanaux. Cette exigence garantirait la sécurité de leurs terres d'exploitation et contribuerait à leur survie.

    Tel est un appel lancé le week-end dernier à Kikwit par le point focal RRN/Bandundu Denis Impiti au cours d'une conférence animée au siège du CRONGD/Bandundu à Kikwit. Cette conférence a connu la participation des responsables des services de l'environnement, de l'agriculture et développement rural, des affaires foncières, des membres du comité d'orientation, des acteurs de la société civile ainsi que de la presse.

    Denis Impiti n'est pas allé par quatre chemins pour montrer l'obligation par le gouvernement de rompre son silence en ce qui concerne l'attribution de ces forêts aux communautés locales et aux peuples autochtones. Selon lui, cet acte ne doit pas être un fait  ou une exigence du hasard. La loi portant code forestier en son article 22 accorde  la possibilité aux peuples autochtones (PA) et aux communautés locales d'obtenir des concessions forestières en vertu de la coutume et ce, après en avoir fait la demande auprès de l'administration forestière.

    Malheureusement depuis la promulgation de la loi n° 011/2002 du 29 Août 2002 portant Code forestier, le gouvernement tergiverse et cette possibilité semble être renvoyée aux calendes grecques. Le point focal a rappelé cependant que les textes proposés en son temps par la FAO à qui le gouvernement avait confié la charge n'a pas rencontré l'assentiment de la société civile environnementale qui les a jugés lacunaires pour plusieurs raisons. Il a cité entre autres le fait de n'avoir pas tenu compte des intérêts des peuples autochtones et de communautés locales, la mise à l'écart pour consultation des parties  prenantes à l'exemple du gouvernement, la société civile, les communautés locales, les peuples autochtones et le secteur privé pour un  consensus sur leur contenu, des propositions expériences basées sur des provinces non boisées, la proposition d'attribution par exemple de 10.000 hectares à une communauté locale alors qu'il y en a qui gère plus de 50.000 hectares en vertu de leurs coutumes etc.

    Pour toutes ces observations et tant bien d'autres non énumérées ici, la société civile environnementale s'est opposée catégoriquement à la signature de ce texte par le gouvernement, a précisé le conférencier. Par contre, a relevé Denis IMPITI, les textes présentés par Forest Monitor, un autre organisme, ont été appréciés pour avoir tenu compte de lacunes de la FAO et pour avoir associé en même temps les parties prenantes.

    Comme on le sait, le RRN s'est totalement inverti, a souligné son point focal au Bandundu à la défense des intérêts et droits de communautés locales et P.A. Ces personnes, a-t-il ajouté, doivent recouvrer leurs droits et il n'y a pas à tergiverser. D'où la nécessité ou mieux l'exigence par le gouvernement de prendre ce problème à bras le corps et de rendre public ces textes sans plus tarder en prenant en compte les exigences des parties prenantes.


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